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  • Rattrapages - Acceptation

    Mercredi 5 février 2014

    cone.jpgCela va faire bientôt 6 ans que je tiens ce blog. Depuis la prise de conscience de la perversion de mon mari, le coup de tonnerre sur la tête, les mains courantes au commissariat, la décision de partir, sa cruauté décuplée, les démarches du divorce, etc.

    Je regarde ce soir un film et un débat sur les violences conjugales, et je suis assez bouleversée. Pleins de souvenirs remontent à la surface. Aujourd'hui, je suis seule avec mes enfants, j'ai un travail. Je trime beaucoup. Je supporte tout toute seule. Mais ça va. je pense que je vais bien.

    Retour sur les questions existentielles

    J'étais très mal à la fin de l'année 2013, je ne trouvais plus aucun sens à ma vie. J'étais aidée depuis 6 mois par un psy formidable. Mais je ne me voyais pas avancer. Dans ma tête, c'était Hiroshima. Mais de fait, j'allais avancer dans ma vie puisque, la formation étant finie, je devais rentrer, puis prendre mes fonctions et m'investir dans mon nouveau poste. D'ailleurs, c'est dans cette direction que le psy m'avait dirigée. A l'époque je n'en voyais pas trop l'utilité, puis finalement il avait tout à fait raison. J'en parlerai plus tard.

    Et puis un jour, une de mes camarades, Maria, qui avait l'habitude de nous tirer les cartes, me dit une chose que je refusais alors d'entendre. Quelquechose comme une trop forte idéalisation de la vie, comme la recherche d'une utopie, d'un monde qui n'existait pas. Elle me conseillait de découvrir la vie avec les yeux d'une adolescente, des yeux neufs et candides qui découvrent. De là seulement viendrait mon salut. Moi, j'avais trouvé cela très léger. J'avais balayé ces mots d'un revers de manche. Mais l'esprit demeure fort, et avait quand même enregistré ces phrases.

    Puis, d'une manière tout à fait étrange et presque subite - en quelques jours seulement, je me suis mise à aller mieux. C'est-à-dire que je n'étais plus en questionnements et en souffrance psychique. J'étais apaisée, calmée et surtout résignée. J'ai accepté tout ce que je vivais. Le bon comme le mauvais, le pétillant comme le douloureux. J'accueillais tout. Comme cela venait. Puisque cela devait en être ainsi, alors je suivrais ce chemin. J'acceptais même cette fadeur, cette froideur et cette dureté dans mon coeur. Je m'en foutais de ressentir cela. C'était. Je ne me posais plus de question. J'ai accepté. 

    J'ai continué à vivre ma vie en étant vide à l'intérieur. Mais c'était indolore, insensible, incolore. Les moments les plus difficiles, je les vivais comme cela : mon retour catastrophique en voiture à Paris (8 heures pour faire Rennes-Paris), le fait de quitter ma vie à Rennes, ma prise de poste sans aucun stress (je suis désormais responsable des ressources humaines), la gestion de cas professionnels hyper difficiles.

    Encore aujourd'hui, plus d'un mois après, je suis forte comme un roc. Je suis exactement comme je j'espérais être. J'en parlais à mon psy (lol), je ne voulais plus être une forme creuse et fracassée, je voulais être une pyramide ronde. Je me voyais sous cette forme, avec une base généreuse et hyper-stable. J'avais une image en tête : moi en cône jaune flottant dans l'espace avec plein de débris autour en apesanteur, un peu comme le djingle des Guignols.

    Le psy : "Oui. Vous disiez qu'il fallait être en ruine pour pouvoir se reconstruire. C'est cela, non ?

    Moi : Oui. Vous avez raison. Je n'y avais même pas pensé."

    C'est comme cela que je me sens aujourd'hui, je suis une masse qui trône tel un sphinx. Calme et serein dans le tumulte. Si vous connaissiez ma vie actuelle et si vous saviez tout ce que je supporte ! Je crois qu'une personne lambda aurait craqué et jeté l'éponge.

     Autres acceptations

    Je suis en train d'essayer d'accepter que je n'ai pas eu en 2012 le concours de direction, alors que j'avais tous les points requis mais que j'avais lourdement raté l'oral. Je tente également d'accepter de n'avoir pas obtenu ce poste à 10 minutes de chez moi alors que la directrice était très intéressée par mon profil et voulait m'embaucher sur le champ et que le poste me convenait parfaitement, mais c'était compliqué car le poste ne figurait pas dans la liste nationale. Pour alléger ma déception, je me dis que c'était peut-être un mal pour un bien et que j'aurais peut-être rencontré de plus grandes difficultés encore à ces postes ?...

    Enfin , j'ai fini par accepter l"idée de ne pas avoir d'amoureux. Moi qui espérais rencontrer en 2013 un gentil Rennais et rester vivre en Bretagne, et bien je n'ai rencontré cette année personne. pourtant, j'avais fait de très nombreuses sorties, hélas inabouties. J'étais très en manque de bras chaleureux. j'avais froid, c'était difficile à vivre. Et puis, tout comme j'avais soudainement été apaisée, subitement je me suis suffi à moi-même. J'ai accepté l'idée d'être seule.

    En effet, je doute beaucoup de ma capacité à plaire. Et je doute également de ma capacité à aimer quelqu'un et à lui faire confiance. Une amie de l'école, Freddy, ma demandé si je n'avais pas fait ce choix justement pour me conforter - ou me réconforter - de n'avoir pas su trouver quelqu'un. C'est effectivement une réflexion intéressante.

     

     

     

     

     

  • Film

    "C'est pas de l'amour"

     

    4682806-1.jpgUn film sur la violence conjugale, mentale et physique.

    Ce soir sur France 2 à 20h45

    Synopsis : Laetitia vient de déménager avec son compagnon Marc et leur bébé Théo. Un soir, elle croit entendre sa voisine Hélène pleurer. Très vite, la jeune mère au foyer comprend que sa nouvelle amie se fait harceler mentalement et physiquement par Nicolas, un médecin. Mais la femme refuse d’accepter sa condition de victime, couvrant à chaque fois son mari. Devant ce déni, Laetitia fera tout pour lui venir en aide.

  • Même pas un sandwich

    Dimanche 2 février 2014.

    Je n'ai plus le temps d'écrire. Et du coup, j'en ai perdu l'habitude aussi. Alors je commence par une anecdote, et cela va bien revenir !

    Ce week-end, les enfants sont avec moi mais PN prend Jumeau car il l'emmène au Parc des Princes voir un match de foot, ils en sont férus tous les deux. Ce vendredi soir, je sors ; je pars directement du bureau pour retrouver mes camarades et copains de promo de Rennes et qui sont en poste à Paris. C'est la 2ème fois que l'on se retrouve pour boire un verre et dîner ensemble. 

    Les filles sont à la maison, je leur commande une pizza. Je n'ai pas téléphoné à Jumeau pour lui dire de faire un sandwich, en pensant que son père lui payerait bien un casse-croûte. Après ma soirée, j'arrive à la maison vers minuit. Quand Jumeau rentre, vers minuit vingt, il a faim. Je crois que c'est une petite fringale nocturne, mais il m'explique que PN et lui sont partis à 17h et que son père ne lui a rien acheté à manger. Motif : il n'avait pas de monnaie.

    Mon sang ne fait qu'un tour. Jumeau se fait un jambon beurre. J'ai envie d'envoyer un SMS à PN : "Tu n'a pas donné de nourriture à Jumeau, il est rentré affamé. Je souhaite que cela ne se reproduise pas." Mais je n'ai pas l'habitude de réagir à chaud. J'attendrai le lendemain matin.

    Le lendemain, en fait, je n'en fais rien, et je classe l'affaire.