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Violences psychologiques au quotidien #8

 Semaine du 24/10/11

PN va me chercher des histoires durant les soirées de la semaine, à plus ou moins petites doses.

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Les taxes foncières

Mardi 25/10/11 je suis en congés pour une semaine. Le soir, je m'affaire à l'évier dans la cuisine. PN rentre du travail, prend connaissances du courrier, parmi lequel un avis de taxes foncières. PN pousse l'avis de taxes foncières vers moi sur le plan de travail, en me sommant de payer les mois restants.

PN : "Ca ne changera rien, hein ? Puisqu'on va tout diviser en deux."

Sous-entendu "puisqu'on divorce" ; PN répète les paroles que je lui adresse.

J'ai envie que PN me rappelle combien il gagne, mais je continue de me taire. Il semble lire dans mes pensées car il me dit qu'on va faire la règle du quart.

Jusqu'ici, PN payait les divers impôts par prélèvement. De façon irrégulière, il faisait un calcul savant et me demandait une participation, que j'effectuais, jusqu'à l'année dernière. Je lui faisait des chèques de manière irrégulière, car durant des années, j'étais en congés parental ou au chômage, puis mère au foyer sans revenus. Je retravaille depuis novembre 2007. Actuellement le salaire de PN est 3 fois supérieur au mien.

 

  • Dénigrement physique (habituel)

PN : "Va sortir les objets pour les encombrants, ça te fera de l'exercice."

Moi : ...

 

  • Questions sans à-propos

Quand PN est en crise, il va revenir sans cesse vers moi et me chercher des histoires. Il va me poser des questions subitement et hors contexte.

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PN : "Elle va bien ta copine l'avocate ?"

Moi : "Et la tienne, Mme Avocate-menier", elle va bien ?

PN est surpris que je connaisse le nom de son avocate alors qu'il ne m'en a jamais parlé. Il se tait et me laisse tranquille pour quelques instants.

 

  • Insultes non dirigées

Samedi matin ordinaire (29/10/11), PN parle tout seul dans son coin :

"Enculé. Salopard. Espèce d'enculé."

Il est en train de fumer, ou bien cirer ses chaussures, ou affairé à une quelconque tâche. Cela arrive souvent le week-end, surtout le matin. On se demande quelles idées peuvent bien lui traverser l'esprit à ces-moments-là. Les gros mots lancés en l'air sont tellement habituels, que plus personne, les enfants et moi, ne s'en offusque. C'est la violence psychologique ordinaire.


  • Délire sur les connaissances, les amis.

Puis plus tard, à table, avec les enfants.

"J'ai rencontré W. en courant dans la forêt. Il s'est épanché. Le pauvre, il est pas bien. Il est malheureux."

Je connais W., c'est le papa d'une camarade de classe de Jumelle, le genre de personne souriante et gaie et qui ne se confierait pas à PN concernant sa vie de couple. Du reste, c'est une famille qui fait beaucoup d'activités ensemble de week-end. Je doute fort de la véracité des paroles de PN.

 

  • Misogynie habituelle

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PN : J'étais avec Jipé, Qu'est-ce qu'il fout avec sa femme ? Qu'est-ce qu'il attend pour se barrer, celui-là aussi !"

PN court 2 fois par semaine avec Jipé. Jipé est directeur de banque, c'est le papa d'un copain de Jumeau, je connais sa femme. Jipé est un homme profondément simple et gentil, sa femme et lui ont refait leur vie ensemble il y a environ 18 ans. Jipé assiste beaucoup sa femme dans ses activités de prof de danse, en tenant la caisse ou gardant l'entrée de la salle durant les spectacles de fin d'année, il participe aux réunions de parents d'élèves en compagnie de sa femme. C'est ce qui irrite beaucoup PN qui l'exprime à chaque fois ("le toutou à sa femme", 'encore un qui est tenu par les couilles par sa femme', qui est sous le joug de sa femme', etc).

 

  • Insinuations sexuelles tenues devant / aux enfants

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A table, je sers la soupe, la première soupe de l'automne. Les enfants se rappellent en rigolant un fois où j'avais fait une soupe aux moules.

PN, en me regardant : "Ah ouais, ! Des moules ! Des moules dégoulinantes ! Des moules bien baveuses !"

 Personne ne réplique. J'espère que les enfants n'ont pas saisi.

 

Hier soir (Lundi 31/10/11), les jumeaux (11 ans) regardent la télé dans le canapé, ils jouent à se cacher sous la couverture, rigolent.

PN : "Ca va, vous deux ? Vous ne voulez pas qu'on éteigne la lumière, non plus ?"


  • Propos insultants sous le prétexte de l'HUMOUR !!!

Un matin, Jumeau est le dernier à quitter la table après le petit-déjeuner. Il a tout rangé comme je le lui ai demandé, mais il reste des verres et le Nutella.

PN à Jumeau : "T'es une feignasse ! T'es une grosse feignasse."

Jumeau : "Mais ! C'est pas vrai ! Arrête !"

PN : "Si c'est vrai ! Tu le sais, t'es une grosse feignasse."

Moi : Bravo PN !

PN : "Ben quoi ? Il le sait qu'il est une grosse feignasse."

 

 

Lundi 31/10/11

Ce soir, j'ai décidé de ne pas me laisser faire. Je réponds à chaque attaque.

(PN est énervé. Il doit se mettre en conditions tout seul et ruminer. J'ai vu dans l'historique de l'ordinateur qu'il se mettait en boucle sur Youtube la chanson russe "Kalinka", en hommage à sa maîtresse russo-allemande certainement.)

Halloween

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Vers 19hOO, lorsque je rentre de ma séance chez le psy, je ralentis la voiture dans la rue car Jumeau est encore dehors avec le petit voisin de son âge. Jumeau me dit que Jumelle est partie avec deux copines, les filles de IR, à travers la ville dans le noir pour recueillir des bonbons dans les maisons. Je décide d'aller la chercher en voiture, mais d'abordje passe à la maison faire une pause-pipi. PN est en short, il est rentré tôt et revient de sa course à pieds. Il me dit qu'il a croisé Jumelle et les filles de IR dans la rue, mais n'a rien dit ni fait.

PN : Elle est avec le camps ennemi !

Moi : Il ne s'agit pas de cela. Jumelle est encore une petite fille et n'a pas à se balader dans la ville dans la nuit noire sans adulte !

Je tourne en voiture avec Jumeau et notre petit voisin, on finit par retrouver Jumelle après 20 mn.

 

A table, PN a des choses à raconter, il a envie de parler et notamment de se valoriser.

PN : "J'ai un collègue, l'enculé, il prend une année sabbatique et il part un an à Pékin !"

(Cela fait 3 soirs qu'il le dit.)

PN : "L'autre jour on est allés au restaurant et on est restés jusqu'à 14h. On a bu le champagne. Nos chiffres d'affaires ont explosé ! Quelle bonne équipe ! On s'entend bien !"

Moi : "A qui parles-tu, PN ? Personne ne t'écoute."

PN : "A moi-même."

 

 ...

Les provocations

 

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PN : J'ai des bons Carrefour, c'est du bourrage de crâne leurs promos, tiens, voilà des bons de réduction."

PN me les lance à côté de mon assiette sur la table.

PN : "De toutes façon, ça ne vaut rien."

Moi : "Me les donne pas si ça ne vaut rien!"

PN : "Bah si, justement, prend-les ! T'as tellement mauvais goût !"

Moi : ...

 

Je rédige le brouillon de cette note en direct, je suis assise à la table de la salle à manger. Nous avons fini de dîner. PN nettoie la table de la cuisine.

PN arrive avec un pot de peinture dans la main. En effet, je bricole depuis quelques jours, je décore une chaise-haute de bébé pour une collègue.

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PN : "Je fais quoi avec ce pot de peinture ?

Moi : Tu le laisses là, je n'ai pas fini.

PN : Non, il faut le ranger.

Moi : Je n'ai pas terminé.

PN : Tu vas le ranger ou sinon je te le lance dans la tête !

Moi : Vas-y !"

PN ricane en renversant la tête en arrière, en me montrant du doigt et faisant un clin d'oeil.

PN : "Appelle les flics !"

...

 Après la peinture, les lasagnes.

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PN : "Je fais quoi du reste de lasagnes, je le jette ?

Moi : Non, tu le mets au frigo.

PN : Bien, Chef ! Ok, Pol Pot.

Moi : T'as vraiment rien d'autre à faire que de m'emmerder ?

PN : Si tu veux.

Moi : Arrête de répéter ce que je dis.

PN : Je répète ce que tu dis ? Comment ça ? Comment ça ? Comment ça ?

Moi : Tu n'as aucune créativité !

PN : Comment ça je n'ai aucune créativité ? Explique-moi de quelle façon je n'ai aucune créativité ? Epxlique-moi en quoi tu es plus créative que moi ?

Moi, je réponds à côté : Parce que je suis une artiste !

PN : Arrête de glousser comme une vieille dinde.

Moi : Tu ne sais plus quoi dire, alors maintenant tu m'insultes !

PN : Allez, va appeler les flics !"

 

 

PN n'en a pas fini avec moi. Il revient dans le salon.

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PN : "T'as pris au moins 10 kilos, non, Lola-Nom-de-Jeune-Fille ?"

Moi : "Tu ne sais plus quoi dire alors tu utilises le dénigrement physique !"

PN : "Mais pas du tout ! C'est pas du dénigrement ! J'ai plus le droit de te parler ? Quand t'es assise comme ça, on dirait que t'as pris 10 kilos d'un coup, c'est tout !"

Moi : "T'as vraiment rien d 'autre à faire ? T'es d'une nullité !"

PN : "T'es devenue complètement parano ! Vieille parano, va !"

 

  • La problématique des amis, de la famille, bref des "affidés"

 - Les amis

PN : "Tu devrais contacter ta copine Réunionnaise. C'est un conseil."

Moi : "Occupe-toi de tes fesses."

PN : "OK, je note !"

PN fait mine d'écrire avec ses doigts.

Moi : "Oui, c'est ça, note tout !"

 

- La famille

PN : "Va recharger tes accus demain ! T'en as vraiment besoin."

(sous entendu avec tes affidés, car je déjeûne chez ma mère le lendemain.)

PN : Tu vas voir ! Tu ne perds rien pour attendre !

Moi : Et bien, vas-y, je t'attends !

PN : "T'es vraiement d'une grande naïveté !"

(Je n'ai pas compris cette phrase, mais je ne chercher pas à comprendre...)

 

PN me redemande ce qu'il doit faire avec un sachet de confiserie.

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Moi : "Tu peux me lâcher un peu ?

PN : Bah quoi ? C'est quoi, ça ? c'est sûrement avarié !

Moi : Ouais, bien sûr !"

PN lance le sachet à côté de moi sur la table.

 

Commentaires

  • Bonjour Lola,

    Juste quelques mots en passant, pour dire que je te lis et que je pense bien à toi.

    Encore des exemples clairs de ces "dialogues" sans queue ni tête qui peuvent se produire. Ca m'en rappelle d'autres, et je suis même étonnée que ton PN s'adresse parfois lui aussi à "personne" quand il raconte sa journée avec les collègues ou autres "exploits" personnels. Je ne pensais pas forcément que c'était un truc de PN, plutôt que c'était lié aux hommes d'un certains âge imbus d'eux-mêmes (ou au contraire qui ont besoin de se rassurer); mais apparemment ça aussi c'est un point commun des PN.

    J'espère que tu vas bien.
    Courage, une page bientôt tournée !

    S

  • Merci de ton passage !

    Je reste effarée par les similitudes dans les comportements des PN. Ca veut dire que ces attitudes suivent une certaine structure ?

    Finalement, quand je le regarde ou que je lis des descriptions sur les PN avec un oeil distancié, d'observateur ou de témoin, je trouve fascinante la façon qu'ont ces êtres de déployer toutes ces "farces" pour s'empêcher de souffrir : ces rabaissements, ces dénis, ces mensonges, cette manipulation, ces insultes, ces querelles continuelles, cette haine affichée !!!

    Et en faisant un pas supplémentaire en arrière, je le perçois comme un insecte qui se débat tout seul. A ce moment-là, je crois qu'il n'est plus gagnant. Il est seul avec sa folie.

    Bien à toi

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