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J-1 (ultime explosion de PN)

Mardi 27/12/11

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Quand j'ai posté cette photo ce matin à 8h30, je l'ai trouvée belle et très à-propos. Je n'ai pas vu le film. J'aime la sérénité et le relâchement (lâcher prise ?) de cette femme. Elle semble faire de longues expirations de bonheur. Pour ce qui concerne ma situation, l'homme est de trop, j'aurais pu rogner la photo à droite (mais pas le temps) car l'homme n'est pas (encore !?) là.

Jes lis les commentaires qui m'encouragent !

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L'adieu de PN


Il est exactement 21h40. Je viens juste de me réfugier dans  ma chambre, car PN a explosé une ultime fois. Il est incontrôlable. Cet homme est FOU ! Il est EFFRAYANT !

Petit retour en arrière.

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En fin de matinée, je pars faire quelques courses pour Rennes, comme ça, je n'aurai pas à stresser pour courir les magasins après le long trajet et aussi nous aurons de quoi petit-déjeuner le lendemain matin. En faisant les achats, j'ai un sentiment étrange de fuite. Alors que je vais vers la liberté. Vers MA liberté. Je prends des articles de première nécessité, le genre d'articles pour remplir un appartement et un frigo alors que j'ai tout à la maison ! J'ai l'impression d'être une fugitive, un sentiment de malaise, de tristesse diffuse. Et encore, d'injustice. Pourquoi cela ? Pourquoi moi ? Pourquoi ne puis-je pas profiter un peu de la vie ? Juste me poser un peu. Me contenter d'un quotidien doux et simple. J'ai tout à reconstruire. Et professionnellement, je suis partie pour bosser dur et bouger tout le temps jusqu'en 2015 ! Ça calme ! Où vais-je trouver toute cette énergie ? Si c'est mon karma de souffrir autant, alors putain de karma !

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Avec les enfants, nous avons finalisé les bagages, puis étant donné l'heure tardive, 14h, et l'emploi du temps chronométré, j'ai blindé la micro-voiture et avec les 3 enfants, nous sommes allés apporter les cartons chez ma soeur. A la vitesse-lumière, nous avons pris des hamburgers et pendant que les enfants mangeaient chez ma soeur, mon beau-frère et moi avons transvasé les bagages. Puis il a fallu vite larguer les enfants à la maison car à 15h30 j'avais ma dernière séance de psy avant le départ. J'arrive pour la première fois avec quelques minutes de retard, j'ai même failli oublier de le payer en partant.

Le psy me propose de poursuivre les séances de façon régulière à chaque retour de week-end. je suis sincère avec lui et l'informe que je ne compte pas revenir dans ma ville si vite et que financièrement il me sera difficile de payer et le train ou la voiture et les séances. Il me laisse le choix en souhaitant continuer de m'accompagner et nous prenons un RDV de principe mi-janvier. Je sais que je n'irai pas.

Ensuite, à 16h00, je file à la banque car le conseiller souhaitait faire le point avant mon départ, mais cette entrevue était totalement inutile. J'ai un problème avec l'argent, je ne retiens pas combien j'ai sur mes comptes. Entretemps, coup de fil de Ca., je dois passer chez elle lui remettre le reliquat du sachet de bijoux fantaisie qu'elle a donnés hier à l'Aînée. On échange deux trois mots, derniers au revoirs, Pa. son mari est là. En rentrant, je fais le plein d'essence.

 

Le soir

PN rentre vers 18h. Il voit les valises. Parle du départ. Demande à quelle heure nous décollerons. Dit qu'il dira au revoir aux enfants le soir alors. Cherche les cartes de réduction de famille pour le retour en train des enfants dans 2 semaines déjà.

PN : "Je suis leur père, non ? t'es d'accord avec moi ?"

Moi : "Oui, bien sûr."

Je n'avais pourtant rien empêché ni manifesté aucune animosité.

Il est encore tôt et j'ai eu une journée bien remplie, l'Aînée n'est pas encore rentrée alors je vais me poser un peu dans ma chambre. PN vient à plusieurs reprises. Demande encore où sont les cartes de famille nombreuse. Demande pourquoi nous partons si tôt et pas la veille de la rentrée. Je lui explique que les enfants ont besoin de s'acclimater à la nouvelle ville (vie ?) et de connaître le chemin de l'école, et qu'il est trop tard pour me poser cette question. Il demande pourquoi je n'ai pas inscrit les enfants dans une meilleure école, une école privée du centre-vile. je lui dis qu'il s'agit de l'école de secteur. PN : "Tu n'es pas sans savoir que notre cher Sarkozy a supprimé les cartes des collèges ?"

Je sens bien que PN me cherche.

Dans ma chambre, il baisse le chauffage et éteint une lumière car, dit-il, je gaspille. Puis il rajoute que de toutes façons il n'y en a plus que pour quelques heures ! Puis il me demande de décommander le RDV avec l'orthodontiste fixé mi-février car il va emmener les enfants à Agadir !

PN : "T'es pas d'accord ? Qu'est ce qui est plus important ? Une semaine de vacances au Maroc ou un RDV chez le dentiste ? Sois raisonnable ! Réfléchis un peu !"

En sortant, il me jette un dernier regard en disant :"Je souffre pour ton T-shirt ! Je compatis."

Je tente de rester calme, mais faut pas exagérer. Quand je vais faire à manger, je vois que PN a finit le reste de sa bouteille de rouge et aussi le Crémant de Bourgogne que j'avais ouvert la veille avec Ca. Je peste car je voulais en boire avec mes crevettes et aussi en verser une lichette pour leur cuisson. PN monte sur ses grands chevaux.

Moi : "Bon sang ! Je ne peux même pas laisser une moitié de bouteille sans que tu la termines ! J'en ai marre. c'est mon seul plaisir du soir."

PN saute sur l'occasion. Il me tend son majeur en le faisant bouger : "Ton seul plaisir du soir, c'est ça !"

Moi : "C'est toujours en dessous de la ceinture avec toi ! c'est minable."

Puis il prend sa voiture pour aller en chercher chez l'épicier du coin. En rentrant  "Tiens ! La voilà, ta bouteille !"

La discussion reprend sur d'autres sujets de discorde et sur les amies.

PN : "On voit ce que ça a donné, tes sorties avec tes copines ! Personne n'a répondu à l'appel ! Ha ha ha ! Il n'y a bien que la dernière (il a utilisé un terme que j'ai oublié, du genre le dernier des Mohicans ou autre chose), Ca. Mais c'est parce qu'elle est polie, c'est tout ! Les autres n'en ont rien à foutre de toi ! Le fond est en train de remonter ! Les gens ne sont pas idiots ! Ils voient tout petit à petit ! Ils savent désormais qui tu es ! Ils t'évitent ! etc."

Effectivement, je ne sais pas pourquoi deux de mes amies qui m'avaient répondu OK la dernière fois, n'ont plus répondu à mes SMS. J'ai été un instant blessée, mais comme je n'avais pas trop de temps et que finalement je ne souhaitais pas faire de mauvaises projections ou d'interprétations sur les raisons ou les pensées des gens (merci aux accords Toltèques), j'ai laissé tomber et me suis dit : "Qui m'aime me dise au revoir." Et puis c'est tout.

Ensuite PN nous demande de ranger la maison avant de partir, il se ravise et dit qu'il le fera à sa façon. Je lui dis que j'ai pris des photos de chaque pièce et que je vais les déposer aux avocats au cas oùil voudrait jeter mes affaires personnelles.

PN : "Ça ne m'étonne pas de toi, t'es une malade. Tu souffres d'un problème, ça commence par un P. C'est totalement représentatif de ta maladie et on va le prouver point par point. Ça va être très facile !"

Il fait le geste d'écrire.

Moi : "C'est facile de jeter les affaires des autres et de dire ensuite qu'ils sont paranos !"

Je connais bien cette façon de faire, elle est expliquée dans le film allemand préféré de PN : "La Vie des Autres". Mais pour être honnête je crois qu'il jette mes affaires quand il boit et il ne s'en souvient plus.

Du coup, je dois m'assurer dans la lettre que j'ai l'intention d'envoyer en A/R à PN de ne pas lui donner matière à la retourner contre moi et en me faisant passer pour une parano. Effectivement, j'avais lu dans l'après-midi des témoignages concernant les pervers narcissiques qui m'ont freinée dans le combat juridique que je souhaitais un moment mener contre PN, je crois que je vais laisser tomber et finalement faire juste une croix sur ces années de souffrances sans demander quelque revanche ou reconnaissance que ce soit ! Je ne suis pas dans cette optique-là, je vais vers un ailleurs d'où il est ABSENT !

Je passe sur la suite des échanges où comme à son habitude il me traite de petit personnage, de tordue, de parano, de malade. Je ne dis plus rien, j'ironise. Je dis : "Si tu le penses." Je lui demande aussi d'arrêter sa comédie puisqu'on part demain. Mais évidemment, je vois bien qu'il se met dans cet état-là CAR on part demain.

Je lui demande aussi de ne pas consommer d'alcool lorsque les enfants reviendront les week-end. Il me dit : "Tinquiète pas."  Mais j'en doute fort !

 

Le protecteur

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Et puis... pour le dernier soir de vie commune, PN me sort un truc ... GRANDIOSE !!!

PN : "Tu pars ! Tu divorces ! D'ailleurs on ne sait même pas pourquoi ! A un moment c'est à cause des violences physiques, après c'est parce que j'aurais eu une maîtresse (notez l'utilisation du conditionnel) et ensuite, à nouveau, à cause des  violences verbales ! Ha ha ha ! Tu ne te souviens pas quand au début de notre relation, tu m'enlaçais fort et que tu me disais que j'étais ton protecteur !"

JE M'ESCLAFFE !!!

Je n'ai jamais entendu une chose aussi ridicule ! 

PN : "Mais reconnais-le au moins ! Tu as dit ça ! Tu m'avais choisi car j'étais protecteur, car j'allais te protéger ! Pourquoi crois-tu que ça me revienne tout à coup !"

Moi : "Mais arrête donc ! Arrête de prendre tes rêves pour des réalités ! Toi, protecteur ? Mais me protéger de quoi ?"

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PN, c'est le mec maladroit par excellence ! Il se vantait et faisait rigoler ses copains en ne faisant "pas exprès" de se tartiner de dentifrice au lieu de la crème solaire, de conduire en se penchant sans regarder la route pour changer de radio. C'est le mec gauche qui n'a pas sa tête. C'est le mec avec qui on ne se sent pas en sécurité. Celui qui ne sait rien faire de ses mains. Je l'ai vu bricoler une seule fois, je l'ai même pris en photo, on s'en amusait avec sa mère. Quand on lui demande d'aller arracher des patates dans le jardin, il revient avec des bulbes de dahlias. Il fait sauter les plombs à chaque fois qu'il taille la haie car il coupe le fil électrique. A notre mariage, il avait posé Jumeau alors âgé de 6 mois dans son cosy par terre entre deux voitures garées. En jouant avec Jumeau encore bébé, il avait cogné la tête de celui-ci contre la table basse. Il achète les radiateurs et c'est moi qui les monte. Je me suis tapée le montage de TOUS les meubles achetés, dont un lit archi costaud (marque Gauthier, super lourd) à 8 mois de grossesse. J'en passe et j'en passe ! C'est moi qui fais le boulot de mec à la maison, en plus de celui de la femme !

Mais PN insiste et me demande de lui dire dans les yeux que je n'ai pas dit qu'il était protecteur. Alors j'ironise et je l'appelle "mon sauveur, mon héros, mon prince charmant". Là, c'en est trop ! Il délire !

 

Les hurlements

Je continue de faire mon repassage durant cet échange musclé. Puis je monte ranger les vêtements dans les chambres. Quand je me brosse les dents, je l'entends HURLER A MORT. Je l'enregistre une minute avec mon téléphone portable. Il parle de ma grand-mère, que c'est un tyran, que je suis comme elle, que je ne peux pas le maltraiter car il est plus costaud que mon grand-père. Il dit à Jumeau d'arrêter d'être dans mes jupes, qu'il comprendra enfin qui je suis quand il sera un adolescent. etc. Il HUUUUURLE.

Jumeau monte les escaliers en larmes, il va s'effondrer dans sa chambre. Je le suis, le laisse se calmer un peu et lui fais un câlin. Je lui dis que son père va bientôt se calmer et de ne pas faire attention à ce qu'il dit. J'attends un peu avec Jumeau que cela passe, je n'ose même pas me mettre en pyjama au cas où il faille sortir de la maison ou appeler la police. Puis je redescends. PN me voit dans l'escalier et me dit : "Oh ! Quel tableau !"

Je me dirige dans ma chambre pour écrire ma note. Puis un moment, je n'entends plus rien et je culpabilise de laisser les enfants avec leur père dans cet état. J'envoie un SMS à l'Aînée qui est dans le bureau devant l'ordinateur. Elle me dit que PN est monté dans sa chambre. Il n'en redescendra pas, heureusement.

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Il est tard : 00h15, nous sommes déjà mercredi 28/12/11.

Je dois dormir, j'ai de la route à faire demain et des choses à ramasser. Je compléterai ma note si des souvenirs me reviennent. Quelle affaire !

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Mémos

Tickets-restos

JUmelle collée à 50 cm de sa mère

Bouteille vidée ds l'évier

 

 

 

 

 

 

 

Commentaires

  • Ouééé !

    Bon voyage !
    Bon courage !
    Bonne année !

    Plein de bonnes z'ondes ! ! !


    ;o)))

  • Merci !!!

  • Donne vite de tes nouvelles (si tu le peux) quand tu seras arrivée.
    Je me joins à Candide pour te souhaiter le meilleur!
    On pense à toi!

  • Ces 5 heures de routes (avec haltes) seront parmi les plus longues de ma vie ! Et certainement aussi les plus importantes.

    Je vous donnerai bien sûr de mes nouvelles. J'espère que je disposerai du wi-fi (et que j'aurai le code !!! vu que le campus sera viiiide !).

    Pour moi qui - étrangement - ne connais plus de stress, je commence à "palpiter un peu".

    Merci Elisa !

  • La palpitation vers... la délivrance !
    Oui !!!!!!! on pense à toi !
    Tu dois avoir des maux de tête avec toutes ces ondes positives (et c'est pas du wifi) que l'on t'envoie.
    Chocolat pyrénéen.

  • Youpie, en route !!!

    Encore une bouffée d'ondes positives de ma part !!!

    S

  • Merci S,

    Je prends, je prends ! ;-D

  • Ca fait drôle... ta note se complète petit à petit. Comme en direct avec toi... Ben oui en fait : en direct au moins par la pensée. Ce serait bien quand même que cette note s'arrête là et que PN se couche.
    AhPfffttttt....
    Etre une souris sur ton épaule et te dire "laisse tomber la pluie, tu es quelqu'un de formidable".
    Sentiment de tristesse... Etre une fugitive... rien que de très normal et profondément humain comme sentiment... qui se gomme très vite quand la page est bel et bien tournée. Et elle le mérite tellement d'être tournée !!!
    SourisStephane

  • Vui, j'écris en direct. C'est parce que je sens toujours comme une urgence. Je ne prends pas le temps de faire un brouillon.

    Demain est un autre jour. Un jour très important.

    Merci Ratatouille !

Les commentaires sont fermés.