Campus 2
Mercredi 26/09/12
Mon Dieu, que c'est difficile, cette prépa !
Il faut le vivre pour comprendre. Mon cerveau turbine à longueur de journée. Et le soir, jusqu'à 23h, je remets ça avec mon groupe de travail, Elie, Marseillaise, Da, Cel, Faou etc. Le périmètre des connaissances à acquérir est incommensurable et les lacunes de mon savoir sont intersidérales. Il n'y a bien qu'avec les oraux de langues étrangères où je me sens à mon aise.
Je me demande parfois ce que j'ai été faire dans cette galère. Pourquoi n'ai-je pas choisi un petit métier pépère, même technique et pointu mais au moins accessible. Ou encore artisanal, mon rêve. De fait, je suis arrivée ici mais je n'ai rien fait pour. Cela s'est fait tout seul.
Partant d'agent de catégorie C au plus bas de l'échelle, je visais seulement une catégorie B, mais les opportunités ont fait que j'ai atterri à une pré-prépa de catégorie A (cadre supérieur) pour être propulsée ensuite dans une prépa de direction. Et en plus, je suis admissible à ces concours nationaux. Pour l'un, je fais partie des 50% retenus et pour l'autre, des 25% ! Alors que je n'ai pas mémorisé grand-chose de toute l'année.
Aujourd'hui, je rame à mort pour me préparer aux oraux dans un mois. Je dois montrer mes connaissances et ma détermination à occuper ces postes face à un jury de près de 10 personnes (des directeurs, des représentants des directions ministérielles et des agences de l'Etat, des professeurs de droit, etc.) alors que je n'ai aucune motivation. Le jury est réputé féroce. Je déroule déjà le film dans lequel je me vautre en beauté. Lundi, le premier soir à Rennes j'étais très très mal, au fond du trou. Le mardi encore plus. Je suis dans une méga angoisse. J'ai l'impression de ne pouvoir me raccrocher à rien. De me retrouver dans le vide total. Je ne ressens pas de tachycardie, mais je suffoque, je manque d'air.
Finalement, je me suis dit que j'allais laisser ma vie entre les mains de Dieu et le laisser me guider. Car je n'ai rien fait pour arriver ici. En regardant quelques années en arrière, depuis le début de ce blog, je vois bien qu'il y a un semblant de direction. J'arrive à la fin de cette route, qui a été semée d'embûches. Je me dis que je ne suis pas parvenue ici - l'avant-dernière étape - pour me vautrer quand même ! Ou alors, si je me vautre, c'est que ma route doit prendre un autre tournant et qu'il s'agissait jusqu'ici que d'un détour. Car, en cas d'échec, je n'aurai jamais la force de repasser ces concours l'année prochaine.
Être admissible à un concours relevait déjà du miracle. Mais à deux, alors cela veut dire quoi ? Deux miracles ? Le troisième, je l'ai raté, trop dur. Je me suis confiée à Faou, lui expliquant que j'ai réussi deux fois sans même ouvrir un cahier, ou à peine. Cela me perturbe d'autant que je sais que la moitié des candidats ont été recalés et 75% dans l'autre concours. Et que ceux de mes camarades admissibles comme moi ont travaillé d'arrache-pied, certains le repassent pour la 3ème et ultime fois. Pourtant, je ne suis pas spécialement intellectuelle. Je suis une mère de famille de trois enfants qui a essayé d'étudier au même rythme que les autres et qui en plus a divorcé et déprimé durant l'année universitaire. Je ne peux décemment pas culpabiliser d'avoir réussi ! Pourtant, cela me bouleverse.
Quand je me présenterai aux oraux, j'aurai la sensation de me jeter dans le vide. Mais je suis persuadée qu'une main me rattrapera.
Commentaires
C'est ce qu'on appelle le pas de la foi!
Je viens de gogoliser ce terme que je ne connaissais pas. C'est exactement cela !
Bises