J-24 (Monologue)
Dimanche 4/12/11
Voici une petite vidéo sur les PN ; Site Entraideapn.
Ce dimanche, lever tardif, j'adore ça. Petit-déjeuner tardif. Je suis dans la cuisine, je lis un livre de Shakti Gawain en prenant mon café. Puis, PN rentre de son jogging. Je le supporte durant quelques heures seulement car je sais qu'il va déjeuner chez un des nos copains, finalement pas chez celui qui fête son anniversaire mais chez un autre, MDK, celui qui possède la maison dans le Finistère. Avant, on allait à ces déjeuners en famille, la dernière fois c'était il y a un an, en novembre 2010, PN était alors fou amoureux de sa secrétaire allemande mais ne s'était pas encore manifesté à elle. C'était une période terrible à vivre pour moi, autant qu'aujourd'hui, même si c'est différent.
PN veut emmener les enfants. Je n'ai rien à redire, puisqu'il est leur père. Je remarque que PN presse Jumeau pour s'habiller, ce dernier n'a visiblement pas d'autre choix que de le suivre. En revanche PN dit à Jumelle qu'elle fait ce qu'elle veut : "Si tu préfères rester avec ta mère, eh ben tu restes." Deux poids, deux mesures. Puis il suppose que l'Aînée ne viendra pas car elle va rentrer de chez sa copine et prendra sa douche, ce qui va durer longtemps.
L'Aînée
Vers 13h, je prépare le repas. Malgré mes appels répétés, l'Aînée ne daigne pas descendre manger. Je commence à m'énerver, à l'inverse de ce que me conseillait le psy. Elle n'est plus jamais à la maison que pour manger, se laver et parfois dormir ou encore passer des heures sur Faicebouq. Le reste du temps, elle est chez des copines, ou traîne dehors avec elles. Lorsqu'elle descend et qu'elle me dit que je peux bien manger toute seule et que je n'ai "pas besoin qu'elle me donne la becquée", alors je craque. J'explose. Je lui avais expliqué juste auparavant qu'il était normal et important de manger tous ensemble et en famille et pas chacun de son côté quand il le veut. Elle m'a répondu qu'il n'y avait plus de famille ! Elle marquait un point. Mais, là je n'ai pas supporté sa remarque. Aussi méchante et rabaissante que le fait PN. Elle reproduit le comportement de son père. Comme PN et moi sommes en constant désaccord, l'Aînée sait très bien vers qui aller au moment opportun, vers celui qui lui dira oui ou celui qui lui donnera plus d'argent. Elle l'avait reconnu quand nous en avions parlé en septembre lorsque PN lui avait donné 100€ le lendemain qu'il l'ait frappée.
Je baisse les bras. Je ne lui dirai plus rien. Je l'appellerai une seule fois pour manger. Si elle ne descend pas, je ne ferai rien. Si elle veut sortir, et bien elle sortira. Si elle reste 4 heures sur Faicebouq, sans faire ses devoirs, alors soit. J'en ai marre.
Elle va faire, à partir du 13/12, une semaine de stage dans la boîte de PN à Paris. Ils seront en voiture ensemble quasiment 2 heures par jour, soit 10 heures dans la semaine. j'ai toujours craint qu'il ne tentât de la faire rester avec lui et qu'elle ne décidât ainsi au dernier moment. Mais tant pis, ce sont des choses que je ne maîtrise pas.
Après l'avoir grondée et crié, j'ai pleuré à table. Après manger, elle est ressortie, je l'ai ignorée.
Monologue du soir
Un peu plus tard, Jumelle avait envie de sortir faire les magasins. Nous sommes arrivées à la maison juste après PN. A l'intérieur, il s'avance vers Jumelle et lui dit tout doucement à l'oreille d'une voix mielleuse : "Alors, c'était bien à Carrefour ?"
PN : "Parce que, nous c'était super bien ! On était sur la péniche de MDK. C'était génial ! Bla bla bla. On a mangé une fondu bourguignonne. Bla bla bla. L'été prochain, on va tous se retrouver dans la maison du Finistère, comme avant. On va se fendre la gueule ! Pendant ce temps-là vous serez avec votre mère à "ville balnéaire"* Ha ha ha ! Elle n'a plus qu'à aller là-bas ! Avec ses affidés. Elle ne peut plus compter que sur son beau-frère ! ha ha ha ha ha !"
Je reste silencieuse. J'essaie de me décrisper.
PN : Hé ! Lola ! Tu sais que L. va être liciencié ? Tu t'en fous certainement."
Moi : "Oui, je m'en fous."
PN : "Mais quand même, ça va être dur pour lui. Bla bla bla"
Il parle encore et encore. Il raconte son après-midi en monologue. Il interpelle parfois un des enfants pour l'écouter.
* PN a toujours cassé du sucre sur le dos de ma famille, là il a dû apprendre par les enfants que le mari de ma soeur allait peut-être faire le trajet à Rennes avec nous avec une deuxième voiture, la mienne étant toute petite. PN ne peut pas supporter que l'on puisse m'aider. Il n'arrêtera pas d'ironiser sur le beau-frère. Fatiguant !
Ce sont des claques qu'il me donne tous les jours, tous les matins et tous les soirs. Celles-là même dont parlait le brigadier-chef quand elle m'avait convoquée seule fin août. En effet, au cours de l'audition de 3h30, j'en étais arrivée à la conclusion qu'il fallait que PN me cogne et que j'arrive au commissariat la figure ensanglantée, pour que la police puisse enfin agir ! Car les mots ne sont pas des preuves lorsqu'ils sont insidieux ! La loi sur les violences psychologique est sortie en juillet 2010 pourtant ! Le brigadier-chef m'avait alors dit : "Ce sont pourtant bien des claques que vous prenez tous les soirs, Madame !"
Puis PN parle aussi aussi du décès de sa nièce. Cela permet aux enfants de ne pas être trop traumatisés. PN passe la soirée au téléphone avec ses proches. Depuis la salle de bains, je l'entends dire : "Quand ça arrive, à côté de cela, nos petits soucis du quotidien ne sont rien du tout."
Ça me fait doucement sourire, car PN continue de me harceler le plus bassement du monde ! Il ne relativise pas. J'en ai vraiment marre.
En fait, j'ai une certaine baisse de moral. Toujours trop de choses à gérer, trop de coups pris. Il ne reste que 24 jours avant la rupture. Mais j'ai peur. J'ai peur qu'il n'arrive quelquechose avant cette date. J'ai vraiment peur et j'en chiale.
Commentaires
Je suis sûre qu'en te levant tout à l'heure tu auras retrouvé de la force. C'est normal et salutaire d'exprimer sa tristesse, son ras le bol et sa peur.
C'est sûr avant ton départ il y aura de durs moments, des coups tordus, des mots coups de poing mais tu vas les surmonter.
Désolée car j'avais cru comprendre que ta fille avait déjà décidé de partir à Rennes. De toutes façons ta décision est la bonne et bénéficiera aux trois enfants.
Amicalement.
Elisa, merci de ton soutien.
Effectivement, ça allait mieux en me réveillant. ;-) Finalement, la tristesse, la déprime, ça passe.
Pour ce qui concerne ma fille aînée, je ne peux être sûre de rien, jusqu'au jour du départ. Elle peut encore changer d'avis. On verra... Je ne peux pas l'obliger...
Bien à toi
Je passe te faire un coucou mais je t'avoue que je n'ai pas lu ta note là...... Pas le courage.. Mais bon, en séance psy d'aujourd'hui, pour la première fois, j'ai évoqué (euh mais que 2 minutes, lol) "connard" qui est mon (ex) PN à moi d'un temps révolu..
Bisous, je pense que je vais passer par mail
Ton comm' me fait rire ! ;-)
Je rêve à un temps où, comme toi, mon expérience avec PN sera loin, très loin, faisant partie d'un passé lointain et flou.
Quand tu veux par mail (si tu parviens à te mettre devant l'ordi ! ;-)
Bisous
Lola,
Décidément, PN et l'ambiance qu'il crée restent égaux à eux-même...
Pas facile à vivre, ton moral en pâtit et tu as peur qu'il n'arrive quelque chose, et tu pleures...
Peut-être pourrais-tu nous dire ce qui te fait peur ?
En tous cas, le décompte des jours me semble une bonne idée, et à défaut de te laisser du temps pour te reposer, la préparation du départ doit te mettre l'esprit dans une perspective encourageante. Tiens bon, appuie-toi sur les tiens et tes amis, tous ceux qu'il te jalouse... Tu vas y arriver.
Concernant l'aînée, on peut imaginer que son attitude, alors qu'elle est à l'orée de l'adolescence, transcrit sa difficulté à vivre dans ce qui n'a plus de "famille" que la dénomination administrative. Peut-être est-ce une façon de se mettre à l'abri ?
Quant à sa réponse "aussi méchante et rabaissante que le fait PN", sans doute n'avait-elle pas pour but de t'atteindre. Ne traduirait-elle pas plutôt sa propre souffrance face à la situation ? Peut-être pourrez-vous en discuter dans des moments moins tendus ?
Il ne faut pas perdre de vue qu'elle aborde (ou va bientôt aborder) dans sa vie de future jeune femme une période de remous qui nécessiterait d'être entourée de stabilité, ce que PN est incapable de leur apporter. Et que les enfants détestent plus que tout de devoir choisir entre leurs parents.
Bien sûr, on peut s'attendre à ce que PN tente de l'amener à rester avec elle. Peut-être en lui faisant miroiter les "avantages" qu'elle y trouverait. Il est possible qu'elle se laisse convaincre par ce chant des sirènes.
Je persiste à croire cependant que les enfants savent fort bien qui est qui dans votre couple, et le rôle de chacun.
Il me semble important que tu conserves la posture de dignité et de respect (ce qui n'esxclut pas la fermeté dans l'éducation) qui est la tienne. Même si elle se laisse séduire par son père, tôt ou tard, tes qualités l'emporteront. Je te l'ai déjà dit, tu es pour tes enfants un bel exemple. Et ils le savent...
Alors pleure un bon coup si ça pèse trop lourd, ça lave l'âme.
D'ici peu tu seras loin, et tu travailleras à construire ton avenir et celui de tes enfants.
Je te souhaite beaucoup de courage, et du soleil dans ta vie !
:o)))
p.S. : Une heure de route de Dinard : la mer, waoooh !
Bonjour Candide,
Pour répondre à ta question, j'ai peur qu'il ne nous déglingue tous, je veux dire qu'il mette fin à nos vie lors d'une crise.
A bien y réfléchir, je crois qu'il n'ira pas jusque-là, mais cela signifie que ma peur de PN se rapproche de cette peur ultime. Malgré tout ce que je fais pour rester inébranlable face à lui, ma peur subsiste. Une peur presque enfantine et difficile à contrôler. L'attitude quotidienne de PN est menaçante mais insidieuse.
Concernant l'Aînée, l'adolescence est aussi difficile à vivre pour elle que pour moi, sa mère. Et tout cela dans un contexte bien instable et défavorable. Je ne trouve pas forcément les bons mots et la bonne attitude face à elle.
Merci de ton soutien. La nouvelle année arrive bientôt, les nuages vont laisser filtrer un peu de lumière !
Lola,
Je comprends que tu as peur qu'il vous détruise. Je n'ai aucune compétence, mais on peut noter que, si je ne m'abuse, depuis qu'il te malmène il s'en est toujours tenu aux mots. Sans doute sait-il que les mots ne laissent pas de traces visibles et qu'il peut les utiliser longtemps sans être inquiété, alors que la moindre trace d'agression lui serait définitivement défavorable et le mettrait immanquablement en position d'agresseur.
As-tu parlé de cette peur-là avec ton thérapeute ? Il sait comment fonctionnent ces gens-là, et peut-être pourrait-il te rassurer (bien que l'actualité nous ait rappelé recement que la psychologie / psychiatrie n'était pas une science exacte) ?
Peut-être aussi, si l'on en croit ce que tu relates de tes rencontres avec "Mr Psy", cette peur actuelle réactive-t-elle tes peurs d'enfant dans un pays en guerre, lui donnant des des dimensions disproportionnées ?
Quant à l'ainée, peut-être peux-tu profiter des temps de calme pour trouver des mots apaisés qu'elle puisse entendre et comprendre. Je suis profondément persuadé que leur référence, c'est toi. Mais la situation est bien difficile pour eux aussi.
Je vous souhaite beaucoup de courage.
Le temps passe vite... Au fait, quelle sont les dates et le titre de la formation ?
'tit brin d'soleil !
Bonsoir Candide,
Je vais bientôt aborder la relation à PN avec le psy.
La relation avec l'Aînée est assez fluctuante... mais je garde bon espoir.
La formation comporte du droit public (beurk !), du droit hospitalier (ça va, j'aime bien), de la législation sanitaire et sociale, des finances publiques, de l'économie, etc. Il y a aussi des langues étrangères, évidemment je choisirai l'allemand, question de tactique.
Eh bin ! Un vrai parcours d'athlète !
J'ai peut-être manqué un épisode, mais si j'ai bien compris, l'accès au poste est déjà acquis et tu pourras choisir en fonction de ton classement à un concours final ? Izeuntit ?
En tous cas, bon courage !
et Bon vikind !
:o)
Hélas non, je n'en suis qu'à l'étape précédente. J'ai 6 mois pour préparer le(s) concours.