J+12 - PN, le retour
Nous sommes Lundi 9 janvier 2012
J+12 ou quelquechose comme ça.
Ma chef m'avait envoyé un message hier soir me demandant si PN (mon mari appelé Pervers Narcissique) me laissait tranquille ou s'il avait cherché à me contacter. Je n'avais pas eu le temps de lui répondre ni de réfléchir véritablement à ma situation actuelle.
J'écris au fil de mes pensées.
Cela fait exactement 12 jours que je ne suis plus au contact de PN. Ni physique ni téléphonique. Aurais-je dû ressentir un bien fou ? Une délivrance ? Une joie libératrice ? Un sentiment de triomphe ? Les bienfaits d'une rupture ? Le soulagement de la fin d'un calvaire ? L'espérance d'une nouvelle vie ?
Je n'ai rien ressenti de tout cela.
Cela fait 12 jours que je ne suis plus sous le joug de PN. j'écris cela à la manière dont les médias décomptent les jours de captivité de leurs collègues journalistes. Comment ces derniers se sont ils comportés quand ils ont été libérés ? Il faudrait que je recherche les témoignages de JP Kaufmann, Burgot, Aubenas ou récemment Ghesquière et Taponier. Qu'ont-ils ressenti ? Moi, rien. J'étais coincée entre mes cours, le quotidien et les crises de l'Aînée. Je n'ai pas eu le temps de penser.
Je ne ressens rien de positif ou de joyeux. Je n'ai pas sauté de joie. Le Jour J, le 28/12/11, je m'étais juste dit : "Ca y est ! Je l'ai fait ! I did it ! I achieved !" Depuis, je suis hagarde. Je ressens même une certaine mélancolie. Est-ce plutôt la peur de la nouveauté ? De la solitude dans cette nouvelle ville / vie où je n'ai encore aucun repère ?
Est-ce que mon corps et mon cerveau ont besoin de temps pour se déshabituer de PN ? Une chose est sûre, c'est que je n'ai plus mal aux cervicales le soir, lorsque je rentre à la maison car je ne m'attends plus à ce que PN me saute dessus et m'agresse.
Je prends les choses comme elles viennent. J'attends que mon état s'améliore et que mon coeur sourie à nouveau. J'ai appris la patience. En attendant, je vis ma vis. Je me lève, je m'occupe des enfants, je vais à mes cours, le soir je m'occupe des enfants, des repas, de l'appartement, des devoirs des enfants, je subis l'Aînée qui me reproche tout. Je n'ai même pas le temps ni l'envie de faire mes propres devoirs. Je me couche et j'attends le lendemain. Je n'ai pas d'envie, pas de projets. Moi, qui auparavant - avant ma prise de conscience de vivre avec un pervers narcissique - me réveillais avec le désir de faire quinze mille choses dans la journée.
Le coup de fil de PN
Vers 20h, alors que nous étions attablés, PN a téléphoné à l'Aînée pour lui proposer un stage d'observation sur une chaîne de TV, là où travaille son frère L. le journaliste-reporter. L'Aînée parle avec douceur à son père tandis qu'elle ne fait qu'aboyer avec moi ! Cela me rend terriblement triste, je le lui dis. Elle me répond : "C'est parce que je ne vis pas avec lui, alors je n'ai pas de raison de me disputer avec lui."
Moi : "C'est injuste. il récolte le meilleur de toi et moi je n'ai que les cris et les insolences."
Je la regarde et j'ai envie de pleurer. Je me retiens de lui dire de rester là-bas quand elle et ses frère et soeur le rejoindront pour le week-end.
Vers 21h, PN rappelle l'Aînée sur son portable, il veut me parler. Je crois que c'est au sujet de l'organisation du retour des enfants ce vendredi car ils prendront le TGV tout seuls, PN devant les récupérer à l'arrivée.
Mais PN ne me parle pas de cela. Il me dit qu'il a découvert que je payais des achats au Super U à Rennes avec la carte bancaire du compte-joint et qu'il fallait que j'arrête.
PN : "Je découvre que tu as pris une 2ème carte bancaire du compte-joint sans m'en parler. T'as dépensé 200€ depuis que t'es à Rennes ! Il va falloir être raisonnable ! Tu ne verses rien sur ce compte. Je t'informe que je vais le fermer !"
Je ne sais pas si la somme est exacte ; mais nous n'avions quasiment rien à notre arrivée à Rennes, j'ai fait des courses alimentaires de première nécessité sans extras. J'ai aussi utilisé ma propre carte bancaire pour le péage, l'essence, la nourriture, nos sorties-plaisir.
Moi, calme et indifférente : "Oui j'ai fait des courses pour les enfants et moi. Tu ne veux plus les nourrir ? Et bien ferme-le ton compte ! Tu te fais 4000€ par mois, cela fait 8000€ en 2 mois (deux mois avant la conciliation ou non-conciliation de divorce - je ne sais pas comment ça s'appelle), la maison est payée, tu n'as aucun frais. Moi j'ai le loyer et la bouffe pour 4. Fais comme tu veux. J'en aviserai les avocats et le juge, c'est tout."
Puis le ton monte, PN se met à hurler dans le combiné.
PN : "On va tout mettre carte sur table, tu vas jouer franc-jeu à partir de maintenant. Tu as un problème avec l'argent. Je sais bien que t'as fait bac A2, que tu sais pas compter mais, là tu sais très bien ce que tu fais. Tu veux m'entuber. Je ne vais pas me laisser entuber comme ça, etc. Tu peux en référer à un juge, à l'avocat, au pape ou à Bouddha ou dans les montagnes du Tibet, je n'en ai rien à foutre. Et les enfants ne mourront pas de faim."
Le discours de folie habituel reprend. Ca me gave, je lui raccroche au nez. Il rappelle sur le portable de l'Aînée, je lui dis de ne pas décrocher. Il rappelle sur mon portable, je ne réponds pas. Il laisse deux messages vocaux et un SMS. Il me demande de le "rappeler demain pour mettre carte sur table et parler avant que les choses sérieuses ne commencent." Je ne vais sûrement pas éclater mon forfait pour lui parler !
PN doit prendre sur lui car dans ses messages, le ton et la voix sont à peine contrôlés et retenus, on sent bien la pression mais son vocabulaire est impeccable et il tente d'y mettre une certaine logique. Il écrit quand même noir sur blanc qu'il va fermer le compte-joint (donc qui porte mon nom !). Il dit au passage que je vis dans un 3 m2. Il me souhaite même "bonne formation."
Je le lui répondrai pas. Demain je téléphonerai à mon avocate pour l'informer.
Dans la chambre à côté, les enfants chahutent. Je leur dis d'arrêter et de se coucher, avec une grande lassitude dans la voix et dans le coeur. Pas de peur. Plus de peur mais une réelle lassitude. Je suis loin de PN, mais il se débat encore pour quelques centaines d'euros. C'est pitoyable.
Je dis aux enfants, que le week-end prochain, PN risque de leur poser des questions sur nos conditions de vie et qu'il devaient faire attention à ce qu'il allaient dire, car PN allait utiliser chaque mot pour se retourner contre moi, et qu'il risquait de vouloir nous séparer en démontrant qu'ils ne vivent pas dans de bonnes conditions, qu'ils ne fréquentent pas de bons collèges. Mais je le leur dis sans les obliger à rester avec moi, même si cela me fend le coeur.
Je ne relis pas mes cours pour demain, mais je préfère écrire cette note. J'ai quelques larmes qui me viennent. Quand en aurais-je enfin fini avec PN ?
Commentaires
Bien sûr, tant que vous ne serez pas divorcés et surtout du fait que vous avez des enfants ensemble, tu ne seras pas totalement débarrassée de ton PN. Pour le moment, tu es dans une phase de transition. Tu as tellement de choses nouvelles à gérer, + tes enfants. C'est énorme. Ça me paraît normal que tu ne ressentes pas de libération dans l'immédiat. Le risque que tes enfants risquent de demander à retourner avec leur père doit te torturer aussi. Mais ils vont se faire des copains à Rennes, ils vont s'habituer et ça ira mieux. Je trouve d'ailleurs que la réponse de ton aînée est pleine de bon sens : "C'est parce que je ne vis pas avec lui, alors je n'ai pas de raison de me disputer avec lui." Une ado rebelle et exigeante, c'est fatiguant, j'en sais quelque chose. Déjà, tu n'as plus peur quand tu rentres chez toi. C'est énorme. Tu as toutes les raisons d'être fière d'avoir réussi à partir. Je crois aussi que tu vas devoir te désintoxiquer progressivement de ton mari. Personnellement, je rêvais encore de mon ex mari 10 ans après m'être séparée de lui. Et ce n'était pas un PN ! Il ne m'a rien fait subir d'atroce. Est-ce que tu as encore l'occasion ou de courage de méditer ? Ça devrait t'aider, même s'il n'y a pas de baguette magique.
Bon courage !
Effectivement cela ne se fera pas du jour au lendemain et je me rends compte que je reste imprégnée des "mauvais traitements que j'ai reçus" durant tout ce temps.
Je n'aurais jamais imaginé me retrouver dans cet état après l'avoir enfin quitté.
Bises
Bonjour Lola,
Tu dis que tu ne ressens pas d'enthousiasme pour l'instant. Pour ma part, j'ai fait deux expériences de nouvelle vie à des centaines de km de chez moi, et bien que ne devant m'occuper que de moi, trouver mon rythme et mes repères me prenait déjà pas mal d'énergie, en tout cas dans les premières semaines.
Tu dis que tu n'as pas d'envie de projet, mais je crois que ce que tu es en train de vivre en est déjà un grand, de projet, qui est en train de se réaliser !
Comme tu l'as dit, patience, et avance un peu chaque jour... Et comme le suggérait un autre commentaire, un pro pourrait peut-être t'apporter un soutien appréciable, si tu en as la possibilité, pour toi et/ou pour gérer les tensions. Ce n'est peut-être ni ton souhait ni utile, mais peux-tu enregistrer les conversations "litigieuses" sur ton téléphone portable?
J'espère que ce week-end, en attendant le retour de tes enfants, tu pourras prendre un moment pour toi. Et comme dirait une marque célèbre : parce que tu le vaux bien !
Colis express de pensées positives !!
S
Merci S, je vais aller chercher ton colis ;-)
J'ai entendu dire qu'un des premiers gros facteurs de stress était le déménagement.
Pour ce qui concerne le soutien psy, je ne peux hélas poursuivre, par manque de temps.
Bises
Immense lassitude, sentiment d'abandon... Et l'Ainée qui exprime où et comme elle le peut son rejet d'une situation qui la fait souffrir...
Et puis on découvre que là où tu pensais pouvoir respirer librement, la liberté ne t'a pas assaillie. Peut-être sommes-nous en train de découvrir qu'en fait, elle se construit. Et je crois que là où, tout de suite, tu ne te vois pas de projets tellement tu as le nez au raz des paquerettes, il y en a trois. Le professionnel, et entremèlés, celui de tes rapports à PN d'une part, et l'aînée d'autre part.
Fais gaffe quand même, je me demande si tu ne serais pas en train d'approcher de la déprime. La tension est retombée, et en effet, "il n'y a plus qu'à" gérer le quotidien...
Plus de tension (vois ta nuque et tes épaules), plus d'énergie. Ne te laisse pas sombrer, tu vas devoir gérer ta reprise d'énergie.
Le comte joint. Je crois qu'il ne peut le fermer seul, il doit avoir besoin de ton accord. En revanche, il doit pouvoir le vider. A vérifier, te renseigner sur tes droits et peut-être mettre à l'abri sur un compte perso la part qui te revient. Avec main courante et copie à l'avocate, bien sûr.
A partir d'ici, prudence ! Je ne parle, au conditionnel, que de ce que m'inspire la situation, sans aucune compétence, et je ne dis en aucun cas que ma parole soit vérité.
Hors donc, et puisque à chaque fois ça te démonte, j'aviserais PN que je refuse désormais toute conversation téléphonique. Par écrit, en ces termes ( à adapter) : "PN, dans la mesure où tu ne peux pas me parler sans être agressif, irrespectueux et méprisant, je refuse de te parler au téléphone. Je ne prendrai désormais en considération que les mèls écrit dans des termes corrects". Avec main courante et copie à l'avocate.
S'il appelle les enfants et leur demande à te parler, il ne saurait être question de faire d'eux vos intermédiaires. Prendre le téléphone, lui rappeler qu'il doit écrire et raccrocher.
Quand à l'Aînée, peut-être faudrait-il qu'elle te voie pleurer pour comprendre combien tu es lasse. Il se peut qu'à cet âge, les enfants prêtent aux adulte une résistance qui dépasse la réalité.
J'ai bien une idée de ce que mon caractère de cochon serait tenté de faire à ta place, mais ça n'est pas politiquement correct...
Recharger les batteries, se chouchouter, ne pas oublier de méditer, s'aimer, Soi...
Même fatiguée, dans ta démarche tu es belle...
Prends bien soin de toi...
Sourire et empathie...
:o))
Comme tu le dis, finalement rien n'arrive sur un plateau. Tout se construit chaque jour, pierre après pierre. Et un jour, on se retourne et on voit l'édifice ou l'abri que l'on a bâti.
Bises
Ich bin da.
Je suis avec toi... par la pensée.
Je cherche mes mots.
Tout a été dit par Quantique et S. et très bien dit grâce à leur vécu.
Le reste ne serait que blabla et grande théorie... ou flatterie.
Tu sais ce que l'on pense de toi.
Stéphane avec des bises.
Merci Stéphane,
C'est bien et tellement important de savoir que l'on n'est pas seul.
Bises
Coucou Lola,
C'est normal tout ça. Vous êtes tous fatigués par les derniers changements, qui sont quand même énormes !
Pour le compte-joint, rien à foutre ! Il est à ton nom également, et tu dois t'occuper des trois enfants, tu peux t'y servir comme bon te semble. Pour le fermer, PN a besoin de ta signature.
Je suis d'accord avec Candide. Ne lui parle plus au téléphone. Ça t'évitera du stress inutile.
Et pour les enfants, même si ce n'est pas facile, je crois qu'il te faut un peu de lâcher-prise, un peu de recul sur la situation. Tu ne peux pas tout porter seule, tout contrôler.
Profite de ce week-end où ils seront chez leur père pour te retrouver et te reposer.
Des gros bisous,
J'ai regardé il y a deux jours le solde du compte, PN n'a pas (encore) mis en application sa menace.
Ce week-end, je me retrouve, je me repose.
Gros bisous
Stéphaniiiee, surveille ton vocabulaireeeu !
Tu t'adresses à une dame bien, qui sera peut-être à la direction de l'hôpital où tu iras un jour faire soigner ton appendicite, et tu lui diras: "Bonjour Madame la Directrice, bien sûr Madame la directrice, Merci Madame la Directrice, je suis à vos pieds Madame...."
Un peu de dignité, que diable !
Comment ça, je déc.... ?
;oDDD
Tous les commentaires précédents sont très pertinents, alors je viens juste te faire de gros bisous et te dire que je pense fort à toi..
Bisous
Merci de ton passage, gros bisous à toi aussi !
Bonjour Lola!
Pareil pour moi. Je suis d'accord avec tout ce qui a été dit, et je dirais tout pareil. C'est tellement normal qu'il prenne toujours autant de place dans ta tête et dans ta vie.... J'en suis au même point, presque, car ça fait trois mois que j'ai enfin quitté la maison de fous dans laquelle j'ai dû cohabiter pendant plusieurs mois avant de pouvoir organiser ma 'fuite', tu as le mot juste.
Comble du malheur, deux semaines après, il est venu habiter à 10m de chez moi.... Je ne suis pas au bout de mes peines.
Il a dit, entre autres, que j'étais pas gentille de ne pas lui faire visiter mon appart, et que moi j'aurai le droit de venir boire un café chez lui. Je lui ai dit qu'il n'allait pas mettre un seul orteil dans mon espace, et que du café j'en ai chez moi, merci.
Tout comme toi, j'ai appris à raccrocher au nez. Dès qu'il dit qqch de déplacé qui n'a pas rapport avec les enfants, je lui dis, par-dessus ses mots: je n'ai pas à entendre cela, je raccroche, au revoir. Tu vois, je reste quand même polie...
En tous cas, je veux te dire BRAVO LOLA!!!! ça va te prendre encore qqs temps avant de pouvoir respirer à pleine capacité, mais ça va arriver, tu es sur le bon chemin pour que ça finisse par arriver..... quand? on ne saurait le dire... mais c'est certain que ça va arriver. Ayons la foi.
Gros câlins du Québec jusqu'à la Bretagne que je connais très bien (mon papa était Breton!).
Amthyste
Bonsoir Amthyste,
Je suis contente d'avoir des nouvelles positives de ta part ! Et que tu sois enfin partie ! Même si c'est pénible que ton PN t'ait suivie, mais apparemment tu sais comment lui répondre et ne pas lui laisser le moindre espace pour te manipuler à nouveau.
J'essaie de garder ma patience et j'attends que dans quelques temps, quand je relirai mon blog (ce que je ne fais pas en fait, car cela me fait trop de mal) tout ceci ne sera qu'un lointain souvenir.
Gros câlins bretons en retour
En plus de toutes les fonctions que tu as (mère de famille, étudiante, répétitrice, cuisinière,etc..) tu es en plus bloggeuse! Ce blog c'est du bon travail.Vois le chemin parcouru depuis que tu as commencé. Tu n'as pas seulement consigné les faits et gestes de p.n., mais tu as pu prendre vraiment conscience de tes souffrances, cheminer et informer ceux qui s'intéressent de près ou de loin au problème. Tu as aussi réussi à fédérer autour de toi un réseau qui te porte beaucoup d'attention. Un jour le blog s'arrêtera car la question sera épuisée.
Nous savons que tu vas être seule ce week-end. Cela ne t'est pas arrivé depuis longtemps. Profite en pour dormir, t'oxygéner, respirer à fond. Une bonne hygiène de vie ça aide pour gérer la décompensation qui suit un très grand stress.
Bien amicalement.
Bonjour Elisa,
CHEMINER. C'est exactement ça. J'ai l'impression d'être tombée dans une grotte profonde et de seulement commencer à me relever, j'ai des courbatures (des vraies, physiques), je suis encore à quatre pattes, tâtonnant contre les parois rugueuses, entrevoyant juste un filet de lumière...
Je n'ai pas encore fait de note sur ce premier week-end seul, mais il a été vraiment très dur.
Bien à toi
Ce n'est pas en 15 j que l'on se sent libre, et ce n'est pas en 15 j que l'on se remet d'un camp de concentration. Il faut déjà se sentir en sécurité chez soi et retrouver gout à la vie. Les enfants ont vécu des années dans cet enfer, ce sont des adolescents, ils ne vont certainement pas en sortir indemne.
D'autre part, il va falloir se préparer aux pires crasses juridiques et des tonnes de procédures. Le plus dur va être de se dire que la violence continue malgré le départ, d'autant plus que tu as mis du temps à prendre la décision de partir. Tu vas culpabiliser et tu te sentiras bien seule de nombreuses fois. C'est un tableau pas très agréable à lire, mais il y aura du bon malgré tout.
Parce que pierre après pierre, tu vas apprendre à te sentir plus forte, tu retrouveras toute ta lucidité qui ne sera pas pourri constamment par une personne néfaste. Il faudra réapprendre à gagner la confiance des enfants et tu pourras profiter de vos moments de calme. Il faudra aussi reconquérir ton identité féminine : réapprendre à se plaire, réapprendre à s'apprécier. Et puis le gout de la vie sautera aux yeux.
Mais bon, on ne sort pas indemne d'une telle vie.
Bonjour Sham,
Ton commentaire m'a beaucoup émue, car au moment où je l'ai lu, j'avais besoin de ces paroles. Effectivement, la rémission sera longue et il va me falloir encore beaucoup de temps avant de revivre normalement. Je pensais innocemment que loin de PN, je renaîtrais. Oui, mais pas immédiatement. J'ai confiance. Cela va venir.
Bien à toi.
Regarde les champs dévastés par les guerres, les villes rasées, au bout de quelques semaines, tu vois déjà pointé l'herbe et les fleurs. La vie reprend ses droits. Sauf que l'herbe ne repousse pas de manière très régulière. Elle se place parfois à des endroits qu'on ne s'imagine pas du tout. L'autre jour, j'avais le moral en baisse. On me sort : il faut mettre autant pour s'en remettre que le temps qu'on a mis pour partir. Là, j'ai paniqué. Je me suis vue dans les années de vie commune. En fait, non, c'est le temps de préparation. Je pense que c'est assez vrai pour soi.
En attendant, tu vas être comme une maniaco dépressive avec des grands grands moments de joie et des grands grands moments de tristesse. Bien à toi