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  • Ah ! Vous êtes revenue ?

    Vendredi 31 août 2012

    Les uns

    Quand je suis revenue dans ma ville début juillet, j'avais croisé une copine, SD, dans sa voiture. Elle ne pouvait pas me rater, ma voiture est si flashy. J'avais lorgné sur mon téléphone portable, mais aucun message. Alors j'avais décidé de laisser glisser et de ne pas la contacter non plus. J'étais un peu déçue car un peu bouleversée encore de retrouver ma ville - et ma vie d'avant - après 6 mois d'absence.

    Quelques jours après, à un stop, je me suis retrouvée face à Pa, le grand copain de PN et accessoirement le mari de Ca, ma copine (?). C'était au niveau du bistro où les 3 compères qu'ils formaient avec IR se retrouvaient tous les vendredi midi. Il était à pied et ne m'avait pas reconnue, j'ai baissé ma vitre et je l'ai salué : "Bonjour Pa." Il n'a rien répondu et semblait hagard. Il s'est dirigé vers le bistro sans réagir. Encore un pauvre hère.

    Les autres

    images (4).jpegCe matin, je croise un visiteur médical que je connais depuis quelques années et qui est surpris et content  de me revoir. Il avait déjà demandé de mes nouvelles quand j'étais en prépa. Nous avons bien discuté. De la vie professionnelle plus précaire de nos jours, du courage de repartir à zéro, de la peur que peuvent inspirer le changement et l'inconnu, d'un travail rêvé et épanouissant. Il a été maçon, préparateur en pharmacie et maintenant commercial dans l'industrie pharmaceutique et rêve de partir avec sa femme en Provence pour cultiver des oliviers et des citrons et vendre leur production et produits transformés ou bien s'installer en Floride pour promouvoir le bien-manger à la française. C'est un garçon tout doux, qui fait très jeune et a déjà 3 enfants. Je l'encourage à réaliser ses rêves en étant attentif aux personnes créatives et optimistes qu'il va rencontrer sur sa route. C'était un échange riche et sincère.

    images.jpegAujourd'hui, j'étais au travail lorsque vers 16h, un SMS de ma copine MC me propose de la retrouver à la piscine avec ses enfants. Hélas, j'étais au travail. J'organiserai une sortie une autre fois. Nous avions passé de longues heures dans le jacuzzi à parler de nos vies et de nos enfances, de nos difficultés surmontées. MC est une hypersensible avec qui j'aime bien parler.

     

    Le soir, je suis passée à la pharmacie et croise une maman que je connais de vue :

    "Ah ! Lola ! Comment vas-tu ? Cela faisait si longtemps !"

    Je lui apprends que j'étais partie 6 mois en Province pour une formation. Nous discutons de nos enfants respectifs.

    images (1).jpegPuis plus tard encore, à 21h je commande des pizzas que je vais chercher. En effet, j'avais comaté en rentrant du travail et m'étais endormie sur mon canapé. Les enfants avaient faim et je n'avais rien cuisiné.

    Le pizzaïolo : "Ah ! mais cela faisait longtemps que je ne vous avais pas vue !"

    Cela m'a fait très plaisir. Avant mon départ pour Rennes, je passais de temps en temps lui prendre des pizzas, mais sans trop échanger, juste quelques banalités. Ce soir, nous parlons de ses enfants et de sa femme partis en vacances en Algérie tandis qu'il continuait de travailler tout l'été pour gagner de l'argent et effectuait aussi des travaux dans sa maison.

    Je remarque que mes amis qui ont continué de fréquenter PN après mon départ ne me parlent plus. Je ne suis pas tant attristée que déçue. Je me dis que cela permet de faire le ménage dans mon cercle d'amis, le ménage se fait tout seul.

    En revanche, les marques d'amitiés ou d'attention des autres personnes me touchent. je sais bien que mon égo est content que les gens fassent attention à moi, que je ne devrais pas porter de l'intérêt à cela, mais cela me fait chaud au coeur quand même.

  • Films

    Regarder un film à 1h du matin, "Lettres à Dieu", sentir les larmes monter à des moments poignants, mais qui n'ont rien à avoir avec ce que l'on vit, sangloter fort, des pleurs bruyants, sans chercher à comprendre, juste laisser venir les larmes et s'assécher son âme. Comme si on libérait de vieux fantômes.

    Il en restait encore, des larmes, là-dessous.

    Dormir 3 heures et se lever pour aller travailler.

  • La crise de foi

    foi.jpgLe vendredi 24/08/12, une pensée me vient. A deux reprises, je me suis fracassée le dos. J'espère qu'il n'y aura pas une 3è fois. C'est comme si le Vie m'ordonnait de plier. Comme si, étant donné que je ne crois plus, que je doute sans cesse, elle me brisait la colonne vertébrale pour me faire comprendre que je dois m'applatir. C'est une image un peu violente, c'est vrai, toutefois j'ai réellement l'impression que l'on m'a rouée de coups durant ma chute dans l'escalier. La Vie veut que je lui obéisse et que je la laisse faire.

    A ce jour, mon corps est raide et douloureux. Je me sors de mon lit avec difficulté. Dans la journée, j'ai parfois mal à la tête, une douleur courte et aigüe. jamais au même endroit, à l'intérieur de mon cerveau. Je ne m'inquiète pas trop. je pense que cela va passer.

    Le livre de Mira

    Pendant que je doutais, j'ai comme à l'habitude ouvert le livre de Mira sur Dieu et le monde, qui comporte de multiples histoires. Jusqu'à présent, je suis tombée sur des paraboles éloquentes et qui répondaient précisément à mes questionnements du moment. La dernière histoire que j'ai lue racontait un couple de commerçants pauvres qui consultait le sage afin de savoir comment ils pourraient améliorer leur quotidien. Le sage leur a demandé de prier tous les matins et tous les soirs pendant un mois. En revenant le consulter le couple lui signale qu'aucune amélioration n'est apparue. Le sage leur dit de persévérer encore 3 mois. Finalement, leur quotidien ne s'est pas forcément amélioré, cependant, ils ont trouvé de la sérénité et un rayonnement intérieur dans leur vie.

     

    Selon saint Matthieu (14,22-36)

    La semaine avant mon départ le 10/08/12 en Italie à Florence, une de mes collègues que je venais juste d'apprendre à connaître et qui se révèle très croyante, Florence (cela ne s'invente pas !), me dépose sur mon bureau en mon absence un livret de prières, avec un petit signet à la page du 7 août. Il s'agit de la parabole où Jésus marche sur les eaux et appelle Pierre à le rejoindre.

    "Pierre descendit de la barque et marcha sur les eaux pour aller vers Jésus. Mais voyant qu'il y avait du vent, il eut peur; et comme il commençait à s'enfoncer, il cria : "Seigneur, sauve-moi !" Aussitôt Jésus étendit la main, le saisit et lui dit :

    "Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ?"


    Le livre "Mange, prie, aime"

    Le 17/08/12 à Florence, voici ce que je lis seule dans mon lit et qui me fait fermer le livre et pleurer. Page 271 de l'édition de Poche. L'auteure se questionne :

    "Chercher Dieu, c'est aller à l'encontre de l'ordre normal, trivial, matériel.  [...] 

    La foi, c'est une façon de dire :"Oui, j'accepte à priori les termes de l'univers, et j'adopte par avance ce que je suis actuellement incapable de comprendre." [...] 

    La foi, c'est croire en ce que l'on ne peut ni voir, ni prouver, ni toucher. La foi, c'est foncer à l'aveuglette.  [...] 

    Évidemment que Dieu sait déjà ce dont j'ai besoin. La question est : est-ce que moi je le sais ? [...]   

    [...] La prière est une relation : il m'incombe de faire la moitié du boulot. [...] 

    La destinée, je le sens, est également une relation - qui se joue entre la grâce divine et l'effort que nous consentons pas volonté. Cette relation échgappe pour moitié à notre contrôle; l'autre moitié est entièrement entre nos mains [...] . L'homme n'est jamais tout à fait une marionnette des dieux, non plus qu'il est  tout à fait le capitaine de sa propre destinée. Nous traversons les vie au galop tels des écuyers de cirque - un pied posé sur le cheval baptisé "Destin" , l'autre sur "Libre-arbitre"."

     

    L'enseignement d'Eckart Tolle sur Youtoube

    Vendredi 24/08 encore, je cherchais à regarder un film ancien sur Youtoube (j'avais regardé Summertime avec Katherine Hepburn, en français cela s'appelle Un été à Venise - je précise qu'à cette période, mon voyage en Italie n'était même pas une pensée !). Donc en regardant les propositions de films dans la colonne à droite, il y a un "film" qui n'a rien à y faire : "The meaning of life", un enseignement d'Eckart Tolle d'une heure et demi. Évidemment je visionne l'enregistrement. Je connais déjà ce qu'il dit, je l'ai déjà lu ailleurs, "tout l'Univers conspire à réaliser vos souhaits, etc". Je peux y adhérer, mais je ne suis toujours pas d'accord avec l'idée du karma et de l'éternelle réincanation jusqu'à ce que l'individu s'amélirore et rencontre sa Véritable Nature.

     

    Rosy vient d'atterrir à Paris

    Rosy, mon amie très croyante, a quitté ses Antilles et ses enfants pour passer une semaine en Métropole dont deux jours d'examens à Rennes. Elle ne viendra pas dormir chez moi ce week-end car elle est trop fatiguée pour reprendre la route. Mais nous en profitons pour rester plus d'une heure au téléphone. Rosy et moi traversons les mêmes épreuves de la vie. Nous luttons pour nous en sortir.

    A l'histoire de ma "crise de foi" et de ma chute dans l'escalier, Rosy me dit :

    "Eh bien, Dieu veut que tu lui obéisses."

    Pour Rosy, nous portons chacun une mission qui nous dépasse et nous devons avoir cette capacité de lâcher prise qui permettra à Dieu de "se glorifier" à travers nous.

     

    PS : à Quantique

    Je n'ai pas encore eu le temps de consulter sur le travail de Katie Byrone, mais je vais le faire.

  • Le dos fracassé

    Mardi 21/08/12

    Apparté : C'est la saint Christophe. Mon premier grand amour d'enfance. Hier, en discutant de plantes avec ma chef, je lui dessine sur mon agenda une feuille de ginko biloba. En y regardant de plus près, on dirait que j'ai fait un coeur sur la page du mardi 21/08.

    images (22).jpegCe matin à 8h, je me prépare pour aller travailler. Je descends l'escalier en tongs, glisse et dévale plus de la moitié de l'escalier sur le dos. J'ai mon ordinateur portable dans la main droite. Je le tiens en l'air et me vois prendre les arêtes de chaque marche dans le dos. Ca fait très mal. Très très mal. Soudain, je sens une tranche d'une marche s'enfoncer brutalement et profondément dans mon cou, entre le haut du cou et le bas du crâne. La violence du coup me coupe le souffle. Je vois du gris. Je me vois déjà en fauteuil roulant.

    Mon corps glisse jusq'au bas de l'escalier, mon dos cogne contre chaque marche. C'est comme si on me rouait de coups de bâtons. Je pose l'ordinateur et me mets à quatre pattes sans bouger. La tête dans mes bras. J'attends de reprendre mon souffle. Quand la respiration redevient régulière et que je reprends mes esprits, je commence à ressentir de la COLERE.

    Pourquoi ça ? Encore mon dos ? Qu'est-ce qu'il y a encore, la Vie ? J'avais besoin de ça ? Avertissement ? Punition ? Qu'est-ce que j'ai fait ? A cause de mes mauvaises pensées envers PN ? Une façon de me dire que la vie ne tient qu'à un fil ? Quoi, la Vie ? Arrête de me parler car je ne comprends pas tes signes.

    J'ai très mal. Je me relève. Je peux bouger tous mes membres. Je touche mon cou. Je vais m'assoir sur la dernière marche et me mets à sangloter. Je ne sais pas qui je suis. Où je vais. Pourquoi je suis là.

    Je suis allée travailler. J'ai mal au coude, dans mon dos, dans mon cou. Ma collègue ne voit aucun bleu quand je soulève mon T-shirt. Ma chef, qui est médecin, me dit qu'à 5 cm plus haut, j'aurais pu y passer. Elle me demande de surveiller si j'ai des vomissements et endormissements.

    "Ce n'était pas votre heure."

    Il est 22h30, et je n'ai toujours pas pris d'antalgique. J'ai la peau dure.

  • Après l'Italie

    Le vendredi 17/08/12 - Retour d'Italie

    Au sortir de l'aéroport, je mets 3 heures pour arriver chez moi, à 21h. Mais ce n'est pas grave car personne ne m'attend à la maison. Les enfants sont depuis une semaine avec leur père, PN, en vacances en Bretagne chez le père de celui-ci. A nouveau en France, je leur envoie des petits mots doux par SMS, ils me répondent par : "Coucou mioumiou, tu vas bien ? On fait de la balançoire, on va à la plage." Le samedi, c'est la canicule, je sors seulement pour faire des courses. Le soir, je reçois chez moi deux femmes d'une cinquantaine d'années que je ne connais ni d'Adam ni d'Eve.

    Le week-end - Les Nîmoises

    En effet, j'avais promis depuis longtemps à mon cousin de dépanner ses amies nîmoises en visite à Paris. Je m'attends à des mamies, mais ce sont 2 femmes dynamiques et pimpantes. Je fais une sorte de chambre et table d'hôtes ! Je ne demande pas de compensation, elles m'ont promis de m'accueillir à Nîmes quand je voudrais. Je les préviens que l'accueil sera simple, néanmoins je leur prépare des assiettes italiennes, on se régale. Elle sont sympathiques. Nous dînons le soir avec mon cousin qui repartira, et le dimanche matin, devant une tasse de café, nous parlons de nos vies respectives de femmes seules et des relations avec les hommes. Le midi, mon cousin apporte des ravitaillements et nous cuisinons. Après un bon repas, chacun fait une sieste dans les chambres laissées libres par les enfants. Ils repartent tous le soir. J'ai refusé leur invitation au restaurant prétextant mes concours. Mais en réalité, je fais mon ourse : j'ai envie de solitude et de silence. J'avais été légèrement contrariée que mon cousin ne m'ait pas prévenue qu'ils resteraient manger chez moi le dimanche midi, mais je suis bonne pâte. Et puis je viens d'élargir mes connaissances !

    Le lundi 20/08/12 - Le travail

    Je reprends le travail. Les chefs sont rentrés de vacances, l'activité reprend. Je croule sous le travail dès le premier jour. Mais j'ai la chance de travailler avec des personnes formidables et qui donnent un véritable sens à nos missions. Je m'occupe de dix mille choses à la fois, de recrutement de personnels infirmier, aide-soignant et de médecins, du programme de formation du personnel, de l'agenda de mes chefs, d'un événement rassemblant les médecins de 5 hôpitaux, etc. Je discute avec les patients âgés dans les couloirs. Les chefs sont des personnes compréhensives, ils m'ont connue hyper compétente et hyper forte, et ils m'ont découverte fragilisée par la vie (avec PN), ils m'ont vue pleurer, ils m'ont réconfortée et eoncouragée puis ils m'ont vue m'envoler à Rennes en prépa pendant 6 mois avec enfants et bagages. Aujourd'hui, ils portent un regard bienveillant sur moi. Depuis que je suis arrivée dans cet établissement en 2007, en dépit du stress, de la surcharge de travail et de la paie de misère, je me lève heureuse d'aller travailler. Et je le leur ai toujours dit.

  • Italie

    Le vendredi 10/08/12

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    Le matin, une collègue était venue me chercher à la maison pour m'emmener au travail et le soir, une autre me déposait à un arrêt de bus qui rejoignait directement l'aéroport. Je vais en vacances en Italie. Je suis allée au bureau avec mes valises. Je quitte le travail largement plus tôt et je fais bien car le trajet s'avérera assez long et compliqué, mais cela me permet d'épargner un taxi. De fait, j'aurais pu trouver difficilement ma route, mais j'avais engagé la conversation avec mon voisin dans l'autobus, qui finalement m'emmènera jusqu'au bon terminal. Pour moi cet homme était un ange gardien ;-).

     


    images (21).jpegJe suis assise dans le bus qui a pour terminus le terminal 3 de l'aéroport. Un homme maghrébin blond aux yeux bleus monte, je le regarde et il vient s'assoir à côté de moi. Au bout de 30mn de trajet, je lui demande le chemin. Puis nous discutons, il me demande où je pars en vacances, où je travaille, etc. Il travaille dans l'export, vend des équipements de cuisine à l'export pour le marché algérien, passe la moitié de son temps dans les aéroports, aimerait changer de travail, se fixer et fonder un foyer. Il a 40 ans. Il parle avec une grande douceur. Tout en discutant, nous prenons la navette jusqu'au terminal 2 et il me conduit jusqu'à la navette suivante pour le terminal F. Sans lui, j'aurais été perdue. Je lui ai souhaité plein de belles choses pour la suite.

     

    J'atterris à Florence, en Toscane. J'avais toujours rêvé des paysages de Toscane. Un de mes souhait est d'en réaliser une fresque murale. C'est un heureux "hasard". Rappelez-vous, lorsque j'étais immobilisée à Rennes à cause de mon lumbago, je ne pouvais rien faire d'autre que de poursuivre la lecture de mon roman où l'héroïne s'envolait pour l'Italie pour apprendre les plaisirs de la bouche. Une fois rentrée à paris et repris mon travail, je voyais tout le monde partir en vacances. J'aurais bien passé un week-end quelque part chez un ou une amie, mais ils étaient tous déjà partis. Au travail, ma chef qui a pourtant l'habitude de me solliciter beaucoup et aime bien que je sois toujours présente, insiste pour que je prenne des vacances.

    "Sinon, vous ne tiendrez jamais jusqu'aux oraux !"

    Un week-end chez ma mère, nous parlons avec mon frère de ses vacances, je lui demande quelles sont ses dates et s'il resterait une place pour moi dans la location (je pourrais prendre le canapé). Tout s'enclenche très vite : les dates correspondent aux vacances des enfants avec leur père, les autres personnes sont d'accord pour que je les rejoigne, il y a même une chambre pour moi, je prends les billets d'avion sur Internet.


    tuscany5.jpegJe passe une semaine merveilleuse entre dolce vita et découverte de la Toscane. En fait, je me retrouve dans un villa hyper luxueuse à la périphérie de Florence. En compagnie de mon frère et ma soeur et leurs conjoints et bébé, ainsi qu'un couple d'amis, j'alterne une journée de repos au bord de la piscine avec une journée de visite de Florence, des villes fortifiées et de la campagne et ses majestueux paysages de cyprès, d'oliviers et de vigne.

    "Je suis DANS le paysage dont j'ai toujours rêvé ! C'est incroyable."

    C'est beau. J'en prends plein les yeux. Je ne parviens pas à ouvrir mes livres de droit. Je lis mon roman. Je fais le vide dans ma tête. Je ne pense à rien qu'à l'instant présent. Je n'espère rien du futur. Je ne regrette rien du passé. Mon esprit, si torturé récemment, s'apaise un peu avec toute cette beauté et cette douceur de vivre autour de moi. Les personnes qui sont avec moi sont calmes et gentilles. C'est comme un baume. Nous sommes tous des gourmets-gourmands. Au restaurant, nous nous délectons de chaque plat, de chaque bouchée, de chaque gorgée de vin. Nous goûtons les mets dans les assiettes des uns et des autres. Dans la rue, nous partons à la recherche du meilleur glacier de chaque ville visitée. Dans la villa, nous cuisinons tous ensemble des plats colorés et goûteux, avec des produits raffinés et de qualité.

    Le soir, je lis mon livre "Mange, prie, aime". Comme l'héroïne, je mange en Italie. Hasard ? Clin d'oeil. Dans la deuxième partie du livre, elle prie en Inde. Cette partie apporte précisément les REPONSES aux questions existentielles que je me posais il y a une semaine. Je me mets à pleurer. J'avais aussi apporté quelques Philosophie Magazine sur l'instant présent et les hasards. Réponses encore. Mais c'est complexe, je ne comprends pas tout. Je sens que je suis sur la route d'un changement, mais elle est rude et tortueuse. Dans la troisième partie, l'auteur aime. En Indonésie. Je doute que l'amour soit au bout de mon chemin. J'aimerais bien pourtant. Une rencontre dans l'avion du retour ? Pff !

    Ah oui, en Italie, je me suis aussi fait manger par les moustiques tigrés porteurs de la dengue et du chikungunya. Je suis passée à côté d'une phlébite de ma jambe droite.

     

  • Du sens, bon sang !

    Nouée

    images (15).jpegEn rentrant à Paris, j'avais l'esprit occupé par la remise en état de la maison, la reprise du travail, l'achat d'un frigo, etc. Depuis peu, je me suis remise aux révisions. Je ne sais pas si c'est la cause de mon anxiété mais depuis plus d'une semaine je suis angoissée du matin jusqu'au soir. Je me lève nouée, je vais travailler nouée, seule dans ma voiture j'ai un visage d'une telle gravité, de pierre, je suis nouée toute la journée même si je donne le change avec mes collègues, j'attends la quille, j'arrive à la maison un peu moins nouée grâce aux Jumeaux qui sont si gentils (l'Aînée est partie une semaine à Marseille), le soir je m'endors avec mes cours pour les éventuels oraux d'admission. Les journées se répètent comme ça. Je ne trouve pas de sens à ma vie. D'habitude, mes enfants me tiennent, mais même eux ne suffisent pas à me garder debout. Parfois je comprends ceux qui décident un jour de quitter ce monde alors qu'ils ont une famille. C'est bien plus lourd que ça.

    Sans sens

    images (17).jpegJ'ai l'impression de vivre les questions de philo qu'on se pose en cours de prépa. Les mots "incertitude" et "sens" reviennent sans cesse. Si je prends du recul et que je regarde ma vie, je ne vois rien qui ait du sens. J'en avais trouvé récemment : la rencontre avec Dieu. Et alors ? Ça me fait une belle jambe ! M'emmerder autant dans ma vie pour rencontrer Dieu ? Et qu'il me dise qu'il est là, qu'il me regarde et qu'il veille sur moi ? Et alors ? Qu'est-ce que ça peut me faire ? Ça m'apporte quoi ?

    Il y a tellement de choses qui se bousculent dans ma tête ! Aujourd'hui je ne vis plus le nez dans le guidon. Je prends du recul, tellement de recul que je ne m'intéresse plus du tout à ces petites choses ici-bas. Peut-être est-ce cette immensité que j'entre-aperçois et qui m'effraie tant ?

    Supposons que Dieu n'existe pas et que les hommes passent leur temps à leurs petites affaires : naître, grandir, accumuler de la connaissance, aimer, faire l'amour, procréer, élever des petits d'hommes, travailler, accumuler des compétences et de la richesse, et s'apercevoir qu'ils vieillissent et vont mourir. Et tout ça pourquoi ? Pour l'amour, l'amour universel qui guide le monde ! Mais pour quoi faire bon sang ! Est-ce que dans le monde certains naissent pauvres et malheureux simplement afin que d'autres expérimentent l'amour en s'occupant d'eux ? Mais cela ne sert à rien ! L'homme se croit libre car il agit mais il ne fait que courir et remplir sa vie jusqu'à la mort.

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    Supposons que Dieux existe. Et qu'il est là-haut en train de nous regarder vivre, tel l'humain qui regarde une fourmillière. Il nous aurait créés. Pourquoi ? Pour se divertir ? Pour remplir lui-même sa vie ? Une intelligence extraordinaire tirerait les fils de la vie de chacun et ceux-ci serait entremêlés ? Alors quel est le libre-arbitre ? Quel est MON libre-arbitre si quoi que je fasse, je suis soumise à mon destin ? Ma vie ne correspond pas à ce que j'aurais souhaité. Durant ces presque 20 années avec PN, j'aurais voulu m'en sortir, rencontrer quelqu'un d'autre. Je n'ai jamais réussi. Encore aujourd'hui je n'y parviens pas.

    Le déterminisme, le fatalisme sont en ceci reposants et confortables qu'ils nous déresponsabilisent et nous déculpabilisent de ne pas réussir à agir comme on le voudrait. "Bah, c'est pas ma faute, c'est le destin ! Inchallah ! C'est le karma ! J'y peux rien !..."

    J'ai du mal à croire que ma vie soit pré-déterminée. Dans ce cas, à quoi me sert mon cerveau ? A quoi me sert ma conscience ? Si ce n'est d'être consciente que je souffre ? L'animal n'a pas de conscience, il vit l'instant présent. Les animaux ne sont ils que proies et prédateurs d'un bout à l'autre de la chaîne ? Je reconnais que chaque élément de la nature, animal, végétal ou minéral, est une pure merveille. Une merveille dans sa conception, sa beauté, son fonctionnement. Mais cette merveille, quelle utilité a-t-elle ? Faut-il que nous ne soyons que contemplatifs ? Béats ? Cela ne me suffit pas.

    Je ne sais pas pourquoi je me lève le matin. Vous qui me lisez, pour quoi vous levez-vous le matin ?

    Le vide

    Je l'avais déjà écrit, les choses matérielles ne m'apportent pas de satisfaction. Quand j'ai manqué, j'ai envié. Et puis un jour, j'ai compris que cela ne me nourrissait pas. L'amour de mes enfants et celui que je leur porte est d'une douceur sans nom. Il est immense. je passe mon temps à les regarder vivre, rire et je m'émerveille. Mais cela ne m'empêche pas d'être dans mon état actuel. J'ai envie d'aimer un homme et qu'un homme m'aime. Mais je ne peux pas croire qu'un amour sentimental me comblerait. Car il suffira que cet amour n'existe plus (faut pas rêver, l'amour n'est pas éternel !) pour que je me retrouve avec cet espèce de vide existentiel à combler. C'est pourquoi je fais actuellement une croix sur une vie sentimentale. Pas d'utilité. Juste une douceur provisoire et illusoire.

    Ce vide, je dois le combler moi-même. Par moi-même. En moi-même. Mais je ne sais comment ?

    Pourtant je continue de croire en Dieu. J'ai fait l'expérience de Dieu. J'en suis certaine. Et à plusieurs reprises. Mais je refuse de m'en remettre à Lui. Je refuse de ne pas comprendre. Les limites de mon entendement ne me le permettent pas. Je regarde là-haut, et je veux savoir. Je souffre. Je ne le dis pas à mon entourage. Je croise les gens (les autres humains) et je me tais. Je fais semblant de vivre comme eux. J'ai acheté un nouveau tapis de salle de bains, je fais semblant que cela me fait plaisir. J'ai invité ma cousine à dîner, je suis contente d'être avec elle et son mari, on mange, on boit, mais je suis ailleurs en fait. Je ne sais pas où je suis. J'erre entre ma maison et mon travail en passant par les supermarchés. Je suis une boule de flipper, un élément de divertissement pour là-haut.

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    Le concours

    Mon concours me stresse. Pourtant, j'avais récemment appris à ne plus du tout stresser pour rien. Face à l'horreur avec PN, aucun concnours n'avait de sens ni d'enjeu. Mon but dans la vie, c'était de fuir PN. Rennes, c'était pas la prépa, c'était être loin de PN. Aujourd'hui ma peur ne se fixe plus sur PN. Il reste le concours. Alors, je me dis que si je ne l'ai pas, alors, je sortirais de mes tiroirs mon plan B. Car j'ai toujours un plan B. En cas d'échec, c'est de vivre sur ma catégorie B de secrétaire médicale et chercher à partir en province, bien loin de PN, sûrement à Rennes. J'avais vu il y a 2 semaines une offre d'emploi qui me correspondait exactement. Il faut que je me raisonne et que je mette moins d'enjeu dans ce concours, pour lequel j'ai donné intensément 6 mois de ma vie.

    Pour en revenir au déterminisme et au libre-arbitre, si je révise, je ne suis même pas sûre de réussir, mais si je ne travaille pas, comment puis-je réussir quand bien même mon destin serait de l'avoir ?

    Je baisse les armes

    Je cède à Dieu. Lorsque début juillet j'ai eu ma lombalgie sciatique qui m'avait clouée au lit alors que je m'activais à organsier mon déménagement, Rosy m'avait demandé ce que j'étais en train de faire précisément.

    Moi : "Je lisais le livre "Mange, prie, aime".

    Rosy : Dieu t'ordonne de te poser et continuer de lire ton livre. Il veut te délivrer un message."

    Immobilisée dans mon lit, j'ai repris la lecture de mon roman. La narratrice (le livre a donné un film où l'auteur est jouée par Julia Roberts) venait d'atterrir en Italie pour manger, pour connaître le plaisir de manger, le plaisir tout court.

    Ce n'était pas prémédité, ça s'est fait je ne sais plus comment, mais demain, en sortant de mon travail, je m'envolerai pour l'Italie.

     

     

  • Retour de la maîtresse de PN

    La maîtresse de PN fait son retour le mardi 31/07/2012.

    Ce soir-là, l'Aînée me montre le téléphone portable que son père lui a refilé, car il en a eu un autre de son boulot. En effet, le week-end précédent, alors que je suis au restaurant avec ma soeur et des collègues (dont Nad2), je reçois un SMS de l'Aînée qui m'indique son nouveau numéros de téléphone. C'était le premier week-end que les enfants passaient dans le nouvel appartement de PN, situé juste en face de la maison.

    Les photos dans le portable

    L'Aînée me dit : "Redarde Maman, Papa m'avait montré une photo de D. sa copine russe"

    La stagiaire assistante de PN qui était entrée à l'automne 2010 dans la vie de PN, mais aussi du coup dans la mienne, était d'origine russe et ses parents avaient émigré en Allemagne lorsqu'elle avait 10 ans. J'avais eu droit à tout son curriculum vitae. PN m'avait, sans gêne ou alors volontairement déroulé toutes ses compétences - elle parle 7 langues - et ses qualités - elle est si mûre pour ses 25 ans ! Il m'avait-même montré sur Youtoube à qui elle ressemblait, à Nina Hagen dans sa jeunesse. A l'époque il ne travaillait pas et passait son temps à visionner, entre ses sites pornos, les clips de la chanteuse punk allemande.

    En février-mars 2011, lorsque, prise de jalousie, j'avais éclaté de colère, PN m'avait assuré que tout serait terminé avec sa collègue. Il m'avait montré un e-mail - juste un copié-collé partiel, où sa jeune maîtresse lui disait "qu'elle ne serait pas un obstacle en "ta femme et toi". A l'époque, je surveillais en cachette ses SMS. Quand j'en ai vu 2 d'elle (c'était l'Aînée qui les avait vus arriver un matin à 7 heures), PN m'avait soutenu qu'elle lui disait adieu. Il m'a ensuite dit qu'elle était partie en Colombie, car elle voulait voyager.

    A cette période j'étais dans une phase de jalousie surprenant d'autant plus que je cherchais par tous les moyens à le quitter, mais j'étais blessée en tant qu'épouse. Et puis, je devais peut-être en passer par là pour pouvoir ressentir de la colère contre lui et pouvoir "me permettre" de le quitter. Lui, me disait  :

    "J'avais deux femmes. A cause de toi je n'en ai plus aucune !"

    Je n'avais jamais entendu quelquechose d'aussi cynique et cruel. C'est une phrase qui nie mon statut d'épouse depuis 19 ans et fait preuve d'un manque total de respect. J'étais abasourdie.

    L'Aînée me tend son portable, dans lequel PN n'avait pas effacé les photos, en me disant : "Je la trouve moche". Je regarde la photo. Elle n'est pas si moche. Elle est quelconque. Une brune aux yeux noirs pétillants et de longs cheveux. Mais surtout, elle était jeune, 15 ans de moins que moi et 18 ans de moins que lui. Le 12/11/2011, quand PN m'avait enfin avoué sa relation et annoncé qu'il allait partir vivre avec elle (en réalité, elle n'en savait rien du tout puisqu'il lui avait déclaré sa flamme par e-mail seulement le 13/12/2011 !), je n'étais même pas jalouse et avait trop bien réagi, je lui avais demandé si elel était belle, il m'avait répondu que "non, pas spécialement".

    Puis, l'Aînée déroule toutes les photos de l'ancien portable de son père. Il y a des photos professionnelles, des photos des vacances avec les enfants en Tunisie en avril dernier. Les photos tirées de son portable sont de piètre qualité. Celle de la Russe était très nette, elle la lui avait surement envoyé. Ensuite il y a plusieurs photos de PN où il se prend à bout de bras, dans la maison sur surtout dans la forêt.

    L'Aînée : "Regarde Maman, il se prend en photo en train de faire du footing. N'importe quoi."

    Bouffi

    J'imagine que sa belle a réclamé des photos de lui en retour et PN lui montre comme il est sportif. Mais une chose me saute aux yeux. PN est bouffi sur les photos. Il y a 6 mois, avant que jene le quitte pour Rennes, PN avait beaucoup maigri, il courait plusieurs fois par semaine et actionnait ses altères dans la cuisine devant moi. Parfois il gonflait son torse et rentrait son ventre en me regardant et il tapait sur ses pectoraux pour me montrer combien il avait pris du volume. Moi, je montrais de l'indifférence en me disant qu'il était bien pitoyable.

    PN : "Nous les hommes, on vieillit bien ! Alors que vous, les femmes, vous vous ratatinez, vous êtes ridées, vos grossissez ! Ha ha ha ! Tu trouveras personnes, une vieille avec ses 3 enfants. Personne ne voudra de toi !"

    PN avait changé sa garde-robe. Il mettait des Jeans si serrés que je lui avais demandé quand il comptait se mettre aux Jeans slim. Il s'était offert un blouson noir gonflant et serré à la taille et des chaussures de chantier. Il se payait des chemises cintrées comme il avait perdu ses bourrelets à la taille. PN avait 44 ans et était cadre commercial.

    Moi : "On dirait une racaille !"

    PN était frappé par le démon de midi :

    • une jeune maîtresse
    • il parlait comme un "djeune's" dans ses mails professionnels à ses 3 secrétaires-stagiaires (sa maîtresse D. et la copine de celle-ci, mais pas à sa secrétaire habituelle qu'il traitait de "coincée du cul")
    • il s'habillait comme les jeunes des cités (il ne manquait plus que la casquette à l'envers !)
     Mais sur ces photos récentes, PN était bouffi. Le visage de quelqu'un qui boit.

    A SUIVRE 

  • Parme et blanc

    Mercredi 1er août 2012

    Parme

    Après tergiversation, j'ai autorisé l'Aînée à aller une semaine à Marseille chez sa copine L. qui était venue quelques jours à Rennes, l'Aînée avait aussi déjà passé une semaine de vacances avec L. et sa famille juste après que nous soyons rentrés de Bretagne. 

    Le réveil sonne à 5h30 du matin, j'avais réservé un billet de train assez matinal afin de profiter quand même de mon mercredi avec les Jumeaux et ne pas passer la journée à Paris. Nous partons très tôt en transports en commun. Étrangement, PN a donné à sa fille 3 tickets de trains de banlieue, dont "un pour ta mère". Tu parles d'une participation, alors que j'ai payé l'aller-retour Paris-Marseille. Il lui a aussi dit les trains à prendre à tel horaire et les correspondances. Je suis surprise de cette avenance. Pour notre dénémagement de Rennes, il avait déjà envoyé maints SMS à l'Aînée pour nous indiquer les routes à prendre. Je ne sais pas trop ce que cela signifie et comment cela s'explique dans son esprit.

    Sur le quai de la gare de banlieue, l'Aînée me dit encore, tout en regardant son téléphone :

    "Papa dit que tu dois prendre le RER ..."

    Cela m'agace : "Je prenais le métro il y a déjà 25 ans alors que ton père n'était pas encore sorti du fin fond de sa Bretagne !"

    L'Aînée : "Oh mais c'est bon ! Pourquoi tu t'énerves comme ça !"

    La femme fatale

    images (9).jpegUne fois les diverses recommandations faites et que l'Aînée est assise à sa place dans le TGV, je reste sur le quai de la gare. J'aperçois soudain un belle femme avancer sur le quai, un homme d'une cinquantaine d'année l'accompagne, un casque de scooter à la main. Elle est en robe noire cintrée et bien coupée qui lui descend à mi-mollet et tient dans sa main une pochette mauve, pas un sac à main, mais une pochette de soirée très élégante. Elle avance juchée sur des escarpins immenses à plate-forme couleur parme. Elle n'est pas commune. Elle a le physique et l'élégance de Fanny Ardant, avec un beau visage anguleux, de grands yeux noirs, une grande bouche sur un menton affirmé et une coiffure avec de belles boucles brunes. Elle n'a pas de bijoux, juste un maquillage léger. Elle est tellement belle que je m'écarte presque pour la laisser passer. Elle détonne parmi toute la foule de la gare. Je cherche où se cache Fellini ou Truffaut.

    images (8).jpegAlors je regarde l'homme. Quel genre d'homme fréquente une femme aussi extra-ordinaire ? Il est en costume élégant, de belle taille et corpulence, les cheveux grisonnants et barbu. Il ressemble à Antoine de Caunes. Il semble être (re)connu dans sa communauté puisqu'au moins deux personnes le saluent sur le quai. Assurément ils ne sont pas mariés, mais ce n'est pas une relation récente non plus. Il est attentionné sans trop en faire, une fois qu'elle est montée dans le train, il reste sur le quai, lui fait quelques signes. Jusqu'à ce que le train parte.

    Depuis que ma relation s'est cassée avec PN, j'ai très souvent regardé les couples dans la rue, essayant de comprendre quelle sorte de relation les liait. J'ai souvent été surprise de la complicité qui pouvait les attacher. Évidemment, je n'avais pas longtemps partagé ce genre de complciité avec PN. Ne l'avais-je jamais eue d'ailleurs ?

    La laisse

    Je me souviens que très vite, dès les premières semaines de notre relation, PN jouait déjà à un jeu pervers que je comprends aujourd'hui. Il s'agissait vraiment l'étape dans la manipulation du pervers narcissique qui est totalement insidieuse car sourde et inexpliquée. PN m'emmenait à une gare, je ne sais plus laquelle, pour un déplacement professionnel. C'était en fin d'après-midi, un dimanche, il y avait un peu de monde sur la route. PN n'est pas du tout patient et je ne le savais pas encore. A deux routes de la gare, PN me demande de descendre, alors que nous sommes sur une avenue. Ainsi il ne perdrait pas de temps et j'irais plus vite à pied. Pourtant, nous n'étions pas du tout en retard.

    Je m'offusque: Mais qu'est-ce qui te prend ? Ca ne va pas la tête ? Tu ne vas pas me laisser en plein milieu de la route !"

    PN insiste et poursuit son jeu pervers. Je bouillonne à l'intérieur. Puis il dit 

    Bon, d'accord. Je t'emmène jusqu'à la gare !

    Quand je suis revenue sur ce sujet, PN a éclaté de rire et m'a dit qu'il rigolait.

    D'autres faits similaires se sont accumulés durant nos années de vie commune. Parfois, il m'accompagnait, d'autres fois non, si bien que j'étais constamment dans l'incertitude de son comportement. Je ne pouvais pas lui faire confiance. Ensuite, en 2009, quand nous avons commencé à prendre des vacances séparément, il nous emmenait les enfants et moi à l'aéroport en nous laissant à l'entrée ou encore sur le parking-minute. Quand j'ai su qu'en ce soir du 22/10/2010, alors que je l'attendais à la maison avec les amis ( IR et son mari, Ca et son mari Pa - aujourd'hui ces 4 personnes ne sont plus mes amis !) pour fêter son nouveau poste, PN raccompagnait son assistante allemande à Roissy et attendait avec elle jusqu'à ce qu'elle embarque ! alors j'avais pété un câble. Je crois que j'avais alors tout compris mais mon cerveau conscient le refusait, et menée en bateau par PN, j'avais encore douté.

    Quand je repense à tout cela, je me dis que PN avait bien réussi à bétonner chaque jour son emprise par tout un tas de jeu comportemental qui m'a déstabilisée et m'a fait, un temps, ne plus y voir clair. Il avait réussi à me tenir en laisse, donnant du lâche parfois, tirant à lui d'autres fois. Aujourd'hui je me méfie des hommes parce que je crois qu'ils sont comme PN. C'est pour cela que je suis surprise lorsque je vois un couple se parler normalement et avec complicité !

    Aujourd'hui je peux dire que je lâche prise dans le domaine affectif. Je ne cherche pas à être avec quelqu'un. Bien sûr, cela m'a manqué. Et ma relation avec le Rennais était juste physique, d'ailleurs je n'ai jamais réussi à percer sa personnalité simple en surface mais complexe au fond. Je pense que je regarderais encore d'autres couples dans la rue, avec des yeux étonnés.

    Blanc

    images (11).jpegEn rentrant de la gare de Lyon, je m'arrête prendre des viennoiseries pour les jumeaux que je crois encore endormis, mais ils m'accueillent avec des grands sourires, ils avaient déjà pris leur petit-déjeûner. L'après-midi, comme il fait beau, j'entretiens mon jardin, je tonds la pelouse et taille les haies, pendant que les Jumeaux jouent autour de moi. Je fais attention à ne pas trop solliciter mon dos et ne pas faire d'élongations avec les bras et ma colonne vertébrale.

    Je suis debout sur l'escabeau à tailler un joli plateau à ma haie de pyracanthas. Jardiner a toujours été un grand plaisir pour moi. Comme disait la mère de PN, cela vide la tête, et j'en ai bien besoin en ce moment avec ma problématique du lâcher prise. Je pense à trop de choses, à mes révisions de concours, l'éventuelle vente de la maison, à ma vie inconnue dans 6 mois, à toutes ces incertitudes.

    Instant présent / Méditation

    Tout à coup, un petit papillon blanc passe à côté des lames de mes cisalles. Je m'arrête pour le regarder. Je souris. Mes pensées stoppent. Tout s'est immobilisé en moi et autour de moi. Il n'y a que ce papillon qui virevolte. Je me sens soudain apaisée et légère. Je jouis de l'instant présent. Alors je pense à Vanessa du blog. Juste comme ça. Joie de communier par la pensée (vanessa est un nom de de papillon). Le papillon passe et je reprends mon activité. Ensuite il revient longuement me taquiner. Mon coeur sourit. Je me dis que ce n'est rien d'autre que cela, la méditation. Ces secondes où le mental n'est pas traversé par des pensées encombrantes, tel un bout de bleu dans le ciel entre deux nuages.

    Ce que je me dis ? Que c'est simple, la méditation. Que je peux la refaire. Que je dois arrêter de me dire : "Je n'y arrive plus."