Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Du sens, bon sang !

Nouée

images (15).jpegEn rentrant à Paris, j'avais l'esprit occupé par la remise en état de la maison, la reprise du travail, l'achat d'un frigo, etc. Depuis peu, je me suis remise aux révisions. Je ne sais pas si c'est la cause de mon anxiété mais depuis plus d'une semaine je suis angoissée du matin jusqu'au soir. Je me lève nouée, je vais travailler nouée, seule dans ma voiture j'ai un visage d'une telle gravité, de pierre, je suis nouée toute la journée même si je donne le change avec mes collègues, j'attends la quille, j'arrive à la maison un peu moins nouée grâce aux Jumeaux qui sont si gentils (l'Aînée est partie une semaine à Marseille), le soir je m'endors avec mes cours pour les éventuels oraux d'admission. Les journées se répètent comme ça. Je ne trouve pas de sens à ma vie. D'habitude, mes enfants me tiennent, mais même eux ne suffisent pas à me garder debout. Parfois je comprends ceux qui décident un jour de quitter ce monde alors qu'ils ont une famille. C'est bien plus lourd que ça.

Sans sens

images (17).jpegJ'ai l'impression de vivre les questions de philo qu'on se pose en cours de prépa. Les mots "incertitude" et "sens" reviennent sans cesse. Si je prends du recul et que je regarde ma vie, je ne vois rien qui ait du sens. J'en avais trouvé récemment : la rencontre avec Dieu. Et alors ? Ça me fait une belle jambe ! M'emmerder autant dans ma vie pour rencontrer Dieu ? Et qu'il me dise qu'il est là, qu'il me regarde et qu'il veille sur moi ? Et alors ? Qu'est-ce que ça peut me faire ? Ça m'apporte quoi ?

Il y a tellement de choses qui se bousculent dans ma tête ! Aujourd'hui je ne vis plus le nez dans le guidon. Je prends du recul, tellement de recul que je ne m'intéresse plus du tout à ces petites choses ici-bas. Peut-être est-ce cette immensité que j'entre-aperçois et qui m'effraie tant ?

Supposons que Dieu n'existe pas et que les hommes passent leur temps à leurs petites affaires : naître, grandir, accumuler de la connaissance, aimer, faire l'amour, procréer, élever des petits d'hommes, travailler, accumuler des compétences et de la richesse, et s'apercevoir qu'ils vieillissent et vont mourir. Et tout ça pourquoi ? Pour l'amour, l'amour universel qui guide le monde ! Mais pour quoi faire bon sang ! Est-ce que dans le monde certains naissent pauvres et malheureux simplement afin que d'autres expérimentent l'amour en s'occupant d'eux ? Mais cela ne sert à rien ! L'homme se croit libre car il agit mais il ne fait que courir et remplir sa vie jusqu'à la mort.

images (19).jpeg

Supposons que Dieux existe. Et qu'il est là-haut en train de nous regarder vivre, tel l'humain qui regarde une fourmillière. Il nous aurait créés. Pourquoi ? Pour se divertir ? Pour remplir lui-même sa vie ? Une intelligence extraordinaire tirerait les fils de la vie de chacun et ceux-ci serait entremêlés ? Alors quel est le libre-arbitre ? Quel est MON libre-arbitre si quoi que je fasse, je suis soumise à mon destin ? Ma vie ne correspond pas à ce que j'aurais souhaité. Durant ces presque 20 années avec PN, j'aurais voulu m'en sortir, rencontrer quelqu'un d'autre. Je n'ai jamais réussi. Encore aujourd'hui je n'y parviens pas.

Le déterminisme, le fatalisme sont en ceci reposants et confortables qu'ils nous déresponsabilisent et nous déculpabilisent de ne pas réussir à agir comme on le voudrait. "Bah, c'est pas ma faute, c'est le destin ! Inchallah ! C'est le karma ! J'y peux rien !..."

J'ai du mal à croire que ma vie soit pré-déterminée. Dans ce cas, à quoi me sert mon cerveau ? A quoi me sert ma conscience ? Si ce n'est d'être consciente que je souffre ? L'animal n'a pas de conscience, il vit l'instant présent. Les animaux ne sont ils que proies et prédateurs d'un bout à l'autre de la chaîne ? Je reconnais que chaque élément de la nature, animal, végétal ou minéral, est une pure merveille. Une merveille dans sa conception, sa beauté, son fonctionnement. Mais cette merveille, quelle utilité a-t-elle ? Faut-il que nous ne soyons que contemplatifs ? Béats ? Cela ne me suffit pas.

Je ne sais pas pourquoi je me lève le matin. Vous qui me lisez, pour quoi vous levez-vous le matin ?

Le vide

Je l'avais déjà écrit, les choses matérielles ne m'apportent pas de satisfaction. Quand j'ai manqué, j'ai envié. Et puis un jour, j'ai compris que cela ne me nourrissait pas. L'amour de mes enfants et celui que je leur porte est d'une douceur sans nom. Il est immense. je passe mon temps à les regarder vivre, rire et je m'émerveille. Mais cela ne m'empêche pas d'être dans mon état actuel. J'ai envie d'aimer un homme et qu'un homme m'aime. Mais je ne peux pas croire qu'un amour sentimental me comblerait. Car il suffira que cet amour n'existe plus (faut pas rêver, l'amour n'est pas éternel !) pour que je me retrouve avec cet espèce de vide existentiel à combler. C'est pourquoi je fais actuellement une croix sur une vie sentimentale. Pas d'utilité. Juste une douceur provisoire et illusoire.

Ce vide, je dois le combler moi-même. Par moi-même. En moi-même. Mais je ne sais comment ?

Pourtant je continue de croire en Dieu. J'ai fait l'expérience de Dieu. J'en suis certaine. Et à plusieurs reprises. Mais je refuse de m'en remettre à Lui. Je refuse de ne pas comprendre. Les limites de mon entendement ne me le permettent pas. Je regarde là-haut, et je veux savoir. Je souffre. Je ne le dis pas à mon entourage. Je croise les gens (les autres humains) et je me tais. Je fais semblant de vivre comme eux. J'ai acheté un nouveau tapis de salle de bains, je fais semblant que cela me fait plaisir. J'ai invité ma cousine à dîner, je suis contente d'être avec elle et son mari, on mange, on boit, mais je suis ailleurs en fait. Je ne sais pas où je suis. J'erre entre ma maison et mon travail en passant par les supermarchés. Je suis une boule de flipper, un élément de divertissement pour là-haut.

images (18).jpeg

Le concours

Mon concours me stresse. Pourtant, j'avais récemment appris à ne plus du tout stresser pour rien. Face à l'horreur avec PN, aucun concnours n'avait de sens ni d'enjeu. Mon but dans la vie, c'était de fuir PN. Rennes, c'était pas la prépa, c'était être loin de PN. Aujourd'hui ma peur ne se fixe plus sur PN. Il reste le concours. Alors, je me dis que si je ne l'ai pas, alors, je sortirais de mes tiroirs mon plan B. Car j'ai toujours un plan B. En cas d'échec, c'est de vivre sur ma catégorie B de secrétaire médicale et chercher à partir en province, bien loin de PN, sûrement à Rennes. J'avais vu il y a 2 semaines une offre d'emploi qui me correspondait exactement. Il faut que je me raisonne et que je mette moins d'enjeu dans ce concours, pour lequel j'ai donné intensément 6 mois de ma vie.

Pour en revenir au déterminisme et au libre-arbitre, si je révise, je ne suis même pas sûre de réussir, mais si je ne travaille pas, comment puis-je réussir quand bien même mon destin serait de l'avoir ?

Je baisse les armes

Je cède à Dieu. Lorsque début juillet j'ai eu ma lombalgie sciatique qui m'avait clouée au lit alors que je m'activais à organsier mon déménagement, Rosy m'avait demandé ce que j'étais en train de faire précisément.

Moi : "Je lisais le livre "Mange, prie, aime".

Rosy : Dieu t'ordonne de te poser et continuer de lire ton livre. Il veut te délivrer un message."

Immobilisée dans mon lit, j'ai repris la lecture de mon roman. La narratrice (le livre a donné un film où l'auteur est jouée par Julia Roberts) venait d'atterrir en Italie pour manger, pour connaître le plaisir de manger, le plaisir tout court.

Ce n'était pas prémédité, ça s'est fait je ne sais plus comment, mais demain, en sortant de mon travail, je m'envolerai pour l'Italie.

 

 

Commentaires

  • Tu dis : "Je refuse de ne pas comprendre. Les limites de mon entendement ne me le permettent pas."

    Je pense qu'on ne peut effectivement pas tout comprendre. Refusez cela ne peut être que source de souffrance. Connais-tu le travail de Katie Byron : "Accepter ce qui est" ? C'est une autre formulation pour exprimer la tienne : "Je cède à Dieu". La confiance, c'est ce qu'il faut cultiver.

    Tu devrais peut-être relire une de tes notes où tu parles de l'instant présent, de Eckart Tolle.

    Je pense aussi que les victimes d'un pervers narcissique ont vécu sous stress pendant tellement longtemps, qu'elles sont en quelque sorte en manque d'adrénaline, même si elles ont d'autre stress "normaux". C'est peut-être ton cas ?

  • Bonjour Quantique,

    Je n'ai pas encore eu le temps de me documenter sur Katie Byron mais je vais le faire. Sur tes conseils j'ai relu ma note sur Eckart Tolle. Néanmoins, je n'ai pas réussi à me mettre dans le même état d'esprit d'acceptation et de lâcher prise.

    Ta remarque sur l'adrénaline est très intéressante, Elisa aussi m'en avait parlé. Je me rends compte que j'ai toujours vécu dans un état de tension face à PN, surveillant mes mots et mes actes afin qu'il ne les utilise pas contre moi. Après Rennes et les concours, il n'y avait plus de stress, du coup mon dos aussi avait lâché. Cette colonne vertébrale qui me tenait debout.

    C'est comme si je devais réapprendre à vivre dans l'apaisement et la sérénité. Et aussi la confiance.

    Merci de ta réflexion.

  • Bonjour Lola,

    Je rejoins un peu quantique : on ne pourra sans doute jamais tout comprendre...

    Voila une citation que tu connais sans doute, en fait c'est une prière de Marc Aurèle, à laquelle je pense lorsque quelque chose me dérange :
    "Mon Dieu, donne moi le courage de changer les choses que je peux changer, la sérénité d’accepter celles que je ne peux pas changer, et la sagesse de distinguer entre les deux."

    Cependant, tu as l'air d'être profondément affectée en ce moment, j'espère que ton séjour à l'étranger te fera du bien, et si ce n'est pas suffisant, que tu demanderas ou trouveras de l'aide à ton retour.

    Et bien sûr, malgré tout, bon voyage !

    S

  • Bonjour S.

    Cette phrase vient à point. Mon amie Rosy me la répétait souvent, à moins que ce ne soit mon amie Vémar.

    Ce n'est pas que je me sente profondément affectée, je sens que je vais bien. Mais c'est ce questionnement qui ne me quitte pas. Il doit correspondre à un certain ras-le-bol. Une lassitude face à ma vie faite constamment d'incertitudes. Je navigue sans cesse à vue. C'est angoissant de ne pas savoir où je vivrai dans 6 mois, il y a toute une organisation derrière. Evidemment, la seule réponse à cela est de vivre "ce fameux instant présent". Mais comment faire confiance à la vie ? J'ai l'impression qu'on me demande de me jeter du haut d'une falaise et d'avoir confiance.

    Sinon, je me ferai aider si j'en ressens le besoin. Mais je crois que je dois trouver la réponse en moi-même. Je pense en avoir les ressources. Je m'en sens capable.

    Le voyage en Italie était d'une grande douceur. :-)

  • Je suis heureuse pour toi de ce petit voyage providentiel qui t'éloigne du quotidien.
    Tu es sans doute plus fatiguée que tu ne le penses d'avoir enchaîné tant de travaux et de stress. Attention au burn-out!
    Respecte bien des temps de récupération.
    il serait peut-être bon comme le suggère S de revoir ton psy pour pouvoir exprimer ton angoisse.

    Cela dit, pour ce qui est de toutes les questions essentielles que tu te poses, elles montrent une fois de plus ta bonne santé mentale!

  • donne des nouvelles Lola !!

  • Bonjour Elisa,

    J'avais emporté en Italie de nombreux ouvrages pour réviser. Mais je n'ai ouvert qu'un seul livre, mon roman du moment : "Mange, prie, aime".

    Je me suis beaucoup promenée, beaucoup mangé, bien nagé, beaucoup, beaucoup dormi. J'étais entourée de personnes agréables, douces et joyeuses. Cela tranchait beaucoup avec la vie avec PN. Pas de jugements, pas de réflexions tordues. Juste MOI et un échange avec les autres. Une certaine normalité.

    Arrive derchi ! :-)

Les commentaires sont fermés.