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  • Rapides rattrapages

    Depuis quelques semaines chaque minute de mon temps compte. Je n'ai pas écrit beaucoup de notes. Je vais donc rattraper rapidement quelques faits.

    Yuku

    Yuku est le frère de PN (mon futur ex-mari appelé pervers narcissique), il m'avait fait signe pour boire un verre en ville. Finalement nous avons décidé d'aller au restaurant avec les enfants. Le samedi 12/05/12, nous nous sommes donnés RDV au Tai Shogun, un restaurant japonais qui a la particularité d'avoir 2 salles, une avec un tapis roulant d'assiettes préparées de sushis, makis et autres japonaiseries et l'autre avec un chef-cuisiner officiant devant une plancha. Nous avons mangé dans la première salle. C'était bon, mais sans plus, très cher et le serveur très antipathique. Cela énervait beaucoup Yuku mais nous en avons rigolé ensuite. Il nous a ramenés le soir dans sa nouvelle voiture, et est monté un peu bavarder. Il était content de voir ses neveu et nièces.

    Le concours de peinture au Thabor

    Je m'étais inscrite depuis fort longtemps, avec Jumelle qui dessine bien,  à un concours de peinture visant à magnifier les beautés du fameux parc du Thabor à Rennes. Le dimanche 13/05/12 je me rends l'après midi avec Jumelle au parc, chargées de notre matériel d'aquarelle et de dessin. Là-bas, je rencontre la dame prof d'allemand chez qui je passe des soirées à parler allemand et qui devait me remettre un livre. Elle devait aussi y rejoindre des amis musiciens.

    Jumelle et moi nous installons sur l'herbe et entreprenons de dessiner le kiosque à musique où se produisaient plusieurs groupes  de musique et formations de danses. Le parc est plein à craquer, il fait un temps magnifique. Nous avons pris une galette-saucisse avec mon amie prof et maintenant nous dessinons en musique, Jumelle reproduit une statue. A 16h nous remettons nos oeuvres. A 17h le jury rendra son verdict, des lots de matériels d'art seront attribués.

    Comme prévu, Yuku nous rejoint en voisin du Thabor, il nous fait visiter le parc qui est splendide, la volière, les grand arbres, la roseraie, les azalées japonaises qui sont des explosions de couleurs, le jardin potager, etc. A ce moment-là j'ai eu vraiment envie de rester vivre à Rennes. Yuku me raconte que ses parents allaient parfois à Rennes pour la location de leur appartement rennais Loi Robien et avaient l'habitude de s'y promener. Cela ne m'étonne pas, ils adoraient les plantes. Je revois ma belle-mère que j'aimais tant. Yuku a le coeur bon et sincère de sa mère. PN, lui, ressemble hélas à son père, dur, et qui n'y arrive pas dans la vie.

    A 17h nous prenons un soda au soleil, rejoints par la prof. Nous passons un bel après-midi. Jumelle et moi sommes déçues car nous n'avons rien gagné. Tant pis, ce sera pour l'année prochaine, s'il y a.

    Inge

    Inge est venue me rendre visite le samedi 19/05/12, car elle passait le week-end de l'ascension dans le département voisin dans sa famille. Elle arrive à 10h et je lui fais visiter mon appartement. Nous prenons un café en bavardant de nos vies respectives. Inge prend soin de moi comme si j'étais sa petite soeur alors que je suis plus vieille qu'elle. Elle est vraiment adorable. Elle me donne des conseils d'aménagement de mon studio, plie mes vêtements en bataille dans la salle de bains, cela m'amuse beaucoup.

     Vers midi, nous décollons pour un restaurant en ville avec les Jumeaux, l'Aînée sortant avec ses copines. Il pleut. Les restos que je voulais lui faire découvrir sont soit fermés, soit complets. Nous atterrissons à la Sarrazine que m'avait conseillé un copain rennais (j'en reparlerai de celui-là), nous nous régzalons et terminons par une virée shopping bien pluvieuse au magasin la Chaise Longue puis aux Galeries Lafayette. Inge me dit que cela lui fait d'autant plus plaisir qu'elle n'avait pas fait de lèche-vitrines depuis une éternité. Nous nous quittons vers 16h car elle a d'autres amis à voir à Laval ou Angers. J'ai revu mon ange-gardien, je suis très contente.

    Les révisions

    Les révisions se passent de façon toujours aussi douloureuses et chaotiques. Rien ne rentre dans ma tête. Quelques camarades ont la même impression. Certains craquent, d'autres physiquement, ils sont malades cloués au lit. Les bonnes âmes se soutiennent les uns les autres. Belle solidarité de certains, la majorité, et concurrence chez d'autres, avec mesquineries et rétention d'informations. Dans ce contexte hyper stressant, les natures profondes des uns et des autres se révèlent. On voit apparaître alors toute la laideur humaine, ou sa beauté. Avec l'aide de Rosy, j'arrive à garder la foi et à croire en une probable réussite.

    J'avancé dans le droit mais je ne retiens pas grand-chose, quelques lectures pour la culture générale (gros coefficient !), en santé pub j'ai entrepris la lecture de la totalité des grands plans de santé mais je suis fréinée par mon manque de mémoire. Je sens bien que mon cerveau bloque. Mais je fais mon maximum.

    La vie amoureuse après PN

    Je fréquente depuis quelques semaines un jeune rennais, célibataire endurci, on va l'appeler Pompon. Le deal du départ, c'est pas de sentiments, ce qui me convient plutôt bien car je n'ai pas envie de retourner tout de suite dans les affres de l'attachement et des sentiments. Je n'ai connu que PN ces dernières 18 années et cela m'a fait tout drôle d'être dans d'autres bras et de partager la couche avec un autre corps, les week-end où les enfants sont chez PN. Pompon a entrepris de me "remettre sur les rails" et d'être un tremplin pour mes futures aventures amoureuses. Il ne me pose pas de questions personnelles là où PN cherchait à connaître mes faiblesses et mes failles pour les réutiliser contre moi des années plus tard.

    Je cherche encore à savoir pourquoi réellement Pompon s'est trouvé sur ma route et de quelle façon il va me faire avancer. Je verrais bien avec le recul.

    Tentatives de réponses

    Pour tenter d'apporter des réponses concernant l'après PN, j'avais déjà raconté qu'on ne passait pas comme ça en un claquement de doigt de la nuit à la lumière. Cela se fait très progressivement et je dirais même imperceptiblement. Un jour on se sent moins malheureux et plus heureux. Comme si le flacon était rempli d'autres choses, plus positives, comme si le sable blanc occupait la place du sable noir. J'ai lu sur le Net, je ne sais plus où, une histoire d'hirondelles blanches occupant peu à peu l'espace des hirondelles noires et représentant chaque action bienfaisante et positive.

    Évidemment, on garde des traces des violences psychologiques assénées par PN. Mais les cicatrices sont là pour nous rappeler de rester sur nos gardes, tenter de reconnaître les PN et les éviter par la suite à tout prix.

     

    Je dédie cette note à tous ceux et celles qui ont traversé la route d'un PN et qui comprennent. Ainsi qu'à ceux qui ont l'intelligence de comprendre.

  • Révisions

    Révisions : cerveau verrouillé !!!

    Y veut pas apprendre.

    Pff !

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  • Vous reprendrez bien un peu de PN ?

    Mardi 22/05/12

    J'ai de la chance. Je suis loin de PN (mon futur ex-mari appelé pervers narcissique), il ne cherche pas à m'embêter. En revanche, je sens bien qu'à chacun de nos contacts rares mais nécessaires pour gérer les enfants en commun, il se met ou se trouve dans une colère noire. Il n'a pas du tout digéré que j'aie pu partir.

    La guigne

    En ce moment, PN a la guigne. Les enfants étaient avec lui pour le pont du 8 mai. Ils m'ont rapporté les faits suivants. PN a eu un accident de voiture. Comme il est commercial, il est souvent sur la route et une voiture lui est rentré dedans à l'arrière. Il a eu un véhicule de remplacement par sa société. Il y a quelques années, vers 2009 ou 2010, PN s'est pris un camion qui ne l'avait pas vu sur l'autoroute. Il n'a rien eu. Je me souviens qu'il m'avait raconté son accident et qu'au fond de moi j'aurais voulu qu'il n'en réchappât pas.

    PN s'est aussi fait pirater sa carte bancaire. c'est pour cela que l'Aînée m'avait demandé avec insistance de lui fournir le code secret de ma carte de compte-joint avec PN et qu'il m'avait demandé de lui rendre. Je lui avais dit que j'avais oublié le code. J'ai mis plusieurs jours à "m'en souvenir" et à le lui dire enfin. PN a raconté à ses amis, lors d'un repas chez Chida, qu'il s'était fait pirater sa carte bancaire. Il était allé sur un site internet où on lui demandait son code bancaire secret. Il l'aurait tapé sans le valider. Puis quelqu'un a acheté un piano de 2.000€ en Belgique sur son compte. Tout d'abord, on se demande sur quel genre de site il est allé et qui exige son code bancaire, et ensuite, il faut vraiment être bête comme ses pieds pour taper son numéro secret sur l'ordinateur ! Mais PN est bête comme ses pieds dans la vie courante. C'est un handicapé du quotidien. Allez, on va faire comme ses amis, on va croire à son histoire.

    Sinon, le réfrigérateur est tombé en panne. PN en a racheté un plus petit. J'imagine qu'il l'emportera quand il quittera la maison au 30/06/12. Cependant, le jugement du TGI avait bien précisé qu'il ne devait emporter que ses vêtements et ses effets personnels. Je ne serai pas là pour vérifier. Mais bon, je m'en fiche vraiment.

    Quant à sa copine, il paraît qu'il ne la voit plus. Il avait dit à l'Aînée et à ses copines que c'était une histoire "juste comme ça".

    La rage

    A suivre

     

     

     

  • Bizarre

    Lundi 21/05/12

    La joie

    Objectivement, je suis loin d'avoir les connaissances pour réussir le concours. Subjectivement, je ne me sens pas prête. Néanmoins, je continue de travailler car je vais donner le meilleur de moi-même. Parfois, ça a payé. Je disais que j'avais une chance de cocue. Et pour cause !

    L'autre jour, j'étais aux toilettes, mon esprit s'évadait. Je me suis mise à m'imaginer au jour des résultats de concours et que je découvrais sur le site internet dédié, en présence de mes collègues et de mes chefs, que ... j'étais reçue ! Je ressentais la stupeur et la joie dans mon coeur. Comme si c'était vrai. Et je disais à mes collègues : "Vous vous rendez compte ? Ca veut dire que je retourne dans 15 jours à Rennes. Et ça veut aussi dire que dans 2 ans, en janvier 2015, je dirige un établissement".

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    C'était bizarre d'imaginer cela, d'autant plus que je n'imagine plus grand chose depuis la tornade qui a traversé ma vie. Je ne fais plus de projections, de plans, de projets. C'était bizarre aussi d'avoir ressenti cette grande satisfaction dans mon coeur alors que plus rien ne m'a plus fait vibrer depuis si longtemps. Ni joie. Ni peine. Un coeur en pierre. Qui s'est endurci, cautérisé.

    C'est bizarre.

  • Mon cerveau implose

    Dimanche 20/05/12

    Je n'y arrive pas. J'oublie tout. Je dois mettre tout ça dans mon cerveau (et encore, tout n'y est pas).

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    Je lis, je relis, je fais des fiches, j'enregistre les cours (je n'ai pas le temps de les ré-écouter), je discute des sujets. Mais aussi, je me fais la méthode Coué, je prends des fleurs de Bach (concentration), je prends de la vitamine C, du ginseng, etc.

    Pff !

  • Amies

    J'intervenais sur un forum parlant des relations des PN avec  l'entourage amical du couple ou bien de la victime. Force est de constater, dans les diverses expériences évoquées, que PN dans son fonctionnement "normal" de perversion narcissique ne peut s'empêcher de manipuler les amis et de les rallier de son côté.

    En effet, pour ce qui me concerne, PN s'est mis à fréquenter assidûment IR qui était initialement une bonne copine à moi, ils se voyaient plusieurs fois par semaine et s'envoyaient des textos à longueur de journée. A mesure que IR fréquentait PN, je me détachais d'elle. Ensuite Ca., également une bonne copine, s'est aussi mise à se rapprocher de IR (assez bizarrement puisque Ca. est carrément BCBG - foulard Hermès, droite comme un i, horaires respectés et maison impeccable - tandis que IR est carrément bohême - habillée comme un sac,voûtée, enfants couchés à pas d'heure et maison foutoir avec des toiles d'araignée partout). Assez bizarrement aussi car le mari de Ca. l'a trompée avec la belle-soeur de IR. Et comme Ca. a pardonné à son mari et que le "trio infernal" (PN, IR et le mari de Ca.) poursuit ses beuveries du vendredi au bistro d'à côté, Ca. préfère être en bons termes avec les copains de son mari.

    Ca. ne m'a pas envoyé un seul mot me demandant si j'allais bien à Rennes. En revanche elle va à l'opéra avec IR. J'avoue que j'ai parfois du mal à comprendre les relations humaines et ce qui peut animer les comportements de chacun. De même, j'avais été blessée qu'aucune mon groupe de copines de Ma Ville n'ait non plus demandé de mes nouvelles. Néanmoins, j'ai très vite accepté que les gens soient volages en amour comme en amitié et j'ai décidé que je ne reverrai pas ces "amis", je me contenterai de leur faire mes salutations cordiales.

    En 2007, la psy qui m'avait révélé le caractère pervers  narcissique de mon mari, parlait de la solitude de l'être humain : nous naissons nu et seul et nous quittons le monde nu et seul. Cette vision sombre et abrupte m'avait beaucoup choquée. Elle signifiait en fait le non-attachement. Moi qui suis tournée vers l'autre, il m'était difficile d'y adhérer.

    Aujoud'hui, les personnes merveilleuses que j'ai la chance de côtoyer, famille et amis, je les perçois sans attachement, mais comme un don précieux. C'est-à-dire que si l'une d'elle ne m'aimait plus, et bien je me dirais que c'est ainsi et je ne chercherais pas à récupérer son amour à tout prix, car elle ne m'appartient pas et je ne lui appartiens pas.

    Nan44

    nantes.jpgJ'ai connu Nan44 sur un forum de peinture il y a 7 ans environ. Nan44 était venue me voir en vacances  dans le Finistère. La rencontre a été belle, nous avions passé l'après-midi à peindre, tandis que son compagnon partait se promener dans les environs avec son fils et que PN nous laissait tranquille, il arrivait parfois pour discuter. Nan44 l'avait trouvé charmant. Quelques années après, j'ai rendu visite à Nan44 à Nantes, nous avions visité la ville, le chateau d'Anne de Bretagne, et nous avions aussi passé deux journées avec des peintres, dont une après-midi à dessiner chez ses parents.

    Depuis mes difficultés avec PN et depuis mon arrivée à Rennes, Nan44 a régulièrement pris de mes nouvelles. Récemment, nous avons aussi communiqué par Skype. J'adore cette femme, c'est une amitié en toute simplicité. Nous ne nous connaissons pas beaucoup finalement, nos nous voyons assez peu, mais il y a cet intérêt et cette joie réciproque, simple et naturelle.

    Je m'étais inscrite pour une sortie peinture sur un site de sorties conviviales et l'invité d'honneur était un Maître dans sa discipline et que Nan44 connaissait. Je l'appelle aussiôt, elle me dit :"Fonce !!!". Je ne peux pas rater une occasion pareille et l'homme est très gentil. De fil en aiguille je convaincs Nan44 de venir avec moi à Rennes à cette exposition.

    Nous nous sommes vues hier, le jeudi de l'Ascension, avec sa mère que je connais. Cela m'a fait tellement plaisir de la voir ici à Rennes. En lui parlant je la touchais pas le bras, parfois nous nous faisions des embrassades de joie. La Nantaise venait voir la Rennaise. J'avais l'impression que cela rajoutait de la réalité à ma vie ici. Une amie qui ne m'avait pas abandonnée avait fait 100 km pour me rencontrer dans ma vie post-PN. Pour moi, cela signifiait que Rennes n'était plus une parenthèse mais un réel ancrage dans la réalité. Ici, je ne connais que des gens rencontrés cette année au titre de la préparation, mis à part le groupe avec lequel j'avais passé un an (Elie, Lys, Jul, Nad, etc). La présence de Nan44 donnait de la consistance à ma vie nouvelle.

    L.

    C'est la meilleure amie de l'Aînée. Pendant que je revoyais Nan44, l'Aînée allait à la gare chercher sa copine et la rpésenter à ses copains rennais. C'est une fierté pour elle. Je pense qu'elle aussi faisait le lien entre sa réalité dans l'Ancienne Ville et celle-ci. Nous en avions convenu il y a longtemps avec IC sa maman, L. passera le week-end chez nous. Le soir cela me fait également tout drôle de l'avoir chez moi.

    Inge

    Inge, c'est un de mes anges-gardiens. Elle est belle, elle est blonde, elle est revenue et m'a tendu la main au moment précis où j'avais besoin d'aide. Nous nous étions pourtant perdues de vue durant quelques années bien que nous habition à mois d'un kilomètre.

    Mercredi soir, veille de week-end prolongé, j'envoie un petit SMS à Inge juste pour lui souhaiter une bonne fin de semaine. Elle me répond qu'elle prend dans une demie-heure la route pour Laval et qu'il faudrait que l'on se voie. Joie immense. Un autre ange vient me rendre visite. Moi qui me posais la question de l'amitié déçue, voilà que mes amies se manifestent physiquement. A 2 heures du matin, un tintement me réveille, c'est un SMS de Inge me disant qu'elle est arrivée à bon port. Il est prévu que je la voie samedi, elle viendra découvrir mon petit nid.

     

     

  • Ce serait donc la dépression ?

    Mardi 15 mai 2012

    Etait-ce la dépression ?

    Depuis ce matin, je suis à la télévision l'investiture du nouveau président de la République François Hollande. Le journaliste décrit alors le départ de l'ancien président qui, dit-il, après une longue période d'hyperactivité et de stress, risque de tomber dans une forme de dépression s'il ne retrouvait pas une autre activité compensatrice.

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    Du coup, j'ai pensé à la cause de mon état de tristesse prolongé que je ne comprenais pas et que je ne nommais pas dépression (voir cette note). Si je l'avais su, j'aurais peut-être demandé à un médecin la prescription d'un anxiolytique pour y faire face. Quelques lecteurs de mon blog m'avaient soufflé cette même raison, la dépression post-traumatique. Il m'est arrivée, pour insérer un lien, de retomber sur les notes sur les scènes de violence du passé (à partir de mars 2011). Cela me dérange toujours autant de les lire. En fait, je ne les lis pas, je survole à peine.

    Effectivement, face à ces agressions quotidiennes, j'ai pu tenir en développant une sorte de carapace. Toute mon énergie était concentrée sur le fait de résister aux attaques de PN (mon futur ex-mari appelé pervers narcissique), je savais à quelle heure il allait frapper. Je savais plus ou moins ce qu'il allait dire. C'est comme si tout mon corps était arquebouté, tendu à l'extrême, dans un état de vigilance et de défense permanentes.

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    Une fois que j'étais enfin partie de ma maison, à l'abri de PN, toute cette tension était retombée. J'ai été comme vidée. Je me sentais totalement vide, un corps en creux et qui résonne. Pas de joie. Pas de haine. Rien. Décompensation totale. Comme je ne revois plus mon psy, sans sa lecture analytique, il est des évidences que je ne découvre que maintenant. Heureusement, ce corps vide (et l'esprit bien sûr) ne se remplit à nouveau maintenant et petit à petit.

    L'autre jour, je n'étais pas allée à un cours de droit. J'avais déposé les enfants à l'école à 8h et je me suis arrêté à ce petit marché où j'ai désormais mes habitudes. Durant une heure, j'ai acheté des produits frais du coin, j'ai pris comme d'habitude mon pochon de mesclun qui vient de Pacé, la commune voisine, des tomates coeur-de-boeuf du papi bavard, des pleurotes à la maraîchère que je prends toujours pour un homme, etc. Mon esprit était entièrement tourné vers mon marché. C'est aussi une forme de méditation, ou plutôt une attention. J'ai ressenti, en portant mon lourd panier, une légèreté et un bien-être bienfaisant. A ce moment-là, j'ai eu envie de rester vivre à Rennes.

    Les makis

    Comme notre planning est beaucoup moins chargé en cette fin de préparation, je passe du temps à réviser avec Rosy. Je discute aussi longuement avec Tal sur les méthodologies des différentes disciplines. Je m'aperçois que Tal me donne pleins de conseils stratégiques pour réussir un devoir même avec des connaissances moindres.

    "Tal, tu sembles avoir vraiment envie que je revienne ici l'année prochaine !"

    Effectivement, en cas de réussite à un concours, nous revenons en janvier 2013 pour la formation initiale à l'exercice de notre fonction. Tal veut me voir réussir. J'ai l'impression que nous partageons des valeurs communes. Samedi dernier, elle avait déposé chez moi une assiettée de crêpes. Nous avons passé un moment à discuter au soleil avec nos enfants autour nous, ainsi que les enfants des autres camarades. Ce soir, après les cours, j'ai réalisé quelques makis avec ce que j'avais sous la main : des feuilles d'algue, du rizotto que j'ai mélangé avec du riz thaï, du jambon de poulet, du concombre et de la mayonnaise. Tout cela est bien loin des véritables makis mais c'était très bon. J'ai rendu à Tal son assiette avec quelques makis auxquels j'ai rajouté du gingembre en vinaigre. Elle a adoré et m'a donné en retour deux paquets de feuilles d'algue qu'elle n'avait pas le temps d'utiliser.

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    Les révisions

    Plus j'avance, moins je me sens bien. Le programme est d'une vastitude sans nom et que je suis bien loin de couvrir. J'essaie d'avoir confiance et j'avance quand même. Tout ce qui sera su sera acquis. On verra bien après. Mais j'ai quand même l'impression d'avancer dans le grand vide.

    Depuis mon expérience de violence aiguë de la part de PN, lorsque j'ignorais totalement ce que je serais le lendemain, quel coup pendable il allait encore me faire, s'il n'allait pas se mettre à me frapper, si je n'allais pas devoir m'enfuir de la maison, j'avoue que j'ai appris à moins m'inquiéter face aux problèmes. Même si bien sûr il subsiste des peurs. Moi qui aime le confort des quotidiens ronronnants, je ne connais pas les contours de ma vie à 6 mois. C'est déjà un progrès sur le temps. Je ne sais pas encore si je vivrai en RP ou en Bretagne. Si ou bien quand je vendrai la maison. Quel métier j'exercerai à 6 mois. Je marche depuis un an sur un sol constamment mouvant. Je dois réajuster ma direction à chaque instant. Rien n'est tout tracé. Après tout, je fais l'expérience de l'impermanence, non ?

  • La mémoire

    Samedi 12 mai 2012


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    Le premier concours débutera le 6/06/12. Je ne vais pas décrire le programme de mes 3 concours, il y aurait de quoi se mettre une balle dans la tête ! (c'est juste une expression !)

    Jusqu'à il y a quelques jours, il m'était impossible d'apprendre et de retenir quoi que ce fût. Bon, je sais que je ne suis plus toute jeune, mais je suis quand même dans le processus de bachotage depuis deux ans. Mais ici, en prépa, je sens bien que c'est mon cerveau qui refuse d'apprendre. Aussitôt lu, aussitôt envolé. Je ne retiens rien du tout ! Même pas les éléments les plus simples. Cela m'inquiète.

    Et puis, il y a eu l'échange avec Rosy. Et le recul pris. Une sorte de lâcher prise. Je n'ai quand mêle pas fait tout ce chemin là pour rien ? Gravi toutes ces montagnes pour en arriver à un échec ? Et je me suis dit aussi, quand bien même j'échouerai aux concours, je me chercherai une autre voie. Il y a toujours une solution, une sortie possible.

    Alors je me suis dit que j'allais simplement faire de mon mieux. Arriver au concours avec les connaissances de base et me débrouiller avec. Faire de mon mieux de sorte que je n'aie pas de remords, faire ma part de miracle. Avec Tal, on plaisante et on se dit que le dernier mois avant le concours - c'est-à-dire maintenant ! - on n'avait plus qu'à brûler un cierge touts les jours.

    Quand je travaille seule dans ma chambre, souvent je suis si fatiguée que je m'effondre de sommeil sur mes polycopiés. Ce n'est pas très productif. Alors j'ai fait quelques séances de révisions avec Rosy. On se prend un polycopié, on discute sur le sujet, on le commente, on en fait une fiche. Cela prend beaucoup de temps. Mon frère qui a l'habitude d'apprendre beaucoup m'avait conseillé d'alterner les phases de révision et les phases de repos. Depuis un bout de temps, je m'endors vers 1h-2h et je me réveille à 6h30 tous les jours. Je commence à être physiquement crevée. je dois faire attention.

    Par exemple, hier, vendredi 11/05/12, j'ai séché le cours de droit hospitalier qui durait toute la journée. Je ne le prends qu'à l'oral en octobre si je suis admissible. J'aurais du temps pour m'y mettre à fond. J'ai travaillé toute la journée avec Rosy sur les réformes du système de santé. Nous avons stoppé le midi pour déjeûner à la cantine avec d'autres camarades, dont Tal et JPhi. Puis nous avons repris. Une fois le bouquin terminé, nous nous sommes octroyées un café avec des petits gâteaux. Ensuite, je suis retournée à ma chambre regarder un film, et j'ai joué une heure au ping-pong avec Jumeau. Jumeau est très demandeur de jeux avec moi. Depuis une semaine, après les cours, je passe une heure à faire du ping-pong avec Jumeau pour me changer les idées et me bouger un peu physiquement. (On est assis toute la journée en cours) Parfois les camarades passent et échangent quelques balles avec nous. Je prends beaucoup de plaisir )à préserver du temps avec mes enfants. Je joue même si le repas n'est pas prêt, tant pis, on mangera plus simplement et plus tard. Cela surprend et amuse quelques camarades, qui sont tout le temps dans leurs bouquins.

    Pour terminer, le déclic est venu de manière imperceptible. Je ne le situe même pas dans le temps. Je ne retiens pas tout mais un peu plus qu'avant où c'était le niveau zéro.
  • Je tourne en rond

    Mardi 1er Mai : Un brin de muguet pour m'apporter un peu de bonheur.

    Je tourne en rond car l'échéance du concours approche à grands pas. Et que je dois engranger des connaissances. Apportez-moi un entonnoir, que je me gave comme un oie. Il y a tellement de choses à apprendre que je ne sais pas par où commencer. Je suis noyée. Chim m'a fait imprimer le programme, un truc de fou. Hier, j'ai croisé ma copine doctorante. J'aime bien cette fille atypique, nous avions eu une première approche assez rude, mais on apprend à se connaître. Elle me fait l'effet d'un animal craintif qui griffe. Elle est ici avec son fils de 18 mois, la vie estudiantine est difficile à gérer aussi pour elle mais elle est brillante et courageuse. Donc, Tal, c'est son nom, tombe sur moi dans la salle d'imprimante, on discute un peu et elle me donne quelques fiches qu'elle a préparées. "Lola, le minimum que tu ingéreras sera appris et utilisable le jour du concours."

    Je croise ici sur le campus de belles personnes. Leur parler, voir leur gentillesse et leur beauté intérieure me donne parfois des frissons. Il y a aussi d'autres personnes avec un esprit de concurrence, égoïstes, je ne fais pas attention à elles.

    La mémoire

    apprendre.jpgHier, j'ai travaillé. Il faut que je lise et relise encore mes documents. Ce qui m'embête, c'est que je ne sais pas comment je vais retenir toutes ces informations, au demeurant très intéressantes, mais qui deviennent imbuvables dès lors qu'elles sont lues dans le cadre d'un concours.

    Cette problématique de la mémoire me déprime. Tous les soirs et tous les matins je me pose cette question, comment retenir ? Alors je repense à mes concours précédents ? Les concours de prépa n'exigeaient aucune connaissances particulières, mais de la culture générale et de la méthode. En revanche, celui de secrétaire médicale exigeait une connaissance du milieu médical et de la terminologie. J'ai dû engranger un maximum de points à l'épreuve de note de synthèse (je me défends assez bien là-dessus), et pour le reste, de fait, j'ai appris et retenu ce qu'il fallait savoir. Même à l'oral, je connaissais toutes les réponses aux questions techniques. Une chance manifeste, qui me fait penser au film "Slumdog millionnaire".

    Toutes ces réflexions me font penser que la "Vie" m'avait donné un bon coup de pouce à ces moments-là. J'étais en pleine "période difficile" avec PN (mon futur ex-mari appelé pervers narcissique), alors les concours passaient presque au second plan, bien que leur réussite signifiait une possibilité concrète de partir loin de PN ! Je ne pouvais faire autre chose qu'avoir une foi inébranlable en la Vie, qui n'allait pas me laisser tomber et qui ne pouvait m'apporter que du mieux. Si elle m'avait apporté du pire, alors cela aurait été une profonde dépression voire plus encore. J'étais tellement au fond du trou que je ne pouvais que remonter.

    foi.jpgLa conversation du samedi avec Rosy a porté sur la foi. Il ne me reste que la foi ! En y regardant de plus près, il y a eu tant de mini-miracles qui me sont arrivés ces derniers temps, ou plutôt des événements qui sont arrivés au bon moment, qui s'emboîtaient bien si bien au final. Par exemple, si j'avais réussi le concours d'attaché, je ne serais partie à Rennes qu'en avril 2012. Trois mois de plus avec PN auraient-ils été tenables, à ce niveau de violence et de haine ?

    Je ne sais pas quelle suite me réserve la Vie ? Mais il nous semble, avec Rosy, que nous sommes si petits et accomplissons parfois des choses qui nous dépassent. J'ai ici un camarade, JPhi, qui s'est inscrit deux fois de suite à la prépa de l'ENA et qui deux années de suite a commis des erreurs de procédures qui invalidaient son concours, il est pourtant juriste. Il faut constater que cette voie n'est pas la sienne ?

    La conversation avec Rosy a été apaisante dans ce sens que j'ai décidé d'avoir à nouveau la foi et de faire tout mon possible pour ce concours. On verra bien les résultats. D'abord, il faut être admissible. Puis, le cas échéant, passer les oraux d'admission en octobre. Les résultats définitifs seront en décembre, et en cas de réussite, suivra une formation d'un ou deux ans - en fonction du concours réussi - à Rennes encore à compter du 2 janvier 2013 . Pour ma part, je voudrais vraiment revenir à Rennes, car cette ville me plaît beaucoup. Nous y sommes heureux, les enfants et moi. Parfois, Jumeau me signale des panneaux "à vendre ou à louer" d'appartements qui lui plaisent bien. Et moi, je regarde les écoles et universités possibles pour les enfants. Et puis si je n'avais aucun des concours, et bien j'accéderai de toutes façons à la catégorie B et je verrais bien ce que je ferais ensuite, où j'habiterais, etc. Je dois faire chaque chose en son temps et pas à pas. Mais c'est difficile de ne pas stresser car c'est tout mon avenir que je joue en ce moment.

    J'essaie aussi de voir ces signes de la vie et d'essayer de les comprendre. J'avais lu le livre de Deepak Choprah sur les coïncidences, il y indiquait l'ouverture maximale et attentive à tout ce qui nous entoure. Il conseille par exemple, de se poser au milieu d'un centre commercial et de s'assoir tranquillement, en conscience. Alors des informations surgissent qui nous guident. Je n'ai pas essayé encore par manque de temps. J'ai essayé juste une fois, j'ai levé les yeux autour de moi et j'ai vu un magasin qui s'appelait "Valentin", puis "sélection" et un autre mot, mais bon, toujours pas d'amoureux sélectif en vue ! Quand je suis allée au cinéma indépendant, j'ai regardé le nom de la rue, j'arrivais à la rue "Bonne Nouvelle". J'attends la bonne nouvelle. Et puis il y a aussi ce fameux livre sur "Le monde et Dieu", que m'a offert la dame d'OVS, en me disant qu'il m'attendait depuis un an ???

    La dissertation

    Pour en revenir à mon super devoir de culture générale suivi le lendemain de mon oral lamentable, je me suis longtemps demandé quel sens avait tout cela. La vie m'aurait donné à avoir confiance en moi et le contraire le lendemain ? La vie me dit-elle que rien n'est joué d'avance, tel que les choses pourraient le laisser entrevoir ? Que malgré mon manque de connaissances, j'aurais la possibilité d'y arriver ? Je ne sais pas.

    dissertation.jpgJe repense à ce devoir qui semblait si fabuleux pour le prof pour qu'il s'en soit servi de corrigé pour toute la classe. Finalement, je n'ai rien fait d'autre que de parler de mes convictions et de ma vie ! La problématique que j'avais avancée était la suivante :
    L'Homme a-t-il encore la capacité de maîtriser les événements ?

    I. L'évolution de la société actuelle pousse certains à cultiver une vision idéalisée du passé et des projections pessimistes quant à l'avenir.
    II. Toutefois, une modification de point de vue montre que l'Histoire a connu des périodes sombres et que le futur peut réserver des progrès bénéfiques.
    III. Enfin, si le choix de vivre au jour le jour représente un déni de la liberté de maîtrise de sa vie, pour autant il peut aussi indiquer la confiance en l'avenir et la capacité conservée d'agir sur le cours des choses.


    J'avais rédigé ce devoir avec mes tripes, alors que je ne possédais aucune connaissance philosophique ou sociologique. Je me rappelle que j'étais tellement surprise du résultat de mon devoir, que le prof m'avait demandé : "Lola, c'est votre devoir ? Ce sont bien vos phrases ?" "Oui, c'est bien moi qui ai écrit cela." En fait, je suis partie très loin dans ce devoir et les idées me sont venues comme ça. Comme une fulgurance !

    Il se passe des choses dans ma vie que je ne suis pas en mesure de comprendre ou d'interpréter. Parfois, il me plait de penser que la Vie a des projets pour moi.