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harcèlement moral; pervers narcissique; divorce

  • Le Chevalier à l'Armure rouillée

    harcèlement moral; pervers narcissique; divorceEn 2007, alors que je venais de perdre mon père et que PN avait commencé depuis longtemps à me manipuler et à me harceler psychologiquement, je suis allée voir cette psychothérapeute recommandée par une amie.

    J'ai fait un travail de ouf avec elle. Puis nous avons du stopper net, car elle partait s'installer en Alsace. Nous travaillions beaucoup sur les ressentis, sur le souffle aussi. Je n'exagère pas quand je dis que cette personne m'a sauvé la vie. Elle m'avait conseillé beaucoup de lectures aussi.

     

    • Le Harcèlement moral, de MF Hirigoyen
    • Femmes sous emprise, de MF Hirigoyen
    • le livre tibétain de la vie et de la mort
    • Qui aime quand je t'aime, de Catherine Bensaïd
    • La mort est un nouveau soleil, d'E. Kübler-Ross
    • Le Chevalier à l'Armure rouillée, de Robert Fischer
    Je les avais tous lus, sauf le dernier. On dit que les choses arrivent quand elles doivent arriver. Je n'avais pas acheté ce livre car j'en lisais déjà beaucoup. Vers 2010 ou 2011, je l'avais commandé, mais je suis allée le chercher trop tard, du coup le libraire l'avait renvoyé à l'éditeur. Pas de bol. Je ne l'ai pas re-commandé. Ce n'était pas le moment de le lire, faut-il croire.
     
    Il me trotte dans la tête depuis 6 ans donc. Je l'ai enfin acheté, il est arrivé jeudi. Il arrive au moment où j'avance à pas de géants avec le psy et aussi je suis confrontée à des émotions pas très agréables. J'en parlerai dans une note à part, mais la liste nationale des postes est tombée et il n'y en a pas à Rennes ni en Bretagne. Je vais devoir rentrer en région parisienne et cela me fend littéralement le coeur. J'ai l'impression d'être coupée en deux de quitter cette ville. En plus, les postes en RP sont peu nombreux et géographiquement éloignés de chez moi. Rien que penser aux allers-retours à Paris pour les RDV de recrutement et l'énergie que je vais devoir encore déployer pour me préparer aux entretiens me plonge dans la plus grande déprime : connaître les projets des établissements et les disciplines très variées auxquelles je postule, faire semblant que je suis la meilleure en ressources humaines, en gestion des risques, ou encore en contrôle de gestion, etc. est impossible pour moi. D'autant que ma mémoire me fait le plus grand défaut actuellement. Parfois j'y pense et j'ai envie de craquer.
     
    Bref, je vis des moments assez forts et qui sont diamétralement opposés. Mais ça va à peu près, j'arrive à gérer plus ou moins. 
     
    Et puis ce livre arrive ! J'ai beaucoup de retard dans mon travail : un projet de mémoire à finaliser, et des lettres de motivations à envoyer au plus vite. Cela représente environ 6 heures de travail pour tout bien faire. Mais j'ai décidé que lire ce livre serait plus important ce week-end. En effet, comment effectuer correctement mon travail alors que ma tête ne va pas bien ? J'ai besoin d'être bien dans ma peau AVANT TOUT. 

    harcèlement moral; pervers narcissique; divorce"Il était une fois un chevalier qui ne pouvait prendre sa femme et son fils dans les bras à cause de son armure métallique dont il ne pouvait plus se débarrasser. Il fut très triste et pleura beaucoup. Ses larmes firent rouiller l'armure et le libérèrent."

    Ce n'est pas exactement l'histoire du livre, mais c'est ce dont je me souvenais de ce que ma psy m'en avait dit. En réalité, c'est l'histoire d'un voyage initiatique pour parvenir au "Sommet de la Vérité". L'écriture est très simple et l'ouvrage se lit en un jour quasiment. Mais beaucoup de phrases ont résonné en moi, je me suis rappelé les séances avec cette thérapeute. On y parle de connaissance de soi, de peurs et de doutes, d'armures, de protection pour ne pas souffrir, on y parle du coeur VS la tête, du silence, du Moi véritable, du lâcher prise, de la foi, de l'unicité de l'Univers, de la Vérité et de l'Amour. Avec ma thérapeute, nous avions évoqué tous ces sujets. Auparavant, je n'avais jamais réfléchi à tout cela. Je ne pouvais alors qu'effleurer ces réflexions.

    MG_4715.jpgMa quête personnelle de la Vérité a commencé en 2007. Aujourd'hui, je suis toujours en chemin, à me confronter à toutes mes problématiques, à mes freins, à mes peurs, à mes doutes. Chaque jour qui passe, chaque larme versée, est un pas vers la Libération, la Délivrance, l'abandon de cette armure. De ces costumes de croyances erronées dont on m'a revêtue.

    Je veux enlever ces costumes un à un. Me retrouver NUE face à la Vie. Nue de tout attachement, de tous regrets, de toute colère, de toute haine, nue face aux agressions, sans peur, sans projection, neuve et ayant la foi en la vie.

    J'ai beaucoup avancé déjà. Je me suis déjà mise en chemin. Je suis contente de faire cela. Je ne crois pas me tromper. J'ai déjà abandonné l'attachement aux choses, j'ai abandonné le besoin d'être aimée par les autres, en ce moment je suis en train de laisser l'idée de l'amour amoureux, je le vis de moins en moins mal. J'ai accepté beaucoup de mes problèmes (la quête infernale du sens de la vie, la peur de PN, l'inconnu professionnel, l'autophobie, la perte de mémoire, etc.). Par exemple, malgré des craintes par rapport à ma prise de poste (et surtout du lieu), je crois, j'ai la foi que je vais être recrutée par le Bon hôpital, pour le Bon poste.
     
    L'autre jour, je confiais à une camarade ma déception de ne pouvoir rester dans cette ville ; voici ce qu'elle m'envoie : un texte sur la nécessité de se trouver au bon endroit pour que sa vie s'accomplisse et par conséquent, encore une foi, la nécessité de faire le pas de foi.

     

     

  • Repos récupérateur

    Vendredi 28/12/12

    images (3).jpegLes enfants sont partis en vacances avec PN depuis le 22/12/12 et ils rentrent cet après-midi. Pendant ces 6 jours, bien sûr j'avais pas mal de choses à faire, effectuer toutes mes démarches administratives pour le départ de chez moi, pour l'arrivée à Rennes, pour la scolarisation des enfants, le dossier (hyper lourd) à remplir pour l'école, etc. Entre autres, j'ai enfin contracté une assurance habitation pour ma maison ! Car en septembre, un SMS de PN disait : 

    "Ah oui ! Pense à assurer la maison, au cas où..."

    C'était au moment où il m'envoyait des textos cyniques (du genre "mais tu ne seras pas là, tu vas manger des nems chez ta mère ! Ha ha ha !")

    Bref, j'étais occupée. Mais j'ai aussi trouvé le moyen de retourner travailler alors que j'avais quitté mon hôpital le vendredi 21/12 au soir ! En effet, les enfant étant absents et mon travail étant inachevé, j'ai voulu finir certains dossiers pour partir "proprement" et aussi ranger mon bureau qui était bordélique, les dossiers urgents, en cours ou en attente s'y amoncelait sans que j'aie le temps de mettre de l'ordre, travaillant toujours dans l'urgence.

    J'avoue que j'aime mon travail, j'aime les relations professionnelles, on m'a toujours fait de bons retours sur mes compétences professionnelles et relationnelles, et surtout humaines. C'est un univers où je m'épanouis. Dernièrement on m'a fait un très beau compliment : "

    "Vous avez apporté du professionnalisme et véhiculé une bonne image de notre pôle"

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    Les vacances

    Tous les matins, je me suis réveillée à mon rythme, sans réveil et sans contraintes. Sans culpabilité si je restais au lit jusqu'à 11h. J'ai mis de l'ordre dans mes papiers. Je me suis fait à manger avec de bonnes choses. Je me suis fait "plaize", comme on dit. Tout aurait été parfait si j'avais eu le temps de regarder un ou deux films sur mon ordi.

    Je suis en train de me refaire une santé. Mes boutons d'acné disparaissent petit à petit. Je dors de tout mon saoûl. Je rattrappe le sommeil perdu durant toute une année. Je me lève en étant bien.

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    La sérénité ?

    L'angoisse diffuse et non-cernée qui me reprenait à chaque fois que j'étais désoeuvrée, semble avoir déserté. Pourtant je ne peux pas dire que je me sente sereine. En fait, je ne ressens rien. Rien de désagréable ni d'agréable. C'est une sensation qui depuis longtemps m'avait un peu fait peur, le risque de m'être tellement protégée que je me suis endurcie, pétrifiée, robotisée.

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    Concrètement, pas exemple, je n'ai pas été hyper déçue lorsque je n'ai pas été admise au concours D3S comme je n'ai pas explosé de joie quand j'ai eu AAH, j'étais très contente, c'est tout. Une camarade m'avais demandé si je m'étais remise de mes émotions, eh bien je n'ai pas eu d'émotions extraordinaires.

    Un autre exemple, je me balade dans les centres commerciaux au milieu de pleins de produits colorés et brillants, qui sont sensés être tentants. En fait, rien ne m'attire. Pourtant, j'aime bien boire, bien manger, bien m'habiller, j'aime les beaux objets, les beaux livres, j'aime les bijoux, etc. Pourtant, j'ai de quoi m'offrir tout cela, j'ai eu une bonne prime en décembre.

    Tout cela me semble si futile. En cherchant bien, je constate que depuis un an, je suis comme un voyageur ou un escargot qui porte sa maison. J'ai fait des allers-retours, logeant ici et la, chargée de ma grosse valise qui contenait souvent mes cours et mes livres. Je regrette de ne pas avoir la certitude de posséder un foyer fixe et chaleureux. C'est cela qui me manque certainement.

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    Un foyer

    Ces derniers mois, depuis que j'ai retrouvé ma maison (qui est aussi toujours celle de PN !), j'ai renoncé à la décorer et la personnaliser, d'une part parce que je n'en avais pas le temps et d'autre part parce je risquais de repartir pour Rennes. Ce qui est aujourd'hui effectivement le cas. Je repars pour 12 mois dans un studio estudiantin qui m'a abritée et où j'ai été heureuse indubitablement.

    La suite, je ne la connais pas puisque l'on ne peut connaître le futur, quand bien même on ferait des projets et des projections. Je risque d'avoir un logement de fonction (que je demanderai) par l'établissement qui m'emploiera. Je risque aussi de changer d'établissement au bout d'un certain temps. Je crois qu'il va me falloir trouver pour le enfants et moi quelquechose qui serait notre fondation, mais qui ne serait pas forcément un foyer avec des murs.

    Je ressens de la nudité et de l'errance. Je ne me sens pas protégée et ancrée. J'ai l'impression de voleter dans les airs. Je ne porte aucune certitude. Je vais ajuster ma direction en fonctions des vents. Mais cette sensation ne me fait pas peur pour autant. C'est juste un regret. Toutefois, je ne voudrais pas que les enfants ressentent le même chose, car ils ne sont pas armés comme moi. Ils ont besoin de sentiment de sécurité et de protection. Il va falloir que je leur parle et que je leur apprenne la confiance. La confiance en la vie. La confiance en leurs propres ressources.

     

     

  • PN : 4 fois en un an

    Jeudi 27/12/12

    Il y a exactement (ou presque) un an, le 28/12/11, je m'enfuyais avec mes enfants à Rennes loin de PN. Faire cette préparation en Bretagne m'a permis de rompre brusquement avec lui et d'avoir cette bouffée d'oxygène nécessaire à ma survie.

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    Car avant mon départ, la vie quotidienne avait été d'une violence inouïe, contenue ou explosive selon les jours. L'enfer était au summum entre février et décembre 2011. Dix mois d'horreur conjugale, d'horreur mentale. Comment ai-je pu supporter cela ? Dix mois ("dis-moi" dirait Lacan) pour que la réflexion se fasse dans ma tête. Pour que je me dise que cet homme est un monstre. Qu'il faut absolument que je me sorte de là. J'étais très soutenue durant tout ce temps : mon frère, ma soeur. Nono, un ami que je venais de retrouver 20 ans après, qui a connu un divorce, et qui m'a téléphoné régulièrement et durant des heures pourme poser des questions constructives analyser la situation. Val, une collègue réservée et fidèle. Mes deux chefs avec leur présence discrète. Et mes amis de blog aussi.

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    Ainsi, pas à pas, je posais les bases de ma fuite. Les dépôts de mains courantes, la rencontre avec l'avocate de l'association défendant les femmes battues, la demande de divorce, la réussite au concours, les préparatifs du départ, les cartons que j'entreposais chez ma soeur, à raison d'un par jour en allant au travail. Et puis le jour-J est arrivé.

    PARTIR ! FUIR ! Ne plus le voir. Ne plus l'entendre surtout. Car il venait coller sa bouche à mes oreilles pour me proférer ses insanités, soit en hurlant soit avec une voix douce - ce qui est plus terrifiant encore !

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    Une fois loin de lui, j'ai mis du temps à être bien. Il faut dire que les conditions n'étaient pas des plus faciles pluisque je m'étais lancée dans une prépa intensive à des concours de haut niveau. Je crois que je réussis à me sentir bien que depuis la note dernière, celle du 15/12/12. C'est étrange, cette date est l'anniversaire des Jumeaux également. L'entrée en folie de PN s'était révélée de façon manifeste entre la mort de sa mère en janvier 2000 et la naissance des Jumeaux le 15 décembre 2000.

    4 fois

    En un an, je n'ai revu PN que 4 fois. La première fois à mon retour dans la Ville pour me rendre au tribunal pour divorcer. En réalité, j'étais revenue habiter quelques jours dans ma maison avec les enfants et donc PN, car je voulais marquer mon territoire. Aller habiter chez ma mère ou ma soeur aurait signifié déserter mon domicile. Ensuite, je l'ai revu à l'été 2012, quand lui est parti de la maison par voie de jugement pour se prendre un appartement juste en face. J'étais dans ma rue, discutant avec les enfants voisins, amis des miens, PN rentrait du travail chargé de deux sacs de courses. Il ne pouvait pas ne pas nous voir. Il marchait droit comme un i, regardant droit devant lui, le menton relevé. Puis je l'ai recroisé en septembre 2012 alors que j'allais faire des courses un dimanche, avant ma semaine à Rennes pour les lauréats aux écrits, il faisait son jogging, il m'avait vue en premier et me faisait de grands signes pour me signifier que le petit supermarché était fermé. Enfin, je l'ai aperçu samedi dernier, le 15/12/12. Avec ma mère qui avait passé la nuit chez nous, j'accomapgnais les Jumeaux chez leur père en face, car il faisait nuit et que la route est très fréquéntée. Jumelle avait envoyé un SMS a son père pour qu'il vienne au devant d'eux les aider à porter les valises, car le lendemain PN emmenait les enfants en vacances chez son père en Bretagne. Je restais de mon côté de la route, lorsque j'aperçus une longue silhouette à travers les grilles vertes de sa résidence. Cela m'a surprise, car je ne pensais pas du tout le voir. Il portait un pull écru. Il avait dû nous voir d'abord, ma mère et moi.

    Lui reparler ?

    Je discute parfois avec des amis qui ont divorcé. La plupart se parlent, se voient, etc. Cela me surprend toujours, car cela m'est totalement étranger. Notre séparation s'est faite de façon sèche et brutale. PN m'envoyait des SMS avec un contenu débile, reflétant son état alcoolisé ou fou. De mon côté, souvent, j'opposais le silence face à ces attaques. 

    Pourtant je me rappelle que je lui téléphonais encore à Rennes, quand il fallait mettre en place les retours des enfants, tous les 15 jours, seuls dans le TGV. Ah, j'avais oublié la fois où il était venu à Rennes chercher les enfants et que je ne souhaitais pas qu'il monte à mon appartement. Je l'avais alors vu aussi petit qu'une allumette depuis ma fenêtre à l'étage. Cela fait donc 5 fois. C'est amplement suffisant.

    Alors que je rédige cette note, je reçois ce jour une lettre recommandée de sa part. La première. Cela fera l'objet d'une prochaine note.

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  • Petits bonheurs

    Samedi 15/12/12

    image.jpgAujourd'hui les Jumeaux ont 12 ans. Mais les enfants  sont chez PN (mon futur ex-mari appelé Pervers narcissique), c'est son week-end.

    D'habitude, quand je suis seule (ou pas) et que je n'ai rien qui m'occupe l'esprit, je tourne en rond et j'angoisse du vide et de préoccupations dont je ne comprends même pas le sens. Là, je suis bien. Cela fait 6 jours que je sais que je suis reçue au concours N°3. Un concours national, obtenu en une fois, en bonne place. Je suis fière de moi.  Je ne sais même pas comment j'ai fait. Assurément, je n'étais pas toute seule, j'ai été aidée par ... là-haut.

    Je me sens bien, pourtant cela avait mal commencé hier soir, je rentrais vannée d'une grosse journée de travail, pour ne pas changer. En ouvrant la porte, j'entendais l'Aînée crier sur Jumeau et le presser de se préparer pour aller chez PN, leur père, puisque c'était son week-end avec les enfants. J'ai dit à l'Aînée d''arrêter de harceler son frère. Puis elle m'a très mal répondu.

    "Tu ne vas pas t'y mettre toi non plus !"

    Je ne sais pas ce qu'il s'est passé. Elle a continué à être odieuse avec moi. Je me suis énervée; lui ai demandé ce qui la mettait dans cet état ? Si le fait d'aller chez son père l'autorisait à me parler de cette manière. Je n'en saurai pas plus. Elle est partie en claquant la porte et en portant le gros carton de produits professionnels qu'il a reçu à mon adresse. Je lui avais dit de le laisser là, elle m'a répondu '"Tu préfères "qu'il" vienne le chercher peut-être ?" Évidemment non. Je l'ai laissée partir. Du coup, les Jumeaux sont partis sans m'embrasser, j'ai juste eu le temps de leur souhaiter bon anniversaire.

    C'était nul. J'en veux beaucoup à l'Aînée. Nos relations sont mauvaises depuis qu'elle a atteint l'âge de 10 ans environ. La crise d'adolescence se poursuit et j'en suis lasse de ces incompréhensions et confrontations. Les temps stables ne durent qu'un instant. J'ai renoncé à une relation complice mère-fille avec elle.

    Mais ce matin, je me sens bien. Je me sens juste heureuse. Sereine. Je n'ai plus cette angoisse inexpliquée. Je me suis réveillée dans la nuit car j'avais oubié la lumière allumée ainsi que la radio, France Info tournait en boucle avec la fusillade dans une école primaire dans le Connecticut aux Etats-Unis. Je me suis réveillée tôt mais suis restée au chaud sous ma couette. J'avais travaillé il y a plus de 20 ans à Stamford dans le Connecticut, cet État cossu du nord-ouest américain. j'ai pensé aux enfants innocents tués et j'ai pleuré en pensant que cela aurait pu arriver aux miens. J'ai prié pour ces petits êtres.

    Puis je me suis levée, douchée, arrangée pour cacher avec du fond de teint cet acné persistant dû au stress des concours. Je me suis trouvée jolie malgré ma peau qui se ride de plus en plus. Je suis allée à pieds à la Poste chercher une commande de Noël, tout au long du chemin j'ai parlé avec une amie de l'école de Rennes, Reine, justement.

    Là, j'écris en écoutant de la bonne musique rock sur Oui FM (Si, si !) en grignotant du "succédané de caviar", oui, bon, des oeufs de lompe, j'adore ça, sur des toats beurrés et en buvant un apéro blanc portugais offert par une autre amie de Rennes et qui m'enivre un peu. J'ai reçu au courrier le dossier d'inscription à l'école de Rennes. Vendredi, j'ai accompli plein de démarches pour la scolarisation des enfants et j'ai aussi - ENFIN ! - laissé un message à mon avocate. Je vais repartir en Bretagne et laisser ma maison. Repartir pour une nouvelle vie. Pourtant, rien ne me stresse. Je ressens une joie enfantine, solidement accrochée à mon coeur et à mon sourire. C'est étrange, c'est nouveau.

    Je voudrais être enfin heuresue.

    "Mais, tu ES heureuse !" me souffle une voix.

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