Ah ! Vous êtes revenue ?
Vendredi 31 août 2012
Les uns
Quand je suis revenue dans ma ville début juillet, j'avais croisé une copine, SD, dans sa voiture. Elle ne pouvait pas me rater, ma voiture est si flashy. J'avais lorgné sur mon téléphone portable, mais aucun message. Alors j'avais décidé de laisser glisser et de ne pas la contacter non plus. J'étais un peu déçue car un peu bouleversée encore de retrouver ma ville - et ma vie d'avant - après 6 mois d'absence.
Quelques jours après, à un stop, je me suis retrouvée face à Pa, le grand copain de PN et accessoirement le mari de Ca, ma copine (?). C'était au niveau du bistro où les 3 compères qu'ils formaient avec IR se retrouvaient tous les vendredi midi. Il était à pied et ne m'avait pas reconnue, j'ai baissé ma vitre et je l'ai salué : "Bonjour Pa." Il n'a rien répondu et semblait hagard. Il s'est dirigé vers le bistro sans réagir. Encore un pauvre hère.
Les autres
Ce matin, je croise un visiteur médical que je connais depuis quelques années et qui est surpris et content de me revoir. Il avait déjà demandé de mes nouvelles quand j'étais en prépa. Nous avons bien discuté. De la vie professionnelle plus précaire de nos jours, du courage de repartir à zéro, de la peur que peuvent inspirer le changement et l'inconnu, d'un travail rêvé et épanouissant. Il a été maçon, préparateur en pharmacie et maintenant commercial dans l'industrie pharmaceutique et rêve de partir avec sa femme en Provence pour cultiver des oliviers et des citrons et vendre leur production et produits transformés ou bien s'installer en Floride pour promouvoir le bien-manger à la française. C'est un garçon tout doux, qui fait très jeune et a déjà 3 enfants. Je l'encourage à réaliser ses rêves en étant attentif aux personnes créatives et optimistes qu'il va rencontrer sur sa route. C'était un échange riche et sincère.
Aujourd'hui, j'étais au travail lorsque vers 16h, un SMS de ma copine MC me propose de la retrouver à la piscine avec ses enfants. Hélas, j'étais au travail. J'organiserai une sortie une autre fois. Nous avions passé de longues heures dans le jacuzzi à parler de nos vies et de nos enfances, de nos difficultés surmontées. MC est une hypersensible avec qui j'aime bien parler.
Le soir, je suis passée à la pharmacie et croise une maman que je connais de vue :
"Ah ! Lola ! Comment vas-tu ? Cela faisait si longtemps !"
Je lui apprends que j'étais partie 6 mois en Province pour une formation. Nous discutons de nos enfants respectifs.
Puis plus tard encore, à 21h je commande des pizzas que je vais chercher. En effet, j'avais comaté en rentrant du travail et m'étais endormie sur mon canapé. Les enfants avaient faim et je n'avais rien cuisiné.
Le pizzaïolo : "Ah ! mais cela faisait longtemps que je ne vous avais pas vue !"
Cela m'a fait très plaisir. Avant mon départ pour Rennes, je passais de temps en temps lui prendre des pizzas, mais sans trop échanger, juste quelques banalités. Ce soir, nous parlons de ses enfants et de sa femme partis en vacances en Algérie tandis qu'il continuait de travailler tout l'été pour gagner de l'argent et effectuait aussi des travaux dans sa maison.
Je remarque que mes amis qui ont continué de fréquenter PN après mon départ ne me parlent plus. Je ne suis pas tant attristée que déçue. Je me dis que cela permet de faire le ménage dans mon cercle d'amis, le ménage se fait tout seul.
En revanche, les marques d'amitiés ou d'attention des autres personnes me touchent. je sais bien que mon égo est content que les gens fassent attention à moi, que je ne devrais pas porter de l'intérêt à cela, mais cela me fait chaud au coeur quand même.
Commentaires
N'est-ce pas normal d'apprécier les marques d'amitié ou d'attention ? Ego peut-être, mais un être social et une humaine, non ?
Oui. Je reste un animal social (une ourse sociable !). J'adore les relations humaines et je suis d'approche aisée. Mais je travaille aussi à faire taire mon égo le plus possible. Mais e ne serai jamais une nonne bouddhiste, hein ! ;-)
Chère Lola,
Je continue à te suivre régulièrement bien sûr.
Je crois qu'il y a beaucoup de valeur au contraire dans le fait de reconnaître que nous avons besoin des autres, de leur reconnaissance dans le cadre d'une saine dépendance et réciprocité. Ils s'intéressent à toi et tu t'intéresses à eux. C'est un remède contre l'auto-suffisance!
Bonsoir Elisa,
Je me suis tellement considérée comme rien, que je suis surprise qu'on s'intéresse à moi. Je ne veux pas en profiter, laisser mon orgueil se gonfler.
Mais je continue de m'intéresser aux autres, surtout quand je n'ai pas de lien avec eux. Quand je leur parle, j'ai l'impression de mettre mes bras autour d'eux.
En revanche, je crois, que dès lors qu'une relation existe, je suis très prudente désormais. Il va m'être désormais difficile de faire confiance à quelqu'un. Ce sera un challenge.