Rattrapages 2 - Retour à Paris
Le samedi 7/07/12
Au revoir la Bretagne
Beau-frère N°2 et son copain arrivent à 10h30. J'avais déjà rencontré son copain à son mariage, un jeune homme timide. Je leur sers un café et nous nous activons. Jumelle m'a beaucoup aidée à finir les derniers cartons. J'ai fini de nettoyer le réfrigérateur. Pendant que tout le monde fait les va et viens entre l'appartement et les voitures, je range ce que je peux malgré mes douleurs au dos. J'avale mes cachets. L'Aïnée passe l'aspirateur et je lessive le sol à mon rythme, ce n'est pas bon du tout pour mon dos. Vers 12h30, nous avons fini, il reste encore de la place dans la voiture de mon beau-frère, mais la veille j'avais déjà mis des affaires en consigne par crainte que tout ne rentre pas dans les voitures. Tant pis, je fais effectivement le pari de revenir dans 6 mois.
Nous déjeûnons de sandwiches et fruits dans la cuisine commune, je prends quelques photos-souvenirs. Vers 13h30, je fais l'état des lieux avec la dame de l'hôtellerie. Nous disons au revoir aux dernières personnes encore sur place. Ce matin, Jphi a pris son train à 8h, c'était l'avant-dernier Mohican avec moi de notre promo à l'école. Nous prenons la route vers 14h30. L'excitation du déménagement nous empêche d'avoir des états-d'âmes de quitter Rennes. Durant le trajet, je converse avec mon chauffeur, qui est fort sympathique. Il pleut beaucoup sur la route. Je suis concentrée, je ne dors pas.
Mon beau-frère avait pris avec lui Jumeau, sa voiture est plus puissante que la mienne alors il arrive une heure avant nous, car en plus nous avons été ralentis par un accident, puis en plus nous nous sommes perdus malgré le GPS. Alors je suggère que Jumeau aille demander à son père, dans la rue d'en face de passer ouvrir la maison, je demande à l'Aînée d'envoyer un SMS à son père mais celui-ci ne répond pas. Heureusement, car Beau-frère N°2 ne souhaite pas le rencontrer, il préfère aller voir ma soeur aînée à une poignée de km de là pour nous attendre. Entre-temps, ma copine Inge, mon ange-gardien, est en contact avec moi, elle va venir nous aider à décharger les cartons.
Quand j'arrive à 19h30 "à la maison", cela me fait tout drôle. Mais pas plus que ça. je ne ressens rien, mis à part la fatigue. Mais je sais que ce n'est pas à cause de la fatigue. J'ai remarqué que depuis la "tornade PN", je ne ressentais plus grand chose, ni joie ni peine. J'ai connu des déprimes. Mais pas des sentiments forts. Cela m'embête un peu. J'ai l'impression d'être tellement détachée de tout que rien ne me fait plus vibrer. Ce n'était pas du tout le but recherché. A un moment je souhaitais juste moins souffrir. Mas pas ne plus rien ressentir.
Quand j'arrive dans la maison, j'ai l'impression de n'être jamais partie. Je n'ai ressenti aucune tristesse à quitter Rennes (peut-être suis-je persuadée insconsciemment que j'y reviendrais dans 6 mois ?). Rennes a été une DELIVRANCE pour moi. C'est exactement là que je vois l'utilité de ce blog en témoignage de ma vie d'enfer avec PN. Quand parfois je relis ce que j'ai vécu les 10 derniers mois de 2011, je me demande comment j'ai supporté autant de violence aussi longtemps. Et je suis étonnée que le passage à Rennes ait été comme un glissement imperceptible et non pas un grand bouleversement comme je m'y attendais. Mais j'avais compris plus tard qu'il s'agissait d'une décompensation.
J'arrive dans la maison que PN a quittée la veille. Rien n'a bougé. Mis à part le réfrigérateur qu'il a emporté ainsi que la chaîne Hi-fi. Et aussi une lampe qui avait été offerte par Mdk à notre mariage, mais dont PN m'a soutenu au téléphone qu'elle lui avait été offerte à ses 35 ans. Parfois PN se persuade tellement d'une chose qu'il finit pas y croire. Cela arrive souvent. Je ne gagnerai pas contre lui à le convaincre. Je soupire à l'intérieur de moi et je le laisse dans son histoire. Je tire un trait sur la lampe. Ce n'est pas tant pour l'objet dont je me fiche mais je dois aller en acheter une autre pour m'éclairer. Ca m'embête, c'est tout.
Le sol est propre. Le bordel est resté le même que lorsque je suis partie. Le tas de vêtements pliés dans le salon est resté tel quel durant 6 mois. Il y a des trous dans les rangées de livres de la bibliothèque. Dans la cuisine, rien ne manque dans les placards. Les sachets de pâtes ouverts sont toujours là. Je me demande ce que PN a mangé durant ces 6 mois. Dans le lave-vaiselle, je trouve deux poêles Tafel. J'avais beau répéter mille fois à PN que ces poêles n'allaient pas au lave-vaisselle à cause de leur revêtement anti-adhésif. Jamais il ne m'a écoutée. Souvent je me suis demandée s'il le faisait exprès. Je n'arrive pas à compreindre comment cela s'articule dans son cerveau. En revanche, je sais bien que si une autre personne le lui dit alors il l'écouterait. C'est comme avec les enfants !
Par exemple, il y a bien 10 ans, je disais à PN de couper l'eau quand il se shampooinait afin d'économiser l'eau. Mais j'entendais l'eau couler en continu. Puis un jour il était rentré du travail en racontant une astuce que lui avait donné son assistante (une autre) pour ne pas gaspiller l'eau, et depuis, il fait attention. J'étais atterrée.
L'évier est crade et plein de gras. Sous l'évier le coin poubelle est tout simplement dégueulasse. Les deux toilettes sont marron au fond, malgré la présence de tablettes anti-tartre. PN n'a pas utilisé l'huile de coude ! En revanche, je dois reconnaître que le jardin est nettoyé, si bien nettoyé que certaines de mes plantes ont disparu. Je sais qu'il a fait appel à Pa. le copain jardinier, qui est le mari de ma copine Ca. et qui l'avait trompé avec la belle-soeur de IR (pour comprendre cet imbroglio, voir les notes de 2011 et de fin 2010 !). Dans mon ex-chambre conjugale, le placard côté PN est vidé. Les draps ont l'air propres car je ne sens pas l'odeur de PN en pénétrant dans la chambre. PN s'était laissé aller dans son hygiène, il puait.
Pendant que je rédécouvre ma maison, toute seule dans ma tête, il doit bien y avoir 10 personnes qui s'agitent partout dans toutes les pièces :
- mes enfants
- mes conducteurs
- Inge venue en renfort avec une copine sportive pour m'aider à porter les cartons
- ma soeur et son mari avec leurs enfants
Tout ce petit monde s'affaire, me demande où poser les cartons, ouvre ces derniers, me re-demande où ranger les affaires. Ma tête commence à tourbillonner. Mais je suis si heureuse de voir que la famille et les amis sont LA. Et que les gens sont formidables et que la vie peut apporter du réconfort après vous avoir malmenée.
Je dis : "Vous êtes là dans les moments les plus importants de ma vie. Merci."
Ma soeur avait apporté de quoi prendre l'apéro. Elle est formidable, elle pense à tout ! On prend des bières (sauf moi, avec mes médicaments pour le dos) avec des olives et des cubes de fromage. On remarque que tous mes tableaux sont là. PN ne s'est pas acharné dessus. J'avais mis chez ma soeur les plus belles pièces en laissant quand même au mur d'autres peintures. C'étaient des "leurres", les murs vides l'auraient alerté. Mon beau-frère m'a fait remarquer que j'avais laissé la pièce maîtresse, mais je pense que PN n'aurait pas osé s'y attaquer.
Puis, Inge et sa copine nous quittent rapidement car elles vont danser. Ensuite c'est au tour de la famille de partir. Nous nous retrouvons dans notre maison les enfants et moi. A 22 heures je dépose l'Aînée chez sa meilleure amie L. (qui était venue nous rendre visite à Rennes) car elle part en vacances avec elle pendant une semaine. Les enfants s'affairent dans leurs chambres, ils semblent contents de rentrer chez eux et de retrouver leurs affaires même s'ils regrettaient de quitter Rennes. Finalement, ils étaient rentrés régulièrement pendant les 6 mois. Ensuite je réchauffe les pizzas que ma soeur a achetées, nous mangeons dans une ambiance un peu étrange.
Le soir, je ne sais pas trop où dormir : dans ma chambre au fond du garage ? dans mon ex-chambre conjugale ? Finalement, je dormirai avec Jumelle dans son lit.
Commentaires
Ohhh, tu as trouvé un chat dans ton placard ? ;o)
"L'animal" avait déguerpi ! Un chat, c'est plus gentil ! ;-)