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Quitter PN

  • L'huissier

    Lundi 28/01/13

    Je parlais de l'apatheia, mais je ne suis pas encore si sereine que cela. Aujourd'hui, je me sens chiffonnée, voire plus. Et en parlant il y a quelques minutes à ma mère ou à des amies de ma promo, j'ai presque eu envie de pleurer.

    Les coups durs reviennent à la charge. : PN a décidé d'attaquer, à coups de lettres recommandées et d'huissier. Les recommandés, c'était pour que je vende la maison. L'huissier, c'est pour - je reprends les termes de l'assignation - me "condamner à prendre à ma charge les frais de déplacements des enfants" lorsqu'ils rendent visite à PN une fois tous les 15 jours. Et ce n'est pas fini, PN demande ma condamnation à payer les frais d'huissier auquel il a fait appel !!! C'est le monde à l'envers !

    Le lundi 28/01/13, je reçois au courrier à Rennes la fameuse assignation envoyée par le cabinet d'huissiers. Les termes juridiques employés ne me sont pas familiers, et ont réussi à m'impressionner. Le mardi, je téléphone toute la journée à mon avocate, lui laisse maints messages, contacte dans le même temps l'association de défense des femmes par laquelle j'ai fait sa connaissance, etc. Je contacte également une camarade de classe avocate dans sa vie professionnelle d'avant, mais est davantage spécialisée dans le droit des affaires.

    Le midi, LN prend le café avec moi en examinant le document. Elle trouve des éléments très flous, me pointe que les annexes jointe qui représentent tous les frais à la charge de PN datent de 2011, ce sont les frais sur lesquels il se base pour prouver qu'il n'a pas les moyens de prendre en charge les billets de trains pour les visites des enfants tous les 15 jours.

    Je fouille alors dans tous les documents administratifs divers que j'ai emmenés avec moi à Rennes montrant mes propres charges, et les scanne. Je retrouve aussi des courriers de l'employeur de PN confirmant l'attribution d'une prime annuelle d'objectifs commerciaux qui s'élèvent chaque année à environ 15.000 € en plus de son salaire de 4000 € net.

    La journée je suis toute bouleversée et les soir, je craque dans mon lit, me demandant quand enfin j'en aurais fini avec PN. Tant que nous n'aurons pas divorcé et tant que les enfants seront encore entre nous et à notre charge financière, je serai toujours en lien avec PN.

  • PN et Meetoc (2)

    Avant de partir à Rennes, L'Aînée m'avait dit quelquechose en lisant un texto de son prère, que j'avais mal compris. J'avais compris que L., le frère cadet de PN, en avait marre de sa copine : elle le "faisait chier". En réalité, j'ai découvert il y a quelques jours qu'elle parlait de son père. En effet, je ne sais plus pour quelle raison, j'ai pris son téléphone, et voyant des SMS de "Papa", je n'ai pu m'empêcher de les lire.

    PN reprochait à ses enfants de n'être pas allés à son appartement lui dire au revoir avant de partir pour Rennes, ils y sont allés aussitôt, cela a duré moins de 10 minutes. Dans les textos dans la même soirée, PN disait à l'Aînée qu'il "s'emmerdait le week-end", elle lui répondait : Mais tu as passé le réveillon avec ta copine à (ville de l'Oise)."

    PN : "Oui, mais elle commence à me faire chier."

    Je ne peux réprimer un mini sentiment de jubilation. Mais ensuite je me demande quelle sorte de relation ils ont, une relation de manipulation à l'état embryonnaire ? Si PN poursuit sa conduite de pervers manipulateur - et il n'y a pas de raison pour qu'il cesse subitement - théoriquement il doit être dans une attitude de charme et d'emprise, et la partenaire devrait être plutôt gentille et "docile". Dans le début de notre relation, je n'ai jamais tenté de "faire chier" PN, c'était plutôt le contraire. PN me demandait toujours plus de choses, comme pour connaître mes limites. Or ici, la partenaire semble avoir du caractère ?

    Dans le même temps, sur Meetoc, PN avait disparu de mon groupe de recherche, qui me permettait de savoir s'il était connecté sans jamais devoir cliquer sur sa fiche. Comme je suis hyper connectée, avec mes cours notamment, je jette toujours un oeil sur sa connexion à Meetoc. Petit à petit, c'est devenu une habitude, une sorte de présence virtuelle dont je savais qu'elle était inutile, stérile et même néfaste. Mais c'était une façon de "le tenir", de le surveiller. Une sorte de voyeurisme aussi. Comme lorsque j'étais témoin ahurie de tous les e-mails que lui et sa secrétaire de maîtresse s'envoyaient il y a deux ans maintenant.

    Quand sa fiche a disparu, j'ai cru que sa copine avait exigé de lui qu'il se désinscrive du site de rencontres, puisqu'ils était ensemble. Mais la fiche avait réapparu quelques jours plus tard. Il se connectait souvent. Elle a disparu une seconde fois. Je me suis dit que Madame avait eu raison de lui. Néanmoins, en faisant une dernière recherche et en modifiant par hasard un critère, sa fiche était réapparue, en fait, PN avait modifié le critère "ce que je pense de mon physique".

    Il faudrait que j'arrête de le "surveiller" car cela ne m'apporte rien du tout. Est-ce une revanche, car là c'est moi qui ai le dessus en sachant alors qu'il ne sait pas ? Quel contrôle, quelle prise ai-je ? Et pourquoi faire ? Qu'il refasse donc sa vie et me laisse tranquille.

  • PN et Meetoc

    Lundi 31/12/12 

    images (6).jpegJ'avais perdu mon jugement de non-conciliation et j'étais en train de retourner la maison. Il faut le faire quand même, alors que finalement ledit document se trouvait sous mes yeux dans un des cartons de déménagement dans mon bureau et maintes fois j'avais eu la lettre en main sans savoir que c'était elle.

    La découverte

    C'était en octobre. En fouillant partout, je suis tombée sur un relevé bancaire de PN de janvier 2012 où il avait entouré avec rage les dépenses que j'avais effectuées à Rennes avec la carte de notre "compte-joint". Sur ce même relevé je vois que PN a été débité le 14/01/12 par Meetoc. Je me suis dit qu'il n'avait vraiment pas perdu de temps. J'étais partie à peine 3 semaines plus tôt.

    Je me souviens avoir discuté un jour en 2011 avec mon avocate des insultes à caractère sexuel explicite que PN prononçait à mon encontre même devant les enfants. L'avocate m'avait répondu qu'il perdait pied et qu'il était torturé par la chose. 

    Je rappelle que dans le même temps, en juin 2011, j'avais contacté les assistantes sociales de ma ville pour relater ces faits. Mais au moment de confirmer ma demande de signalement, j'avais reculé. En effet, le signalement implique la visite à PN à notre domicile des travailleurs du service social et j'avais alors très peur des répresailles immédiates de PN puisque nous vivions sous le même toit. J'ignore si mon appel était resté lettre morte, puisque vers avril 2012, PN avait été à nouveau convoqué au commissariat. Je l'ai su à mon retour de Rennes cet été par le mari de ma cousine, qu'il avait contacté pour raconter ses malheurs avec moi.

    Ni une ni deux, je me connecte sur Meetoc et je me crée un compte-bidon. J'avais déjà créé un faux compte en 2008, comme ça, juste pour voir, car je recevais des publicités par e-mail. A l'époque je me demandais ce que je faisais avec PN mais j'avais encore trop peur de partir avec 3 enfants sous le bras et un salaire de misère. Sur ce site de rencontres, je regardais les profils mais n'entamais pas de conversations. Et puis j'avais vite laissé tomber.

    images (5).jpeg

    "Mon" profil

    Pour donner plus de consistance à mon profil, j'ai mis une photo glanée sur le Net. Je cherchais une brune pas spécialement belle, juste mignonne, à l'instar de la maîtresse de PN. J'ai tapé un prénom allemand et j'ai trouvé un visage souriant. Et hop, voilà la photo de la fille. Je me suis donné un âge plus jeune que le mien, la pratique des langues étragères que maîtrisait sa maîtresse, des hobbies spécifiques. Pour PN "toutes les femmes allemandes font de l'équitation" ! 

    Son profil

    Une fois le profil réalisé, je me mets à la recherche de PN. Avec la fonction recherche avancée, il ne m'est pas difficile de le retrouver, il a gardé son véritable prénom et indiqué réellement ses caractéristiques physiques ("Agréable à regarder") et professionnelles. Mais je ne parle pas de ce qu'il dit sur sa personnalité car PN dit qu'il est ouvert et que ses amis le trouvent drôle. Ce n'est pas faux. Du coup, je me demande quel crédit accorder à toutes les qualités dont ces messieurs se parent. Et à tout ce qu'ils peuvent raconter pour pouvoir attraper une fille ! Je ne me souviens plus de ce que j'avais ressenti, mais je devais être quand même bouleversée. Un sentiment bizarre de voir son ex-mari rechercher des femmes sur Internet. Un renvoi à ma propre féminité. 

    Une fois la page de PN visitée, je ne suis pas plus avancée. Je vois qu'il n'est plus connecté depuis mi-mai, si je calcule bien, il a dû prendre un abonnement de 6 mois. Comme je suis connectée, je reçois moi aussi des visites d'hommes sur "mon" profil, des hommes de tous âges avec des annonces de toutes sortes, des demandes de tchat, auxquelles je ne réponds jamais.
     
    Oh my God !
     
    J'utilise l'ordinateur fixe de mon bureau avec un navigateur spécifique, je tape quelques lettres et tombe directement sur ma page Meetoc. Mais Jumeau en utilise un autre et souvent, il laisse ses pages ouvertes. Un jour, je me connecte et tombe sur un visage de femme alors qu'habituellement je reçois un véritable catalogue de photos d'hommes. Je mets quelques secondes à m'apercevoir que je suis sur la propre page Meetoc de PN !!!
     
    Les femmes que PN vise
     
    Femmes  noires
     
    image 7.jpegJe peux voir quels profils PN a visité et sur lesquels il a flashé. Ce sont à 90% des femmes noires. J'ignorais que PN était attiré par les femmes noires, en même temps, après une jaune pourquoi ne pas aller visiter d'autres couleurs. Un petit 8% de femmes blanches et 2% de femmes asiatiques. Ensuite je peux même voir l'historique de ses tchats. Assurément, je suis tombée sur un truc insensé.
     
    PN n'a pas de photo sur son profil. Il accroche les filles  en disant qu'il les trouve belles et voluptueuses, puis il leur demande aussitôt si elles veulent voir sa photo. L'une d'elles lui demande si la photo a été prise en forêt, alors je comprends que les photos de lui prises à bout de bras retrouvées dans le téléphone qu'il avait donné à l'Aînée, étaient adressées aux femmes du site. Apparemment les filles lui envoient des photos osées, car il leur commente leur corps et leur poitrine. J'en avais parlé avec une amie qui m'indiquait qu'il y avait quand même de la prostitution déguisée sur Meetoc. Et de fait, PN parlait à l'une d'elles, qu'une de leurs consoeurs lui avait demandé des relations tarifées, 70€ de l'heure. Ensuite PN parle à certaines de ses fantasmes :
     
    "D'habitude, les femmes sont surprises pas ensuite elles finissent par apprécier !"
     
    Moi, c'était pas mon truc.
     
    Je suis retournée sur son compte durant seulement quelques jours, j'y suis restée des heures un dimanche où les enfants n'étaient pas là. J'ai TOUT lu, tout passé en revue.
     
    Les moqueries
     
    PN flashe sur une ou deux femmes particulièrement laides. Il engage la conversation sur la vie de la fille, ses enfants, son chômage. Puis une fois que le contact est bien établi, il lui lance :
     
    "Non-obstant les fluctuations de l'économie française et l'éventuualité d'une crise majeure, quel est votre réflexion sur la précarité des familles ou la situation de l'emploi."
     
    "Vous devriez faire des efforts orthographique car je ne parviens pas à vous comprendre. Cela me fait mal aux yeux."
     
    Il  discute aussi avec une femme d'une  certain âge, bien mise, et qui habite dans la ville de mes parents et accessoirement la mienne lorsqu'il m'a rencontrée, une ville prolétaire et connue pour son insécurité. Il lui indique que ses ex-beaux-parents habitaient là, il parle des problèmes de la ville et finit par se moquer, sans en avoir l'air, de son orthographe.
     
    PN s'amuse du faible niveau intellectuel des autres, il les fait parler et en rit. Le comble pour lui aurait été qu'il y ait des spectateurs, il en aurait joui.
     
     Le discours de PN
     
    Avec les autres femmes, PN parle de son récent divorce, de sa vie :
     
    "Mon divorce s'est mal terminé".
    "Je vois mes 3 enfants tous les 15 jours"
    "Je suis  (Profession), je voyage beaucoup" (Ca impressionne souvent les filles)
     
    Puis il livre des choses beaucoup plus intimes :
     
    "Je ne supporte plus la solitude"
    "Ce qui m'abat le plus, c'est de me réveiller tous les matins seul dans mon lit." (Avant que je ne le quitte, j'ai dû faire chambre à part le jour où j'ai eu vraimeent peur de lui, en février 2011)
     
    "Les dimanches, je suis là tout seul comme un con à la maison tandis que mes amis sont en couple ou en famille"

    "Heureusement que j'ai des amis qui me soutiennent, notamment une copine, elle est mariée hein ! ;-)" ( PN parle de IR)

    Il semble que PN se livre avec sincérité. Je me souviens que lorsque PN était en crise, en larmes après une violente dispute (ça reste rare) ou saoûl, il avait des instants de lucidité sur sa vie, sur son comportement. On le voyait dans le désespoir. Je crois qu'avec sa jeune maîtresse allemande, il parlait aussi de ces choses intimes comme son désespoir encore depuis la mort de sa mère. Le reste du temps il est avec moi comme je le décris dans ce blog : haineux, pervers, vindicatif.
     
    Je me pose encore une fois la question de savoir si les PN sont conscients de leur perversité narcissique.  Il semble, selon ce que je lis, qu'ils ont des éclairs de lucidité.
     
    Mais ce n'est pas fini, je découvre encore d'autres choses.
     
    L'âge
     
    Au début, PN flashait les jeunes filles noires de 25 ans, voire 30 ans. Il en a 45. Très vite, elles lui répondent qu'elles ne sont pas intéressées car il est trop vieux pour elles. L'une d'elles a même 39 ans.
     
    "Je suis trop vieux, c'est ça ?"
     
    Bien sûr, je ris sous cape ! Puis il apostrophe des femmes plus en rapport avec son âge, voire plus âgées. 
    Les échanges sont d'une grande banalité :
     
    PN : " Tu fais quoi ?"
    La fille : "Je repasse mon linge.
    PN : "Encore ?"
    La fille : " Oui."
    PN : Moi je regarde la télé."
     
    Je ne sais pas si je dois en rire ou en pleurer.
     
    La "Belle ivoirienne"
     
    C'est la femme qu'il a rencontrée en avril et dont m'avait parlé l'Aînée au retour d'un week-end chez son père. Elle habite dans la ville voisine et est agent dans un hôpital de mon groupe ! Elle élève seule son fils. Les échanges sont du même acabit. Elle fait du jogging, PN lui propose de courir avec elle en forêt (d'où les autoportraits de PN en tenue de sport), mais cela ne l'a pas convaincue.
     
    C'est donc elle qu'il a rencontrée et apparemment la seule. Ils se diront au retour :
     
    "J'ai apprécié de passer cet après-midi avec toi." - "Moi aussi."
     
    Je n'en saurai pas plus. 
     
     Fin à ma curiosité
     
    J'avais donc lu la totalité des échanges de PN sur Meetoc. J'ai aussi flashé par erreur sur un profil. Je me suis même aventurée sur son compte, en changeant deux ou trois critères, puis je me suis ravisée et j'ai tout remis en ordre. Mais je crois que PN a dû être alerté sur son e-mail; car deux jous plus tard, je en pouvais plus y accéder. Le mot de passe venait d'être changé et ce n'était plus celui qui avait été enregistré automatiquement par l'ordinateur.
     
     PN se reconnecte...
     
    Du tout, con compte qui était en veille, est constamment activé. Il a dû reprendre un abonnement ! Puis je me mets à regarder, dès que je suis sur mon ordinateur, c'est-à-dire souvent, si PN est sur le site. Je savais quand il était rentré à son appartement ou ce qu'il faisait le week-end. J'étais devenue Big Brother.
    C'était de la curiosité à l'état pur, car je n'en faisais rien ! Cela ne m'apportait rien sinon me faire du mal ?
     
    ... et rencontre quelqu'un
     
    images (7).jpegDernièrement, l'Aînée m'a dit qu'il fréquentait une femme de son âge, divorcée avec de grands enfants, elle habite l'Oise. Il a demandé aux enfants s'ils souhaitaient la rencontrer. Toujours selon l'Aînée, PN réveillonne avec elle ce soir.
     
    Ça va, cela ne me fait plus rien, enfin presque. Je pense à cette femme que j'imagine se relever après une séparation. Comme pour beaucoup de ruptures, elle a peut-être souffert. Je me demande dans quelles circonstances PN pourrait lui apporter du réconfort, lui qui ne sait pas qui il est à l'intérieur si ce n'est une coque vide.
     
    Ils sont dans une phase de séduction, puis ce sera la phase de la lune de miel. Attirée par lui, elle va se détendre et se livrer, lui révéler ses plus grandes faiblesses. Il n'en n'oubliera pas une miette. L'emprise se mettra en place. Il ne commencera sa manipulation que lorsqu'elle sera dépendante de lui, affectivement, financièrement, ou géographiquement. Je pense que cela se fera lorsqu'ils emménageront ensemble, lorsqu'il la tiendra. Je ne crois pas du tout qu'il agira de façon "normale" avec elle, c'est-à-dire qu'il perdra de façon soudaine et magique sa perversion narcissique. Pour quelles raisons d'abord ? Et surtout comment ?
     
    J'ai lu qu'avec les proies suivantes, PN perdait moins de temps à se révéler. EN tous cas, je pense que cela est l'affaire de cette femme mais plus la mienne. 
     

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  • Repos récupérateur

    Vendredi 28/12/12

    images (3).jpegLes enfants sont partis en vacances avec PN depuis le 22/12/12 et ils rentrent cet après-midi. Pendant ces 6 jours, bien sûr j'avais pas mal de choses à faire, effectuer toutes mes démarches administratives pour le départ de chez moi, pour l'arrivée à Rennes, pour la scolarisation des enfants, le dossier (hyper lourd) à remplir pour l'école, etc. Entre autres, j'ai enfin contracté une assurance habitation pour ma maison ! Car en septembre, un SMS de PN disait : 

    "Ah oui ! Pense à assurer la maison, au cas où..."

    C'était au moment où il m'envoyait des textos cyniques (du genre "mais tu ne seras pas là, tu vas manger des nems chez ta mère ! Ha ha ha !")

    Bref, j'étais occupée. Mais j'ai aussi trouvé le moyen de retourner travailler alors que j'avais quitté mon hôpital le vendredi 21/12 au soir ! En effet, les enfant étant absents et mon travail étant inachevé, j'ai voulu finir certains dossiers pour partir "proprement" et aussi ranger mon bureau qui était bordélique, les dossiers urgents, en cours ou en attente s'y amoncelait sans que j'aie le temps de mettre de l'ordre, travaillant toujours dans l'urgence.

    J'avoue que j'aime mon travail, j'aime les relations professionnelles, on m'a toujours fait de bons retours sur mes compétences professionnelles et relationnelles, et surtout humaines. C'est un univers où je m'épanouis. Dernièrement on m'a fait un très beau compliment : "

    "Vous avez apporté du professionnalisme et véhiculé une bonne image de notre pôle"

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    Les vacances

    Tous les matins, je me suis réveillée à mon rythme, sans réveil et sans contraintes. Sans culpabilité si je restais au lit jusqu'à 11h. J'ai mis de l'ordre dans mes papiers. Je me suis fait à manger avec de bonnes choses. Je me suis fait "plaize", comme on dit. Tout aurait été parfait si j'avais eu le temps de regarder un ou deux films sur mon ordi.

    Je suis en train de me refaire une santé. Mes boutons d'acné disparaissent petit à petit. Je dors de tout mon saoûl. Je rattrappe le sommeil perdu durant toute une année. Je me lève en étant bien.

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    La sérénité ?

    L'angoisse diffuse et non-cernée qui me reprenait à chaque fois que j'étais désoeuvrée, semble avoir déserté. Pourtant je ne peux pas dire que je me sente sereine. En fait, je ne ressens rien. Rien de désagréable ni d'agréable. C'est une sensation qui depuis longtemps m'avait un peu fait peur, le risque de m'être tellement protégée que je me suis endurcie, pétrifiée, robotisée.

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    Concrètement, pas exemple, je n'ai pas été hyper déçue lorsque je n'ai pas été admise au concours D3S comme je n'ai pas explosé de joie quand j'ai eu AAH, j'étais très contente, c'est tout. Une camarade m'avais demandé si je m'étais remise de mes émotions, eh bien je n'ai pas eu d'émotions extraordinaires.

    Un autre exemple, je me balade dans les centres commerciaux au milieu de pleins de produits colorés et brillants, qui sont sensés être tentants. En fait, rien ne m'attire. Pourtant, j'aime bien boire, bien manger, bien m'habiller, j'aime les beaux objets, les beaux livres, j'aime les bijoux, etc. Pourtant, j'ai de quoi m'offrir tout cela, j'ai eu une bonne prime en décembre.

    Tout cela me semble si futile. En cherchant bien, je constate que depuis un an, je suis comme un voyageur ou un escargot qui porte sa maison. J'ai fait des allers-retours, logeant ici et la, chargée de ma grosse valise qui contenait souvent mes cours et mes livres. Je regrette de ne pas avoir la certitude de posséder un foyer fixe et chaleureux. C'est cela qui me manque certainement.

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    Un foyer

    Ces derniers mois, depuis que j'ai retrouvé ma maison (qui est aussi toujours celle de PN !), j'ai renoncé à la décorer et la personnaliser, d'une part parce que je n'en avais pas le temps et d'autre part parce je risquais de repartir pour Rennes. Ce qui est aujourd'hui effectivement le cas. Je repars pour 12 mois dans un studio estudiantin qui m'a abritée et où j'ai été heureuse indubitablement.

    La suite, je ne la connais pas puisque l'on ne peut connaître le futur, quand bien même on ferait des projets et des projections. Je risque d'avoir un logement de fonction (que je demanderai) par l'établissement qui m'emploiera. Je risque aussi de changer d'établissement au bout d'un certain temps. Je crois qu'il va me falloir trouver pour le enfants et moi quelquechose qui serait notre fondation, mais qui ne serait pas forcément un foyer avec des murs.

    Je ressens de la nudité et de l'errance. Je ne me sens pas protégée et ancrée. J'ai l'impression de voleter dans les airs. Je ne porte aucune certitude. Je vais ajuster ma direction en fonctions des vents. Mais cette sensation ne me fait pas peur pour autant. C'est juste un regret. Toutefois, je ne voudrais pas que les enfants ressentent le même chose, car ils ne sont pas armés comme moi. Ils ont besoin de sentiment de sécurité et de protection. Il va falloir que je leur parle et que je leur apprenne la confiance. La confiance en la vie. La confiance en leurs propres ressources.

     

     

  • PN : 4 fois en un an

    Jeudi 27/12/12

    Il y a exactement (ou presque) un an, le 28/12/11, je m'enfuyais avec mes enfants à Rennes loin de PN. Faire cette préparation en Bretagne m'a permis de rompre brusquement avec lui et d'avoir cette bouffée d'oxygène nécessaire à ma survie.

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    Car avant mon départ, la vie quotidienne avait été d'une violence inouïe, contenue ou explosive selon les jours. L'enfer était au summum entre février et décembre 2011. Dix mois d'horreur conjugale, d'horreur mentale. Comment ai-je pu supporter cela ? Dix mois ("dis-moi" dirait Lacan) pour que la réflexion se fasse dans ma tête. Pour que je me dise que cet homme est un monstre. Qu'il faut absolument que je me sorte de là. J'étais très soutenue durant tout ce temps : mon frère, ma soeur. Nono, un ami que je venais de retrouver 20 ans après, qui a connu un divorce, et qui m'a téléphoné régulièrement et durant des heures pourme poser des questions constructives analyser la situation. Val, une collègue réservée et fidèle. Mes deux chefs avec leur présence discrète. Et mes amis de blog aussi.

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    Ainsi, pas à pas, je posais les bases de ma fuite. Les dépôts de mains courantes, la rencontre avec l'avocate de l'association défendant les femmes battues, la demande de divorce, la réussite au concours, les préparatifs du départ, les cartons que j'entreposais chez ma soeur, à raison d'un par jour en allant au travail. Et puis le jour-J est arrivé.

    PARTIR ! FUIR ! Ne plus le voir. Ne plus l'entendre surtout. Car il venait coller sa bouche à mes oreilles pour me proférer ses insanités, soit en hurlant soit avec une voix douce - ce qui est plus terrifiant encore !

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    Une fois loin de lui, j'ai mis du temps à être bien. Il faut dire que les conditions n'étaient pas des plus faciles pluisque je m'étais lancée dans une prépa intensive à des concours de haut niveau. Je crois que je réussis à me sentir bien que depuis la note dernière, celle du 15/12/12. C'est étrange, cette date est l'anniversaire des Jumeaux également. L'entrée en folie de PN s'était révélée de façon manifeste entre la mort de sa mère en janvier 2000 et la naissance des Jumeaux le 15 décembre 2000.

    4 fois

    En un an, je n'ai revu PN que 4 fois. La première fois à mon retour dans la Ville pour me rendre au tribunal pour divorcer. En réalité, j'étais revenue habiter quelques jours dans ma maison avec les enfants et donc PN, car je voulais marquer mon territoire. Aller habiter chez ma mère ou ma soeur aurait signifié déserter mon domicile. Ensuite, je l'ai revu à l'été 2012, quand lui est parti de la maison par voie de jugement pour se prendre un appartement juste en face. J'étais dans ma rue, discutant avec les enfants voisins, amis des miens, PN rentrait du travail chargé de deux sacs de courses. Il ne pouvait pas ne pas nous voir. Il marchait droit comme un i, regardant droit devant lui, le menton relevé. Puis je l'ai recroisé en septembre 2012 alors que j'allais faire des courses un dimanche, avant ma semaine à Rennes pour les lauréats aux écrits, il faisait son jogging, il m'avait vue en premier et me faisait de grands signes pour me signifier que le petit supermarché était fermé. Enfin, je l'ai aperçu samedi dernier, le 15/12/12. Avec ma mère qui avait passé la nuit chez nous, j'accomapgnais les Jumeaux chez leur père en face, car il faisait nuit et que la route est très fréquéntée. Jumelle avait envoyé un SMS a son père pour qu'il vienne au devant d'eux les aider à porter les valises, car le lendemain PN emmenait les enfants en vacances chez son père en Bretagne. Je restais de mon côté de la route, lorsque j'aperçus une longue silhouette à travers les grilles vertes de sa résidence. Cela m'a surprise, car je ne pensais pas du tout le voir. Il portait un pull écru. Il avait dû nous voir d'abord, ma mère et moi.

    Lui reparler ?

    Je discute parfois avec des amis qui ont divorcé. La plupart se parlent, se voient, etc. Cela me surprend toujours, car cela m'est totalement étranger. Notre séparation s'est faite de façon sèche et brutale. PN m'envoyait des SMS avec un contenu débile, reflétant son état alcoolisé ou fou. De mon côté, souvent, j'opposais le silence face à ces attaques. 

    Pourtant je me rappelle que je lui téléphonais encore à Rennes, quand il fallait mettre en place les retours des enfants, tous les 15 jours, seuls dans le TGV. Ah, j'avais oublié la fois où il était venu à Rennes chercher les enfants et que je ne souhaitais pas qu'il monte à mon appartement. Je l'avais alors vu aussi petit qu'une allumette depuis ma fenêtre à l'étage. Cela fait donc 5 fois. C'est amplement suffisant.

    Alors que je rédige cette note, je reçois ce jour une lettre recommandée de sa part. La première. Cela fera l'objet d'une prochaine note.

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  • Le Nouvel Obs du 15/03/12

    Vendredi 13 avril 2012 Une amie m'a donné une copie d'un dossier du Nouvel Obs du 15/03/12, sur les pervers narcissiques (ici). Grr Hautetfort bugge. Deux mois après, l'hebdomadaire a donc donné une suite au dossier paru en janvier (voir ma note ici). Celui-ci est beaucoup plus détaillé, il est particulièrement descriptif de la personnalité des PN et du contexte sociétal qui les a créés. Néanmoins l'article est assez faible sur la description et les ressentis des victimes. Il décrit une victime ayant fait une tentative de suicide, mais je trouve que le plus intéressant est l'installation de l'emprise.

  • Soirées

    Mercredi 11/04/12

    Le mercredi 29/03/12

    Sur le campus, vie étudiante oblige, il a des soirées presque tous les mercredis. Je n'y étais jamais allée jusqu'à présent. Puis il y a eu la soirée Clo-Clo fin mars. J'ai envoyé un SMS à mes copains pour savoir qui y allait. Ma camarade Nad2 était couchée, mais finalement elle s'est ravisée et nous sommes allées danser à partir de 23h. J'aurais bien emmené l'Aînée, mais elle s'était déjà mise au lit car elle avait son brevet blanc le lendemain. Sérieuse, la petite. Nous sommes rentrées vers 1h du matin et les autres étaient restés bien plus tard. Les enfants dormaient à poings fermés. J'ai pris une douche  fraîche et j'ai eu du mal à m'endormir. Je n'ai trouvé le sommeil que vers 3h du matin.

    Le samedi 7/04/12

    Premier jour de repos après les concours blancs. je passe la journée sur une aquarelle. Celais faisais presque 2 ans que je n'avais plus peint. J'avais commandé du papier aquarelle que j'ai fait livrer à Rennes. J'ai ouvert le bloc de papier en savourant l'instant, comme si je déballais des confiseries ! Plaisir ! Le soir Elie invitait à un apéro dînatoire chez elle les camarades étant restés sur le campus en ce week-end de Pâques. J'ai apporté une tarte aux fraises et mes copains des boissons. Nous avons grignoté en rigolant, écoutant de la musique et jouant à des jeux (Time's up, Dooble). A plus de 40 ans, je vis la vie d'étudiante que je n'ai pas eue ! A part deux camarades, les autres avaient 10 ans de moins que moi, mais on s'est follement amusés. Le dimanche, ils avaient prévu de faire une virée à Cancale. J'ai préféré ne pas les accompagner. En effet, j'ai passé la journée à "comater", j'ai récupéré de toute la fatigue accumulée jusqu'à présent. Le midi je me suis fait un grand plaisir : du foie gras sur du pain aux noix grillé, du Roquefort et du vin blanc. Tout ce que j'aime ! Plaisir immense ! Les copains m'avaient SMSée pour partager une pizza avec eux, mais j'avais déjà dîné et j'avais envie de rester seule. Le lundi de Pâques, j'ai mangé la même chose avec en plus un petit gâteau avec sa crème au beurre bien lourde et ses petits oeufs en sucre. Toujours seule. J'aime bien. Et surtout, j'ai passé la journée à travailler ! J'ai bossé la Santé publique, la démocratie san-itaire, la loi Kouchner, etc. C'est la première fois depuis que je suis à ma prépa que je parviens à travailler comme je le souhaite, vite et bien. Puis nous avons repris nos cours. Aujourd'hui mercredi 11/04/12, c'est la soirée de Pâques. Après les cours, comme j'avais pleins de pommes fournies chaque jour au petit-déjeuner et que je ne mangeais pas, j'ai fait une tarte aux pommes. J'ai envoyé des SMS à ma bande de potes de la prépa de Paris pour dîner ensemble. Finalement, nous nous sommes retrouvés à 11 à table et avons partagé le gâteau. Je suis remontée travailler un peu sur les finances hospitalières (Huuum !) et suis descendue danser avec Nad2 et les autres vers 23h. J'aime bien Nad2, pourtant on ne se ressemble pas du tout. Elle a quelques années de moins que moi, plus ou moins célibataire, c'est un joli brin de fille avec des yeux magnifiques, le genre de fille plutôt attirante. On a un point commun : une séparation brutale après des épisodes de violences.
  • Contrariété avec PN

    Jeudi 5/04/12

    printemps 2.jpgNous sommes déjà en avril ! Les enfants et moi nous sommes bien acclimatés à la vie ici. Je n'ai aucune envie de rentrer ! Depuis qu'il a fait très beau, les enfants sont souvent sortis sur le campus, ils ont trouvé des lieux de jeu et des copains. Les jumeaux jouent tout le temps dehors. Ils se sont bien habitués à leur école et apprécient particulièrement le niveau de la cantine bretonne, cela a l'air très important et satisfaisant pour eux. L'Aînée est toujours dehors avec ses copines et je dois la rappeler régulièrement à l'ordre.

    Demain les enfants rentrent chez leur père. Ils partent le lendemain en Tunisie avec lui durant une semaine. Je sais tout ça par les enfants. Ce soir, ils préparent leurs valises et je leur fais les dernières recommandations, qu'ils doivent prendre soin les uns des autres car PN est tête en l'air. J'ai davantage confiance en les enfants, je sais qu'ils n'oublieront rien, et ce depuis qu'ils ont environ 6 ans. Je leur dis de bien faire attention à leurs passeports et billets d'avion, ainsi que leurs affaires personnelles.

    shampoing.jpgDernièrement, les enfants m'ont dit que PN leur avait donné à manger du fromage avec du pain pour le midi. (IR, son mari et ses enfants étaient en week-end en Bretagne - le comble !, alors ils n'ont pas mangé chez eux !) Je suis contrarié mais je ne dis rien et puis cela passe. Puis ce soir, pendant qu'elles préparent les affaires pour les vacances, l'Aînée dit à Jumelle de prendre des shampoing et du savon pour le week-end car il n'y en avait pas à la maison dans "la Ville". Là, je me fâche. J'explique à l'Aînée qu'il est hors de question que les achats que je paye ici partent chez PN, il gagne largement de quoi acheter du savon ! L'Aînée me répond que je me préoccupe plus de l'argent et de savon que d'eux. Je m'énerve, d'autant plus que les enfants me demandent toujours des nouveaux vêtements car nous faisons du shopping à Rennes. Ils me disent qu'ils ne font jamais les courses avec leur père. Quand ils sont avec lui, soit ils sont chez IR, soit PN est devant la télé. L'Aînée est dehors avec ses copines et dort chez elles, Jumelle dort chez IR et Jumeau joue au foot devant la maison avec Momo, le fils de ma voisine Sama.

    pension alimentaire.jpgEntretemps, j'ai reçu le 20/03/12 un appel de mon avocate me précisant la décision du juge, je n'ai toujours aucun document écrit. PN doit me verser ma pension alimentaire à compter du mois de mars. Je n'ai toujours rien reçu, mais comme je ne suis pas à la rue, je ne ne suis pas pressée de réclamer. Je le contacte au minimum !

    Mais ce soir, je suis contrariée. Et aussi, je ne veux pas lui donner de mauvaises habitudes pour les futurs versements. Je lui téléphone à 22h30 à chaud. Deux fois. Il ne décroche pas. Je sais qu'il dort avec son portable. J'appelle deux fois sur le fixe. Rien. Je rappelle sur le portable. Il décroche enfin.

    Moi : "Les enfants m'ont dit que vous partiez en Tunisie ou en Turquie ?

    PN : Ouais. J'emmène les enfants samedi à 17 heures sur Mars.

    Moi : T'es obligé de répondre de façon aussi débile ?

    PN : J'ai le droit d'emmener les enfants où je veux. J'ai le droit de les emmener en vacances oui ou non ? Ils te l'ont bien dit les enfants, pourquoi tu me demandes alors ?

    Moi : C'est à toi de m'informer. Pas à eux."

    Puis PN se met à hurler dans le téléphone. Il a sa voix spécifique quand il crie, une voix étranglée et qui déraille. Je monte aussi le ton. Je parle aussi fort que lui. En fait on parle en même temps.

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    PN : "Je n'ai plus rien à te diiiiiiire ! Je n'ai pas à te parleeeeeer ! Tu es insignifiante !

    Moi : Ils me disent qu'il n'y a pas de savons quand ils rentrent le week-end. Et ce n'est pas tout. Tu ne m'as pas payé la pension alimentaire pour le mois de mars.

    PN : Mais le divorce n'est même pas prononcé. Va réviser ton droit au lieu de te branler dans ton studio.

    Moi : Tu devrais en parler à ton avocate. Si tu ne me payes pas, je demande à mon avocate de faire un prélèvement directement auprès de ton employeur XXX !

    PN : Va te branler ! T'as que ça à faire !

    Moi : OK, je vois directement avec la société XXX."

    Je raccroche.

    PN a l'habitude de me parler en miroir et de me dire ce qui le concerne. J'imagine que j'ai dû le déranger dans son activité !

    Pendant que je parlais à son père, l'Aînée me dit d'arrêter de crier. Les murs des studios ici sont très fins. Je m'en fous.

     

  • De la domination

    Mardi 20/03/12

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    J'avais eu un cours sur l'évaluation - notamment des poli tiques publliques. On y parlait des rapports de pouvoirs entre l'Etat et les collectivités terrritoriales avant la décentralisation. Le premier dominait clairement les secondes. On a parlé de la domination et le point de vue m'a semblé très intéressant.

    Selon ce maître de conférence formé à sciences po, la domination existe car le dominé reconnaît comme NORMALE la relation, il a fait une norme de ce qui est inacceptable. Le prof affirme même que c'est le dominé qui crée la relation de domination.

    Exemple N°1 : Le prof domine le groupe d'élèves que nous sommes car il détient un savoir que nous n'avons pas. Il exige que nous fassions silence durant son cours et que nous levions le doigt pour prendre la parole. Pour autant, rien ne nous oblige à reconnaître son pouvoir sur nous. C'est parce que nous avons accepté cette relation comme NORMALE qu'il peut montrer sa supériorité. Nous avons signé un contrat avec l'école et accepté l'idée que l'école nous fournirait un prof capable de nous apporter les connaissances requises.

    Exemple N°2 : Face à nous un homme nous menace avec un bâton. Il nous domine par la force. La balance est déséquilibrée (il détient des ressources que nous ne possédons pas) mais elle peut se rétablir si nous mobilisons de notre côté des ressources.

    • Si notre ressource est de courir comme Usain Bolt, nous sommes sauvés.
    • Si notre ressource est d'être aussi fort que Teddy Riner, alors c'est bon.
    • Nous pouvons aussi posséder une bombe lacrymogène !
    Bref, si nous trouvons des ressources, nous parvenons à l'équilibre des pouvoirs, nous pouvons négocier, voire inverser la tendance.
    Je précise que pour ce qui concerne les collectivités, leur pouvoir réside dans les impôts locaux et leurs connaissances du terrain, leur expertise.

     

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    La domination / l'emprise de PN

    Comment je m'explique cette relation de domination ?

    J'avais expliqué à plusieurs reprises que cette relation s'était installée insidieusement au fil des années, à coups de dénigrements subtils entrecoupés de numéros de charme. Puis les dénigrements sont devenus de moins en moins subtils et se sont transformés en reproches directs et en rabaissements humiliants.

    Bien sûr, pour que l'emprise fonctionne, il fallait que cela soit progressif et sur un long terme. Sinon je risquais de prendre la fuite et rompre cette relation. Les moments d'accalmie ou de gentillesse ont consisté en des gestes hyper généreux : PN m'avait reversé une fois une partie de ses primes de fin d'année, puis il m'a aussi acheté une voiture - mais je devais lui rembourser 300 € par mois, ce que j'ai refusé ! Il m'avait "bâillonnée" avec ces "dons". Je ne lui avais rien demandé. Ces "cadeaux" étaient sans mesure, à côté de cela pas de petits cadeaux, pas de geste d'amour ou de tendresse. Aucune démonstration sentimentale. PN disait que nous avions dépassé l'âge de faire des "mamours ridicules".

    Je ne veux pas replonger entièrement dans mes états d'âme de l'époque et fouiller plus profondément mais je pense que je n'avais pas les ressources nécessaires pour rétablir un équilibre des pouvoirs avec PN.

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    Renversement de la domination

    Pour reprendre le commentaire d'Elisa sur ma note précédente (Rendu de jugement), il m'est arrivé une ou deux fois de m'affirmer devant PN et de renverser la tendance. Je peux aussi être très dure et très cinglante.

    Mais dans mon travail sur moi-même de recherche de la bienveillance, cette façon de faire ne me correspondait pas. Je ne voulais pas devenir comme lui. Et surtout, je ne voulais pas que les enfants assistent à ces scènes de violence. Car j'aurais pu le "bouffer" aussi.

    Une fois, au cours d'une de nos altercations hebdomadaires, je lui avais tenu tête. Je criais, je lui hurlais ses 4 vérités, je le rabaissais. J'appuyais là où ça faisait mal, je ne le laissais pas en placer une. PN mesure 1,86 m. Je l'ai vu se ratatiner physiquement, cela m'avait fortement surprise. Puis il s'est effondré. Il s'est mis à pleurer comme un enfant. Il m'a dit qu'il souffrait d'avoir perdu sa mère. Qu'elle n'aurait jamais dû mourir et le laisser seul.

    J'étais sidérée.

    Plus tard, nous avons eu des disputes où j'avais eu le dessus. Pas plus de deux ou trois fois. J'avais fait le rapprochement avec ce que son frère L. m'avait raconté une fois sur leur mère était très dure avec eux, d'où l'éventuelle explication - selon lui - de son propre célibat et de son incapacité à construire une famille.

    Lorsque je criais plus fort que lui, PN devait me prendre pour sa mère. Il devait faire un transfert. Je ne suis pas psy mais j'avais compris qu'il m'identifiait à sa mère et qu'il trouvait un apaisement tout de suite après. Alors il arrêtait de me crier dessus. Je le voyais se calmer subitement, c'était flagrant !

    Cela signifiait qu'il avait reçu sa dose de violence ! Comme un drogué.

     

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    Le signe

    J'avais décrit précédemment la façon qu'avait PN de communiquer sur un mode non verbal, avec des bruits ou des onomatopées. Tel bruit faisait référence à telle personne, il avait tant de fois répété la maneouvre qu'à la maison, les enfants et moi-même, sans qu'il nomme la personne, savions de qui il s'agissait ! Et de qui il allait se moquer. C'est énorme, non ?

    Ainsi, PN avait une façon d'agiter le drapeau blanc. Il disait "U", c'est le oui populaire en viêtnamien. Cela voulait dire qu'il se rendait, qu'il baissait les armes. Alors je savais que j'étais tranquille pour un instant. Dans les disputes, quand je parvenais à me faire entendre et qu'il répondait "U", c'était gagné pour moi.


    Mon choix

    Connaissant la faiblesse de PN, j'aurais pu en profiter et l'enfoncer. Mais je l'ai déjà dit, cela ne correspondait pas à mon travail intérieur, à la personne que je voulais être. Je suis rarement revenue sur ce registre de domination. Alors PN en a profité pour faire pencher la balance de son côté et à confisquer le pouvoir de domination. Soit il souffrait, soit il faisait souffrir. Et il m'a broyée.

    Si j'avais agi comme lui, la violence aurait grimpé d'un cran chaque jour et je ne sais pas comment cela aurait fini. Cela aurait aussi signifié que je serais rentrée de plein pied dans son jeu pervers. Et que je serais devenue aussi perverse que lui. Ce n'est pas ce que je voulais.

    Aujourd'hui, je suis loin de lui. Je me sens mieux qu'au mois de janvier. Aujourd'hui, je vois PN comme un pauvre hère, un malade mental. Pour autant, je n'ai pas pitié de lui, il m'a fait trop de dégâts. D'une certaine façon, il a contribué à me faire évoluer. Il n'arrive plus à me toucher, j'ai travaillé sur chaque point douloureux. S'il veut attaquer, je saurai me défendre.

    Comme je réussis aujourd'hui à refuser cette relation de domination, elle n'existe plus. Je ne lui donne plus corps. PN le dominant n'existe plus puisque je refuse le rôle de dominé. Quant à lui, il se lassera bien un jour. Quand on n'a plus de compagnon, de jeu, ce n'est plus drôle ! PN se cherchera un autre jouet !


  • Rendu du jugement

    Mardi 20/03/12

    A ce jour je ne connais toujours pas le rendu du jugement à l'issue de l'audience de non-conciliation du 20/02/12 au tribunal de grande instance. Il devait être connu à compter du lundi 5/03/12. J'ai attendu beaucoup de temps avant de contacter mon avocate le 15/03/12 au téléphone pour connaître les résultats, mais à ce jour je n'ai toujours aucune nouvelle. Cela signifie aussi que depuis mon départ de ma ville PN ne participe pas financièrement aux charges quotidiennes des enfants et de moi-même.

    Mais, dès qu'il avait appris ma demande de divorce en septembre dernier, PN me l'avait annoncé : il se réjouira de mon malheur et de ma détresse. "Je me réjouirai de ta misère ! Tu vas en baver ! Seule à élever tes 3 enfants. Tu vas savoir ce que c'est que de payer !" etc. Bla bla bla.

    Je n'ai pas demandé un seul centime à PN, cela le mettrait en position de force, puisqu'il m'attend là-dessus. Heureusement que mon frère m'aide. Mais j'espère que mon avocate prendra en compte que je me débrouille seule depuis 3 mois et qu'il ne verse rien.

    Je n'ai pas relancé l'avocate. Je suis très occupée. J'ai passé la semaine dernière encore un grand "O". Et demain, je serai en concours durant 3 jours.

  • Un roman

    d'Eliette Abécassis, qui s'appelle "Une affaire conjugale". (cliquer)

    Bonne découverté (!) et bon dimanche à tous.

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  • Paris-Rennes

    Le Jeudi 23/02/12

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    Moi, l'autophobe je vais conduire sur 350 km en toute autonomie. Je compte partir vers 9h30 de ma ville pour rentrer à Rennes. La veille, tous les sacs sont prêts et j'ai regardé la route et programmé le GPS. Le matin , je réveille les enfants. Je stresse un peu mais ils me rappellent qu'il ne faut pas partir avant 10h pour éviter les bouchons. Nous quittons la maison vers 10h, je n'ai même pas le temps de saluer ma voisine Sama, je lui enverrai un SMS sur la route.

    La halte chez ma mère

    Je route dans la banlieue, n'écoutant pas le GPS, je prends la route que je connais déjà. Puis je passe juste à côté de la rue de la mère, je ne l'avais vue qu'une fois, alors je m'arrête. Par chance elle est présente, il y a même la voiture de mon oncle et ma tante de province, mon cousin est là aussi. La petite halte s'éternise. Mon cousin me copie plein de films sur mon ordinateur et cela prend du temps.  Finalement, comme chez nous l'amour se manifeste par la nourriture, les anciens n'arrêtent pas de nous donner des choses à grignoter, ils craignent que nous mourrions de faim, vers 11h nous mangeons des knackis, des manchons de poulet, de la soupe, des fruits... Ma mère me donne des doggy bags.

    La sortie de Paris

    Je reprends la voiture à midi. Je me dirige vers l'autoroute et rejoins le périphérique, alors que le GPS m'indique les quais de Seine. Je téléphone une dernière fois à mon beau-frère pour qu'il m'indique à quelle porte je dois sortir : Porte je ne sais plus quoi, rejoindre la N118, direction Nantes et suivre la route jusqu'à ce que je voie Rennes. Le stress que je ressens est faible, anormalement faible. Alors que je vais rouler 350 km pour la première fois de ma vie seule avec en charge mes 3 enfants. Dernièrement, avec les violences et le harcèlement que j'ai vécus, j'ai tellement appris à me maîtriser et à me blinder que je n'ai plus peur de rien, je n'ai plus d'angoisse.

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    Je me trompe de route et finalement, au lieu du pont de Sèvres, je reprends le périf' et suis embarquée vers la porte d'Italie ! vers l'A6. Et en plus je suis dans les bouchons depuis l'Autoroute avant le périf', deux heures pour sortir de Paris !!! Avant, quand je roulais avec PN (mon mari appelé pervers narcissique), il criait dans la voiture, injuriait les autres conducteurs, c'était insupportable. Mais là, ça va sauf que je me trompe souvent, alors je râle pour que les enfants m'aident à regarder les panneaux ! Lamentable ! Quand nous sortons enfin de Paris, je respire, de toutes façons nous ne sommes pas attendus, nous pouvons arriver à n'importe quelle heure.

    L'autoroute

    Je me sens bien dans la voiture, j'ai mis mes baskets pour conduire, les enfants sont calmes. je le leur avais demandé, leur expliquant à nouveau mon autophobie. Ils ont de quoi s'occuper dans la voiture. Je suis hyper prudente, mais tout va bien. Nous arrivons rapidement à Chartres, super ! Dans une note précédente, je parlais du plaisir à conduire, je le ressens presque. Je ne m'arrête pas, malgré la fatigue qui m'avait prise depuis le périf' : une énorme envie de dormir ! Je dépasse les camions et des voitures plus lentes que moi (oui, ça existe !). Je roule à 130 km/h, et souvent le GPS sonne car je dépasse la limite ! La nécessité d'une pause vers 15h nous mène par hasard vers la même aire de repos au Mans que pour mon premier Paris-Rennes avec mes deux beaux-frères. Souvenirs. Nous mangeons nos sandwiches, je prends un café et les enfants des sodas.

    L'arrivée à Rennes

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    La route vers Laval puis enfin la dernière portion pour Rennes se déroule très bien. Je suis contente d'arriver en terre bretonne ! Chez moi. Sortie N°11 et nous arrivons devant l'école, je me gare sur le parking. Je sors hagarde et épuisée. Envoi de SMS à tout le monde pour dire que je suis arrivée à bon port. Nous montons les bagages. Je m'affale sur le lit. Bois un peu d'eau. Vide les sacs. Et m'endors très vite. Je ne me souviens plus ce que nous avons fait le soir, pas grand chose je suppose. Ma mère m'a appelée pour demander comment s'est passé le voyage.

  • J+53 DIVORCER (3)

    Pendant le débriefing avec mon avocate, je lui fais part de mes inquiétudes mais elle me dit d'attendre le jugement et que nous pourrons agir ensuite. Je lui fais confiance. L'émotion contenue jusqu'à maintenant est en train de surgir, mes yeux s'embrument mais je ne pleure pas. Une fois mon avocate repartie, je souffle un grand coup et reste un instant seule assise.

    Puis je me dirige vers la sortie, je passe aux toilettes et me rassois à l'intérieur du tribunal. Pendant presque une demi-heure, j'envoie des SMS à la famille et aux amis pour dire que, ça y est, l'audience de conciliation est passée ! Nous n'aurons pas besoin de retourner au tribunal pour la suite, cela se fera par avocates interposées.

    SMS_femme.jpg

    Je me décide enfin à quitter le tribunal de grande instance, je marche un peu et regagne ma voiture, je refais la route inverse sans problème. J'arrive à la maison vers 11h30-12h. J'explique aux enfants que le divorce a débuté. Puis nous déjeûnons en prenant notre temps. Je passe ensuite voir ma voisine Sama et lui apporter des fleurs car elle vient de subir une opération, mais je ne reste pas longtemps car son mari est rentré déjeuner avec elle à la maison. L'après-midi je fais une sieste, tout cela m'a bien remuée.

    Vers 17h30, ma copine Inge m'appelle, elle nous invite à dîner chinois chez elle. Jumelle voulait aller au centre commercial et ça tombe bien, Inge y va aussi se faire faire des soins esthétiques. Je pars avec les jumeaux, nous nous baladons au centre culturel et Inge nous y rejoint après sa séance. Tout en bavardant, nous regardons les livres. Je ressors avec "Brida", de Paulo Coelho. Ensuite nous allons prendre un café gourmand tous les quatre, nous prenons notre temps, discutons et savourons ce moment. Vers 19h, il nous faut faire des courses pour le soir, je prends de quoi faire deux pique-niques pour Jumeaux qui ira à ses stages de foot durant 2 jours. Je rentre chercher des nems dans mon congélo ainsi que l'Aînée. Je suis soulagée que nous dînions dehors et pas avec PN !!!

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    Grâce à l'hospitalité d'Inge je passe une bonne soirée à manger chinois devant Top Chef, son émission favorite. Durant cette soirée, Inge me pousse à relativiser le rôle de IR dans ma relation aevc PN. Elle dit qu'elle a en quelque sorte servi de tampon, que si PN ne l'avait pas et ne s'était pas investi dans une relation (amicale) avec IR (et Pa), il se serait déchaîné encore plus fort contre moi. Et que grâce à elle, les enfants avaient à manger correctement durant les week-end chez leur père (puisque les repas se font soit chez moi (ou chez PN, c'est encore notre maison) ou bien chez IR). J'ai du mal à prendre cela sous cette facette. le sentiment de trahison est encore trop fort.

    Nous partons de chez Inge vers 1h du matin. Voilà racontée cette autre journée à marquer d'une pierre blanche : le lundi 20/02/2012.

     

  • J+53 DIVORCER (2)

    (La suite)

    Au tribunal, deux autres couples passent avant nous pour divorcer. Dans le couloir dont la configuration en fait aussi une salle d'attente, une dizaine de robes noires vont et viennent, discutant un moment avec leurs clients ou se regroupant entre elles. Je suis assise à côté de mon avocate, nous discutons beaucoup du dossier, des paperasses, des perspectives attendues, mais aussi de ma vie à Rennes et des manipulateurs, notamment les sujets qui sont passés dans la presse écrite et télévisée récemment. Notre conversation est enjouée, ma représentante est une personne dynamique et "punchy", je lui parle en souriant et même en riant parfois. Elle me dit qu'elle me trouve radieuse par rapport à avant, que maintenant j'ai franchi les plus gros obstacles. Nous sommes un "team", une équipe, et j'ai totalement confiance en elle. PN et son avocate se tiennent debout un peu plus loin, il nous regarde parfois. PN est moins détendu que moi et je fais exprès d'afficher un visage souriant et confiant.

    Puis, c'est à notre tour de passer, mon avocate me répète la question que le juge va me poser et ce que je dois lui répondre. On me fait entrer en premier dans le bureau du juge, c'est une femme, avec deux assistantes, je suppose que ce sont des greffières. Elle décline mon état civil et me demande juste si je confirme toujours vouloir demander le divorce. Je réponds par l'affirmative et l'on me fait sortir. C'est tout.

    Ensuite nous revenons tous les 4 dans le bureau. L'avocate de PN se met en bout de la rangée de chaises, PN sur la suivante et moi, je m'installe à l'extrémité car je ne supporte pas d'être assise à côté de lui. Nous sommes séparés par mon avocate (tout un symbole !)

    La juge

    La juge présente la situation, décline à nouveau les états civils et nous demande si nous sommes d'accord pour divorcer. A ce moment PN est nerveux et il commence à se manifester en pointant du doigt, exactement comme il l'avait fait au commissariat. Je ne me souviens plus à quel moment du discours de la juge. Cette dernière lui demande de se taire. Et son avocate pose sa main sur son bras en lui mimant "chut !" avec de l'autre main, l'index devant la bouche.

    Mon avocate

    Mon avocate présente mes demandes en matière de garde des enfants, de partage des biens communs et de la pension alimentaire :

    • Les enfants habiteront avec moi, avec une visite tous les 15 jours chez leur père
    • Une pension alimentaire de 10% du salaire de PN par enfant
    • La jouissance gratuite de la maison en attendant de trouver un autre logement

    Son avocate

    C'est au tour de son avocate d'expliquer les contre-demandes de PN.

    • Comme PN a un statut de cadre équivalent au niveau directeur (???), il est maître de son emploi du temps, alors il demande une visite libre.
    • PN doit prendre un appartement assez grand pour accueillir ses 3 enfants dans la Ville actuelle qu, i est assez huppée, il n'a pas les moyens financiers de payer la somme demandée, d'autant plus que son salaire va être diminué de 1000€, par conséquent, il demande à payer la moitié de la pension alimentaire requise apr moi.
    • Pour les mêmes raisons, il refuse que la jouissance temporaire de la maison soit gratuite.

    Son avocate a aussi déclaré le fait que PN payait seul les charges de la maison, en incluant au dossier toutes les factures. La réalité est que je paie les charges alimentaires, de cantine et d'ameublement, je n'ai pas montrés mes tickets de courses au supermarché toutes ces années ! D'un autre côté, étant mariés sous le régime de la communauté, je ne suis pas sûre que cela ait une valeur ou une incidence. Mon avocate me dit que se représentante le précise sur sa demande pour ne pas le contrarier.

    A ce stade, nous ne parlons pas encore de la prestation compensatoire.

    L'exposé de son avocate me révolte, elle a diminué le salaire de PN et a gonflé le mien en y incluant mensuellement ma prime de fin d'année (de fonctionnaire). Je tente de m'exprimer à ce moment-là mais la juge me demande de garder le silence.

    Les enfants

    Habituellement, en cas de résidence éloignée, comme c'est le cas, les visites ont lieu une fois par mois chez le père avec un temps plus long pendant les vacances. Je sais bien que les enfants sont contents de revoir leurs copains tous les 15 jours, mais ils sont crevés par les 6 heures de voyages chaque semaine et n'ont pas le temps de faire leurs devoirs. De plus, je suis mécontente du fait que PN les refile le week-end chez leurs copains :

    1. Jumelle dort chez IR (elle est copine avec sa fille)
    2. L'Aînée dort chez sa copine L.
    3. Jumeau passe la journée Pa et Ca (il est copain avec leur fils Toto)

    Parfois, il les remet au train sans les avoir fait manger. Finalement, il n'est même pas avec eux. Durant la semaine de vacances passée chez PN, PN était allé travailler le jeudi 16/02 et les jumeaux étaient envoyés chez IR pour le midi et l'Aînée chez sa copine L. (ma copine Inge me dit qu'au moins, ils mangent !)

    La pension alimentaire - l'argent

    La démonstration de l'avocate de PN ne tient pas la route ! PN est cadre commercial, il a au dessus de lui un chef (qui est devenu son pote), une directrice (qui l'irrite beaucoup, elle est sur-diplômée) et un grand directeur de la filiale française. PN est donc loin d'être directeur ! Ses revenus ont largement augmenté durant ses dernières années, sans compter les avantages comme la voiture de fonction et son entretien, l'essence gratuite même pour un usage personnel le week-end. Paradoxalement, s'il est passé "niveau directeur", comment explique-t-il que son revenu soit amputé de 1000€ au même moment ?

    Je le soupçonne  d'avoir demandé à son chef-pote de baisser son fixe et par un truchement comptable, d'augmenter ses primes sur objectifs. Les années précédentes, elles atteignaient 7000€, et PN se vantait qu'elles avaient explosé et qu'elles seraient, à fin décembre 2011 (payées en janvier 2012), de l'ordre de 15.000€. Évidemment, PN n'a pas fourni à mon avocate sa fiche de paie de décembre. Mais elle me rassure, car elle va prendre en compte la déclaration d'imôts sur le revenu. Il faut que je vérifie si les primes ou la part variable de rémunération sont imposables.

    La jouissance de la maison

    Par ailleurs, PN refuse que j'aie la jouissance gratuite de la maison (le temps de la vendre) alors que j'ai un loyer à payer depuis le 28/12/2011 et jusqu'au 30/06/2012, tandis que PN habite dans notre maison de façon gratuite puisque nos traites sont terminées !!! C'est scandaleux.

    Le jugement

    Le jugement sera rendu le 5 mars.

    PN dit émet son avis en disant à la juge que la justice est très rapide. Sur ce, le visage de la juge s'éclaire et dans un grand sourire elle répond qu'effectivement cela arrive parfois ! PN reprend son rôle de manipulateur ! Pendant que nous sortons, je vois que son avocate reste pour glisser quelques paroles à la juge. Allez, je ne vais pas faire des conjectures pessimistes et penser qu'elles parlent d'un autre dossier. :-(

    Mon avocate et moi allons nous asseoir dans un coin pour débriefer. Au milieu de notre conversation, PN arrive pour la saluer en lui serrant la main. Elle me dit en souriant qu'il garde son côté séducteur. PN m'ignore, il me jette seulement un regard silencieux et froid.

     

  • J+53 DIVORCER (1)

    Lundi 20 février 2012    J+53

    La date

    violence psychologique; pn; divorcer

    Cette date du 20 février est une autre date à marquer d'une pierre blanche dans ma vie. La précédente était le Mercredi 28 décembre 2011, le jour où j'ai quitté la maison et où j'ai cessé la vie commune avec PN (mon mari appelé pervers narcissique).

    Cette date, en fait, je l'avais quelque part dans mon esprit parce que mon avocate me l'avait dit l'automne dernier, mais je ne savais pas si c'était un 20 ou 22 février, je savais juste que c'était un lundi. La lettre de convocation au tribunal reçue en octobre, je ne l'ai décachetée que vendredi 17/02/12 !!! Tout comme je n'avais rassemblé les documents pour le divorce qu'après le coup de fil de mon avocate.

    La route pour le tribunal

    La veille au soir, j'avais regardé les différentes propositions de trajet de google maps ou mappy sur internet. Je ne stressais pas trop pour la conduite, j'avais fait beaucoup d'exercices de pensée positive, de visualisation et de Coué. Quelques semaines auparavant, j'était morte de peur à l'idée de me rendre au tribunal en voiture. J'avais pris mes précautions en demandant à Cedes ou Inge de m'accompagner, elles avaient accepté sans problème. Puis j'ai senti que je devais y aller seule. Affronter PN seule. Puis ensuite, pour ne pas avoir à conduire, je me suis même demandée si je n'allais pas m'y rendre dans la voiture de PN puisque nous partirions du même endroit, je pourrais rentrer en RER. Mais vu le comportement de PN, c'était simplement inenvisageable !

    Je me lève à 7h00. Notre audience a lieu à 9h30, mais mon avocate m'avait demandé de venir à 9h00 afin d'avoir le temps de discuter avec elle. Je compte 30 mn pour trouver une place pour me garer et arriver tranquillement. Donc départ de la maison à 8h00.

    Je monte dans la salle de bains, la porte est bloquée. J'entends PN à travers la porte : "Pas de bol !"

    En attendant, je vais voir les enfants à côté dans leur chambre. Je répète les mêmes infos, que "papa et moi on se rendait au tribunal pour divorcer et que je rentrerai ensuite" etc. Puis je prends la salle de bains, c'est PN qui referme la porte sur moi en accompagnant le mouvement de la porte jusqu'au bout. Je vais être vulgaire, il est toujours aussi con. Toujours à refermer les portes sur moi, pour manifester son rejet !

    violence psychologique; pn; divorcer

    Quand je le croise à nouveau dans la cuisine, c'est encore lui qui attaque :

    PN : "Tu te lèves tôt ? T'as peur de rater l'audience ou quoi ?"

    Moi : "..."

    PN : "Je suis bien habillé, là ? Comment tu dis déjà ? Hein ? Comment tu appelles la façon dont je m'habille ? Hein ? Catho ? c'est ça ? Enfant de choeur ?"

    PN porte un pull bleu marine qui laisse entrevoir un col de chemise blanc, et un jean bleu marine, sur des chaussures marrons. L'habit fait le moine. Moi, je porte un T-shirt à manches longues noir, sous un gilet mousseux rose, avec un petit collier fantaisie noir. J'ai aussi un jean bleu marine avec des bottes noires achetées la veille. Maquillage léger, lunettes et cheveux attachés.

    PN : "T'es pas trop nerveuse, là ? Tu vas serrer les fesses au tribunal, ha ha ha !"

    PN parle de façon saccadée et très nerveuse. Je le lui fais savoir.

    Moi : "C'est toi qui es nerveux, puisque tu as besoin d'attaquer !"

    PN : "Ha ha ha ! Toujours ta psychanalyse à deux balles !"

    Je suis un roc en mon fort intérieur. PN ne m'affecte plus. D'autant que je réalise qu'il n'en mène pas large. Son visage est rouge. Il bouge dans tous les sens. De plus, la veille, l'Aînée m'avait confiée que PN avait été à nouveau convoqué au commissariate de police le lundi d'avant. Quand il était venu à Rennes chercher l'Aînée à l'école, il lui avait dit dans la voiture : "A cause de ta mère je dois retourner au commissariat lundi !" Dans la semaine, il s'est souvent plaint de moi aux enfants à propos de l'argent. Je me sens en position de force. Je suis sereine et confiante quoi qu'il arrive.

    Je le laisse pérorer, je prends mon petit déjeuner pendant qu'il cire ses chaussures dans la cuisine. Puis j'enfile mon manteau et je file. je suis la proposition du GPS. Confiance. Il fait froid, je dois gratter le pare-brise. Je rejoins l'autoroute A-N, tout va bien, il n'y a pas grand monde. Je roule bien. Il fait un beau soleil. Belle journée pour divorcer ! Parfois, une voiture grise me double et je crois reconnaître PN. Puis j'ai tendance à regarder les voitures sur ma gauche, mais j'arrête tout de suite ce flip et je me reconcentre sur la route. Je ne décolle pas de la file de droite. J'arriverai juste à temps, Je suis consciencieusement le GPS, demande ma route à l'arrivée, me gare sur une grand-place vide, mets 2 heures de parcmètre et me dirige à pied vers le tribunal de grande instance. Il est immense, les trottoirs sont déserts. Je croise une femme à qui j'adresse la parole, elle y vient pour la 3ème fois car elle et son compagnon se sont pas d'accord sur la garde de l'enfant de 2 ans. A l'entrée, nous passons nos sacs aux rayons-X.

    Au tribunal

    violence psychologique; pn; divorcer

     

    "Divorce autre que par consentement mutuel"

    A l'étage, je trouve la salle avec, affichée sur la porte, la liste des couples pour un "divorce autre que par consentement mutuel". J'y vois mon nom et celui de PN ainsi que ceux de nos avocates respectives. Nous sommes 4 affaires à passer à 9h30 ! Je prends un café à la machine, je veux être en forme. Pas comme la dernière fois lors de la confrontation au commissariat avec PN, où j'étais complèmement déshydratée, je n'avais même pas osé demander un verre d'eau ou un morceau de sucre !

    Puis j'aperçois mon avocate. Les choses sérieuses commencent. Elle prend de mes nouvelles. M'apprend qu'elle a reçu à la dernière minute les derniers documents de la part de l'avocate de PN. J'apprendrai deux jours plus tard en regardant les SMS de PN - Oui, je sais : Pas bien ! - que PN avait RDV avec son avocate le samedi 18/02, c'était IR qui lui demandait des nouvelles de son RDV ! Je raconte à mon avocate mon installation, l'état d'esprit de mes enfants qui s'améliore. L'avocate me donne les dernières info, PN serait disposé à divorcer de façon amiable, il ne rejette pas la garde de la maison par moi, etc. Je ne sais pas ce que cela sous-entend ou veut dire réellement mais j'attends l'audience.

    J'avais vu à la maison les documents que PN avait laissé en évidence, notamment les factures de changement de la toiture, qu'il compte mettre en avant, ainsi que les factures des charges de la maison. J'en informe mon avocate.

    PN arrive au tribunal. Il est seul. Il vers vers nous et salue mon avocate, il me fait un signe de tête. Puis il s'éloigne. PN apparaît fermé et pas tranquille. Je poursuis ma conversation avec ma défenseure. Je lui parle, je lui souris. Cela déstabilisera en plus PN. Elle m'indique le déroulé de l'audience, nous parlons de ce que je dois dire et de ce qu'elle va dire. J'ai l'impression que nous formons une équipe. Confiance totale. Moi qui hésitais au début, je suis contente de l'avoir choisie suite à la rencontre à l'association pour les femmes, car elle a l'habitude de plaider des affaires semblables.

    violence psychologique; pn; divorcer

    Enfin, l'avocate de PN arrive. c'est une femme toute petite, blonde, des cheveux courts, un peu nerveuse. Salutations. Nos avocates s'échangent les documents, je vois dans le dossier de celle de PN tous les papiers que j'avais adressés à la mienne. Puis les deux parties s'éloignent.

     A suivre