J-6
Jeudi 22/12/11 J-6
Mardi 20/12/11, j'ai fait mon pot de départ au boulot. J'avais passé la veille à faire 4 tartes aux pommes et un gâteau à la noix de coco. Le matin, je me suis arrêtée à 2 boulangeries où j'avais commandé des viennoiseries. Avec l'aide de ma soeur et de nos enfants, nous avons dressé dans une grande salle à manger toutes ces douceurs (dont les gâteaux au chocolat de ma soeur et d'une collègue), les litres de jus de fruits, le café, le thé, les 10 kg de clémentines. Après les discours de mes 2 chefs, c'était à mon tour. J'ai pleuré lamentablement. C'était manifestement le résultat des attaques précédentes de PN, la fatigue, le stress, le manque de sommeil, etc. J'ai remercié tous mes collègues présents pour leurs qualités professionnelles et humaines. Ils m'ont offert un GPS (pour aller à Rennes ! et non à Strasbourg ou ailleurs !) et une imprimante wi-fi hypra compacte pour mon petit logement de 30 m2.
L'après-midi, je n'avais envie que d'une chose : DORMIR !
Le mercredi 21/12/11, virée avec ma mère pour divers RDV administratifs, shopping de Noël pour faire plaisir à ma môman et courses de produits asiatiques à apporter à Rennes (on ne se refait pas !).
En début d'après-midi, je suis sur Faicebouq avec Yuku, le frère de PN qui habite à Rennes. Je lui demande d'aller chercher les clefs de mon logement.
Ensuite, je me suis effondrée dans la canapé pendant une heure. Puis J'ai conduit Jumeau à une fête d'anniversaire à 16h, j'avais quelque réticence à y aller, la maman de la petite étant une amie de IR, je ne souhaitais pas l'y rencontrer. La maman m'a demandé de confirmer si je quittais bien la région car les enfants en parlaient. Une autre connaissance, Béa, était présente. Je leur ai aussi parlé du divorce, en précisant que PN fréquentait qui il voulait, tout en regardant la copine de IR.
Cette dernière a bien voulu que je laisse Jumelle a sa fête le temps d'aller à un RDV (le psy) à 17h30. Le soir je rentre à la maison, devant laquelle je trouve ma copine IG (ma copine lumineuse), la maman de L. la meilleure amie de l'Aînée. Elles m'attendaient car l'Aînée avait oublié ses clefs. Nous discutons un peu devant la maison, sa fille lui avait rapporté à elle et son mari, les insultes de PN à mon propos durant le week-end. IG me demande comment je fais pour tenir dans ces conditions. Je ne sais pas mais je tiens? Je ne sais pas pourquoi je suis restée aussi longtemps.
Puis, j'ai le temps de préparer à manger avant de filer à mon dîner entre filles. En effet, j'avais retrouvé aux dernières portes ouvertes du collège ma copine Inge, qui m'a manifesté un grand intérêt et ce qui m'avait un peu surprise. C'était la maîtresse de maternelle des jumeaux, nous nous sommes toujours bien entendues mais juste vues de loin. Comme elle est seule avec son fils, je l'avais invitée à manger il y plus d'un an à la maison, pour ma journée portes ouvertes de brocante, il y avait ma famille, IR et son mari, et Inge nous avait rejoints.
PN rentre vers 19h15. Je ne prête aucune attention à PN. Dans la cuisine, il m'apostrophe : "Hé, Lola !" Je me retourne vers lui. Il se met le majeur dans la bouche, l'humecte entre ses lèvres - qu'il a épaisses, et me tend son majeur d'un geste violent et injurieux.
La vision de cette scène est profondément déplorable.
Moi : "Très intéressant !"
PN : "C'est tout ce que tu mérites !"
PN : " Petite personne ! Petit personnage ! Petite frappe ! Crapule ! Ton attitude est déplorable. Pitoyable ! Espèce de malade !"
Moi : "Tu es en train de parler de toi ?"
PN : "Ha ha ha ! Petit personnage ! c'est toi la malade mentale ! Tu es toujours sûre de toi, tu crois que tu as toujours raison ! Et que les autres ont tort. En fait, ton cerveau est binaire. C'est binaire là-dedans ! (PN montre son cerveau.)
Moi : "C'est bien, tu reprends les mots que j'utilise."
PN : "Ah oui, c'est ça. Tu es un petit perosnnage et tu te crois plus intelligente que les autres ! Quand je pense que tu faisais dans ta culotte devant la flic au commissariat ! Tu fermlais ta gueule, t'as pas tenu plus de 10 minutes ! Ha ha ha !"
Peu après, PN me voit avec mes bottes. Il me lance :"Ha ha ha, c'est le grand jeu ! Qu'elle se casse et le plus vite sera le mieux ! Oust !"
Effectivement, je finis de préparer le repas, embrasse les enfants et file chez ma copine Inge. Elle avait été mon modèle sur quelques unes de mes peintures. Elle m'a préparé un repas de pré-Noël : du foie gras avec du pain grillé, des langoustines et des crevettes avec une bonne mayonnaise, un curry de volaille très parfumé, le tout arrosé de Pouilly Fumé, un bail que je n'en avais pas bu ! Puis assiette de fromages et les gâteaux que j'avais apportés (des spécialités divines de mon pâtissier et dont j'ai oublié les noms très poétiques !). Nous parlons des hommes, des nos vies cassées, de nos projets d'avenir. Inge me raconte notammlent comment l'un de ses anciens compagnons l'avait rabaissée devant leurs amis. Puis nous évoquons nos difficultés à élever des adolescents. Elle tente de me mettre enconfiance pour la conduite à Rennes, me montre le trajet sur Google map. Je la quitte à 3 heures du matin. Inge promet de venir me voir à Rennes.
Jeudi 22/12/11
Le matin, je fais les cartons pour Rennes et les cartons à planquer chez ma soeur, contenant les albums photos, mes sacs à main, mon matériel de peinture à l'huile-pastels-dessin-aquarelle et aussi ma machine à coudre. Ce sera toujours ça que PN ne pourra pas mettre à la poubelle.
En fin de journée, j'emmène les jumeaux faire du shopping et en particulier payer à Jumeaux ses baskets de marque devant lesquelles il bave depuis un mois. Entre-temps, Yuku me téléphone pour m'avertir qu'il est en possession des clefs de mon futur chez-moi, il l'a visité et trouve que c'est un epu "raide" pour nous 4. Je lui dis que je n'ai pas le choix et lui demande de ne surtout pas donner son appréciation à PN ouà son père. En rentrant je passe déposer les cartons chez ma soeur et discuter avec mon beau-frère des modaliytés du trajet.
En portant l'un des cartons sur mon épaule (car il était très lourd), je me suis dit que j'allais encore souffrir du dos les prochains jours. Je me suis surtout rendue compte de la bêtise et de la tristesse de la situation !!!
Dans la galerie marchande, les gens sont en train de se demander s'ils vont faire de la dinde ou du rôti à Noël, s'ils vont offrir à leur époux une cravate ou un parfum et moi, je porte des cartons sur mes épaules afin que mon mari ne jette pas mes affaires personnelles. Quelle tristesse !!! Quand je vais chez ma souer, souvent elle cuisine. Moi aussi, je cuisinais. Mais à la maison, j'ai depuis longtemps totalement désinvesti mon intérieur. Je ne cuisine plus. On va manger des hamburger, on va au resturant chinois, etc. On grignote à la maison. Et parfois, je vois à la télé ou sur des blogs des réalisations en tricot ou en couture, des bricolages en tous genres, des peintures, du jardinage, etc. J'ai tellement envie de faire tout cela, j'ai tellement envie d'une routine paisible et confortable, d'un train-train ronronnant.
Au lieu de cela de passe mon temps libre au commissariat, chez l'avocat, chez les conseillers-relais, je fais des photocopies de mes documents à protéger, des attestations certifiant de ma bonne santé mentale ou de ma normalité, de ma non-dépression, je contacte les écoles à Rennes pour mes enfants. Je suis toute seule à m'agiter, à penser à tout. Et puis je vais sauter dans le grand vide. Tout cela apporte un stress considérable et consomme une certaine dose d'énergie.
Mon avenir est totalement flou. En cas de réussite des concours, j'en ai jusqu'en 2015 à bosser come une malade. Ca me fait peur. J'ai peur de ne pas pouvoir tout assumer.
Mais d'un autre côté, je sais bien que m'éloigner de PN doit être ma priorité. Quoiqu'il en coûte ! Que le futur ne peut pas être pire que ce que j'ai connu jusqu'à présent. Que je DOIS garder confiance. Dans 6 jours, je vais basculer dans l'inconnu. Je vais faire un saut dans le grand vide. C'est stressant.
Cela me fait penser à l'allégorie de la caverne de Platon :
" Dans une demeure souterraine, en forme de caverne, des hommes sont enchaînés. Ne nous ressemblent-ils pas ? Ils n'ont jamais vu directement la lumière du jour, dont ils ne connaissent que le faible rayonnement qui parvient à pénétrer jusqu'à eux. Des choses et d'eux-mêmes, ils ne connaissent que les ombres projetées sur les murs de leur caverne par un feu allumé derrière eux. Des sons, ils ne connaissent que les échos.Que l'un d'entre eux soit libéré de force de ses chaînes et soit accompagné vers la sortie, il sera d'abord cruellement ébloui par une lumière qu'il n'a pas l'habitude de supporter. Il souffrira de tous les changements. Il résistera et ne parviendra pas à percevoir ce que l'on veut lui montrer. Alors, Ne voudra-t-il pas revenir à sa situation antérieure ? S'il persiste, il s'accoutumera. Il pourra voir le monde dans sa réalité. Prenant conscience de sa condition antérieure, ce n'est qu'en se faisant violence qu'il retournera auprès de ses semblables. Mais ceux-ci, incapables d'imaginer ce qui lui est arrivé, le recevront très mal et refuseront de le croire : ne le tueront-ils pas ?"
Apparté
Je suis arrivée jeudi vers 20h à la maison, PN n'était toujours pas rentré. Comme souvent, j'espère qu'il s'est pris un camion ou un platane sur la route. Je sais que ce n'est pas bien de penser cela, mais je n'y peux rien, je ne peux pas m'en empêcher ! 21h, toujours personne, il avait dit qu'il irait en clientèle en Normandie je crois. En fait, il est rentré à minuit. nous étions tous encore debouts. L'Aînée lui demande où il était.
PN : "Qu'est-ce que ça peut te faire ? C'est pas tes oignons."
Le lendemain PN raconte qu'il était en centre-ville (chez son avocate ? Puis il serait allé dîner chez IR ?). J'espère qu'il ne monte pas un dossier contre moi comme il m'en menace ! Il a raconté aussi qu'il avait croisé plein de monde en ville.
Commentaires
Non, tu n'as pas pleuré "lamentablement". Tes larmes n'étaient pas lamentables. Comme tu le dis, elles exprimaient probablement plus que simplement l'émotion du départ.
Dis donc, je ne savais pas qu'on fabriquait des GPS limités à des endroits précis ! Rennes en l'occurrence. Ils sont moins chers ? ;o)
Tu vois comme le temps passe vite ? Tu en as même passé J-9 et J-7. Tu fais tellement de choses. J'envie ton énergie. (pas ta situation, en revanche)
Où seras-tu à Noël ?
J'ai utilisé le mot "lamentable", car j'avais envie de rester digne en m'adressant à mes collègues. Mais j'ai aussi appris à ne pas être trop exigeante envers moi-même. J'essaie de suivre les fameux 4 accords toltèques, que ma parole soit impeccable (aussi envers moi-même, ie ne pas ne dénigrer - PN est là pour ça, LOL) et faire de mon mieux.
Oui, c'est un GPS spécial ! :-)
Je fais beaucoup de choses, par la force des choses justement, mais j'aimerais pouvoir glander et regarder les nuages passer !
Je passerai le 24 au soir à la maison et le 25 chez ma soeur avec le reste de ma famille. Bonnes fêtes à toi et aux tiens !
Je voulais t'envoyer un message personnel mais je ne sais pas me fabriquer un URL!!!
Je voudrais donc te souhaiter un peu en avance un Noël aussi paisible que possible avec tes enfants, ta famille?
Je sais que tu me croiras quand je te dis que je pense souvent à toi ( je ne suis pas la seule) et que je ressens une forme d'attachement fait de compassion et sans doute aussi des similitudes que je vois entre ta personnalité et celle de ma fille.
Vous êtes des douées, des solaires et ça les p.n. en ont peur..
Bien amicalement.
Bonsoir Elisa,
Je ne pense pas que tu sois obligée d'inscrire un URL (???) Sinon, tu peux m'envoyer un message privé sur lola.hautetfort@gmail.com.
Je suis sensible à tes (vos) messages. Je souhaite que ta fille n'aille pas aussi loin que moi dans la relation à son PN ! Je ne sais pas comment elle pourrait, si elle le souhaite, en sortir sans dégâts. Car il faudrait qu'elle soit elle-même consciente de l'emprise, s'il y a, pour vouloir rompre. Ensuite si son objet lui échappe, PN risquerait de tout faire pour la garder ... quitte à enlever son masque et devenir violent ...
Ce sera un Noël très spécial pour vous tous. Je vous le souhaite le meilleur possible, malgré les conditions particulières.
Merci quantique,
Je crois que ce Noël sera doux et chaleureux comme les Noël passés, sauf que ma mère sera triste que je parte parce qu'elle compatis à ma situation.
Par contre j'étais en train de penser il y a quelques minutes, que ce week-end allait être mon dernier week-end sous emprise de PN (du moins je l'espère). Il pourra boire de tout son saoûl et m'insulter comme il le voudra, ce sera le dernier. Le prochain sera le dernier de l'année 2011, ensuite je passerai à 2012, avec un peu plus d'espoir.