Le lâcher prise
Dimanche 29/07/12
Je ne me sens pas bien depuis quelques jours. J'ai l'impression de ne pas avancer dans ma vie. Un réel sentiment de faire du sur-place, un sentiment seulement, et inexpliqué car tout autour de moi bouge. Des peurs qui reviennent.
Au décours de mon tour dans la blogosphère, je tombe sur un blog où je découvre les enseignements en vidéo d'Eckart Tolle, dont je m'étais promise d'acheter un livre. J'ai regardé une grande parties de ses vidéos sur Youtoube tout le samedi et voici ce qui m'a le plus marquée :
"
Le lâcher prise vient lorsque vous ne demandez plus : Pourquoi cela m'arrive-t-il ?
Un bien profond se cache même dans la situation la plus inacceptable et la plus pénible en apparence et tout désastre renferme le germe de la grâce.
Accepter l'inacceptable est la plus grande source de grâce en ce monde.
Dans certaines situations toutes les réponses et les explications échouent, la vie n'a plus aucun sens.
Lorsque vous acceptez pleinement de ne pas savoir, vous cessez de lutter pour trouver des réponses dans les limites du mental. Et c'est alors une intelligence plus vaste peut agir par votre intermédiaire. Même la pensée est susceptible d'en bénéficier car l'intelligence plus vaste peut y aflluer pour l'inspirer.
Parfois lâcher prise signifie cesser de comprendre et se sentir à l'aise dans le fait de ne pas savoir.
Laissez la Vie tranquille, laissez-la être."
Comment être moins d'accord avec ce qu'il professe ? D'ailleurs je retrouve les fondements du bouddhisme que j'ai pu étudier jusque là. Je retrouve également les mots de ma chère amie Rosy qui est protestante (en vert).
Je me demande si le lâcher prise (que j'appelle la Foi) qui m'est revenu à plusieurs reprises dans mes conversations, n'est pas ma problématique centrale actuellement. Je navigue entre la confiance en la Vie et les incertitudes.
Parfois, dans le maheur il y a la chance
Je sais qu'en 2011-2012 j'ai traversé pas mal de tempêtes et qui m'ont assez meurtrie. Je sais aussi que je m'en suis bien sortie. J'y ai gagné une grande force, de la volonté, de l'endurance. J'y ai gagné une bonne connaissance de moi-même. J'y ai gagné du détachement. Et au delà de tout, j'y ai découvert la Foi.
En effet, je sais que maintenant le plus dur est derrière moi (à moins que la vie ne me réserve d'autres désastres, mais je trouve que j'ai eu mon lot et qu'il faudrait qu'elle me laisse tranquille un moment). Le combat que j'ai mené pour me sortir des griffes d'un pervers narcissique, PN (mon fututr ex-mari),a été long depuis la prise de conscience de la manipulation perverse, jusqu'au premier coup de fil au 39.19, le numéro d'appel pour les violences faites aux femmes, les dépots de mains courantes au commissariat, le contact avec un avocat, l'engagement de la procédure de divorce, la confrontation avec PN dans les bureaux de la police, les accès de violences de PN, ses insultes, ses cris, ses hurlements (comment ne suis-je pas devenue folle ?) et enfin le déménagement salvateur à Rennes pendant 6 mois.
Le sens de la vie
Constamment durant cette période, je me suis interrogée : Pourquoi cela ? Pourquoi moi ? Comment me sortir de là ? "Comment accepter l'inacceptable" (le titre d'une de mes notes en 2008 déjà) ? Qu'ai-je fait au bon Dieu pour mériter cela ? Je n'ai jamais cherché à faire du mal à qui que ce soit dans ma vie, au contaire. Quel est le sens de tout cela ? Pourquoi la vie est si dure ?
Le sens. Je me suis rendue compte que dand mes notes, je cherchais sans cesse le sens de cette épreuve en général et des petits événements aussi. Et petit à petit, il s'est dégagé une réponse : ces épreuves m'ont conduite à rencontrer Dieu. Pourtant, je ne suis d'aucune confession et pas spécialement attirée par la religion au départ. Plutôt cartésienne. Bouddhiste par culture et tradition familiale. Je crois que cela remonte à l'année de la mort de mon père, en 2007. Je suivais une psychothérapie la même année. J'étais trop mal. PN était d'une violence perfide. Je me renfermais sur moi-même. Je n'arrivais bientôt plus à sortir de chez moi pour faire des courses, cela devenait pénible de pousser la porte vers l'extérieur.
Depuis quelques jours, je ressens à nouveau la même angoisse. Je ne suis pas sortie de tout le samedi. Vendredi, en quittant le travail, alors que je savais que j'allais au restaurant le soir avec ma soeur et des collègues communs, j'étais nouée. En démarrant la voiture, j'avais peur d'avoir un accident. Le trajet a été pénible jusqu'à ce que j'approche de la maison. Et le soir-même j'ai découvert les mots d'Eckart Tolle : les peurs diverses ne sont finalement que les différentes manifestations de la peur de mourir, la peur suprême. Et c'est là que j'ai fait le lien avec le lâcher prise.
Le lâcher prise
Depuis la peur* de mon père, j'ai beaucoup réfléchi à la question de la mort. J'ai eu la vanité de croire que j'étais à l'aise avec ce sujet et que j'étais en paix avec la mort. Mais ce n'était que cérébral, car dans mes tripes cela se manifeste différemment. Je le constate. Je me l'avoue. Oui, j'ai peur de mourir. Moi si forte, si confiante, si détachée.
* Je viens de me relire et de voir ce lapsus : je voulais écrire la mort de mon père. C'est surprenant. car je n'ai jamais eu peur de mon père.
Le détachement
Mais j'avance. En effet, j'ai gagné du détachement au travers de la vie avec PN et ses violences. Le détachement, ou le non-attachement aux choses matérielles ou même aux personnes, est enseigné par Bouddha. J'ai renoncé petit à petit aux possessions, puisque PN me jetait régulièrement mes affaires. En cela, je dois reconnaître qu'il a été mon professeur !!! C'est en cela que ces mots entendus ici et là sont des résonnances en moi :
- Quand l'élève est prêt, le maître arrive. (parole Zen)
- Parfois, les anges se déguisent en sorcières, dans le but de nous faire grandir. (Laurent Gounelle, dans Les dieux voyagent toujours incognito)
- Parfois dans le malheur, il y a la chance (mon dentiste ! à propos de la perte de ma couronne)
"Lorsque vous acceptez pleinement de ne pas savoir, vous cessez de lutter pour trouver des réponses dans les limites du mental. Et c'est alors une intelligence plus vaste peut agir par votre intermédiaire. Parfois lâcher prise signifie cesser de comprendre et se sentir à l'aise dans le fait de ne pas savoir.
Laissez la Vie tranquille, laissez-la être."
J'énumère ce qui pour moi sont des signes, juste pour ma mémoire, je ne reprends pas l'historique.
- le sujet d'oral en allemand sur le harcèlement moral
- l'avocate dont le cabinet est dans la ville voisine (j'avais mon problème d'autophobie)
- la psy en 2007 qui était dans la même ville que l'avocate et qui avait déménagé à 50km alors que je venais juste de lui révéler que j'étais autophobe
- Major au concours de secrétaire médicale alors que je n'avais quasiment pas travaillé
- la réussite au concours D qui me faisait partir à Rennes pour 6 mois alors que je me destinais au concours A dont la prépa aurait été de 3 mois seulement
- le retour dans ma vie de Inge
- la rencontre avec Rosy
- l'aide providentielle de mon frère
- la maladie avant le concours
- l'accident de voiture juste avant la confrontation au commissariat
- le lumbago juste avant de rentrer à Paris
- l'encensement suivi du saquage
- les livres qui viennent à moi au bon moment
- comme Mira qui m'offre un livre en allemand sur Dieu en me disant : "Il t'attendait depuis un an." Les paraboles dans ce livre ont été une réponse pour moi au bon moment (je l'ouvrais au hasard et lisais une histoire)
- ma couronne tombée, juste pour que le dentiste me dise cette phrase (c'est un taiseux pourtant) : "Parfois le malheur est une chance"
Je suis un personnage de jeu ou de dessin aimé, genre Mario Bros ou Astro Boy, je déambule dans un immense dédale couleur pêche. J'affronte des méchants avec quelques compagnons. Je crois que je dois délivrer quelqu'un, une fille je crois (moi-même ?). Mais nous sommes encerclés. Cependant, nous parvenons à nous échapper.
Je suis dans mon salon. Soudain je perçois une sorte d'ombre dans mon dos. c'est PN qui est en train de passer la serpillère ou le balai. Je lui dis qu'il n'a pas besoin de le faire car j'avais déjà lessivé le sol. Il s'obstine, car il est maniaque. Je lui signale qu'il n'a pas le droit de se trouver là. Que le jugement lui signifie de quitter la maison depuis le 30/06/12.
Je suis dans un lieu qui est une université ou un lieu de travail. Je cherche des toilettes. J'en trouve finalement, des toilettes publiques dans une grande salle, il y en a plusieurs alignées, elles sont propres. Je m'assois pour uriner, mais je ne peux m'assoir que sur le bout des fesses, car elles sont entravées par une barre. Il y a du monde autour de moi mais cela ne me gêne pas.
Hier, mercredi, je ne travaillais pas. J'avais prévu d'aller à la piscine avec les enfants comme il fait très chaud. La veille, PN m'a envoyé un SMS désagréable, d'habitude je ne réponds pas, mais parfois, il faut savoir mordre aussi. Je lui réponds : "Gros débile, on a des choses prévues mercredi." (Je raconterai l'anecdocte dans un autre billet). Mon téléphone étant saturé de ses SMS que je n'efface pas, je n'ai pas reçu de réponse et je pensais qu'il en était resté là (en fait, j'ai reçu ses multiples réponses vers 2 heures du matin).
Je devrais poser un arrêt-maladie. Depuis que je suis entrée dans la vie active, c'est-à-dire presque 20 ans, je n'ai été arrêtée que 3 jours en tout une seule fois. Je reprends mon travail dans mon établissement afin de pouvoir me faire arrêter.






En effet ce matin, je me réveille à l'heure où je devrais être dans ma voiture pour aller travailler. Comme je n'ai pas le temps de me brosser les dents, j'attrape un chewing gum dans mon bureau et en machouillant, je perds ma couronne dentaire, que je mets dans une enveloppe. Par chance, mon dentiste habituel peut me recevoir le jour-même à midi.
Je commence par le salon, je passe le balai et lessive le sol. Ensuite, cela me démange de déplacer des meubles, pour faire du neuf avec du vieux, surtout ne pas revivre dans le même décor. La taille de mon salon ne me permet pas de gros réaménagements. J'enlève juste une petite tablette ce qui me permet de déplacer un peu la bibliothèque. J'enlève tous les livres, très lourds car j'ai de nombreux beaux livres d'art, mais la bibliothèque est une grosse pièce très lourde. Je la pousse toute seule avec le haut de mon dos, je mets plusieurs minutes à y parvenir. Je reconnais que c'est assez inconscient de ma part dans mon état. Je passe ensuite beaucoup de temps accroupie à nettoyer le sol sale de l'ancien emplacement du gros meuble. Je nettoie la poussière derrière la télé, cela n'a pas été fait depuis des années.
Après cela, je verse de l'eau de Javel dans les 2 toilettes qui étaient marrons et je les récurre au bout de quelques heures. Dans la cuisine, je dépose du mur un porte-Sopalin qui était cassé et je sors ma perceuse pour fixer une crédence. Je frotte aussi la radio sur le plan de travail et qui avait pris tout le graillon. C'est étrange qu'elle soit toujours là, car PN avait toujours clamé qu'il emporterait cette vieille radio achetée part sa mère. A l'étage, je nettoie les poignées de portes et les endroits devenus tout marrons où PN avait l'habitude de poser ses mains sur la porte. Ensuite, je profite d'un rayon de soleil pour tailler mes rosiers que j'adore, bouturer des hortensias et arracher les mauvaises herbes de ma cour. Je jardine pour la première fois depuis plus de 6 mois, le jardinage est une de mes passions. J'aime débarrasser mon jardin des mauvaises herbes (la double lecture est évidente !!!).
Puis j'attrape mon peignoir qui a 20 ans d'âge et le découpe en morceaux qui me serviront de chiffons, avec lesquels je nettoie mon bureau dans mon ancienne chambre au fond du garage. Je nettoie aussi l'intérieur des volets roulants de mon ex-chambre conjugale et de celle des jumeaux. Je fais une lessive. A cette occasion, je découvre sur mon sèche-linge en métal une culotte noire en dentelle d'une taille au-dessus de la mienne et qui ne m'appartient pas. Je sais que durant mon absence de 6 mois PN a fréquenté une fille, mais je n'aurais pas imaginé qu'il eût pu en faire venir une dans la maison et encore moins dans l'ex-lit conjugual. L'idée que c'est peut-être une culotte de IR me traverse l'esprit. J'ai toutes ces pensées sans aucune colère ou état d'âme. Je prends le slip du bout des doigts et le mets dans la grande poubelle extérieure.
Après mes concours à Paris, je rentre directement à Rennes en voiture en co-voiturage avec des camarades de promo. Les Jumeaux sont partis le jeudi chez leur père emmenés à la gare de Rennes par Yuku. L'Aînée est restée seule au studio, sous la surveillance bienveillante de Jphi et Redbeauty, entre autres, et qu'elle trouvera "super géniaux". J'arrive à l'école à 21h30 et j'ai invité la conductrice à dîner. Avec Jphi et Redbeauty, l'Aînée avait concosté une surprise. Ils débarquent donc au studio à mon arrivée. Du coup, pour nous relâcher de la pression des concours, je sers un Ti Punch (j'ai toujours de quoi en faire un) et l'apéro se poursuit entre les discussions sérieuses et les fous rires jusqu'à 2 heures du matin.
Le dimanche soir à 22 heures, je récupère les jumeaux à la gare. Chaque jour de la semaine, nous nous levons tard, et nous allons en ville - souvent sous la pluie - pour profiter de Rennes et des soldes. Je donne RDV le mercredi à Yuku, mon beau-frère et frère de PN (mon futur ex-mari appelé pervers narcissique) pour lui dire au revoir. Nous flânons au Virgin Mégastore, j'ai toujours aimé flâner en ville avec Yuku, nous le faisions à chaque fois que je venais en Bretagne chez les parents de PN, comme ce dernier n'aimait pas soit faire les boutiques soit être avec moi ? Yuku est patient, nous regardions et discutions de fringues, de livres et de DVD. Souvent, le soir, dans la maison familiale bretonne, je visionnais jusqu'à pas d'heure avec Yuku des westerns ou des films d'horreur. Ce mercredi 4/07, après le Virgin, prenons une bière en terrasse avec les jumeaux à Sainte-Anne au Bateau Ivre.
Cela fait plusieurs jours que je m'active à ranger nos affaires dans des cartons. Ce matin, vers 11h je profite d'un peu de temps libre pour descendre quelques cartons et remplir déjà ma voiture. De chez moi à l'escalier, je croise beaucoup de personnes avec lesquelles je discute, c'est le temps des départs de l'école. Après avoir déposé mon premier carton et refermé la portière de la voiture, je suis prise d'une terrible douleur dans le bas du dos. Je ne peux même plus avancer. Je me dis que ça va passer, j'atteins difficilement la benne pour jeter des détritus, je m'arrête même pour répondre à un nouvel étudiant qui ne s'aperçoit pas que je ne peux plus bouger et que je souffre. Je mets un temps fou pour retourner à ma résidence, en faisant de longues pauses. Enfin dans le hall, je m'assois douloureusement sur les fauteuils en m'appuyant sur mes deux poings. Redbeauty arrive, elle vient de chez moi où elle ne m'a pas trouvée. Nous avions en effet RDV pour une séance manucure avec l'Aînée dans mon studio. Du coup, elle me tient compagnie dans le hall en attendant que la douleur passe. Mais elle ne passe pas. Mes enfants arrivent tous les trois. Je leur demande de m'apporter un Doliprane. Je ne peux même pas saisir le médicament car si j'enlève mes poings du fauteuil, je hurle de douleur. D'autres camarades arrivent les uns après les autres, dont ma conductrice de Paris-Rennes. Nous faisons salon dans le hall ! Les enfants m'apportent même mon ordinateur portable afin que je récupère de Redbeauty des films comme prévu.
Vers 12h30, les filles doivent partir déjeûner au self, ensuite elles partent pour leurs oraux d'un autre concours. Redbeauty m'aide à monter chez moi par l'ascenseur, je peux me relever car le médicament fait son effet, je marche comme une petite vieille. Je m'écroule dans le lit de l'Aînée et attends que cela passe. Les enfants mangent, je n'ai pas faim. Vers 14h, les Jumeaux vont tout seuls en ville pour échanger un vêtement, l'Aînée sort avec ses amis et rate sa copine qui du coup passe l'après-midi avec moi. Puis une copine, Vémar, avec laquelle j'étais sortie au cinéma la veille (La part des Anges de Ken Loach, très bien), vient me rendre visite et me piquer des films. Vémar est infirmière, elle insiste pour que je voie un docteur mais je suis convaincue que la douleur va passer, elle se rend quand même à la pharmacie et me ramène des patches à appliquer dans le bas du dos. Puis c'est au tour de Yuku de passer, aussi pour les films, quel trafic ! Il partira le soir pour Paris avec ses amis, mais ne pourra pas me prendre quelques cartons pour les déposer chez moi. Je reçois tout ce petit monde allongée dans le lit de l'Aînée et je donnes des ordres pour que l'on m'apporte telle ou telle chose ! Vémar entreprend même de ranger mes affaires dans les caertons, elle m'en préparera une grande partie !




