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Sauve toi Lola - Page 7

  • Sabordage

    Dimanche 11/11/12

    image 3.jpegLe jeudi 08/11/12, je passe mon grand O suivi de l'épreuve d'allemand. J'avais prié Dieu la veille afin qu'il guide ma main lors du tirage des sujets et qu'Il m'aide durant l'oral. quand je les découvre, je sais que c'est mort. Le thème : "Jacques Brel" et le texte, un article d'H. Carrère d'Encausse sur la "guerre civile russe en 1918". Je me suis toujours dit que si le sujet ne me parlait pas, je prendrais le texte car je pouvais m'appuyer sur les infos présentes. J'ai 25 mn de préparation, je commence la lecture mais plus j'avance dans le texte, moins je me sens d'en faire un exposé au jury. Au bout de 10 mn, je change le fusil d'épaule. Tout le monde sait qu'il ne faut jamais faire cela car j'ai perdu 10 précieuses mn de prépa. Brel : je prépare un truc pas du tout construit, j'improviserai, puis c'est déjà l'heure, on m'appelle.

    Assise dans la petite salle face à 8 personnes (un membre du jury est manquant), je commence mon introduction. Au milieu, je me rends compte que je ne parle pas de Jacsque Brel mais de la la vie de Gauguin. Une boulette énooooooorme !!!!!!! J'en fais part au jury qui me dit de poursuivre quand même. Je continue mais je ne conçois pas de dire des âneries sur Gauguin apposées sur la vie de Brel. Tous les 2 ont vécu à Tahiti. Le jury tente de me sauver mais la suite devient rocambolesque. Tout ce qui sort de ma bouche est un tissu d'âneries grosses comme moi (comme dirait PN). Je n'ose même pas les transposer ici. Je me suis sabordée toute seule.

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    Qui parle ?

    images (3).jpegC'est déjà arrivé, c'est comme si quelqu'un d'autre parlait à ma place. La dernière fois, c'était quand j'avais dit à IR avant qu'elle ne me trahisse ouvertement, que "PN l'adorait", "qu'il voyait IR et son mari comme ses figures parentales". IR a été très flattée de cela, elle me disait en retour qu'elle tempérait et grondait PN quand il leur disait du mal de moi : foutaises. Grosses foutaises. Cela l'a fortement rapprochée de PN, ils ne se sont plus quittés. Par la suite, je me suis toujours demandé comment ces mots ont pu sortir de ma bouche, alors que je commençais à ne plus supporter que IR soit constamment dans ma vie, dans mon couple. Jamais compris.

    Ce jour de grand O, c'était pareil. J'ai dit des énormités, j'en ai honte rien qu'en y repensant. Durant ma prépa rennaise, j'ai eu des oraux ratés, mais jamais comme ce jour-là. C'était une vautrade inimaginable. Les autres questions de culture gé ou de droit, eh bien j'ai répondu à côté ; la MSP qui aurait pu me sauver et où je suis habituellement bonne, eh bien je l'ai foirée. J'imagine que le jury en avait mal pour moi. L'un d'eux, un prof de Rennes, a tenté de me sauver, mais je n'ai pas su attraper la bouée.

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    La honte

    J'ai honte de ce que j'ai pu dire devant le jury. C'est comme si ce n'était pas moi qui parlais. Encore aujourd'hui je ne comprends pas. Mon égo est mis à rude épreuve. Puis j'essaie de prendre du recul. C'est fait, c'est passé. C'est entre le jury et moi. J'ai fait du mieux que j'ai pu. Je vais passer à autre chose, cela ne sert à rien de ruminer et de me faire mal.

    Le facteur chance

    image 6.jpegMes camarades ont eu plus de chance que moi, certains sont tombés sur des sujets plus faciles, des sujets de santé publique déjà étudiés, l'obésité, l'alcoolisme, la gérontologie, le sport, etc.  J'aurais pu faire un exposé sur ces types de sujets, mais là c'était impossible. En sortant de la salle j'ai su que c'était mort. Est-ce ainsi que Dieu a guidé ma main pour le choix des sujets ? Une amie, Véro, me dira le soir que ce concours n'était peut-être pas pour moi. Dans ce cas, Il aurait du me le faire rater dès les écrits ou alors le rater à quelques points, que je fasse un exposé juste potable mais ne me permettant pas d'avoir le concours, mais certainement pas que je me vautre de façon aussi honteuse et catastrophique !!!

    Cela m'a remuée. J'ai passé l'allemand 45 m après. J'étais totalement démotivée. Alors que j'avais eu 18/20 lors de l'oral blanc en allemand, là je n'ai pas tout compris dans le texte, j'ai cherché mes mots, j'ai oublié de mentionner le titre et l'auteur, bref, la cata.

    J'ai mis un jour a accepter cet échec, j'étais hébétée. Autour de moi, certains me disent que tant que je n'ai pas les résultats, rien n'était joué. Hélas, je connais les règles du jeu, pas d'exposé, c'est mort car le jury attribue la note éliminatoire.

    Dans le pire de mes cauchemars, jamais je n'aurais pu imaginer pire scénario. J'avais aussi demandé à la Vie qu'elle cesse de mettre des épreuves sur ma route. Et bien il faut croire que je vais en avoir encore un certain temps. Je n'ai pas fini de payer ma dette. Qu'ai-je donc pu faire dans ma vie antérieure ?

    Après mes oraux, je suis restée assise dans un salon de l'espace de concours une bonne heure davent un café. Je venais de me prendre un grosse claque. Je suis le Bertrand de Broc  du Vendée Globe, celui qui a raté le départ après des années d'entraînements et d'espoir. Arrivée à la maison, je grignote un reste de repas. J'annonce la mauvaise nouvelle aux enfants, l'Aînée est déçue : "Ça veut dire qu'on ne retourne pas à Rennes ?". Il y a encore l'autre concours. 

    Crevée

    images (4).jpegJe suis crevée. Mon corps se relâche, j'ai froid, le nez qui coule, sûrement des microbes attrapés dans le métro parisien. Je me couche dans le canapé sous une couverture et chercher ce qu'il y a de plus abêtissant à la télé, je regarde une histoire de guêpes tueuses télécommandées par des espions pour détruire les ennemis. Je ne veux plus rien lire, plus de livre, plus de journal, plus de journaux télévisés. Je vais me taper des magazines féminins avec plein d'images et voir des séries débiles. Je ne veux plus utiliser mon cerveau.

    Le soir, je n'ai pas envie de cuisiner, j'emmène les enfants manger dehors. Le lendemain au travail, j'affronte les questions des chefs et collègues par rapport à mon grand O. Certains me disent que j'aurais dû dire ceci ou cela, cela me gonfle alors je ne rentre plus dans les détails et quand on me questionne je réponds :" on verra les résultats fin novembre". Le soir, je dîne avec mes chefs et collègues au restaurant, c'était prévu de longue date et c'était sensé fêter ma réussite aux oraux. Je fais livrer des pizzas aux enfants. Je rentre vers 23h30 et me lève seulement vers 15h le lendemain.

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  • Veille du vrai grand O

    Mercredi 7/11/12

    Demain, je me lève encore à 5 heures pour être en avance, car je passe mon vrai grand oral devant 9 personnes, en 1er sur la liste. Je lis encore des choses sur des thèmes qui vont peut-être tomber. C'est tellement vaste, la culture générale, que je ne sais pas où donner de la tête. Je lis tout, j'écoute tout, des choses généralistes, des choses pointues. Mais j'oublie aussitôt.

    En faisant cette formation et en passant ce concours, que je n'ai même pas choisi au départ (encore un hasard bizarre) je m'inflige des efforts, des angoisses et des doutes dont je n'avais vraiment pas besoin dans ma vie actuelle. Mais c'est ainsi. Aujourd'hui je suis encore stressée, mais pas autant qu'il y a quelques jours. Je vais faire le pas de la foi. Parce qu'avec le vide qui me fait office de cerveau, si le jury me laisse passer, alors je me soumets entièrement et ferai tout ce que la Vie me demandera.

    Pour remercier Dieu de m'avoir fait tirer avant-hier un sujet que je connaissais de loin, très loin, j'ai mis toute mon ardeur à aider mon amie Rosy dont le point faible est l'anglais. Nous nous sommes parlées une heure en anglais au téléphone, je lui ai fait répéter les mots ou expressions sur lesquels elle bute et lui ai corrigé ses fautes. J'ai la chance d'être bonne en langues, et quand je vais aux oraux, j'ai parfois l'impression de faire mon show tellement j'aime parler l'anglais et l'allemand. J'ai alors un grand sentiment de confiance que j'aimerais avoir, ne serait-ce que 1%, pour mon grand O.

    Je vais lire encore et faire un peu de relaxation à moins que je ne m'endorme de fatigue !

  • 1er oral

    Lundi 5/11/12

    images.jpegMoi qui, durant les vacances me couchais à 2h du matin, me suis mise au lit vers 23h, après avoir préparé mes vêtements du lendemain ainsi que mon cartable et ma trousse. J'ai aussi vérifié ma convocation et ma pièce d'identité. J'ai eu du mal à m'endormir. J'ai essayé de méditer un peu. La nuit, j'ai rêvé d'une camarade, que nous étions dans un train, dans une ville inconnue, Rennes peut-être ?

    Le matin, les 2 réveils ont bien sonné à 5h et 5h10. Je suis sortie de la maison à 5h50. Arrivée à Paris à 6h45. A cette heure-là, il n'y a que les éboueurs et les petits travailleurs qui soient déjà au boulot. J'ai battu le pavé jusqu'à ce qu'un café ouvre, j'y suis restée une heure à lire Le Monde pris dans ma boîte aux lettres le matin-même. Quand j'en suis ressortie à 8h00, il faisait jour et le boulevard était bondé.

    Le matin, le stress était parti. Je m'étais dit que je suivrais mon chemin quel qu'il soit. Arrivée la première au centre d'examen (je passe la première), j'aperçois petit à petit mes camarades venus de toute la France pour ces oraux. Ils sont tout aussi angoissés que moi alors que la plupart a un très bon niveau. Dans la salle d'attente, après avoir bien rigolé, il y a un moment où la déconnade retombe et où le stress revient. Tout le monde se tait. Alors je fais de la respiration pour me calmer.

    Des dates-butoir

    Cette date du 5/11 est tellement vité arrivée. Je ne pensais même l'atteindre un jour. Depuis que les résultats d'écrits étaient tombés mi-septembre. Depuis quelques temps, ma vie, qui s'écoulait lentement et tranquillement sous les coups de harcèlement moral de PN, s'est alors mise à se séquencer avec plein de dates butoir. Des dates angoissantes pour la plupart.

    • le 14/09/11 : la convocation au commissariat avec PN.
    • le 28/12/11 : le départ pour Rennes
    • le 03/01/12 : le début de la prépa à Rennes.
    • le 21/02/12 : le rendez-vous au tribunal avec PN et les avocats respectifs pour la non-conciliation
    • le 05/03/12 : le jugement
    • le 08/06/12 : le début des concours écrits
    • le 28/06/12 : la seconde vague de concours
    • le 06/07/12 : le retour en RP
    • les 12 et 13/09/12 : les 1ers résultats
    • le 19/09/12 : les résultats suivants
    • Le 5/11/12 : le premier oral (il y en a 8 en tout)
    • le 30/11/12 : les premiers résultats définitfs qui vont conditionner ma vie à venir à N+1 ou N+2

    Ma vie a été ainsi jalonnée d'échéances importantes et lourdes. A chaque fois, je me demande si je vais parvenir à vivre jusque-là. Et puis finalement, on y arrive. Ce n'était pas grand-chose. Mais je déteste toutes ces deadlines.

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    L'oral

    Avec mes problèmes de mémorisation, j'ai dû me résoudre à ne voir qu'une infime partie du programme durant ma semaine de congés : j'avais choisi les achats publics car j'avais réalisé en devoir cette fiche avec Tal, puis j'ai vu aussi les attributions et problématiques de la fonction de directeur d'établissement de snaté, ainsi que l'organisation interne - mais très partiellement.

    En dehors de ces 3 sujets, j'allais être sèche, c'est-à-dire incapable de dire plus de 3 phrases. Tenir 10 minutes chronométrées avec 3 phrases, c'est mort et l'on m'attribuerait aussitôt la note éliminatoire. C'est aussi simple que ça.

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    Vers 9h, avec retard, on m'appelle pour tirer mon sujet : "les achats et la commnade publique à l'hôpiatl". Dieu est grand. J'ai 15 mn pour préparer ma dissertation, que je rédige avec mes lointains souvenirs étant donné que je n'avais relu ma fiche qu'une seule fois.

    J'ai tenu les 10 mn. Le jury (l'un est l'auteur d'un bouquin de droit) m'a dit que je n'avais pas fait une dissert de droit. Il m'a posé d'autres questions auxquelles je n'ai pas su répondre correctement. Je sais que je n'ai certainement pas la moyenne mais en tout cas pas la note éliminatoire. Le coefficient est élevé, je vais avoir des points à rattraper. Je pronostique une dizaine de points à rattraper.

    Elie me dit qu'elle n'aurait pas su quoi dire sur mon sujet ; elle en a tiré un autre sur lequel elle s'est bien débrouillée. L'après-midi, je passe l'anglais en option. J'espère obtenir les 5 points maximum que l'on est autorisés à recevoir.

    Le pire est passé. Dans 2 jours, je passe le grand O et l'allemand à la suite. Re-belote. 

    Que dire de plus sur le sujet que j'ai choisi ? Même si j'ai été très très mauvaise, cela ne pouvait pas être mieux ! J'ai demandé à Dieu de guider ma main !

     

  • Panique

    Dimanche 4 novembre 2012

    Demain matin très tôt, j'ai un oral. Nous ne sommes que dimanche midi et je fais déjà de la tachycardie. J'ai encore 7 autres oraux jusqu'au 4/12. Comment vais-je tenir ?

    Vendredi soir, je n'ai toujours pas réussi à me calmer. L'angoisse est irrationnelle. Je connais tous les moyens de la calmer, en théorie. Mais je ne réussis pas à me les appliquer. 

    1. Dédramatiser. Ma vie n'est pas en jeu. J'ai connu pire situation. j'ai déjà passé des oraux.
    2. Faire de son mieux. Ce précepte toltèque déculpabilise. Quelque soit les résultats, je ne peux pas m'en vouloir car j'uarais fait de mon mieux.
    3. Accepter les choses. De fait, je me rends compte que je fais du refus d'apprendre. Je n'y arrive pas alors qu'en d'autres circonstances j'aime apprendre, lire, découvrir. Je pourrais accepter que je vais me planter CAR je ne connais pas mes cours, mais je n'y arrive pas.
    4. Vivre l'instant présent. Tout balayer d'un revers de la main et me dire, comme je n'ai rien à perdre ni à gagner, alors autant profiter de l'instant présent. Mais, je ne peux pas. J'ai beau faire le vide dans ma tête j'angoisse à mort.

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    Je n'ai pas pu dormir vendredi soir. Alors j'ai écouté les enseignement d'Eckart Tolle sur Youtoube, jusqu'à 3h30. Cela m'a calmée un petit peu. Je pourrais me dire que, étant une poussière dans l'univers, ma vie, mes sentiments, mes peurs représentent tellement peu de choses, alors pourquoi y accorder plus d'attention ? Moi qui suis tellement persuadée que la vie ici-bas n'est qu'une période infime par rapport à l'immense éternité, je ne devrais pas m'accorder tant d'importance et laisser mon mental avoir le dessus sur moi. Ce mental qui me parle, me fait avoir peur, me fait me dévaloriser. Me fait tourner en rond et envisager le pire. Alors qu'il ne faut pas faire de projections.

    Conversation avec Dieu

    images (6).jpegBref, j'ai réussi à me calmer le samedi après-midi. J'ai fait beaucoup de respiration et de relaxation. La nuit, j'ai parlé à la "Vie". J'ai reconnu tout ce qu'elle a fait pour moi jusqu'à présent pour que je rencontre le divin et que j'aie la foi. Même m'être retrouvée sur la route de PN et avoir été tant malmenée durant de longues années, j'ai reconnu cela comme faisant partie des épreuves. Cela fait même partie de la "grâce". J'ai aussi confirmé me soumettre et suivre le chemin - jusqu'à Rennes pour la prépa D3S, qui est bien au-delà de mes souhaits. J'ai confirmé accepter de suivre le chemin aveuglément.

    Mais j'ai surtout demandé que la Vie cesse de me mettre à l'épreuve car je n'en peux plus de ces "épreuves" justement. De ces examens, de ces tests.  D'avoir toujours et encore à me justifier, à faire mes preuves devant des jurys, alors que je sais pertinemment que je suis une bonne professionnelle, que je suis reconnue par mes pairs et mes chefs, jusqu'au directeur qui reconnaît mes comptéences.

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    Je ne veux plus me présenter devant un jury. Sinon, je voudrais faire un boulot simple, sans prise de tête, sans avoir à prouver mes capacités intellectuelles. Je peux gagner de l'argent aussi en tenant une "onglerie", c'est à la mode, rester secrétaire, vendre des plantes, etc, un job simple. Cela fait des années que je passe mes week-end à lire et apprendre. Je voudrais être davantage avec mes enfants, m'occuper de la maison, du jardin, faire la chambre de l'Aînée, me promener, faire du sport, tricoter un pull irlandais pour Jumelle avec des points compliqués et pleins de torsades, faire des tas de tableaux - j'en ai tout pleins déjà prêts dans ma tête -, cuisiner, etc.

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    Je suis en overdose de révisions. Demain, je vais tirer un sujet. Le préparer pendant 15 minutes. Devant le jury je dois tenir 10 minutes à l'oral, en dessous de 8 mn je suis recalée. Puis suivent 5 mn (je crois) de questions techniques. J'ai le sentiment d'aller à l'abattoir. La tête baissée. Les coaches en développement personnel de l'école ont pourtant bien dit qu'il s'agissait de professionnels qui recrutaient des professionnels. Je le sais, mais rien n'y fait. Trop tard pour entreprendre une psychanalyse. Je ne me sors pas cette image de l'esprit. Je suis vraiment trop con ! Je vais à un sabordage. Il faudra que ça passe très vite. Et après on passe à autre chose.

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    Ce dimanche midi

    Ce dimanche, je n'ai pas pu m'extirper de mon lit avant midi. Les enfants sont chez leur PN leur père depuis hier soir sauf Jumelle qui ne voulait pas y aller. Elle a dormi avec moi. J'avais essayer de la convaincre d'y aller, car PN ne les avait pas vus  depuis un mois, comme il était en déplacement la fois précédente. Je ne voulais pas qu'il pense que je retiens Jumelle. Mais elle n'a rien voulu entendre. J'adore regarder Jumelle dormir. Elle est très belle, et quand on la regarde, on y voit toute sa gentillesse et sa douceur. Je la regarde aussi vivre. La regarder est une forme de méditation et d'émerveillement devant la beauté du monde.

    Nous mangeons directement comme il est midi. Ensuite ma crise d'angoisse reprend. je n'ai pas le temps de chercher le pourquoi du comment. Alors, j'observe mes émotions. Et rien d'autre. Et de fait, elles partent, puisque je n'accorde pas plus d'intérêt aux manifestations de mon mental.

    Enseignement Eckart Tolle  (vidéo)

     

     

     

  • Comprends pas

    Vendredi 2 novembre 2012

    Dans 3 jours, "à l'aube", je serai en présence d'un jury de 2 spécialistes pour l'oral de ma matière technique, le droit hsopitalier. J'ai pris une semaine de congés, d'une part pour être avec les enfants et ne pas les laisser seuls et d'autre part pour réviser.

    La mémoire défaillante

    images (1).jpegChaque jour qui passe, je lis mes cours et mes livres, mais de fait je ne retiens toujours rien. Je ne comprends pas pourquoi. Je suis complètement démotivée. Cela ne m'intéresse même plus alors que je baigne dedans. Je fais encore, comme pour les écrits, une overdose, un refus d'apprendre. Je mets 3 heures pour lire / retenir des concepts simples sur des instances que je connais. Et puis j'oublie tout. Normalement, apprendre, ça devrait se passer comme ça :

        • Lire-comprendre-relire-mémoriser-retenir-ressortir !
        • Mais moi, c'est lire-(comprendre ?)-pas aimer-oublier !

    Pour la culture générale, je me suis abonnée journal le Monde, mais depuis 2 semaines, je n'ai lu que 2 journaux ! 

    Je ne sais pas ce qui m'arrive, je ne sais pas pourquoi je réagis comme ça. Je n'ai plus envie de faire comme on me le demandera : tirer un sujet au hasard et faire un plan en 2 parties, bla bla bla. Pour prouver que mon cerveau est à peu près structuré. A côté de cela, je sais que je suis une bonne professionnelle, j'ai pas envie d'avoir à le prouver. Pour moi, je n'ai plus envie de me livrer à cette comédie.

    Craquage - comment relativiser ?

    Aujourd'hui j'ai craqué, encore. Pleuré car je n'arrive pas à apprendre et que je suis terrifiée à l'idée de passer à l'oral. Pourtant, j'ai vécu des choses pire que ça dans ma vie. Me trouver devant PN (mon futur ex-mari appelé pervers narcissique), essuyer ses insultes, ses cris et ses menaces sans broncher. Cela pourrait m'aider, mais je ne parviens pas à relativiser. J'ai beau me dire, que ce n'est pas grave si je rate, que ma vie n'est pas en jeu, que je pourrais recommencer l'année prochaine, mais cela ne marche pas. J'ai téléphoné à ma soeur aînée qui m'a dit la même chose, cela m'a déculpabilisée un temps, mais cela n'a pas duré. Pareil pour Rosy, qui vient d'arriver en Métropole et qui m'a rassurée au téléphone alors que j'étais en pleurs.

    Rosy me rappelle le chemin parcouru et me conseille de faire comme j'ai fait pour les écrits : avoir confiance, avoir la foi. Etre l'instrument de la gloire de Dieu. Elle me dit d'arrêter d'être dans le contrôle. Mais rien n'y fait. Je suis toujours dans le contrôle, si je n'apprends pas, comment pourrais réussir ? C'est logique !!!

    Miracles

    Et pourtant. Il y a déjà eu des miracles :

    • le thème de l'oral d'allemand en septembre 2011 : sur le harcèlement moral !
    • l'obtention en 2011 d'un concours à la première place, sur 650 candidats, alors que j'avais à peine révisé.
    • la réussite aux écrits de 2 concours sur 3.

    Car il s'agit bien de miracles. Ou alors je suis super forte et je ne m'en rends pas compte, ce qui m'étonnerait fort. D'un autre copté, si cela avait été un gros coup de bol, j'aurais réussi un seul écrit, mais pas deux ! Je ne sais plus quoi en penser. 

    En juin dernier, pour les épreuves écrites de culture générale, nous avions durant l'année 13 polycopiés thématiques à lire, je n'en ai lu aucun, je n'en avais pas eu le temps. Pas ouvert non plus les 3 bouquins de culture gé de concours que j'avais achetés, juste relu mes cours. Pour les épreuves de santé publique, j'ai lu le livre des plans nationaux, mais n'ai retenu aucun chiffre. Pour l'épreuve de sécu, 10 polycopiés et 2 livres, j'avais fait quelques fiches d'un livre, mais arrêté car rien retenu, et j'ai lu 3 polycopiés seulement. En droit des établissements SMS, bah, même pas ouvert mes cahiers car je m'étais trompée en choisissant les matières. Puis,  j'avais appris par coeur les chiffres et le financement de la dépendance des personnes âgées, un sujet que j'adore, mais à ce jour j'ai encore tout oublié. 

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    Je ne comprends pas mon cerveau. Je ne m'explique pas comment j'ai réussi à être retenue parmi les admissibles de ces concours de direction. Mes copines pensent que peut-être j'ai une bonne capacité de raisonnement. Mais moi, je me sens lente d'esprit, poussive, incapable de mobiliser mes connaissances. Pour l'oral de secrétaire médicale où je suis parvenue 1ère, je suis arrivée avec une feuille blanche devant le jury et j'ai improvisé, néanmoins, le niveau n'était pas du tout le même qu'aujourd'hui !!!

    Aujourd'hui, dans mon crâne, c'est vide ou alors c'est de la bouillie. Je ne retiens pas les choses les plus élémentaires. Nous sommes vendredi et j'en suis au même point. Rosy me dit que c'est trop tard pour reprendre le programme en entier. Et que je dois y aller dans le même état d'esprit que pour les écrits, dans le lâcher-prise, dans la confiance en "là-haut". Mais je n'y arrive pas. je suis en panique totale. J'ai honte de me présenter devant le jury et de leur montrer que je ne sais rien, d'être exécrable. J'ai honte. Est-ce que je vais devoir prendre un Lexo, comme pour mes pré-concours ? Je n'en peux plus. Je suis épuisée. Je n'arrive à rien. Je voudrais avoir carrément échoué aux écrits, comme ça je ne serais pas dans cet état.

    Et pour couronner le tout, j'ai un truc qui gonfle derrière mon oreille gauche et qui est douloureux.

     

  • Des journées longues, longues, longues

    Mardi 23/10/12

    Une journée de 10 heures au boulot. On est bien loin de la caricatiure du fonctionnaire ! Onze heures si on rajoute le RDV à 8heures du matin avec le CPE du collège pour Jumelle.

    Journée de ouf ! 

    Le soir, on dîne à 21h30, car les enfants ont leurs activités extra-scolaires (foot, danse). J'ai fait des galettes de sarrazin avec une farine ramenée de Rennes (on trouve la même ici, mais... on va dire que les galettes ont davantage un goût de Bretagne !) Les enfants préparent des crêpes, Jumeau a fait la pâte.

    La nuit dernière j'ai encore rêvé de PN. Décidément il est toujours là.

  • Rêves

    J'ai toujours fait beaucoup de rêves. Beaucoup et souvent. 

    Récemment j'ai rêvé encore que PN se trouvait dans ma maison. Il était en costard gris, assis dans la cuisine et attendait de prendre les enfants je crois. Je lui dis que ce n'est pas sa semaine. Je lui demande comment il est entré dans la maison. Je  vais voir dans l'entrée et son jeu de clés est visiblement sur la porte, je le prends et le fourre dans ma poche. Je l'informe qu'il n'a pas le droit de garder les clés et de rentrer comme il en a envie, que je vais changer la serrure.

    Puis j'entends par la fenêtre des éclats de voix, je me penche et vois beaucoup de monde qui avance. Je ne devine pas à quelle distance les personnes sont mais, comme PN recule sa voiture pour sortir du garage, je comprends que le groupe est tout proche et va pénétrer dans mon jardin. 

    Je sors les voir, ce sont des personnes agées, je ne sais pas ce qu'elles revendiquent mais elles sont en colère, brandissent des pancartes en scandant des phrases que je ne saisis pas bien. En tous cas, je commence à leur parler d'une voix forte, bien qu'elle soit cassée. Tout en leur parlant calmement je les repousse doucement vers la sortie.

    "Ok, je vais écouter ce que vous avez à me dire. Mais d'abord, il faut sortir d'ici car vous n'avez pas le droit d'entre chez moi comme ça. On va discuter traqnuillement dehors."

    Personne ne bronche. Les gens continuent de parler dans tous les sens sur le trottoir. Je mets les bras autour de certains pour qu'ils se rapprochent du portail et ne se fassent pas écraser par les voitures qui passent.

    Je retiens de ce rêve mon autorité calme mais ferme. C'est une nouveauté pour moi qui n'ai jamais eu à en exercer dans mon travail. C'est appréciable pour mon - éventuel - futur job de manager.

      

    Puis un autre rêve où je suis avec un crabe. J'adore en manger.

    Celui-ci est encore vivant, il est à mes pieds entre mes jambes et essaie de m'attraper et me pincer le sexe. Il ressemble davantage à une araignée de mer qu'à un tourteau. J'essaie de l'éviter. Après, j'ai oublié un peu l'histoire. Mais ensuite, c'est ma grande soeur qui le prend et lui coupe les pattes, en les tranchant d'un coup sec avec une feuille de boucher, car on va le manger.

    C'est bizarre. J'espère que cela ne représente pas un futur cancer quelconque. Parfois, je me dis que je me fais du mal à vivre ce que je vis en ce moment que je risque bien de faire un cancer.

     

     

  • Un oral blanc

    Jeudi 18/10/12

    Concernant mon concours, je suis résignée, as usual I'll do my best.

    AUjourd'hui je me suis bien habillée, un pantalon noir, une chemise à fines rayures bleues avec un col et des manches blanches sous une veste noire et les cheveux relevés. Je me suis mise en conditions pour les oraux de concours car mon directeur me reçoit pendant 2 heures pour une simulation d'oral.

    Quand il me l'avait proposé à la réussite des écrits, j'étais très impressionnée et avais commencé à éluder. Mais j'ai appris qu'il avait été prof à l'école de Rennes alors j'y suis allée. De plus, ma chef lui avait dit que je n'avais plus la niaque, alors il a un peu changé son fusil d'épaule car il m'avait promis de me "désosser" pour m'aguerrir pour le jour J. 

    Dans le bureau du directeur, une de mes collègues secrétaires me sert un café. Ce la me fait tout bizarre car d'habitude c'est moi qui suis dans ce rôle.

    L'entretien a duré 3 heures. Il m'a questionnée sur la culture générale, l'économie, les grands thèmes de société (l'éthique, le nucléaire, le système monétaire international, les violences urbaines, etc), le secteur médico-social, plusieurs mises en situation professionnelle, etc. Il m'a aussi donné à chaque fois des astuces pour m'en sortir face au jury et les ficelles à connaître pour deviner ce que le jury cherche à savoir  de moi à travers les questions tordues. 

    Entre deux questions, il m'a dit que j'étais une bonne professionnelle, que je débrouillais bien en management et en gestion de conflit, qu'il aurait aimé m'avoir comme N-1. Face à mes remerciements pour l'entraînement, il m'a répondu qu'il était normal qu'il m'aide, "entre futurs collègues".

    En ressortant de cet entretien, je me suis sentie juste légèrement rassurée, car je sais qu'il n'a pas été particulièrement méchant avec moi, mais cet entraînement m'a fait beaucoup de bien. Toutefois, j'ai moins de 15 jours pour apprendre les fondamentaux, surtout en histoire-géo.

    Du coup, le soir, je suis rentrée à la maison, et ai demandé à Jumelle de me donner son cahier et son livre d'histoire-géo. Par ailleurs, mon directeur m'avait posé une question d'économie et il se trouve que j'avais justement fait réviser l'Aînée sur ce thème précisément il y a deux jours, malgré cela je n'ai pas pu ressortir les réponses. Il y a encore une fois ce "hasard" à la Slulmdog Millionnaire. Pourtant, je m'interdis de penser quoi que ce soit, en rapport avec une méga chance que j'aurais le jour J.

     

     

     

     

  • Rêves et réalité

    Mercredi 17/10/12

    J'ai fait quelques rêves.

    • Je suis dans mon jardin, j'ai fait plein de boutures de rosiers et qui ont bien pris. Cela me rend heureuse.

    En fait, j'adore les roses et les bouturer. En août, j'avais une irrépressible envie de les multiplier, j'avais pris des boutures chez ma mère (la moitié de ses roses ont été entées par moi avec les rosiers de mon lycée quand j'avais 18 ans), mais cela n'avait pas pris bien sûr car ce n'était pas la saison. Je viens d'en refaire avec les miennes, cela a l'air de marcher. J'avais hésité à en replanter car je ne savais pas si j'allais rester dans cette maison ou repartir pour Rennes. Cela n'en valait pas le coup. Et puis j'avais décidé quand même d'assurer la continuité des mon jardin, même si c'est au bénéfice d'autres habitants. C'est comme une dichotomie entre le présent instantanné et le futur à construire. 

    • Je suis dans une rue et soudain je me mêle à un groupe d'écoliers qui avance en rang. La file se coupe en deux sous un tunnel, je prends la rangée de droite, mais finalement nous nous rejoignons après et nous retrouvons tous dans la cour d'école. Je suis écolière.

    Comment j'interprète ? Que je vais réussir un des 2 concours et que de toutes façons la formation a lieu au même endroit.

    • Je passe mon oral. Je tire le sujet et découvre le thème sur le papier (on doit faire 10 minutes sur le sujet, avec intro structurée en 3 ou 5 parties, et plan en 2 parties, problématisé et conclusion avec perspectives). Mon sujet ? "L'amour"

    Les sujets sont souvent par exemple : les instances européennes, la contractualisation des établissements de santé, la bioéthique, le développement durable, les instances décisionnaires et consultatives, la laïcité, etc.  Là, je rigole et je ne sais pas interpréter !

    Sinon, il y a 2 semaines, j'ai aussi rêvé de PN, BERK ! En général, il se trouve dans la maison et je lui demande de partir car ce n'est pas sa place. Récemment, je l'ai visualisé en détail dans mon rêve, comme s'il était devant moi. Pourtant je ne l'ai recroisé en vrai que 2 fois depuis mon retour de Rennes.

     

    Réalités - bis

    Je ne me sens pas bien à cause des révisions et de l'incertitude de ma vie, et aussi de la solitude (sentimentale). J'ai beau lire mes cours, des fiches de droit, l'actualité, etc. Je ne retiens RIEN. C'est toujours le même problème. Je suis de plus en plus mal. Difficile d'avoir la foi. C'est plus facile d'écrire des âneries sur une copie de concours et de partir, on reçoit sa note à la maison et basta ! C'est plus dur à vivre devant un jury de 9 personnes, composé de grands pontes de la santé. Là, on est face à ses lacunes et à sa vacuité. Pas de stylo ou de feuille derrière laquelle se cacher.

    Hier, j'ai eu mon amie Vémar en SMS, elle qui était enthousiaste et à fond motivée dans les révisions, vient de faire un burn out. J'ai essayé de la réconforter. Aujourd'hui j'ai repris contacts avec mes amis (Elie, Faou, Jean-Phi, Nad, Tal, Caro, etc) par texto pour leur raconter mon rêve avec l'amour comme sujet. Puis on échange un peu. Nad et Faou sont dans le même état que moi, on a toutes craqué. Des jours à pleurer, à se demander ce qu'on a été faire dans cette galère... Nous sommes épuisées par le manque de sommeil et l'activité cérébrale. Trop de choses à savoir. Épuisement.

    Ce matin, je ne travaille pas, entre deux lectures sur le financement des établissements de santé, tout d'un coup j'ai eu envie de faire la poussière chez moi. Puis j'ai craqué, j'ai pleuré. J'ai parlé à voix haute.

    "J'en ai marre de ce concours. Je n'en peux plus d'apprendre. je ne retiens rien. Ça fait un an que je suis dans ce stress, que je ne vis plus, que je fais plus rien. Je n'ai eu qu'une semaine de vacances sur 12 mois. Je ne sors plus, je ne dors plus, je ne jardine plus, je ne couds plus, je ne peins plus, je ne vois même plus ma mère. Je porte trop de choses sur les épaules, avec l'éducation et la scolarité des enfants, le quotidien à gérer (ménage, courses, repas, etc). Pourquoi ma vie est comme ça, j'assume et je supporte trop de choses depuis des années. Pourquoi tant d'épreuves."

    Si je rate les concours, je ne recommencerai pas. Pourquoi n'ai-je pas pas raté directement les concours écrits ? Comme ça, j'aurais su à quoi m'en tenir. Je me serais réinvestie dans ma maison. Aurais peut-être vu pour la vendre, que PN récupère sa part, et que je prenne un logement plus petit. Je serais dans la certitude au moins.

    On dit Carpe diem, vivre le moment présent, etc. Comment jouir de l'instant quand tu es dans le brouillard ? Le pas de la foi n'est franchement pas aisé.

     

     

     

  • Réalité

    Mardi 16/10/12

    J'ai de plus en plus de mal à faire des notes sur PN. Depuis mon retour à Paris, j'ai des contrariétés liées à lui mais je rechigne à les écrire, ça me saoûle. Je crois que j'essaie de me reconstruire et que j'ai envie de passer à autre chose.

    Toutefois, je dois continuer à rédiger quelques temps car je souhaite témoigner de l'attitude d'un PN suite à une rupture. Cela pourrait servir à d'autres victimes pour anticiper leurs fuites.

    En tous les cas, vivre seule avec 3 enfants reste une vraie difficulté, d'autant plus en passant des concours. Le moral est très sollicité, il tangue du désespoir à la confiance. La fatigue nerveuse et physique aussi. Financièrement, j'avais lu dans les études et je l'avais re-entendu en cours d'aide sociale, que les femmes élevant seules 3 enfants (pas 2 pas 4) constituaient précisément la catégorie sociale la plus vulnérable et précaire. Ce mois-ci, les règlements des mes factures dépassent largement mon salaire (l'orthodontie, la cantine, les charges, la nourriture, les activités extra-scolaires, les impôts qui incluent la part de PN, ....). Heureusement que mon frère m'aide, sinon je ne sais pas comment je m'en sortirais.

    A côté de cela, ma vie sans PN est si bien, si sereine que je n'ai aucun remord sur la façon dont ma vie a tourné. Fin 2010 a été une année difficile, je découvrais l'existence de la maîtresse. 2011 a été l'année de l'explosion de violence de PN, une année très très dure et destructrice. Je ne sais pas comment j'ai réussi à tenir. PN se déchaînait contre moi, mais au mois de juin je savais que j'allais partir à Rennes, cela me donnait une ouverture, une lueur d'espoir. Durant les mois jusqu'au départ, PN était odieux et cruel. Il était fou. Fou de rage. Mes notes en témoignent. Sinon je n'arriverai pas à croire moi-même que j'ai réellement vécu tout cela. 2012 a été salvateur mais dans une ambiance de fatigue et de doute à cause des concours. 

    Ce soir, en rentrant lessivée du boulot, j'ai fait à manger, un filet mignon de porc rôti et des patates fondantes au beurre et aux herbes, c'était bon. Nous avons dîné tard car j'attendais que Jumeau revienne du foot. A table, nous avons beaucoup discuté, j'ai pu transmettre des valeurs et échanger des réflexions avec mes enfants, exactement comme les repas que j'idéalise.

    Nous avons parlé de la drogue, les dures et les douces, de ses conséquences néfastes et de son interdiction. Jumeau et l'Aînée se sont demandés pourquoi alors l'alcool n'était pas interdit alors que les conséquences sur le comportement et sur la santé étaient irréfutables et même que c'était en vente libre. L'Aînée a fait le parallèle avec PN, son père et me dit qu'elle descend les sacs poubelles avec des bouteilles dedans quand elle est chez lui. Puis l'Aînée a discuté avec moi des premières relations sexuelles, et aussi d'excision.

    Toutes ces discussions qui éveillent leur esprit critique diffèrent de ce que nous avions connu jusqu'à présent avec le comportement borderline de PN à la table familiale (voir les notes de 2011)! Le soir, je fais des maths avec les Jumeaux. Je privilégie ce temps partagé avec mes enfants par rapport aux révisions. Parfois il faut faire des choix.

    J'apprends à tenir moralement envers et contre tout. Ce n'est pas une évidence. Je ne voudrais pas développer un cancer à cause de tout cela. J'aimerais du soleil dans ma vie. Un peu de douceur. Mais on dit que le but est le chemin. Pas l'arrivée. Le chemin lui-même. Alors je fait le pas de la foi.

  • Bonne soirée

    Vendredi 12/10/12

    Le travail

    Je travaille, je travaille, je travaille. Mes chefs m'avaient donné l'autorisation de réviser chaque jour au bureau, mais à côté de cela, je suis tellement submergée de travail que je ne peux pas interrompre mes tâches. Même lorsque comme hier les chefs étaient absents tous les 2. Car j'ai une conscience professionnelle dont je n'ai jamais réussi à me débarrasser. Mes missions actuelles sont importantes et urgentes, l'une d'elles implique 80 médecins et l'autre 400 agents.

    Normalement je termine à 17h30, mais depuis quelques jours, je suis tellement fatiguée que, même mes collègues partis, je reste et continue un peu à travailler dans le calme pour décompresser tout doucement. Je ne peux pas me lever subitement, prendre ma veste et partir comme ça. Je rentre au bout d'une demi-heure une fois que j'ai retrouvé le calme en moi. De fait, j'en fais plus alors qu'on me permet d'en faire moins.

    La quille

    En montant dans ma voiture, j'avais envie de prendre un apéro avec ma copine Inge. Je lui laisse un SMS. Deux minutes plus tard, mon cousin Bob, qui s'était occupé de mes enfants durant une semaine alors que j'étais à Rennes, me textotte pour me demander ce que je fais à manger ce soir. Bah, je n'en sais rien encore. Il me dit qu'il préparé de la carbonnade en quantité. Je lui dis :

    "Alors, passe ce soir avec ton plat, j'ai une copine qui vient prendre l'apéro !"

    Et je tourne aussitôt mon volant pour changer de route et faire quelques courses.

    La soirée

    Vers 20h, Bob arrive en moto avec la carbonnade et une bouteille de rosé-pamplemousse dans son sac à dos. Les enfants sont contents de revoir leur tonton. Il s'était efforcé de les éduquer durant mon absence, il m'en avait parlé, non pas q'ils ne le soient pas, mais il leur a donné un cadre. Mon cousin leur demande s'ils ont continué à faire un peu plus de corvées pour aider leur mère. Il se met a ranger mon frigo et mon salon. Pendant ce temps, je prépare l'apéritif, un gros apéritif varié avec pleins d'amuse-bouche.

    Quelques instant après, Inge arrive. Elle a eu une très longue journée et m'avait dit que j'étais son rayon de soleil de la journée. Présentations, les deux sont célibataires et au fil de la discussion découvrent qu'ils ont à peu près le même caratctère. Nous passons une bonne soirée, nous parlons de nos métiers, de voyages, de nos vies sentimentales passées ou présentes, etc. Je ne parle pas beaucoup d'une part parce que j'étais fatiguée, d'autre part parce que les deux sont très bavards. La soirée s'achève à 1h du matin. Je n'ai plus sommeil. Je ne m'étais pas autorisée de recevoir et de m'amuser depuis la rentrée !

     

     

  • Cache-caches et (re)découvertes

    Dimanche 7/10/12

    Le jugement de non-conciliation

    images (2).jpgCela fait plus d'une semaine que je suis à la recherche du jugement de non-conciliation. J'en ai besoin pour prouver que je suis séparée, afin de bénéficier de mon SFT et pour remettre ma ligne de téléphone portable à mon nom et qui s'est bizarrement et subitement mise au nom de PN, ce qui signifie que je ne peux même pas changer de forfait.

    En déballlant les cartons au retour de Rennes en juillet, j'avais entre les main le courrier de non-conciliation. je me vois encore dans le bureau me demander où j'allais le ranger, sachant que j'ignorais si PN avait conservé les clés de la maison. Après, c'est le flou total. J'ai un vrai problème de mémoire. Je ne sais pas où je mets les choses. Longtemps, j'ai cherché un sachet de bijoux que j'avais trop bien caché quand nous étions partis en vacances. Ma mémoire a la grande faculté d'occulter un grand nombre de choses. J'ai aussi un gros problème de rangement et de classement. C'est fâcheux pour une secrétaire ! Mais je ne m'en suis jamais caché, et heureusement que j'ai d'autres qualités.

    J'ai prié toute la nuit pour retrouver ce courrier et j'ai remis la main dessus ce matin au réveil. En fait, il était resté dans le carton, comme je ne savais pas où le ranger ! Je l'ai eu entre les mains maintes fois en cherchant, mais comme j'avais en tête une enveloppe Kraft, je n'ai jamais ouvert cette lettre blanche expédiée par mon avocate. Quelle idiote je suis !

    Les (re)découvertes

    L'avantage d'avoir retourné ma maison depuis une semaine est d'avoir trouvé ou retrouvé des choses surprenantes.

    La République Dominicaine

    images (1).jpgPar exemple, j'ai retrouvé une pochette de photos argentiques. Ils 'agissait des vacances de PN et moi en République Dominicaine, sans les enfants en 2005. En effet, mes parents sachant que les disputes entre PN et moi n'en finissaient pas, avaient proposé de garder nos 3 enfants en bas âge pour nous partions en vacances nous retrouver. L'Aînée avait 7 ans  et 1/2 et les jumeaux 4 ans et 1/2 ans. J'avais arrêté de travailler depuis 5 ans. On ne s'est jamais retrouvés. Sur les photos, PN ne souriait jamais, comme à son habitude. Il a sur les photos toujours un visage dur, fermé et crispé. Pourtant j'en ai trouvé une seule où il souriait en me regardant, cela fait vraiment illusion.

    Cela me fait penser aux photos étalées sur les murs de Faicebouq : combien de vies tristes ou désespérées cachées derrière des sourires, des visages radieux de personnes qui font la fête, qui trinquent avec des amis, qui embrassent leur épouse ou leurs enfants, qui affichent une vie sociale et familiale enviable, etc.

    Le dossier bleu de PN

    images.jpgJ'ai aussi ressorti un dossier appartenant à PN. PN est un individu qui n'a pas de tête. Lorsque nous nous sommes mis en ménage à partir de 1995 et que nous avons acheté notre premier appartement, la mère de PN lui avait fabriqué un dossier bleu avec tous ses papiers : un CV, ses documents de mutuelle, ses relevés de banque, notre crédit-maison, etc.

    En page 2 de ce dossier se trouvait une photocopie d'une coupure du quotidien Ouest-France datant de janvier 1999. Elle portait sur une interview d'une psychalalyste.

    En chapeau : "Christiane Olivier, psychanalyste, auteur de"l'Ogre intérieur."

    En titre : "La violence est en nous, éduquons-là"

    La mère de PN est morte en janvier 2000. J'ai découvert ce dossier dans nos affaires quelques années plus tard. Je m'étais dit que cette femme savait. Cette femme que j'aimais tant et avec laquelle je m'entendais si bien savait. Mais elle ne m'en avait jamais parlée.

    La dernière question de l'interview était la suivante :

    - "Que faut-il faire face à la violence de l'autre, quelle attitude adopter quand l'ogre se déchaîne ?"

    - "Rien, il ne faut rien faire. Il vaut mieux partir en courant. Le violent a toujours raison. La victime n'y peut rien. Il ne sert à rien de parler. Les mots font monter la tension. On ne calme pas la violence avec la douceur."

    Ma belle-mère voulait-elle éduquer son fils ? Voulait-elle d'une certaine manière me mettre en garde ? Leur relation était difficile. Lui aimant passionnément sa mère (il en parlait encore dans ses mails à sa maîtresse) mais souffrant de jalousie vis-à-vis de ses frères L. et Yuku ; et elle, l'aimant certainement, mais perdue face à la violence de son fils.

    La semaine dernière, lorsque j'étais retournée une semaine à Rennes pour ma préparation intensive aux oraux, j'ai eu le temps de revoir Yuku, mon beau-frère. Nous avons pris une bière vers 23h place Ste-Anne. Nous ne nous étions pas revus depuis début juillet et avons parlé des vacances de cet été de PN et les enfants chez le père de PN dans la maison familiale bretonne. Yuku les y avait rejoints quelques jours. Entre d'autres sujets, nous avons évoqué la relation entre PN et moi et son attitude instable et violente. Yuku m'a dit :

    Yuku : "Rappelle-toi, Lola. Je t'ai toujours dit de divorcer au plus vite. De t'offrir une nouvelle vie à toi et aux enfants."

    Moi : "Oui, je me souviens. Mais j'avais peur. Peur de ne pas pouvoir m'en sortir."

     

    Ce week-end les enfants sont chez PN, mais comme toujours ils viennent à la maison passer un peu de temps ou pour chercher des affaires oubliées. Ce samedi midi, l'Aînée déjeune en tête-à-tête avec moi. C'est assez rare. Elle me dit que son père lui a fait des réfelxions désobligeantes :

    PN : "T'es nulle, pourquoi tu fabriques un carton pour l'anniversaire de ta copine ? C'est n'importe quoi !"

    L'Aînée s'était chargée pour tout leur groupe d'amis d'organiser la fête d'anniversaire surprise de sa meilleure amie L. avec la complicité de sa mère. Elle a fait une quête, acheté les cadeaux et gâteaux et fabrique un carton décoré de photos des amis et signé par eux. C'est un projet qui lui tient à coeur et surlequel elle est depuis longtemps.

    PN : "T'es grosse et t'es petite. Comme ta mère."

    J'ai expliqué à l'Aînée que cette manière d'agir avec elle est la même qu'il avait fait avec moi durant des années. Je lui explique que cela risque de la déstabiliser et lui faire perdre sa confiance en elle. Et qu'il ne faut pas l'écouter. Elle me répond que heureusement qu'elle a des échos positifs de ses amis qui la félicitent sur sa beauté, sur sa gentillesse, etc.

    Je rappelle à l'Aînée les raisons pour lesquelles j'ai divorcé. Et j'en profite pour lui raconter l'histoire du dossier ble de PN avec la fiche incrustée par sa mère. L'Aînée a parcouru l'article. Je crois qu'elle comprend un peu plus.

     

    Les relevés de banque

    ima.jpgEn recherchant ma lettre, j'ai découvert, posés au-dessus d'une armoire, les relevés bancaires de PN. Ils dataient de février 2012, ils avait été édités avec le papier à entête de la banque en Bretagne car il avait opté pour des relévés numériques. Étaient entourés furieusement les sommes débitées par des commerces à Rennes. PN avait inscrit en grand de part et d'autre :

    "Sommes prélévées librement par Madame pour subvenir aux besoins des enfants sur le "compte-joint" alimenté uniquement par moi-même."

    J'imagine que ce courrier était destiné à son avocate. Il y avait même entouré des sommes de 4 euros correspondant à ses frais de parking quand il déposait les enfants à la gare tous les 15 jours.

    L'argent mettait PN dans une colère noire. Il avait inscrit dans son cerveau que j'étais radine et il me l'a fait payer, au sens propre et comme au figuré. Il m'ordonnait de lui rembourser la moitié des impôts, mais face à ma révolte il acceptait que je le rembourse au prorata de mon salaire ou de mes allocation familiales lorsque je ne travaillais pas. Je signale qe nous étions mariés sous le régime de la communauté réduite aux acquêts par défaut de contrat de mariage. Quand il avait sa maîtresse, il voulait que je lui fasse un chèque de 600 euros, correspondant aux impôts, cela lui permettait ensuite de donner à ses 2 assistantes 300 euros chacune, car "les pauvres, elles avaient fait tant d'heures supplémentaires et ne recevaient rien de la boîte." PN voulait faire un geste pour elles en tant que collègue ! L'une d'elle était sa maîtresse et l'autre la meilleure amie de celle-ci. A cette époque, fin 2011, PN me vantait ouvertement toutes les qualité de son amante et que je possédais pas, notamment la jeunesse ! (Elle a 18 ans de moins que PN). Je me souviens que j'avais regardé PN droit dans les yeux et que je lui ai fait un doigt d'honneur. PN avait eu l'air offusqué, il ne se rendait même pas compte de l'énormité de son discours.

    Sur les relevés, j'ai vu que PN s'était abonné à Meetoc. Cela correspond à la femme noire qu'il avait fréquentée et dont il avait ouvertement parlé aux enfants, c'était l'Aînée et sa copine qui me l'avaient rapporté. Par jeu et par curiosité, je me suis créée un compte fictif en dix secondes, pour voir la fiche de PN. Depuis deux jours, je me connecte et je suis affligée par ces rayons et ces étalages d'hommes à consommer, avec des systèmes de "flash", de "favoris" et de "tchat". J'imagine tous les mensonges qui sont échangés de la part des hommes comme des femmes.

     

    Conclusion

    Toutes ces recherches ont fait ressurgir pas mal de choses. Je risque d'être répétitive, mais j'interprète cela comme un signe de la vie. La perte du courrier m'a fait redécourvir des objets porteurs de sens. Je n'y vois pas d'autres significations sinon celle d'ancrer mes convictions sur ce qu'est PN. Ce pauvre diable. Il y a aussi l'histoire de Meetoc avec ma fiche fictive. je ne crois pas cependant que j'en ferai quelquechose. Je connais pourtant des personnes qui ont fait de belles rencontres sur Internet. Moi, je trouve le procédé trop cynique.

     

  • Petits arrangements entre amis

    Révisions

    La semaine avant mon départ pour Rennes, ma chef m'interroge sur l'avancée de mes révisions. Je lui dis que je suis complètement à la ramasse et que je me couche tous les soirs à 2h du matin. Et qu'en revanche, certains de mes collègues disposent de quelques heures pour réviser au bureau. Elle me répond que lorsqu'elle était étidiante en médecine, elle passait quasiment ses partiels avec ses enfants sur les genoux. J'ai pensé que cette femme en avait bavé et que peu lui importait les difficultés des autres. Je connais ma chef, c'est une personne assez égoïste et qui a traversé un cancer récemment. Je n'avais pas senti qu'elle avait changé sa façon de voir la vie.

    Mon rapport aec elle est assez distant mais en même temps empathique. Elle m'a embauché en me tirant un balle dans le pied par rapport à mon évolution, tout en préntendant le contraire. Je ne suis pas dupe mais je la laisse parler tout en étant très correcte avec elle. Mais au final, je ne lui en veux pas du tout, car sans ses freins, je ne serais pas en train de faire ce que je fais pour évoluer.

    L'après-midi, elle me convoque dans son bureau avec mon autre chef. Ils m'autorisent à m'isoler deux heures par jour pour réviser. Je n'aurais jamais pensé qu'elle eût pu faire cela. Gratitude.

    L'orthodontiste

    Samedi 24 septembre, j'ai emmené l'Aînée à son RDV chez l'orthodontiste. Il prend 960 euros par semestre. Jusqu'ici, c'était PN qui payait, c'est-à-dire les 2 premiers semestres. Puis, à Rennes, j'avais passé un RDV et oublié un autre en juillet. L'orhodontiste a envoyé des lettres de relance. Je pensais qu'en ne venant pas, je ne paierais pas. Cependant, il m'explique, contrat à l'appui, qu'il s'agissait d'un forfait pour deux années, ce qui porte les soins d'orthodontie à environ 4000 euros, et qu'à ce jour, je lui devais 3000 euros. Je manque de m'évanouir.

    Depuis que je suis rentrée à Paris, les enfants et moi avons eu des dépenses de santé que j'ai avancées, mais c'est PN qui est remboursé, étant donné que ni lui ni moi n'avons entamé des modifications auprès de la sécurité sociale et de la mutuelle. Je ne lui ai rien encore réclamé comme je rechigne à avoir tout contact avec lui.

    Le dentiste me demande de lui régler tout de suite les 960 euros. C'est une somme énorme, les larmes me montent aux yeux. Je lui explique que je n'avais pas compris qu'il s'agissait d'un forfait, quand bien même nous avions raté des RDV. Je lui avoue que j'ai divorcé récemment et que j'élevais seule 3 enfants. Je sors mon chéquier, lui demande s'il veut bien échelonner. Il me demande de commencer par faire deux chèques de 480 euros qu'il encaissera à mois d'intervalle. Je m'exécute avec des larmes aux yeux. Alors, il propose de réduire les soins à 18 mois au lieu de 24 mois, puis quelques minutes plus tard il supprime un post-soin mi-facultatif mi-obligatoire (une gouttière) de 380 euros. Je le remercie, mais j'avais passé une semaine très difficile précédemment, j'avais le moral dans les chaussettes, je continuais de pleurer en écrivant mes chèques. Plus tard encore, il revient et supprime encore un trimestre. Re-gratitude.

     J'ai côtoyé durant des années un salaud (PN) et aujourd'hui mon avenir est on ne peut plus incertain, j'avance sur un chemin au bord du vide. J'aurais pu être désespérée. Mais je suis constamment surprise de trouver des personnes prêtes à m'aider. Remerciements.

     

     

  • Campus 2

    Mercredi 26/09/12

    Mon Dieu, que c'est difficile, cette prépa !

    images (15).jpegIl faut le vivre pour comprendre. Mon cerveau turbine à longueur de journée. Et le soir, jusqu'à 23h, je remets ça avec mon groupe de travail, Elie, Marseillaise, Da, Cel, Faou etc. Le périmètre des connaissances à acquérir est incommensurable et les lacunes de mon savoir sont intersidérales. Il n'y a bien qu'avec les oraux de langues étrangères où je me sens à mon aise.

    Je me demande parfois ce que j'ai été faire dans cette galère. Pourquoi n'ai-je pas choisi un petit métier pépère, même technique et pointu mais au moins accessible. Ou encore artisanal, mon rêve. De fait, je suis arrivée ici mais je n'ai rien fait pour. Cela s'est fait tout seul.

    Partant d'agent de catégorie C au plus bas de l'échelle, je visais seulement une catégorie B, mais les opportunités ont fait que j'ai atterri à une pré-prépa de catégorie A (cadre supérieur) pour être propulsée ensuite dans une prépa de direction. Et en plus, je suis admissible à ces concours nationaux. Pour l'un, je fais partie des 50% retenus et pour l'autre, des 25% ! Alors que je n'ai pas mémorisé grand-chose de toute l'année.

    Aujourd'hui, je rame à mort pour me préparer aux oraux dans un mois. Je dois montrer mes connaissances et ma détermination à occuper ces postes face à un jury de près de 10 personnes (des directeurs, des représentants des directions ministérielles et des agences de l'Etat, des professeurs de droit, etc.) alors que je n'ai aucune motivation. Le jury est réputé féroce. Je déroule déjà le film dans lequel je me vautre en beauté. Lundi, le premier soir à Rennes j'étais très très mal, au fond du trou. Le mardi encore plus. Je suis dans une méga angoisse. J'ai l'impression de ne pouvoir me raccrocher à rien. De me retrouver dans le vide total. Je ne ressens pas de tachycardie, mais je suffoque, je manque d'air.

    images (16).jpegFinalement, je me suis dit que j'allais laisser ma vie entre les mains de Dieu et le laisser me guider. Car je n'ai rien fait pour arriver ici. En regardant quelques années en arrière, depuis le début de ce blog, je vois bien qu'il y a un semblant de direction. J'arrive à la fin de cette route, qui a été semée d'embûches. Je me dis que je ne suis pas parvenue ici - l'avant-dernière étape - pour me vautrer quand même ! Ou alors, si je me vautre, c'est que ma route doit prendre un autre tournant et qu'il s'agissait jusqu'ici que d'un détour. Car, en cas d'échec, je n'aurai jamais la force de repasser ces concours l'année prochaine.

    Être admissible à un concours relevait déjà du miracle. Mais à deux, alors cela veut dire quoi ? Deux miracles ? Le troisième, je l'ai raté, trop dur. Je me suis confiée à Faou, lui expliquant que j'ai réussi deux fois sans même ouvrir un cahier, ou à peine. Cela me perturbe d'autant que je sais que la moitié des candidats ont été recalés et 75% dans l'autre concours. Et que ceux de mes camarades admissibles comme moi ont travaillé d'arrache-pied, certains le repassent pour la 3ème et ultime fois. Pourtant, je ne suis pas spécialement intellectuelle. Je suis une mère de famille de trois enfants qui a essayé d'étudier au même rythme que les autres et qui en plus a divorcé et déprimé durant l'année universitaire. Je ne peux décemment pas culpabiliser d'avoir réussi ! Pourtant, cela me bouleverse.

    Quand je me présenterai aux oraux, j'aurai la sensation de me jeter dans le vide. Mais je suis persuadée qu'une main me rattrapera.

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  • Campus

    Dimanche 23/09/12

    Ce soir, je dors dans une chambre de 9 m2 sur le campus de Rennes. Cela fait drôle de revenir (sur les lieux du crime, la prépa, lol).

    J'ai retrouvé mes copains admissibles, nous avons dîné au McDo (ben il n'y a nulle part où manger un dimanche soir) et nous sommes restés discuter longuement sur le campus.