Absence
Mercredi 5 décembre 2013
Le temps passe si vite !!!
Absence pour cause de préparation de soutenance de mémoire.
Devant un jury composé de directeurs d'hôpital, cadre supérieur et représentant du ministère de la santé. Pfff ...
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Mercredi 5 décembre 2013
Le temps passe si vite !!!
Absence pour cause de préparation de soutenance de mémoire.
Devant un jury composé de directeurs d'hôpital, cadre supérieur et représentant du ministère de la santé. Pfff ...
Lundi 14/01/13
En 1993, Boris Cyrulnik donnait à un de ses livres le titre suivant : "Les Nourritures Affectives". Je ne sais même pas de quoi il traitait, mais j'aime beaucoup l'auteur. Le livre est dans ma bibliothèque, je l'avais emprunté à la mère de PN, fan de Cyrulnik, Naouri, Dolto et autres médecins ou sociologues. Je ne l'ai jamais rendu depuis son décès. Je viens de faire une recherche, le livre traite de l'affectivité et des troubles affectifs, en partant d'une observation comparative avec les comportements des animaux.
A Noël, j'avais fait des petits cadeaux à chacun des membres de la famille de ma soeur, elle m'a demandé ce que j'aimerais avoir comme cadeau. Immédiatement j'ai répondu : "Petit Traité de Vie Intérieure" de Frédéric Lenoir.
Les nourritures spirituelles
Quand j'ai ouvert le livre et que j'ai parcouru quelques pages, j'ai ressenti un bonheur immense. Les mots que j'égrénais étaient précisément ceux que je recherchais depuis des années dans ma quête de spiritualité. J'avais bien aimé les enseignements audio d'Eckart Tollé, mais cela était trop spécialisé. Ici, Lenoir traite de la Vie en général de manière abordable, et selon les points de vue des différents courants philosophiques ou religieux.
En quatrième de courverture, Lenoir a répondu de façon satisfaisante et en une poignée de mots à une question essentielle que je me pose depuis un certain temps :
Vivre, à quoi ça sert ?
J'ai lu le livre de Soeur Emmanuelle, dont le titre était précisément ma question : "Vivre, à quoi ça sert ?", puis du Dalaï Lama : "Le Sens de la vie". Cependant, je n'y trouvais pas ma réponse. Puis, voici l'hypothèse de Lenoir :
" Exister est un fait, vivre est un art. Tout le chemin de la vie, c'est de passer de l'ignorance à la connaissance,de la peur à l'amour."
Comment de pas être d'accord avec cette définition ? Les épreuves que j'ai traversées ces deux dernières années surtout m'ont convaincue que la vie était bel et bien le chemin. Et non le but. Et que ce chemin avait un sens malgré tout. Je ne mesure pas forcément si je passe vraiment de l'ignorance à la connaissance. A la connaissance de moi-même, c'est indiscutable. Quand au passage de la peur à l'amour, je crois à cette transformation. Encore une fois, cela résulte d'un chemin empirique, en effet, je ne fais que constater que petit à petit, une à une, les peurs que je pouvais couver s'envolent, parfois avec une aide extérieure (ma première psy), ou à travers mes lectures, ou encore d'elles-même.
Le livre de Lenoir me nourrit spirituellement à chaque page. Les mots, les idées, les références - de Marc Aurèle ou les Stoïciens à Durkheim, en passant par Bouddha ou encore Montaigne - me ravissent. Je bois chaque gorgée de savoir.
La vie intérieure
Quid de la vie intérieure ? Pour moi, elle est plus importante que la vie extérieure. Je suis arrivée à un âge et surtout à un moment de ma vie où je n'ai rien à prouver à personne. Je me fiche de ce que l'on peut penser de moi, d'avoir un réseau social ou pas. Je ne cherche pas à plaire à l'autre, à me faire aimer de lui ou elle, pour la simple raison que je m'aime suffisamment. Je suis, c'est tout. Pourtant, malgré ce changement d'attitude, je continue d'avoir des amis et des nouvelles connaissances qui semblent bien m'apprécier.
Je m'occupe de ma vie intérieure, même en période de concours, même en période de formation où je dois continuer de fournir un travail régulier. Je prends le temps de lire, je prie souvent le soir et le matin. J'accorde de l'importance à mes émotions, à mes ressentis. Dans l'acceptation de ce qui survient. Même les épreuves. Je lâche prise. Je travaille le non-attachement, la bienveillance. Je me pardonne de mes faiblesses. J'essaie de vivre le moment présent. Je ne cherche rien d'autre.
Pour l'instant, cela me convient. Je suis contente de ma vie actuelle. Je suis heureuse. Je crois.
Samedi 29/12/12
Je pense qu'il n'y a pas de hasard.
Un signe
Le jour de Noël, je déjeûnais chez ma soeur aînée avec ma mère. Comme d'habitude chez ma soeur j'ai bien mangé et surtout bien bu. Tout le monde me tanne de rester dormir, mais je n'en ai pas envie. Pourtant, je suis déjà restée coucher quelques fois, cela ne la gêne pas et moi non plus. Ce soir-là j'ai eu envie de rentrer dormir seule dans ma maison, les enfants étant en vacances avec PN chez leur grand-père.
J'arrive chez moi vers 20h30. Très vite, on sonne. C'est ma voisine, ou plutôt la locataire de ma voisine. Il m'est déjà arrivé de l'aider en lui prêtant mon téléphone car elle a des problèmes avec son mari maniaco-dépressif. Ma voisine me dit qu'elle avait frappé à ma porte vers 17h30 en vain. Je lui prête mon téléphone afin qu'elle bippe une une amie qui la rappellera sur son portable. Puis elle me dit :
"Mon mari a quitté la maison. Cela ne vous dérange pas de passer chez moi tout à l'heure ? J'ai besoin de parler."
Je lui réponds que je viens de rentrer et que j'avais certaines choses à régler et que je viendrais quand je serais prête. J'ai pris mon temps, j'ai réfléchi car je me méfie aussi. Selon elle, son mari est violent, je ne voulais pas qu'il rentre et m'aggresse ! Mais il n'y à pas de voiture devant leur maison, alors je viens la trouver. Je l'écoute longuement. C'est une femme musulmane qui semble souffrir mais qui porte de grandes valeurs, elle semble sincère. Toutefois, dans son discours, elle parle de problèmes d'argent, mais je ne rentre pas dans cet appel. Je l'aiderai comme je pourrai.
Bien sûr son histoire de violences conjugales me fait écho et me touche. Elle se prend en main, elle envisage de divorcer et de retrouver un travail. Je rentre chez moi vers 23h30 et reviens lui donner mes tubes de vitamine C et de magnésium car elle semble très fatiguée, ainsi que des tickets de bus afin qu'elle puisse aller remplir des formalités administratives. Je l'embrasse fortement et sincèrement.
Durant notre conversation, je lui ai dit qu'il n'était pas prévu que je rentre ce soir-là, elle me dit qu'il n'y a pas de hasard ! Le soir en me couchant, je fais une prière pour elle et son bébé.
Deuxième signe
Samedi, je suis à la maison avec mes enfants et ma mère. Je surfe sur Internet dans le salon sur une demi-douzaine de sites à la fois. Cela fait un certain temps que je suis sur Meetoc où je me suis fait un profil bidon et où je regarde si PN est connecté (je raconterai les circonstances bientôt). Ce samedi, le profil de PN a le petit point vert qui dit qu'il est connecté, j'hésite à cliquer dessus, de sorte qu'il voie qui a visité son profil, mais je ne l'ai jamais fait. Je suis sur le point de cliquer mais subitement, ma connexion Internet saute. A la seconde près.
Je vérifie ma connexion, puis celles des autres ordis, mais rien ne fonctionne. Je me rappelle que j'ai tardé à payer ma dernière facture, je m'attendais à un rappel ou une mise en demeure de payer ! Je réglerai le lendemain matin avec mon téléphone et ma carte bleue et la connexion ne reviendra que le lundi d'après.
Mais j'ai bien compris le signe, d'autant plus qu'en rangeant mes affaires, je tombe par deux fois sur une de mes fiches de révision sur le droit des patients - la seule qui se soit séparée des autres - et qui s'intitule : "Respect de la vie privée". On ne peut mieux dire ! Tout concourt à m'interdire d'interférer dans la nouvelle vie amoureuse de PN. C'est une bonne leçon.
Lundi 10/12/12
Les résultats du concours N°3 doivent tomber aujourd'hui. Ce matin, en m'habillant, j'avais envie d'être très classe : mon nouveau pantalon noir chic porté seulement pour les épreuves orales, un top noir en velours assez sexy, escarpins, blazer noir à bords blancs, petit collier, le tout drapé d'un grand foulard rouge... mais caché sous une blouse blanche puisque je travaille dans un hôpital. Sur la route, je m'arrête prendre des petits gâteaux et du champagne. En arrivant au bureau à 9h, je me connecte sur le site qui annoncera la liste des candidats reçus.
La matinée passe, les résultats ne sortent toujours pas. Cependant, je me sens hyper sereine, je vaque à mes occupations professionnelles qui, elles, sont assez dans l'urgence et stressantes. Je me sens d'un calme olympien alors que j'ai fait une assez mauvaise prestation au grand oral avec une perte de moyens malgré un sujet abordable sur les médicaments inutiles. C'est que mathématiquement, j'avais des chances de réussir. Les heures passent mais toujours pas de résultats. Mes chefs sont encore plus anxieux que moi, me demandent pour rire si j'ai pris des substances illicites pour planer comme ça. C'est vrai que ce non-stress est assez inattendu. Ni peur ni excitation ni joie. Juste de la paix.
Vers 16h30-17h, le site ne bouge pas, toujours pas de résultats. J'envoie un SMS à mes amis qui attendent avec moi que c'est mort pour aujourd'hui et que les organisateurs du concours diffuseront les résultats que le lendemain. Au même moment, vers 17h15, le site se bloque, signe que la liste va sortir ! Je pousse un cri devant l'ordinateur. J'avertis les copains. Pendant les 15 minutes où le site est bloqué, je finis de faire mes photocopies pour la prochaine réunion. Je demande à une de mes collègues d'ouvrir la page des résultats à mon ordinateur pour moi. Je la guide, puis penché sur l'écran, je cherche mon nom. J'aperçois en premier mon prénom, Lola. C'est éloquent parce que c'est mon prénom et pas mon nom de famille qui est encore celui de PN.
Joie. Comme les dernières fois, je lève les poings au ciel. Victoire. c'est la victoire. Je suis très contente mais je mettrais plusieurs longues heures à réaliser ma réussite. Mes collègues m'embrassent. Mon bureau est plein. Les SMS pleuvent. Nad m'appelle, puis Tal, puis JPhi. Les camarades de Rennes qui avaient réussi les autres concours étaient aussi devant leur écran pour connaître les noms des rescapés du concours N°3, ils se réjouissent de nous retrouver en janvier à Rennes. Une grosse fiesta est en vue !
Ma chef, le big boss, est partie pour une réunion à Paris. Elle éclate de joie dans un SMS. Elle a toujours cru en moi, plus que moi-même. Mon chef me dit que je suis la fierté du pôle, embauchée en catégorie C il y a exactement 5 ans, je passe en B au bout de 4 ans et en A l'année suivante. A force de pugnacité. Finalement, je crois que c'est cela qui me caractérise, je ne lâche pas, je tiens bons, je suis ... résistante, une résistante ?
L'équation Chance + Talent + Travail = Réussite, est assez juste. Il y a bien eu ces 3 ingrédients-là dans le secret de mon succès ! Chance et talent ont grandement compensé le travail. En effet, j'ai réussi à compenser mon manque de mémoire par une capacité à synthétiser et sûrement problématiser dans mes dissertations écrites.
Mes collègues et chefs quittent l'étalissement les uns après les autres. Je n'ai rien bu mais je me sens ivre. Je n'ai pas sorti les bouteilles car il était trop tard pour fêter. Je suis restée seule, assise à mon bureau, un peu abasourdie. Vers 19h, quand le calme est revenu, je suis rentrée retrouver mes enfants, tout en continuant de lire les nombreux SMS des copains.
Inge m'appelle, elle veut que j'aille boire un coup chez elle. Mais j'ai les enfants qui m'attendent à la maison.
Inge : "Tu arrives dans combien de temps ? Bon alors je suis chez toi dans une demi-heure !"
Inge débarque avec du champagne rosé et une assiette de toasts au foie gras et de tarama blanc. Je sors les coupes mais ne les retrouve pas ??? PN les aurait cassées lors de folles soirées dans la maison pendant que j'étais à Rennes ? (je plaisante !) J'attrape des coupes encore emballées, ce sont celles qu'IR m'avaient offertes il y a 2 ans, je dis à Inge que je ne veux pas boire dedans car je n'aime pas la personne qui me les a données. Alors je prends d'autres coupes, des verres de fête que je ne sors que pour les grandes occasions. Inge est fidèle parmi les fidèles, toujours là dans les moments difficiles commes les moments de joie.
A la maison, l'Aînée avait diffusé la nouvelle de son retour à Rennes sur Faicebouq, trop contente. Ses camarades que je ne connais pas me félicitent. Jumeau demande à quelle place je suis sortie, "Hum, c'est pas mal, Maman !"
C'est une journée à marquer d'une pierre blanche car JPhi qui était sur une liste d'attente a été rappelé ce jour pour directeur d'hôpital pour le concours N°1 et c'est aussi l'anniversaire de Rosy qui est également reçue au concours N°3.
J'ai toujours fait beaucoup de rêves. Beaucoup et souvent.
Récemment j'ai rêvé encore que PN se trouvait dans ma maison. Il était en costard gris, assis dans la cuisine et attendait de prendre les enfants je crois. Je lui dis que ce n'est pas sa semaine. Je lui demande comment il est entré dans la maison. Je vais voir dans l'entrée et son jeu de clés est visiblement sur la porte, je le prends et le fourre dans ma poche. Je l'informe qu'il n'a pas le droit de garder les clés et de rentrer comme il en a envie, que je vais changer la serrure.
Puis j'entends par la fenêtre des éclats de voix, je me penche et vois beaucoup de monde qui avance. Je ne devine pas à quelle distance les personnes sont mais, comme PN recule sa voiture pour sortir du garage, je comprends que le groupe est tout proche et va pénétrer dans mon jardin.
Je sors les voir, ce sont des personnes agées, je ne sais pas ce qu'elles revendiquent mais elles sont en colère, brandissent des pancartes en scandant des phrases que je ne saisis pas bien. En tous cas, je commence à leur parler d'une voix forte, bien qu'elle soit cassée. Tout en leur parlant calmement je les repousse doucement vers la sortie.
"Ok, je vais écouter ce que vous avez à me dire. Mais d'abord, il faut sortir d'ici car vous n'avez pas le droit d'entre chez moi comme ça. On va discuter traqnuillement dehors."
Personne ne bronche. Les gens continuent de parler dans tous les sens sur le trottoir. Je mets les bras autour de certains pour qu'ils se rapprochent du portail et ne se fassent pas écraser par les voitures qui passent.
Je retiens de ce rêve mon autorité calme mais ferme. C'est une nouveauté pour moi qui n'ai jamais eu à en exercer dans mon travail. C'est appréciable pour mon - éventuel - futur job de manager.
Puis un autre rêve où je suis avec un crabe. J'adore en manger.
Celui-ci est encore vivant, il est à mes pieds entre mes jambes et essaie de m'attraper et me pincer le sexe. Il ressemble davantage à une araignée de mer qu'à un tourteau. J'essaie de l'éviter. Après, j'ai oublié un peu l'histoire. Mais ensuite, c'est ma grande soeur qui le prend et lui coupe les pattes, en les tranchant d'un coup sec avec une feuille de boucher, car on va le manger.
C'est bizarre. J'espère que cela ne représente pas un futur cancer quelconque. Parfois, je me dis que je me fais du mal à vivre ce que je vis en ce moment que je risque bien de faire un cancer.
Jeudi 18/10/12
Concernant mon concours, je suis résignée, as usual I'll do my best.
AUjourd'hui je me suis bien habillée, un pantalon noir, une chemise à fines rayures bleues avec un col et des manches blanches sous une veste noire et les cheveux relevés. Je me suis mise en conditions pour les oraux de concours car mon directeur me reçoit pendant 2 heures pour une simulation d'oral.
Quand il me l'avait proposé à la réussite des écrits, j'étais très impressionnée et avais commencé à éluder. Mais j'ai appris qu'il avait été prof à l'école de Rennes alors j'y suis allée. De plus, ma chef lui avait dit que je n'avais plus la niaque, alors il a un peu changé son fusil d'épaule car il m'avait promis de me "désosser" pour m'aguerrir pour le jour J.
Dans le bureau du directeur, une de mes collègues secrétaires me sert un café. Ce la me fait tout bizarre car d'habitude c'est moi qui suis dans ce rôle.
L'entretien a duré 3 heures. Il m'a questionnée sur la culture générale, l'économie, les grands thèmes de société (l'éthique, le nucléaire, le système monétaire international, les violences urbaines, etc), le secteur médico-social, plusieurs mises en situation professionnelle, etc. Il m'a aussi donné à chaque fois des astuces pour m'en sortir face au jury et les ficelles à connaître pour deviner ce que le jury cherche à savoir de moi à travers les questions tordues.
Entre deux questions, il m'a dit que j'étais une bonne professionnelle, que je débrouillais bien en management et en gestion de conflit, qu'il aurait aimé m'avoir comme N-1. Face à mes remerciements pour l'entraînement, il m'a répondu qu'il était normal qu'il m'aide, "entre futurs collègues".
En ressortant de cet entretien, je me suis sentie juste légèrement rassurée, car je sais qu'il n'a pas été particulièrement méchant avec moi, mais cet entraînement m'a fait beaucoup de bien. Toutefois, j'ai moins de 15 jours pour apprendre les fondamentaux, surtout en histoire-géo.
Du coup, le soir, je suis rentrée à la maison, et ai demandé à Jumelle de me donner son cahier et son livre d'histoire-géo. Par ailleurs, mon directeur m'avait posé une question d'économie et il se trouve que j'avais justement fait réviser l'Aînée sur ce thème précisément il y a deux jours, malgré cela je n'ai pas pu ressortir les réponses. Il y a encore une fois ce "hasard" à la Slulmdog Millionnaire. Pourtant, je m'interdis de penser quoi que ce soit, en rapport avec une méga chance que j'aurais le jour J.
Vendredi 12/10/12
Le travail
Je travaille, je travaille, je travaille. Mes chefs m'avaient donné l'autorisation de réviser chaque jour au bureau, mais à côté de cela, je suis tellement submergée de travail que je ne peux pas interrompre mes tâches. Même lorsque comme hier les chefs étaient absents tous les 2. Car j'ai une conscience professionnelle dont je n'ai jamais réussi à me débarrasser. Mes missions actuelles sont importantes et urgentes, l'une d'elles implique 80 médecins et l'autre 400 agents.
Normalement je termine à 17h30, mais depuis quelques jours, je suis tellement fatiguée que, même mes collègues partis, je reste et continue un peu à travailler dans le calme pour décompresser tout doucement. Je ne peux pas me lever subitement, prendre ma veste et partir comme ça. Je rentre au bout d'une demi-heure une fois que j'ai retrouvé le calme en moi. De fait, j'en fais plus alors qu'on me permet d'en faire moins.
La quille
En montant dans ma voiture, j'avais envie de prendre un apéro avec ma copine Inge. Je lui laisse un SMS. Deux minutes plus tard, mon cousin Bob, qui s'était occupé de mes enfants durant une semaine alors que j'étais à Rennes, me textotte pour me demander ce que je fais à manger ce soir. Bah, je n'en sais rien encore. Il me dit qu'il préparé de la carbonnade en quantité. Je lui dis :
"Alors, passe ce soir avec ton plat, j'ai une copine qui vient prendre l'apéro !"
Et je tourne aussitôt mon volant pour changer de route et faire quelques courses.
La soirée
Vers 20h, Bob arrive en moto avec la carbonnade et une bouteille de rosé-pamplemousse dans son sac à dos. Les enfants sont contents de revoir leur tonton. Il s'était efforcé de les éduquer durant mon absence, il m'en avait parlé, non pas q'ils ne le soient pas, mais il leur a donné un cadre. Mon cousin leur demande s'ils ont continué à faire un peu plus de corvées pour aider leur mère. Il se met a ranger mon frigo et mon salon. Pendant ce temps, je prépare l'apéritif, un gros apéritif varié avec pleins d'amuse-bouche.
Quelques instant après, Inge arrive. Elle a eu une très longue journée et m'avait dit que j'étais son rayon de soleil de la journée. Présentations, les deux sont célibataires et au fil de la discussion découvrent qu'ils ont à peu près le même caratctère. Nous passons une bonne soirée, nous parlons de nos métiers, de voyages, de nos vies sentimentales passées ou présentes, etc. Je ne parle pas beaucoup d'une part parce que j'étais fatiguée, d'autre part parce que les deux sont très bavards. La soirée s'achève à 1h du matin. Je n'ai plus sommeil. Je ne m'étais pas autorisée de recevoir et de m'amuser depuis la rentrée !
Dimanche 3/06/12
Le chemin est le but.
Il se passe des choses dans ma vie. Des choses qui me dépassent. Comme j'ai appris à ouvrir les yeux, je vois. Je ne comprends pas forcément mais je vois. Et comme je suis bien entourée, alors on me guide.
Et je vois en ce moment que lorsque je m'obstine à ne pas lâcher prise, on (?) m'oblige à lâcher prise.
Je reprendrai ma note quand j'en aurai le temps, c'est-à-dire après le 14/06/12....................
Finalement, je reprends ma note pour quelques précisions.
Apprendre ? Non, dormir
J'ai un cerveau qui avait l'habitude d'apprendre, cependant force est de constater que je fais toujours un refus d'apprendre.
A une semaine du concours, je commence enfin à pouvoir apprendre, à ne plus être bloquée par le manque de mémoire, mais dès le samedi 2/06/12, il fait très chaud, très lourd et j'ai une allergie due aux pollens. Les yeux qui piquent et qui se ferment tout le temps. En fait, je passe tout le samedi à dormir. Je me suis levée à 6h, j'ai petit-déjeuné et me suis rendormie. Le midi j'essaie de faire un peu de sociologie, puis j'accompagne Rosy pour ses courses-internet puisqu'elle va me déposer pour aller dans un magasin Apple juste à côté. En rentrant, à 14h30, je lui garde sa petite que je mets à la sieste, je lis à côté d'elle et m'endors après deux pages sur Bourdieu et Durut-Bella sur l'éducation. Je me réveille vers 17h. Je rendors encore une heure. Prépare le repas vers 19h (des patates nouvelles de l'Ile de Ré et du magret de canard du sud-ouest) et sombre dans le sommeil juste après le dîner !
A chaque fois que j'arrête de m'activer, je dors. Le soir je m'endors après le repas alors que je sais que ma copine Véro va passer à 21h15 pour prendre une tisane. Elle toque à la porte et je me réveille en sursaut pour lui ouvrir, la tête toute enfarinée.
Ce dimanche aussi, je ne fais que dormir ! Les seuls moments calmes dont je dispose pour réviser, eh bien, je dors. Mes yeux ne tiennent pas ouverts. Je suis maudite, je ne peux pas réviser.
Le livre de Mira
Mira est la prof d'allemand qui me reçoit presque tous les jeudi soir. Elle s'intéresse à la spiritualité et m'a offert récemment un livre en allemand sur Dieu, en me disant qu'il m'attendait (le livre) depuis un an. C'est un livre composé de plusieurs histoires relatives à Dieu. Comme je le fais souvent, j'ouvre le livre et lis une histoire au hasard. A plusieurs reprises, le thème était précisément celui qui me concernait à l'instant T.
Depuis plusieurs jours, je lis l'histoire d'une femme qui n'a pas reçu d'amour dans son enfance, qui le recherche sans cesse et qui est freinée dans sa vie, notamment par la maladie. L'histoire est longue. Samedi, comme je n'arrivais à rien, j'ai entrepris de lire la suite. Voici une traduction de deux passages qui m'ont interpelée :
"Ainsi est le chemin vers ce Dieu : Tant que nous sommes sur le chemin, nous pouvons nous égarer, nous pouvons perdre du temps. Mais si nous parvenons à Dieu, alors soudain tout a un sens, tout a une signification, rien n'est arrivé par hasard. Cela exprime aussi la phrase biblique : Les derniers seront les premiers."
...
"Lorsque tu mets ta vie consciemment entre les mains de Dieu, tu es arrivé à Dieu. C'est la signification la plus profonde de la phrase Le chemin est le but. Cela veut dire que lorsque tu mets ton destin en conscience entre les mains de Dieu, alors tu es parvenu au but. Alors Il prend soin de toi. Il te montre le chemin. Tu dois alors porter ton attention exclusivement sur Lui et Il te conduira vers ton chemin."
L'interprétation de Rosy
J'avais très envie de parler de ma lecture à Rosy, qui est croyante et dont la parole m'apaise. Le Dimanche, après mon petit-déjeûner, je lui lis les 2 passages alors qu'elle est encore en pyjama dans son lit. Rosy m'avoue que durant les courses le samedi elle m'avait sentie très culpabilisée de sortir et qu'elle voulait justement m'en parler. Rosy connaît un peu mon histoire et voila ce qu'elle en pense : Dieu m'a permis de grandes choses (réussites aux concours et préconcours, classement exceptionnel, quelques bonnes notes sans avoir rien révisé, fuite à l'abri de PN, aide de la famille, etc) et à la fois des épreuves très dures (vie avec un PN, vie bouleversée, oraux cassants, pas de mémoire pour apprendre, empêchements jusqu'au dernier jour). En cela, Dieu me montre sa toute-puissance. Comme avec mon esprit cartésien, je refuse de Lui faire confiance, bien que je prétende avoir la foi, alors Il me force à lâcher prise. Quoi que je fasse, je ne parviens jamais à apprendre mes cours et à les retenir. C'est ce que pense Rosy.
Je me demande où vont me mener ces 6 mois à Rennes ? Assurément, ils étaient indispensables à ma reconstruction après PN, l'éloignement géographique m'assurait que PN n'allait pas se pointer tous les quatre matins pour continuer à me manipuler ou pour se venger. Par ailleurs, ces 6 mois, c'est aussi pour me préparer à passer le concours de direction. D'un autre côté, dans mes ambitions professionnelles, je n'avais jamais imaginé passer ce genre de concours ! Je voulais simplement passer celui de secrétaire médicale ou d'adjoint des cadres, mais les choses se sont faites ainsi je j'atterrisse dans une prépa pour un concours de direction.
Bien sûr, il n'est pas dit que je réussisse, surtout avec ce niveau quasi nul de révision alors que les autres candidats sont à fond depuis des mois voire des années. Certains préparent ce concours depuis 6 ans ! Néanmoins, je garde dans un infime coin de mon cerveau ces "fulgurances", au cours desquelles je m'en sors sans avoir étudié. Pas plus tard que vendredi, j'ai obtenu un 13/20 en sécurité sociale, c'est une assez bonne note même s'il y en a eu de bien meilleures. Avec quelques amis nous discutons avec le professeur, l'un d'eux lui dit pour plaisanter qu'il n'était pas juste que j'aie eu 13 alors que je n'avais pas révisé, le prof répond en riant que si j'avais travaillé, alors j'aurais eu 18 !
Je me sens un peu coupable de prendre du temps à rédiger ma note alors que je devrais être en train de travailler, mais comme je n'ingère aucune information de toutes façons, alors ...
Je confie mon chemin entre les mains de Dieu.
Une précision, je n'ai pas envie que mon blog sur l'expérience avec un pervers narcissique prenne une tournure mystique. Néanmoins, je suis arrivée à la conclusion que les épreuves que j'ai traversées jusqu'ici ont pour conséquence ma rencontre avec Dieu. Je ne peux pas le nier.
Mardi 1er Mai : Un brin de muguet pour m'apporter un peu de bonheur.
Je tourne en rond car l'échéance du concours approche à grands pas. Et que je dois engranger des connaissances. Apportez-moi un entonnoir, que je me gave comme un oie. Il y a tellement de choses à apprendre que je ne sais pas par où commencer. Je suis noyée. Chim m'a fait imprimer le programme, un truc de fou. Hier, j'ai croisé ma copine doctorante. J'aime bien cette fille atypique, nous avions eu une première approche assez rude, mais on apprend à se connaître. Elle me fait l'effet d'un animal craintif qui griffe. Elle est ici avec son fils de 18 mois, la vie estudiantine est difficile à gérer aussi pour elle mais elle est brillante et courageuse. Donc, Tal, c'est son nom, tombe sur moi dans la salle d'imprimante, on discute un peu et elle me donne quelques fiches qu'elle a préparées. "Lola, le minimum que tu ingéreras sera appris et utilisable le jour du concours."
Je croise ici sur le campus de belles personnes. Leur parler, voir leur gentillesse et leur beauté intérieure me donne parfois des frissons. Il y a aussi d'autres personnes avec un esprit de concurrence, égoïstes, je ne fais pas attention à elles.
La mémoire
Hier, j'ai travaillé. Il faut que je lise et relise encore mes documents. Ce qui m'embête, c'est que je ne sais pas comment je vais retenir toutes ces informations, au demeurant très intéressantes, mais qui deviennent imbuvables dès lors qu'elles sont lues dans le cadre d'un concours.
Cette problématique de la mémoire me déprime. Tous les soirs et tous les matins je me pose cette question, comment retenir ? Alors je repense à mes concours précédents ? Les concours de prépa n'exigeaient aucune connaissances particulières, mais de la culture générale et de la méthode. En revanche, celui de secrétaire médicale exigeait une connaissance du milieu médical et de la terminologie. J'ai dû engranger un maximum de points à l'épreuve de note de synthèse (je me défends assez bien là-dessus), et pour le reste, de fait, j'ai appris et retenu ce qu'il fallait savoir. Même à l'oral, je connaissais toutes les réponses aux questions techniques. Une chance manifeste, qui me fait penser au film "Slumdog millionnaire".
Toutes ces réflexions me font penser que la "Vie" m'avait donné un bon coup de pouce à ces moments-là. J'étais en pleine "période difficile" avec PN (mon futur ex-mari appelé pervers narcissique), alors les concours passaient presque au second plan, bien que leur réussite signifiait une possibilité concrète de partir loin de PN ! Je ne pouvais faire autre chose qu'avoir une foi inébranlable en la Vie, qui n'allait pas me laisser tomber et qui ne pouvait m'apporter que du mieux. Si elle m'avait apporté du pire, alors cela aurait été une profonde dépression voire plus encore. J'étais tellement au fond du trou que je ne pouvais que remonter.
La conversation du samedi avec Rosy a porté sur la foi. Il ne me reste que la foi ! En y regardant de plus près, il y a eu tant de mini-miracles qui me sont arrivés ces derniers temps, ou plutôt des événements qui sont arrivés au bon moment, qui s'emboîtaient bien si bien au final. Par exemple, si j'avais réussi le concours d'attaché, je ne serais partie à Rennes qu'en avril 2012. Trois mois de plus avec PN auraient-ils été tenables, à ce niveau de violence et de haine ?
Je ne sais pas quelle suite me réserve la Vie ? Mais il nous semble, avec Rosy, que nous sommes si petits et accomplissons parfois des choses qui nous dépassent. J'ai ici un camarade, JPhi, qui s'est inscrit deux fois de suite à la prépa de l'ENA et qui deux années de suite a commis des erreurs de procédures qui invalidaient son concours, il est pourtant juriste. Il faut constater que cette voie n'est pas la sienne ?
La conversation avec Rosy a été apaisante dans ce sens que j'ai décidé d'avoir à nouveau la foi et de faire tout mon possible pour ce concours. On verra bien les résultats. D'abord, il faut être admissible. Puis, le cas échéant, passer les oraux d'admission en octobre. Les résultats définitifs seront en décembre, et en cas de réussite, suivra une formation d'un ou deux ans - en fonction du concours réussi - à Rennes encore à compter du 2 janvier 2013 . Pour ma part, je voudrais vraiment revenir à Rennes, car cette ville me plaît beaucoup. Nous y sommes heureux, les enfants et moi. Parfois, Jumeau me signale des panneaux "à vendre ou à louer" d'appartements qui lui plaisent bien. Et moi, je regarde les écoles et universités possibles pour les enfants. Et puis si je n'avais aucun des concours, et bien j'accéderai de toutes façons à la catégorie B et je verrais bien ce que je ferais ensuite, où j'habiterais, etc. Je dois faire chaque chose en son temps et pas à pas. Mais c'est difficile de ne pas stresser car c'est tout mon avenir que je joue en ce moment.
J'essaie aussi de voir ces signes de la vie et d'essayer de les comprendre. J'avais lu le livre de Deepak Choprah sur les coïncidences, il y indiquait l'ouverture maximale et attentive à tout ce qui nous entoure. Il conseille par exemple, de se poser au milieu d'un centre commercial et de s'assoir tranquillement, en conscience. Alors des informations surgissent qui nous guident. Je n'ai pas essayé encore par manque de temps. J'ai essayé juste une fois, j'ai levé les yeux autour de moi et j'ai vu un magasin qui s'appelait "Valentin", puis "sélection" et un autre mot, mais bon, toujours pas d'amoureux sélectif en vue ! Quand je suis allée au cinéma indépendant, j'ai regardé le nom de la rue, j'arrivais à la rue "Bonne Nouvelle". J'attends la bonne nouvelle. Et puis il y a aussi ce fameux livre sur "Le monde et Dieu", que m'a offert la dame d'OVS, en me disant qu'il m'attendait depuis un an ???
La dissertation
Pour en revenir à mon super devoir de culture générale suivi le lendemain de mon oral lamentable, je me suis longtemps demandé quel sens avait tout cela. La vie m'aurait donné à avoir confiance en moi et le contraire le lendemain ? La vie me dit-elle que rien n'est joué d'avance, tel que les choses pourraient le laisser entrevoir ? Que malgré mon manque de connaissances, j'aurais la possibilité d'y arriver ? Je ne sais pas.
Je repense à ce devoir qui semblait si fabuleux pour le prof pour qu'il s'en soit servi de corrigé pour toute la classe. Finalement, je n'ai rien fait d'autre que de parler de mes convictions et de ma vie ! La problématique que j'avais avancée était la suivante :
L'Homme a-t-il encore la capacité de maîtriser les événements ?
I. L'évolution de la société actuelle pousse certains à cultiver une vision idéalisée du passé et des projections pessimistes quant à l'avenir.
II. Toutefois, une modification de point de vue montre que l'Histoire a connu des périodes sombres et que le futur peut réserver des progrès bénéfiques.
III. Enfin, si le choix de vivre au jour le jour représente un déni de la liberté de maîtrise de sa vie, pour autant il peut aussi indiquer la confiance en l'avenir et la capacité conservée d'agir sur le cours des choses.
J'avais rédigé ce devoir avec mes tripes, alors que je ne possédais aucune connaissance philosophique ou sociologique. Je me rappelle que j'étais tellement surprise du résultat de mon devoir, que le prof m'avait demandé : "Lola, c'est votre devoir ? Ce sont bien vos phrases ?" "Oui, c'est bien moi qui ai écrit cela." En fait, je suis partie très loin dans ce devoir et les idées me sont venues comme ça. Comme une fulgurance !
Il se passe des choses dans ma vie que je ne suis pas en mesure de comprendre ou d'interpréter. Parfois, il me plait de penser que la Vie a des projets pour moi.
...mais ne se ressemblent pas
Jeudi 26/04/12
Après le succès d'hier, je me suis aujourd'hui vautrée à l'oral. La vie est un combat perpétuel !
Ce matin, au petit-déjeuner avec mes camarades dans la salle commune, tout le monde était sur son trente-et un, les hommes en costume-cravate et les femmes en tailleur. Nous allons passer tout au long de la journée notre troisième oral blanc, le fameux grand O, devant des jurys composés de 4 à 5 personnes, des directeurs d'hôpitaux, des juristes, des financiers, etc.
Entre le café et le jus d'orange, on m'accoste encore : "Hé, Lola ! Il paraît que tu as fait des exploits hier !" Je souris. Je devine que l'on a parlé de ma copie. Tout à l'heure encore, après les oraux, DJ, un jeune camarade qui fait de l'allemand avec moi, me confie encore : "J'ai relu mes notes d'hier. Tu rédiges les choses d'une manière tellement claire, tellement limpide. C'était vraiment nickel !" Ma binôme sur un devoir m'avait aussi envoyé un mail de félicitation. C'est une doctorante avec laquelle j'avais travaillé sur un sujet qui avait été validé dès le premier jet. Bref, encore des perles à enfiler à mon collier de souvenirs positifs.
Ce matin, je me rends à mon oral sans aucun stress. Je tire un sujet, le prépare et le présente au jury. Des élèves sont assis dans mon dos pour y assister, car nous passons chacun notre tour. Je présente un truc d'une platitude déconcertante et à la phase de "conversation", je me vautre en beauté, ne sachant répondre à aucune question technique et affirmant parfois des inepties. A un moment, lassée, je leur dis que je me demande ce que je fais là. Au débriefing et à la notation, le jury me saque. "Nous vous invitons, Madame, à repenser votre projet professionnel."
Hélas, la performance de la veille ne m'a rien apporté. Cet estime de soi regonflé n'a pas été suffisant. Je n'ai plus envie de jouer à l'étudiante. Parce que cet oral est une comédie, un jeu, une joute verbale. Ce sont les meilleurs qui s'en sortent. Jouer ne m'intéressait plus.
Je ne comprends pas. J'étais pourtant très calme et maître de mes émotions, puisque j'avais déjà craqué auparavant. En revanche, dans mon groupe, une femme était en larme au milieu de son oral. On m'a rapporté ensuite que 5 ou 6 autres personnes avaient aussi pleuré. D'autres ne sont carrément pas venus, ils ont été rappelés pour se présenter à leur oral. Certains ont demandé à parler sans la présence de leurs camarades dans leur dos. La plupart des personnes ci-dessus ont avoué qu'elles se sentaient vulnérables actuellement. DJ m'a dit s'être senti mal toute la semaine précédente et avoir eu mal au ventre.
Dans l'après-midi, Rosy me téléphone. Elle a aussi craqué après son oral et fondu en larmes devant son jury. C'est une mère seule avec ses 2 enfants qui, comme moi, fait tout pour réussir. Elle a envie de se faire du bien et d'emmener ce soir sa fille aînée au restaurant, le japonais dans lequel j'étais allée avec mes copains et une semaine après avec les enfants. Elle n'ose pas me demander de lui garder sa fille de 3 ans, mais je le devine et le lui propose.
Ce soir, j'ai 4 enfants à la maison. La petite cuisine avec moi, elle adore, elle touille une sauce. Spontanément, l'Aînée vient m'aider à faire des brochettes de poulet, c'est assez rare pour être mentionné. Puis je fais faire des dessins à la petite, nous parlons, nous faisons des câlins. Ensuite elle danse dans l'appartement avec mes enfants. Je retrouve la joie d'avant.
En fait, je suis une Mère. Ce sont des moments comme ceux-là que j'aime au dessus de tout.
Mercredi 25/04/12
Depuis quelques temps, ma confiance en la réussite à mes concours est fortement altérée, en effet, mon moral était au plus bas et j'ai toujours le plus grand mal à me concentrer et faire travailler ma mémoire. Plus encore, je ressens bien que mon mental trébuche sur l'apprentissage, je suis en pleine procrastination, je n'arrive pas à m'y mettre, j'ai des wagons entiers de retard dans mes révisions. J'ai l'impression que mon cerveau refuse catégoriquement de retenir quoi que ce soit.
Depuis deux jours, j'ai repris l'application de la méthode Coué et je réussis à me mettre presque dans le même état d'esprit de confiance et de foi qu'à la période des pré-concours de l'année passée. Ca va un peu mieux, je suis moins nouée. Il y a quelques jours encore, me lever et vivre ma vie était un calvaire. Ma poitrine était constamment opprimée. J'ai toujours des crises de pleurs le soir toute seule. Mais ça va mieux. Comme si je me vidais de toutes ces larmes.
Il y a 3 ou 4 semaines, nous passions la 2ème série de concours blancs. La dissertation de culture générale portait sur le rapport au temps, vivre au jour le jour, regretter le passé et craindre l'avenir. Le sujet me parlait bien, évidemment, puisque la vie au jour le jour avait été le fondement-même de ma vie durant les violences de PN (mon futur ex-mari appelé pervers narcissique) avant que je puisse le fuir.
En tant qu'étudiante ici à l'école, je me sens plutôt mauvaise, je ne possède pas assez de matières, de connaissances pour nourrir mes devoirs. Je m'enfonce à chaque intervention de mes camarades en cours car je ne possède pas le dixième de leurs savoirs. Durant 5 heures, j'ai construit ce devoir sans stress et avec la volonté d'y mettre le meilleur de moi-même. "Je ne sais rien, mais je dirais tout !", c'est mon crédo. Je n'avais même pas eu le temps de rédiger la conclusion.
Cet après-midi, le prof rendait les corrections, celui-là même qui avait fait partie de mon jury à l'oral précédemment et qui m'avait "affichée" devant tout le monde dans l'amphithéâtre en critiquant ma présentation plate et mon attitude de "sumo". Aujourd'hui, il a donné le corrigé-type du sujet : j'étais démoralisée et décomposée et n'avais même pas envie de lire son texte ! Et je pensais que j'en avais vraiment marre de cette formation et d'être constamment évaluée. Puis le prof a sorti de la pile de devoirs 3 copies en disant que l'une d'elle était vraiment bien construite et très brillante. A cet instant-même je pensais en mon fort intérieur : "Ca ne risque pas d'être moi !"
"Lola ! Elle est où, Lola ?"
Je lève le doigt, complètement surprise !
Le prof : "Vous avez fait une démonstration très brillante. Permettez-vous que je lise votre devoir à tous ?"
Moi, souriante et les yeux écarquillés : "Oui, bien sûr !
Le prof : "Elle a parfaitement compris la problématique, il s'agit du rapport au temps. Son plan est construit en 3 parties, c'est très intelligent. Moi, j'adhère complètement à ça. Si je devais rédiger ce sujet, je n'aurai pas fait autrement. Ecoutez voir. Prenez des notes, je vous lis son plan."
Et il dicte le plan détaillé de mon devoir.
Durant tout ce temps, je souris bêtement, les yeux ahuris. Mes camarades se retournent vers moi pour me faire des clins d'oeil ou des sourires complices. Certains, jusqu'à présent ne me calculaient même pas, moi la mère de famille avec ses 3 enfants. Mon voisin me dit : "Lola, c'est champagne obligé ce soir !" Pendant que le prof me parlait, tout enthousiaste, mes mains tremblaient tellement que je devais coincer ma main droite sous mon bras gauche. Au milieu de la lecture, mon voisin - qui est un bon élève - me dit encore avec une moue d'admiration : "C'est vrai qu'il est solide, ton plan."
Il faut dire que le plan en dissertation constitue la colonne vertébrale et prédétermine le reste du devoir. Habituellement il est construit en 2 parties, mais en philosophie, il est apprécié qu'il le soit en 3 parties,ce qui n'est pas toujours aisé en fonction de la démonstration contradictoire. Moi, j'avais décidé de parler dans la 3ème partie de la liberté ou au contraire de l'aliénation que constituait la vie au jour le jour.
Auparavant, devant tant d'éloges, mon coeur aurait explosé de joie, mais, de fait, j'ai tellement morflé dernièrement que je n'arrive plus à ressentir des émotions fortes et bienfaisantes. Je suis contente, c'est tout. Je suis aussi très surprise. J'avais donné le meilleur de moi-même et je l'ai bien fait. Je n'ai cité aucun auteur, édicté aucune notion abstraite, mon point faible. Mais le prof a dit que les autres devoirs faisaient bien montre de connaissances d'auteurs et de notions qu'ils avaient saupoudrés, sans avoir réussi à les articuler ensemble. Moi, j'ai juste tenté d'apporter la meilleure réflexion que j'ai pu en puisant au fond de moi tout ce que je savais.
Je ris encore en y repensant car en écoutant le prof détailler les différentes parties de mon devoir, je ne me rappelais plus ce que j'avais voulu dire ! Mon voisin répète mes phrases et me dit : "Ouais, c'est fort, ça !". Et pourtant, je n'avais pris aucune substance illicite, lol ! A la pause, les camarades viennent me voir les uns après les autres, me caressent le bras, me donnent une tape amicale sur le dos, me félicitent. Ils demandent à lire ma copie. Je suis la star !!! Je n'en reviens pas ! Pourtant, je n'ai pas obtenu la meilleure note, j'ai eu 13/20 et la meilleure note était 14, la moins bonne étant 7. Mon argumentation était parfois "décentrée" me dit le prof.
Si je parviens à réitérer la même performance le jour-J, ce serait génial ! La culture générale est de coefficient 5. Ca vaut le coup !
L'exemplarité
J'ai encore cours de 17h à 19h, mais je repasse à la maison pour raconter tout cela aux enfants. J'ai envie qu'ils soient fiers de leur mère. L'Aînée est au cinéma avec ma permission. Seuls les jumeaux sont présents, qui m'avaient fièrement annoncé qu'ils avaient eu 18 et 20/20 ce même jour. Nous sommes tous heureux, finalement ! Je leur lis mon devoir, je les saoûle un peu avec mon histoire. Je le raconterai aussi le soir à l'Aînée qui se montrera sincèrement contente pour moi malgré nos différends récurrents.
Réflexions sur ce fait
Très honnêtement, j'étais brillante, enfant. Puis cela a décliné et je ne me suis plus tard pas sentie forcément intelligente, académiquement parlant. Cela a longtemps été une problématique secrète. Un complexe d'infériorité, un regret qui a perduré.
Récemment, plusieurs choses m'ont prouvé le contraire. Je n'ai pas compris comment j'ai pu arriver première au concours de secrétaire médicale sur 650 candidats, dont c'est le métier pour certains. Ce n'était pas le mien et j'avais dû ingurgiter en deux mois deux livres de terminologie médicale. Cela, en pleine période de concours de catégorie A (ça a aidé) et en période de violence aiguë de la part de PN (cela n'a pas aidé !) Et puis aujourd'hui, cette excellence soulignée par le prof. C'est comme une revanche. Je ne sais pas quelle est la part de miracle.
En tous cas, cela vient à point pour me remonter le moral et me redonner confiance.
Vendredi 17/02/12
Une vie monacale
Toute cette semaine, je n'avais pas les enfants, je pensais sincèrement en profiter et dîner tous les soirs avec les camarades de promo à la cantine. Mais, en fait, j'aime bien me préparer mon petit repas toute seule, manger et rester dans le silence. J'aime vraiment bien être seule. Tranquille.
L'été dernier, quand j'ai passé 15 jours seule dans la maison de ma soeur, j'ai beaucoup apprécié cette solitude, il est vrai qu'elle était spécialement bénéfique voire salvatrice. J'aime bien la compagnie, mais parfois, quand c'est superficiel, ça me fatigue.
Hier soir, après la dissertation de 4 heures, j'avais envie d'être seule, manger tranquillement mon steak que je suis sortie acheter à pied. J'en avais envie depuis des jours, puis sortir dans le froid après être restée tant d'heures assise m'a fait beaucoup de bien. Mais Jul était tout seul alors je l'ai invité à dîner avec moi. J'aurais préféré rester seule mais heureusement Jul est un calme et de compagnie agréable.
Cet après midi, après la 3ème épreuve, je n'avais pas encore planifié mon après-midi libre. Juso et Rosy, deux autres camarades que je ne connais pas bien mais rencontrés cette année, voulaient rédiger un devoir de 4 heures facultatif. Comme je n'avais pas beaucoup travaillé jusqu'à présent, je me suis forcée à me joindre à eux et à faire une note sur "le patrimoine numé-rik, enjeux et perspectives". Finalement nous avons bien rigolé pendant la pause.
Je devais rejoindre Elie, Lys et quelques autres camarades en centre-ville à 19h pour fêter la fin des cours avant les vacances de février, mais je n'avais fini mon devoir qu'à 20h, tant pis. Alors je suis allée vérifier le niveau d'huile de la voiture pour le trajet de demain vers Paris, et j'ai fait ma valise (aucun vêtement puisque j'en ai encore "chez moi", mais l'ordi et des petits cadeaux). Je pense que je serais capable de rester des jours sans ouvrir la bouche.
Cela me fait du bien de me retrouver car mon rythme de vie ici est tellement intense que je n'ai pas le temps de me poser et de réfléchir à ma vie.
Les petits changements
Le téléphone portable
Un premier changement auquel j'avais pensé depuis longtemps sans avoir le temps d'en parler, est mon téléphone portable. Auparavant, avec la présence de PN (mon mari appelé pervers narcissique), mon téléphone était constamment sur moi. Avant, je le posais sur le buffet de la cuisine, il n'y avait pas de code. Puis quand PN est devenu franchement menaçant et potentiellement dangereux, le téléphone était devenu mon compagnon de survie. J'y avais rentré le numéro de téléphone du commissariat local et le 17, il me servait à prévenir la famille ou les amis proches quand je me sentais en danger. PN ne devait jamais y avoir accès car j'y conservais des SMS de réconfort des amis ou famille. J'y conserve encore les insultes écrite de PN, ses insinuations, ainsi que les SMS mielleux et hypocrites de IR alors qu'elle agissait dans mon dos avec PN. Et surtout mon téléphone m'a souvent servi à enregistrer les hurlements et des menaces de PN.
Aujourd'hui, je pose mon téléphone n'importe où dans le studio. Les enfants y ont accès sans problème. Je communique souvent par SMS avec mon ami Nono, l'Aînée à longtemps cru et croit peut-être encore que c'est mon petit ami. Mais pas du tout.
Les objets
Pour vivre dans le sutdio, il me fallait acheter des choses, un petit meuble à tiroirs en plastique, un petit appareil photo, un mini-pc, des bouquins de droit, des vêtements, une poële à blinis, etc. Je ramène cela à la maison, je déballe. Ça me fait plaisir. Je laisse parfois traîner les emballages quelques heures. Je fais ce que je veux.
Avec PN, dès que j'arrivais avec des sacs à la maison, il râlait aussitôt. Il fallait jeter tout de suite les sacs plastiques et autres emballages. Cela l'insupportait. Et si je ne faisais pas assez vite (c'est-à-dire dans la minute) alors il s'en emparait avec des gestes de rage et les jetait en les déchirant et en pestant, ce qui fait qu'il jetait parfois les factures ou des sachets que je souhaitais conserver.
L'alcool
Avant, il y a longtemps, j'achetais des bonnes bouteilles de vin et qui étaient onéreuses. Mais PN ne savait pas déguster le vin, il finissait la bouteille à table en quelques minutes, si bien que j'étais frustrée. C'était à qui se servait le plus vite ! Vers la fin, j'avais arrêté de boire à cause de cela mais cela ne l'empêchait pas de finir sa bouteille tout seul et j'ai totalement baissé les bras quand il a ramené des cubi de vin rouge.
Ici, à l'appartement, je peux enfin prendre ce qui me plaît. J'ai du rouge pour le fromage, du blanc pour les fruits de mer, du cidre (Bretagne oblige) et aussi du rhum pour mes crêpes et mes gâteaux. Les bouteilles restent longtemps et je les déguste à ma guise. (Quand Jul vient dîner tout seul ou en groupe, il descend les bouteilles, et j'avoue que cela me met très mal à l'aise)
Ce sont des petits changements, mais, je pense, tout de même significatifs. C'est comme si je reprenais peu à peu ma place, que je reprenais possession de mon territoire. Le studio est moche et petit, mais je m'y sens bien. Vraiment bien. Du coup, je le vois agréable et confortable.
Le stress
Par rapport à il y a un an, je stresse beaucoup moins. Je n'étais pas particulièrement anxieuse, au contraire, mais je pouvais rencontrer dans ma vie des moments de stress. Alors j'avais une pointe dans la poitrine, le coeur qui battait la chamade, comme tout le monde.
Puis PN s'était déchaîné sur moi pendant des mois, le soir après ma journée de travail. Je crois que mon psychisme et mon corps ont subi des traumatismes à ce moment-là. J'ai dû faire avec, les surmonter toute seule - plus ou moins seule. Et comme l'être humain s'habitue à tout, aux pires exactions, j'ai relevé chaque jour mon seuil de tolérance à la violence, absorbant cette violence sans la renvoyer - comme déjà évoqué.
Ces 3 derniers jours, nous avions des concours blancs, sans enjeu mais dans des conditions de concours quand même. Et bien je n'ai ressenti aucun stress. Demain je dois prendre la voiture pour faire le trajet Rennes-Paris alors que je suis phobique de la voiture, encore une fois zéro angoisse. J'avoue que j'ai fait de la visualisation positive et qu'Elie est ma co-pilote ! Demain soir, je vais revoir PN après 52 jours d'éloignement, encore une fois, pas de panique. Lundi, je serai confrontée à lui au tribunal de grande instance avec nos avocates respectives devant le juge, Pas de peur.
Je ne sais pas si je dois trouver cela positif, mais j'ai l'impression que mon coeur a été cautérisé. Je ne ressens plus rien.
Mardi 7/02/12
J'étais un peu stressée le matin du Grand Oral blanc. J'avais croisé de bon matin tous mes camarades qui étaient habillés comme des ... directeurs(trices) ! Ça me fait sourire car la plupart du temps nous sommes en jean.
J'arrive dans le bâtiment, je prends de grandes respirations, je passe vite fait aux toilettes. J'avais revu le matin les différentes constructions de plans possibles. A 11 heures je tire deux sujets, et me retire dans une salle pour préparer l'un des deux : un texte sur la civilisation en crise ou le thème du vin. Je choisis le vin. Je l'avais mentionné la veille dans ma note, car une camarade était tombée dessus mais nous n'avions pas discuté de son plan.
En 25 mn, je sors un plan simpliste "Positif/négatif" : I- Le vin est ancré dans l'histoire, la culture et l'économie en France (A) et comporte une forte connotation de convivialité (B), II-Toutefois une consommation excessive peut entraîner une addiction (A) et conduit les pouvoirs à mener une politique de prévention ou d'interdicitons afin de protéger l'individu et la collectivité (B). Bla bla bla. Ensuite le jury m'a posé des tas de questions plus ou moins en rapport avec le vin et m'a aussi bousculée en me pressant de répondre directement aux questions. Je n'ia pas eu de questions juridiques ou techniques.
Au débriefing, les 4 membres du jury ont trouvé ma présentation plate et sans originalité. Durant la conversation, ils ont remarqué que je gardais mon calme et ne me laissais pas démonter. Mais que mon débit était trop lent. Ensuite ils ont dit que mon attitude était "spongieuse", que j'adoptais la tactique du "sumo", ou de la "tortue", que je ne répondais pas à leurs attaques volontaires qui avaient pour but de me faire sortir de moi, pour "mieux me connaître" en situation de stress. Ils ont dit que je ne renvoyais pas l'énergie qu'ils me lançaient mais que je l'absorbais.
Ces remarques me faisaient sourire intérieurement. Difficile de changer et d'être spontanée quand on a passé des années à se protéger, à se taire, à prendre des attaques verbales sans riposter, à "absorber" les violences sans les restituer à son auteur.
Ce n'est pas pour me justifier, car je n'ai jamais été très bonne à l'oral (sauf en entretiens d'embauche qui ont toujours débouché sur un travail). Mais le jury m'a vraiment bien cernée.
Du coup, cela m'a donné envie de travailler davantage les questions techniques (santé publique, droit hospi, protection sociale, etc). Et aussi de m'améliorer à l'oral. L'après-midi, je suis allée à la bibliothèque et j'ai rédigé des fiches sur certains thèmes. J'ai commencé par des choses faciles pour me mettre en selle, j'ai choisi les maladies infectieuses. ENFIN ! J'ai réalisé des fiches de révision ! Il était temps !
Les autres sujets qui sont tombés : le service civique, le courage, le don d'organes, l'extension du domaine urbain, l'animal domestique, le bouclier sanitaire, l'ascenseur social, etc
Lundi 6/02/12
Je ne suis pas trop présente sur le blog, car évidemment ma prépa associée à la vie quotidienne avec les enfants me prend énormément de temps. C'est là que le temps devient une ressource rare.
Demain, j'ai un Grand Oral blanc. Tirage au sort d'un sujet (l'équité, l'autorité, le vin, etc). Préparation en 25 minutes avec une intro, deux parties et deux sous-parties, relier à l'actualité, dégager la problématique et annonce du plan, pour finir avec une conclusion avec mise en perspective. Il faut tenir 10 minutes devant un jury de 5 directeurs qui vont jouer à déstabiliser et faire tomber le candidat et voir comment il s'en sort. En effet, à l'issue de la magistrale présentation, les 5 membres du jury vont, durant 15 autres minutes, le bombarder de questions, soit techniques, soit de culture générale. Ce genre d'exercice me fait suer. Parce que je perds tous mes moyens. Parce qu'à ce moment-là, mon cerveau s'éteint.
Et en plus, il faut être bien habillé. Pour moi, ce sera chemisier blanc et tailleur pantalon, mais sans la veste, puisque je ne l'ai pas apportée ! Un pull gris fera l'affaire.
Mardi 6/12/11
Ces confidences que l'on me fait. Confiance ? Confidences ? Confessions ?
Comme un entonnoir. Avec un trou.
Puis je parle des agressions de PN la semaine passée et de ma grande peur à son égard. Pleurs. Fatigue.
Le psy m'assure que mon attitude est celle qu'il faut adopter face à une personne en crise : ne pas réagir, mais aussi lui assurer que je ne lui veux rien. Car le psy décèle dans son attitude des traits de folie et une forme de paranoïa (quand je lui rapporte les propos de PN : "Je t'exècre, je t'exècre, quand je te vois tu me fais vomir, etc."). Il suggère que je dise à PN de consulter, voire de le consulter éventuellement (Je suis surprise car généralement un psy ne reçoit pas des personnes ayant des liens ensemble.)
Il me dit de faire attention car je me rends malade (lumbago) à supporter PN, me rapelle qu'il m'avait répété la possibilité que j'avais de partir, c'est-à-dire de quitter la maison, même si le départ pour Rennes était proche. A ce moment-là, j'avais environ 2 mois à supporter. Maintenant il reste 3 semaines et ma capacité d'endurance décroît déjà.
Le psy me pose une dernière question :
Pourquoi êtes-vous restée si longtemps avec PN ?
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Lundi 28/11/11
Séance #12
Maîtresses - Pas de liens trouvés en rapport avec ma relation à PN - secret ? secrétaire ?
Je ne vois pas. Je n'avance pas - voiture - défis - mais sans enjeux ! Ca ne vaut pas s'il n'y a pas par exemple un objet cher en enjeu.
Objets.
Affaires que PN me jette régulièrement - Mon rêve : jeu des 7 différences - Protection des affaires pendant que je serai à Rennes. Bijoux cachés aux douanes VN à 5 ans. Bijoux que je perds - perds-père.
Remarque du psy sur mon énorme trousseau de clefs. Moi : Mes clefs ... de goeôlière.
Geôles. Cellule - cellule familiale.
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Mardi 22/11/11
Séance #11
Parler au psy de mari ou de Marie ? Marie.
Se taire.
Jumelle est blonde alors que je suis asiatique. Légende urbaine du bébé échangé.
Bébé qui ressemble à l'autre. Avoir rencontré l'autre.
Secret.
Petit frère. Jumeau.
Mon histoire m'appartient, pas à Jumelle. Le lui dire. Pour la libérer.
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Mardi 15/11/11
Séance #10
Préambule :
J'avais ces derniers temps accumulé pas mal d'heures supplémentaires. Afin de compenser, je pars plus tôt. Direction le garage pour faire vidanger ma voiture, pendant que je fais masser dans une parfumerie-salon. Se vider la tête, se faire du bien. Profiter de l'instant.
Je rentre plus tôt et vais chercher les enfants devant le collège avec des pains au chocolat. Joie. Bonne humeur.
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A la séance, je relate au psy l'incroyable revirement de l'Aînée. Lui dis que jusqu'ici je ne croyais pas en la force des mots. Il me dit que je n'en suis qu'au début de mes découvertes !
Les crises de folie et les attatques de PN m'atteignent toujours malgré tout. Le psy me dit de faire comme si c'était un inconnu qui me parlait dans la rue et de n'y prêter qu'une moindre attention. Je le sais bien, mais sel'entendre dire pas un tiers a plus de force.
Je rentre de cette séance extrêmement satisfaite etdans un grand état de bien-être. Il y a des choses magiques qui se passent dans ma vie.
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Lundi 7/11/11
Séance #9
Je parle au psy des violences récurrentes de PN. Mais aussi de mon terrible lumbago.
Le psy me demande ce que j'ai fait juste avant d'avoir eu ce mal de dos : J'effectuais les démarches pour Rennes. Psy pense que cela me contrarie. Notamment que l'Aînée ne veuille pas venir afin de rester avec ses copines.
L'Aînée, difficultés à communiquer, à élever une ado. Pour une fois, le psy parle et ne se contente plus de "Hum, hum". Pistes du psy pour la comminication avec l'Aînée. Entre petite fille et femme. Lui accorder ma confiance. La responsabiliser. Lui parler des raisons de travailler à l'école. Des différents risques dans la vie.
Le soir-même, je parle à l'Aînée, et à ma grande surprise, sans que j'aie pu le prévoir, l'Aînée m'affirme vouloir venir avec moi et ses frère et soeur à Rennes ?!? C'est incroyable !
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Lundi 31/10/11
Séance #8 (1ère séance payante)
Le RDV avec le psy était mon seul engagement du jour. J'ai été mal toute la journée. Je me sentais oppressée, avec une boule à la poitrine et qui n'est partie qu'une ou deux minutes avant la séance.
J'ai craqué. Beaucoup pleuré. Désemparée. Fatiguée.
Volonté de me débarrasser de cette angoisse récurrente. De ne plus être blessée par PN. De me construire en tant qu'individu. Et non pas fille de / femme de / mère de - Merde.
Les portes
Jeune couple : Portes à ouvrir très vite alors que j'étais lestée des sacs de courses. Porte que PN ouvrait pour inspecter l'ordre dans l'appartement.
Actuellement, porte à refermer symboliquement. Porte / Porter une charge. / supporter.
Le devoir
Lorsque chaque tâche devient une contrainte.
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"Refermer cette porte"
Je recherchai il y a quelque temps une sorte d'ancrage, pour me dire que je dois plus être atteinte par PN. Un geste magique que je ferais lorsque PN m'agresse, afin de ne pas avoir peur de lui.
Et bien, je crois que je l'ai trouvé.
Quand j'arrive à mon RDV chez le psychanalyste et que je suis en avance, celui-ci m'ouvre à l'interphone et laisse sa porte ouverte afin de terminer sa séance avec son patient précédent. Lorsque je parviens à son cabinet, la porte est ouverte. J'y pénètre , me retourne, saisis la poignée et referme cette porte.
Je fais ce geste en conscience. Désormais, quand PN m'agressera, je refermerai une porte (dans la mesure du possible), en retrouvant cet ancrage : Je ne laisserai pas PN m'atteindre.
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Mardi 25/10/11
Séance # 7
J'avais beaucoup de choses à raconter, beaucoup de choses sur le coeur. Du coup, je n'ai pas approfondi sur un sujet précis.
Sentiment d'oppression quotidienne - Difficile à supporter - Encore des blessures à panser / penser - Rêves que PN jette mes affaires - M'autorisé-je à m'offrir des choses ?
Et l'on revient au point de départ. Conduite à tenir face à PN.
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Mercredi 19/10/11
Séance # 6
Je raconte l'épisode violent du week-end dernier, notamment du dimanche soir, avec les nouveaux termes que PN me balance durant toute la soirée, au moins une vingtaine de fois par mot !
J'explique au psychanalyste que ces termes ne me touchent pas et que je regarde PN gesticuler comme un acteur sur une scène de théâtre. Que c'est sa folie qui est usante. Le psychanalyste confirme ma bonne attitude, le recul et l'écran, ainsi que ma bonne compréhension de ce qui se joue, ie que PN agit en miroir et me reproche ce qui l'affecte, LUI (les 3 mots ci-dessus ainsi que sa problématique insistante concernant les amis).
Face à la violence je continue de me taire-terrer, antre, terrer-décombres.
Il s'interroge sur le terme "pervers narcissique" et utilise plutôt le mot "psychose" au sujet de PN.
Il me redemande pourquoi je ne pars pas (indépendamment du divorce et du prochain départ).
Nous reparlons de la conduite.
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Mercredi 12/10/11
Séance #5
Je reviens sur le "théâtre", et le "jeu de rôles" qui s'est installé entre PN et moi. Lors de nos rares mais agressifs échanges verbaux, je commence à me rendre compte que tout cela est stérile et niveau maternelle. Je ne veux plus rentrer dedans : "Non, c'est pas moi qui veux rien savoir, c'est toi. Non c'est pas moi qui ne me remets pas en cause, c'est toi. Nan, c'est pas moi qui me comporte ça, c'est toi." J'en ai vraiment assez de ces renvois de balles affligeants. Je mets un terme à cela en demandant le divorce.
Cela me conduit au mot rupture. Rompre avec PN. Mais aussi rompre avec les répétitions infernales dans ma vie. Violences dans le couple, métier, repartir de zéro à 40 ans avec les enfants sous le bras, comme ma mère arrivée en France avec ses gamins et 3 valises. Rupture positive. Car j'ai affreusement peur que mes enfants ne deviennent plus tard soit maltraité avec leur conjoint ou bien maltraitant. L'analyste me rassure en signalant que cette fois-ci, j'ai initié la rupture et montré qu'il était possible d'en sortir.
Je parle aussi de ma peur de partir à Rennes. Une rupture aussi.
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Vendredi 7/10/11
Séance #4
Je reviens sur "secret-taire". Je fais part au psychanalyste que, justement je venais d'être admise au concours de secrétaire (médicale), en première position !
Secrets vis-à-vis de la mère.
Taire. Silence vis-à-vis de la violence de la grand-mère sur le grand-père. Pour l'analyste, je n'étais pas directement une victime de cette violence mais spectateur, seulement il a utilisé le mot "complice". Le grand-père ne se rebellait pas. Identification. Ni moi non plus vis-à-vis de PN. "complice" encore quand je lisais les mails échangés entre PN et sa maîtresse. PN était le benêt dans cette histoire, vaudeville dit l'analyste. C'est vrai et ça m'a fait rire.
A quoi PN et vous jouez-vous, me demande-t-il ?
J'écarquille les yeux. Je ne sais pas !
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Mercredi 5/10/11
Séance #3
Révolte contre la mère dans le verbe, mais obéissance maternelle dans la conduite. Autophobie, stagnation professionnelle. "Tu seras secrétaire, ma fille !" Secret-taire, terre, racine. Des racines et des ailes.
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Samedi 1er/10/11
Séance #2
A peine une poignée de semaines de relation avec PN, il me faisait déjà pleurer. Il m'avait transmis des paroles inintelligibles (pour moi) mais qui m'avaient tiré des larmes. Impossible de me rappeler ces MOTS / maux !!!
Puis j'évoque ma phobie de la voiture qui me handicape vraiment. Conduite. Inconduite. Face à l'interdiction maternelle ?
Un mot-clé. Il faut laisser reposer.
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Mercredi 28/09/11
Si PN réussit à continuer de m'atteindre de la sorte, c'est que j'ai laissé une porte entrouverte par laquelle il a pu s'introduire. Pour refermer cette porte, j'ai demandé de l'aide.
Aujourd'hui je suis allée voir un psychanalyste.
J'y ai déposé des mots (il appelle ça des signifiants), des douleurs, des souvenirs de mon enfance. J'ai pu établir des liens.
Je suis remontée à la grossesse de ma mère, 1970.
A ce putain de bombardement, 1972 ou 73. Pleurs. Frayeurs.
A mon père policier dans les geôles viêts, 1975.
A l'arrivée en France, 1976.
A ma grand-mère dragon. Pleurs. Frayeur. Folie.
A mon gentil grand-père. Identification.
A la rencontre avec PN, 1993.
Aux premières larmes avec PN. Très vite.
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