Un dimanche en famille
Le dimanche 19/02/12
J'ai dormi dans ma chambre au fond du garage. Elle m'a semblé étrangère, avec son odeur particulière, comme si j'arrivais dans une chambre d'hôtel. Le clic-clac a toujours un aussi bon maintien, je n'ai pas mal au dos, j'y dors mieux que dans mon lit au campus.
Tout est en place
Il semble que rien n'a bougé dans la chambre. Je rejoins le reste de la maison. PN (mon mari appelé pervers narcissique) n'est pas là, il doit être à son jogging. Je balaie du regard le garage, puis la cuisine, le bureau et enfin le salon. Il ne manque rien. Je dirais même que le désordre habituel y règne. Avant mon départ pour Rennes, je n'ai plus pris la peine de faire le ménage, je n'en avais de toutes façons pas le temps. Le linge plié des enfants qui était resté sur un tabouret dans le salon n'as pas bougé. A l'étage, Jumeau avait cassé en décembre dernier l'ampoule de sa chambre et avait balayé en repoussant les déchets dans un coin du couloir, et bien le tas de saletés avec les brisures d'ampoule est toujours là deux mois après ! J'ai seulement remarqué que PN avait lessivé le sol de la cuisine avant mon arrivée.
Madame M. la voisine
Je prends mon petit déjeuner puis sors faire laver ma voiture et y mettre de l'essence. En partant, la voiture d'une de mes voisines s'arrête à mon niveau. Madame M., une soixantaine d'années, descend sa vitre et demande de mes nouvelles. Elle était passée à la maison la veille de mon départ en décembre, alors que j'étais en pleins cartons. Elle avait pris en pleine figure la nouvelle de mon départ et de notre divorce. Donc, je lui ai raconté notre installation en province, l'école des enfants, mes cours etc. Soudain, PN surgit derrière la voiture en tenue de jogging, tout essouflé. Je crois qu'il a lancé un bonjour, puis il est passé par le portail devant l'entrée pour enlever ses chaussures pleines de boue. Ma voisine et moi entendons un cri, quelquechose comme "La vache !"
Madame M. me regarde étonnée puis me dit que lorsque PN la croise, il lui fait la tête. Moi, j'ai retrouvé là la façon d'agir propre à PN. Il ne va pas oser, devant la voisine, proférer une insulte, mais il va employer des mots qui y ressemblent. C'est comme quand il crie devant la télé : "Quelle salope !", puis, il me disait : "Je ne parlais pas de toi, mais de la journaliste." Là, la voisine et moi n'avons rien dit, mais PN aurait pu se justifier ensuite : "Je disais 'La vache' parce que j'ai bien couru et que c'était dur !". Ce n'est pas la première fois qu'il faisait ça, cela aurait pu être, "Putain" ou "Oh la saleté !" (de ses chaussures). Ce sont des insultes déguisées mais assez distinctes pour être comprise par la victime du PN.
Les courses
Je me rends à Intermarché pour laver ma voiture, et compléter l'essence, puis je vais acheter 3 ampoules, puisque la plupart sont cassées dans la maison et que depuis mon départ PN n'a pas pris la peine de les remplacer. Pour l'anecdote, PN travaille dans l'éclairage, il vend des lampes ! Il ne sait pas changer une ampoule !
A mon retour, PN est dans le salon et crie d'une voix puissante : "Lola Nom-de-Jeune-Fille !". Je vais vers lui, il me dit :
PN : "J'espère que t'as pas payé les courses avec mon argent ! Hein ? Parce ça suffit maintenant ! Tu n'y touches plus ! C'est compris !"
Je lui réponds que je n'ai pas fait de courses. En fait, j'ai payé l'essence et les ampoules avec l'argent commun.
Le repas du dimanche midi
L'après-midi, il est prévu que les enfants et moi rendions visite à ma grand-mère à l'hôpital. Le midi, je pensais manger chez ma mère avec mon frère, puis la conduire à l'hôpital; mais le programme a changé, personne ne mange chez elle, du coup je ne sais pas où manger. Pas chez moi. Pas chez ma soeur, chez qui j'avais déjà débarqué la veille et chez qui toute la famille s'est donnée RDV à 14h avant de se rendre à l'hôpital.
Il me reste une solution. Quand j'étais sur le parking d'Intermarché, j'avais encoyé un SMS à ma copine Inge qui habite à 200m de là. C'est un SMS en éclaireur pour savoir si elle était disponible ces jours-ci. Elle venait de se lever, je lui explique la situation. Elle me dit de venir manger chez elle. Son frigo est vide, je passerais à la maison prendre des pâtes, du thon et un pot de sauce. Elle met déjà de l'eau à chauffer. Il est 12h30.
Je rentre à toutes vitesses à la maison et après mon échange sur les courses avec PN, j'attrape de quoi manger, ainsi que les enfants et nous partons vite chez ma copine. Inge avait mis la table pour 5, son fils est en vacances chez ses grand-parents pour la semaine. Elle a même eu le temps de préparer une salade de fruits frais. Pendant que nous mangeons, le journal de TFI diffuse un reportage en direct de la ville de Rennes et parle du marché des Lices ! Nous éclatons de rire !
Inge fait partie des anges envoyés sur ma route. Il y en a d'autres.
Vers 14h30, nous la quittons pour nous rendre chez ma soeur.
J'y retrouve mon frère, mon autre soeur et mes 2 beaux-frères qui m'avaient accompagnée en voiture à Rennes. Retrouvailles émouvantes. Je donne quelques cadeaux. Il y a aussi mon oncle et ma tante de province. Puis nous partons voir la grand-mère, qui avait attrapé la grippe dans sa maison de retraite. Ensuite nous retournons passer laprès-midi chez ma soeur. Nous rentrons vers 19h30, PN avait déjà mangé les restes d'hier. Je cuisine et dîne avec les enfants, puis je file dans ma chambre. Un peu plus tard, une collègue/copine, Nad, m'appelle jusqu'à 23h45, j'abrège vite la conversation pour être en forme demain. Le lendemain, lundi 20/02/12, je dois être au tribunal pour le divorce. 8-)