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Un mardi

Mardi 8 octobre 2013

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Je suis très préoccupée depuis plusieurs jours, du coup je n'ai pas eu le temps de réfléchir à ce que j'allais dire au psy.

Je suis en pleine rédaction de mon mémoire. Dans le même temps je suis en train de candidater en région parisienne. J'ai 5 entretiens cette semaine, je sais que nous sommes environ 10 de mes camarades à postuler sur les mêmes emplois. Que le meilleur gagne. Je stresse à l'idée de ne pas être reçue, car certains de mes camarades sont de bons concurrents. Je ne sais pas dans quelle ville je vais me retrouver car je crains que le temps de trajet quotidien ne soit vraiment très long et ne m'épuise à la longue. Je dois aussi m'organiser pour faire les courses pour les enfants qui vont rester seuls, en plus il y a un problème avec le frigo, etc. Des amis à moi habitant sur le campus vont les surveiller. J-Phi les emmènera au self le soir et PhR, Clo et d'autres mamans seront disponibles si besoin. PN viendra prendre les enfants pour les emmener chez leur papi le week-end sauf l'Aînée qui a une fête d'anniversaire. Bref, beaucoup de choses à gérer. Pour ne pas changer.

J'ai toujours du mal à me lever le matin. Ma vie n'a aucun sens. Je vais, épreuves sur épreuves. Je ressens comme une impatience. Une impatience de changement. Parfois je vais sur Internet, comme si un site pouvait me montrer mon avenir.

Chez le psy, ce matin, je suis revenue rapidement sur la capacité à se mentir pour se protéger et ne pas souffrir. Celle de nier les souffrances et affirmer que l'on va bien. J'ai aussi évoqué à nouveau la carapace qui se fissure pour laisser apparaître la vraie Moi. J'ai relaté que j'avais appelé ma mère la veille, lui racontant que j'allais venir à Paris mais sans avoir le temps de la voir vu mon marathon de RDV d'embauche. Voyant ma vie difficile, elle me dit qu'elle va prier pour moi et qu'elle le faisait souvent. J'étais très émue en rapportant cela, les larmes sont arrivées.

Je me suis demandé tout haut quelle serait la relation idéale entre une fille et sa mère, si tant est qu'il y en ait une. Quelle serait une bonne relation d'amour maternel et filial ? On n'est pas obligé d'être aimé par sa mère ni de l'aimer en retour ? Puis j'ai repensé à la magnifique relation d'amour parfait et sans condition que j'avais pour les Jumeaux. Un amour réciproque. Et que ce devait sûrement être ça une relation d'amour.

J'ai parlé de ce que je vivais avec l'Aînée, son arrogance, ses mots toujours trop hauts et blessants. Mon attitude qui se referme face à elle, à ne plus ressentir d'amour pour elle depuis des années. Je me suis rendue compte que je reproduisais exactement ce que vivais avec ma propre mère. Certainement. Moi adolescente, elle a pu me voir comme je vois ma fille aujourd'hui. J'ai peur qu'à cause de moi, plus tard ma fille souffre comme moi. Mais je fais un travail pour me "réparer". Alors cela ira sûrement mieux avec elle.

Moi : "J'ai l'impression de me couper de ma fille"

Le psy : "Pouvez-vous revenir là-dessus ?"

J'explique qu'au-delà de nos différends, ma fille m'exaspère car elle se comporte comme PN. En effet, elle n'écoute aucune de mes consignes, qui parfois sont importantes et d 'autres fois sans intérêt. Par exemple, je ne veux pas qu'elle laisse le fer à lisser branché suspendu à côté d'une serviette par crainte d'un risque d'incendie. Je trouve parfois le fer allumé ainsi. Ou alors, je lui demande de tirer la chasse d'eau après utilisation, elle ne le fait jamais. Elle cherche par tous les moyens à ne pas faire ses corvées quotidiennes (mettre le couvert ou laver la table) alors que ses frangins le font toujours et parfois plus encore. 

En fait, elle se comporte exactement comme PN. Quand je demandais à PN de ne pas mettre les poêles Tafel dans la machine à laver car cela abîme le revêtement anti-adhésif, PN s'emploie à y déposer toutes mes poêles neuves. De sorte qu'elles sont foutues. Je lui demande de ne pas y mettre les couteaux pointes vers le haut de peur que les enfants ne se blessent en cas de chute à proximité, PN ne m'a jamais écoutée. Je me suis toujours demandée s'il était têtu - et pour quelle raison ?- ou si c'était intentionnel. Une autre fois j'avais reçu mon nouveau téléphone portable avec un film de protection, je voulais le garder jusqu'à ce qu'il s'enlève tout seul. Le téléphone passe de main en main (nous prenions l'apéro avec le couple IR et le couple Pa et Ca, en 2009, et j'ignorais qu'il allait se jouer une comédie de boulevard avec ces 4 là !!!), et arrivé à PN, celui-ci s'en saisit et arrache le film. Evidemment devant les amis, je ne peux rien dire sans passer pour une folle hystérique.

Au moment où j'explique pourquoi je ne ressens pas d'amour pour mon Aînée - on pourrait dire aussi "pourquoi je la rejette" ou encore "pourquoi je ne l'aime pas", je ressens comme un grand apaisement dans ma poitrine, une grande fraîcheur. C'est une chose très difficile à dire et à entendre. Mais c'est l'horrible vérité. Une horreur que je me permets de verbaliser, donc de me soulager.s

Déclarer cela à propos de sa propre fille n'est pas anodin. C'est MAL. C'est mal de ne pas aimer sa fille. Ce n'est pas moral. Ce n'est pas acceptable. Ce n'est pas audible. Mais c'est ce que je ressens. J'ai dit la vérité. Et j'ai l'impression qu'il s'est passé quelquechose. J'espère que sachant cela, les relations avec ma fille vont évoluer et s'améliorer.

Bon, je vais au dodo, car à partir de demain, j'ai 3 journées de 5 entretiens. Le soir je dormirai chez moi en RP, j'ai annulé une soirée avec Nad (contre-temps) et je devrais voir Inge (ce n'est pas sûr car elle voudrait sortir avec moi à Paris mais j'ai 3 entretiens le lendemain). Mais le vendredi soir, je dîne avec mes anciens chefs. Je risque d'être crevée ou survoltée. Car les entretiens durent 1 à 2 heures avec des directeurs d'hôpital, des DRH, etc sans compter les transports en communs pour rejoindre l'établissement suivant à l'autre bout de Paris ! Et pour l'un d'eux, je ferai de la marche à pied car non véhiculée et pas accessible en bus.

 

Commentaires

  • Bon courage pour tous ces entretiens !

  • Merci Van,

    Hélas, ces entretiens ont lieu à Paris. :-(

  • Bon courage !
    On risque de devenir voisines !
    Plus sérieusement, ta note me parle car mon aîné ressemble de plus en plus à son père... Y compris l'anecdote des toilettes...
    Je n'en suis pas au même point que toi (il faut dire qu'il n'est pas encore un ado), j'éprouve toujours de l'amour pour lui, mais je ne peux pas cautionner ce qu'il devient...
    Des bisous

  • Les relations avec ma fille sont un vrai problème, je ne sais pas comment gérer cela. J'espère que tu t'en sortiras mieux avec ton fils que moi.

  • salut
    ta note me touche beaucoup et je vais t'expliquer pourquoi. J'ai deux filles beaucoup plus âgée que tes enfants, et j'ai toujours eu l'impression de ne pas aimer mon ainée "correctement"... j'ai beaucoup tranvailler cela avec la psy et j'ai compris d'ou venait ce sentiment. Je ne te dirais rien à ce sujet car je crois que cela est à vivre réeelement...
    En revanche, ce que tu décris : le ton de ta fille ou sa non obéissance me font plus penser à l'adolescence qu'à autre chose... Cela me fait réellement penser à ma fille ainée et j'ai mal vécu son adolescence par rapport à celle de ma cadette... J'ai malheureusement entrepris ma thérapie trop tard et malheureusement je n'ai compris les choses que récemment... Je crois que tu t'es tellement blindée que tu penses ne plus aimée ta fille mais en fait, c'est comme pour ta mère, tu l'aimes. Tu ne supportes pas son attitude d'adolescente car cela te fait penser à PN mais c'est PN qui se comportait comme un adolescent...
    Voila. J'espère que je suis claire dans ce que je dis...
    Actuellement je suis en froid avec mes deux filles.

  • Oui Patou,

    Tu es très claire. Et déculpabilisante. Mes relations avec ma fille sont un problème qui me préoccupe. J'en ai parlé au psy. Il me conseille de lui parler du divorce, de son père, du déménagement... Avec la parole, les choses se dénoueront elles-mêmes. J'ai essayé, mais ce n'est pas évident. Je recommencerai.
    Merci.
    Bises

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