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Comment supporter l'insupportable ? 2

Je me suis clairement rendue compte que l'on va vers ce que l'on connaît. Même si c'est de l'ordre de la souffrance.

J'avais eu du mal à saisir quand ma psy m'avait expliqué ce phénomène. Un enfant nourri au biberon de jus d'orange, va continuer de prendre plaisir à en boire. Un enfant battu, devenu adulte, reconnaîtra cette situation et va continuer de la vivre.

Moi, clairement, je me suis rendue compte une fois récemment, que je trouvais dans le fait qu'il hurle, une sorte d'apaisement !

Attention, je m'explique. Et je ne prends pas cela pour du masochisme.

Enfant, ma fratrie et moi avons subi une maltraitance importante et au long cours de la part de notre grand-mère. Cette maltraitance ne s'adressait pas directement à nous, mais nous en étions les victimes "collatérales". Des insultes, des cris, des hurlements tous les jours. Elle était en crise et en voulait à la terre entière et en particulier à mon grand-père. Des violences verbales et parfois physiques. des coups de bâton sur sa tête, à table, au milieu du repas. Des humiliations, des reproches parpétuelles, des insultes à caractère sexuel. Elle dormait avec une hachette sous l'oreiller. Pauvre grand-père !

Nous, on la fermait. On était petits. On n'avait aucun droit.

Mon Dieu ! Comment avons-nous fait pour vivre cela ! Quels adultes sommes-nous devenus ?

Maintenant je comprends pourquoi je suis avec PN.

Je veux m'en sortir et le quitter mais je n'y arriver pas. Pourtant je crois que je suis sortie progressivement de son  emprise. J'analyse tous les jours mon attitude et je ne comprends pas.

Voila comment ça se passe. Je vis ma vie, tristesse et solitude dans mon coeur. Lorsque je rentre du travail, il y a 10 minutes où il ne se passe rien. Puis, ça commence. Il a écouté la radio ou les informations TV : les gens sont tous des cons, tel journaliste est un minable, etc. Nous, on ne se parle que pour l'essentiel, mais on se dispute toujours. Et c'est à table que PN est au maximum de sa crise. D'abord il est excité. Il rigole avec les enfants. Les enfants sont joyeux et commencent à se marrer et chahuter. PN leur crie dessus. Les enfants n'ont rien compris ! Ils ne savent plus sur quel pied danser. Puis PN passe en revue, soit les amis, soit la famille (jamais la sienne). Ou les amis des enfants. Et il les dénigre tout à tour. Disputes, parfois pas disputes. Je le laisse pérorer. Parfois notre fille adolescente lui tient tête et c'est les hurlements... Et après, on mange la tête baissée. On n'arrive même pas à avaler. Il a fini et quitte la table. On finit de manger tout seuls comme des cons, tristes et en colère.

Mis à part le fait que je je veux protéger mes enfants de ces soirées anormales qu'ils subissent depuis qu'ils sont nés, je me suis rendue compte dernièrement - j'en suis conscient seulement maintenant - que je buvais mon biberon de violence.

Le soir, je redoute le moment où il va se mettre en colère. Et lorsqu'il a enfin hurlé, j'ai arrêté d'avoir peur : j'ai senti un apaisement. J'avais le biberon dont j'avais l'habitude. Comme une addiction. c'est horrible à dire, mais c'était bien cela : la pression était retombée et mon coeur s'est détendu.

J'avais réalisé le mécanisme selon lequel je fonctionnai.

Aimer peut.jpg

 

J'ai alors compris pourquoi je ne supportai pas du tout son mensonge à propos de sa petite assistante allemande, alors qu'un mensonge n'était pas aussi virulent que de la violence. Mon fonctionnement n'était pas habitué aux mensonges et réagissait fortement !

Maintenant que j'ai pris conscience de mon "addiction" à cette maltraitance, comment m'en défaire ? Comment me soigner ?

 

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