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  • Dernière minute

    Mardi 29/10/13

    image °.jpgLe samedi 27/10/13, j'ai emmené les enfants à la gare, ils rejoignent leur père pour quelques jours de vacances. PN est invité chez un vieux couple d'amis (ce sont initialement ses amis à lui) et aussi chez un couple qu"il a rencontrés durant les vacances d'été en Tunisie, alors il veut avoir les enfants avec lui.

    Leur train est parti vers 18h, cela me laissait un peu de temps pour vadrouiller en ville. Je me suis rendue aux Galeries Falayette pour regarder les sacs à main, je m'étais promis de m'en payer un beau pour la réussite de mon concours, mais je n'ai pas eu l'occasion de le faire encore. Puis je me suis demandée ce que je pouvais bien faire après la fermeture des boutiques. Je n'avais pas spécialement envie d'appeler mes amies au dernier moment pour sortir, je suis en froid avec Rosy qui vient d'atterrir ce matin, et Raine est avec sa fille. Je consulte un site de sorties conviviales mais ne vois pas de sortie au restaurant, alors je me pose dans un fast-food.

    Je suis assise seule à une table. Il y a quelques années je n'aurais jamais mangé seule. Deux sorties m'intéressent, l'une dans un bistro vers 20h30 avec seulement 2 hommes et aussi Mira, la dame qui m'a donné un livre sur Dieu en allemand l'année dernière, Mais Mira a un caractère assez spécial, difficile parfois, je n'ai pas très envie d'être en sa présence toute une soirée, je l'évite un peu. Puis il y a cette 2ème sortie pour un spectacle comique avec déjà plus de 10 personnes inscrites. Je me dis que j'ai envie de rencontrer de nouvelles personnes et de rire. Mais je ne m'inscris pas encore, j'hésite jusqu'à la dernière minute. Je sors avec ma glace à la main et rejoins le lieu pile avant l'heure. Je passe une excellente soirée avec 12 inconnus, dont une psy, une relaxologue et un sophrologue, les joies du hasard, mais il y a aussi une podologue-pédicure et une responsable administrative et financière !

    Depuis quelques temps je n'arrive plus à programmer des choses. Je ne peux plus dire : "Dimanche prochain, nous irons au cinéma voir le film de 17h." Récemment, j'ai toujours pris mes billets de trains à la dernière minute, dont une fois 7 minutes avant le départ du TGV, j'avais dû courir comme une malade. Je n'invite plus mes amis à manger chez moi à l'avance, c'est toujours improvisé.

    Ma vie chamboulée complètement par la haine et les malfaisances de PN, les incertitudes en tous genres qui ont suivi, notamment de vie et professionnelles, ont fait que j'ai toujours dû guider ma voile pour garder une direction en fonction des vents. J'ai appris à naviguer. Rien n'est figé. Rien stable. Tout est mouvant. Tout est changement. J'ai développé de très bonnes capacités d'adaptation. Je suis capable d'affronter toutes les situations. Je fonctionne par étapes. Mais il faut avouer que c'est assez épuisant. L'habitude est bien plus confortable.

    Je ne sais pas ce qui signifie réellement ce comportement, mais j'ai l'impression d'être encore toujours sur le qui-vive. C'est le propre des personnes en danger ou qui ont connu le danger. Je ne dors plus jamais sur mes 2 oreilles. J'ai une vigilance constante. Toujours en alerte. Avec un cerveau qui analyse les paramètres, envisage les possibles alternatives, anticipe les difficultés, etc. Quand je rencontre une nouvelle personne c'est pareil. J'ai l'impression d'être comme un robot Terminator qui va scanner chaque être humain qu'il rencontre. Et évaluer son degré de dangerosité.

    Je fais un (contre) parallèle avec PN, qui a lui l'habitude de tout programmer des mois à l'avance, en particulier les vacances, c'est assez remarquable. Moi l'année dernière, j'ai pris mon billet au dernier moment pour l'Italie, et cet été encore au dernier moment j'ai décidé de rester à Rennes. PN a un contrôle sur le temps, alors que moi non. (Je suis plus bohème que lui aussi.) Peut-être qu'un jour j'y parviendrai à nouveau. 

     

     A suivre ?

  • Un signe insignifiant

    Le jeudi 25/10/13

    Je remarque des signes que la Vie m'envoie. Ils sont assez flagrants pour que je ne les prenne pas en compte. Mais après, j'en fais quoi ?

    J'avais rencontré début octobre lors d'un dîner d'au revoir de Tine, la camarade avec laquelle j'avais fait les 400 coups dans les bars dansants rennais, un directeur d'un établissement sanitaire. Comme il n'est pas loin de mon lieu de stage, il me demande de ne pas hésiter à l'appeler un jour pour déjeûner ensemble au self. Les semaines passent, je n'ai pas encore eu le temps de lui téléphoner (cela peut toujours être utile pour le futur de connaître une telle personne). Mais pour ma dernière semaine de stage, j'ai très peu de disponibilités car je rentre manger le midi à la maison comme les enfants sont en vacances scolaires. Puis je me dis qu'après tout je n'aime pas être avec des gens par profit ou par calcul, alors j'abandonne l'idée.

    Ce jeudi, mon avant-dernier jour de stage, j'aurais pu l'appeler, mais je décide de manger avec la stagiaire étrangère qui partage mon bureau, elle veut me faire connaître le restaurant universitaire. Mais mes mocassins qui sont sensés être comme des chaussons, me font très mal aux pieds et la peau de mon talon me brûle à chaque pas. Je renonce à marcher et l'informe que vais finalement au self. J'étais en train de penser que c'était vraiment dommage de ne pas revoir cette personne. Sur le chemin, traversant et arrivant pile sur moi, le directeur en question. Il est très grand et marche vite. Je le hèle. Le salue.

    Moi : "Tu déjeunes seul ?

    Lui :  Oui.

    Moi : Puis-me joindre à toi ?

    Lui : Avec plaisir. C'est drôle car je ne mange jamais à cette heure-ci !"

    Nous parlons de choses professionnelles et personnelles. Il s'est rendu dans mon pays pour un voyage initiatique sur les traces de son père, décédé la même année que le mien. Il m'offre un café et nous nous quittons simplement. Je ne le reverrai probablement jamais.

    Cette rencontre est une co-incidence remarquable. Dans la semaine, j'avais lu beaucoup de choses sur la loi de l'attraction.

    Est-ce encore un signe insignifiant ? Ou une manière à la Vie de me dire que, oui, cela existe vraiment ?

     

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  • Quand on cherche, on trouve

    Mardi 15/10/13

    téléchargement.jpegJe ne parle plus au psy de mon questionnement existentiel car à chaque fois il me redirige vers ma mère. Ce matin, je lui raconte mon angoisse avant de prendre le TGV pour Paris pour mes 5 entretiens d'embauche, en lui expliquant que d'habitude, je n'ai pas peur des entretiens d'embauche. Quand j'étais plus jeune, j'étais toujours prise. Le psy avance l'idée que j'ai été victime de harcèlement moral et de manipulation et que l'idée de passer devant des recruteurs pouvait me faire craindre d'être harcelée. Je lui réponds :

    "Oui, peut-être. C'est possible."

    Puis je ne sais plus de quoi je parle juste avant, mais j'embraye sur mon vide existentiel :

    "Le matin, je ne sais pas pour quoi je me lève. Rien ne m'intéresse. Je ne sais pas pourquoi je suis là et à quoi je sers. Je me sens vide. Je me désincarne et je me regarde vivre. Je vais bosser pour nourrir mes enfants et c'est tout. Je ne trouve aucun sens à ma vie. 

    "Je ne sais pas comment font les autres, s'ils ont conscience de leur vie. Peut-être que si je vivais sans conscience, je me sentirai mieux. Je voulais être nue devant la Vie, voilà je me sens nue. Alors ça pique, il fait froid, c'est inconfortable. J'en ai marre de me questionner, d'avoir des angoisses et des incertitudes. Pourtant je suis quelqu'un de bien, je ne fais de mal à personne. Je voudrais tant être quelqu'un de stable, de plein, de solide."

    Je mime la forme d'un rocher ou d'un menhir ou encore d'un triangle. Je veux être impassible et sans peur. Je veux avoir confiance dans la vie. Je veux être sans faille, par laquelle quelqu'un s'insinuerait pour me faire du mal. Je veux être intouchable. Je ne veux pas être creuse, avoir des trous.

    Cela me bouleverse, je pleure.

    Le psy, avec un petit sourire : "Vous êtes en recherche. Et quand on cherche, on trouve."





     

  • Test

    Test

  • Le marathon parisien

    Dimanche 13 octobre 2013


    images (15).jpegLe matin du mercredi 9/10/13, le jour de mon départ pour Paris, j'étais stressée. Avant je ne stressais plus jamais. Mais maintenant j'ai plus de mal à me raisonner. Il faut absolument que je me maîtrise et que j'aie davantage confiance en moi. Comme avant. Avant tout cela.

    Avant je croyais en moi. Les entretiens de recrutement étaient un exercice que j'adorais. Je savais que j'étais douée, que je plaisais car j'étais agréable et souriante. Ce mercredi je ne sais pas pourquoi, mais je suis complètement nouée. Angoissée à l'avance de l'état de fatigue dans lequel je serai, surtout le vendredi 11/10/13 avec 3 entretiens dans la même journée !

    L'angoisse

    Je me suis occupée de tout, j'ai fait les courses la veille pour les enfants, j'ai contacté 4 personnes pour les surveiller, notamment J-Phi qui s'est engagé à les emmener manger au self le soir. C'est un vrai ami sur qui je peux compter ! La valise est prête, les dossiers de recrutement aussi, j'ai imprimé tous les renseignements sur chaque établissement, l'historique, le nombre de lits, les projets, etc. Le matin j'ai pris ma journée. j'ai bien fait car l'avant-veille j'avais explosé le frigo, du coup j'étais livrée ce matin-là. J'ai dû vider et nettoyer l'ancien frigo, jeter les nourritures dégradées, laver le sol et faire fonctionner le nouveau. Toute cette agitation m'a fait oublier mon stress. Ensuite j'ai juste eu le temps de grignoter un reste de riz et de prendre le bus pour la gare. Le matin j'avais embrassé bien fort mes enfants.

    Agitations parisiennes

    Dans le TGV je travaille encore les questions éventuelles des recruteurs, puis je dors en prévision de la fatigue. Arrivée à Montparnasse, puis à Châtelet, je traverse les longs couloirs de métro avec les tapis roulants. Je suis crevée déjà. Pas dormi de la veille. J'arrive en avance, je me rends aux toilettes où je me rafraîchis, ôte mes Converses et enfile des escarpins rangés dans mon cartable. Tailleur pantalon et un petit chemisier imprimé.

    L'entretien N°1 se passe normalement, les 2 recruteurs sont agréables, exigeants ; le poste très dur. Je ne me suis pas présentée sous mon meilleur jour, trop fatiguée. Quand j'entends la phrase :" on vous répondra la semaine prochaine", avec ce ton si spécifique, je comprends que je ne suis pas retenue. c'est inhabituel car il y a quelques années, dans le privé, j'étais toujours retenue sur les entretiens, à 100%. Aujourd'hui je suis plus vieille et le niveau de fonction plus élevé.

    téléchargement (3).jpegEn arrivant à la gare, devant la machine à billets, je ne sais quelle destination choisir. Je n'ai pas vraiment envie de rentrer chez moi seule. J'appelle ma soeur aînée, qui peut évidemment m'accueillir. Cela doit faire 6 mois que je ne l'ai pas vue, peut-être même 10. Et aussi mes nièces et mon beau-frère. Et comme elle est bonne cuisinière, il y aura sûrement de bonnes choses à manger, plutôt qu'une boîte de raviolis qui traînerait dans ma cuisine. Effectivement, le menu du soir est un apéro de toasts d'escargots aillés et persillés avec un vin blanc avec des bulles !, puis un bouillon de poule avec des vermicelles, une poule au pot avec ses légumes d'hiver, du fromage et une tarte aux prunes maison. Et bien sûr le tout arrosé d'un bon vin rouge. Les enfants discutent, font leurs devoirs, le mari lit et bavarde avec sa femme. Tout cela est bien éloigné de mon quotidien. Après une bonne nuit, le lendemain ma soeur me dépose chez moi.

    Les rues de ma ville me semblent familières mais en même temps, elle me sont repoussantes. J'imagine la vie triste et ennuyeuse que j'y aurai en comparaison avec ma vie rennaise. Puis ma maison me fait le même effet, une familiarité mais sans plus. Elle a le mérite d'être confortable, en comparaison avec notre minuscule appartement du campus. J'ouvre les fenêtres pour aérer, je déballe ma valise dans laquelle j'avais rapporté des vêtements d'été que je n'allais plus porter désormais. Il n'y aura pas d'année 2014 à Rennes. Je regarde les lits des enfants et je les y imagine dedans, je m'attendris. Je m'installe dans le salon et commence à relire les particularités des établissements et préparer les entretiens suivants. Je mange de bricoles puis très vite il faut aller à l'entretien suivant. Il n'a lieu qu'à 16h mais le bus ne m'y conduit pas directement, j'aurais plus d'un km à pied ensuite.

    images (16).jpegL'entretien N°2 se passe très bien. J'ai 30 mn d'avance et visite les lieux, l'endroit est magnifique. La nouvelle directrice (1 mois de prise de fonction) est une petite jeune femme qui semble hyper intelligente et hyper speed. Cela ne m'effraie pas, j'ai souvent travaillé avec ce genre de personnalité. Elle a des projets pleins la tête et veut m'y associer, elle trouve mon profil très intéressant, j'ai de l'expérience, je sors d'une grande école de santé publique. Devant moi, elle contacte 3 directeurs afin de négocier mon recrutement puisque son établissement, pour des raisons procédurales, ne peut me recruter directement à la sortie de l'école. Il y a une quantité monstrueuse de travail à abattre, mais je pourrai faire des heures puisque c'est juste à côté de chez moi.

    Quand j'ai fini m'entretien, j'appelle Inge qui vient me chercher en voiture. Nous passons boire une bière chez elle, elle m'offre un bracelet et un porte-clefs marqués "BZH", comme elle sait que j'adore la Bretagne. Vers 21h nous filons dans un restaurant asiatique. Inge me fait promettre que nous sortirons ensemble quand je rentrerai, car ce n'est pas facile pour elle de sortir avec ses amies mariées. Le soir je prépare mes vêtements du lendemain, je choisis mon chemisier rayé bleu ciel avec le col et les manches blanches, façon financière.

    Le lendemain, pour l'entretien N°3 je me lève tôt et pars avec beaucoup d'avance. bien m'en a pris car il y a une grève du RER ! Finalement j'arrive pile à l'heure. L'entretien se déroule très bien, j'ai une entente formidable avec le recruteur qui sera mon N+1 direct. Il est rennais d'origine. Je mets ma main à couper qu'il me mettra n°1 sur la liste de son choix de candidats parmi ma promo.

    images.jpegJe pars à l'entretien N°4 à 2 lignes de métro de là, je me pose dans un Macdo, je ne mange peu car je suis nouée. L'entretien commence très mal. J'attends depuis 30 minutes dans le couloir quand une femme sort de son bureau et me lance au loin : "On y va ?". Elle ne se présente pas, ne me demande pas mon nom. Je m'installe en face d'elle à son bureau en posant mes affaires sur un meuble rempli de dossiers.

    Moi : "Vous permettez que je pose mes affaires là ?"

    Elle : "Bah oui, puisque je vous ai dit de vous installer !"

    Elle est mon N, pas N+1. Elle me gonfle déjà. Elle se la pète. Je réponds à ses questions avec le visage fermé et le corps contracté. Je ne l'aime pas. Elle est un très mauvais recruteur, qui ne respecte pas les candidats. Elle commente mes réponses et me dit ce qu'elle aurait voulu entendre, me félicite quand je réponds bien. J'ai l'impression d'être à l'émission "Questions pour un champion".

    Elle : "Bon, vous m'avez donné la meilleure réponse jusqu'à présent, parce les réponses de certains de vos camarades étaient vraiment à chier (sic !)."

    J'ai failli tomber de ma chaise. Pauvre fille. C'est dommage car le poste me plaît vraiment bien. A la fin de l'entretien, elle me dit :

    "J'ai 2 candidats favoris et vous n'en faites pas partie."

    Prends ça dans ta g*eule. Je sors dépitée et contente de partir de là le plus vite possible.

    Je reprends le métro puis le tramway pour l'entretien N°5. A chaque fin d'entretien, je me fais mentalement un trait comme ceux que l'on fait dans le prisons pour compter les jours avant la quille. J'arrive avec 1h30 d'avance, je m'arrête prendre des abricots secs pour avoir du sucre rapide. Mais en même temps, je suis barbouillée. Je suis extrêmement fatiguée, je me pose dans un relais H, je relis quelques notes et m'endors assise durant 10 minutes. Au réveil, je me sens beaucoup mieux. Je me lève et pars à l'entretien, la tête encore ensommeillée.

    images (18).jpegAvant d'aller aux RDV j'avais croisé une camarade qui me conseillait de faire comme si chaque poste auquel je me présentais était celui que je voulais occuper depuis toujours. Il me fallait décrocher un poste, c'est-à-dire figurer dans les 3 premiers candidats sur une ou plusieurs listes des recruteurs. Sans quoi il me faudrait candidater dans des établissements en province, du genre la Creuse. Effectivement, ces conseils sont bienvenus car récemment, quand je suis allée en septembre à un entretien d'embauche, j'avais baissé la garde avant la fin du RDV et c'est un autre qui a été retenu.

    Ce poste-ci me semble au dessus de mes capacités, il fallait encadrer une équipe de 17 personnes, entre autres choses. Un camarade étant déjà passé en entretien nous avait averti que ce poste était réputé difficile, réalité ou stratégie pour décourager les concurrents ? Je m'étais dit que j'allais sûrement me faire démonter, mais que je tiendrais bon et que je leur dirais que je n'étais peut-être pas le bon candidat tout simplement ? Mais il fallait absolument décrocher un poste.

    Les deux directeurs qui me reçoivent sont assez jeunes, souriants et décontractés. Il était 18h, tout le monde était crevé. Ils regardent le document que j'ai entre les mains et m'informent que finalement il s'agissait d'un autre poste, moins large et avec une équipe de 2 gestionnaires et une secrétaire. Les questions pleuvent.

    Êtes-vous capable de ...?

    Oui, bien sûr, j'ai une expérience en...

    Avez-vous déjà .... ?

    Parfaitement, j'ai exercé la fonction de ...

    Que feriez-vous si ... ?

    Eh bien, au vu de mon expérience et de ma connaissance de la situation, voici la stratégie que j'appliquerai...

    Bref, je savais tout faire. Mentir. Il me fallait mentir pour ne pas me retrouver quelque part en province. Puisqu'il n'y avait pas de poste à Rennes et qu'il me fallait rentrer à Paris pour la continuité de la scolarité des enfants. Je n'aime pas balader les gens, mais là il le fallait. Sur chaque poste, nous sommes environ 10 candidats de la promo, il fallait sortir du lot.

    "Merci d'être venue. Nous allons vous recontacter au plus vite pour vous donner une réponse."

    Bla bla bla. Je connais cela par coeur.


    image 1.jpgJe repars dans un tramway bondé, appelle mon ancienne collègue pour lui donner RDV à la gare. J'y arrive 45 mn plus tard et nous roulons vers le restaurant où nous dînerons avec nos chefs. Joie de les revoir. Cela doit faire bien un an depuis la dernière soirée en décembre 2012, pour fêter ma réussite au concours. Je remarque que je me positionne quasiment comme une égale vis-à-vis d'eux et non plus comme leur secrétaire. Toute la soirée j'ai très mal au ventre, suite du stress certainement ou bien trop de chewing-gums.

    Ma collègue me ramène vers minuit. J'allume mon ordinateur, consulte mes mails et découvre un message de la DRH de l'établissement N°5 : 

    Madame Lola,

    Suite à notre entretien de ce soir, j’ai le plaisir de vous informer que nous avons retenu votre candidature sur le poste de XXXX de l’hôpital XXXX.

    Je vous remercie de me communiquer votre décision, en espérant que nous vous aurons convaincue de rejoindre notre établissement en janvier 2014. 

    Je suis interdite, je ne pensais pas avoir fait si bonne impression. Je suis si excitée que je ne parviens pas à m'endormir avant 2h du matin.

    Vers 15h, alors que je me trouvais dans le métro, l'établissement N°2 m'informe qu'ils renoncent à ma candidature car la démarche est spéciale et trop compliquée (j'avais une stratégie d'embauche hors procédures)

    Le lundi suivant, je téléphone aux établissements N°3 et N°4 pour connaître leurs décisions et faire un choix éventuellement.  Le N°4 avec l'horrible recruteuse ne m'a pas retenue, en discutant quelques jours plus tard avec plusieurs camarades, il semblerait que - arrivée depuis 6 mois seulement - elle rechercherait un jeune sur qui elle aurait du pouvoir, de fait elle a choisi un jeune de 25 ans. Ce n'est pas pour me dédouaner mais j'avais largement les compétences pour tenir ce poste que je convoitais réellement. L'hôpital N°3, le directeur avec qui je me suis vraiment bien entendue, a choisi de confier ce poste à une débutante, car il me trouvait sur-dimensionnée et craignait que je ne m'y ennuie. Effectivement les missions me rebutaient (secrétariat de haut niveau) mais au moins c'était facile d'accès en transports en commun et l'établissement était assez prestigieux.

    Le mardi je m'apprête à accepter officiellement mon poste quand je reçois un courriel du groupe hospitalier N°1, où je trouvais ne pas m'être assez bien défendue. Le directeur, un homme que je connaissais et qui était reconnu pour être très compétent et très structuré, m'informe qu'il me positionne en N°2. Quelle marque de confiance !!! Je n'en reviens pas.

    C'est bon pour l'égo tout cela. Parce que oui, bien que je travaille à réduire mon égo, il faut aussi savoir apprécier les marques de reconnaissances. Pour ce qu'elles sont sans s'en glorifier outre mesure. Je me suis sentie fière.

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  • Un mardi

    Mardi 8 octobre 2013

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    Je suis très préoccupée depuis plusieurs jours, du coup je n'ai pas eu le temps de réfléchir à ce que j'allais dire au psy.

    Je suis en pleine rédaction de mon mémoire. Dans le même temps je suis en train de candidater en région parisienne. J'ai 5 entretiens cette semaine, je sais que nous sommes environ 10 de mes camarades à postuler sur les mêmes emplois. Que le meilleur gagne. Je stresse à l'idée de ne pas être reçue, car certains de mes camarades sont de bons concurrents. Je ne sais pas dans quelle ville je vais me retrouver car je crains que le temps de trajet quotidien ne soit vraiment très long et ne m'épuise à la longue. Je dois aussi m'organiser pour faire les courses pour les enfants qui vont rester seuls, en plus il y a un problème avec le frigo, etc. Des amis à moi habitant sur le campus vont les surveiller. J-Phi les emmènera au self le soir et PhR, Clo et d'autres mamans seront disponibles si besoin. PN viendra prendre les enfants pour les emmener chez leur papi le week-end sauf l'Aînée qui a une fête d'anniversaire. Bref, beaucoup de choses à gérer. Pour ne pas changer.

    J'ai toujours du mal à me lever le matin. Ma vie n'a aucun sens. Je vais, épreuves sur épreuves. Je ressens comme une impatience. Une impatience de changement. Parfois je vais sur Internet, comme si un site pouvait me montrer mon avenir.

    Chez le psy, ce matin, je suis revenue rapidement sur la capacité à se mentir pour se protéger et ne pas souffrir. Celle de nier les souffrances et affirmer que l'on va bien. J'ai aussi évoqué à nouveau la carapace qui se fissure pour laisser apparaître la vraie Moi. J'ai relaté que j'avais appelé ma mère la veille, lui racontant que j'allais venir à Paris mais sans avoir le temps de la voir vu mon marathon de RDV d'embauche. Voyant ma vie difficile, elle me dit qu'elle va prier pour moi et qu'elle le faisait souvent. J'étais très émue en rapportant cela, les larmes sont arrivées.

    Je me suis demandé tout haut quelle serait la relation idéale entre une fille et sa mère, si tant est qu'il y en ait une. Quelle serait une bonne relation d'amour maternel et filial ? On n'est pas obligé d'être aimé par sa mère ni de l'aimer en retour ? Puis j'ai repensé à la magnifique relation d'amour parfait et sans condition que j'avais pour les Jumeaux. Un amour réciproque. Et que ce devait sûrement être ça une relation d'amour.

    J'ai parlé de ce que je vivais avec l'Aînée, son arrogance, ses mots toujours trop hauts et blessants. Mon attitude qui se referme face à elle, à ne plus ressentir d'amour pour elle depuis des années. Je me suis rendue compte que je reproduisais exactement ce que vivais avec ma propre mère. Certainement. Moi adolescente, elle a pu me voir comme je vois ma fille aujourd'hui. J'ai peur qu'à cause de moi, plus tard ma fille souffre comme moi. Mais je fais un travail pour me "réparer". Alors cela ira sûrement mieux avec elle.

    Moi : "J'ai l'impression de me couper de ma fille"

    Le psy : "Pouvez-vous revenir là-dessus ?"

    J'explique qu'au-delà de nos différends, ma fille m'exaspère car elle se comporte comme PN. En effet, elle n'écoute aucune de mes consignes, qui parfois sont importantes et d 'autres fois sans intérêt. Par exemple, je ne veux pas qu'elle laisse le fer à lisser branché suspendu à côté d'une serviette par crainte d'un risque d'incendie. Je trouve parfois le fer allumé ainsi. Ou alors, je lui demande de tirer la chasse d'eau après utilisation, elle ne le fait jamais. Elle cherche par tous les moyens à ne pas faire ses corvées quotidiennes (mettre le couvert ou laver la table) alors que ses frangins le font toujours et parfois plus encore. 

    En fait, elle se comporte exactement comme PN. Quand je demandais à PN de ne pas mettre les poêles Tafel dans la machine à laver car cela abîme le revêtement anti-adhésif, PN s'emploie à y déposer toutes mes poêles neuves. De sorte qu'elles sont foutues. Je lui demande de ne pas y mettre les couteaux pointes vers le haut de peur que les enfants ne se blessent en cas de chute à proximité, PN ne m'a jamais écoutée. Je me suis toujours demandée s'il était têtu - et pour quelle raison ?- ou si c'était intentionnel. Une autre fois j'avais reçu mon nouveau téléphone portable avec un film de protection, je voulais le garder jusqu'à ce qu'il s'enlève tout seul. Le téléphone passe de main en main (nous prenions l'apéro avec le couple IR et le couple Pa et Ca, en 2009, et j'ignorais qu'il allait se jouer une comédie de boulevard avec ces 4 là !!!), et arrivé à PN, celui-ci s'en saisit et arrache le film. Evidemment devant les amis, je ne peux rien dire sans passer pour une folle hystérique.

    Au moment où j'explique pourquoi je ne ressens pas d'amour pour mon Aînée - on pourrait dire aussi "pourquoi je la rejette" ou encore "pourquoi je ne l'aime pas", je ressens comme un grand apaisement dans ma poitrine, une grande fraîcheur. C'est une chose très difficile à dire et à entendre. Mais c'est l'horrible vérité. Une horreur que je me permets de verbaliser, donc de me soulager.s

    Déclarer cela à propos de sa propre fille n'est pas anodin. C'est MAL. C'est mal de ne pas aimer sa fille. Ce n'est pas moral. Ce n'est pas acceptable. Ce n'est pas audible. Mais c'est ce que je ressens. J'ai dit la vérité. Et j'ai l'impression qu'il s'est passé quelquechose. J'espère que sachant cela, les relations avec ma fille vont évoluer et s'améliorer.

    Bon, je vais au dodo, car à partir de demain, j'ai 3 journées de 5 entretiens. Le soir je dormirai chez moi en RP, j'ai annulé une soirée avec Nad (contre-temps) et je devrais voir Inge (ce n'est pas sûr car elle voudrait sortir avec moi à Paris mais j'ai 3 entretiens le lendemain). Mais le vendredi soir, je dîne avec mes anciens chefs. Je risque d'être crevée ou survoltée. Car les entretiens durent 1 à 2 heures avec des directeurs d'hôpital, des DRH, etc sans compter les transports en communs pour rejoindre l'établissement suivant à l'autre bout de Paris ! Et pour l'un d'eux, je ferai de la marche à pied car non véhiculée et pas accessible en bus.

     

  • Le mardi je rouille mon armure

    Mardi 1er octobre 2013

    Tous les mardis, je vais chez le psy pour une séance de 30 mn. Tous les mardis j'arrive plus tard au bureau. Tous les mardis j'ai les yeux mouillés, ou presque. Tous les mardis mon armure se rouille.

    En psychanalyse, ce qui importe le plus, ce sont les LIENS. En effet, les mots qui sortent de moi, les anecdotes sont toujours les mêmes. Avec la première psy en 2007, puis le 2è en 2011, nous avons retourné cela dans tous les sens, cherché des réponses, tenté des scénarios. Mais il n'y a pas eu de résultat, enfin surtout avec le 2è.

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    Avec celui de Rennes, le moins loquace de tous, je ressers mes histoires. Sauf qu'avec lui, les LIENS se font tout seuls. En fait, sa méthode, c'est de me laisser parler, beaucoup. Il est très concentré car d'une séance sur l'autre, il se souvient précisément de mon histoire. Puis, il revient toujours à la MERE. En fait, tout ce que je lui raconte découle finalement de mon rapport à elle. Je parle, je parle, puis d'une idée à l'autre, c'est finalement moi-même qui fais le lien et qui découvre les raisons profondes de mes noeuds. Comme si tous les liens que nous tissons avec l'Autre dans la vie ne sont que des dérivés du lien originel avec ma Mère.

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    C'est à cette occasion que je découvre que, moi si pétrie d'authenticité et de franc-parler, je me mens à moi-même

    Avant, je ne me parlais pas. La vie coulait doucement et naturellement. Puis des difficultés sont apparues dans ma vie, de très grosses. Elles m'ont poussée à réfléchir sur moi, sur ma vie, sur La Vie. Elles m'ont amenée à vouloir être vraie, sincère et authentique. Je déteste le mensonge intentionnel. Depuis que j'ai abordé la question du "bénéfice secondaire" en psychanalyse, je me suis rendue compte que l'être humain pouvait s'envelopper de voiles et se mentir sans le savoir. Par exemple, j'avais dit à ma 1ère psy que j'étais victime de violences psychologiques de la part de mon mari. Elle m'a demandé pourquoi je n'avais jamais pris la décision de le quitter. Elle a évoqué le "bénéfice secondaire" que j'avais de pouvoir me faire plaindre. J'ai trouvé cela horrible et très cynique.

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    Alors cela m'a fait réfléchir sur le fait de partir.  Récemment, j'ai souvent évoqué avec le psy que je ne ressentais plus de colère ou de haine ni pour PN qui a été mon pire ennemi, ni pour ma défunte grand-mère qui a été le premier tyran que j'ai connu dans ma vie, ni pour ma mère pour la différence qu'elle faisait entre mes frère et soeurs et moi. PN, parce que c'est une pathologie, ma grand-mère parce qu'elle était hystérique et ma mère, parce qu'elle est une femme qui a des circonstances atténuantes, elle a elle-même eu une vie difficile en plus d'une éducation stricte aux principes archaïques.

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    J'avais raconté que je je trouvais ma mère injuste dans sa relation avec ses enfants. Ce sont des broutilles. Par exemple - désolée les frangins qui me lisez, ce n'est pas contre vous, vous le savez bien - quand ma soeur lui fait des courses, elle lui rembourse, alors que quand je lui en fais - c'est un petit sac, pas un caddie - elle me dit merci et ne me rembourse pas. Une fois elle était au téléphone avec moi, puis elle a eu un double appel. "C'est ton frère, je raccroche, je le prends." J'étais au milieu d'une phrase ou d'une histoire. Elle ne m'a pas rappelée. Une autre fois, je lui racontais les actualités de mes enfants, comme nous étions partis depuis 6 mois. Elle m'écoute à peine et me raconte les prouesses ou les pitreries de son dernier petit-fils, que j'adore aussi bien sûr. Elle venait de passer le week-end avec ma soeur.

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    En fait, son attitude me blesse, j'ai l'impression de passer après les autres, qu'elle m'aime moins. Il y a sûrement plusieurs raisons à son comportement. Adolescente, je n'ai pas été tendre avec elle, j'étais la rebelle, celle qui était impolie, celle qui voulait toujours sortir. Adulte, je suis celle qui la bouscule un peu, qui lui parle un peu plus franchement, elle n'aime pas ça. Souvent elle me dit :

    "Quand je me plains, tu ne dois pas me dire de m'arrêter. Tu dois m'écouter et me chercher à me comprendre."

    Alors, j'ai arrêté d'être dure avec elle et je la laisse dans ses plaintes, ses angoisses, ses colères. Souvent elle se noie dans un verre d'eau. Une autre raison possible, "loin des yeux, loin du coeur". Elle me voit moins, donc nos liens se distendent. Et puis enfin, je suis celle qui l'aide le moins par rapport à ma fratrie. Ma soeur aînée et mon frère sont très présents pour ma mère, ils sont très bons. Avec le mari de ma soeur aînée, ils cherchent toujours des solutions pour lui rendre la vie plus facile. Ma petite soeur et son mari la prennent souvent le week-end et en vacances. Moi je fais moins pour elle, j'avais déjà les jumeaux, donc pas facile d'être disponible, puis PN qui commençait à m'écraser et après j'étais seule avec mon travail et mes enfants à élever. Quand j'ai fait un travail sur moi-même, j'ai arrêté d'être envieuse, et je me suis dit que si ma mère avait une belle relation avec eux, eh bien c'était une bonne chose. Ensuite, j'ai pensé qu'elle m'aimait un peu quand même, puisqu'elle m'avait donné des sous quand je me suis installée à Renens et qu'elle me téléphonait souvent. J'ai accepté cette différence de traitement et je lui pardonnais. Je me disais "c'est comme ça, ce n'est pas grave. C'est bien pour eux"

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    Durant la séance je racontais également quelques récentes anecdotes d'amis qui ne m'avaient pas appelée alors qu'ils sortaient, je disais que ce n'était pas sympa, que cela me chiffonnait mais que cela ne faisait rien, car ils n'étaient pas obligée de m'aimer. J'avais arrêté d'avoir besoin d'être aimée, je m'en foutais. Alors le psy m'a encore une fois redirigée vers ma mère. Pour lui, ces histoires sont des résonances de la relation à ma mère. J'ai repris l'histoire avec mes frère et soeurs et pendant que je disais que cela ne m'affectait pas, les larmes sont montées et j'ai beaucoup pleuré. Mes émotions étaient complètement en paradoxe avec ce que je verbalisais ! j'ai pleuré. Le psy est resté en retrait et m'a laissée faire. Cela a duré plusieurs minutes. Puis je suis restée silencieuse. Le psy aussi.

    Nous touchions du doigt un noeud essentiel de mon être. En outre, en début de séance, j'avais fait un lapsus, j'avais dit : "j'ai besoin d'avoir de l'affection pour ma mère" alors que je voulais dire le contraire. J'étais effarée par la puissance du mental, la puissance de la capacité que l'on avait à se mentir. Le fossé entre le verbe et les émotions. C'était comme si je disais "je vais bien" tout en pleurant. Le pire, c'est que je me croyait honnête ! Je prétendais pardonner, ne pas avoir de haine ni de colère. Ce n'était pas vrai du tout. Cela me donnait l'apparence avantageuse d'être magnanime et forte. Je me leurrais.

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    C'était une sacrée belle victoire car l'inconscient venait de s'exprimer. La chape de plomb venait de se fissurer. 

    Et alors j'ai parlé de mon pardon à PN que j'érigeai telle une belle dame au grand coeur. Mais ce n'était que du verbe. Et j'ai laissé les émotions remonter. J'ai dit ma haine de PN. J'ai dit combien il m'était pénible le soir, après le travail, de faire la popotte dans la cuisine, alors que PN se plantait à côté de moi pour me dire ses horreurs. Mais je devais l'ignorer, faire comme si de rien n'était d'abord pour ne pas lui accorder d'importance, ne pas lui montrer que j'avais peur de lui, ensuite car je ne voulais pas alarmer les enfants en restant forte. Ce doit sûrement être la raison pour laquelle j'ai mal au dos depuis un an, à ne pas pouvoir sortir de mon lit le matin ! Je me raidissais, je me robotisais, j'enfilais mon armure de chevalier.

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    Le psy a dit que je m'autorisais enfin à me soulager.

    Voila pourquoi depuis si longtemps (voir mes notes en 2012 puis début 2013) je me sentais vide et froide comme un robot. Que je n'arrivais plus à ressentir aucune émotion, positive comme négative. Je m'autorisai enfin à me parler vrai. Et à laisser sortir mes vraies émotions.

    Oui, vivre si longtemps sous le joug de PN a été difficile, brutal, violent. Cela m'a détruite. Il m'a fait du mal. Et je lui en veux pour ça. En réalité je ne lui pardonne pas. Je lui en veux. J'ai pleuré doucement en hoquetant, ma tête entre les mains. J'ai tout laissé sortir. La séance a duré plus longtemps qu'à l'habitude. Le psy m'a laissé tout mon espace et tout mon temps. Ce psy si froid a réussi à m'aider

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    J'ai aussi parlé de la solitude. Cet été je suis restée seule un mois à Rennes. Je me suis enorgueillis que cela me convenait bien, que je supportais bien la solitude. En réalité, j'avais fait une soirée où j'ai assisté seule à un concert, puis je suis allée m'acheter des sushis chez le traiteur et que j'ai mangés seule sur les marches de l'opéra dans le noir à 22 heures en attendant les festivités d'après, et je suis allée assister à un spectacle de sons et lumières au Parlement de Bretagne seule. Jusqu'à 23 h. Le soir, dans mon lit, je me suis effondrée en larmes sans savoir pourquoi.

     

     

    A suivre