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Sabordage

Dimanche 11/11/12

image 3.jpegLe jeudi 08/11/12, je passe mon grand O suivi de l'épreuve d'allemand. J'avais prié Dieu la veille afin qu'il guide ma main lors du tirage des sujets et qu'Il m'aide durant l'oral. quand je les découvre, je sais que c'est mort. Le thème : "Jacques Brel" et le texte, un article d'H. Carrère d'Encausse sur la "guerre civile russe en 1918". Je me suis toujours dit que si le sujet ne me parlait pas, je prendrais le texte car je pouvais m'appuyer sur les infos présentes. J'ai 25 mn de préparation, je commence la lecture mais plus j'avance dans le texte, moins je me sens d'en faire un exposé au jury. Au bout de 10 mn, je change le fusil d'épaule. Tout le monde sait qu'il ne faut jamais faire cela car j'ai perdu 10 précieuses mn de prépa. Brel : je prépare un truc pas du tout construit, j'improviserai, puis c'est déjà l'heure, on m'appelle.

Assise dans la petite salle face à 8 personnes (un membre du jury est manquant), je commence mon introduction. Au milieu, je me rends compte que je ne parle pas de Jacsque Brel mais de la la vie de Gauguin. Une boulette énooooooorme !!!!!!! J'en fais part au jury qui me dit de poursuivre quand même. Je continue mais je ne conçois pas de dire des âneries sur Gauguin apposées sur la vie de Brel. Tous les 2 ont vécu à Tahiti. Le jury tente de me sauver mais la suite devient rocambolesque. Tout ce qui sort de ma bouche est un tissu d'âneries grosses comme moi (comme dirait PN). Je n'ose même pas les transposer ici. Je me suis sabordée toute seule.

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Qui parle ?

images (3).jpegC'est déjà arrivé, c'est comme si quelqu'un d'autre parlait à ma place. La dernière fois, c'était quand j'avais dit à IR avant qu'elle ne me trahisse ouvertement, que "PN l'adorait", "qu'il voyait IR et son mari comme ses figures parentales". IR a été très flattée de cela, elle me disait en retour qu'elle tempérait et grondait PN quand il leur disait du mal de moi : foutaises. Grosses foutaises. Cela l'a fortement rapprochée de PN, ils ne se sont plus quittés. Par la suite, je me suis toujours demandé comment ces mots ont pu sortir de ma bouche, alors que je commençais à ne plus supporter que IR soit constamment dans ma vie, dans mon couple. Jamais compris.

Ce jour de grand O, c'était pareil. J'ai dit des énormités, j'en ai honte rien qu'en y repensant. Durant ma prépa rennaise, j'ai eu des oraux ratés, mais jamais comme ce jour-là. C'était une vautrade inimaginable. Les autres questions de culture gé ou de droit, eh bien j'ai répondu à côté ; la MSP qui aurait pu me sauver et où je suis habituellement bonne, eh bien je l'ai foirée. J'imagine que le jury en avait mal pour moi. L'un d'eux, un prof de Rennes, a tenté de me sauver, mais je n'ai pas su attraper la bouée.

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La honte

J'ai honte de ce que j'ai pu dire devant le jury. C'est comme si ce n'était pas moi qui parlais. Encore aujourd'hui je ne comprends pas. Mon égo est mis à rude épreuve. Puis j'essaie de prendre du recul. C'est fait, c'est passé. C'est entre le jury et moi. J'ai fait du mieux que j'ai pu. Je vais passer à autre chose, cela ne sert à rien de ruminer et de me faire mal.

Le facteur chance

image 6.jpegMes camarades ont eu plus de chance que moi, certains sont tombés sur des sujets plus faciles, des sujets de santé publique déjà étudiés, l'obésité, l'alcoolisme, la gérontologie, le sport, etc.  J'aurais pu faire un exposé sur ces types de sujets, mais là c'était impossible. En sortant de la salle j'ai su que c'était mort. Est-ce ainsi que Dieu a guidé ma main pour le choix des sujets ? Une amie, Véro, me dira le soir que ce concours n'était peut-être pas pour moi. Dans ce cas, Il aurait du me le faire rater dès les écrits ou alors le rater à quelques points, que je fasse un exposé juste potable mais ne me permettant pas d'avoir le concours, mais certainement pas que je me vautre de façon aussi honteuse et catastrophique !!!

Cela m'a remuée. J'ai passé l'allemand 45 m après. J'étais totalement démotivée. Alors que j'avais eu 18/20 lors de l'oral blanc en allemand, là je n'ai pas tout compris dans le texte, j'ai cherché mes mots, j'ai oublié de mentionner le titre et l'auteur, bref, la cata.

J'ai mis un jour a accepter cet échec, j'étais hébétée. Autour de moi, certains me disent que tant que je n'ai pas les résultats, rien n'était joué. Hélas, je connais les règles du jeu, pas d'exposé, c'est mort car le jury attribue la note éliminatoire.

Dans le pire de mes cauchemars, jamais je n'aurais pu imaginer pire scénario. J'avais aussi demandé à la Vie qu'elle cesse de mettre des épreuves sur ma route. Et bien il faut croire que je vais en avoir encore un certain temps. Je n'ai pas fini de payer ma dette. Qu'ai-je donc pu faire dans ma vie antérieure ?

Après mes oraux, je suis restée assise dans un salon de l'espace de concours une bonne heure davent un café. Je venais de me prendre un grosse claque. Je suis le Bertrand de Broc  du Vendée Globe, celui qui a raté le départ après des années d'entraînements et d'espoir. Arrivée à la maison, je grignote un reste de repas. J'annonce la mauvaise nouvelle aux enfants, l'Aînée est déçue : "Ça veut dire qu'on ne retourne pas à Rennes ?". Il y a encore l'autre concours. 

Crevée

images (4).jpegJe suis crevée. Mon corps se relâche, j'ai froid, le nez qui coule, sûrement des microbes attrapés dans le métro parisien. Je me couche dans le canapé sous une couverture et chercher ce qu'il y a de plus abêtissant à la télé, je regarde une histoire de guêpes tueuses télécommandées par des espions pour détruire les ennemis. Je ne veux plus rien lire, plus de livre, plus de journal, plus de journaux télévisés. Je vais me taper des magazines féminins avec plein d'images et voir des séries débiles. Je ne veux plus utiliser mon cerveau.

Le soir, je n'ai pas envie de cuisiner, j'emmène les enfants manger dehors. Le lendemain au travail, j'affronte les questions des chefs et collègues par rapport à mon grand O. Certains me disent que j'aurais dû dire ceci ou cela, cela me gonfle alors je ne rentre plus dans les détails et quand on me questionne je réponds :" on verra les résultats fin novembre". Le soir, je dîne avec mes chefs et collègues au restaurant, c'était prévu de longue date et c'était sensé fêter ma réussite aux oraux. Je fais livrer des pizzas aux enfants. Je rentre vers 23h30 et me lève seulement vers 15h le lendemain.

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Commentaires

  • Je pense que c'est tout simplement le stress qui a eu ta peau. Et le jury doit connaître ce genre de situation. Il semblait bienveillant et tu dis toi-même qu'il devait avoir mal pour toi. Il n'y a donc pas de raison d'avoir honte.

    Quant à la dette que tu aurais à payer, je n'aime pas trop cette façon de voir les choses. En fait, cela correspond au péché de l'église catholique qui me gêne également. Car que dire alors de tout ce que tu fais le mieux que tu peux ? N'aurais-tu pas le droit d'en tirer un bénéfice ? Je pense que toutes ces théories sont des tentatives de comprendre intellectuellement la vie, mais que la vérité est loin de là et n'est pas à la portée de notre intelligence. Enfin, c'est ma façon de voir les choses ...

  • Je suis déçue avec toi...
    Comme le dit justement Quantique, le stress t'a eue.
    Le stress post-pn fait long feu, à quoi s'ajoutent la fatigue, l'usure.
    (je m'interroge aussi sur l'intérêt d'un sujet comme J.Brel ?)

    Quoiqu'il en soit attendons la fin de l'histoire..

  • Il est étrange de voir la façon dont les choses se déroulent... je ne me pose pas autant de question que toi sur la vie mais je reste surprise. Un jour la chance est là (tu tires le sujet que tu as révisé), quelques jours plus tard elle ne l'est plus... C'est effectivement ce qu'on appelle la vie. Mais faut-il essayer de comprendre ? je n'en suis pas sure... Ce qui est sur c'est qu'il faut se relever, assumer et recommencer. Si cela est arrivé à cet oral là, c'est peut être que la chance sera la pour le prochain, non ?
    Ne baisse pas les bras.
    Je t'embrasse.

  • Tu n'as pas à avoir honte : tu as fait ton possible.. Que tu sois déçue, je comprends.. Je prends toujours les choses en me disant qu'à partir du moment où je fais de mon mieux, l'Univers a sa raison de me donner ceci ou de ne me pas me donner cela.. Si j'avais réussi à rester dans mon boulot à Bordeaux, ben je serais restée dans cette ville.. mais pour quel avenir ? Je serai ptêt plus heureuse en Bretagne finalement.. Gros bisous

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