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J+51 Le silence

Vendredi 17/02/12

Une vie monacale

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Toute cette semaine, je n'avais pas les enfants, je pensais sincèrement en profiter et dîner tous les soirs avec les camarades de promo à la cantine. Mais, en fait, j'aime bien me préparer mon petit repas toute seule, manger et rester dans le silence. J'aime vraiment bien être seule. Tranquille.

L'été dernier, quand j'ai passé 15 jours seule dans la maison de ma soeur, j'ai beaucoup apprécié cette solitude, il est vrai qu'elle était spécialement bénéfique voire salvatrice. J'aime bien la compagnie, mais parfois, quand c'est superficiel, ça me fatigue.

Hier soir, après la dissertation de 4 heures, j'avais envie d'être seule, manger tranquillement mon steak que je suis sortie acheter à pied. J'en avais envie depuis des jours, puis sortir dans le froid après être restée tant d'heures assise m'a fait beaucoup de bien. Mais Jul était tout seul alors je l'ai invité à dîner avec moi. J'aurais préféré rester seule mais heureusement Jul est un calme et de compagnie agréable.

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Cet après midi, après la 3ème épreuve, je n'avais pas encore planifié mon après-midi libre. Juso et Rosy, deux autres camarades que je ne connais pas bien mais rencontrés cette année, voulaient rédiger un devoir de 4 heures facultatif. Comme je n'avais pas beaucoup travaillé jusqu'à présent, je me suis forcée à me joindre à eux et à faire une note sur "le patrimoine numé-rik, enjeux et perspectives". Finalement nous avons bien rigolé pendant la pause.

Je devais rejoindre Elie, Lys et quelques autres camarades en centre-ville à 19h pour fêter la fin des cours avant les vacances de février, mais je n'avais fini mon devoir qu'à 20h, tant pis. Alors je suis allée vérifier le niveau d'huile de la voiture pour le trajet de demain vers Paris, et j'ai fait ma valise (aucun vêtement puisque j'en ai encore "chez moi", mais l'ordi et des petits cadeaux). Je pense que je serais capable de rester des jours sans ouvrir la bouche.

Cela me fait du bien de me retrouver car mon rythme de vie ici est tellement intense que je n'ai pas le temps de me poser et de réfléchir à ma vie.

 

Les petits changements

Le téléphone portable

Un premier changement auquel j'avais pensé depuis longtemps sans avoir le temps d'en parler, est mon téléphone portable. Auparavant, avec la présence de PN (mon mari appelé pervers narcissique), mon téléphone était constamment sur moi. Avant, je le posais sur le buffet de la cuisine, il n'y avait pas de code. Puis quand PN est devenu franchement menaçant et potentiellement dangereux, le téléphone était devenu mon compagnon de survie. J'y avais rentré le numéro de téléphone du commissariat local et le 17, il me servait à prévenir la famille ou les amis proches quand je me sentais en danger. PN ne devait jamais y avoir accès car j'y conservais des SMS de réconfort des amis ou famille. J'y conserve encore les insultes écrite de PN, ses insinuations, ainsi que les SMS mielleux et hypocrites de IR alors qu'elle agissait dans mon dos avec PN. Et surtout mon téléphone m'a souvent servi à enregistrer les hurlements et des menaces de PN.

Aujourd'hui, je pose mon téléphone n'importe où dans le studio. Les enfants y ont accès sans problème. Je communique souvent par SMS avec mon ami Nono, l'Aînée à longtemps cru et croit peut-être encore que c'est mon petit ami. Mais pas du tout.

Les objets

Pour vivre dans le sutdio, il me fallait acheter des choses, un petit meuble à tiroirs en plastique, un petit appareil photo, un mini-pc, des bouquins de droit, des vêtements, une poële à blinis, etc. Je ramène cela à la maison, je déballe. Ça me fait plaisir. Je laisse parfois traîner les emballages quelques heures. Je fais ce que je veux.

Avec PN, dès que j'arrivais avec des sacs à la maison, il râlait aussitôt. Il fallait jeter tout de suite les sacs plastiques et autres emballages. Cela l'insupportait. Et si je ne faisais pas assez vite (c'est-à-dire dans la minute) alors il s'en emparait avec des gestes de rage et les jetait en les déchirant et en pestant, ce qui fait qu'il jetait parfois les factures ou des sachets que je souhaitais conserver.

L'alcool

Avant, il y a longtemps, j'achetais des bonnes bouteilles de vin et qui étaient onéreuses. Mais PN ne savait pas déguster le vin, il finissait la bouteille à table en quelques minutes, si bien que j'étais frustrée. C'était à qui se servait le plus vite ! Vers la fin, j'avais arrêté de boire à cause de cela mais cela ne l'empêchait pas de finir sa bouteille tout seul et j'ai totalement baissé les bras quand il a ramené des cubi de vin rouge.

Ici, à l'appartement, je peux enfin prendre ce qui me plaît. J'ai du rouge pour le fromage, du blanc pour les fruits de mer, du cidre (Bretagne oblige) et aussi du rhum pour mes crêpes et mes gâteaux. Les bouteilles restent longtemps et je les déguste à ma guise. (Quand Jul vient dîner tout seul ou en groupe, il descend les bouteilles, et j'avoue que cela me met très mal à l'aise)

Ce sont des petits changements, mais, je pense, tout de même significatifs. C'est comme si je reprenais peu à peu ma place, que je reprenais possession de mon territoire. Le studio est moche et petit, mais je m'y sens bien. Vraiment bien. Du coup, je le vois agréable et confortable.

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Le stress

Par rapport à il y a un an, je stresse beaucoup moins. Je n'étais pas particulièrement anxieuse, au contraire, mais je pouvais rencontrer dans ma vie des moments de stress. Alors j'avais une pointe dans la poitrine, le coeur qui battait la chamade, comme tout le monde.

Puis PN s'était déchaîné sur moi pendant des mois, le soir après ma journée de travail. Je crois que mon psychisme et mon corps ont subi des traumatismes à ce moment-là. J'ai dû faire avec, les surmonter toute seule - plus ou moins seule. Et comme l'être humain s'habitue à tout, aux pires exactions, j'ai relevé chaque jour mon seuil de tolérance à la violence, absorbant cette violence sans la renvoyer - comme déjà évoqué.

Ces 3 derniers jours, nous avions des concours blancs, sans enjeu mais dans des conditions de concours quand même. Et bien je n'ai ressenti aucun stress. Demain je dois prendre la voiture pour faire le trajet Rennes-Paris alors que je suis phobique de la voiture, encore une fois zéro angoisse. J'avoue que j'ai fait de la visualisation positive et qu'Elie est ma co-pilote ! Demain soir, je vais revoir PN après 52 jours d'éloignement, encore une fois, pas de panique. Lundi, je serai confrontée à lui au tribunal de grande instance avec nos avocates respectives devant le juge, Pas de peur.

Je ne sais pas si je dois trouver cela positif, mais j'ai l'impression que mon coeur a été cautérisé. Je ne ressens plus rien.

 

Commentaires

  • Quand tu dis que tu ne ressens plus rien, c'est seulement par rapport à PN je suppose. Car pour le reste, quel soulagement : ce calme revenu dans ta vie, ce stress envolé, cette liberté retrouvée. J'en suis heureuse pour toi. Bonne chance pour lundi !

  • Ni joie, ni tristesse. De la fadeur.

    Pour le calme revenu, assurément, c'est appréciable et apprécié. J'ai le sentiment de maîtriser mon quotidien par rapport à avant lorsque que l'heure de rentrer à la maison signifiait danger et coups psychologiques.

    Merci pour lundi !

  • Oui, c'est cool de se trouver des moments à soi, pour se poser au calme et faire le point.. sur les bonnes choses surtout ! et pour appréhender postivement l'avenir :o)

    J'adore lire : "je fais ce que je veux" :-D

    Moi aussi, mon studio est petit et moche.. Puis je lui ai donné de mon âme, dans la déco, et avec des trucs très futiles lOl mais idem, je me sens bien dans mon "chez moi" maintenant.

    Aujourd'hui, c'est lundi.. Autant dire que je pense d'autant plus à toi.. Ce n'est pas que tu ne ressens plus rien.. C'est que tu te réappropries..

    Bisous

  • Il y aura des dates à marquer de pierres blanches. Ce lundi 20 février 2012 en fait partie. Il y avait déjà eu le mercredi 28 décembre 2011, le fait de quitter la maison !

    Cette liberté retrouvée est ressentie comme une renaissance. Mais une renaissance difficile. Comme un accouchement. Cela ne se fait pas tout seul. Ce n'est pas une évidence.

    Mais je suis bien aussi dans mon nid.

    Bisous

  • J'ai bien pensé à toi aujourd'hui; je suis sceptique en ce qui concerne p.n. Comme le souligne Sham, pourquoi un divorce à l'amiable en effet après tant de harcèlement?
    Habites-tu dans ta famille ou es-tu tenue de vivre chez toi?

    Il serait important de décoder ce qu'il peut avoir en tête; important aussi de ne rien faire qui pourrait t'être reproché,(par ex., tomber dans les bras d'un prétendant en ce moment sous peine que pn inverse les rôles..!)
    Prudence, prudence..
    Bien à toi

  • Juridiquement, le divorce s'appelle "divorce autre que par consentement mutuel". C'est PN qui a dit à son avocate qu'il souhaitait que ce soit à l'amiable, je ne sais pas ce qu'il entend par là.

    J'ai souhaité revenir dans ma maison, afin de marquer mon territoire et de ne pas lui donner l'impression que j'ai peur. Ma soeur et des amies avaient proposé de me loger, au cas où cela se passerait mal.

    Je reste très prudente, je n'ai aucune confiance en PN ! Pour ce qui est des prétendants, il n'y a pas foule, voire personne. (Si tu penses à Jul, c'est un camarade qui est fiancé, pas mon type, mais au demeurant sympathique. ;-) )

    Bien à toi

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