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Sauve toi Lola - Page 8

  • Inquiétude et Solitude...

    sont encore venus me rendre visite. Ces deux compères ne me lâchent pas.

    Samedi 22/09/12

     

    La fatigue et les soucis

    images (12).jpegDemain je dois me rendre à Rennes pour une semaine de préapration intensive aux oraux. C'est le 2è effet kiss-cool d'avoir été admissible aux concours. La plupart de mes amis et moi-même stressons beaucoup pour cela. De plus, je dois organiser la garde des enfants, PN refusant de les prendre chez lui. Il dit être en déplacement. J'ai passé le jeudi à mettre en place avec ma soeur, ma mère et un cousin célibataire toute l'organisation. Cela signifiait des coups de fils dans tous les sens. Sans compter la gestion admisnistrative de la rentrée et du reste. Jumeau m'avait contrariée en me reprochant d'avoir pu oublier de commander son livre d'anglais alors que je me démène dans tous les sens pour eux. L'Aînée est toujours aussi insolente. A mon travail, l'activité est débordante et les dysfonctionnements nombreux, ce qui signifie de la tension et une charge de travail extrêmement lourde. Le jeudi soir, je suis restée une demie-heure de plus en attendant que ma tête arrête de tourner. J'avais chaud, j'avais le tournis dès que je me levais. J'ai grignoté des bonbons pour absorber du glucose. Bref, j'étais nerveusement et physiquement épuisée. Ma collègue avait remarqué que ma main tremblait au repos.

    La peinture

    images (11).jpegA la maison, en passant devant un de mes tableaux inachevés, je pensai que cela faisait plus de 2 ans que je n'avais pas touché à un pinceau et que cela me manquait. Ma main a automatiquement esquissé les gestes techniques de faire fondre les couleurs de peinture à l'huile. Deux ans de sacrifices. J'ai la chance d'avoir du talent en peinture (mon travail est apprécié, j'ai exposé et vendu). Et pour moi cela représente une grâce divine de pouvoir créer des choses belles et je m'interdis de gaspiller ce talent. Je dois peindre. Mais comment avoir du temps ?

    La maison - La lampe

    images (10).jpegEn étant admissible à 2 concours, mes chances de repartir à Rennes pour un an ou deux augmentent. Cela signifie que je vais laisser la maison et je ne sais ce qu'il adviendra d'elle si jamais PN demandait au juge à la réintégrer. Je craignais qu'il ne la vide. Il y a quelques jours, je suis montée dans le grenier pour y chercher du linge de maison. J'ai remarqué que PN avait jeté une lampe. C'était un lampadaire rouge sur pied des années 70 avec 3 têtes, très vintage. Cette lampe servait à éclairer une pièce du grenier sans fenêtre. Durant ses nombreuses crises de folie ces dernières années, PN avait - je ne sais pour quelle raison - fait une fixation sur cette lampe. Les veilles de débarras des objets encombrants, je la retrouvais sur le trottoir à 100 mètres de la maison. Inlassablement, j'allais la récupérer et la remettre en place. Désormais cette pièce n'est plus éclairée.

    J'ai été très très irritée qu'il ait réussi par la jeter en mon absence. Ce n'est pas tant l'objet, car je peux m'en repayer une autre. Mais c'est qu'il est parvenu à ses fins. Tout comme il a fini par jeter le chevalet construit par mon père. Et d'autres choses aussi. PN a enlevé deux lampes en quittant la maison. C'est comme s'il avait voulu m'enlever la LUMIERE. J'étais tellement en colère que je me disais qu'il fallait qu'il soit puni un jour de toutes ces malfaisances ! Je ne devrais pas penser cela, mais c'était plus fort que moi.

    La solitude

    J'avais fréquenté un garçon durant ma période rennaise, il me contacte toujours. Seulement, la relation qu'il m'offre n'est pas ce que je souhaite. Avoir un "sex-friend" était très pratique car je n'avais pas à m'encombrer de choses lourdes et importantes à un moment où j'étais possiblement fragilisée. Aujourd'hui j'en reviens, car je ressens le besoin d'une épaule sincère.

    Le dentiste

    images (9).jpegHier, vendredi, j'avais RDV chez le dentiste. Comme je n'ai aucune envie de parler à PN, je n'ai pas encore vu avec lui nos histoires de sécu et de mutuelle, ce qui signifie que toutes les dépenses de santé engagées depuis notre séparation sont réglées par moi, mais lui sont remboursées sur son compte bancaire (sa nouvelle boîte prenait en charge la mutuelle du conjoint, cela fait donc un an).

    Dans le cabinet, j'étais allongée sur le fauteuil avec la tête relevée en arrière. J'étais dans mes pensées car le dentiste mettait du temps à revoir mon dossier. Après le tourbillon que représente ma vie actuelle et l'intensité des derniers temps, être allongée là à fixer une lampe au plafond m'a reposée. Le temps s'est arrêté et j'ai pu regarder ma vie dans un moment de calme. Oublié, le dentiste devant son ordinateur. Oubliée, l'assistante qui préparait un amalgame. Je me suis dit que j'étais fatiguée. Fatiguée de ramer sans cesse. De trimer. De sauter les obstacles. D'aller d'épreuves en épreuves. Depuis des années. Allongée sur ce fauteuil jaune et seule au monde, je me disais que ma vie me lassait. J'avais envie que cela s'arrête. Mais je m'accroche. J'essaie. Un de mes rêves les plus fous actuellement est d'être un dimanche juste dans les bras d'un homme. Juste une étreinte.

    Des larmes ont coulé dans ce fauteuil jaune. Le dentiste a soigné ma dent, sans s'apercevoir de rien certainement. Je voyais son front ridé. Cela fait des années que je suis sa patiente, il doit avoir mon âge. Je me disais que lui aussi devait avoir ses propres soucis. Et je trouvai étrange que les gens puissent se côtoyer dans la vie en portant chacun ses lourds bagages, mais en faisant comme si de rien n'était. C'est triste.

    Le rhume - les films

    images (8).jpegLe vendredi soir, je suis rentrée à la maison sur les rotules. Avec le nez qui coule et une très grosse fatigue. J'ai grignoté du pain avec du jambon cru avec Jumelle et je suis montée comater dans mon lit. Puis ,j'ai juste entendu les enfants me dire au revoir et claquer la porte car c'est le week-end où ils vont chez PN leur père, dans le bâtiment d'en face.

    Après avoir dormi une heure, je me suis réveillée. Pas le cerveau à travailler mon droit. Tant qu'à faire, je me fais plaisir en regardant des films en streaming. J'ai vu "Louise Wimmer", l'histoire d'une femme seule divorcée, qui vit dans sa voiture, fait le ménage à mi-temps dans un hôtel et vit d'expédients. Sa prise en charge par l'aide sociale tarde à lui fournir un logement. J'ai beaucoup pleuré, je me projetais dans cette femme très seule. Bien sûr ma situation n'a rien à voir avec la sienne.

    J'ai enchaîné avec "Plan de table", une histoire où la vie de plusieurs couples est montrée sous des tournures différentes, s'ils avaient été placés différemment à la table de mariage. Cela rejoignait l'idée que je me faisais de la vie et du destin.

    Dans la foulée, j'ai visionné 'Last Night". Ce film a fini par m'achever. C'est l'histoire d'un couple qui vient de vivre un soupçon de trahison. Lui finira par coucher avec sa collègue lors d'un déplacement professionnel. (Toute ressemblance avec des personnes existant ou ayant existé ne saurait être que fortuite !) Elle retrouve par hasard le jour-même son grand amour qu'elle avait toujours caché à son mari et passera la nuit dans ses bras, sans rien concrétiser et se quittant au petit matin.

    Cette histoire m'a bouleversée et j'ai regardé avec beaucoup de sensations désagréables les moments où le mari hésite avant de s'abandonner dans les bras de sa collègue à l'hôtel. C'était l'histoire de PN avec sa secrétaire allemande. Je me suis rappelée l'atroce comportement de PN qui me racontait le soir après le travail comment il avait été excité quand sa collègue lui apportait un document à son bureau et lui parlait tout près en frôlant sa cuisse ou lorsque ce celle-ci passait entre lui et son collgègue à la machine à café en le touchant de ses seins. Il me racontait tout cela, à moi sa femme après 18 ans de vie commune. J'imagine le plaisir qu'il devait ressentir à me voir souffrir. Par la suite, il m'appelait aussi pour me montrer un clip vidéo où la chanteuse ressemblait à sa maîtresse. PN était immonde et j'aurais du mal à oublier ses agissements pervers et cruels.

    Les sanglots

    images (13).jpegQuand j'ai éteint dans la nuit bien entamée, je me suis mise à pleurer. Seule dans ma maison, j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps. Bruyamment. Je ne pouvais plus m'arrêter. Comment prendre en main sa vie lorsqu'il y a tant à construire et tant à nettoyer derrière soi ? Tandis que pour d'autres la vie est si douce. Malgré l'injustice que je ressentais, j'ai accepté mon sort. Mais cette fois, je m'en suis rendue à Dieu. Je lui ai dit de faire de moi ce qu'il voulait. Je l'ai remercié pour les réussites récentes. Et je lui ai dit que je prendrai le chemin qu'il me trace. Parce que je n'ai pas d'autre choix.

    Accepter ce qui est.  

     

     

     

     

     

  • Une bonne nouvelle...

    ... n'arrive jamais seule.

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    Les résultats d'un autre concours de catégorie A sont tombés aujourd'hui. Cela ne m'intéressait presque pas de les connaître. Pourtant c'était important, car rien n'est encore joué pour l'autre concours, je peux encore échouer aux deux aux oraux. En tous les cas, je suis également admissible. 30 candidats retenus sur les 120. Je suis fière d'avoir été retenue d'autant plus que j'ai trouvé celui-là plus dur. Rosy a été reçue à celui-là, ce qui me rend très heureuse.

    En revanche, il faut maintenant réviser sérieusement. Comment faire avec mon problème de mémoire ?

  • L'avant dernière étape...

    ... est un succès.

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    Quelques jours avant l'annonce des résultats, j'étais complètement nouée. Je révisais déjà pour les oraux mais totalement incapable de retenir quoi que ce soit. Les copains et les copines étaient dans le même état de stress que moi. Cependant, la veille des résultats je me suis sentie assez sereine et confiante.

    Finalement ils sont tombés avec un jour de retard, amplifiant notre angoisse. J'étais très heureuse de lire mon nom sur la liste. J'ai explosé de joie en levant mes deux poings au ciel. Des poings serrés fort et qui signifiaient : Victoire ! Malgré les difficultés. Force ! Accessibilité ! Proche du but !

    Bien sûr, il ne s'agit là que des admissibilités, rien n'est joué encore car il faut passer les oraux. Cependant, avec la vie que j'ai vécue ces dernières années et avec l'avertissement que j'avais reçu de la vie, avec ma chute dans l'escalier, que tout pouvait s'arrêter d'un moment à l'autre, j'ai décidé de savourer chaque occasion qui doit l'être. Comme je ne suis pas superstitieuse, je peux fêter ce semi-succès sans crainte d'un échec possible au final, je n'en serais pas meurtrie ni honteuse.

    J'étais venue le matin au boulot avec deux bouteilles de bulles bien fraîches dans le coffre de ma voiture, je savais quasiment que j'allais réussir. Mes collègues étaient heureux pour moi car ils ont partagé depuis des années mon combat pour ces concours. Je me sentais très heureuse d'avoir été retenue parmi les cent et quelques candidats.

    A Rennes, début juillet, après la fin de concours et avant de rentrer sur Paris, un jour j'avais eu subitement un sentiment de grande joie, comme si j'avais été reçue à ce concours précis que je vise. J'en avais ressenti le coeur qui s'ouvre et qui exulte, la lumière qui apparaît, le visage qui s'illumine. Je me trouvais dans la salle de bains. J'avais trouvé cela très étrange, mais d'un autre côté, avec tout ce qu'il m'arriver, je ne trouve plus rien étrange.

    Mais ma joie n'était pas entière sans la réussite de ma grande amie Rosy. En effet, elle n'est pas reçue.

     

     

     

  • L'attente

    Mardi 11/09/12

    J'attends les résultats des concours qui vont tomber dans quelques heures. Bien sûr il ne s'agit encore que des admissibilités et non des admissions.

  • PN

    Samedi 08/09/12

    PN, c'est mon futur ex-mari appelé pervers narcissique.

    Depuis que nous je suis retournée vivre dans la maison avec les enfants et que PN s'est installé dans un appartement en face de chez nous, j'ai de rares contacts par sms avec lui. Il n'a pas changé. Les messages sont du même accabit qu'auparavant, insinueux, méchants. A part cela, je dois avouer qu'il ne m'embête plus trop. Il n'a jamais cherché à venir à la maison. Je continue à faire des rêves / cauchemars où il apparaît. Souvent, je lui y dis de partir.

    Mais je n'arrive plus à écrire sur lui. Je n'ai plus envie de raconter ses coups d'épée qui finissent dans l'eau. Parfois, je suis en lien avec lui car il a les enfants tous les 15 jours, et il a des agissements qui m'énervent. Je n'aime pas quand je suis encore touchée par lui. Jusqu'ici j'ai réussi à ne pas du tout penser à lui. Mais en ce moment, j'en suis encore à souhaiter qu'il n'existe plus. Et je ne veux pas être comme cela.

  • Ah ! Vous êtes revenue ?

    Vendredi 31 août 2012

    Les uns

    Quand je suis revenue dans ma ville début juillet, j'avais croisé une copine, SD, dans sa voiture. Elle ne pouvait pas me rater, ma voiture est si flashy. J'avais lorgné sur mon téléphone portable, mais aucun message. Alors j'avais décidé de laisser glisser et de ne pas la contacter non plus. J'étais un peu déçue car un peu bouleversée encore de retrouver ma ville - et ma vie d'avant - après 6 mois d'absence.

    Quelques jours après, à un stop, je me suis retrouvée face à Pa, le grand copain de PN et accessoirement le mari de Ca, ma copine (?). C'était au niveau du bistro où les 3 compères qu'ils formaient avec IR se retrouvaient tous les vendredi midi. Il était à pied et ne m'avait pas reconnue, j'ai baissé ma vitre et je l'ai salué : "Bonjour Pa." Il n'a rien répondu et semblait hagard. Il s'est dirigé vers le bistro sans réagir. Encore un pauvre hère.

    Les autres

    images (4).jpegCe matin, je croise un visiteur médical que je connais depuis quelques années et qui est surpris et content  de me revoir. Il avait déjà demandé de mes nouvelles quand j'étais en prépa. Nous avons bien discuté. De la vie professionnelle plus précaire de nos jours, du courage de repartir à zéro, de la peur que peuvent inspirer le changement et l'inconnu, d'un travail rêvé et épanouissant. Il a été maçon, préparateur en pharmacie et maintenant commercial dans l'industrie pharmaceutique et rêve de partir avec sa femme en Provence pour cultiver des oliviers et des citrons et vendre leur production et produits transformés ou bien s'installer en Floride pour promouvoir le bien-manger à la française. C'est un garçon tout doux, qui fait très jeune et a déjà 3 enfants. Je l'encourage à réaliser ses rêves en étant attentif aux personnes créatives et optimistes qu'il va rencontrer sur sa route. C'était un échange riche et sincère.

    images.jpegAujourd'hui, j'étais au travail lorsque vers 16h, un SMS de ma copine MC me propose de la retrouver à la piscine avec ses enfants. Hélas, j'étais au travail. J'organiserai une sortie une autre fois. Nous avions passé de longues heures dans le jacuzzi à parler de nos vies et de nos enfances, de nos difficultés surmontées. MC est une hypersensible avec qui j'aime bien parler.

     

    Le soir, je suis passée à la pharmacie et croise une maman que je connais de vue :

    "Ah ! Lola ! Comment vas-tu ? Cela faisait si longtemps !"

    Je lui apprends que j'étais partie 6 mois en Province pour une formation. Nous discutons de nos enfants respectifs.

    images (1).jpegPuis plus tard encore, à 21h je commande des pizzas que je vais chercher. En effet, j'avais comaté en rentrant du travail et m'étais endormie sur mon canapé. Les enfants avaient faim et je n'avais rien cuisiné.

    Le pizzaïolo : "Ah ! mais cela faisait longtemps que je ne vous avais pas vue !"

    Cela m'a fait très plaisir. Avant mon départ pour Rennes, je passais de temps en temps lui prendre des pizzas, mais sans trop échanger, juste quelques banalités. Ce soir, nous parlons de ses enfants et de sa femme partis en vacances en Algérie tandis qu'il continuait de travailler tout l'été pour gagner de l'argent et effectuait aussi des travaux dans sa maison.

    Je remarque que mes amis qui ont continué de fréquenter PN après mon départ ne me parlent plus. Je ne suis pas tant attristée que déçue. Je me dis que cela permet de faire le ménage dans mon cercle d'amis, le ménage se fait tout seul.

    En revanche, les marques d'amitiés ou d'attention des autres personnes me touchent. je sais bien que mon égo est content que les gens fassent attention à moi, que je ne devrais pas porter de l'intérêt à cela, mais cela me fait chaud au coeur quand même.

  • Films

    Regarder un film à 1h du matin, "Lettres à Dieu", sentir les larmes monter à des moments poignants, mais qui n'ont rien à avoir avec ce que l'on vit, sangloter fort, des pleurs bruyants, sans chercher à comprendre, juste laisser venir les larmes et s'assécher son âme. Comme si on libérait de vieux fantômes.

    Il en restait encore, des larmes, là-dessous.

    Dormir 3 heures et se lever pour aller travailler.

  • La crise de foi

    foi.jpgLe vendredi 24/08/12, une pensée me vient. A deux reprises, je me suis fracassée le dos. J'espère qu'il n'y aura pas une 3è fois. C'est comme si le Vie m'ordonnait de plier. Comme si, étant donné que je ne crois plus, que je doute sans cesse, elle me brisait la colonne vertébrale pour me faire comprendre que je dois m'applatir. C'est une image un peu violente, c'est vrai, toutefois j'ai réellement l'impression que l'on m'a rouée de coups durant ma chute dans l'escalier. La Vie veut que je lui obéisse et que je la laisse faire.

    A ce jour, mon corps est raide et douloureux. Je me sors de mon lit avec difficulté. Dans la journée, j'ai parfois mal à la tête, une douleur courte et aigüe. jamais au même endroit, à l'intérieur de mon cerveau. Je ne m'inquiète pas trop. je pense que cela va passer.

    Le livre de Mira

    Pendant que je doutais, j'ai comme à l'habitude ouvert le livre de Mira sur Dieu et le monde, qui comporte de multiples histoires. Jusqu'à présent, je suis tombée sur des paraboles éloquentes et qui répondaient précisément à mes questionnements du moment. La dernière histoire que j'ai lue racontait un couple de commerçants pauvres qui consultait le sage afin de savoir comment ils pourraient améliorer leur quotidien. Le sage leur a demandé de prier tous les matins et tous les soirs pendant un mois. En revenant le consulter le couple lui signale qu'aucune amélioration n'est apparue. Le sage leur dit de persévérer encore 3 mois. Finalement, leur quotidien ne s'est pas forcément amélioré, cependant, ils ont trouvé de la sérénité et un rayonnement intérieur dans leur vie.

     

    Selon saint Matthieu (14,22-36)

    La semaine avant mon départ le 10/08/12 en Italie à Florence, une de mes collègues que je venais juste d'apprendre à connaître et qui se révèle très croyante, Florence (cela ne s'invente pas !), me dépose sur mon bureau en mon absence un livret de prières, avec un petit signet à la page du 7 août. Il s'agit de la parabole où Jésus marche sur les eaux et appelle Pierre à le rejoindre.

    "Pierre descendit de la barque et marcha sur les eaux pour aller vers Jésus. Mais voyant qu'il y avait du vent, il eut peur; et comme il commençait à s'enfoncer, il cria : "Seigneur, sauve-moi !" Aussitôt Jésus étendit la main, le saisit et lui dit :

    "Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ?"


    Le livre "Mange, prie, aime"

    Le 17/08/12 à Florence, voici ce que je lis seule dans mon lit et qui me fait fermer le livre et pleurer. Page 271 de l'édition de Poche. L'auteure se questionne :

    "Chercher Dieu, c'est aller à l'encontre de l'ordre normal, trivial, matériel.  [...] 

    La foi, c'est une façon de dire :"Oui, j'accepte à priori les termes de l'univers, et j'adopte par avance ce que je suis actuellement incapable de comprendre." [...] 

    La foi, c'est croire en ce que l'on ne peut ni voir, ni prouver, ni toucher. La foi, c'est foncer à l'aveuglette.  [...] 

    Évidemment que Dieu sait déjà ce dont j'ai besoin. La question est : est-ce que moi je le sais ? [...]   

    [...] La prière est une relation : il m'incombe de faire la moitié du boulot. [...] 

    La destinée, je le sens, est également une relation - qui se joue entre la grâce divine et l'effort que nous consentons pas volonté. Cette relation échgappe pour moitié à notre contrôle; l'autre moitié est entièrement entre nos mains [...] . L'homme n'est jamais tout à fait une marionnette des dieux, non plus qu'il est  tout à fait le capitaine de sa propre destinée. Nous traversons les vie au galop tels des écuyers de cirque - un pied posé sur le cheval baptisé "Destin" , l'autre sur "Libre-arbitre"."

     

    L'enseignement d'Eckart Tolle sur Youtoube

    Vendredi 24/08 encore, je cherchais à regarder un film ancien sur Youtoube (j'avais regardé Summertime avec Katherine Hepburn, en français cela s'appelle Un été à Venise - je précise qu'à cette période, mon voyage en Italie n'était même pas une pensée !). Donc en regardant les propositions de films dans la colonne à droite, il y a un "film" qui n'a rien à y faire : "The meaning of life", un enseignement d'Eckart Tolle d'une heure et demi. Évidemment je visionne l'enregistrement. Je connais déjà ce qu'il dit, je l'ai déjà lu ailleurs, "tout l'Univers conspire à réaliser vos souhaits, etc". Je peux y adhérer, mais je ne suis toujours pas d'accord avec l'idée du karma et de l'éternelle réincanation jusqu'à ce que l'individu s'amélirore et rencontre sa Véritable Nature.

     

    Rosy vient d'atterrir à Paris

    Rosy, mon amie très croyante, a quitté ses Antilles et ses enfants pour passer une semaine en Métropole dont deux jours d'examens à Rennes. Elle ne viendra pas dormir chez moi ce week-end car elle est trop fatiguée pour reprendre la route. Mais nous en profitons pour rester plus d'une heure au téléphone. Rosy et moi traversons les mêmes épreuves de la vie. Nous luttons pour nous en sortir.

    A l'histoire de ma "crise de foi" et de ma chute dans l'escalier, Rosy me dit :

    "Eh bien, Dieu veut que tu lui obéisses."

    Pour Rosy, nous portons chacun une mission qui nous dépasse et nous devons avoir cette capacité de lâcher prise qui permettra à Dieu de "se glorifier" à travers nous.

     

    PS : à Quantique

    Je n'ai pas encore eu le temps de consulter sur le travail de Katie Byrone, mais je vais le faire.

  • Le dos fracassé

    Mardi 21/08/12

    Apparté : C'est la saint Christophe. Mon premier grand amour d'enfance. Hier, en discutant de plantes avec ma chef, je lui dessine sur mon agenda une feuille de ginko biloba. En y regardant de plus près, on dirait que j'ai fait un coeur sur la page du mardi 21/08.

    images (22).jpegCe matin à 8h, je me prépare pour aller travailler. Je descends l'escalier en tongs, glisse et dévale plus de la moitié de l'escalier sur le dos. J'ai mon ordinateur portable dans la main droite. Je le tiens en l'air et me vois prendre les arêtes de chaque marche dans le dos. Ca fait très mal. Très très mal. Soudain, je sens une tranche d'une marche s'enfoncer brutalement et profondément dans mon cou, entre le haut du cou et le bas du crâne. La violence du coup me coupe le souffle. Je vois du gris. Je me vois déjà en fauteuil roulant.

    Mon corps glisse jusq'au bas de l'escalier, mon dos cogne contre chaque marche. C'est comme si on me rouait de coups de bâtons. Je pose l'ordinateur et me mets à quatre pattes sans bouger. La tête dans mes bras. J'attends de reprendre mon souffle. Quand la respiration redevient régulière et que je reprends mes esprits, je commence à ressentir de la COLERE.

    Pourquoi ça ? Encore mon dos ? Qu'est-ce qu'il y a encore, la Vie ? J'avais besoin de ça ? Avertissement ? Punition ? Qu'est-ce que j'ai fait ? A cause de mes mauvaises pensées envers PN ? Une façon de me dire que la vie ne tient qu'à un fil ? Quoi, la Vie ? Arrête de me parler car je ne comprends pas tes signes.

    J'ai très mal. Je me relève. Je peux bouger tous mes membres. Je touche mon cou. Je vais m'assoir sur la dernière marche et me mets à sangloter. Je ne sais pas qui je suis. Où je vais. Pourquoi je suis là.

    Je suis allée travailler. J'ai mal au coude, dans mon dos, dans mon cou. Ma collègue ne voit aucun bleu quand je soulève mon T-shirt. Ma chef, qui est médecin, me dit qu'à 5 cm plus haut, j'aurais pu y passer. Elle me demande de surveiller si j'ai des vomissements et endormissements.

    "Ce n'était pas votre heure."

    Il est 22h30, et je n'ai toujours pas pris d'antalgique. J'ai la peau dure.

  • Après l'Italie

    Le vendredi 17/08/12 - Retour d'Italie

    Au sortir de l'aéroport, je mets 3 heures pour arriver chez moi, à 21h. Mais ce n'est pas grave car personne ne m'attend à la maison. Les enfants sont depuis une semaine avec leur père, PN, en vacances en Bretagne chez le père de celui-ci. A nouveau en France, je leur envoie des petits mots doux par SMS, ils me répondent par : "Coucou mioumiou, tu vas bien ? On fait de la balançoire, on va à la plage." Le samedi, c'est la canicule, je sors seulement pour faire des courses. Le soir, je reçois chez moi deux femmes d'une cinquantaine d'années que je ne connais ni d'Adam ni d'Eve.

    Le week-end - Les Nîmoises

    En effet, j'avais promis depuis longtemps à mon cousin de dépanner ses amies nîmoises en visite à Paris. Je m'attends à des mamies, mais ce sont 2 femmes dynamiques et pimpantes. Je fais une sorte de chambre et table d'hôtes ! Je ne demande pas de compensation, elles m'ont promis de m'accueillir à Nîmes quand je voudrais. Je les préviens que l'accueil sera simple, néanmoins je leur prépare des assiettes italiennes, on se régale. Elle sont sympathiques. Nous dînons le soir avec mon cousin qui repartira, et le dimanche matin, devant une tasse de café, nous parlons de nos vies respectives de femmes seules et des relations avec les hommes. Le midi, mon cousin apporte des ravitaillements et nous cuisinons. Après un bon repas, chacun fait une sieste dans les chambres laissées libres par les enfants. Ils repartent tous le soir. J'ai refusé leur invitation au restaurant prétextant mes concours. Mais en réalité, je fais mon ourse : j'ai envie de solitude et de silence. J'avais été légèrement contrariée que mon cousin ne m'ait pas prévenue qu'ils resteraient manger chez moi le dimanche midi, mais je suis bonne pâte. Et puis je viens d'élargir mes connaissances !

    Le lundi 20/08/12 - Le travail

    Je reprends le travail. Les chefs sont rentrés de vacances, l'activité reprend. Je croule sous le travail dès le premier jour. Mais j'ai la chance de travailler avec des personnes formidables et qui donnent un véritable sens à nos missions. Je m'occupe de dix mille choses à la fois, de recrutement de personnels infirmier, aide-soignant et de médecins, du programme de formation du personnel, de l'agenda de mes chefs, d'un événement rassemblant les médecins de 5 hôpitaux, etc. Je discute avec les patients âgés dans les couloirs. Les chefs sont des personnes compréhensives, ils m'ont connue hyper compétente et hyper forte, et ils m'ont découverte fragilisée par la vie (avec PN), ils m'ont vue pleurer, ils m'ont réconfortée et eoncouragée puis ils m'ont vue m'envoler à Rennes en prépa pendant 6 mois avec enfants et bagages. Aujourd'hui, ils portent un regard bienveillant sur moi. Depuis que je suis arrivée dans cet établissement en 2007, en dépit du stress, de la surcharge de travail et de la paie de misère, je me lève heureuse d'aller travailler. Et je le leur ai toujours dit.

  • Italie

    Le vendredi 10/08/12

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    Le matin, une collègue était venue me chercher à la maison pour m'emmener au travail et le soir, une autre me déposait à un arrêt de bus qui rejoignait directement l'aéroport. Je vais en vacances en Italie. Je suis allée au bureau avec mes valises. Je quitte le travail largement plus tôt et je fais bien car le trajet s'avérera assez long et compliqué, mais cela me permet d'épargner un taxi. De fait, j'aurais pu trouver difficilement ma route, mais j'avais engagé la conversation avec mon voisin dans l'autobus, qui finalement m'emmènera jusqu'au bon terminal. Pour moi cet homme était un ange gardien ;-).

     


    images (21).jpegJe suis assise dans le bus qui a pour terminus le terminal 3 de l'aéroport. Un homme maghrébin blond aux yeux bleus monte, je le regarde et il vient s'assoir à côté de moi. Au bout de 30mn de trajet, je lui demande le chemin. Puis nous discutons, il me demande où je pars en vacances, où je travaille, etc. Il travaille dans l'export, vend des équipements de cuisine à l'export pour le marché algérien, passe la moitié de son temps dans les aéroports, aimerait changer de travail, se fixer et fonder un foyer. Il a 40 ans. Il parle avec une grande douceur. Tout en discutant, nous prenons la navette jusqu'au terminal 2 et il me conduit jusqu'à la navette suivante pour le terminal F. Sans lui, j'aurais été perdue. Je lui ai souhaité plein de belles choses pour la suite.

     

    J'atterris à Florence, en Toscane. J'avais toujours rêvé des paysages de Toscane. Un de mes souhait est d'en réaliser une fresque murale. C'est un heureux "hasard". Rappelez-vous, lorsque j'étais immobilisée à Rennes à cause de mon lumbago, je ne pouvais rien faire d'autre que de poursuivre la lecture de mon roman où l'héroïne s'envolait pour l'Italie pour apprendre les plaisirs de la bouche. Une fois rentrée à paris et repris mon travail, je voyais tout le monde partir en vacances. J'aurais bien passé un week-end quelque part chez un ou une amie, mais ils étaient tous déjà partis. Au travail, ma chef qui a pourtant l'habitude de me solliciter beaucoup et aime bien que je sois toujours présente, insiste pour que je prenne des vacances.

    "Sinon, vous ne tiendrez jamais jusqu'aux oraux !"

    Un week-end chez ma mère, nous parlons avec mon frère de ses vacances, je lui demande quelles sont ses dates et s'il resterait une place pour moi dans la location (je pourrais prendre le canapé). Tout s'enclenche très vite : les dates correspondent aux vacances des enfants avec leur père, les autres personnes sont d'accord pour que je les rejoigne, il y a même une chambre pour moi, je prends les billets d'avion sur Internet.


    tuscany5.jpegJe passe une semaine merveilleuse entre dolce vita et découverte de la Toscane. En fait, je me retrouve dans un villa hyper luxueuse à la périphérie de Florence. En compagnie de mon frère et ma soeur et leurs conjoints et bébé, ainsi qu'un couple d'amis, j'alterne une journée de repos au bord de la piscine avec une journée de visite de Florence, des villes fortifiées et de la campagne et ses majestueux paysages de cyprès, d'oliviers et de vigne.

    "Je suis DANS le paysage dont j'ai toujours rêvé ! C'est incroyable."

    C'est beau. J'en prends plein les yeux. Je ne parviens pas à ouvrir mes livres de droit. Je lis mon roman. Je fais le vide dans ma tête. Je ne pense à rien qu'à l'instant présent. Je n'espère rien du futur. Je ne regrette rien du passé. Mon esprit, si torturé récemment, s'apaise un peu avec toute cette beauté et cette douceur de vivre autour de moi. Les personnes qui sont avec moi sont calmes et gentilles. C'est comme un baume. Nous sommes tous des gourmets-gourmands. Au restaurant, nous nous délectons de chaque plat, de chaque bouchée, de chaque gorgée de vin. Nous goûtons les mets dans les assiettes des uns et des autres. Dans la rue, nous partons à la recherche du meilleur glacier de chaque ville visitée. Dans la villa, nous cuisinons tous ensemble des plats colorés et goûteux, avec des produits raffinés et de qualité.

    Le soir, je lis mon livre "Mange, prie, aime". Comme l'héroïne, je mange en Italie. Hasard ? Clin d'oeil. Dans la deuxième partie du livre, elle prie en Inde. Cette partie apporte précisément les REPONSES aux questions existentielles que je me posais il y a une semaine. Je me mets à pleurer. J'avais aussi apporté quelques Philosophie Magazine sur l'instant présent et les hasards. Réponses encore. Mais c'est complexe, je ne comprends pas tout. Je sens que je suis sur la route d'un changement, mais elle est rude et tortueuse. Dans la troisième partie, l'auteur aime. En Indonésie. Je doute que l'amour soit au bout de mon chemin. J'aimerais bien pourtant. Une rencontre dans l'avion du retour ? Pff !

    Ah oui, en Italie, je me suis aussi fait manger par les moustiques tigrés porteurs de la dengue et du chikungunya. Je suis passée à côté d'une phlébite de ma jambe droite.

     

  • Du sens, bon sang !

    Nouée

    images (15).jpegEn rentrant à Paris, j'avais l'esprit occupé par la remise en état de la maison, la reprise du travail, l'achat d'un frigo, etc. Depuis peu, je me suis remise aux révisions. Je ne sais pas si c'est la cause de mon anxiété mais depuis plus d'une semaine je suis angoissée du matin jusqu'au soir. Je me lève nouée, je vais travailler nouée, seule dans ma voiture j'ai un visage d'une telle gravité, de pierre, je suis nouée toute la journée même si je donne le change avec mes collègues, j'attends la quille, j'arrive à la maison un peu moins nouée grâce aux Jumeaux qui sont si gentils (l'Aînée est partie une semaine à Marseille), le soir je m'endors avec mes cours pour les éventuels oraux d'admission. Les journées se répètent comme ça. Je ne trouve pas de sens à ma vie. D'habitude, mes enfants me tiennent, mais même eux ne suffisent pas à me garder debout. Parfois je comprends ceux qui décident un jour de quitter ce monde alors qu'ils ont une famille. C'est bien plus lourd que ça.

    Sans sens

    images (17).jpegJ'ai l'impression de vivre les questions de philo qu'on se pose en cours de prépa. Les mots "incertitude" et "sens" reviennent sans cesse. Si je prends du recul et que je regarde ma vie, je ne vois rien qui ait du sens. J'en avais trouvé récemment : la rencontre avec Dieu. Et alors ? Ça me fait une belle jambe ! M'emmerder autant dans ma vie pour rencontrer Dieu ? Et qu'il me dise qu'il est là, qu'il me regarde et qu'il veille sur moi ? Et alors ? Qu'est-ce que ça peut me faire ? Ça m'apporte quoi ?

    Il y a tellement de choses qui se bousculent dans ma tête ! Aujourd'hui je ne vis plus le nez dans le guidon. Je prends du recul, tellement de recul que je ne m'intéresse plus du tout à ces petites choses ici-bas. Peut-être est-ce cette immensité que j'entre-aperçois et qui m'effraie tant ?

    Supposons que Dieu n'existe pas et que les hommes passent leur temps à leurs petites affaires : naître, grandir, accumuler de la connaissance, aimer, faire l'amour, procréer, élever des petits d'hommes, travailler, accumuler des compétences et de la richesse, et s'apercevoir qu'ils vieillissent et vont mourir. Et tout ça pourquoi ? Pour l'amour, l'amour universel qui guide le monde ! Mais pour quoi faire bon sang ! Est-ce que dans le monde certains naissent pauvres et malheureux simplement afin que d'autres expérimentent l'amour en s'occupant d'eux ? Mais cela ne sert à rien ! L'homme se croit libre car il agit mais il ne fait que courir et remplir sa vie jusqu'à la mort.

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    Supposons que Dieux existe. Et qu'il est là-haut en train de nous regarder vivre, tel l'humain qui regarde une fourmillière. Il nous aurait créés. Pourquoi ? Pour se divertir ? Pour remplir lui-même sa vie ? Une intelligence extraordinaire tirerait les fils de la vie de chacun et ceux-ci serait entremêlés ? Alors quel est le libre-arbitre ? Quel est MON libre-arbitre si quoi que je fasse, je suis soumise à mon destin ? Ma vie ne correspond pas à ce que j'aurais souhaité. Durant ces presque 20 années avec PN, j'aurais voulu m'en sortir, rencontrer quelqu'un d'autre. Je n'ai jamais réussi. Encore aujourd'hui je n'y parviens pas.

    Le déterminisme, le fatalisme sont en ceci reposants et confortables qu'ils nous déresponsabilisent et nous déculpabilisent de ne pas réussir à agir comme on le voudrait. "Bah, c'est pas ma faute, c'est le destin ! Inchallah ! C'est le karma ! J'y peux rien !..."

    J'ai du mal à croire que ma vie soit pré-déterminée. Dans ce cas, à quoi me sert mon cerveau ? A quoi me sert ma conscience ? Si ce n'est d'être consciente que je souffre ? L'animal n'a pas de conscience, il vit l'instant présent. Les animaux ne sont ils que proies et prédateurs d'un bout à l'autre de la chaîne ? Je reconnais que chaque élément de la nature, animal, végétal ou minéral, est une pure merveille. Une merveille dans sa conception, sa beauté, son fonctionnement. Mais cette merveille, quelle utilité a-t-elle ? Faut-il que nous ne soyons que contemplatifs ? Béats ? Cela ne me suffit pas.

    Je ne sais pas pourquoi je me lève le matin. Vous qui me lisez, pour quoi vous levez-vous le matin ?

    Le vide

    Je l'avais déjà écrit, les choses matérielles ne m'apportent pas de satisfaction. Quand j'ai manqué, j'ai envié. Et puis un jour, j'ai compris que cela ne me nourrissait pas. L'amour de mes enfants et celui que je leur porte est d'une douceur sans nom. Il est immense. je passe mon temps à les regarder vivre, rire et je m'émerveille. Mais cela ne m'empêche pas d'être dans mon état actuel. J'ai envie d'aimer un homme et qu'un homme m'aime. Mais je ne peux pas croire qu'un amour sentimental me comblerait. Car il suffira que cet amour n'existe plus (faut pas rêver, l'amour n'est pas éternel !) pour que je me retrouve avec cet espèce de vide existentiel à combler. C'est pourquoi je fais actuellement une croix sur une vie sentimentale. Pas d'utilité. Juste une douceur provisoire et illusoire.

    Ce vide, je dois le combler moi-même. Par moi-même. En moi-même. Mais je ne sais comment ?

    Pourtant je continue de croire en Dieu. J'ai fait l'expérience de Dieu. J'en suis certaine. Et à plusieurs reprises. Mais je refuse de m'en remettre à Lui. Je refuse de ne pas comprendre. Les limites de mon entendement ne me le permettent pas. Je regarde là-haut, et je veux savoir. Je souffre. Je ne le dis pas à mon entourage. Je croise les gens (les autres humains) et je me tais. Je fais semblant de vivre comme eux. J'ai acheté un nouveau tapis de salle de bains, je fais semblant que cela me fait plaisir. J'ai invité ma cousine à dîner, je suis contente d'être avec elle et son mari, on mange, on boit, mais je suis ailleurs en fait. Je ne sais pas où je suis. J'erre entre ma maison et mon travail en passant par les supermarchés. Je suis une boule de flipper, un élément de divertissement pour là-haut.

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    Le concours

    Mon concours me stresse. Pourtant, j'avais récemment appris à ne plus du tout stresser pour rien. Face à l'horreur avec PN, aucun concnours n'avait de sens ni d'enjeu. Mon but dans la vie, c'était de fuir PN. Rennes, c'était pas la prépa, c'était être loin de PN. Aujourd'hui ma peur ne se fixe plus sur PN. Il reste le concours. Alors, je me dis que si je ne l'ai pas, alors, je sortirais de mes tiroirs mon plan B. Car j'ai toujours un plan B. En cas d'échec, c'est de vivre sur ma catégorie B de secrétaire médicale et chercher à partir en province, bien loin de PN, sûrement à Rennes. J'avais vu il y a 2 semaines une offre d'emploi qui me correspondait exactement. Il faut que je me raisonne et que je mette moins d'enjeu dans ce concours, pour lequel j'ai donné intensément 6 mois de ma vie.

    Pour en revenir au déterminisme et au libre-arbitre, si je révise, je ne suis même pas sûre de réussir, mais si je ne travaille pas, comment puis-je réussir quand bien même mon destin serait de l'avoir ?

    Je baisse les armes

    Je cède à Dieu. Lorsque début juillet j'ai eu ma lombalgie sciatique qui m'avait clouée au lit alors que je m'activais à organsier mon déménagement, Rosy m'avait demandé ce que j'étais en train de faire précisément.

    Moi : "Je lisais le livre "Mange, prie, aime".

    Rosy : Dieu t'ordonne de te poser et continuer de lire ton livre. Il veut te délivrer un message."

    Immobilisée dans mon lit, j'ai repris la lecture de mon roman. La narratrice (le livre a donné un film où l'auteur est jouée par Julia Roberts) venait d'atterrir en Italie pour manger, pour connaître le plaisir de manger, le plaisir tout court.

    Ce n'était pas prémédité, ça s'est fait je ne sais plus comment, mais demain, en sortant de mon travail, je m'envolerai pour l'Italie.

     

     

  • Retour de la maîtresse de PN

    La maîtresse de PN fait son retour le mardi 31/07/2012.

    Ce soir-là, l'Aînée me montre le téléphone portable que son père lui a refilé, car il en a eu un autre de son boulot. En effet, le week-end précédent, alors que je suis au restaurant avec ma soeur et des collègues (dont Nad2), je reçois un SMS de l'Aînée qui m'indique son nouveau numéros de téléphone. C'était le premier week-end que les enfants passaient dans le nouvel appartement de PN, situé juste en face de la maison.

    Les photos dans le portable

    L'Aînée me dit : "Redarde Maman, Papa m'avait montré une photo de D. sa copine russe"

    La stagiaire assistante de PN qui était entrée à l'automne 2010 dans la vie de PN, mais aussi du coup dans la mienne, était d'origine russe et ses parents avaient émigré en Allemagne lorsqu'elle avait 10 ans. J'avais eu droit à tout son curriculum vitae. PN m'avait, sans gêne ou alors volontairement déroulé toutes ses compétences - elle parle 7 langues - et ses qualités - elle est si mûre pour ses 25 ans ! Il m'avait-même montré sur Youtoube à qui elle ressemblait, à Nina Hagen dans sa jeunesse. A l'époque il ne travaillait pas et passait son temps à visionner, entre ses sites pornos, les clips de la chanteuse punk allemande.

    En février-mars 2011, lorsque, prise de jalousie, j'avais éclaté de colère, PN m'avait assuré que tout serait terminé avec sa collègue. Il m'avait montré un e-mail - juste un copié-collé partiel, où sa jeune maîtresse lui disait "qu'elle ne serait pas un obstacle en "ta femme et toi". A l'époque, je surveillais en cachette ses SMS. Quand j'en ai vu 2 d'elle (c'était l'Aînée qui les avait vus arriver un matin à 7 heures), PN m'avait soutenu qu'elle lui disait adieu. Il m'a ensuite dit qu'elle était partie en Colombie, car elle voulait voyager.

    A cette période j'étais dans une phase de jalousie surprenant d'autant plus que je cherchais par tous les moyens à le quitter, mais j'étais blessée en tant qu'épouse. Et puis, je devais peut-être en passer par là pour pouvoir ressentir de la colère contre lui et pouvoir "me permettre" de le quitter. Lui, me disait  :

    "J'avais deux femmes. A cause de toi je n'en ai plus aucune !"

    Je n'avais jamais entendu quelquechose d'aussi cynique et cruel. C'est une phrase qui nie mon statut d'épouse depuis 19 ans et fait preuve d'un manque total de respect. J'étais abasourdie.

    L'Aînée me tend son portable, dans lequel PN n'avait pas effacé les photos, en me disant : "Je la trouve moche". Je regarde la photo. Elle n'est pas si moche. Elle est quelconque. Une brune aux yeux noirs pétillants et de longs cheveux. Mais surtout, elle était jeune, 15 ans de moins que moi et 18 ans de moins que lui. Le 12/11/2011, quand PN m'avait enfin avoué sa relation et annoncé qu'il allait partir vivre avec elle (en réalité, elle n'en savait rien du tout puisqu'il lui avait déclaré sa flamme par e-mail seulement le 13/12/2011 !), je n'étais même pas jalouse et avait trop bien réagi, je lui avais demandé si elel était belle, il m'avait répondu que "non, pas spécialement".

    Puis, l'Aînée déroule toutes les photos de l'ancien portable de son père. Il y a des photos professionnelles, des photos des vacances avec les enfants en Tunisie en avril dernier. Les photos tirées de son portable sont de piètre qualité. Celle de la Russe était très nette, elle la lui avait surement envoyé. Ensuite il y a plusieurs photos de PN où il se prend à bout de bras, dans la maison sur surtout dans la forêt.

    L'Aînée : "Regarde Maman, il se prend en photo en train de faire du footing. N'importe quoi."

    Bouffi

    J'imagine que sa belle a réclamé des photos de lui en retour et PN lui montre comme il est sportif. Mais une chose me saute aux yeux. PN est bouffi sur les photos. Il y a 6 mois, avant que jene le quitte pour Rennes, PN avait beaucoup maigri, il courait plusieurs fois par semaine et actionnait ses altères dans la cuisine devant moi. Parfois il gonflait son torse et rentrait son ventre en me regardant et il tapait sur ses pectoraux pour me montrer combien il avait pris du volume. Moi, je montrais de l'indifférence en me disant qu'il était bien pitoyable.

    PN : "Nous les hommes, on vieillit bien ! Alors que vous, les femmes, vous vous ratatinez, vous êtes ridées, vos grossissez ! Ha ha ha ! Tu trouveras personnes, une vieille avec ses 3 enfants. Personne ne voudra de toi !"

    PN avait changé sa garde-robe. Il mettait des Jeans si serrés que je lui avais demandé quand il comptait se mettre aux Jeans slim. Il s'était offert un blouson noir gonflant et serré à la taille et des chaussures de chantier. Il se payait des chemises cintrées comme il avait perdu ses bourrelets à la taille. PN avait 44 ans et était cadre commercial.

    Moi : "On dirait une racaille !"

    PN était frappé par le démon de midi :

    • une jeune maîtresse
    • il parlait comme un "djeune's" dans ses mails professionnels à ses 3 secrétaires-stagiaires (sa maîtresse D. et la copine de celle-ci, mais pas à sa secrétaire habituelle qu'il traitait de "coincée du cul")
    • il s'habillait comme les jeunes des cités (il ne manquait plus que la casquette à l'envers !)
     Mais sur ces photos récentes, PN était bouffi. Le visage de quelqu'un qui boit.

    A SUIVRE 

  • Parme et blanc

    Mercredi 1er août 2012

    Parme

    Après tergiversation, j'ai autorisé l'Aînée à aller une semaine à Marseille chez sa copine L. qui était venue quelques jours à Rennes, l'Aînée avait aussi déjà passé une semaine de vacances avec L. et sa famille juste après que nous soyons rentrés de Bretagne. 

    Le réveil sonne à 5h30 du matin, j'avais réservé un billet de train assez matinal afin de profiter quand même de mon mercredi avec les Jumeaux et ne pas passer la journée à Paris. Nous partons très tôt en transports en commun. Étrangement, PN a donné à sa fille 3 tickets de trains de banlieue, dont "un pour ta mère". Tu parles d'une participation, alors que j'ai payé l'aller-retour Paris-Marseille. Il lui a aussi dit les trains à prendre à tel horaire et les correspondances. Je suis surprise de cette avenance. Pour notre dénémagement de Rennes, il avait déjà envoyé maints SMS à l'Aînée pour nous indiquer les routes à prendre. Je ne sais pas trop ce que cela signifie et comment cela s'explique dans son esprit.

    Sur le quai de la gare de banlieue, l'Aînée me dit encore, tout en regardant son téléphone :

    "Papa dit que tu dois prendre le RER ..."

    Cela m'agace : "Je prenais le métro il y a déjà 25 ans alors que ton père n'était pas encore sorti du fin fond de sa Bretagne !"

    L'Aînée : "Oh mais c'est bon ! Pourquoi tu t'énerves comme ça !"

    La femme fatale

    images (9).jpegUne fois les diverses recommandations faites et que l'Aînée est assise à sa place dans le TGV, je reste sur le quai de la gare. J'aperçois soudain un belle femme avancer sur le quai, un homme d'une cinquantaine d'année l'accompagne, un casque de scooter à la main. Elle est en robe noire cintrée et bien coupée qui lui descend à mi-mollet et tient dans sa main une pochette mauve, pas un sac à main, mais une pochette de soirée très élégante. Elle avance juchée sur des escarpins immenses à plate-forme couleur parme. Elle n'est pas commune. Elle a le physique et l'élégance de Fanny Ardant, avec un beau visage anguleux, de grands yeux noirs, une grande bouche sur un menton affirmé et une coiffure avec de belles boucles brunes. Elle n'a pas de bijoux, juste un maquillage léger. Elle est tellement belle que je m'écarte presque pour la laisser passer. Elle détonne parmi toute la foule de la gare. Je cherche où se cache Fellini ou Truffaut.

    images (8).jpegAlors je regarde l'homme. Quel genre d'homme fréquente une femme aussi extra-ordinaire ? Il est en costume élégant, de belle taille et corpulence, les cheveux grisonnants et barbu. Il ressemble à Antoine de Caunes. Il semble être (re)connu dans sa communauté puisqu'au moins deux personnes le saluent sur le quai. Assurément ils ne sont pas mariés, mais ce n'est pas une relation récente non plus. Il est attentionné sans trop en faire, une fois qu'elle est montée dans le train, il reste sur le quai, lui fait quelques signes. Jusqu'à ce que le train parte.

    Depuis que ma relation s'est cassée avec PN, j'ai très souvent regardé les couples dans la rue, essayant de comprendre quelle sorte de relation les liait. J'ai souvent été surprise de la complicité qui pouvait les attacher. Évidemment, je n'avais pas longtemps partagé ce genre de complciité avec PN. Ne l'avais-je jamais eue d'ailleurs ?

    La laisse

    Je me souviens que très vite, dès les premières semaines de notre relation, PN jouait déjà à un jeu pervers que je comprends aujourd'hui. Il s'agissait vraiment l'étape dans la manipulation du pervers narcissique qui est totalement insidieuse car sourde et inexpliquée. PN m'emmenait à une gare, je ne sais plus laquelle, pour un déplacement professionnel. C'était en fin d'après-midi, un dimanche, il y avait un peu de monde sur la route. PN n'est pas du tout patient et je ne le savais pas encore. A deux routes de la gare, PN me demande de descendre, alors que nous sommes sur une avenue. Ainsi il ne perdrait pas de temps et j'irais plus vite à pied. Pourtant, nous n'étions pas du tout en retard.

    Je m'offusque: Mais qu'est-ce qui te prend ? Ca ne va pas la tête ? Tu ne vas pas me laisser en plein milieu de la route !"

    PN insiste et poursuit son jeu pervers. Je bouillonne à l'intérieur. Puis il dit 

    Bon, d'accord. Je t'emmène jusqu'à la gare !

    Quand je suis revenue sur ce sujet, PN a éclaté de rire et m'a dit qu'il rigolait.

    D'autres faits similaires se sont accumulés durant nos années de vie commune. Parfois, il m'accompagnait, d'autres fois non, si bien que j'étais constamment dans l'incertitude de son comportement. Je ne pouvais pas lui faire confiance. Ensuite, en 2009, quand nous avons commencé à prendre des vacances séparément, il nous emmenait les enfants et moi à l'aéroport en nous laissant à l'entrée ou encore sur le parking-minute. Quand j'ai su qu'en ce soir du 22/10/2010, alors que je l'attendais à la maison avec les amis ( IR et son mari, Ca et son mari Pa - aujourd'hui ces 4 personnes ne sont plus mes amis !) pour fêter son nouveau poste, PN raccompagnait son assistante allemande à Roissy et attendait avec elle jusqu'à ce qu'elle embarque ! alors j'avais pété un câble. Je crois que j'avais alors tout compris mais mon cerveau conscient le refusait, et menée en bateau par PN, j'avais encore douté.

    Quand je repense à tout cela, je me dis que PN avait bien réussi à bétonner chaque jour son emprise par tout un tas de jeu comportemental qui m'a déstabilisée et m'a fait, un temps, ne plus y voir clair. Il avait réussi à me tenir en laisse, donnant du lâche parfois, tirant à lui d'autres fois. Aujourd'hui je me méfie des hommes parce que je crois qu'ils sont comme PN. C'est pour cela que je suis surprise lorsque je vois un couple se parler normalement et avec complicité !

    Aujourd'hui je peux dire que je lâche prise dans le domaine affectif. Je ne cherche pas à être avec quelqu'un. Bien sûr, cela m'a manqué. Et ma relation avec le Rennais était juste physique, d'ailleurs je n'ai jamais réussi à percer sa personnalité simple en surface mais complexe au fond. Je pense que je regarderais encore d'autres couples dans la rue, avec des yeux étonnés.

    Blanc

    images (11).jpegEn rentrant de la gare de Lyon, je m'arrête prendre des viennoiseries pour les jumeaux que je crois encore endormis, mais ils m'accueillent avec des grands sourires, ils avaient déjà pris leur petit-déjeûner. L'après-midi, comme il fait beau, j'entretiens mon jardin, je tonds la pelouse et taille les haies, pendant que les Jumeaux jouent autour de moi. Je fais attention à ne pas trop solliciter mon dos et ne pas faire d'élongations avec les bras et ma colonne vertébrale.

    Je suis debout sur l'escabeau à tailler un joli plateau à ma haie de pyracanthas. Jardiner a toujours été un grand plaisir pour moi. Comme disait la mère de PN, cela vide la tête, et j'en ai bien besoin en ce moment avec ma problématique du lâcher prise. Je pense à trop de choses, à mes révisions de concours, l'éventuelle vente de la maison, à ma vie inconnue dans 6 mois, à toutes ces incertitudes.

    Instant présent / Méditation

    Tout à coup, un petit papillon blanc passe à côté des lames de mes cisalles. Je m'arrête pour le regarder. Je souris. Mes pensées stoppent. Tout s'est immobilisé en moi et autour de moi. Il n'y a que ce papillon qui virevolte. Je me sens soudain apaisée et légère. Je jouis de l'instant présent. Alors je pense à Vanessa du blog. Juste comme ça. Joie de communier par la pensée (vanessa est un nom de de papillon). Le papillon passe et je reprends mon activité. Ensuite il revient longuement me taquiner. Mon coeur sourit. Je me dis que ce n'est rien d'autre que cela, la méditation. Ces secondes où le mental n'est pas traversé par des pensées encombrantes, tel un bout de bleu dans le ciel entre deux nuages.

    Ce que je me dis ? Que c'est simple, la méditation. Que je peux la refaire. Que je dois arrêter de me dire : "Je n'y arrive plus."

     

  • Le lâcher prise

     Dimanche 29/07/12

    Je ne me sens pas bien depuis quelques jours. J'ai l'impression de ne pas avancer dans ma vie. Un réel sentiment de faire du sur-place, un sentiment seulement, et inexpliqué car tout autour de moi bouge. Des peurs qui reviennent.

    Au décours de mon tour dans la blogosphère, je tombe sur un blog où je découvre les enseignements en vidéo d'Eckart Tolle, dont je m'étais promise d'acheter un livre. J'ai regardé une grande parties de ses vidéos sur Youtoube tout le samedi et voici ce qui m'a le plus marquée :

    "

    Le lâcher prise vient lorsque vous ne demandez plus : Pourquoi cela m'arrive-t-il ?

    Un bien profond se cache même dans la situation la plus inacceptable et la plus pénible en apparence et tout désastre renferme le germe de la grâce.

    Accepter l'inacceptable est la plus grande source de grâce en ce monde.

    Dans certaines situations toutes les réponses et les explications échouent, la vie n'a plus aucun sens

    Lorsque vous acceptez pleinement de ne pas savoir, vous cessez de lutter pour trouver des réponses dans les limites du mental. Et c'est alors une intelligence plus vaste peut agir par votre intermédiaire. Même la pensée est susceptible d'en bénéficier car l'intelligence plus vaste peut y aflluer pour l'inspirer.

    Parfois lâcher prise signifie cesser de comprendre et se sentir à l'aise dans le fait de ne pas savoir.

    Laissez la Vie tranquille, laissez-la être."


    Comment être moins d'accord avec ce qu'il professe ? D'ailleurs je retrouve les fondements du bouddhisme que j'ai pu étudier jusque là. Je retrouve également les mots de ma chère amie Rosy qui est protestante (en vert).

    Je me demande si le lâcher prise (que j'appelle la Foi) qui m'est revenu à plusieurs reprises dans mes conversations, n'est pas ma problématique centrale actuellement. Je navigue entre la confiance en la Vie et les incertitudes. 

    Parfois, dans le maheur il y a la chance

    Je sais qu'en 2011-2012 j'ai traversé pas mal de tempêtes et qui m'ont assez meurtrie. Je sais aussi que je m'en suis bien sortie. J'y ai gagné une grande force, de la volonté, de l'endurance. J'y ai gagné une bonne connaissance de moi-même. J'y ai gagné du détachement. Et au delà de tout, j'y ai découvert la Foi.

    En effet, je sais que maintenant le plus dur est derrière moi (à moins que la vie ne me réserve d'autres désastres, mais je trouve que j'ai eu mon lot et qu'il faudrait qu'elle me laisse tranquille un moment). Le combat que j'ai mené pour me sortir des griffes d'un pervers narcissique, PN (mon fututr ex-mari),a été long depuis la prise de conscience de la manipulation perverse, jusqu'au premier coup de fil au 39.19, le numéro d'appel pour les violences faites aux femmes, les dépots de mains courantes au commissariat, le contact avec un avocat, l'engagement de la procédure de divorce, la confrontation avec PN dans les bureaux de la police, les accès de violences de PN, ses insultes, ses cris, ses hurlements (comment ne suis-je pas devenue folle ?) et enfin le déménagement salvateur à Rennes pendant 6 mois.

    Le sens de la vie

    Constamment durant cette période, je me suis interrogée : Pourquoi cela ? Pourquoi moi ? Comment me sortir de là ? "Comment accepter l'inacceptable" (le titre d'une de mes notes en 2008 déjà) ? Qu'ai-je fait au bon Dieu pour mériter cela ? Je n'ai jamais cherché à faire du mal à qui que ce soit dans ma vie, au contaire. Quel est le sens de tout cela ? Pourquoi la vie est si dure ?

    Le sens. Je me suis rendue compte que dand mes notes, je cherchais sans cesse le sens de cette épreuve en général et des petits événements aussi. Et petit à petit, il s'est dégagé une réponse : ces épreuves m'ont conduite à rencontrer Dieu. Pourtant, je ne suis d'aucune confession et pas spécialement attirée par la religion au départ. Plutôt cartésienne. Bouddhiste par culture et tradition familiale. Je crois que cela remonte à l'année de la mort de mon père, en 2007. Je suivais une psychothérapie la même année. J'étais trop mal. PN était d'une violence perfide. Je me renfermais sur  moi-même. Je n'arrivais bientôt plus à sortir de chez moi pour faire des courses, cela devenait pénible de pousser la porte vers l'extérieur.

    Depuis quelques jours, je ressens à nouveau la même angoisse. Je ne suis pas sortie de tout le samedi. Vendredi, en quittant le travail, alors que je savais que j'allais au restaurant le soir avec ma soeur et des collègues communs, j'étais nouée. En démarrant la voiture, j'avais peur d'avoir un accident. Le trajet a été pénible jusqu'à ce que j'approche de la maison. Et le soir-même j'ai découvert les mots d'Eckart Tolle : les peurs diverses ne sont finalement que les différentes manifestations de la peur de mourir, la peur suprême. Et c'est là que j'ai fait le lien avec le lâcher prise.

    Le lâcher prise

    Depuis la peur* de mon père, j'ai beaucoup réfléchi à la question de la mort. J'ai eu la vanité de croire que j'étais à l'aise avec ce sujet et que j'étais en paix avec la mort. Mais ce n'était que cérébral, car dans mes tripes cela se manifeste différemment. Je le constate. Je me l'avoue. Oui, j'ai peur de mourir. Moi si forte, si confiante, si détachée.

    * Je viens de me relire et de voir ce lapsus : je voulais écrire la mort de mon père. C'est surprenant. car je n'ai jamais eu peur de mon père.

    Le détachement

    Mais j'avance. En effet, j'ai gagné du détachement au travers de la vie avec PN et ses violences. Le détachement, ou le non-attachement aux choses matérielles ou même aux personnes, est enseigné par Bouddha. J'ai renoncé petit à petit aux possessions, puisque PN me jetait régulièrement mes affaires. En cela, je dois reconnaître qu'il a été mon professeur !!! C'est en cela que ces mots entendus ici et là sont des résonnances en moi :

    • Quand l'élève est prêt, le maître arrive. (parole Zen)
    • Parfois, les anges se déguisent en sorcières, dans le but de nous faire grandir. (Laurent Gounelle, dans Les dieux voyagent toujours incognito)
    • Parfois dans le malheur, il y a la chance (mon dentiste ! à propos de la perte de ma couronne)

    J'ai moins accordé d'importance aux choses matérielles, aux possessions. Dernièrement PN a fait le "ménage" en mon absence, il a jeté notamment un chevalet que mon père m'avait construit, il était devenu abimé mais était très solide et fonctionnel. Et puis c'était quand même une oeuvre de mon père ! comme un héritage, un legs. Il a fallu y renoncer. Ensuite, quand je suis partie vivre à Rennes dans un studio, qui était en fait un F1 (une chambre), j'ai aussi renoncé à garder ma belle maison. Je savais que je pouvais vivre sans, que je pouvais être heureuse dans un minuscule appartement des années 70, avec 32 m2 pour 4 personnes. Puis, j'ai aussi appris à me détacher des personnes. Dans l'histoire de la séparation avec PN, des amies qui étaient très proches de moi (IR et Ca.) m'ont laissé tomber et ont fait le choix de se tourner vers PN.

    J'ai été très déçue par Ca. Son mari était l'un des 3 de la "clique splendide" composée de mon mari PN, de mon amie IR et donc de Pa le mari de Ca. (Pa a trompé sa femme avec la belle-soeur de IR au même moment où PN me trompait avec sa secrétaire, un jeu entre eux sûrement, à celui que le fera en premier). CA, bizarrement, s'est rapprochée de IR. Mardi dernier, elle m'avait envoyée un SMS pour inviter Jumeau à passer la journée avec son fils, son copain. Nous étions en train de voir pour fixer le jour. Avec surprise, PN est intervenu, toujours par SMS, concernant le jour, en se moquant de moi. Manifestement PN et Ca étaient en contact (j'y reviendrai dans une autre note). J'ai été déjà déçue que Ca ne m'ait pas du tout contactée durant mes 6 mois à Rennes.

    J'ai tiré un trait sur IR, sur Ca, sur d'autres amis qui m'ont laissée tomber. Des personnes que j'aimais. J'ai tiré un trait sur une vie confortable métariellement. Je ne m'attache plus à tout cela, les choses, les gens. J'essaie de diminuer mon égo jour après jour. Mes réussites me font plaisir mais je ne m'appesantis pas dessus. Néanmoins, je tiens à préciser que si je ne m'attache plus aux gens, cela ne signifie pas que je n'aime pas. La Vie continue de faire venir à moi des personnes formidables et qui sans le savoir, me font avancer. Elle continue de pousser près de moi ma famille et quelques amis, et qui sont des anges gardiens pour moi. C'est indéniable !

    La fadeur

    Récemment, j'ai remarqué que je ne ressentais plus rien dans  mon coeur. Plus de sentiments positifs ou négatifs. Plus de peurs (peur suprême de mourir), plus de colère (diverses manifestations de l'égo). Un amour doux envers les personnes. Pas de passion. Je ne tombe même plus amoureuse. Les médisances ou les méfaits des gens (de ma promo de prépa de concours) ne m'affectent pas. Je ne vois pas cette fadeur de façon négative, je constate que je suis comme une mer calme en mon intérieur. J'ai quelques très rares fois des mini-réactions épidermiques face à des soucis, mais pas plus que ça. Devant les problèmes, je sais que je vais trouver des solutions et effectivement j'ai toujours fait le bon choix ou il s'est toujours trouvé des personnes pour m'aider. J'ai été d'une grande sérénité face aux difficultés rencontrées ces temps-ci. Mes camarades étaient ébahis de ma capacité à porter tant de choses.

    Donc, mon bonheur ne provient pas des biens matériels, des personnes ou encore de la position sociale. Tout cela, c'est l'égo qui s'en nourrit. Ce n'est pas moi. Puisque je me sens mal à nouveau depuis quelques jours. Je réagis avec beaucoup de nervosité dès que quelquechose va de travers avec les enfants. Je suis angoisée de prendre la voiture, de sortir. Je n'ai pas encore mis d'ordre nin dans ma maison ni dans mes papiers. Je ressens un manque affectif, alors que je sais bien qu'un amoureux ne m'apportera pas de ... je ne trouve pas le terme... "remplitude ?" Le vide et le manque que je ressens ne sera pas comblé par quelquechose ou quelqu'un. Pourtant, il me manque quelquechose. Mais je ne sais pas quoi.

    Alors revient vers moi, comme une balle de ping-pong que l'on me renvoie sans cesse, la question du lâcher prise. faire confiance ne la Vie. Avoir la Foi.

    J'avais beaucoup parlé de cela avec Rosy. Elle a l'intime conviction que nous allons avoir notre concours (alors que comme moi, elle est venue avec ses enfants sur le campus et a traversés de nombreuses difficultés).

    Voici ce que me disait Rosy :

    "Laisse le Seigneur se glorifier à travers toi. Mets ton chemin entre Ses mains. C'est Lui qui te guidera."

    Elle me l'avait répétée quand, enfin débarrassée de mes problèmes de mémoire pour apprendre mes cours alors qu'il me restait 4 jours avant les concours !!!, alors j'ai été malade ce qui m'avait fait dormir pendant 2 jours ! Et aussi quand, bien que n'ayant pas révisé j'ai fait de bons devoirs. Et encore quand le lendemain d'un encensement par le prof de philo, j'ai été saquée par le jury d'oral qui me disait que je m'étais trompée de voie, et de rester secrétaire au lieu de vouloir être cadre ou directeur.

    Alors, lorsque Eckart Tolle dit :

    "Lorsque vous acceptez pleinement de ne pas savoir, vous cessez de lutter pour trouver des réponses dans les limites du mental. Et c'est alors une intelligence plus vaste peut agir par votre intermédiaireParfois lâcher prise signifie cesser de comprendre et se sentir à l'aise dans le fait de ne pas savoir.

    Laissez la Vie tranquille, laissez-la être."

    je ne peux que l'écouter.

    J'ai toujours cherché à comprendre le sens. L'on demande à une cérébrale de ne plus penser, de ne plus réfléchir, de ne plus cogiter, de ne plus de faire de masturbation mentale. De laisser faire la Vie. D'accepter sans comprendre. De faire confiance. De tout lâcher. Accepter de perdre le contrôle est des plus difficile. Accepter de perdre en somme. Accepter notre petitesse, notre impuissance, notre misérabilité d'humain. Accepter que notre capacité de compréhension est infinitésimale. Que nous touchons à peine du doigt ce qui est et qui dépasse de loin notre entendement. Arrêter d'être vaniteux. De se croire aussi grand que la Vie. Accepter que nous ne sommes rien implique pourtant que nous sommes Tout. Juste une gouttelette d'eau dans la mer. Mais une goutte d'eau qui est la mer.

    Des signes

    Des choses me dépassent. Ce sont des signes que la Vie n'a cessé de m'envoyer. Comme pour me signifier : "Quelquechose de plus grand que toi te voit, te regarde et te guide."

    J'énumère ce qui pour moi sont des signes, juste pour ma mémoire, je ne reprends pas l'historique.

    • le sujet d'oral en allemand sur le harcèlement moral
    • l'avocate dont le cabinet est dans la ville voisine (j'avais mon problème d'autophobie)
    • la psy en 2007 qui était dans la même ville que l'avocate et qui avait déménagé à 50km alors que je venais juste de lui révéler que j'étais autophobe
    • Major au concours de secrétaire médicale alors que je n'avais quasiment pas travaillé
    • la réussite au concours D qui me faisait partir à Rennes pour 6 mois alors que je me destinais au concours A dont la prépa aurait été de 3 mois seulement
    • le retour dans ma vie de Inge
    • la rencontre avec Rosy
    • l'aide providentielle de mon frère
    • la maladie avant le concours
    • l'accident de voiture juste avant la confrontation au commissariat
    • le lumbago juste avant de rentrer à Paris
    • l'encensement suivi du saquage
    Ces 4 derniers points ainsi que le premier, je les interprète comme la manifestation de la Vie, me montrant qu'elle peut me faire monter comme tomber aux moments cruciaux. "Laissez la Vie tranquille. Laissez la être."

    • les livres qui viennent à moi au bon moment
    • comme Mira qui m'offre un livre en allemand sur Dieu en me disant : "Il t'attendait depuis un an." Les paraboles dans ce livre ont été une réponse pour moi au bon moment (je l'ouvrais au hasard et lisais une histoire)
    • ma couronne tombée, juste pour que le dentiste me dise cette phrase (c'est un taiseux pourtant) : "Parfois le malheur est une chance"



    A SUIVRE