J-20
Jeudi 8/12/11
Le jeudi matin, au petit-déjeuner, comme a son habitude, PN ne donne pas d'information claire, il laisse passer des mini-infos. Il parle tout seul : "Chouette ! Je vais prendre le train à 16h".
Je fais le repprochement avec sa conversation la veille auparavant avec l'Aînée, où ils parlaient du Stollenkuchen. J'y reviendrai, à ce Stollenkuchen. C'est un gâteau allemand que l'on mange particulièrement à Noël.
Je me rapelle que PN avait un séminaire de plusieurs jours en décembre au siège de sa société en Allemagne. Je lui demande ses dates. Il refuse de me répondre.
PN : Ca ne te regarde pas !
En fait, je veux savoir combien de jours je vais être tranquille, sans lui. Je veux connaître le temps où je pourrai savourer le fait dêtre moi-même, sans une présence oppressante.
Moi : C'est pour pouvoir m'organiser avec les enfants.
PN : Que je sois là ou pas, ça ne change rien. Jumeau ira tout seul au foot samedi.
Moi : Si tu ne veux pas communiquer tes dates, je vais téléphoner à ta boîte.
PN : T'as qu'à faire comme si j'étais pas là !"
PN fait de la rétention d'information ! Je sais bien que rien ne va plus entre nous mais il habite encore ici. Ca m'agace.
Dans la journée, je reçois un SMS de PN :
"Merci pour mes vêtements mouillés et en boule sur le congélateur. Qd je sors le linge, j'ai au moins la décence de ne pas trier. Cet acte, comme d'autres résume parfaitement ta petite personne. C'est méprisable."
La veille, j'avais étendu le linge, mais en attrapant les vêtements de PN, rien que le fait de les toucher me dégoûtait. Je n'ai pas eu la force de les étendre et je les ai posés, étendus, sur le congélateur. Ils n'étaient aucunement en boule. PN aurait pu passer des jours sans le voir, mais il préparait sa valise pour l'Allemagne et devait avoir besoin de chemises.
Nous échangeons par SMS des amabilités.
Moi : "Veux-tu qu'on parle des insultes que tu me dis constamment, voire que tu me hurles, telles que connasse, poufiasse, machin de pisse à la riae, etc ? Il va falloir arrêter tout ça, tu ne crois pas ?"
PN (je recopie le SMS tel quel) : "Constamment ?? Plus c'est gros, plkus tu crois que ça va passer.. Sois aussi un pe lucide sur ton propre comportement vis vis des gens en général. Insultes que tu n'as jamais proférées évidemment. Toi petite sainte franche du collier. Arretes de prendre les gens pour des cons, ce sera un bon début. Tu es vraiment un petit personnage paranoïaque et sans grd intérêt, je crois que de + en plus de gens s'en rendront compte tout naturellement.."
Moi : "L'avis des gens m'importe peu, contrairement à toi. Au fait, il faut ke je me renseigne sur ton emloi du temps pour l'organisation."
PN : "Je sais simplement ce que amitie veut dire sans etre interresse."
PN : "Sinon n't occupes pas de moi"
Je suis au bureau, il est 13h. Ses paroles m'énervent, il est toujours persuadé d'être une victime. Il ne parviendra jamais à la raison. Le fait d'écrire un si long SMS sur son Blackberry avec ses gros doigts suppose qu'il devait être bien énervé. Rien ne va changer, ça me gave.
Lorsque je vais déjeuner, une collègue m'arrête dans les couloirs et me prend à part. Elle me tend un liasse de cartes à gratter ! C'est Ally, la femme de ménage avec Coline sa collègue. Elles se sont associées pour me donner ce cadeau pour me remercier de ma gentillesse et me souhaiter un bon départ pour Rennes. Je suis émue aux larmes, je les serre très fort contre moi.
Depuis plusieurs années, dès qu'elles franchissent ma porte pour faire le ménage, je fais une pause et prends de leurs nouvelles, de la petite dernière de l'une, du rôti de dinde de l'autre, s'il était bon, si elle peut me donner la recette, etc. J'avais longuement discuté avec Ally de son échec à un concours et lui donnais des conseils quand elle s'est représentée. Dernièrement, je lui avais donné un sachet de fraises Tagada pour la féliciter de son admissibilité.
La bassesse et la méchanceté de PN qui me dégoûtaient de la vie, étaient suivies la minute d'après de la gentillesse de mes collègues : cela me redonnait espoir et confiance en la vie !
J'avais laissé tomber le fait de téléphoner à sa boîte, mais le soir, l'Aînée me rappelle qu'elle commence son stage de 3ème d'une semaine dès lundi prochain. Cela veut dire que si PN est encore à son séminaire, il ne pourra pas conduire l'Aînée à son entreprise à Paris ! L'Aînée va être dans la mouise. Mais je me dis ensuite qu'un séminaire ne durait pas aussi longtemps. Je laisse tomber.
Les profs
Le soir, les profs de 3è organisent une rencontre parents-professeurs dans les classes, chaque famille attend dans le couloir pour discuter avec chaque prof dans sa salle de classe. L'Aïnée a envie de commencer par les matières où elle obtient de bonnes notes ! Finaude la fille ! Elle veut aller dans la classe de SVT, dont la prof est mon amie Ca. Nous passons devant la salle de cours et apercevons IR et une copine discuter avec Ca. dans sa classe. Décidément, je tombe tout le temps sur elle ! La veille-même, il y avait foule devant le collège, comme il pleuvait fort, tous les parents disponibles venaient chercher leurs enfants en voiture. J'étais bloquée à un feu rouge juste à côté de IR qui était garée ! Grr !
Lorsque IR et sa copine sortent de la classe, je lui tourne le dos de 3/4 car je discute avec une amie, celle qui avait fait la brocante samedi dernier avec moi. Je vois IR me regarder furtivement et tourner les talons. Je ne peux pas la piffrer. L'Aînée et moi entrons dans la salle de cours. Ca. m'explique que IR n'a rien compris et s'est trompée de jour car sa fille est en 6ème et pour eux, c'est lundi prochain.
Nous discutons avec Ca. en qualité de prof et aussi d'amie. Ca. félicite l'Aînée pour ses résultats et son attitude dans sa matière. Nous parlons du départ dans un nouveau collège. Puis nous nous donnons RDV pour un dîner entre filles avec les autres copines avant que je parte.
Nous allons à la rencontre de la prof d'anglais qui me dit que ma fille est l'élément moteur de sa classe, et aussi sa prof de maths qui lui conseille de bien apprendre par coeur ses leçons et lui promet de lui organiser un goûter pour son départ. On ne rencontrera pas les profs des autres matières où l'Aînée péche, hé hé ! Bien joué, la fille. On est crevées, il est déjà 20h passées.
Dans les couloirs à la recherche des profs des autres matières, je rencontre pleins d'amies ou de connaissances. Je leur annonce mon départ ainsi que mon divorce.
Ollie
L'une de mes connaissance, Ollie en a les larmes aux yeux. Je sais que ce n'est pas par rapport à moi, mais que cela fait écho à sa propre histoire. Elle en est très émue. Je la retrouve plus tard à l'extérieur du collège avec une amie à elle. Elle est encore en larmes, me dit qu'elle est contente pour moi. Au cours de la conversation, je lui demande si les mots "harcèlement moral" lui parlent, elle hoche la tête. Ollie a très peu confiance en elle, cela fait des années que je la soupçonne de subir la même choses que moi, mais je n'ai jamais osé lui en parler, les gens ne font voir finalement que des façades, ouvrir les portes est trop impudique, trop douloureux. J'ai discuté quelques fois avec son mari et j'ai vite vu en filigrane sa façon d'être. Je vais passer chez Ollie avant mon départ et lui offrirai un livre de ma bibliothèque : "Femmes sous emprises, les ressorts dans la violence dans le couple", de Marie-France HIRIGOYEN. J'aimerais lui offrir "Le Harcèlement moral", mais je crains de ne pas pourvoir le commander à temps. Nous discutons quasiment une demi-heure dans le froid (l'Aînée écoute la conversation et raconte même une anedocte relative à sa rupture d'avec son petit copain qui était méchant et intrusif avec elle), nous renontrons à la maison à 20h30.
Nous dînons assez tard et après le repas, les enfants se précipitent avec moi dans le salon. Nous étalons les jeux à gratter sur la table basse. Ca piaille dans tous les sens : "Maman, je veux gratter ! S'te plaît, s'te plaît ! Encore une autre à gratter ! Et si on gagne 20.000 €, tu arrêtes de travailler, on n'aura pas besoin d'aller à Rennes ? On pourra acheter tout ce qu'on veut ? J'peux en gratter une autre ?" Sur la dizaine de cartes, notre gain total était de 4 €. Nous avons passé une bonne soirée.
Commentaires
Ahhh, si c'étaient vraiment des minutes ! Mais bon, 20 jours, qu'est-ce dans une vie ...
Comme tu dis !
Après avoir tenu des années, 20 jours, je les tiens sans problème !
Mais pourquoi ai-je tenu si longtemps ? va falloir répondre à cette question chez le psy !
Belle journée
Tu voulais peut-être apparaître dans le guiness book ? ;)
Non, c'est vrai que c'est incroyable tout ce temps passé ces conditions !
Va falloir que j'y réfléchisse un peu ce soir car je vois le psy demain pour en parler !
Là encore, tu es en train de devenir une balise pour ton amie Ollie, le témoignage que "c'est possible de s'en sortir", et tu as peut-être tracé une voie pour elle.
Il ne serait pas surprenant qu'elle te (re ?)demande comment tu as vécu la situation et comment tu a réagis...
Quand je n'ai pas le temps de commander un bouquin pour l'offrir, j'offre le mien, et il arrive à temps.
J'ai remarqué qu'il prenait d'ailleurs au passage une valeur sentimentale accrue... Et ça me laisse le temps de le re-commander... pour moi.
L'intervention de l'aînée semble dire "Je comprends et je suis solidaire". Qu'en pense-tu ?
Quant au 4 euros, ça fait une (ou deux ?) menthes à l'eau pour quatre, au premier café rencontré à Rennes. ;oDDD
Je ne souhaite pas offrir à Ollie le livre Le Harcèlement Moral car il est rempli d'annotations personnelles. En revanche, je lui offrirai Femmes sou Emprise de ma bibliothèque !
J'espère que l'Aînée saisit bien ce qui se joue dans mon couple et d'autres aussi.
Je comprends.
Rein ne t'empêche de lui en donner le titre en même temps que "Femmes sous emprise". Ca peut donner une valeur symbolique au fait, pour elle, d'aller acheter ce livre: "Je viens de faire le premier pas"...
Les enfants ont des antennes bien plus sensibles que les nôtres, et on peut leur faire confiance. Ce qui n'assure pas qu'ils ne risquent pas d'être momentanément abusés...
Bon décompte !
;o)