Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

La violence psychologique ordinaire

Lundi 19/09/11

Après ma journée de travail, je vais à la réunion de parents d'élèves des 6ème à 18h. Je me gare, mais m'aperçois que je suis juste derrière la voiture de IR et de son mari ! Je n'ai aucune envie de les voir à la sortie (lui est assez réglo, ne se mêle pas des affaires des autres, mais elle ...). Je délaisse ma place juste en face de la grille du collège et vais me chercher une place plus loin.

Dans la classe, plusieurs de mes copines sont présentes, puisque ce sont les mamans des copains et copines des Jumeaux. Je rentre à la maison à 20h. PN m'accueille avec un reproche.

PN : "T'aurais pu me dire que t'allais à la réunion des parents d'élèves.

Moi : Je te l'ai dit hier.

PN : Tu ne m'as rien dit. Je ne suis pas au courant.

Moi : Si, je te l'ai dit. Et puis si tu daignais signer les cahiers de liaison des enfants, tu l'aurais su.

PN : ..."

Je lui ai cloué le bec.

 

Mardi 20/09/11

La violence psychologique ordinaire

Pourquoi ordinaire ?

Parce que depuis le retour du commissariat, PN sait qu'il ne peut plus faire n'importe quoi. Mais comme il ne peut pas changer du jour au lendemain, les violences psychologiques persistent. Parfois, elles restent hyper violentes, car tout ce que PN retient durant plusieurs jours ressort brutalement et violemment. D'autres fois, PN pond froidement une remarque acerbe ou menaçante.

Le matin

A 8 heures, la sonnette retentit. C'est une copine de l'Aînée qui vient la chercher pour aller à l'école.

PN hurle : "Ça me casse les couilles ! Ça me casse les burnes ! J'en ai marre de ses copines ! Elles peuvent pas aller à l'école toutes seules ?"

 

 Le soir

Je rentre du boulot. En ouvrant la porte, je sens une odeur d'alcool, plus précisement de rouge, et de tabac. Je ne me trompe pas.

Je rentre dans la cuisine, il est 19h, PN boit du vin rouge. Il reste l'équivalent d'un verre dans la bouteille. Rapidement, PN la finit. Il laisse son verre vide, au-dessus des placards de cuisine, en hauteur.

Ces dernières années, en rangeant la maison, j'ai trouvé à plusieurs reprises des cadavres de bière ou des verres de vin vides çà et là dans la maison

  • au dessus-des placards hauts dans la cuisine
  • au dessus de l'armoire dans le bureau
  • derrière les réserves alimentaires dans le garage
  • derrière les livres dans la bibliothèque du bureau, en hauteur
  • et même une canette bière 1664 de 50cl planquée à l'intérieur de la tour d'un PC inutilusée et qui était défaite sur le côté !!!

A cela, PN me répond régulièrement qu'il n'a aucun problème avec l'alcool. PN "Si j'étais un alcoolique, je ne pourrais pas m'empêcher de boire. Alors que je suis sobre en semaine et je ne bois que le week-end !"

quand_l_autre_boit_faire_face_a_l_alcoolisme_d_un_etre_cher_landing_entete.jpg

 

Remarques anodines mais insidieuses et glaciales

Depuis l'episode du commissariat, PN a changé de tactique. Il lance des remarques anodines mais insidieuses et froides. Difficile alors de faire dire que c'est de la violence !!!

  • Je rentre du travail, où j'ai passé une journée effroyable de stress et de charge de travail. Je laisse échapper un bâillement bruyant.

PN : "Whaou ! Tant que ça !" d'une voix polaire et à la fois appuyée.

Cela me provoque aussitôt une crispation. C'est ça que les gens doivent comprendre, au début, on se dit "Non, c'est moi. J'interprète, je prends tout pour moi ! Non. Faut pas être parano." Mais en fait, la violence psychologique est différente des disputes normales dans un couple, où les tensions finissent par exploser et favoriser le retour du dialogue. Ici, il ne s'agit pas de colère. C'est de la haine rentrée. C'est une démolition calculée patiemment. Quand un PN a choisi une victime, il prend tout le temps qu'il faut pour arriver à ses fins : la détruire.

Et la difficulté pour la victime, c'est qu'elle s'attend à chaque instant à ces attaques. Je sais que cela va forcément tomber. Mais je ne sais pas quand.

 

  •  Je regarde le courrier du jour. Des offres de mutuelle sont arrivées.

PN: "C'est ta nouvelle mutuelle. Tu fais bien !"

Re-crispation. PN ne dit rien de répréhensible. Mais c'est le ton dans lequel il le dit et les menaces ou les allusions qui gravitent autour de ses remarques. Chaque mouvement que je fais ou chaque mot que je prononce est sujet à une critique ou un commentaire. PN tourne sans cesse autour de moi.

Je voudrais que l'on comprenne que l'on peut rendre fou quelqu'un, le tuer, sans arme, sans le toucher. Mais juste avec des mots. A répétition.

 

  • Je cuisine, face à la radio posée sur le plan de travail.

PN : "Je prends la radio. Je prendrai d'autres choses aussi, mais je prendrai ça."

Re-re-crispation. La phrase est complètement anodine et normale. En plus, cela signifie que PN a accepté l'idée du divorce. Mais, faisant suite aux autres remarques, celle-ci prend la même teinte. C'est le contexte qui fait d'une phrase une arme d'agression.

 

  • Je regarde la télé. PN passe la tête depuis la cuisine et me dit :

PN : "Si tu veux voter aux primaires, ça se passe à la maternelle.

Moi : Hum. (En fait, je suis énervée et je ne souhaite pas communiquer avec PN)

PN : "Tu ne réponds que ça ? OK, je note..."

Voilà comment PN pique telle une mouche un jour d'orage, jusqu'à ce que sa victime soit bien exaspérée. PN l'a bien préparée, ensuite il lance continuellement d'autres critiques, augmentant la tension, et dès lors que la victime explose, il constate que cette dernière se comporte mal ou parle mal. Ainsi PN pourra déclarer que c'est moi qui refuse de communiquer avec lui et que je suis irrascible avec lui.

Il est trop fort. Faudrait-il que je me taise cotinuellement ?

Quand PN me pose une question, je réponds, mais il doit sentir que je bouillonne à l'intérieur. Il me dit : "Tu peux me répondre normalement, s'il te plaît ?" ou bien "Tu peux me répondre d'une voix normale ?"

 

SOS ! J'ai lu maints textes sur la façon de se comporter face à un PN. Ne pas lui donner prise, de quelque façon que ce soit. Mais comment tenir sur une longue période ? C'est inhumain d'être ainsi contrôlée ainsi à chaque seconde ! Le moindre de mes faits et gestes est sujet à critique. PN m'observe constamment et cherche ce qui pourrait m'atteindre. C'EST L'EMPRISE.

J'ai discuté avec une amie aujoud'hui qui m'a conseillée de visualiser une sorte d'écran, de bulle protectrice autour de moi et des enfants.

bulle.jpg

 

Commentaires

  • PFFFFFTTTT ! J'ai lu. Ton mari PN donne la nausée. PN et alcoolique : c'est un cumul des mandats. Affreux. J'aimerais tant te.... j'aimerais tant t'....
    Boule à l'estomac.
    PFFFFFFFFFTTTTTTTT.

  • ... me ... réconforter, et m'...aider ?
    Qu'est-de que j'ai cogité sur ces trois petits points ! ;-)

  • Bonjour,

    Quelques mots encore... Tu as fait des descriptions tellement réalistes et claires de ces attaques et de ce qu'on peut ressentir... Je témoigne aussi qu'on peut vraiment rendre FOU quelqu'un juste avec des MOTS.

    Pour résister et ne pas accorder trop d'importance aux horreurs que dit mon père PN, j'essaie de me dire qu'il est "possédé", et qu'il ne changera jamais.

    J'ai essayé de rester muette, mais la tension s'accumulait trop (d'où frustration ou pétage de plombs). Alors maintenant souvent je réagis et j'exprime - calmement - mon indifférence ou mon désaccord. Parfois c'est plus facile à dire qu'à faire.

    Il y a aussi l'option "prendre de la distance" : changer de pièce, ou sortir quelques heures, mais je sais que selon les circonstances ce n'est pas toujours possible.

    Je t'envoie tout mon soutien et ma sympathie !

    S

  • A S,

    Se blinder mentalement.

    Bien se souvenir que c'est LUI qui a un problème.

    Le laisser dans ses élucubrations, qui ne nous atteindront pas si nous savons qui nous sommes.

    Pfff, pas facile quand même, hein ? 8-(

  • Désolé pour la cogitation.... ne cherchant pas spécialement à te faire cogiter !!! je ne fais pas mon PN ! héhé !!!
    C'était simplement un style de forme...
    En tous cas les mots, et il y en a pas mal, qui correspondent, c'est par exemple "cajoler" et "apaiser".
    Bisous.

  • Un peu de tendresse dans ce monde de brutes, ça ne fait jamais de mal !
    "rassurer" et "épauler" ?
    Bises

Les commentaires sont fermés.