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harcèlement moral; pervers narcissique; violence verbale;

  • Le craquage

    Nous sommes mercredi 18/0/12. Il est 6h30 du matin.

    Lundi soir (16/04/12), j'ai craqué.

    Je traînais toujours cette tristesse lancinante, cette inquiétude intérieure, cette déprime presque. J'avais cette lourdeur dans le coeur et cette peine qui me figeait le visage. Après ma note précédente, j'ai continué de me senti triste et de pleurer. J'essaie d'en trouver les causes, je les liste mais je ne sais pas si elles sont correctes. Elles concernent les études, ma situation de femme seule avec 3 enfants et le retour prochain à "ma Ville", et aussi sûrement une grande fatigue.

    Les causes inconnues

    Il y a la date des concours qui se rapproche dangereusement. En effet, la vie des étudiants est rythmée par les grands oraux, les concours blancs, les inscriptions au concours actuellement, etc. Nous avons tous en tête les dates fatidiques. J'arrive dans la seconde moitié de mes 6 mois à Rennes, il va falloir songer au retour, reprendre le travail dans mon établissement ou un autre - encore une incertitude. Je sais qu'à mon retour en juillet, PN ne sera plus dans la maison, le jugement du TGI l'enjoint de quitter le domicile, sous peine d'action policière. Je stresse à l'idée de retourner dans cette maison chargée d'ondes négatives et où j'ai vécu les pires années de ma vie. Il y a aussi le fait que je ne me sens pas prête pour les cours et les révisions. L'équipe pédagogique nous avait bien avertis depuis le départ que le mois le mars était généralement sujet à de grands questionnements et de dépressions, car le moral des étudiants était en dents de scie - c'est vrai, j'en ai parlé avec mes camarades - et l'arrivée des beaux jours contraste fortement avec les contraintes de travail des étudiants. Et puis, en plus de ça, être une femme seule avec 3 enfants commence à me peser.

    Les services sociaux

    Les enfants et moi sortons en ville et utilisons des tickets de transports que j'achète par carnet de 10. L'Aînée me dit depuis des semaines de prendre une carte et de me renseigner pour voyager gratuitement. Quand j'avais découvert par hasard le centre communal d'action social (CCAS) le 29 ou 30/12/11 à mon arrivée, je m'étais renseignée déjà, mais la gratuité des transports était sous conditions de ressources. PN gagnant très bien sa vie et étant encore mariés, je m'étais dit que ce n'était pas possible. J'avais laissé tomber et oublié jusqu'à ce que l'Aînée me tanne. Je profité d'une après-midi sans cours, vendredi dernier sans les enfants, pour retourner au CCAS. La personne qui m'accueille confirme que j'y ai bien droit étant donné que j'étais séparée et que je vivais seule. J'avais dû expliquer mon parcours, mon arrivée à Rennes, le divorce, la formation, etc. Replonger dans le détail de ma vie m'avait bouleversée. J'ai versé des larmes silencieuses devant la dame. Elle m'a conseillé de faire une demande de RSA et d'APL car j'étais peut-être éligible.

    Dans la foulée, je vais à la caisse d'allocations familiales (CAF) qui est dans le même bâtiment. L'agent calcule mes droits et me donne une tonne de feuilles à remplir. J'aurais pu entreprendre toutes ces démarches depuis janvier, mais je n'avais pas du tout la tête à cela. Et puis me dire que partant d'une situation professionnelle, financière et sociale qui avait progressé et s'était stabilisée, me retrouver en situation d'incertitudes et de précarité, et de bénéficiaire de l'aide sociale m'a fait l'effet d'une grande claque. Et aussi un sentiment d'échec.

    La déprime

    Malgré une sortie le vendredi soir dans un centre bouddhique pour méditer et un resto avec ma copine Véro, mon mal-être était encore là. Et malgré les appels de Véro pour manger ensemble au campus le week-end avec d'autres élèves, j'avais préféré rester seule dans ma tanière.

    Lundi, une semaine après avoir reçu un SMS de mon psy, je lui ai répondu que pour ces vacances-ci, je ne rentrais pas dans ma Ville. Il m'a répondu ceci :

    " N'hésitez pas à me dire ou à m'appeler pour me dire ce qui se passe pour vous. Je serai là pour vous."


    Cette dernière phrase m'a fait m'effondrer et beaucoup pleurer. Je me sentais alors très seule et que j'avais besoin d'aide. Je sentais un grand manque, d'une personne de confiance sur qui je pouvais m'appuyer. Est-ce qu'on doit être deux pour affronter les difficultés de la vie et en même temps profiter de celle-ci ? Jouer à la femme forte, super-woman et warrior ne dure qu'un temps.

    Je passe le lundi entre mon studio et l'école pour faire signer des documents pour la CAF, je rencontre des difficultés pour les signatures car nous sommes en période de vacances. Le soir je dîne à la cantine avec Rosy et sa fille et d'autres camarades, tous Antillais ou Africains. Nous plaisantons et rions beaucoup. Pour le dessert, je les quitte et rejoins un autre groupe, avec Véro et des personnes rencontrées l'année dernière lors de la pré-prépa. Je ris aussi avec elles en parlant des cours, mais lorsque je me retrouve seule avec l'une d'elles, les autres s'étant levées pour ranger leurs plateaux-repas, je m'effondre encore. MF, voyant mon désarroi, me propose de prendre un café.

    Nous nous asseyons dans un coin de la cafétéria, il est 20 heures, elle est vide. Véro nous rejoint. Et là, je parle et je parle. Je pleure. Je me laisse aller. Grande fatigue. Grande lassitude. Trop de choses à porter. Trop d'incertitudes. Trop de maltraitances subies. Je décompense*. Au cours de la conversation, je vais mieux. Mon coeur s'allège et mon visage retrouve des couleurs.

    * Le corps mobilise des ressources ou des processus pour rééquilibrer / compenser une traumatisme / un dysfonctionnement d'un organisme malade ou du mental. La décompensation est la rupture de cet équilibre.

  • Note synthétique - 14/04/12

    J+109

    Je dois avoir 5 ou 6 notes préparées en attente de finalisation et de publication. : une sur mes sorties, une autre sur la décision du juge, une sur la suite de la contrariété avec PN, une autre sur mes états d'âme, etc. Mais je ne dispose pas de beaucoup de temps avec ma formation.

    Je me souviens qu'avant, quand je vivais encore sous le même toit que PN (mon futur ex-mari appelé pervers narcissique), j'écrivais dans une sorte d'urgence et de nécessité, en "direct live", parfois sous son nez alors qu'il était debout dans la cuisine ou dans le salon à me proférer ses menaces et ses insultes. Il était vital pour moi d'écrire et d'écrire encore, pour témoigner.

    Ecrire

    En y repensant aujourd'hui, je crois qu'il s'agissait plutôt de me sauver la vie, de me protéger. Plus qu'une démarche thérapeutique, il s'agissait davantage d'un mouvement de protection. Le corps et le cerveau humain déploient de drôles de façons de se défendre ! Face aux pluies de violence de PN, deux options : soit je craquais et je sombrais, soit je me mettais en retrait pour ne pas être affectée. En effet, j'avais pris l'habitude de décrire les faits comme dans un journal intime. Et il me semble aujourd'hui que cela me protégeait sous différents aspects. Tout d'abord, j'étais devant mon écran d'ordinateur (écran = protection) ; ensuite me concentrer pour écrire accaparait mon attention de sorte que PN devenait secondaire et enfin cela mobilisait mon cerveau et non mon affect. Ces moments d'intellectualisation des accès de violences m'avaient certainement permis de tenir et de les supporter.

    Pleurer

    Cela signifie aussi que la peur était quand même là, enfouie, déplacée, cachée quelque part. Je pleure encore en écrivant cela. Je suis seule depuis une semaine comme les enfants sont partis avec leur père en vacances, ils devraient rentre en France aujourd'hui. Je crois que je n'avais pas laissé à ma peur (ou autre chose, je ne sais pas quoi) l'opportunité de s'exprimer.

    J'ai pris quelques moments pour regarder des films sur mon ordinateur, après les périodes de concours blancs particulièrement épuisants. J'ai éclaté en sanglots à plusieurs reprises à certaines sections de certains films. J'ai regardé Contagion avec Matt Damon, dans ce film une pandémie mortelle menace la planète, chaque personne présente le risque d'être contaminé et contagieux, un père et sa fille sont retranchés. L'adolescente rencontre en cachette son petit ami qui risque de la contaminer, le père surgit attrape le jeune garçon et le chasse. Il fait ensuite rentrer sa fille à la maison. Cette scène m'a bouleversée, j'ignore si c'est le besoin d'avoir un homme qui nous soutiendrait mes enfants et moi ou - j'y ai pensé longtemps après - si de voir ce père chasser l'amoureux de sa fille, potentiellement dangereux, ne portait pas une valeur symbolique évidente.

    J'ai aussi regardé Prémonitions avec Nicolas Cage, un film de fin du monde annoncée. Je ne me souviens plus quelle scène m'a complètement fait craquer. J'ai aussi regardé Drive avec Ryan Gosling. Outre que le film est d'une saisissante beauté, les moments heureux et simples avec sa petite amie et le fils de celle-ci et la scène où il lui promet d'être aux petits soins pour elle m'ont beaucoup retournée.

    Cela faisait plusieurs jours que je traîne une tristesse lancinante, un mal-être indescriptible. La semaine est prise par les cours intenses et fatigants, en fin de semaine je sors parfois avec mes camarades et nous passons des soirées délirantes. Mais entretemps, c'est tout autre chose. Je me sens encore comme à cette période de janvier, à J+12. Quelquechose doit être guéri. Je sais bien que le traumatisme est encore là. Il va me falloir encore du temps. Je pensais que cela passerait bien plus vite et bien plus facilement.

    Je n'écris pas tout cela pour me faire plaindre. J'analyse la situation et je constate. Je pense à toutes ces femmes ou hommes qui sont dans ma situation ou qui sont encore sous l'emprise de leur PN, ou qui vont bientôt l'être. Et cela me rend encore plus triste. Ils ne savent pas par quoi ils vont passer. Les médias parlent de plus en plus de ce phénomène dont la cause serait sociétale (l'impossibilité de supporter les frustrations engendrerait des pervers narcissiques) et la proportion de PN serait passée de 3% à 15%. Je pense à tous ces être humains dont la vie va être détruite. Combien vont pouvoir se relever, grandis ?

    La mémoire

    Le cerveau est étrange. Puissant mais étrange. Cela fait quelques jours que je m'inquiète sur la tournure de ma vie actuelle. Plus que jamais, rien n'est stable et fixe. Et on le sait bien, l'inconnu fait peur. Je pourrais voir la partie remplie du verre et me dire que c'est justement une opportunité incroyable d'avoir la possibilité à 40 ans de tout reconstruire et de tout changer ! Mais ce n'est pas le cas.

    Du coup, je repense au passé. Ce n'est pas que je m'y raccroche à tout prix, mais j'y repense, voilà tout. En 2009, j'étais heureuse au travail. Le week-end, je fuyais PN, je sortais. Sa dangerosité n'était pas aussi criante qu'aujourd'hui, sa perversité était à moitié endormie et encore supportable. J'allais faire des courses avec les enfants, j'allais manger chez ma mère, ma soeur. Je jardinais, je peignais, je tricotais, je cousais. Je pouvais occulter les dénigrements de PN, car il criait tout le samedi et se calmait le dimanche, avachi dans le canapé . Il suffisait de passer le samedi.

    Aujourd'hui, je suis seule. Seule à porter mes enfants. A porter ma vie. Parfois je ressens du découragement. C'est la raison pour laquelle je repense au passé. Sauf que mon cerveau a oublié l'horreur que j'ai traversée. Je suis contente d'avoir ouvert ce blog pour tout retranscrire de mon vécu, de la violence que j'ai rencontrée et que j'ai dû endurer. Ne pas oublier. Parce que c'est vraiment arrivé.

    Pour aller bien, il faudrait que je parvienne à voir le bon côté des choses. Je me suis donné la chance de reconstruire ma vie. De tout changer. J'ai franchi de très nombreux obstacles. Je le sais. Il ne faut pas que je flanche maintenant. Avoir confiance. Garder confiance. C'est une course d'endurance.






  • Attaques un jour...

    ... attaques toujours

    Vendredi 25/11/11 (Journée contre les violences faites aux femmes)

    Les lauriers

    harcèlement moral; pervers narcissique; violence verbale;Aujourd'hui, je suis partie très tôt de la maison, à 7h30. Je devais être à 9h à Paris pour le choix des postes : les secrétaires médicales reçues vont choisir leur établissement d'affectation. Je vais recueillir les lauriers de la gloire ! Etant arrivée en première position, je suis appelée la première. Le choix est vite fait, je reste à mon poste pour en partir dans un mois. Les lauréates se congratulent sincèrement, il règne une ambiance bon enfant.

    A la sortie, je sympathise avec une fille que j'avais déjà rencontrée lors des épreuves orales, on va boire un thé au chaud dans un café face sur le parvis de Notre-Dame. Nous bavardons plus d'une heure. C'est une femme sensible et empathique. On se raconte nos vies, puis elle évoque le harcèlement moral dont elle a été victime dans son travail. En même temps, vu ses traits de caractères, cela ne m'étonne pas, car il est connu que les manipulateurs s'en prennent aux empathiques, aux "sauveurs". Elle a porté plainte contre son supérieur hiérarchique. Nous nous quittons en nous promettant de nous donner de nos nouvelles.

    Puis, dans le train du retour, je reçois les SMS de réponse des Catherines dont j'ai souhaité la fête. Parmi elles, CK, une amie des années universitaires et que j'avais un perdue de vue et doucement retrouvée. CK est une fille très solaire et j'ai souvent été étonnée que nous pûmes êtres amies (je suis davantage du côté de la lune, plus discrète et timide). Elle me raconte son drame conjugal, un mari maniaco-dépressif, alcoolique et violent et qui s'est donné la mort en 2007. Drôle de coïncidences dans la mesure où PN (mon mari appelé Pervers narcissique) a commencé à me harceler ouvertement depuis 2007 et où la jeune fille de Notre-Dame a également connu ses difficultés la même année.

    Je retourne travailler sur mon gros dossier, que j'ai avancé. Je suis bien contente et je suis aussi sur un nuage en repensant à ma brillante réussite à mon concours. Mes collègues sont sincèrement contents pour moi, on plaisante, on rit beaucoup malgré la charge de travail. Je quitte le bureau à 18h, le coeur vraiment léger. Je me sentais bien je me sentais douée, je me sentais très jolie aussi.

    Arrivée à hauteur de ma rue, j'aperçois PN qui arrive à pieds, il a dû accompagner Jumeau au foot. Il arrive à ma hauteur quand je me gare, salue le voisin en m'ignorant.

    J'entre dans la maison juste derrière lui. Je fais un câlin à Jumelle, l'Aînée dort chez une copine avec mon autorisation.

    PN attaque tout de suite.

     

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    PN : "Tu dois être très fatiguée.

    Moi : ...

    PN : Hein ! T'es fatiguée ! Tu as eu une trrrrès longue journée. T'es allée à Paris.

    Moi : Je ne suis pas du tout fatiguée. En effet, j'ai passsé une très bonne journée à Paris.

    PN : Alors t'es fatiguée, tu as du beaucoup marcher. Et tu vas te reposer dans ton antre !

    Moi : J'ai passé une journée très satisfaisante !

    PN : Tu t'es fait tirer alors !

    Moi : Pardon ?

    PN : Bah oui ! Ca veut dire que tu t'es fait tirer ! Sinon ça serait nul !

    Moi : Pourquoi toujours des allusions sexuelles ?

    PN : Mais non, pas du tout !"

     AFFLIGEANT !!!

    Je vais dans le garage pour ôter mes chaussures. PN éteint et je me retrouve dans le noir. Je lui demande de rallumer. Il dit qu'il ne savait pas que j'étais là. Toujours aussi AFFLIGEANT !

    Peu après, je sors de ma chambre et vais dans la cuisine me servir un apéritif en ce vendredi soir. J'attrape un paquet de chips format familial que je mets dans un bol.

    Le dialogue ci-dessous se fait sur un ton très poli, très posé, très courtois. Les mots sont choisis. Le discours est très en contradiction avec la sémantique, c'est ce qui rend toute la violence. La courtoisie de son ton est ironique, la douceur de ma voix l'est tout autant, mais en plus, je ne souhaite pas que ça s'envenime et dégénère en cris et hurlements. Vraiment pas envie de me gâcher ma belle journée !

    PN : "Prend tout le paquet de chips !

    Moi : Mais lâche-moi un peu, t'as pas des choses plus intéressantes à faire ?

    PN : Mais ne t'inquiète pas je vis ma vie. Pas là à 19h13, mais en dehors, je la vis.

    Moi : Alors arrête de m'agripper ainsi."

    Je me sers un verre de vin que PN a acheté. PN me retire la bouteille de la main en me faisant verser le liquide sur la table. Il me dit :

    PN : "Je vais faire comme toi, comme c'est moi qui l'ai achetée, c'est moi qui la bois.

    Moi : Tu peux arrêter un peu ? Essaie de passer à autre chose.

    PN : C'est quoi déjà, le proverbe chinois ? Quand on veut tuer son chien, on dit qu'il a la rage.

    Moi : ... Ce n'est pas un proverbe chinois."

    Puis PN change tout à coup de sujet. Il me montre sa main avec une marque sur le dos de la main.

    PN : Regarde, je suis crucifié comme le Christ. J'ai loué une C4 et j'ai fait tomber ... Tu ne m'écoute pas ? Ca ne t'intéresse pas ?

    Je me sers du calamar à la sauce piquante. PN me regarde.

    PN : C'est ça ! Va faire du gras !"

    Je sors de la cuisine en silence.

     

    20h00

    sms, harcèlement moral; pervers narcissique; violence verbale;PN vient de partir chercher Jumeau. Il a laissé son portable bien en évidence sur la table de la cuisine. Il m'a un temps - du temps où il me trompait - reproché de fliquer son portable. J'ai arrêté mais, là la tentation est trop forte, même si je sais bien qu'il le laisse exprès pour que je regarde. Puisqu' habituellement, il l'emporte même pour aller aux toilettes, prendre sa douche ou faire son jogging.

    En même temps, la lecture de ses derniers messages me permet de comprendre pourquoi il était si virulent ce soir. Il a déjeuné au bistro du coin avec IR et Pa. Puis il a écrit à IR que Pa et lui se sont "enfilés" 5 bières chacun. Il vient de finir la bouteille de vin blanc. Deux bouteilles de rouges sont posées sur la table. Aie aie aie, ça risque encore d'être chaud ce soir. VA FALLOIR ME PROTEGER ! Pourquoi croit-il que je me terre dans ma chambre !

    Je découvre aussi qu'il envoie des SMS très gentils et complices à l'Aînée.

    21h00

    Jumeau est rentrée depuis 3O mn. Jumelle me demande ce que nous mangeons. Je ne suis toujours pas sortie de ma chambre pour préparer le repas. J'avoue que j'ai un peu peur d'être encore la cible de PN. Mais j'essaie de me contrôler, de me calmer. C'est de cette peur dont je parlais dans ma note précédente.

    Parce que je sais qu'il a bu. Parce que je sais qu'il a vu IR et Pa. Qu'ils se sont montés la tête. 

    Plus que 4 semaines et je serai loin !

    21h50

    J'ai dîné dans la salon avec les Jumeaux devant la télé. J'étais mal. Quand j'avais regagné la cuisine pour réchauffer le repas, PN était dans le bureau, la pièce adjacente en train de parler au téléphone comme il le fait habituellement le vendredi soir. Je ne sais pas avec qui il parle, mais j'entends "...les enfants  sont à fond derrière leur mère ..." Mais, comme le dit le psy, ne pas prendre cela pour soi, il n'y a aucune preuve qu'il parle de moi. L'ignorer totalement. PN ricane plus que de mesure avec son interlocuteur, il a ce rire mi-guttural mi-nasal, très enfantin et qui attendrit. Je saurai quelques minutes après qu'il parlait avec son frère L., le reporter qui était en Ecosse.

    Il y a deux jours, j'avais dit à PN que je savais que L. était en Ecosse, alors que PN l'ignorait (Je suis amie avec mon beau-frère sur Faicebouq). Je n'aurais jamais du faire ça. Je ne dis pourtant plus rien à PN.Même cette phrase anodine, PN saute dessus et l'utilise pour me la retourner en reproche. Je ne sais pas si PN s'est senti vexé que je le sache et pas lui, en tout cas, il ironise :

    PN : "Eh ! Lola ! Tu crois que L. est encore aux Shetlands ? Puisque tu sais tout sur lui ! Eh ben il n'y est plus ! Te vl'a bien !""

    PN :"Eh ! Et puisque tu sembles tout savoir, tu sais aussi que Jipé va se faire livrer du bois pour l'hiver demain ? Madame Je-sais-tout !""

    Après, pour la 3ème fois ce soir, il vient se coller à moi pour me montrer qu'il reçoit des SMS. Parce qu'une fois j'avais reçu un SMS pendant le repas et que je l'avais lu en rigolant. Cela semble avoir affecté fortement PN puisqu'il ne me lâche pas avec cela. Je me demande en quoi ça le touche pour avoir cette sur-réaction. Peut-être cela ne lui plaît-il pas que j'e puisse avoir des contacts ? Dans le salon, il vient se mettre accroupi devant moi avec son téléphone en main. Il m'imite.

    PN : "Attends ! Je me mets en position ! Hi hi hi hi !"

    Il fait semblant de pianoter sur son Blackberry et il rit tout seul.

    Sa présence si près de moi m'insupporte. Il est intrusif. Il est envahissant. Je le ressens comme un énorme vampire tout noir qui plane dans la pièce, il occupe toute la place, tout l'espace. Il ne me laisse plus d'air pour respirer. C'est exactement cela !!! J'étouffe !!!

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    Une bouteille de vin rouge est ouverte et entamée.


    22h05

    PN vient de sortir de ma chambre.

    Je sentais qu'il allait venir m'y chercher. Tout à l'heure, alors que j'étais sur le canapé du salon avec les Jumeaux, PN ne cessait de venir. Pour rien. Pour demander aux enfants ce qu'ils regardaient, pour reprendre leurs assiettes vides, pour demander à Jumeau s'il allait bien, etc. Puis un moment, il était resté debout juste derrière moi dans l'encadrement de la porte, longtemps, sans bouger, je sentais qu'il me fixait dans le dos. Il cherchait quelquechose à me dire. Il n'en a rien fait. Puis il a dit à Jumelle qu'elle "faisait du gras", et ensuite à Jumeau qu'il "faisait du gras" car il n'était pas en train de courir au foot.

    Je suis dans mon lit en train d'écrire. Je ressens une très grande peur. Mon coeur bat la chamade. Mes mains tremblent sur les touches du clavier. Mon Dieu ! Pourquoi cela ? Est-ce que je le saurai un jour ? Injustice. Incompréhension. C'est ce que je ressens. Stupeur.

    J'ai enregistré la conversation ci-dessous, sous les yeux de PN, avec mon portable à la main. Elle dure 8 minutes. Je vais retranscrire en résumant mais de la façon, la plus fidèle possible.

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    PN est arrivé en me demandant pourquoi je ne lisais plus les "Nouvel Obs". Pourquoi je les laissais "ostensiblement traîner sur la table basse sans les toucher". C'est faux, car je viens juste de les lire. Mais pourquoi je dois me justifier de mes lectures ou de mes non-lectures ? Ce mec est malade !

    PN : "Pourquoi tu ne lis plus les "Nouvel Obs", auxquels, soit dit en passant, JE me suis abonné. Pourquoi tu ne les lis plus, hein ? Répond-moi ! Je pense que c'est un marqueur fort ! Si je comprends bien, selon ton PRINCIPE, tu n'utilises plus rien à la maison. Elargis un peu : tu restes dans ta chambre, tu ne regardes plus la télé dans le salon, tu n'utilises plus l'électricité (???), ALORS pour quoi tu habites encore ici ?"

    Moi : "Qu'est-ce que tu racontes ? Mais c'est du n'importe quoi !"

    PN : "Mais si ! Tu ne lis plus les Nouvel Obs" Bla bla bla, il répète exactement le même raisonnement. "Et pourquoi tu utilises encore le reste de la maison. Question élémentaire ou philosophique. Que J'ai payée ! N'est-ce pas ? JE l'ai payée avec l'argent de mon compte, pas du compte-joint ! Pourquoi tu l'utilises ?  Répond-moi ! J'attends ! Répond-moi ? Pourquoi tu ne pars pas ? Pourquoi tu habites encore ici ! C'est MOI qui paye tout ici ! On est d'accord ? Toi, tu ne paies rien !" (c'est faux)

    Moi : J'habite ici car c'est ma maison. Tu oublies que c'est toi qui m'as trompée et tu penses que c'est moi qui devrais quitter la maison ?

    PN : Arrête ! Tu es idiote !  Tu m'as très bien compris

    Moi : Est-ce que tu as fini de me harceler, PN

    Tu as vraiment des raisonnements à 2 sous ! A 2 sous ! A 3 dông !

    Pendant ce temps Jumelle pleure. Elle demande à son père de partir et de se taire.

    PN : Tu es vraiment paranoïaque ! regarde dans le dictionnaire ou sur Wikipédiai la signification du mot Paranoïa ! Tu es tellement curieuse ! Tu es helléniste ! tu es latiniste !   Tape Panaoïa ! C'est ton portrait tout craché ! Ou demande à ton frangin qui sait tant de choses. Tu corresponds en tous points.

     

    Jumelle finit par s'endormir à côté de moi. Elle agite ses bras dans tous les sens en émettant des grognements, elle a le sommeil agité. Je pose ma main sur sa poitrine pour l'apaiser.

    Pendant que je termine ma note, Jumeau arrive avec un grand sourire, il regarde avec tendresse sa soeur jumelle allongée à mes côtés, il me demande s'il peut dormir avec nous. Il lit un peu son magazine de foot, puis il fait la tête, les yeux mouillés.

    Jumeau : "J'ai peur que Papa vienne. Il ne voudra pas que je dorme avec vous."

    Je le regarde, impuissante. PN refuse que Jumeau continue à dormir avec moi, il veut le rendre fort et viril. Il a peur qu'il devienne "une lopette" comme il dit. Pour moi, jumeau, qui est tout gringalet, est toujours mon petit garçon, insouciant et innocent. Jumeau pleure presque.

    Je lui demande : "Tu as peur de Papa ?"

    Jumeau : " Il m'énerve."

    Jumeau : "Ou alors, je fais semblant de lire en bas et quand il ira se coucher, je viendrai."

    Juste à ce moment-là, la porte s'ouvre brutalement. PN surgit et regarde Jumeau.

    PN : "Tu montes te coucher ?"

    Jumeau : "Oui... Je viens."

    Puis PN cligne les yeux et fait le tour de ma chambre, en l'inspectant. Il faisait déjà ça en 2000, après la naissance des Jumeaux en rentrant du travail alors que je ne travaillais pas. Je crois que j'ai commencé à avoir peur de lui à ce moment-là et à être rapidement sous emprise. Il inspectait l'appartement, regardait si tout était bien rangé, si tout était en place. Il plissait les yeux, son visage était tendu, rigide et fermé. Il me glaçait le sang.

    De son regard, il fait le tour de ma chambre. Je me demande ce qu'il va encore attraper et jeter. Il saisit une bouteille d'eau vide, et ordonne à Jumeau de débarrasser mon apéritif. Je lui dit que je vais le faire moi-même.

    PN : "Trrrès bien." (ton très appuyé et lent. Glacial)

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    Mes sentiments

    Je ressens de la peur, c'est certain. Mais moins que lors des crises précédentes de PN. J'arrive à me contrôler un peu. Je garde tout mon calme. Je ne suis même pas en colère. Je crois que je n'arrive même pas / plus à ressentir de la colère ! Mais il reste la peur. Je me demande si je vais le laisser continuer ou bien finir par porter plainte contre lui pour violences psychologiques. D'un autre côté, je serai partie dans 4 semaines. Cela en vaut-il la peine ? En aurai-je le temps ? L'énergie ?

    Contrairement aux fois précédentes, je ne me sens pas fatiguée. Ca compte, la force physique. Je fais subitement le lien avec PN qui suggère tout le temps que je suis fatiguée. Avant il suggérait et de réjouissait que j'étais dépressive ! Je crois que c'est grâce à la bonne journée que j'ai passée. J'ai de l'énergie. Je lui tiens tête posément.

    Mais je m'interroge tout de même, quand cela va-t-il s'arrêter. Qu'adviendra-t-il des enfants et de moi ? De PN ? Continuera-t-il agir de la sorte ? Il reste leur père et va continuer de les voir. Comment cela va-t-il se passer ?


    23h35

    J'entends du bruit dans le garage. Je crois que c'est Jumeau qui redescend. Mais ma porte ne s'ouvre pas. J'entends des allers et venues du garage vers les poubelles à l'extérieur. J'en ai vraiment marre ! QU'est-ce qu'il me jette encore ? Quand il fait ça, à cette heure-là et dans cet état, c'est pas pour sortir les poubelles. Il se venge. Il ne peut pas me toucher physiquement lors il s'en prend à mes affaires. Alors ? Je deviens paranoïaque ? Je lui donne raison ? Quelle perversité !

    Je vais attendre un peu et j'irai voir.

    C'est vrai, j'en ai quand même marre ! Ca finit quand cette histoire ?

    23h50

    Je me suis levée pour aller me mettre en pyjama dans la salle de bain, à l'étage de la maison. PN se trouve debout dans la cuisine. La musique est à fond dans le salon. Il n'écoute jamais de musique. Il n'est manifestement pas dans un état normal. Dès qu'il m'aperçoit, il lève bien haut le Blackberry qu'il a dans la main et fait mine de pianoter et il ricane.

    Vraiment, il ne me lâche pas. Si ce n'est pas du harcèlement, ça !!!

    Puis il appelle fort Jumeau depuis l'escalier. Jumeau grogne, il dort. Il monte le voir.

    Je monte dans la salle de bains, il me regarde et ferme vite la porte de la salle de bains derrière moi comme pour m'enfermer. En ressortant, je passe silencieusement voir Jumeau : il dort.

    alcool, vin, alcoolisme, harcèlement moral; pervers narcissique; violence verbale;Je redescends. PN est encore dans la cuisine à regarder son téléphone portable. La 2ème bouteille de vin rouge est débouchée. Celles de blanc et de rouge n'y sont plus. C'était ça dans la poubelle ! Je vais dans ma chambre et hésite à sortir voir les poubelles pour en avoir le coeur net. Je ne veux pas qu'il m'entende.

    Je fais le calcul de l'alcool englouti aujourd'hui : au bistro du coin, disons 0,50 l de rouge, 5 bières avec Pa, soit environ 1,5 l, 1 bouteille de blanc et disons 1 et demie de rouge, soit env. 2 l de vin. Total 4 litres d'alcool ce venrdedi.

    Rectificatif du samedi matin : l'autre bouteille de rouge est vidée, ce qui porte sa consommation à 4,40 l d'alcool.

     

     

  • Violences psychologiques - Morceaux choisis #5

    Le téléphone sonne. Je décroche, c'est ma mère.

    Vu le peu de respect que PN (mon mari appelé Pervers Narcissique) porte à ma mère, qui je le précise, s'est toujours montrée très correcte avec PN, lui pardonnant même ses conduites insolentes passées.

    Je vais dans une autre pièce pour discuter avec ma mère.

    Dans la cuisine, PN est attablé avec les enfants. J'entends PN : "Je ne veux plus jamais entendre parler cette langue." Je parle en vietnamien.

    L'Aînée lui répond : "Si tu ne veux pas entendre Maman parler vietnamien, eh bien tu t'en vas d'ici !"

    Après ma conversation, je retourne à table en faisant semblant de n'avoir rien entendu. Au fond de moi, je suis écoeurée !

  • Rester sur ses gardes

    Organiser la résistance, c'est aussi rester sur ses gardes.

    Depuis la nuit où PN (mon mari, appelé Pervers Narcissique) a voulu me "mettre l'aspirateur dans la gueule", c'étaient ses mots, je ne dors plus avec lui. Je me suis repliée dans  mon bureau qui a un clic-clac et qui est à l'autre bout de la maison. Tous les soirs, je vais dormir en prenant mon sac à main, avec mes papiers, et mon cartable qui contient différents documents plus ou moins importants. Je ne quitte jamais mon portable, parfois je le laisse traîner pour ne pas attirer l'attention, mais dans ce cas, il est fermé. Je ne ferme pas la porte à clé pour ne pas montrer ma peur. Quand je ne suis pas à la maison, je ne ferme pas la chambre à clé non plus. Je m'attends à ce que, lors d'un coup de folie, PN casse tout ou envoie tout valser, mais je suis en train d'apprendre à renoncer à m'attacher aux choses.

    ZERO communication.

    J'ai essayé de parler à PN en rentrant de chez le notaire, mais PN m'a demandé de "fermer ma gueule". Il a crié : "Je ne veux même pas t'entendre, tu es bête, je ne te supporte plus, je ne veux même pas entendre le son de ta voix." Alors, je me suis tue. Fin de la discussion jusqu'au soir.

    Ce soir, pareil.

    PN et son frère L.

    PN a toujours été très jaloux de son frère L., sans toutefois le montrer. L. est ouvert, avenant, a un bon métier, voyage de par le monde. Mais surtout L. était le préféré de sa mère et peut-être aussi de son père - l'un des préférés. Par le passé, il nous était arrivé d'en parler et PN semblait apaisé que je le comprenne, je lui disais que c'était injuste pour lui. Sauf qu'en ce moment, PN est cul et chemise avec son frère qui semble avoir pris parti pour PN. Ils se téléphonent tous les jours, L. semble lui donner des conseils sur le divorce, lui indiquer des noms d'avocats, etc. L. ne le sait peut-être pas, mais il attise tous les jours la colère, la haine et la violence de PN. Je me demande si je ne dois pas le contacter pour lui dire ma version des faits... Je n'en sais rien. Il le saura peut-être un jour, peut-être jamais, mais L. est en train de nous causer beaucoup de mal aux enfants et à moi.

  • "Je vais te briser psychologiquement"

    Samedi 19/03/11. PN semble relativement apaisé. Pas d'insultes quand il rentre de promenade vers 18h avec notre garçon. En fait, il est allé boire un verre chez un de nos amis, qui a également trompé sa femme durant la même période que PN. Ils étaient et sont encore, depuis cet épisode, inséparables. Comme on dit, les 2 font la paire.

    Après le repas, que nous n'avons pas pris ensemble - PN mange debout, grapillant ce que je suis en train de cuisiner -, je fais la vaisselle. PN marmonne dans mon dos quelquechose. Je perçois le mot "psychologiquement". Je lui demande de répéter. Il me dit clairement : "Je vais te briser psychologiquement." "Tu peux continuer à prendre tes médicaments !"

    Je n'ai pu m'empêcher de m'esclaffer bruyamment !!! C'est venu du fond du coeur ! Je lui réponds ausssitôt :

    Moi : "Si tu veux jouer à ce jeu-là avec moi, tu as perdu d'avance !

    PN : Ouais, c'est ça, utilise la méthode Coué. Je vais te casser psychologiquement !

    Moi : Je suis plus forte que toi. Tu es un petit être fragile psychologiquement et tu le sais. Tu veux jouer ? Je  t'attends, je suis prête."

    PN se tait. Il passe à autre chose et quitte la pièce !

    Je sais que parfois, je souffre et que je suis affectée par son harcèlement. Mais à cet instant-là, j'étais un ROC. Je sais que PN ne m'aura pas.