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Les jours se suivent...

...mais ne se ressemblent pas

Jeudi 26/04/12

Après le succès d'hier, je me suis aujourd'hui vautrée à l'oral. La vie est un combat perpétuel !

Ce matin, au petit-déjeuner avec mes camarades dans la salle commune, tout le monde était sur son trente-et un, les hommes en costume-cravate et les femmes en tailleur. Nous allons passer tout au long de la journée notre troisième oral blanc, le fameux grand O, devant des jurys composés de 4 à 5 personnes, des directeurs d'hôpitaux, des juristes, des financiers, etc.

Entre le café et le jus d'orange, on m'accoste encore : "Hé, Lola ! Il paraît que tu as fait des exploits hier !" Je souris. Je devine que l'on a parlé de ma copie. Tout à l'heure encore, après les oraux, DJ, un jeune camarade qui fait de l'allemand avec moi, me confie encore : "J'ai relu mes notes d'hier. Tu rédiges les choses d'une manière tellement claire, tellement limpide. C'était vraiment nickel !" Ma binôme sur un devoir m'avait aussi envoyé un mail de félicitation. C'est une doctorante avec laquelle j'avais travaillé sur un sujet qui avait été validé dès le premier jet. Bref, encore des perles à enfiler à mon collier de souvenirs positifs.

Ce matin, je me rends à mon oral sans aucun stress. Je tire un sujet, le prépare et le présente au jury. Des élèves sont assis dans mon dos pour y assister, car nous passons chacun notre tour. Je présente un truc d'une platitude déconcertante et à la phase de "conversation", je me vautre en beauté, ne sachant répondre à aucune question technique et affirmant parfois des inepties. A un moment, lassée, je leur dis que je me demande ce que je fais là. Au débriefing et à la notation, le jury me saque. "Nous vous invitons, Madame, à repenser votre projet professionnel."

Hélas, la performance de la veille ne m'a rien apporté. Cet estime de soi regonflé n'a pas été suffisant. Je n'ai plus envie de jouer à l'étudiante. Parce que cet oral est une comédie, un jeu, une joute verbale. Ce sont les meilleurs qui s'en sortent. Jouer ne m'intéressait plus.

Je ne comprends pas. J'étais pourtant très calme et maître de mes émotions, puisque j'avais déjà craqué auparavant. En revanche, dans mon groupe, une femme était en larme au milieu de son oral. On m'a rapporté ensuite que 5 ou 6 autres personnes avaient aussi pleuré. D'autres ne sont carrément pas venus, ils ont été rappelés pour se présenter à leur oral. Certains ont demandé à parler sans la présence de leurs camarades dans leur dos. La plupart des personnes ci-dessus ont avoué qu'elles se sentaient vulnérables actuellement. DJ m'a dit s'être senti mal toute la semaine précédente et avoir eu mal au ventre.

Dans l'après-midi, Rosy me téléphone. Elle a aussi craqué après son oral et fondu en larmes devant son jury. C'est une mère seule avec ses 2 enfants qui, comme moi, fait tout pour réussir. Elle a envie de se faire du bien et d'emmener ce soir sa fille aînée au restaurant, le japonais dans lequel j'étais allée avec mes copains et une semaine après avec les enfants. Elle n'ose pas me demander de lui garder sa fille de 3 ans, mais je le devine et le lui propose.

Ce soir, j'ai 4 enfants à la maison. La petite cuisine avec moi, elle adore, elle touille une sauce. Spontanément, l'Aînée vient m'aider à faire des brochettes de poulet, c'est assez rare pour être mentionné. Puis je fais faire des dessins à la petite, nous parlons, nous faisons des câlins. Ensuite elle danse dans l'appartement avec mes enfants. Je retrouve la joie d'avant.

En fait, je suis une Mère. Ce sont des moments comme ceux-là que j'aime au dessus de tout.


Commentaires

  • Oui, tu es une mère. Mais tu n'es pas que ça. Pour moi, tu es une super woman. Même si tout ne te réussi pas à chaque coup. Tu n'es pas infaillible. Tu n'es pas un super robot. Tu es une femme, humaine et courageuse. Tes doutes mêmes te rendent attachante. Et tout ça, je ne te le dis pas pour te booster. Je le crois très sincèrement.

    Amicalement.

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