Je suis consciente de son emprise mais je continue de la subir
Je me croyais plus forte que lui. Je pensais le mon estime de moi retrouvée et la conscience de ce que je vis, le fait d'avoir pu mettre un nom sur la situation que je vis : la Perversion Narcissique, me protégeraient de lui. Je pensais qu'il n'avait plus - ou moins - prise sur moi.
Je me trompais.Ce que je ressens actuellement, c'est le désespoir. Le grand désespoir. L'injustice et l'incompréhension.
Toute la journée (ma journée d'anniversaire en famille), j'ai entendu ses sarcasmes et j'ai tenté de donner le change, de rester calme et souriante. Puis le soir, face aux reproches ouverts, je me suis aussi montrée imperturbable, pour protéger les enfants. Là, je n'ai qu'une envie, c'est de pleurer, à chaudes larmes. Je n'y arrive même pas. J'ai envie de faire sortir un torrent de larmes pour me vider de toute cette souffrance.
Aujourd'hui, PN a sorti toute la panoplie du Pervers Narcissique. C'était un véritbale cas d'école.
La menace
Quelques jours avant mon anniversaire, je comprends que PN sera présent et tient à "rester dans (sa) maison". Il me dit qu'il va avoir une conversation avec ma mère (encore !), lui "dire la vérité sur moi, arrêter els faux-semblants". Il me dit que ma mère "fera semblant de ne rien comprendre mais qu'elle aura tout pigé". Le menace non dite est que ma mère fera alors une crise cardiaque. Ce mec est un vrai pervers !!!
Les allusions et les non-dits
Allusions sur les comportements de ma famille. Elles sont faites soit en ma direction ou devant un autre membre de ma famille. Comme ce sont des sujets qui ont été dits et redits dans l'intimité de la famille que je compose avec PN, moi seule peux comprendre ses allusions. Si je m'emporte, les autres ne comprendont pas. Et ce serait moi qui serais en faute !
Par exemple, lui qui ne m'adresse pas la parole, il plante son regard vers moi et me demande disctintement devant tout le monde où je vais en vacances cet été, parce lui, il "va emmener les enfants au Canada". Le non-dit, c'est que cela signifie que l'on part séparément, qu'il sait bien que je souffre d'auto-phobie (voiture) et que j'aurai des difficultés à emmener les enfants en vacances.
Un autre exemple, PN agite la baguette de pain à table, et un membre de ma famille, pour plaisanter, dit : "Qui veux-tu frapper avec ça ?", ce à quoi PN répond à voix très haute : "J'ai une idée très précise de qui je vais frapper." Dans les faits, PN n'a nommé personne ! Ceux qui ne sont pas au courant de notre histoire ne comprennent pas cette affirmation et peuvent peut-être ressentir un malaise. Ceux qui savent que PN me voue une haine sans limites auront compris. Moi aussi, j'ai compris. Mais je me raisonne : je n'ai pas à prendre cette phrase pour moi, je n'ai pas à réagir. Mais au fond, cette phrase me fait quand même mal. Et c'est précisément là que PN gagne. Il a une emprise sur moi et me donne un sentiment de crainte. Suite à cela, PN esquisse un geste hyper violent de baffer quelqu'un.
Il y en a eu d'autres, des allusions au cours de ce repas. Comment expliquer la violence de ces paroles, de ces menaces dites sous couvert de l'ironie, de la plaisanterie ou sans que personne dans l'assemblée ne s'en rende compte ? Comment expliquer que cette violence est pire, mille fois pire qu'une vraie claque, que je n'aurais jamais supportée et qu'une tierce personne n'aurait jamais supportée !!! s'il m'avait donné une claque, tout le monde se serait levé pour me défendre, aurait alerté les services sociaux, la police, lui aurait demandé de partir.
Je l'ai écrit maintes fois, les pervers narcissiques utilisent des allusions, des menaces indirectes, des phrases qui font appel à des situations connues seulement du PN et de sa victime. PN est très fort en cela : il passe par l'imitation des personnes en question. Régulièrement, le plus souvent à table, il passe en revue les membres de ma famille en les imitant. Si je manifeste mon mécontentement, PN dit d'un ton naïf, "Bah quoi, je rigole, c'est tout !" Il parodiait mon père en mangeant bruyamment, ma mère en plissant les yeux (elle est myope) et en faisant des pas minuscules, marchant comme un handicapé, voire il se met à marcher sur les genoux (elle est petite), d'autes membres de ma famille en émettant des petits sons ou des expressions typiques de cette personne. Il fait cela régulièrement, comme on éduque le chien de PAWLOV : un son égale une idée. PN n'a rien à expliquer : il fait un son ou un geste et je comprends de qui il parle et qu'il va encore dénigrer cette personne. Parce que cela appelle tout ce qui a été dit autour de cette personne. C'est insideux et hautement pervers.
Les reproches ou polémiques systématiques
Après que les invités soient partis, PN m'a reproché tout et n'importe quoi. Il me reproche d'avoir fait mon anniversaire en famille alors que j'avais annoncé que j'allais louer une salle, prendre un traiteur et inviter toute ma famille et mes amis. j'ai changé d'avis, qu'est-ce que ça peut lui faire ? Mais il fallait qu'il me le reproche quand même. Il me rebat les oreilles avec les "inepties" qu'un tel a pu dire. Il me montre qui est bien et qui est nul dans ma famille. C'est ce que j'appelle le "débriefing d'après repas". Il a toujours fait ça, et ça m'énerve au plus haut point. Il faut dire que c'est la première chose que j'avais remarquée, après quelques repas pris au sein de sa famille. A table, on passait en revue tout le voisinage et on les dénifrait les uns après les autres !!! Puis sa mère ou son père me disait "ça doit t'embêter, qu'on parle que de gens que tu ne connais pas, n'est-ce pas ?" Je ne me doutais pas encore - je venais tout juste de rencontrer PN - que j'allais revivre et subir cela. Il y a eu d'autres sujets de reproches, d'autres mots de haine cet après-midi, je ne m'en souviens même plus. Ah oui, il m'a aussi reproché d'avoir téléphoné à ma copine I. qui est devenue sa grande amie à lui
Ca me mine
Je n'en peux plus. Je n'en peux plus de recevoir toute sa haine et sa violence. Je ne comprends pas pourquoi il déverse cette haine envers moi. On a vécu presque 20 ensemble, on a des enfants ensemble, et maintenant cet acharnement ! Pourquoi ne peut-il pas simplement partir s'il ne "m'aime plus". Avec DIGNITE. Car il n'y a plus aucune dignité, son comportement est HAINEUX, ABJECT. La seule explication est qu'il est MALADE MENTALEMENT.
Je fais mon introspection. Je suis une bonne personne. Bienveillante et empathique. C'est ce qui donne le sens à ma vie. Je ne comprends pas pourquoi je dois subir cette haine ? Parfois, je me demande, punition divine ? J'aurais fait du tort à PN dans une vie antérieure ? PN dit qu'il me fait payer mon comportement, il dit que je l'ai toujours pris pour un con. Bien sûr que j'étais en confrontation avec PN ! Bon sang, son comportement était inadmissible et insupportable ! PN met tout la faute de mon côté. Il prétend que s'il a été voir ailleurs (sa maîtresse), c'était DE MA FAUTE !!! Alors là, c'est la meilleure que j'ai jamais entendue ! Il m'a aussi reproché d'avoir fait fuir sa maîtresse ! Et que jétais en train de le payer.
Je ressens du désespoir et de l'injustice. Pourquoi moi ? Pourquoi tout ça ? Je n'ai jamais rien demandé d'extraordinaire dans la vie. Je ne suis pas une capricieuse, une salope. Ce soir, je donnais le change devant les enfants, parlant normalement, voire avec entrain. AU dedant, désespérée, complètement nouée, le coeur serré, mes mains tremblaient à chaque fois que PN s'adressessait à moi pour me sortir encore une vacherie. Parfois, pendant une seconde, il me parle NORMALEMENT. Bien sûr, c'est cette attitude ambivalente qui est la base de la déstabilisation utilisée par les PN. Si bien que l'on ne sait jamais sur quel pied danser avec lui, comment se comporter, comment réagir.
Voilà, j'ai sorti tout cela ce soir, j'ai sorti aussi quelques larmes. Ca va un peu mieux. Mais la prochaine étape, c'est partir. Comment partir ? Ca me semble si difficile !
L'emprise
J'ai pris conscience récemment de l'emprise que PN continuait d'exercer sur moi. Quoique je m'en défende. En effet, j'ai eu des craintes. Des craintes de ne pas savoir m'en sortir sans lui. Sans l'argent qu'il gagne (il en gagne bien plus que moi). Sans l'aisance en voiture (phobie). Comment emmener l'été prochain les enfants en vacances ? PN a réussi à me faire croire qu'il m'était indispensable. Sauf que maintenant, il ne cherche plus à me garder comme une chose auprès de lui en redevenant gentil. Et me garder à bonne distance. Désormais, il déverse continuellement sa HAINE sur moi. C'est comme si, depuis le mois d'octobre 2010, depuis qu'il est "obsédé par cette fille", ce sont ses propres termes, je recevais une salve de mitraillette tous les soirs en rentrant du travail et tout le week-end. Et je subis cela tout en continuant d'élever les enfants, de m'occuper de la maison, de travailler très dur au boulot et en plus de réussir l'écrit à deux concours administratifs nationaux de haut niveau. (c'est ma petite revanche personnelle face à l'adversité quotidienne)