J'ai fait dimanche 25/09/11 un rêve qui m'a tourneboulée encore tout la journée du lundi.
L'histoire est constituée d'un mélange de vécu, de réflexions ou de questionnements des jours précédents.
Je me trouve dans un lieu public. Il y a des toilettes. Je passe d'une chiotte à l'autre et je les décrasse avec une brosse. Les murs sont en béton nu, sales et dégradés, avec plein de graffitis abimés et surajoutés au long des années. Ça pue l'ammoniaque et la merde. Et moi, j'ai la tête dans les chiottes à tenter d'ôter la crasse. Je le fais sans état d'âme. Il faut que je le fasse, c'est tout.
Puis, quelque part dans la maison, PN est debout en face de moi. Il me réclame encore de l'argent. Mais je ne lui prête pas attention, je me détourne et je pars très vite car on m'appelle. C'est la Mort qui me parle. Je me retrouve dehors les pieds dans l'eau, jusqu'aux cuisses, une eau calcaire, blanche et trouble, elle est chaude, comme l'eau des bassins de Pamukkale en Turquie. La Mort est assise sur une sorte de canoé en osier tressé avec une personne devant elle. Je n'entends pas de voix mais je comprends dans ma tête ce qu'ils me disent. Le serviteur de la Mort m'informe que cette dernière me demande de faire la course avec elle.
Aussitôt je grimpe dans le canoë et je me mets à pagayer à toute vitesse. Je dois traverser une sorte de dédale, je pénètre dans un long tunnel. Je rame, je suis pressée, je ne suis pas affolée, je n'ai pas peur, mais j'ai un objectif unique en tête, gagner la course contre la Mort.
Soudain le serviteur me rattrape à pied, la Mort reste assise sur l'embarcation 10 mètres plus loin. Elle me regarde. Elle est représentée de façon assez traditionnelle, sous une grande cape, pas noire mais grise, délavée par le temps. Elle n'est pas effrayante. Le serviteur m'apprend que j'ai un trou dans mon canoë, le fond en osier est usé et laisse passer l'eau, alors la Mort me laisse une longueur d'avance.
Aussitôt, je rame encore plus vite, un coup de pagaie à droite, un coup à gauche. Je croise plein de gens, exactement comme dans le métro aux heures de pointe. Les gens marchent, moi, je rame. Je leur dis : "Pardon Monsieur ! Pardon Madame ! Laissez-moi passer ! Excusez-moi ! Je suis pressée". Les gens sont quasiment tous des Asiatiques, comme dans le métro ils ne prêtent aucunement attention à moi.
Dans le labyrinthe des couloirs de métro inondés d'eau blanchâtre, je passe devant une cérémonie viêtnamienne de funérailles. Il y a un cercueil, de l'encens et des gens qui prient, le visage grave. Certains pleurent. Je prends à droite et continue mon parcours. Une jeune femme m'apostrophe. Je connais cette femme dans la vraie vie. C'est une danseuse d'une troupe amateur viêtnamienne qui réalise chaque année un spectacle pour le Nouvel an et que j'ai toujours trouvée d'une discrète beauté. Je ne lui ai jamais adressé la parole. Elle me dit en fronçant les sourcils : "Lorsqu'il y a des funérailles, il faut se signer." Je m'exécute aussitôt, enjoins mes mains, baisse la tête et fais le signe de prière.
Ceci fait, je repends ma course. Je ne sais pas si la Mort m'a finalement rattrapée, car je me réveille. Mais je ne crois pas qu'elle ait gagné.