Le cycle de la violence
J'avais expliqué dans ma note précédente que je m'étais sentie comprise au sortir du RDV avec l'association d'aide aux vicitmes de violences conjugales. En effet, lorsque je racontais mon qutodien et le comportement de PN (mon mari appelé Pervers Narcissique), ainsi que ma difficulté à me sortir de cette situation, la travailleuse sociale a expliqué le cycle de la violence conjugale, en s'appuyant concrètement sur les anecdotes que je lui confiais.
Parfois les gens ne me comprennent pas. Pas plus que moi-même d'ailleurs. Ils ne comprennent pas pourquoi je reste encore avec PN. J'étais consciente de la nécessité de m'extirper de ces chaînes, de cet attachement, de cet immobilisme. Mais je n'y arrivais pas !
Maintenant je sais pourquoi. Lors du dépôt de la 2ème main courante, j'avais demandé au policier qui la rédigeait, s'il était sensibilsé à la violence morale. Il m'a répondu par l'affirmative et m'a expliqué le fameux cycle de la violence conjugale. Il connaissait bien les moyens par lesquels les personnes violentes harcelaient leurs victimes. Je fais un copier-coller d'une description trouvée sur le site de "SOS Femmes Accueil"
La violence conjugale se développe à travers des cycles dont l'intensité et la fréquence augmentent avec le temps.
Phase N°1 : Phase de tensions croissantes
En effet, dans un contexte de violence conjugale, surviennent des périodes d'escalade de tension, débutant généralement par des agressions psychologiques : dénigrement de ce qu'est la femme, de ce qu'elle dit et fait. Par la suite, la violence verbale s'installe. Elle représente l'étape qui précède souvent l'agression physique.
Durant toute la phase d'escalade, la femme va déployer des forces et prendre des mesures extraordinaires pour maintenir l'équilibre de la situation. Elle peut nier ce qu'elle ressent afin de tenter de maîtriser la peur et pour se donner l'impression qu'elle peut encore contrôler la situation, surtout si elle a déjà vécu plusieurs reprises de cycle de la violence.
Phase N°2 : Phase d'explosion de la violence
La phase d'explosion de la violence peut sembler se caractériser par la perte totale de contrôle du partenaire violent qui peut survenir à partir du moindre incident. En réalité, cette perte de contrôle est un moyen efficace pour terroriser l'autre. Cette phase est la plus courte et la fin de l'accès de violence semble liée à l'épuisement physique et émotionnel de l'agresseur ou de la victime (l'agresseur a le sentiment qu' "elle a compris").
Durant cette période, la femme est terrorisée, peut tenter de se défendre ou chercher un endroit pour se mettre à l'abri. A la suite de cet épisode violent, en état de choc, elle sera parfois amenée à consulter un médecin pour des atteintes physiques plus ou moins graves. Même à défaut de blessures corporelles, elle pourra ressentir des malaises diffus en réaction à cette agression.
Souvent, c'est durant cet état de choc que la femme peut commencer à parler de sa situation à un proche ou à un professionnel (médecin, travailleur social).
Phase N°3 : Phase de déresponsabilisation
La troisième phase est la déresponsabilisation. L'agresseur se déresponsabilise de son acte de violence en culpabilisant sa victime et en la rendant responsable. Une personne victime de violences finit par croire qu'elle est la cause de ce qui se passe, voire même qu'elle a mérité cette agression. Dans cette phase, la honte et la culpabilité cohabitent.
Après cette crise, s'installe une période de rémission. Le conjoint a tendance à regretter ce qu'il a fait et à vouloir se faire pardonner : craignant de perdre sa partenaire, il minimise les faits, justifie son comportement par des facteurs extérieurs à lui, promet de ne plus recommencer. La femme se considère alors en partie responsable de ce qui vient de se passer.
Phase N°4 : Phase de lune de miel
Cette attitude entretient chez la femme l'espoir qu'il changera, qu'il ne sera plus violent si elle répond à ses attentes, si elle parvient à l'aider et à le soutenir. Le couple va entamer alors une période dite de "lune de miel" : la femme redécouvre un compagnon calme et prévenant. C'est ce qui l'encourage à rester ou à reprendre la vie commune, à effacer de sa pensée les scènes horribles qu'elle a vécues.
Mais, plus le cycle se répète, plus est forte l'emprise de la violence sur la victime et plus s'amenuisent les périodes de "lune de miel". La femme peut alors être exposée quotidiennement au mépris, au contrôle, aux agressions, vivant dans la peur, l'insécurité, s'ajustant aux besoins du conjoint, se centrant sur ses humeurs. La femme se percevra elle-même comme incompétente dans sa vie de couple et ailleurs, elle se sentira responsable de la violence du conjoint. Dévalorisée, elle se sentira incapable de s'en sortir ou d'améliorer sa situation.
Durant cette phase, il s'agissait dans mon cas d'accalmie. Lune de miel est un bien grand mot. Ca me fait mal de l'écrire mais PN n'a jamais eu véritablement d'amour pour moi. J'y reviendrai un jour dans une autre note. Depuis 18 que nous vivons ensemble, je peux affirmer que je n'ai jamais reçu d'excuses, ni de cadeaux, ni de gestes tendres. En fait, PN ne criait plus et cela ne durait pas très longtemps. En fait, plus être plus précis, il criait un peu moins et un peu moins souvent.
Apparté sur PN et les cadeaux
Depuis 18 ans que nous vivons ensemble, je peux énumérer les cadeaux que PN m'a fait. Un lecteur CD pour mon anniversaire à notre rencontre en 1993, puis une montre l'année suivante. C'était l'époque où je ne connaissais pas encore son vrai visage (c'était la phase de séduction). Puis plus rien. PN disait simplement que les cadeaux, ça n'était pas son truc, que cela ne servait à rien, que c'était de la foutaise, que ses parents ne lui en faisaient jamais non plus. En 2000, après la naissance des jumeaux, PN m'a offert un parfum. Depuis 2000, j'ai reçu un autre parfum et un GPS, puis pour mes trentre et quelques années, une invitation dans un restaurant marocain avec les enfants. Voila pour les 18 ans de vie commune. Je lui ai arraché une unique fois des fleurs pour la Saint-Valentin, c'était nul, j'avais râlé, j'ai eu 3 roses colorées artificiellement. Cela fait en tout 0,3 cadeau par an, ou encore 1 cadeau tous les 3 ans. Ca fait mesquin d'énumérer cela, mais c'est vrai que par rapport à d'autres, je ne recevais pas grand chose, j'ai dû me faire une raison.
Bref, je me rends compte que ce cycle est vraiment pernicieux. Encore aujourd'hui, je me fais encore avoir. Exemple de ce jour : PN ne me parle plus depuis quelques jours, quand je lui parle (vraiment par grande nécessité) il me répond "Gna gna gna gna gna". S'ensuit quelques insultes : Pol Pot, goret, "qu'est-ce que t'es bête ma pauv' fille". Rien de nouveau, une journée habituelle. Puis j'informe PN que je vais manger chez ma mère. En fait, PN le sait car je le dis à ma fille. PN me propose de prendre sa voiture de fonction car ainsi je ne gaspille pas d'essence avec la mienne. PN se montre grand seigneur. Je ne refuse pas. Je ne m'explique pas les raisons de cette bonté subite. la "lune de miel" ne dure pas longtemps puisque quelques heures plus tard, PN m'envoie un texto me posant une question, à laquelle je réponds, et à quoi PN me textotte que "mon niveau d'orthographe se rapproche de celui de" notre fils (celui-ci nous ayant écrit récemment de sa classe de mer, avec pleins de fautes). Je ne réponds pas à cette attaque. La bave du crapaud ne m'atteint pas ! (Pour être honnête, ce m'a un peu fait chier).
Commentaires
Je suis ok dans le fait que la manipulation puisse être une des raisons qui fait que l'on ne part pas.. Mais je pense qu'il y a aussi un pb intrinsèque à nous même, une faille que l'on a.. Un côté idéaliste, que l'autre changera.. Ou croire qu'on arrivera à avoir le dessus sur lui, qu'on lui fera admettre qu'il est malade.. Enfin non, je dis des conneries.. C'est sa manipulation verbale (bref il nous retourne le cerveau) qui agit sur nos failles justement.. Je dis ça parce que pendant longtemps je ne rêvais que d'une chose, m'enfuir et le jour où cela était en train de se faire, suite à des sms qu'il n'arrêtait pas de m'envoyer, je me revois dire à un de mes proches "je peux ptêt lui donner une autre chance.." : le truc de ouf quoi !!!!!!!!!!!!!!!!
Ce qu'il faut garder en tête c'est que cette personne nous fait du mal et que l'on a aucun intérêt à rester avec.. Et que cette personne se sert de nous, nous manipule.. qu'on est strictement RIEN pour cette personne.. Et que l'on est quelqu'un bien et que l'on mérite d'avoir une vie "douce, sereine"..
Bises
Bonsoir AKTS,
FAILLE et CERVEAU sont deux mots-clés dans la manipulation. Les pervers narcissiques repèrent leurs victimes à cette FAILLE. Ils s'engouffrent alors par cette porte que nous avons laissée entrouverte. C'est pourquoi, tant que nous n'avons pas fait un travail sur cette faiblesse, nous risquons d'attirer d'autres PN, plus ou moins virulents.
Quant au CERVEAU, oui, il va s'adapter malheureusement à un fonctionnement qui nous est néfaste. Comme la manipulation va crescendo, on ne s'en rend pas compte. Pour ce qui est de la souffrance, mon avis est que le cerveau se blinde et se ferme devant un trop plein de souffrance pour nous permettre de "nous préserver", de survivre. C'est un mécanisme de défense.
A+
Je réagis au fait que tu dises que ton mari ne t'a jamais fait de cadeau, jamais présenté la moindre excuse.
Pourquoi l'aurait-il fait ? Je peux me tromper, mais tu sembles bien n'avoir opposé quasiment aucune résistance à son comportement. T'es-tu déjà révoltée, rebellée face à ses insultes ? Lui as-tu déjà signifié que son attitude était intolérable et que justement, tu n'allais plus la tolérer ? As-tu essayé de te défendre, tout simplement ?
Il semble bien que non. Tu as tout encaissé, pendant 18 longues années, sans faire de vague, sans même essayer de le quitter. Pourquoi s'excuserait-il puisque tu acceptes la situation ?
J'avoue que je suis stupéfaite par la banalisation des insultes qu'il te sers. Parce que traiter sa femme de "goret", de façon aussi naturelle et désinvolte, comme si c'était tout-à-fait normal, ce n'est quand même pas banal !!
Je suis un peu choquée aussi par la façon dont tu évoques le fait qu'il ait subitement voulu te prêter sa voiture. Ce qui me choque , c'est que tu qualifies toi-même ce geste de "bonté", comme si tu prenais ça pour une gentillesse de sa part.
Tu as accepté. Il t'a eue sur ce coup-là. Par ce geste, il a montré que c'est lui qui décide et qui détient le contrôle sur la situation. Il vient de montrer qu'il te touche, qu'il t'atteint, qu'il a une influence sur toi. S'il décide de t'ignorer et de ne pas t'adresser la parole, tu acceptes. S'il décide de t'insulter, tu acceptes. S'il décide de t'adresser la parole et de te prêter sa voiture, tu acceptes.
Voilà, il peut ne pas t'adresser la parole, ou t'insulter, s'il décide de te parler, tu réponds présente, disponible, tu ouvres tes oreilles pour laisser entrer en toi ses mots et son influence. Enfin, là, il vient de se prouver qu'il t'atteignait encore, puisque s'il te parle, tu l'écoutes sans discuter.
Et en acceptant de prendre sa voiture, tu lui as montré que tu avais besoin de lui.
Pourtant, si tu veux t'en sortir et le quitter, il va falloir que tu apprennes à te passer de ce qui vient de lui. Mentalement et matériellement.
Mentalement, il s'agit de ne plus le laisser aussi facilement s'adresser à toi quand bon lui semble et de la façon dont il le décide. C'est valable aussi pour le téléphone, appels et textos. Te rends-tu compte qu'il parvient à te déstabiliser, à te "faire chier" avec un simple sms ? A ta place, je ne répondrais plus à ses appels, n'écouterais plus ses messages, et n'ouvrirais même plus ses textos. Et s'il te demande des comptes, tu n'as absolument rien à lui justifier. Ce sont autant de blessures qu'il t'inflige même quand il n'est pas avec toi, autant d'intrusions empoisonnées dans ton mental, autant de provocations. Comme et quand il le décide.
Contente-toi de garder les messages dans ton portable, sans les écouter ou les lire. Tu pourras demander à la psychologue où à l'avocate de le faire.
Mais essaie de ne plus te laisser atteindre par ses mots, quels qu'ils soient, qui ne sont, au fond, que les élucubrations délirantes d'un malade mental. Dont tu vas te débarrasser pour vivre enfin tranquille !
Dans plusieurs de tes notes aussi, et notamment cette dernière au sujet de la voiture, je crois déceler une grande peur de ce que serait ta situation matérielle et financière sans lui.
C'est vrai, en te lisant, j'ai souvent l'impression que ton mari te maintient dans l'idée que tu ne peux pas t'en sortir toute seule et sans lui. Et que tu entretiens toi-même cette idée.
J'ai envie de te dire que bien au contraire, tu t'en sortiras bien mieux sans lui !! Je t'assure que tout deviendra bien plus facile pour toi quand il ne sera plus là.
Bon, j'arrête-là ce long commentaire :)
Des bisous,
Bonsoir Stef,
Je comprends ta réaction. Tu te demandes pourquoi je ne m'indigne pas, je ne me révolte pas, je ne crie pas, je ne mords pas.
Pourtant, je l'ai fait. Quand j'ai pris conscience de la manipulation il y a 4 ans, j'ai subi de plus en plus de violence morale et verbale. Plusieurs fois j'ai explosé. Je crois que j'avais commencé ce blog à cette période. Et je me souviens que ce qui me peinait le plus, c'était que mes enfants assistent à nos disputes. Il n'y avait pas moyen de discuter / se disputer avec PN hors de leur présence, nous les avions constamment. Quand je me révolte, j'explose. Je me souviens une fois, j'avais crié, attrapé le téléphone portable de PN pour le balancer par la fenêtre. PN m'avait agrippée, je me débattais. Puis j'ai vu du coin de l'oeil, Jumeau qui se cachait derrière le canapé. Il était apeuré. Il devait avoir... je ne me souviens plus. IL était vraiment tout petit. Il y a eu d'autres révoltes. Mais je n'aime pas ça, je veux préserver les enfants.
J'ai essayé maintes fois devant une provocation, de répondre calmement à PN, lui dire que son discours ou son comportement était inacceptable : il s'en contrefout ! C'est comme si je n'avais pas parlé.
C'est pourquoi j'ai arrêté de répondre, de me révolter. En même temps, lorsqu'il me cherche, il attend une réaction. Mais si je ne réponds pas à sa provocation, il n'obtient pas l'effet escompté.
Pour l'aspect financier et matériel, PN et les pervers narcissiques en général, afin de s'attacher leurs victimes, leur mettent en tête qu'elles ne sont rien sans eux. Effectivement, PN me répète depuis quelques années, depuis que je parler de vouloir divorcer (sans arriver à le faire), que je ne trouverai personne à cause de mes 3 enfants, que personne ne voudra de moi, que je ne m'en sortirai jamais avec mon maigre salaire, que je vais crever la dalle, que je pourrai jamais racheter sa part de la maison, et encore moins l'entretenir, etc. Oui, c'est vrai, ça m'a fait peur.
Bises