Italie
Le vendredi 10/08/12
Le matin, une collègue était venue me chercher à la maison pour m'emmener au travail et le soir, une autre me déposait à un arrêt de bus qui rejoignait directement l'aéroport. Je vais en vacances en Italie. Je suis allée au bureau avec mes valises. Je quitte le travail largement plus tôt et je fais bien car le trajet s'avérera assez long et compliqué, mais cela me permet d'épargner un taxi. De fait, j'aurais pu trouver difficilement ma route, mais j'avais engagé la conversation avec mon voisin dans l'autobus, qui finalement m'emmènera jusqu'au bon terminal. Pour moi cet homme était un ange gardien ;-).
Je suis assise dans le bus qui a pour terminus le terminal 3 de l'aéroport. Un homme maghrébin blond aux yeux bleus monte, je le regarde et il vient s'assoir à côté de moi. Au bout de 30mn de trajet, je lui demande le chemin. Puis nous discutons, il me demande où je pars en vacances, où je travaille, etc. Il travaille dans l'export, vend des équipements de cuisine à l'export pour le marché algérien, passe la moitié de son temps dans les aéroports, aimerait changer de travail, se fixer et fonder un foyer. Il a 40 ans. Il parle avec une grande douceur. Tout en discutant, nous prenons la navette jusqu'au terminal 2 et il me conduit jusqu'à la navette suivante pour le terminal F. Sans lui, j'aurais été perdue. Je lui ai souhaité plein de belles choses pour la suite.
J'atterris à Florence, en Toscane. J'avais toujours rêvé des paysages de Toscane. Un de mes souhait est d'en réaliser une fresque murale. C'est un heureux "hasard". Rappelez-vous, lorsque j'étais immobilisée à Rennes à cause de mon lumbago, je ne pouvais rien faire d'autre que de poursuivre la lecture de mon roman où l'héroïne s'envolait pour l'Italie pour apprendre les plaisirs de la bouche. Une fois rentrée à paris et repris mon travail, je voyais tout le monde partir en vacances. J'aurais bien passé un week-end quelque part chez un ou une amie, mais ils étaient tous déjà partis. Au travail, ma chef qui a pourtant l'habitude de me solliciter beaucoup et aime bien que je sois toujours présente, insiste pour que je prenne des vacances.
"Sinon, vous ne tiendrez jamais jusqu'aux oraux !"
Un week-end chez ma mère, nous parlons avec mon frère de ses vacances, je lui demande quelles sont ses dates et s'il resterait une place pour moi dans la location (je pourrais prendre le canapé). Tout s'enclenche très vite : les dates correspondent aux vacances des enfants avec leur père, les autres personnes sont d'accord pour que je les rejoigne, il y a même une chambre pour moi, je prends les billets d'avion sur Internet.
Je passe une semaine merveilleuse entre dolce vita et découverte de la Toscane. En fait, je me retrouve dans un villa hyper luxueuse à la périphérie de Florence. En compagnie de mon frère et ma soeur et leurs conjoints et bébé, ainsi qu'un couple d'amis, j'alterne une journée de repos au bord de la piscine avec une journée de visite de Florence, des villes fortifiées et de la campagne et ses majestueux paysages de cyprès, d'oliviers et de vigne.
"Je suis DANS le paysage dont j'ai toujours rêvé ! C'est incroyable."
C'est beau. J'en prends plein les yeux. Je ne parviens pas à ouvrir mes livres de droit. Je lis mon roman. Je fais le vide dans ma tête. Je ne pense à rien qu'à l'instant présent. Je n'espère rien du futur. Je ne regrette rien du passé. Mon esprit, si torturé récemment, s'apaise un peu avec toute cette beauté et cette douceur de vivre autour de moi. Les personnes qui sont avec moi sont calmes et gentilles. C'est comme un baume. Nous sommes tous des gourmets-gourmands. Au restaurant, nous nous délectons de chaque plat, de chaque bouchée, de chaque gorgée de vin. Nous goûtons les mets dans les assiettes des uns et des autres. Dans la rue, nous partons à la recherche du meilleur glacier de chaque ville visitée. Dans la villa, nous cuisinons tous ensemble des plats colorés et goûteux, avec des produits raffinés et de qualité.
Le soir, je lis mon livre "Mange, prie, aime". Comme l'héroïne, je mange en Italie. Hasard ? Clin d'oeil. Dans la deuxième partie du livre, elle prie en Inde. Cette partie apporte précisément les REPONSES aux questions existentielles que je me posais il y a une semaine. Je me mets à pleurer. J'avais aussi apporté quelques Philosophie Magazine sur l'instant présent et les hasards. Réponses encore. Mais c'est complexe, je ne comprends pas tout. Je sens que je suis sur la route d'un changement, mais elle est rude et tortueuse. Dans la troisième partie, l'auteur aime. En Indonésie. Je doute que l'amour soit au bout de mon chemin. J'aimerais bien pourtant. Une rencontre dans l'avion du retour ? Pff !
Ah oui, en Italie, je me suis aussi fait manger par les moustiques tigrés porteurs de la dengue et du chikungunya. Je suis passée à côté d'une phlébite de ma jambe droite.