Les enfants en otage
Vendredi 7/10/11
Je rentre à la maison après avoir appris au travail que j'étais reçue à mon concours en première place et après être allée à ma séance psy, où j'aborde à petits pas ma relation à PN (mon mari appelé Pervers Narcissique).
J'ouvre la porte, et PN est dans l'entrée. L'index pointé, il me dit aussitôt :
"Deux choses et après je te laisse tranquille. Premièrement, je ne suis pas d'accord pour que les enfants viennent avec toi à Rennes. Deuxièmement, j'ai pris RDV avec l'adjointe au proviseur pour Jumelle et avec un psy !"
Et il ajoute : "Ça suffit les conneries maintenant. Et ce n'est que le début !" (Menace)
Whaou ! Bonjour l'accueil. Et voilà, ça recommence, je pénètre en enfer dans ma propre maison. Je ne dis rien. Surtout ne pas réagir à chaud, c'est ce qu'il attend.
J'arrive avec des paquets de corn flakes dans les bras.
PN : "Encore des corn flakes ! Comme s'il n'y en avait pas assez comme ça." (Dénigrement)
Les enfants délaissent le lait depuis quelques temps, mais en consomment avec les corn falkes, c'est le seul moyen de leur faire prendre du lait et en plus ils aiment les céréales. Pourquoi les priverais-je ?
PN : "Demain matin, ils mangeront des croissants. J'en ai acheté tout à l'heure à Intermarché. Ils sont bons jusqu'à demain."
La belle affaire, je le laisse causer.
Quelques instants plus tard, PN me dit qu'il a pris RDV avec la conseillère principale d'éducation adjointe (CPE) pour Jumelle qui aurait retardé aujourd'hui toute la classe car elle n'a pas voulu / pu réciter sa poésie.
PN : "Tous les parents étaient en colère, elle a retardé toute la classe !" (Généralisation, projection ou mensonge)
Je me demande si, en 6ème, les parents viennent encore chercher leurs enfants à l'école.
PN : "Et c'est quoi, cette histoire de mettre zéro à Jumelle parce qu'elle ne participe pas à l'oral ? C'est n'importe quoi !"
Moi : "J'ai déjà eu un RDV avec la CPE adjointe et son professeur principal."
Effectivement, j'avais déjà été convoquée. Dans le cas de Jumelle, les professeurs sont tenus d'attribuer des notes d'oral. Comme elle ne parle pas, soit ils la guident vers une prise en charge médicale et psychiatrique ou psychologique, avec un enseignement à part et sans notation d'oral. Soit ils la considèrent comme une élève lambda et notent son oral, qui est inexistant, donc en lui mettant zéro.
J'avais expliqué l'environnement de violence psychologique dans lequel nous vivions et le projet de partir en Bretagne à la fin de l'année. Nous nous sommes accordés sur le fait qu'il était inutile d'engager une thérapie avec un pédo-psychiatre maintenant alors qu'elle allait être interrompue en plein milieu de travail. De toutes façons, Jumelle est bonne élève, ses notes vont entre 16 et 20/20. Une thérapie pourrait être engagée l'année prochaine.
Je ne sais pas comment PN a su pour la notation.
Mais j'embraye sur l'interdiction de PN d'emmener les enfants à Rennes, car c'est cela qui m'irrite.
Moi : "Et tu comptes les élever comment, les enfants ?
PN : Je les élèverai aussi bien que toi. (LOL, LOL et re-LOL)
Moi : Ah ? Tu les élèveras avec IR ?
PN : T'es vraiment détraquée, toi. (changement de conversation)
Moi : C'est toi, le détraqué."
Et je m'aperçois le niveau de notre conversation. C'est du théâtre de boulevard. C'est du jeu malsain et puéril.
Et en demandant le divorce, c'est exactement à ce genre de relation que je veux mettre fin.
Je suis dans ma chambre. PN arrive en m'ordonnant d'aller chercher Jumeau au foot. De toutes façons, j'avais l'intention d'y aller car je voulais passer prendre des pizzas. Je dis quand même à PN : "Pourquoi tu n'y vas pas ? Si tu veux éduquer les enfants pendant 6 mois, il faudrait peut-être commencer maintenant !" S'ensuit des noms d'oiseaux.
Je demande à PN de nous passer des tickets restaurants pour prendre la pizza.
PN répond : "Dans tes rêves !"
Moi : "Tu sors tes tickets-restos pour inviter IR, son mari et Pa à la pizzeria et au bistro d'à côté et tu refuses d'en sortir pour tes enfants ?"
PN : "T'inquiète pas, j'emmènerai les enfants au Campanile, mais sans toi." (Les tickets-restos donnent droit à 50% de réduction sur une grillade à Campanile !) (promesse)
Je rigole en mon fort intérieur. PN déclarait à qui voulait l'entendre qu'il emmènerait l'été dernier les enfants au canada, chez son cousin, ou encore l'Aînée faire du shopping dans un grand centre commercial.
Puis PN m'nforme qu'il va cuire les steaks qu'il vient d'acheter, j'insiste en disant que j'ai envie de manger des pizzas.
Je pars avec Jumelle chercher Jumeau, je récupère par la même occasion l'Aînée et sa copine venues au foot voir leurs copains. Puis nous filons chez le pizzaiolo, nous patientons car les pizzas ne sont pas prêtes. A 20h45, le sonnerie spécifique à PN retentit. PN resté seul à la maison nous demande "ce qu'on fout".
Arrivés à la maison, je vois que PN a mis la table, c''est bien la première fois. Il a même ouvert une boîte de haricots verts en conserves et posé une poêle à griller sur la plaque.
PN : "Merde ! Je t'ai dit que j'allais faire des steaks ! T'es vraiment une bourrique !" (victimisation)
Moi : "Tu n'as qu'à ranger les steaks pour demain."
PN me met les haricots verts sous le nez et me demande s'ils vont tenir le choc d'être mis au frigo pour le lendemain. (ironie)
Moi : ...
PN : Bah répond ! (ordres pressants, très spécifiques des PN)
Moi : Demande-leur.
PN : Je te pose juste une question.
Moi : Oui."
Conversation de débiles dans laquelle PN m'entraîne.
PN a ouvert une bouteille de vin, j'en ai envie. Je me sers un verre. PN le voit et me retire le verre, il met dit : "T'as pas le droit de le boire. C'est moi qui l'ai acheté."
Je le regarde faire et mime le geste d'applaudir.
PN me rend le verre en me disant "chacun son tour".
PN fait cela car je lui reproche de se baffrer dès que je pose des aliments sur la table. Si un met lui plaît, il se sert en grosses quantités, sans se demander s'il y en aura assez pour les autres.
PN mange la pizza, il s'écrie : "Beurk ! C'est quoi cette sauce sucrée ? Vous avez vraiment des goûts de chiottes !" (dénigrement)
Jumelle : "C'est de la sauce barbecue."
Aînée : "Si t'aimes pas, alors tu manges pas. C'est pas la peine de dire ça !"
Moi, j'avale ma part à toute vitesse et m'étrangle presque. Je veux quitter la table au plus vite. Je ne supporte plus de prendre les repas en compagnie de PN.
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Apparté
Au moment où j'écris cette note dans ma chambre, avec la porte ouverte sur l'extérieur, j'entends une voiture passer. Il en passe plusieurs le samedi dans mon allée privée. Je ne sais pas pourquoi, mais cette fois-ci je tourne la tête. Et qui vois-je passer ?
Une vieille voiture bleue roule au pas devant ma maison, au volant une tête rousse regarde dans ma direction. C'est IR.
Ma réaction : Ce n'est pas possible ! Qu'est-ce qu'elle vient faire là, celle-là ?
IR vient rôder devant ma maison et n'ose pas entrer. Les vendredi ou samedi dernier, PN les a passés chez IR (et son mari ?) jusqu'à la nuit. Mais pas hier soir.
Je ne ressens aucun sentiment, aucun res-sentiment.
Cela m'agace juste un peu. J'ai envie d'aller voir PN et de lui dire un truc du genre, "Y a ta copine qui te cherche". Mais je ne le fais pas. Je ne dis rien, je ne fais rien. Ca me fait repenser à ma séance psy d'hier : "complice". Je vois des choses se dérouler et je ferme ma gueule.
J'en ai marre.
Mais j'ai pas envie d'entrer dans leur relation malsaine.
Commentaires
Bonjour Lola
Tout d'abord Félicitations pour votre examen ! Il n'est jamais aisé de passer un concours alors sortir major dans de telles conditions de vie, je vous tire mon chapeau ^_^.
C'est extrêmement important pour votre estime, d'avoir foi en vos capacités. Et comment faire mieux qu'en ayant des résultats aussi excellents. Encore une fois, Bravo !
Quant à votre PN... Même si je sais ce que c'est, malgré le fait d'avoir eu la chance de ne pas être marié ni d'avoir d'enfants avec lui, vous avez énormément de courage. Notamment face à ces derniers comportements, qui rien que de les lire, me donnent envie de lui taper dessus !!! Je suis de tout coeur avec vous et vous souhaite d'être libérée au plus vite de ce malade. Prenez soin de vous =)
Au plaisir ^_^
Merci adi pour votre message !
Effectivement la "super" réussite à ce concours est comme un pied de nez à PN et aux conditions que je vis actuellement. Au summum de la violence, j'ai réussi à tenir bon mentalement. PN m'a cassée. Je me reconstruis malgré PN et je reconstruis ma vie malgré PN.
Il continue de me proférer des menaces concernant les enfants, la maison et l'argent. Mais j'essaie de garder confiance.
J'espère que de votre côté, votre nouvelle vie vous apporte enfin du bonheur, à profiter avec votre petite fille et votre compagnon.
Bien à vous
Lola,
Oui je te félicite de ta réussite. Je suis heureuse de voir que ton mari n'a pas réussi à éteindre ta vivacité d'esprit et ton amour de la vie si présents dans tes commentaires. Bravo!
Je voudrais te poser 3 questions qui me préoccupent:
-Quand ton p.n. a t-il commencé à devenir ouvertement méchant?
-Qu'est ce qui a fait que tu as commencé à ouvrir les yeux et à te dégager de cette relation?
- Peux tu préciser ce que représente cette porte entrouverte qui lui a permis d'entrer?
Merci beaucoup. Réponds moi quand tu as le temps car je sais que tu as bien des choses à gérer.
Bonsoir Elisa,
Tes mots sont justes. J'aime profondément la vie. J'aime la nature, j'aime les gens. J'aime aider mon prochain. J'aime apprendre. Je m'intéresse à beaucoup de choses. Je lis, je peins, je couds, je bricole, je jardine, je cuisine. Je ne m'ennuie jamais. J'étais comme ça avant de rencontrer PN. Actuellement, j'ai trop de combats à mener pour pouvoir continuer tout cela. Mon jardin est à l'abandon, je fais des plats pas terribles, mes pinceaux me manquent terriblement surtout. Mais j'espère bien survivre à PN et réaliser de belles choses et rencontrer de belles personnes.
Les 3 questions que tu poses me sont fondamentales. J'y ai beaucoup pensé dernièrement. Je fais souvent des "flashbacks" pour essayer de comprendre mon histoire. J'ai tellement de choses que je voudrais déposer, car après je pourrai m'envoler ailleurs. Je te réponds bientôt.
Bien amicalement
Hello Lola, petit coucou du Morbihan, loin de chez moi. J'ai quitté le soleil pour les nuages. Enfin se promener n'est pas le but.
Chapeau bas pour ton concours madame Major. Ca va les chevilles ?
Vraiment content pour toi. Adi a tout dit (ci-dessus) et je partage à 100 %.
Stéphane.
Au Pyrénéen égaré en Bretagne,
Les chevilles ? Ca va, je peux encore rentrer dans mes bottes. ;-)
Je suis vraiment contente, mais parfois j'ai l'impression de ne pas me rendre compte de ma performance. J'ai encore du mal à y croire. Comment ai-je fait pour arriver à ce niveau du podium ? Comment ai-je fait pour dépasser les 649 autres candidats ?
Peut être que ceux qui sont dans la merde ont davantage envie de s'en sortir que ceux qui sont dans la douceur de vivre ? Je ne sais pas.
Bises
Re:chevilles
Faut pas chercher midi à quatorze heures : tu as la place que tu mérites, et pi c'est tout.
Bises
OK, coach ! J'arrête la prise de tête.
Bon, vais retourner faire quelques longueurs, moi !
Bonjour Lola,
Je me joins aux autres pour les félicitations !!!
Bises
S
Merci S !
J'espère que tu vas bien. Bises