C'est pas facile
Lundi 30/04/12
Nan, c'est pas facile ce concours, cette vie entre parenthèse, cette perte de repères.
Je n'ai même pas le temps d'approfondir ma note. Je jette des idées, des impressions. Au dernier oral blanc, j'avais beau me conditionner me dire, comme le répète mon amie Inge, que je vais faire de mon mieux, mais cela ne fonctionne pas. J'ai passé les 3 derniers jours à pleurer. Je ne sais pas pourquoi. Il y a certainement quelquechose de plus profond que ça.
Le soir de l'oral, je chiale. Le lendemain, vendredi 27/04/12, nous avions, Elie et moi, RDV avec un professeur de droit pour recevoir un coaching pour l'oral, et qui était prévu depuis plus d'un mois. Elie s'est désistée, cela tombe bien. Je vais pouvoir aller au fond des choses avec cette femme qui était présidente de mon jury au 2ème grand O. Elle est professeur de droit et directrice de rel. internationales d'une faculté de droit. Je l'avais trouvée très humaine. J'ai 2 heures d'entretien avec elle. Je lui parle de mon problème de positionnement (ici on parle de posture) par rapport à la fonction de directeur et de min incapacité à apprendre. En effet, je n'ai aucune mémoire et ne parviens pas du tout à emmagasiner les connaissances. Comme je le pressentais, elle a une écoute très humaine. Elle chercher à savoir je bloque à l'oral : "Vous vous positionnez en demandeur, en écolière." C'est totalement vrai, pourtant dans mes anciens entretiens d'embauche dans le secteur privé, je me positionnais en offreur de services, compétente et motivée, et je remportais systématiquement les postes après entretien. Aujourd'hui cette "niaque" est partie. Je lui avoue aussi mon divorce et lui demande de ne pas en parler au service de la scolarité. Tel un pacte, elle me parle en retour de sa vie privée. pourquoi
"De quoi avez-vous peur ?" Je ne sais pas. J'avais lu quelques jours auparavant dans un bouquin de Jacques Salomé que derrière la peur, il se cache toujours un désir. Quel est mon désir ? Je ne sais pas. J'y pense tout d'un coup, quand les membres du jury me posaient les questions techniques, je ne pouvais répondre autre chose que "je ne sais pas." En fait je ne sais rien. A l'oral, je n'ai même pas envie d' échanger avec le jury, je n'ai aucune joie, aucune motivation à traiter le sujet? j'étais tombée sur "l'intimité en EHPAD", j'aurais pu m'en sortir pourtant. Cette femme me donne quelques astuces d'apprentissage, puis nous parlons du Viêtnam où elle se rend chaque année pour donner des cours de droit à des étudiants vietnamiens.
L'après-midi, je croise dans les couloirs Chim, une juriste de 25 ans, devant qui je m'effondre dès qu'elle m'ait demandé si j'allais bien. "Allez, Lola, on va prendre un thé ensemble." Je lui prépare un thé à la menthe dans mon studio. Chim m'avait déjà épaulée un jour où je me suis rendue au CCAS pour les documents sociaux. Elle me prend par la main et imprime pour moi le programme des concours, elle me dit de rayer chaque thème appris.
Le lendemain, samedi, je me réveille tard. la veille j'avais essayé d'avancer dans mon travail et avais veillé jusqu'à 2H du matin, mais cela ne me réussit pas, je ne sais pas me coucher après 1H du matin. Vers 11H, on frappe à ma porte, Rosy se tient devant moi. Je lui demande si ça va. C'est à son tour de s'effondrer. Je la fait rentrer et s'assoir, elle est exactement dans le même désespoir et le même état d'esprit que moi. Je la rassure et la soutient et au décours de notre conversation c'est elle qui me remotive car je suis en larmes aussi. Notre discours glisse sur la spiritualité et le sens de notre vie et de notre chemin, nous partageons la même vision des choses. Puis Rosy me dit ceci : "Ce matin, j'avais des choses à faire, je devais aller récupérer mes courses dans la voiture et emmener mes filles à tel endroit, mais une voix me dit que je devais aller voir Lola et me voilà chez toi." Effectivement, c'est la conversation avec Rosy qui m'apaise.
C'est étrange, la vie. Rosy arrive des Antilles. Nous nous disons que nous avons fait tout ce chemin-là, après des expériences de vie douloureuses et catastrophiques. Pourquoi sommes nous maintenant à Rennes à préparer un concours de direction alors que notre quotidien en était si loin ? Quel est donc le sens de ce long chemin ? Quoi qu'en soit le résultat, concours obtenu ou pas, nous nous disons que tout cela fait partie de notre route et qu'il faut l'accepter. Cette acceptation nous rend le chemin plus paisible et nous permet de prendre du recul face au concours.
L'après-midi, je sors avec les jumeaux faire des courses, le soir nous dînons d'aliments-plaisir. Les petits voulaient des lasagnes. Moi, j'ai pris une bourriche d'huîtres et un crabe. Depuis mon arrivée en Bretagne, j'ai acheté aussitôt un couteau à huîtres mais il n'a servi qu'aujourd'hui, il était temps ! L'Aînée avait passé la nuit chez une copine après négociations avec moi. Elle revient gentille et nous passons une bonne soirée entre nous. J'avais invité ma copine Véro à dîner avec nous mais elle a quelquechose de prévu, alors elle passe déguster trois huîtres en apéro.
Le dimanche, j'essaie de travailler un peu et nous sortons l'après-midi. J'avais une sortie prévue avec mes camarades d'allemand et notre prof d'allemand pour vois un film en VO, "l'amour et rien d 'autre" dans une salle indépendante. Du coup, j'ai demandé à l'Aînée d'emmener ses frère et soeur au cinéma avec ses amis. Après le film, nous prenons un verre, puis je rejoins avec Véro les enfants dans leur cinéma.
Commentaires
Courage ma belle, je pense que c'est un contre-coup.. C'est que tu as des choses à assimiler et d'autres à digérer.. une fois que tu as bien craqué en larmes, décompresse, relaxe-toi, vis l'instant présent.. Ma psy m'a filé un ptit exo à faire quand je ne mes ens pas bien.. La question finale est : "est-ce grave ?".. Gros bisous