Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • C'est pas facile

    Lundi 30/04/12

    Nan, c'est pas facile ce concours, cette vie entre parenthèse, cette perte de repères.

    Je n'ai même pas le temps d'approfondir ma note. Je jette des idées, des impressions. Au dernier oral blanc, j'avais beau me conditionner me dire, comme le répète mon amie Inge, que je vais faire de mon mieux, mais cela ne fonctionne pas. J'ai passé les 3 derniers jours à pleurer. Je ne sais pas pourquoi. Il y a certainement quelquechose de plus profond que ça.

    Le soir de l'oral, je chiale. Le lendemain, vendredi 27/04/12, nous avions, Elie et moi, RDV avec un professeur de droit pour recevoir un coaching pour l'oral, et qui était prévu depuis plus d'un mois. Elie s'est désistée, cela tombe bien. Je vais pouvoir aller au fond des choses avec cette femme qui était présidente de mon jury au 2ème grand O. Elle est professeur de droit et directrice de rel. internationales d'une faculté de droit. Je l'avais trouvée très humaine. J'ai 2 heures d'entretien avec elle. Je lui parle de mon problème de positionnement (ici on parle de posture) par rapport à la fonction de directeur et de min incapacité à apprendre. En effet, je n'ai aucune mémoire et ne parviens pas du tout à emmagasiner les connaissances. Comme je le pressentais, elle a une écoute très humaine. Elle chercher à savoir je bloque à l'oral : "Vous vous positionnez en demandeur, en écolière." C'est totalement vrai, pourtant dans mes anciens entretiens d'embauche dans le secteur privé, je me positionnais en offreur de services, compétente et motivée, et je remportais systématiquement les postes après entretien. Aujourd'hui cette "niaque" est partie. Je lui avoue aussi mon divorce et lui demande de ne pas en parler au service de la scolarité. Tel un pacte, elle me parle en retour de sa vie privée. pourquoi

    "De quoi avez-vous peur ?" Je ne sais pas. J'avais lu quelques jours auparavant dans un bouquin de Jacques Salomé que derrière la peur, il se cache toujours un désir. Quel est mon désir ? Je ne sais pas. J'y pense tout d'un coup, quand les membres du jury me posaient les questions techniques, je ne pouvais répondre autre chose que "je ne sais pas." En fait je ne sais rien. A l'oral, je n'ai même pas envie d' échanger avec le jury, je n'ai aucune joie, aucune motivation à traiter le sujet? j'étais tombée sur "l'intimité en EHPAD", j'aurais pu m'en sortir pourtant. Cette femme me donne quelques astuces d'apprentissage, puis nous parlons du Viêtnam où elle se rend chaque année pour donner des cours de droit à des étudiants vietnamiens.

    L'après-midi, je croise dans les couloirs Chim, une juriste de 25 ans, devant qui je m'effondre dès qu'elle m'ait demandé si j'allais bien. "Allez, Lola, on va prendre un thé ensemble." Je lui prépare un thé à la menthe dans mon studio. Chim m'avait déjà épaulée un jour où je me suis rendue au CCAS pour les documents sociaux. Elle me prend par la main et imprime pour moi le programme des concours, elle me dit de rayer chaque thème appris.

    Le lendemain, samedi, je me réveille tard. la veille j'avais essayé d'avancer dans mon travail et avais veillé jusqu'à 2H du matin, mais cela ne me réussit pas, je ne sais pas me coucher après 1H du matin. Vers 11H, on frappe à ma porte, Rosy se tient devant moi. Je lui demande si ça va. C'est à son tour de s'effondrer. Je la fait rentrer et s'assoir, elle est exactement dans le même désespoir et le même état d'esprit que moi. Je la rassure et la soutient et au décours de notre conversation c'est elle qui me remotive car je suis en larmes aussi. Notre discours glisse sur la spiritualité et le sens de notre vie et de notre chemin, nous partageons la même vision des choses. Puis Rosy me dit ceci : "Ce matin, j'avais des choses à faire, je devais aller récupérer mes courses dans la voiture et emmener mes filles à tel endroit, mais une voix me dit que je devais aller voir Lola et me voilà chez toi." Effectivement, c'est la conversation avec Rosy qui m'apaise.

    C'est étrange, la vie. Rosy arrive des Antilles. Nous nous disons que nous avons fait tout ce chemin-là, après des expériences de vie douloureuses et catastrophiques. Pourquoi sommes nous maintenant à Rennes à préparer un concours de direction alors que notre quotidien en était si loin ? Quel est donc le sens de ce long chemin ? Quoi qu'en soit le résultat, concours obtenu ou pas, nous nous disons que tout cela fait partie de notre route et qu'il faut l'accepter. Cette acceptation nous rend le chemin plus paisible et nous permet de prendre du recul face au concours.

    L'après-midi, je sors avec les jumeaux faire des courses, le soir nous dînons d'aliments-plaisir. Les petits voulaient des lasagnes. Moi, j'ai pris une bourriche d'huîtres et un crabe. Depuis mon arrivée en Bretagne, j'ai acheté aussitôt un couteau à huîtres mais il n'a servi qu'aujourd'hui, il était temps ! L'Aînée avait passé la nuit chez une copine après négociations avec moi. Elle revient gentille et nous passons une bonne soirée entre nous. J'avais invité ma copine Véro à dîner avec nous mais elle a quelquechose de prévu, alors elle passe déguster trois huîtres en apéro.

    Film l'amour et rien d 'autre.jpgLe dimanche, j'essaie de travailler un peu et nous sortons l'après-midi. J'avais une sortie prévue avec mes camarades d'allemand et notre prof d'allemand pour vois un film en VO, "l'amour et rien d 'autre" dans une salle indépendante. Du coup, j'ai demandé à l'Aînée d'emmener ses frère et soeur au cinéma avec ses amis. Après le film, nous prenons un verre, puis je rejoins avec Véro les enfants dans leur cinéma.

  • Les jours se suivent...

    ...mais ne se ressemblent pas

    Jeudi 26/04/12

    Après le succès d'hier, je me suis aujourd'hui vautrée à l'oral. La vie est un combat perpétuel !

    Ce matin, au petit-déjeuner avec mes camarades dans la salle commune, tout le monde était sur son trente-et un, les hommes en costume-cravate et les femmes en tailleur. Nous allons passer tout au long de la journée notre troisième oral blanc, le fameux grand O, devant des jurys composés de 4 à 5 personnes, des directeurs d'hôpitaux, des juristes, des financiers, etc.

    Entre le café et le jus d'orange, on m'accoste encore : "Hé, Lola ! Il paraît que tu as fait des exploits hier !" Je souris. Je devine que l'on a parlé de ma copie. Tout à l'heure encore, après les oraux, DJ, un jeune camarade qui fait de l'allemand avec moi, me confie encore : "J'ai relu mes notes d'hier. Tu rédiges les choses d'une manière tellement claire, tellement limpide. C'était vraiment nickel !" Ma binôme sur un devoir m'avait aussi envoyé un mail de félicitation. C'est une doctorante avec laquelle j'avais travaillé sur un sujet qui avait été validé dès le premier jet. Bref, encore des perles à enfiler à mon collier de souvenirs positifs.

    Ce matin, je me rends à mon oral sans aucun stress. Je tire un sujet, le prépare et le présente au jury. Des élèves sont assis dans mon dos pour y assister, car nous passons chacun notre tour. Je présente un truc d'une platitude déconcertante et à la phase de "conversation", je me vautre en beauté, ne sachant répondre à aucune question technique et affirmant parfois des inepties. A un moment, lassée, je leur dis que je me demande ce que je fais là. Au débriefing et à la notation, le jury me saque. "Nous vous invitons, Madame, à repenser votre projet professionnel."

    Hélas, la performance de la veille ne m'a rien apporté. Cet estime de soi regonflé n'a pas été suffisant. Je n'ai plus envie de jouer à l'étudiante. Parce que cet oral est une comédie, un jeu, une joute verbale. Ce sont les meilleurs qui s'en sortent. Jouer ne m'intéressait plus.

    Je ne comprends pas. J'étais pourtant très calme et maître de mes émotions, puisque j'avais déjà craqué auparavant. En revanche, dans mon groupe, une femme était en larme au milieu de son oral. On m'a rapporté ensuite que 5 ou 6 autres personnes avaient aussi pleuré. D'autres ne sont carrément pas venus, ils ont été rappelés pour se présenter à leur oral. Certains ont demandé à parler sans la présence de leurs camarades dans leur dos. La plupart des personnes ci-dessus ont avoué qu'elles se sentaient vulnérables actuellement. DJ m'a dit s'être senti mal toute la semaine précédente et avoir eu mal au ventre.

    Dans l'après-midi, Rosy me téléphone. Elle a aussi craqué après son oral et fondu en larmes devant son jury. C'est une mère seule avec ses 2 enfants qui, comme moi, fait tout pour réussir. Elle a envie de se faire du bien et d'emmener ce soir sa fille aînée au restaurant, le japonais dans lequel j'étais allée avec mes copains et une semaine après avec les enfants. Elle n'ose pas me demander de lui garder sa fille de 3 ans, mais je le devine et le lui propose.

    Ce soir, j'ai 4 enfants à la maison. La petite cuisine avec moi, elle adore, elle touille une sauce. Spontanément, l'Aînée vient m'aider à faire des brochettes de poulet, c'est assez rare pour être mentionné. Puis je fais faire des dessins à la petite, nous parlons, nous faisons des câlins. Ensuite elle danse dans l'appartement avec mes enfants. Je retrouve la joie d'avant.

    En fait, je suis une Mère. Ce sont des moments comme ceux-là que j'aime au dessus de tout.


  • Du baume au coeur

    Mercredi 25/04/12

    Depuis quelques temps, ma confiance en la réussite à mes concours est fortement altérée, en effet, mon moral était au plus bas et j'ai toujours le plus grand mal à me concentrer et faire travailler ma mémoire. Plus encore, je ressens bien que mon mental trébuche sur l'apprentissage, je suis en pleine procrastination, je n'arrive pas à m'y mettre, j'ai des wagons entiers de retard dans mes révisions. J'ai l'impression que mon cerveau refuse catégoriquement de retenir quoi que ce soit.

    Depuis deux jours, j'ai repris l'application de la méthode Coué et je réussis à me mettre presque dans le même état d'esprit de confiance et de foi qu'à la période des pré-concours de l'année passée. Ca va un peu mieux, je suis moins nouée. Il y a quelques jours encore, me lever et vivre ma vie était un calvaire. Ma poitrine était constamment opprimée. J'ai toujours des crises de pleurs le soir toute seule. Mais ça va mieux. Comme si je me vidais de toutes ces larmes.

    Il y a 3 ou 4 semaines, nous passions la 2ème série de concours blancs. La dissertation de culture générale portait sur le rapport au temps, vivre au jour le jour, regretter le passé et craindre l'avenir. Le sujet me parlait bien, évidemment, puisque la vie au jour le jour avait été le fondement-même de ma vie durant les violences de PN (mon futur ex-mari appelé pervers narcissique) avant que je puisse le fuir.

    En tant qu'étudiante ici à l'école, je me sens plutôt mauvaise, je ne possède pas assez de matières, de connaissances pour nourrir mes devoirs. Je m'enfonce à chaque intervention de mes camarades en cours car je ne possède pas le dixième de leurs savoirs. Durant 5 heures, j'ai construit ce devoir sans stress et avec la volonté d'y mettre le meilleur de moi-même. "Je ne sais rien, mais je dirais tout !", c'est mon crédo. Je n'avais même pas eu le temps de rédiger la conclusion.

    Cet après-midi, le prof rendait les corrections, celui-là même qui avait fait partie de mon jury à l'oral précédemment et qui m'avait "affichée" devant tout le monde dans l'amphithéâtre en critiquant ma présentation plate et mon attitude de "sumo". Aujourd'hui, il a donné le corrigé-type du sujet : j'étais démoralisée et décomposée et n'avais même pas envie de lire son texte ! Et je pensais que j'en avais vraiment marre de cette formation et d'être constamment évaluée. Puis le prof a sorti de la pile de devoirs 3 copies en disant que l'une d'elle était vraiment bien construite et très brillante. A cet instant-même je pensais en mon fort intérieur : "Ca ne risque pas d'être moi !"

    "Lola ! Elle est où, Lola ?"

    Je lève le doigt, complètement surprise !

    Le prof : "Vous avez fait une démonstration très brillante. Permettez-vous que je lise votre devoir à tous ?"

    Moi, souriante et les yeux écarquillés : "Oui, bien sûr !

    Le prof : "Elle a parfaitement compris la problématique, il s'agit du rapport au temps. Son plan est construit en 3 parties, c'est très intelligent. Moi, j'adhère complètement à ça. Si je devais rédiger ce sujet, je n'aurai pas fait autrement. Ecoutez voir. Prenez des notes, je vous lis son plan."

    Et il dicte le plan détaillé de mon devoir.

    Durant tout ce temps, je souris bêtement, les yeux ahuris. Mes camarades se retournent vers moi pour me faire des clins d'oeil ou des sourires complices. Certains, jusqu'à présent ne me calculaient même pas, moi la mère de famille avec ses 3 enfants. Mon voisin me dit : "Lola, c'est champagne obligé ce soir !" Pendant que le prof me parlait, tout enthousiaste, mes mains tremblaient tellement que je devais coincer ma main droite sous mon bras gauche. Au milieu de la lecture, mon voisin - qui est un bon élève - me dit encore avec une moue d'admiration : "C'est vrai qu'il est solide, ton plan."

    Il faut dire que le plan en dissertation constitue la colonne vertébrale et prédétermine le reste du devoir. Habituellement il est construit en 2 parties, mais en philosophie, il est apprécié qu'il le soit en 3 parties,ce qui n'est pas toujours aisé en fonction de la démonstration contradictoire. Moi, j'avais décidé de parler dans la 3ème partie de la liberté ou au contraire de l'aliénation que constituait la vie au jour le jour.

    Auparavant, devant tant d'éloges, mon coeur aurait explosé de joie, mais, de fait, j'ai tellement morflé dernièrement que je n'arrive plus à ressentir des émotions fortes et bienfaisantes. Je suis contente, c'est tout. Je suis aussi très surprise. J'avais donné le meilleur de moi-même et je l'ai bien fait. Je n'ai cité aucun auteur, édicté aucune notion abstraite, mon point faible. Mais le prof a dit que les autres devoirs faisaient bien montre de connaissances d'auteurs et de notions qu'ils avaient saupoudrés, sans avoir réussi à les articuler ensemble. Moi, j'ai juste tenté d'apporter la meilleure réflexion que j'ai pu en puisant au fond de moi tout ce que je savais.

    Je ris encore en y repensant car en écoutant le prof détailler les différentes parties de mon devoir, je ne me rappelais plus ce que j'avais voulu dire ! Mon voisin répète mes phrases et me dit : "Ouais, c'est fort, ça !". Et pourtant, je n'avais pris aucune substance illicite, lol ! A la pause, les camarades viennent me voir les uns après les autres, me caressent le bras, me donnent une tape amicale sur le dos, me félicitent. Ils demandent à lire ma copie. Je suis la star !!! Je n'en reviens pas ! Pourtant, je n'ai pas obtenu la meilleure note, j'ai eu 13/20 et la meilleure note était 14, la moins bonne étant 7. Mon argumentation était parfois "décentrée" me dit le prof.

    Si je parviens à réitérer la même performance le jour-J, ce serait génial ! La culture générale est de coefficient 5. Ca vaut le coup !

    L'exemplarité

    J'ai encore cours de 17h à 19h, mais je repasse à la maison pour raconter tout cela aux enfants. J'ai envie qu'ils soient fiers de leur mère. L'Aînée est au cinéma avec ma permission. Seuls les jumeaux sont présents, qui m'avaient fièrement annoncé qu'ils avaient eu 18 et 20/20 ce même jour. Nous sommes tous heureux, finalement ! Je leur lis mon devoir, je les saoûle un peu avec mon histoire. Je le raconterai aussi le soir à l'Aînée qui se montrera sincèrement contente pour moi malgré nos différends récurrents.

    Réflexions sur ce fait

    Très honnêtement, j'étais brillante, enfant. Puis cela a décliné et je ne me suis plus tard pas sentie forcément intelligente, académiquement parlant. Cela a longtemps été une problématique secrète. Un complexe d'infériorité, un regret qui a perduré.

    Récemment, plusieurs choses m'ont prouvé le contraire. Je n'ai pas compris comment j'ai pu arriver première au concours de secrétaire médicale sur 650 candidats, dont c'est le métier pour certains. Ce n'était pas le mien et j'avais dû ingurgiter en deux mois deux livres de terminologie médicale. Cela, en pleine période de concours de catégorie A (ça a aidé) et en période de violence aiguë de la part de PN (cela n'a pas aidé !) Et puis aujourd'hui, cette excellence soulignée par le prof. C'est comme une revanche. Je ne sais pas quelle est la part de miracle.

    En tous cas, cela vient à point pour me remonter le moral et me redonner confiance.




  • Contrariété(s) avec PN (2)

    La pension et la carte bancaire

    Je reçois de PN (mon futur ex-mari pervers narcissique) le SMS suivant :
    Je t'enverrai le chèque de N € à l'unique condition que tu me rendes par les enfants le chéquier et la carte bancaire du "compte-joint".

    Le lendemain je lui laisse un message oral sur son portable disant que je gardais les chéquiers au cas où je devrais emmener les enfants chez le médecin, comme ils sont sur son compte de la Sécurité sociale et qu'il devait m'envoyer la pension de mars et d'avril en temps et en heure, sinon j'agirais avec mon avocate auprès de son employeur.

    Il me répond le lendemain par SMS :
    "Evite d'appeler, je ne veux plus jamais entendre le son de ta voix, d'accord ? Ca me gâche la journée."

    Je me demande toujours ce qui me vaut une telle haine, ça doit être la grosse pagaille dans son cerveau. Il n'a pas changé.

    J'ai remis aux enfants la carte bancaire en question, mais quelques jours plus tard, je me suis trouvé bête de l'avoir écouté, car cette carte est à mon nom, et je n'ai aucune raison de la lui remettre ? Je l'ai fait pour avoir la paix, car de toutes façons je ne m'en suis plus servie depuis le 20/02/12, jour de l'audience de non-conciliation devant le juge. Comme ça, il est content. Sa haine envers moi s'est reportée sur l'argent. J'apprendrais auprès de quelques amies divorcées que tout se jouera là-dessus faute de pouvoir agresser l'autre (physiquement), ce que réprime la morale !

    Concernant la pension, mon avocate m'avait dit par téléphone que PN me devait la pension de mars au prorata des journées à la date de la décision. PN ne m'a envoyé qu'un seul chèque. Quand je lui réclame le deuxième, il me répond que la juge a fixé le versement au 10 du mois à compter du mois d'avril et que par conséquent il n'avais rien à me payer pour mars. Je suis tellement dégoûtée que je n'ai toujours pas vérifié dans le courrier de décisions de la juge. J'aurai passé 4 mois sans sa participation financière, je n'en avais pas parlé à l'avocate avant de rencontrer la juge, car je n'avais pas jugé cela important à l'époque. Bref, je ravale ma colère et ferme les yeux sur cela. On ne peut pas gagner sur tous les plans !

    Les billets de train des enfants

    En rentrant de Tunisie avec son père, l'Aînée me dit que je dois payer les billets de train aller tous les 15 jours. Je lui explique, énervée, que j'ai leur garde et que je n'ai pas à payer les billets. Que leur père a un droit de visite et d'hébergement et que c'est à lui de s'occuper des billets. Quelques jours plus tard, l'Aînée revient à la charge. Répondant à mes questions elle me dit que son père leur en a parlé en Tunisie et par SMS. Là, je suis vraiment très énervée. Je rappelle aux enfants pourquoi j'ai divorcé, qu'il y a des raisons à cela, que leur père est un manipulateur. Je leur précise quels sont mes droits et de devoirs avec le divorce. Que peut-être PN a envie d'être plus disponible pour sa nouvelle copine le week-end et qu'il préfère de pas voir ses enfants. Et qu'il était plus facile de laisser croire aux enfants qu'ils ne pouvaient plus voir leur père car je refusais de payer les billets.

    J'y suis allée avec mes gros sabots. Marre d'entendre des conneries pareilles. J'ai beau expliquer, je sens que l'Aînée ne m'écoute pas. Elle croit son père dur comme fer. Je sais qu'elle va encore revenir à la charge. Je sais bien que ce qui l'intéresse en revenant dans notre "Ville" tous les 15 jours, c'est de voir ses copines et pas spécialement son père. Je lui explique que lorsque son père prendra un logement en juillet, en fonction de son lieu, elle ne verra pas forcément ses copines. Elle m'affirme qu'elle est contente de voir son père. Attention, je ne cherche pas à l'éloigner de son père, mais je sais parfaitement que les week-end à "Ville", l'Aînée est dehors toute la journée et ne dort pas à la maison. Cela me désole.

    Le futur logement de PN

    Alors, permettez-moi de me marrer. L'Aînée me dit que son père est en train de chercher un appartement. Où croyez-vous qu'il cherchât son appartement ? PN le recherche dans la résidence de Pa, son copain belge adultérin et qui habite déjà à 200 m de chez IR, ma fameuse ex-copine qui passe son temps avec PN. Le trio sera plus que jamais ensemble.

    Pour le trajet à l'aéroport pour la Tunisie, c'est IR qui a conduit PN est les enfants et Pa. qui est allé les chercher au retour.



  • PN a une copine

    Quand j'ai appris il y a un an l'existence (en découvrant les mails) de la maîtresse de PN, j'ai été très choquée, même si je m'en doutais bien depuis qu'il avait des retards répétés à partir de l'arrivée de cette fille dans son équipe. Hier j'ai appris que PN avait une copine. J'ai été choquée, mais moins. Plutôt surprise que ce soit si rapide. Et puis après coup, j'ai ressenti un tout petit soulagement, qui s'est caractérisé par une fraîcheur dans mon coeur. Et encore un peu après, une colère.

    Hier soir, mardi 17/04/12, j'ai récupéré les enfants à la gare à 22h. PN travaillait, il était allé les conduire vers 18h au train. Les enfants sont contents de leur semaine en Tunisie, ils se sont faits pleins de copains. Je demande une fois rentrés à la maison si leur père s'était fait une copine là-bas. Oui, je sais, ce n'est pas bien. Mais j'en suis encore là. L'Aînée me dit que PN a sympathisé avec des Alsaciens, des Québécois etc. PN a toujours été sociable et pipelette. Il adore parler. Connaissant et retenant beaucoup de choses, il parle aux gens de leur pays et de leur culture. Il sait se rendre aimable, avec ce petit coté maladroit et attendrissant.

    La copine de PN

    Une heure plus tard, seulement, l'Aînée me révèle que son père a une petite amie. Durant le voyage en Tunisie il n'a cessé de dire aux enfants qu'il ne serait pas là le dimanche après-midi et qu'il rentrerait le soir. Puis le dimanche soir, il avait autorisé que deux copines de l'Aînée dorment à la maison à condition qu'elles fassent la cuisine. A table, les copines ont demandé à PN, à la suite de l'Aînée si son après-midi s'était bien passée. PN a souri et pouffé avec timidité. L'Aînée m'a dit qu'il a voulu faire le "djeune's" comme à l'habitude avec ses copines. Il leur a raconté qu'il l'avait rencontré sur un site Internet, qu'elle était Black et qu'elle habitait dans la commune voisine.

    La nouvelle de l'Aînée m'a coupée le souffle ! Je me doutais bien que PN allait se chercher une copine mais pas si vite. Je pensais qu'il la trouverait parmi ses assistantes comme avant. Mais pas qu'il irait sur des sites de rencontres. Cela m'a fait un choc car j'ai eu l'image mentale de PN - avec qui j'ai vécu 18 ans - avec une autre femme. L'image de relations sexuelles. Alors qu'avec l'Allemande, je pense que leur relation était restée au stade platonique. Enfin, je n'en sais rien. J'ai eu un pincement au coeur, une jalousie évidente. J'imaginais cette femme, peut-être une beauté noire, assise à côté de lui dans sa voiture. Je ne sais pas pourquoi, j'avais la même image pour l'Allemande. Quelle est la symbolique de la voiture ? La possession ?

    La frontière virtuelle

    Finalement, en y repensant, PN était depuis longtemps ailleurs sexuellement. Une première fois, au début des années 2000, mon père m'avait affirmé avoir reconnu la voiture de PN avec lui et une femme à sa droite. Je n'avais pas cru cela possible et avais balayé la question d'un revers de la main. Puis PN a commencé à me négliger, espaçant de plus en plus les rapports physiques. J'en souffrais. Il me posait une frontière virtuelle dans le lit, il ne fallait pas la dépasser, laisser 20 cm d'écart, ne pas le toucher car cela lui donnait chaud, qu'il ne supportait pas, qu'il ne pouvait pas dormir. En parallèle il me dénigrait de plus en plus à cette époque, se détournait de dégoût quand je me déshabillais le soir pour me coucher. Face à cela je ressentais de l'incompréhension totale : qu'avais-je fait pour mériter cela ?

    Le minitel

    Ensuite, il y a eu le minitel, vers 2006-2007. Une anecdote comique en y repensant. Je vérifiais les factures et ne comprenais pas un montant anormalement très élevé. Je téléphone à France Télécom, au bout du fil la dame restait vague.

    Moi : Mais c'est impossible, personne n'a téléphoné ce jour là à ce numéro ! (un 08.XX.XX.XX) C'est dans l'après-midi, il n'y a personne à cette heure là !
    L'opératrice : Peut-être quelqu'un d'autre a utilisé votre téléphone en votre absence ?
    Moi : C'est impossible ! mon mari et moi travaillons tous les 2 !


    Je soir, je fais part de la facture à PN. Il ne dit rien, il n'en sait rien. Quelques jours plus tard, en rangeant des affaires, je retrouve en haut d'une armoire un téléphone et demande à PN de quoi il s'agit. Il me dit que c'est un téléphone du boulot car il commençait à travailler de temps en temps à la maison. C'est un téléphone-Minitel. Tout s'est mis en place et s'est éclairé dans mon cerveau. Je me suis rappelé que PN ne travaillait pas durant quelques jours, les dates correspondaient. J'explose ! Je hurle ! PN nie encore tout devant l'évidence. Il n'en mène pas large mais il continue de nier. Il le fait souvent. Je me demande si je n'ai pas mis ce téléphone à la poubelle.

    Les sites pornos

    J'étais bien naïve. PN avait besoin de compenser son besoin de sexe. Après cela, il a commencé à aller sur les sites pornos. Je regardais l'historique. PN étant une brêle en informatique ne savait pas l'effacer. Quand il travaillait à la maison, il était connecté vers 9h jusque vers 17h, à l'heure de retour des enfants. En tous cas, il était connecté tous les midis. Sur une trentaine de sites. Tournant autour de son fantasme spécial. C'était dégoûtant. Avec la frappe automatique, les enfants pouvaient tomber dessus sur l'ordinateur familial. Quand je lui en parlais, il faisait comme si de rien n'était, après il me traitait de Stasi.

    L'obsession sexuelle

    Dernièrement, après l'histoire de la maîtresse allemande (octobre 2010), quand il a commencé à me menacer ouvertement en 2011, il parlait tout le temps de sexe. Devant les enfants. Telle voisine "qui se faisait mettre par son mari". Les doigts de PN "dans la chatte de IR". Il montrait sa soi-disant érection aux enfants à table. C'était ignoble. Il me disait tout le temps que je me "branlais, que j'avais besoin de sexe". Quand je pense que cet homme a une vie sociale et professionnelle, que certaines personnes l'admirent, que des amies à moi se sont détournées de moi pour aller vers lui, je ne comprends pas les finesses des relations humaines !!!

    La jalousie

    Toute la soirée du mardi, après la nouvelle de la copine, j'ai eu du mal à trouver le sommeil et je me suis réveillée à 6h. J'en ai même cauchemardé. J'ai rêvé que nous nous trouvions en famille dans la cuisine du HLM où j'habitais enfant. On préparait à manger. Je range quelquechose au dessus d'un placard haut et trouve des bloc-notes de PN avec des stylos aux logos de ses clients. Puis je tombe sur des parfums. PN planque souvent des affaires là-haut. Ce sont de cadeaux ramenés de Tunisie pour sa nouvelle copine. Je trouve plusieurs flacons de parfums, de lait pour le corps, de crèmes, de poudre, etc. Il y en au moins pour des centaines d'euros ! Je suis révoltée. Lui si radin et qui ne m'avait offert "spontanément" que 2 parfums en 18 ans ! C'est toujours ses petites amies qui auront profité de son fric et ça m'énerve. Je me retourne vers lui et le traite de tous les noms, je lui balance tous les flacons à la figure. Je prends même ma mère à témoin qui se trouvait dans la cuisine.

    Le virage à ne pas manquer

    Durant la fin d'après-midi, je conversais via SMS avec Nad, qui était déjà passée par les mêmes chemins tortueux que moi. Elle a mis 7 ans avant de reparler normalement à son ex-mari. Elle me dit que les filles vont défiler et que je vais en voir des vertes et des pas mûres. Je me rappelle que PN m'avait prévenue qu'il allait enfin "vivre", "profiter de la vie", "avoir des aventures amoureuses alors que moi, c'était même pas la peine d'y penser, aigrie que j'étais et avec 3 mômes à mes pattes", etc.

    J'ai contacté mon frère et ma soeur par SMS. Ils me disent que tant mieux, PN a peut-être trouvé une autre victime et que de toutes façons ce n'était plus mon affaire. Et qu'en tous cas, il ne fallait pas que je fasse la même erreur de faire fuir celle-ci, comme avec l'Allemande. Mon frère me demande si je ressens une pointe de jalousie, il est perspicace. Il me rappelle que PN a été et est un monstre et que je ne dois pas l'oublier.

    En effet, je ne suis actuellement déjà pas bien et donc très vulnérable. Il faut que je me ressaisisse. Dans ma balance, j'ai d'un côté le souvenir de mon mari "Anté-PN", l'idéal d'un couple heureux et de l'autre les faits de violences psychologiques et de harcèlement moral. Je pense que ces souvenirs associés à ma jalousie m'ont un temps portée à croire que PN aurait pu regretter mon départ et s'en morde les doigts. Mais c'est une grave erreur.

    En conclusion, je ne dois pas faire de déni. J'ai bien fait de quitter PN. Ce n'était plus acceptable de rester avec lui et de subir ses violences répétées.



  • Le craquage

    Nous sommes mercredi 18/0/12. Il est 6h30 du matin.

    Lundi soir (16/04/12), j'ai craqué.

    Je traînais toujours cette tristesse lancinante, cette inquiétude intérieure, cette déprime presque. J'avais cette lourdeur dans le coeur et cette peine qui me figeait le visage. Après ma note précédente, j'ai continué de me senti triste et de pleurer. J'essaie d'en trouver les causes, je les liste mais je ne sais pas si elles sont correctes. Elles concernent les études, ma situation de femme seule avec 3 enfants et le retour prochain à "ma Ville", et aussi sûrement une grande fatigue.

    Les causes inconnues

    Il y a la date des concours qui se rapproche dangereusement. En effet, la vie des étudiants est rythmée par les grands oraux, les concours blancs, les inscriptions au concours actuellement, etc. Nous avons tous en tête les dates fatidiques. J'arrive dans la seconde moitié de mes 6 mois à Rennes, il va falloir songer au retour, reprendre le travail dans mon établissement ou un autre - encore une incertitude. Je sais qu'à mon retour en juillet, PN ne sera plus dans la maison, le jugement du TGI l'enjoint de quitter le domicile, sous peine d'action policière. Je stresse à l'idée de retourner dans cette maison chargée d'ondes négatives et où j'ai vécu les pires années de ma vie. Il y a aussi le fait que je ne me sens pas prête pour les cours et les révisions. L'équipe pédagogique nous avait bien avertis depuis le départ que le mois le mars était généralement sujet à de grands questionnements et de dépressions, car le moral des étudiants était en dents de scie - c'est vrai, j'en ai parlé avec mes camarades - et l'arrivée des beaux jours contraste fortement avec les contraintes de travail des étudiants. Et puis, en plus de ça, être une femme seule avec 3 enfants commence à me peser.

    Les services sociaux

    Les enfants et moi sortons en ville et utilisons des tickets de transports que j'achète par carnet de 10. L'Aînée me dit depuis des semaines de prendre une carte et de me renseigner pour voyager gratuitement. Quand j'avais découvert par hasard le centre communal d'action social (CCAS) le 29 ou 30/12/11 à mon arrivée, je m'étais renseignée déjà, mais la gratuité des transports était sous conditions de ressources. PN gagnant très bien sa vie et étant encore mariés, je m'étais dit que ce n'était pas possible. J'avais laissé tomber et oublié jusqu'à ce que l'Aînée me tanne. Je profité d'une après-midi sans cours, vendredi dernier sans les enfants, pour retourner au CCAS. La personne qui m'accueille confirme que j'y ai bien droit étant donné que j'étais séparée et que je vivais seule. J'avais dû expliquer mon parcours, mon arrivée à Rennes, le divorce, la formation, etc. Replonger dans le détail de ma vie m'avait bouleversée. J'ai versé des larmes silencieuses devant la dame. Elle m'a conseillé de faire une demande de RSA et d'APL car j'étais peut-être éligible.

    Dans la foulée, je vais à la caisse d'allocations familiales (CAF) qui est dans le même bâtiment. L'agent calcule mes droits et me donne une tonne de feuilles à remplir. J'aurais pu entreprendre toutes ces démarches depuis janvier, mais je n'avais pas du tout la tête à cela. Et puis me dire que partant d'une situation professionnelle, financière et sociale qui avait progressé et s'était stabilisée, me retrouver en situation d'incertitudes et de précarité, et de bénéficiaire de l'aide sociale m'a fait l'effet d'une grande claque. Et aussi un sentiment d'échec.

    La déprime

    Malgré une sortie le vendredi soir dans un centre bouddhique pour méditer et un resto avec ma copine Véro, mon mal-être était encore là. Et malgré les appels de Véro pour manger ensemble au campus le week-end avec d'autres élèves, j'avais préféré rester seule dans ma tanière.

    Lundi, une semaine après avoir reçu un SMS de mon psy, je lui ai répondu que pour ces vacances-ci, je ne rentrais pas dans ma Ville. Il m'a répondu ceci :

    " N'hésitez pas à me dire ou à m'appeler pour me dire ce qui se passe pour vous. Je serai là pour vous."


    Cette dernière phrase m'a fait m'effondrer et beaucoup pleurer. Je me sentais alors très seule et que j'avais besoin d'aide. Je sentais un grand manque, d'une personne de confiance sur qui je pouvais m'appuyer. Est-ce qu'on doit être deux pour affronter les difficultés de la vie et en même temps profiter de celle-ci ? Jouer à la femme forte, super-woman et warrior ne dure qu'un temps.

    Je passe le lundi entre mon studio et l'école pour faire signer des documents pour la CAF, je rencontre des difficultés pour les signatures car nous sommes en période de vacances. Le soir je dîne à la cantine avec Rosy et sa fille et d'autres camarades, tous Antillais ou Africains. Nous plaisantons et rions beaucoup. Pour le dessert, je les quitte et rejoins un autre groupe, avec Véro et des personnes rencontrées l'année dernière lors de la pré-prépa. Je ris aussi avec elles en parlant des cours, mais lorsque je me retrouve seule avec l'une d'elles, les autres s'étant levées pour ranger leurs plateaux-repas, je m'effondre encore. MF, voyant mon désarroi, me propose de prendre un café.

    Nous nous asseyons dans un coin de la cafétéria, il est 20 heures, elle est vide. Véro nous rejoint. Et là, je parle et je parle. Je pleure. Je me laisse aller. Grande fatigue. Grande lassitude. Trop de choses à porter. Trop d'incertitudes. Trop de maltraitances subies. Je décompense*. Au cours de la conversation, je vais mieux. Mon coeur s'allège et mon visage retrouve des couleurs.

    * Le corps mobilise des ressources ou des processus pour rééquilibrer / compenser une traumatisme / un dysfonctionnement d'un organisme malade ou du mental. La décompensation est la rupture de cet équilibre.

  • Note synthétique - 14/04/12

    J+109

    Je dois avoir 5 ou 6 notes préparées en attente de finalisation et de publication. : une sur mes sorties, une autre sur la décision du juge, une sur la suite de la contrariété avec PN, une autre sur mes états d'âme, etc. Mais je ne dispose pas de beaucoup de temps avec ma formation.

    Je me souviens qu'avant, quand je vivais encore sous le même toit que PN (mon futur ex-mari appelé pervers narcissique), j'écrivais dans une sorte d'urgence et de nécessité, en "direct live", parfois sous son nez alors qu'il était debout dans la cuisine ou dans le salon à me proférer ses menaces et ses insultes. Il était vital pour moi d'écrire et d'écrire encore, pour témoigner.

    Ecrire

    En y repensant aujourd'hui, je crois qu'il s'agissait plutôt de me sauver la vie, de me protéger. Plus qu'une démarche thérapeutique, il s'agissait davantage d'un mouvement de protection. Le corps et le cerveau humain déploient de drôles de façons de se défendre ! Face aux pluies de violence de PN, deux options : soit je craquais et je sombrais, soit je me mettais en retrait pour ne pas être affectée. En effet, j'avais pris l'habitude de décrire les faits comme dans un journal intime. Et il me semble aujourd'hui que cela me protégeait sous différents aspects. Tout d'abord, j'étais devant mon écran d'ordinateur (écran = protection) ; ensuite me concentrer pour écrire accaparait mon attention de sorte que PN devenait secondaire et enfin cela mobilisait mon cerveau et non mon affect. Ces moments d'intellectualisation des accès de violences m'avaient certainement permis de tenir et de les supporter.

    Pleurer

    Cela signifie aussi que la peur était quand même là, enfouie, déplacée, cachée quelque part. Je pleure encore en écrivant cela. Je suis seule depuis une semaine comme les enfants sont partis avec leur père en vacances, ils devraient rentre en France aujourd'hui. Je crois que je n'avais pas laissé à ma peur (ou autre chose, je ne sais pas quoi) l'opportunité de s'exprimer.

    J'ai pris quelques moments pour regarder des films sur mon ordinateur, après les périodes de concours blancs particulièrement épuisants. J'ai éclaté en sanglots à plusieurs reprises à certaines sections de certains films. J'ai regardé Contagion avec Matt Damon, dans ce film une pandémie mortelle menace la planète, chaque personne présente le risque d'être contaminé et contagieux, un père et sa fille sont retranchés. L'adolescente rencontre en cachette son petit ami qui risque de la contaminer, le père surgit attrape le jeune garçon et le chasse. Il fait ensuite rentrer sa fille à la maison. Cette scène m'a bouleversée, j'ignore si c'est le besoin d'avoir un homme qui nous soutiendrait mes enfants et moi ou - j'y ai pensé longtemps après - si de voir ce père chasser l'amoureux de sa fille, potentiellement dangereux, ne portait pas une valeur symbolique évidente.

    J'ai aussi regardé Prémonitions avec Nicolas Cage, un film de fin du monde annoncée. Je ne me souviens plus quelle scène m'a complètement fait craquer. J'ai aussi regardé Drive avec Ryan Gosling. Outre que le film est d'une saisissante beauté, les moments heureux et simples avec sa petite amie et le fils de celle-ci et la scène où il lui promet d'être aux petits soins pour elle m'ont beaucoup retournée.

    Cela faisait plusieurs jours que je traîne une tristesse lancinante, un mal-être indescriptible. La semaine est prise par les cours intenses et fatigants, en fin de semaine je sors parfois avec mes camarades et nous passons des soirées délirantes. Mais entretemps, c'est tout autre chose. Je me sens encore comme à cette période de janvier, à J+12. Quelquechose doit être guéri. Je sais bien que le traumatisme est encore là. Il va me falloir encore du temps. Je pensais que cela passerait bien plus vite et bien plus facilement.

    Je n'écris pas tout cela pour me faire plaindre. J'analyse la situation et je constate. Je pense à toutes ces femmes ou hommes qui sont dans ma situation ou qui sont encore sous l'emprise de leur PN, ou qui vont bientôt l'être. Et cela me rend encore plus triste. Ils ne savent pas par quoi ils vont passer. Les médias parlent de plus en plus de ce phénomène dont la cause serait sociétale (l'impossibilité de supporter les frustrations engendrerait des pervers narcissiques) et la proportion de PN serait passée de 3% à 15%. Je pense à tous ces être humains dont la vie va être détruite. Combien vont pouvoir se relever, grandis ?

    La mémoire

    Le cerveau est étrange. Puissant mais étrange. Cela fait quelques jours que je m'inquiète sur la tournure de ma vie actuelle. Plus que jamais, rien n'est stable et fixe. Et on le sait bien, l'inconnu fait peur. Je pourrais voir la partie remplie du verre et me dire que c'est justement une opportunité incroyable d'avoir la possibilité à 40 ans de tout reconstruire et de tout changer ! Mais ce n'est pas le cas.

    Du coup, je repense au passé. Ce n'est pas que je m'y raccroche à tout prix, mais j'y repense, voilà tout. En 2009, j'étais heureuse au travail. Le week-end, je fuyais PN, je sortais. Sa dangerosité n'était pas aussi criante qu'aujourd'hui, sa perversité était à moitié endormie et encore supportable. J'allais faire des courses avec les enfants, j'allais manger chez ma mère, ma soeur. Je jardinais, je peignais, je tricotais, je cousais. Je pouvais occulter les dénigrements de PN, car il criait tout le samedi et se calmait le dimanche, avachi dans le canapé . Il suffisait de passer le samedi.

    Aujourd'hui, je suis seule. Seule à porter mes enfants. A porter ma vie. Parfois je ressens du découragement. C'est la raison pour laquelle je repense au passé. Sauf que mon cerveau a oublié l'horreur que j'ai traversée. Je suis contente d'avoir ouvert ce blog pour tout retranscrire de mon vécu, de la violence que j'ai rencontrée et que j'ai dû endurer. Ne pas oublier. Parce que c'est vraiment arrivé.

    Pour aller bien, il faudrait que je parvienne à voir le bon côté des choses. Je me suis donné la chance de reconstruire ma vie. De tout changer. J'ai franchi de très nombreux obstacles. Je le sais. Il ne faut pas que je flanche maintenant. Avoir confiance. Garder confiance. C'est une course d'endurance.






  • Le Nouvel Obs du 15/03/12

    Vendredi 13 avril 2012 Une amie m'a donné une copie d'un dossier du Nouvel Obs du 15/03/12, sur les pervers narcissiques (ici). Grr Hautetfort bugge. Deux mois après, l'hebdomadaire a donc donné une suite au dossier paru en janvier (voir ma note ici). Celui-ci est beaucoup plus détaillé, il est particulièrement descriptif de la personnalité des PN et du contexte sociétal qui les a créés. Néanmoins l'article est assez faible sur la description et les ressentis des victimes. Il décrit une victime ayant fait une tentative de suicide, mais je trouve que le plus intéressant est l'installation de l'emprise.

  • Soirées

    Mercredi 11/04/12

    Le mercredi 29/03/12

    Sur le campus, vie étudiante oblige, il a des soirées presque tous les mercredis. Je n'y étais jamais allée jusqu'à présent. Puis il y a eu la soirée Clo-Clo fin mars. J'ai envoyé un SMS à mes copains pour savoir qui y allait. Ma camarade Nad2 était couchée, mais finalement elle s'est ravisée et nous sommes allées danser à partir de 23h. J'aurais bien emmené l'Aînée, mais elle s'était déjà mise au lit car elle avait son brevet blanc le lendemain. Sérieuse, la petite. Nous sommes rentrées vers 1h du matin et les autres étaient restés bien plus tard. Les enfants dormaient à poings fermés. J'ai pris une douche  fraîche et j'ai eu du mal à m'endormir. Je n'ai trouvé le sommeil que vers 3h du matin.

    Le samedi 7/04/12

    Premier jour de repos après les concours blancs. je passe la journée sur une aquarelle. Celais faisais presque 2 ans que je n'avais plus peint. J'avais commandé du papier aquarelle que j'ai fait livrer à Rennes. J'ai ouvert le bloc de papier en savourant l'instant, comme si je déballais des confiseries ! Plaisir ! Le soir Elie invitait à un apéro dînatoire chez elle les camarades étant restés sur le campus en ce week-end de Pâques. J'ai apporté une tarte aux fraises et mes copains des boissons. Nous avons grignoté en rigolant, écoutant de la musique et jouant à des jeux (Time's up, Dooble). A plus de 40 ans, je vis la vie d'étudiante que je n'ai pas eue ! A part deux camarades, les autres avaient 10 ans de moins que moi, mais on s'est follement amusés. Le dimanche, ils avaient prévu de faire une virée à Cancale. J'ai préféré ne pas les accompagner. En effet, j'ai passé la journée à "comater", j'ai récupéré de toute la fatigue accumulée jusqu'à présent. Le midi je me suis fait un grand plaisir : du foie gras sur du pain aux noix grillé, du Roquefort et du vin blanc. Tout ce que j'aime ! Plaisir immense ! Les copains m'avaient SMSée pour partager une pizza avec eux, mais j'avais déjà dîné et j'avais envie de rester seule. Le lundi de Pâques, j'ai mangé la même chose avec en plus un petit gâteau avec sa crème au beurre bien lourde et ses petits oeufs en sucre. Toujours seule. J'aime bien. Et surtout, j'ai passé la journée à travailler ! J'ai bossé la Santé publique, la démocratie san-itaire, la loi Kouchner, etc. C'est la première fois depuis que je suis à ma prépa que je parviens à travailler comme je le souhaite, vite et bien. Puis nous avons repris nos cours. Aujourd'hui mercredi 11/04/12, c'est la soirée de Pâques. Après les cours, comme j'avais pleins de pommes fournies chaque jour au petit-déjeuner et que je ne mangeais pas, j'ai fait une tarte aux pommes. J'ai envoyé des SMS à ma bande de potes de la prépa de Paris pour dîner ensemble. Finalement, nous nous sommes retrouvés à 11 à table et avons partagé le gâteau. Je suis remontée travailler un peu sur les finances hospitalières (Huuum !) et suis descendue danser avec Nad2 et les autres vers 23h. J'aime bien Nad2, pourtant on ne se ressemble pas du tout. Elle a quelques années de moins que moi, plus ou moins célibataire, c'est un joli brin de fille avec des yeux magnifiques, le genre de fille plutôt attirante. On a un point commun : une séparation brutale après des épisodes de violences.
  • Contrariété avec PN

    Jeudi 5/04/12

    printemps 2.jpgNous sommes déjà en avril ! Les enfants et moi nous sommes bien acclimatés à la vie ici. Je n'ai aucune envie de rentrer ! Depuis qu'il a fait très beau, les enfants sont souvent sortis sur le campus, ils ont trouvé des lieux de jeu et des copains. Les jumeaux jouent tout le temps dehors. Ils se sont bien habitués à leur école et apprécient particulièrement le niveau de la cantine bretonne, cela a l'air très important et satisfaisant pour eux. L'Aînée est toujours dehors avec ses copines et je dois la rappeler régulièrement à l'ordre.

    Demain les enfants rentrent chez leur père. Ils partent le lendemain en Tunisie avec lui durant une semaine. Je sais tout ça par les enfants. Ce soir, ils préparent leurs valises et je leur fais les dernières recommandations, qu'ils doivent prendre soin les uns des autres car PN est tête en l'air. J'ai davantage confiance en les enfants, je sais qu'ils n'oublieront rien, et ce depuis qu'ils ont environ 6 ans. Je leur dis de bien faire attention à leurs passeports et billets d'avion, ainsi que leurs affaires personnelles.

    shampoing.jpgDernièrement, les enfants m'ont dit que PN leur avait donné à manger du fromage avec du pain pour le midi. (IR, son mari et ses enfants étaient en week-end en Bretagne - le comble !, alors ils n'ont pas mangé chez eux !) Je suis contrarié mais je ne dis rien et puis cela passe. Puis ce soir, pendant qu'elles préparent les affaires pour les vacances, l'Aînée dit à Jumelle de prendre des shampoing et du savon pour le week-end car il n'y en avait pas à la maison dans "la Ville". Là, je me fâche. J'explique à l'Aînée qu'il est hors de question que les achats que je paye ici partent chez PN, il gagne largement de quoi acheter du savon ! L'Aînée me répond que je me préoccupe plus de l'argent et de savon que d'eux. Je m'énerve, d'autant plus que les enfants me demandent toujours des nouveaux vêtements car nous faisons du shopping à Rennes. Ils me disent qu'ils ne font jamais les courses avec leur père. Quand ils sont avec lui, soit ils sont chez IR, soit PN est devant la télé. L'Aînée est dehors avec ses copines et dort chez elles, Jumelle dort chez IR et Jumeau joue au foot devant la maison avec Momo, le fils de ma voisine Sama.

    pension alimentaire.jpgEntretemps, j'ai reçu le 20/03/12 un appel de mon avocate me précisant la décision du juge, je n'ai toujours aucun document écrit. PN doit me verser ma pension alimentaire à compter du mois de mars. Je n'ai toujours rien reçu, mais comme je ne suis pas à la rue, je ne ne suis pas pressée de réclamer. Je le contacte au minimum !

    Mais ce soir, je suis contrariée. Et aussi, je ne veux pas lui donner de mauvaises habitudes pour les futurs versements. Je lui téléphone à 22h30 à chaud. Deux fois. Il ne décroche pas. Je sais qu'il dort avec son portable. J'appelle deux fois sur le fixe. Rien. Je rappelle sur le portable. Il décroche enfin.

    Moi : "Les enfants m'ont dit que vous partiez en Tunisie ou en Turquie ?

    PN : Ouais. J'emmène les enfants samedi à 17 heures sur Mars.

    Moi : T'es obligé de répondre de façon aussi débile ?

    PN : J'ai le droit d'emmener les enfants où je veux. J'ai le droit de les emmener en vacances oui ou non ? Ils te l'ont bien dit les enfants, pourquoi tu me demandes alors ?

    Moi : C'est à toi de m'informer. Pas à eux."

    Puis PN se met à hurler dans le téléphone. Il a sa voix spécifique quand il crie, une voix étranglée et qui déraille. Je monte aussi le ton. Je parle aussi fort que lui. En fait on parle en même temps.

    harcèlement moral; divoerce,divorcer,violence psychologique; pervers narcissique;

    PN : "Je n'ai plus rien à te diiiiiiire ! Je n'ai pas à te parleeeeeer ! Tu es insignifiante !

    Moi : Ils me disent qu'il n'y a pas de savons quand ils rentrent le week-end. Et ce n'est pas tout. Tu ne m'as pas payé la pension alimentaire pour le mois de mars.

    PN : Mais le divorce n'est même pas prononcé. Va réviser ton droit au lieu de te branler dans ton studio.

    Moi : Tu devrais en parler à ton avocate. Si tu ne me payes pas, je demande à mon avocate de faire un prélèvement directement auprès de ton employeur XXX !

    PN : Va te branler ! T'as que ça à faire !

    Moi : OK, je vois directement avec la société XXX."

    Je raccroche.

    PN a l'habitude de me parler en miroir et de me dire ce qui le concerne. J'imagine que j'ai dû le déranger dans son activité !

    Pendant que je parlais à son père, l'Aînée me dit d'arrêter de crier. Les murs des studios ici sont très fins. Je m'en fous.