Avec PN (mon mari appelé Pervers Narcissique), c'est comme ça : être déprimé et devoir le cacher. Pourquoi ? Et bien parce que PN se frottera les mains de réussir à me mettre dans cet état-là et se réjouira ouvertement. Ce qu'il ne manque pas de faire d'ailleurs.
Cela fait des jours et des jours qu'il me harcèle, me dénigre, m'insulte, me menace, me demande de lui donner de l'argent et tout de suite ! (ex : il veut poursuivre l'abonnement au journal Le Monde, que j'avais initié, il m'ordonne de payer en disant que j'ai "intérêt à le faire".) C'est vrai que je déprime. Malgré mon estime de soi, mes connaissances sur la sagesse bouddhique disant que lorsque quelqu'un médit de moi, sa médisance lui appartient, c'est SON problème. En gros "la bave du crapaud ne m'atteindra pas".
Mais son harcèlement est tellement fort, condensé et puissant que je dois être atteinte. J'ai du mal à sourire à la maison, je suis tout le temps fatiguée, je dors tout le temps. Du coup je suis moins avec les enfants, je m'occupe moins d'eux. Je ne veux pas qu'ils aient l'impression que je les abandonne. A table, je me force à rester alors que je ne veux même pas manger en présence de PN ! D'habitude, après manger je m'enferme dans ma chambre, parfois les enfants viennent me dire bonne nuit, parfois non. Je n'ai même pas le courage ou la force de monter leur dire bonsoir. Les week-end (PN est à la maison), quand je me lève, je n'attends que le soir pour pouvoir dormir enfin et ne plus penser à tout cela. Mais ce soir, je reste dans le salon, j'imprime ma présence. Je suis en train de rédiger ma note assie à table face à PN qui est dans le canapé.
Cela fait 2 ou 3 fois que PN a remarqué que je n'étais pas en forme. Hier soir, il m'a regardé bien dans les yeux et m'a dit : "- T'as pas la pêche ces derniers temps, tu fais une dépression ? Hé hé hé !" Et il sourit.
Ce soir, devant le déluge de conneries racontées aux enfants, alors que je me taisais, il m'a dit : "Pourquoi tu ne parles pas ? On rigole, nous ! Allez, participe ! Sois active !"
Donc, PN m'enfonce dans la dépression mais je ne dois surtout pas le lui montrer, au risque de lui donner encore plus de force.
Je me rends compte chaque jour un peu plus que je partage ma vie avec un MALADE MENTAL. Le fonctionnement du pervers narcissique est très bien décrit sur les différents sites. c'est un personnage qui est vide, un cocon totalement vide, qui va chercher une victime, en général pleine de vie, optimiste et enthousiaste et son objectif final, sa survie, c'est de sucer la substantifique moëlle de sa victime, sa joie de vivre, en la cassant insidieusement, de plus en plus souvent et enfin ouvertement, une fois l'emprise bien installée. Il gagnera lorsque cette dernière sera en dépression et fera une tentative de suicide. Alors, il ira chercher une autre victime bien joviale.
Mais je ne m'imaginais pas à quel point cela pouvait être vrai.
Quand on lit cela, on n'y croit pas. Honnêtement, quelqu'un qui n'a pas vécu cete situation, prend cela pour des balivernes. On n'est pas chez les vampires quand même, n'importe quoi ! Même moi qui étais consciente d'être avec un pervers narcissique, je me disais que c'était exagéré. De fait, je n'en étais qu'aux premiers stades du harcèlement moral, le stade de "une claque, une caresse", le stade où je ne savais pas très bien où j'en étais, où j'avais encore l'espoir qu'il changerait un jour (eh oui ! Je le croyais, puisqu'il y avait des moments d'accalmie). Aujourd'hui, je vis un cauchemar. Et c'est peu de le dire. Je raconte les faits pour ne pas oublier justement ce qu'il me fait subir. Je me rends compte qu'au début de ce blog, je ne relatais pas trop les faits. C'est dommage car justement, je les oublie peu à peu. Je me rends compte aussi que je finis par raconter toujours la même chose, les mêmes insultes, le même menaces, les même cris. Pour que ce soit efficace et illustratif, il faudrait que j'enregistre ou que je filme une soirée passée à table. C'en est EDIFIANT !!! PN s'adresse à mes enfants en disant de moi : "Elle, elle-là, l'autre-là, le goret, Capo (le caporal, celui qui exécute les ordres, car lui, c'est l'officier qui donne des ordres - si, si, il affirme cela !!!) , la grognasse, etc". Il glisse ces mots tout en faisant rire les enfants à table, en leur racontant des histoires drôles. Du coup les enfants n'y voient que du feu, c'est subliminal, ils ne relèvent même pas, n'essayent même pas de me défendre car ils sont en train de rigoler avec leur père. Cela me fait penser à un clip sur les violences conjugales transmises aux enfants.
Cela me fait très peur aussi, car PN commence à les détruire à leur tour, tout en tentant de m'atteindre à travers eux.
Ces moments à table sont très très pénibles pour moi ; évidemment, je sais bien que cela a un rapport avec mon histoire personnelle, où ma grand-mère passait des heures à hurler de façon hystérique et à dénigrer mon grand-père. Cela vient encore de se passer, finalement TOUS les repas sont désormais comme ça. Je mange à toute vitesse, je ne savoure même pas ce que je prépare, d'ailleurs je n'aime plus faire à manger, puis je m'enfuis, je quitte la table, laissant les enfants manger dans une AMBIANCE SURREALISTE.