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Des fois je me ferais presque avoir

Il y a 1O jours, PN tabassait notre fille et j'ai porté plainte contre lui le lendemain. Le surlendemain, le père de PN lui téléphonait pour lui faire entendre raison.

Depuis lors, PN s'est vraiment calmé, il me parle normalement. (Il m'a même téléphoné hier pour me donner des nouvelles de l'Aînée qui était bien arrivée en Espagne). C'est un comportement inhabituel étant donné que PN me harcelait  tous les jours avec un pression particulièrement forte en week-end, puisqu'il avait alors "tout le loisir de penser à moi". Ce changement d'attitude engendrait chez moi d'une part de la méfiance car le quotidien devenait subitement surpportable, et d'autre part un répit psychologique.

Durant ces quelques jours où je n'étais pas attaquée, mon esprit s'envolait vers un ailleurs et un futur auxquels il m'était impossible de songer jusqu'à présent à cause du harcèlement moral et de la manipulation que je subissais.

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Rêveries

Ces rêveries consistaient à regarder les couples dans les lieux publics et les loisirs des gens en extérieur.

Les couples

En effet, juste après que j'ai été trompée, je distinguais dans la foule surtout des couples avec une grande différence d'âge puisque PN avait un écart de 18 ans avec sa maîtresse. Je remarquais désormais ces couples et cela m'énervait.

courses-couple2.jpgPuis dans une deuxième phase, une fois que je me suis sentimentalement détachée de PN, j'observais les couples, surtout au supermarché.  Je me demandais d'abord ce qui faisait qu'ils allaient ensemble faire les courses, quelles motivations avaient-ils, quel plaisir trouvaient-ils à regarder des produits de consommation à deux. PN et moi, lorsque nous étions un jeune couple, faisions nos courses le samedi matin, comme beaucoup de monde. Puis dès que j'ai eu des enfants et que j'étais bien sous son emprise, il a cessé de venir avec moi. Comme je ne travaillais pas, PN disait que c'était moins fatiguant pour moi de faire les courses en semaine, ensuite il a dit qu'il n'était pas nécessaire d'être à deux pour remplir le caddie. Et avec l'habitude, je ne faisais plus rien avec lui. Je voyais les couples regarder ensemble un objet, discuter et échanger autour de cet objet. Je trouvais cela presque fascinant, car nous ne partageons rien avec PN. Eh oui, il est donc possible que deux personnes partagent un goût commun, des idées communes. PN m'isolait de lui physiquement, affectivement, intellectuellement.

J'étais aussi étonnée que ces couples pouvaient aussi être vieillissants, mal-assortis ou laids, car PN me reproche mon âge (15 ans de plus que sa maîtresse, mais 3 ans de moins que PN !) et mon physique. Or, je ne me trouve pas spécialement laide, j'ai une jolie bouche, de beaux cheveux, je suis souriante et parfois coquette, j'aime me maquiller et bien m'habiller sans excès !

Un autre exemple, nous sommes de bons citoyens, nous allons toujours voter. PN y allait très tôt le matin, sans me le dire ou alors en me prévenant quand il avait son manteau sur le dos, de sorte qu'il était trop tard pour que j'émette mon avis. PN disait qu'on n'avait pas besoin d'y aller en même temps, qu'on allait pas être à deux dans l'isoloir ! J'allais donc voter toute seule, croisant mes amis et les voisins en couple (parfois main dans la main, flânant) sur le chemin des urnes. Mêmes pour les réunions de parents d'élèves, si j'y assistais, je pouvais ensuite lui faire une résumé, pas besoin qu'il se rende dans la classe de ses enfants. Quand nous avons eu des jumeaux, il m'est même arrivé de faire deux classes, la moitié de l'une et la moitié de l'autre !!! (Après, PN connaissait du monde dans notre commune et se rendait avec plaisir aux réunions d'école, discutant avec tout le monde, parlant de la scolarité de ses enfants, etc.)

Le week-end, nous ne faisions jamais de sortie en famille. PN, comme justification, prenait l'exemple d'un cousin à moi qui travaillait en semaine et n'avait pas envie de sortir le week-end tandis que sa femme, au chômage, ressentait l'envie de sortir, une fois la semaine terminée. Donc, lorsque je proposais une sortie familiale, PN n'en avait pas envie. Nous en avons fait une je ne sais plus quelle année, c'était à une exposition de roses (j'adore les roses). En y repensant, PN ne réponds jamais à mes désirs, au contraire. Un exemple flagrant, PN sait que je suis une fan de Jean-Jacques Goldman. En voiture, dès qu'une de ses chansons passe, il change SYSTEMATIQUEMENT de station. Au début, cela me faisait réagir et je râlais pour remettre la chanson. Quelques secondes après, PN change encore de radio. Alors on se disputait, et la chanson était passée et je n'ai pas pu l'apprécier. Par la suite, des années plus tard, je ne réagissais plus : une chanson de Goldman passe et je sais qu'il va me priver de mon plaisir et en mettre une autre. => le Pervers Narcissique n'entend pas les desiderata de l'autre.

Les loisirs

velo_famille.jpgCes derniers jours d'été, je vois beaucoup de personnes s'adonner à leurs loisirs en fin de semaine. Ils font du vélo, de la course à pied, un pique-nique, des promenades en famille, etc. Je les envie pour ces moments de plaisir et de joie partagés en famille. Mais j'envie aussi ces personnes qui ont la possibilité, le droit de se détendre le week-end, alors que moi, je vois venir la fin de semaine avec stress, car je sais que PN va s'occuper de moi. Moi, je passe mon week-end à me défendre moralement contre les attaques de PN, à essayer de tenir debout, à mobiliser toute mon énergie pour être forte et être capable de contrer ses attaques et ses injures ou bien de les supporter en serrant les dents. Comment pourrais-je faire quelque chose qui me plaît ? Je passe mon temps à me défendre et à être sur le qui-vive ! C'est pas une vie !

Voilà donc les rêveries des derniers jours. J'en étais venue à penser à quelquechose de fou ! J'en ai honte encore ! J'ai songé l'espace d'un éclair :  "Et si PN, transformé par les paroles de son père (lesquelles donc ?), redevenait subitement gentil et aimant ? La ville serait belle !"

Mais PN ne m'a pas laissée tranquille bien longtemps. Je suis vite revenue à la réalité.

 

Retour à la réalité

  • Un soir, alors que je préparais le dîner, il s'approche tout près de moi, le visage obséquieux, le corps plié en avant, les deux mains tendues et jointes, il me tend un papier avec une adresse d'hôtel au Viêt Nam en me disant de la "donner à ma soeur et son mari, car "ce sont de si grands voyageurs". PN prend plaisir à jouer la comédie et ironiser. Puis je sors dans le jardin et passe devant PN qui est à la fenêtre, j'entends "Gros cul", dit en viêtnamien "Dit bu". Je ne réagis pas. De toutes façon, PN répond à chaque fois que c'est affectueux.
  • Au réveil je rencontre PN dans la cuisine. PN fait un gros rire bien gras et bruyant, puis il s'arrête d'un coup sec.
  • Ce midi, PN fume à la fenêtre de la cuisine pendant que les jumeaux et moi préparons le repas. PN parle tout seul :

"Loïc, je t'aime. Ah Loïc, mon Loïc ! Je t'aime. Loïc, je t'aime. Toi aussi, Cl. (la femme de Loïc), je t'aime. Et toi, Jumeau, est-ce que tu aimes Loïc ?"

Loïc, c'est notre voisin. Jumeau ne prend pas la peine de répondre.

  • Quelques minutes plus tard, PN marmonne "Putain ! Enculé !" On se sait pas à qui il pense.
  • Un peu plus tard : "Ca y est, Jean-Mimi est sur la route de l'Espagne avec sa grosse D. (sa femme)" Il s'agit d'un autre voisin que PN prend ou ramène en voiture plusieurs fois par semaine jusqu'à / de la gare.
  • Repas de ce soir, à table : "Putain, ces feignasses de boulangers sont déjà en vacances, les enculés !"
  • Toujours à table : "A la gare, j'ai rencontré une naine. Je lui ai donné un coup de pied dans le dos et elle a descendu l'escalier direct ! Ha ha ha !"

 

 

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