Touchée ... coulée
Dimanche 8/05/11, après ma fête d'anniversaire, PN avait sorti la mitraillette.
En effet, après m'être reposée deux heures après le départ des invités, PN a chargé coups sur coups. Ce n'étaient pas forcément des insultes, juste des reproches. Des reproches, des allusions et des dénigrements répétés et à intervalles de plus en plus serrés. Je n'en pouvais plus, j'en tremblais. Peut-être avais-je ces dernières semaines trop enduré de stress, de fatigue et de harcèlement moral. J'ai trop courbé l'échine, essayant de parer les coups. J'en ai mal au dos aujourd'hui. C'est la première fois de ma vie que je somatise comme ça, j'ai deux pointes qui me brûlent dans le dos. "J'endosse" trop de choses, trop de peines, trop de soucis.
J'ai vite compris pourquoi PN était si virulent. Juste après que les invités furent partis, PN avait débouché une bouteille de rosé qui restait. On avait quand même déjà pas mal bu au cours de la journée ! J'ai dit à PN qu'il avait déjà assez bu comme cela et j'ai rangé la bouteille au frigo. Après ma sieste, PN avait ouvert une deuxième bouteille de rosé, comme il n'avait pas retrouvé l'autre. J'ai découvert ensuite la bouteille de whisky vidée (il en restait un bon verre à whisky plein). PN était ivre, et il a le vin très mauvais (comme son père). Voila l'explication de cette violence exacerbée, et puis certainement aussi la jalousie de me voir entourée de ma famille.
Sensation d'être prise au piège.
Lundi, au boulot, c'était dur. J'avais du mal à me concentrer. Trop triste. Trop malheureuse. Des envies de pleurer parfois. La sensation d'avoir un poids dans la poitrine et sur le dos. Je me sentais écrasée. N'arrivais pas à avancer. J'ai alors pensé à mon grand-père, "Pépé", qui était harcelé moralement et physiquement par sa femme. La mort, à 77 ans, l'a libéré. Ma grand-mère avait perdu sa victime. A reporté sa haine vers ma mère ou un autre de ses enfants, puis elle a vécu seule et a fini par perdre la tête. Aujourdh'ui, elle a 94 ans. J'ai très bien conscience que je vis une situation de répétition. Il qu'il faut que je casse cela. Mais lundi, j'ai ressenti dans ma chair ce que vivait Pépé au quotidien. Lui, arrivait à dépasser cela par le renoncement et la méditation. Moi, je n'arrive plus à méditer, à ne pas être touchée en développant une estime et une conscience de moi-même. Et en partant du boulot, j'avais l'impression que j'allais rentrer à la maison pour prendre mes coups quotidiens, tout comme une femme battue résignée se serait habituée aux coups de son mari : "C'est l'heure des coups et des claques". Je me sentais violentée dans ma chair. C'est une sensation terrible et bizarre. Subissement. Résignation. Je baissais les bras. Je touchais le fond. Plus envie de réagir. Plus la force. Des fois, je me dis, fermer les yeux, ne plus se réveiller. Ce serait fini. Ce serait si simple après tout. Mourir.
Mais bien sûr, je n'en ai pas le droit. J'ai trois merveilleux enfants qui ont besoin de moi pour les guider et les "porter" encore quelques années. Et puis, je dois bien avoir des années heureuses à vivre et qui m'attendent.
Au moment où j'écris, j'ai encore mal au dos. Je suis en train de ressentir le fait que PN m'a eue. Qu'il m'enserre et qu'il va gagner. Ce n'est pas facile de tenir sous les coups.
Mais en même temps, je me sais forte. J'ai une image et une sensation qui me viennent. je suis en train d'accepter les coups sans rien dire et de les "digérer". Comme une boxeur sur un ring et qui est en train de se faire massacrer. Qui tombe. Je me noie et je m'enfonce dans l'eau, très lentement, les yeux fermés, le corps mou, les cheveux flottant autour de mon visage dans la mer. Un peu comme dans le film La leçon de piano, cette femme qui coule au ralenti, toute pâle et bleue, avec le pied attaché par une corde à son énorme piano. Mais j'ai aussi la sensation que ce temps est nécessaire, comme une sorte de repos, de répit. Une sorte d'extrême qui est nécessaire. Avant que le corps, alors, ne rebondisse contre le le fond marin... et ne REMONTE !
Car je ne m'imagine pas vaincue par PN. C'est impossible. Cette histoire DOIT bien finir ! Dans le sens, avoir une fin favorable ! C'est les gentils qui gagnent, non ?
Commentaires
Je suis en train de parcourir votre blog, dont chaque phrase résonne en moi comme un écho... J'ai 33 ans, et vient de mettre fin à 8 ans d'une relation à un pn. Je n'ai plus aucune force, il m'a literallement vidée, il n'y avait plus qu'une énergie à tirer de moi, je n'arrive même plus à parler ou à pleurer. Je sors même plus de chez moi. Cassée, je dors et cherche des échos à ma propre histoire sur le net. Les premiers coups m'ont décidée à le quitter enfin. Il a même eu le cynisme et le culot de tout nier en bloc devant les hématomes ! Il est même aller jusqu'à dire qu'il s'agissait de légitime défense ! (à noter qu'il fait plus d'1M80 face à mes 1m57 et mes 43 kilos, c'est "risible").... Ils n'ont aucune limite, absolument aucune. Quelles histoires de fou dans lesquelles ils nous entrainent... Leurs univers sombres dans lesquels ils nous tirent toujours plus bas. Je l'ai quitté, je respire enfin (vous devez connaitre cette fameuse sensation d'asphyxie que l'on ressent à leur contact...) mais pourtant au fond je l'aime tjrs.... Dur à admettre et je m'en sens presque honteuse. Tenez bon. Je vous souhaite de trouver la force en vous mais n'oubliez pas que nos ressources mentales ne sont pas inépuisables. Bon courage, meilleures pensées.