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Sauve toi Lola - Page 5

  • C'est plus que la dépression...

    ... ce sont des interrogations existentielles.

    Mardi 14 mai 2013

    Les moments up

    Mes semaines sont entrecoupées de beaux moments et de journées sombres.

    Je suis beaucoup sortie pour m'étourdir. Avec Nad, nous avons fait des soirées dans l'espoir de rencontrer un éventuel chéri, mais nous avons été déçues par la gente masculine croisée, à chaque fois nous nous sommes plus fait des copines avec qui nous avons beaucoup rigolé. Les hommes avaient - parfois - une attitude consommatrice. Alors j'ai décidé d'arrêter ce genre de sortie, Nad aussi.

    Quatre jours pour moi

    turner watercol.jpgPuis j'ai fait d'autres sorties qui me correspondaient davantage. J'ai regardé de beaux films (une Vie Simple, admirable), fait de belles promenades, rencontrés des femmes très sympathiques, etc. de beaux moments simples et d'élan vers l'autre. J'ai fait de la méditation, une séance d'EFT, du chant. J'ai fait plusieurs sorties ayant trait à l'art, j'en ai même organisé une. Au salon de l'aquarelle, j'ai pu discuter et me faire prendre en photo avec deux grandes pointures de l'aquarelle, un Vendéen et un Chinois. Ils étaient très abordables. J'ai même craqué pour le Vendéen avec ses yeux jaunes, nous nous sommes très vite tutoyés. Nous avons une amie commune.

    J'avais fait une sortie par jour durant le pont de l'ascension, durant lequel les enfants étaient partis en vacances avec PN chez leur grand-père. J'ai fait beaucoup d'aquarelle. Je l'avais déjà écrit, je crois, c'est une des choses qui me font sentir exister. J'ai même annulé une sortie en boîte, car cela ne correspondait plus du tout à mes aspirations.

    Parenthèses heureuses

    Bonheur.jpegTous ces beaux moments, en comptant le dernier repas avec la famille et le jardinage ainsi que les discussions avec mes amies de ma Ville, sont des instants que j'ai su savourer pleinement, en me coupant du cadre continu un peu difficile de ma vie actuelle. Je suis contente d'avoir développé cette capacité à profiter du moment présent, à "seize the day". Sauf que quand c'est fini, alors je retrouve le quotidien difficile.

    Si j'ai bien retenu tout ce que j'ai appris des lectures de mes maîtres, Bouddha, Sénèque, Eckart Tollé, etc. je saurais que CHAQUE moment est une partie de la vie et qu'il ne faut pas les nier. Mais les accepter. Accepter ce qui est. J'ai encore du mal. Pas assez sage.


    Les moments down

    Le contexte

    • Incertitudes de ma vie professionnelle et donc personnelle l'année prochaine
    • Repasser le concours (tout le programme à apprendre dans chaque matière, il reste moins d'un mois)
    • Examen de Ressources humaines : je n'ai encore rien appris
    • Dossier commun (MIP pour les "connoysseurs") à élaborer
    • Procrastination (Je m'étais laissé le dimanche pour rédiger ma part de travail collégial, mais je n'ai pas pu aligner un seul mot, tandis que j'aurais pu faire biend 'autres choses)
    • les enfants sont partis pour 10 jours avec PN

    lune.jpgLa mélancolie parfois évoquée est devenue dépression. Je discutais avec ma camarade dernièrement durant mon co-voiturage pour Paris, elle me parlait subrepticement de son état dépressif, vivant à l'école avec son fils et laissant à Paris son mari et sa plus grande fille. Elle prend des anti-dépresseurs, le médecin de ville tout proche de l'école lui avait confié que beaucoup de ses patients provenaient de notre école.

    Soudain, c'est comme si je me suis enfin autorisée à laisser sortir tout cela. Car je ne sais même pas nommer cette "cela". "Cela" est une grande tristesse. Un certain désintérêt. Ajouté à une réelle fatigue physique. Je dors peu, je me couche tard. Je suis toujours fatiguée. Le midi, quand je peux, je fais une sieste de 10 à 15 minutes dans ma chambre, puis je me réveille en sursaut pour retourner en cours. Ou alors je m'effondre vers les 18-19 heures.

    Le désintérêt

    Je me désintéresse complètement de ma formation. Pourtant, par exemple, j'adore les ressources humaines, mais là, je trouve cela totalement compliqué, complexe et inefficace, toutes ce feuilleté de statuts et de règles qui régissent la gestion des RH dans la fonction publique ! Parfois, je me lasse du "système", des rapports sociaux que je trouve à la fois formidables et si hypocrites.

    Cela fait longtemps que je me désintéresse des objets. désormais je me détache de l'organisaiton sociale, professionnelle. Plus grave encore, je suis en train de me désintéresser des gens. C'est étrange, car j'aime foncièrement l'Autre. Et encore plus mes enfants. Ce sont les seuls êtres sur Terre pour qui je vis. Mais bizarrement, je pourrais même ne plus penser à eux, car j'ai confiance en leur avenir. Pas en le mien.

    La vérité est que je suis lasse. Je suis lasse de vivre. Je suis lassée de vivre. Je pleure la nuit dans mon lit. Je ne vois pas à quoi ça sert de vivre. J'ai acheté des livres à ce sujet mais qui ne m'ont pas plus convaincue. Ma vie est dense, mon réseau social riche, mais je ne vois pas pourquoi (pour quoi) je m'agite comme une fourmi.

    Pourtant, j'admire la beauté complexe et ingénieuse du monde, de la Terre, du cosmos, etc. Tout cela est si intelligent et si beau dans son ensemble. La Nature, les Hommes, nos organisations sociales, nos maîtrises technologiques, etc. Mais soyons sérieux, vivre, à quoi ça sert ?

    vivre-a-quoi-ca-sert-.jpgS'accomplir ? Accomplir une mission ? Surmonter des épreuves ? pour avoir le droit de pénétrer dans le Royaume de Dieu ? Ou alors suivre son karma ? Accomplir son samsara, le cycle des vies ? Recevoir et rendre ? Bénéficier et payer ? Vivre des réincarnations successives ? Pour atteindre enfin le nirvana ?

    A quoi cela me sert-il d'avoir la conscience de mon existence ? De penser ? D'être si intelligent ? De conceptualiser tellement d'idées complexes ? Alors que mon corps est détériorable ?  Naître, vivre et mourir. Qu'est censée me faire comprendre / découvrir ma finitude ?

    L'idée de la mort doit-elle me faire comprendre je dois réaliser des choses durant la vie ? Je ne me pose pas la question du début (naissance). Je ne me pose pas forcément la question de la fin. Mais qu'est-on censé faire entre les deux extrêmités ? Je pourrais très bien vivre comme ça durant 80 ans puisque c'est l'espérance de vie actuelle d'une femme en France. Seulement, j'ai un cerveau avec une conscience et qui carbure - trop ? Je pourrais être un animal et me préoccuper seulement de manger et me reproduire. Mais apparemment, ce n'est pas ma vocation vitale. Que suis-je donc censée faire dans cette vie ?

    harmonieuse-solitude.jpgJe peux mourir aujourd'hui, je n'ai rien à regretter. Je peux partir proprement. Je ne pense pas avoir fait de tort à personne, du moins je l'espère. J'ai ma bonne conscience pour moi. Quand aux regrets, j'ai bien une liste de choses à faire avant de mourir, c'est très prosaïque : savoir danser le rock et ce foutu Madison, savoir parler espagnol pour pouvoir voyager, rencontrer vraiment l'amour, pas l'amour destructeur et la manipulation de PN, cuisiner plein de plats, etc. Mais tout cela, je peux partir sans les faire. J'ai de moins en moins d'attachements.

    Je n'ai rien à faire ici. Vivre ne m'apporte rien. Si Dieu - puisqu'il faut l'appeler ainsi - a une mission pour moi , une mission qui donnerait éventuellement un sens à ma vie, qu'il me le fasse savoir. Parce que là, je m'emmerde grave. Je me lève, je vais en cours, je mange, je retourne en cours, je m'occupe des enfants, je fais les courses, je mange, je fais le ménage, la lessive, je fais mes devoirs (ou pas), je dors. Chaque jour j'attends avec hâte le soir pour dormir et ne penser à rien. Sauf que le lendemain, tout recommence pareil. Et ça m'emmerde grave.

    Quand bien même je serais en poste et je m'éclaterais professionnellement comme cela a été le cas jusqu'à présent, quand bien même je passerais de bons moments avec mes amis et ma famille, quand bien même je ferais tout ce que j'aime, peindre, jardiner, cuisiner, créer, etc. Et bien avec du recul je ne vois pas à quoi ça sert. Ce que cela m'apporte.

    Ego-isme, altruisme

    aider.jpegOu alors faut-il inverser le point de vue et arrêter de me regarder moi et mon égo : est-ce que j'apporte quelquechose à quelqu'un ? C'est-à-dire qu'il faut que je m'oublie et que regarde ma vie du point de vue de l'Autre. Est-ce que ma vie aurait plus de sens si j'apportais quelquechose à l'Autre ? C'est quoi le but ultime de la vie ?

    Evidemment je ne le saurai jamais. Je peux lire tous les philosophes et les chefs religieux, je ne suis pas sûre d'avoir la réponse. Pour autant, je ne vais pas mettre moi-même un terme à ma vie. Je vais continuer de vivoter. Telle la fourmi qui court dans tous les sens. Cette perspective me paraît assez désespérante.

    amour.jpg

    Et puis je me suis dit que peut-être, le sens de la vie c'était l'Amour ? Ce "truc" que je n'ai pas connu jusqu'à présent. Mais je suis injuste d'écrire cela car je reçois chaque jour l'amour éperdu de mes enfants (je parle des Jumeaux, l'Aînée ... hum ... on ne peut pas en dire autant, sa crise d'adolescence s'éternise).

    Je me suis dit ça car les gens amoureux trouvent une raison de vivre, un sens à leur vie. Ils ne vont plus se poser des questions existentielles. Tout va alors de soi. Tout devient une évidence. Pour moi, rien n'est évident. Je me traîne dans ma vie. Je rampe avec mes coudes.

    Pour autant, je ne me plains pas car j'ai bien connu des moments de vie simple, mais c'était à l'époque où sans le savoir, je tombais dans l'emprise de PN. PN commençait à me dire des choses méchantes, mais je me disais que c'était de la maladresse, de la bêtise ou de la colère qui passerait. Durant les premières années, j'ai été heureuse, je crois.

    Aujourd'hui je suis seule avec moi-même, avec mes doutes et mes incertitudes, et ma solitude.

    images (4).jpegLundi soir, j'ai beaucoup pleuré dans la nuit. Je n'ai pas dormi avant 3 heures. J'ai parlé à Dieu.

    Moi : "Il y a 2 ans, au coeur de la tempête, j'étais bien plus forte. Puis vous m'avez fait signe à plusieurs reprises (oui, je vouvoie Dieu !).

    Lui : Oui, je t'ai montré que j'étais là.

    Moi : Et aujourd'hui que le temps est calmé, pourquoi suis-je perdue ? 

    Lui :  ...

    Moi : Qu'attendez-vous ? Qu'attendez-vous de moi ?

    Lui :  ...

    Moi : Si j'ai une mission à accomplir sur cette terre, alors donnez-moi ma feuille de route !

    Lui :  ...

    Moi : Ne me dites-pas que c'est à moi de trouver mon propre chemin ? Que c'est à moi d'agir ? Parce là je ne sais pas du tout vers où me diriger, je n'en ai aucune idée ! A moins que je n'ai pas fini de payer ma dette ? Ah, j'ai fait autant de mal que ça dans ma vie antérieure ? (oui, là c'est plutôt le Dieu bouddhiste). 18 ans avec PN n'étaient qu'un avant-goût ? Et je continue de payer ? Si oui, j'obéis, car je en vais pas mourir et passer encore une autre vie à recommencer à payer ma dette à PN sous une autre forme.

    Lui : ...

    Moi : Alors c'est ça, je vais continuer de vivre ? Sans savoir pourquoi ? Que puis-je faire d'autre sinon accepter ma vie actuelle. Bien sûr je me pose la question du libre-arbitre de l'homme face à Dieu. Mais je vois bien que je ne décide de pas grand-chose puisque mes voeux ne se rélasient pas et que mes tentatives tombent à l'eau (mon oral de D3S) comme si de toutes façons tout était déjà joué.

    OK, je vais essayer d'accepter ce qui est. De faire confiance. D'avancer à l'aveugle. Ce n'est pas aisé. Cela me panique."

     

    Ma conversation avec Dieu se termine tout doucement quand je sombre dans le sommeil.

    « Recommande ton sort à l'Eternel, mets en lui ta confiance, et il agira. » (Psaume 37:5) 

     Je fais tenter de faire le pas de la foi.

     

  • Le gazon maudit

    Un titre pour rigoler, mais le gazon n'était pas du tout maudit.

    grass.jpg

    PN m'avait menacée par SMS d'utiliser les services d'une entreprise pour tondre la pelouse de notre maison commune et de m'en imputer les frais par voie d'avocat. (Mon beau-frère me dira par la suite que PN n'avait pas les clefs pour rentrer dans le maison et qu'il n'avait aucun moyen de m'imposer l'entretien du jardin)

    PN avait aussi décidé de prendre les enfants durant les vacances de Pâques pendant presque 10 jours. Il se rattrapait des week-end où il ne les avait pas pris depuis janvier "en raison du coût des billets de train". Je n'ai pas cherché à aller contre lui étant donné que les enfants sont contents de rentrer dans (notre Ville) et que cela me faisait des vacances aussi.

    Ceci étant dit, l'absence programmée des enfants pour une période aussi longue avait fortement contribué à m'accabler les semaines précédentes (note spleen). Cela me fait toujours aussi mal de les voir partir loin de moi et pour être avec PN. Je sais qu'il est largement défaillant quant à leur prise en charge, car il ne s'en était jamais occupé lorsque nous étions encore ensemble. Heureusement que les enfants ont grandi. Je prends de leurs nouvelles, mais pas tous les jours. En semaine, PN travaille et laisse les enfants seuls. Il doivent se faire à manger tout seuls aussi. Les Jumeaux avaient fait cuire des pâtes, mais comme ils n'avaient pas réussi à ouvrir la boîte de sauce tomates, alors ils ont mangé des pâtes au beurre. Parfois, il leur laisse une boîte de raviolis. En général l'Aînée ne reste pas à la maison avec ses frère et soeur, elle "court les rues", cela m'énerve aussi. Cependant, les enfants me disent que quand PN est à la maison, il leur prépare à manger, des trucs tout prêts à réchauffer. C'est déjà ça !

    raviol.jpg

     

    Les enfants partaient donc du vendredi 19/04 au soir jusqu'au 1er ou 2/05. Le soir-même je suis sortie dîner avec des camarades de promo dans un restaurant japonais. Pour être entourée. Pour ne pas être trop triste. Toute la semaine, j'avais mes cours et une de mes camarades rentrait le week-end du 27-28/04 à Paris. J'ai décidé de faire du co-voiturage avec elle afin d'une part de rentrer voir les enfants et d'autre part de voir un peu si tout se passait bien dans ma maison (si elle n'était pas investie par 3 familles manouches, je plaisante) et enfin, par l'occasion, de tondre cette foutue pelouse.

    tonte1.jpg

    La photo est ironique : mon jardin est tout petit !

    Finalement, bien m'en a pris, puisque j'ai pu ainsi revoir toute ma famille. Ma jeune soeur avait proposé que tout le monde se retrouve chez moi pour manger le samedi 27/04 au soir. Moi j'étais lessivée car j'avais profité d'être seule pour sortir. J'ai fait beaucoup de soirées, dont une qui m'a pris 2 jours pour m'en remettre. C'était la soirée de mon école, la première organisée par notre promo. Je suis restée jusqu'à la fin pour aider à nettoyer la salle. Eponges et balais en main, nous avons continué la fête avec la poignée de camarades encore présents. Je n'ai pas réussi à me lever le lendemain pour aller en cours, c'était la première fois que cela m'arrivait ! J'étais en train de vivre la vie d'étudiante que je n'avais pas eue. Le mienne était beaucoup plus sage il y a 20 ans !

    Le vendredi 26/04, dans la voiture de ma copine, je n'ai fait que de dormir, cela m'a beaucoup reposée. Elle m'a déposée à ma porte, comme nous n'habitons pas très loin l'une de l'autre. Comme j'e n'avais pas les clefs, c'est Jumelle qui a traversé la route qui sépare de chez son père pour m'ouvrir. Je l'ai serrée très fort dans mes bras, elle était contente aussi de me revoir. Il avait fait très beau et chaud les 2 jours précédents, la maison était encore bien chaude à l'intérieur. J'avoue que cela ne m'a pas fait plus plaisir que ça de revoir la maison après 4 mois. Tout était en place, hormis le courrier qui débordait. Mon cousin Bob et mes voisins ne sont pas passés vider ma boîte à lettres. Il n'y avait que de la publicité.

    Le soir, une de mes voisines s'est arrêtée en voiture pour me parler, je l'ai invitée à prendre l'apéro. Jumeau et l'Aînée sont arrivés. Puis, tandis que nous discutions devant la maison, Momo le fils de Sama la voisine et copain des enfants est arrivé en courant :

    "Dès que je vous ai aperçus par la fenêtre j'ai mis mes chaussures pour venir vous voir !"

    enfa.jpg

    Au bout d'un moment les enfants sont tous repartis chez Momo et sont revenus le soir avec des sauces mayonnaise et ketchup car on allait manger des frites retrouvées dans le congélateur. Il y avait beaucoup d'ambiance à la maison. Après le dîner, les enfants ont préféré rentrer dormir chez leur père car Jumeau avait un match de foot assez tôt le lendemain et les filles ont préféré le suivre. Je les ai laissés partir pour ne pas contrarier PN.

    Jardinage

    Le lendemain, après le petit déjeuner, je me mets à jardiner tout de suite. Comme ça cela serait fait. PN pensait me forcer à entretenir la maison et m'embêter. En réalité, j'ai pris un plaisir fou à jardiner. Cela fait partie des choses que j'aime faire dans la vie. Avoir les mains dans la terre, soigner mes fleurs, tailler mes arbustes, etc. Cela me relie avec le Monde, avec la Vie. J'ai posé sur chacune de mes plantes un regard maternel. J'ai tondu. J'ai désherbé mon allée.

    J'ai croisé le mari de Sama qui jardinait aussi. Nous avons discuté, il est au chômage et en dépression, c'est difficile pour lui. C'est un ancien directeur surinvesti. Puis je vais rendre visite à Sama :

    "Lola, tu ne vas jamais me croire. Hier ton ceriser venait tout juste de fleurir. Et je me disais que tu n'étais même pas là pour voir cela. Et te voilà aujourd'hui !"

    N'est-ce pas merveilleux ce genre de conversation ? Parfois j'ai des échanges très précieux avec mon entourage et je reconnais que j'ai beaucoup de chance.

    ceri.jpeg

    Plus tard une autre voisine est venue discuter avec moi. Elle est plus âgée que moi, nous avons des relations justes cordiales, mais c'est une des seules à m'envoyer des textos et à m'appeler de temps en temps à Rennes.

    Ensuite, Inge est venue prendre le café avec moi alors que j'ai pris mon déjeûner à 16h, j'avais jardiné sans discontinuer. Elle m'a raconté les problèmes qu'ele rencontrait actuellement et ensuite m'a beaucoup conseillé sur le fait de retenter mon concours. Puis, comme je n'avais pas de voiture, elle m'a emmenée faire quelques courses pour la fête du soir-même. La belle Inge, tout comme moi, aimerait enfin manger son pain blanc.

    La fête de famille

    PN ignore le cadeau qu'il me faisait en me poussant à rentrer. De ce fait, j'ai pu revoir toute ma famille - ou presque car il manquait mon frère. Auparavant j'étais contrariée car ma jeune soeur m'avait presque imposée que tout le monde vienne chez moi, alors que j'étais physiquement très fatiguée. Heureusement, j'avais bien récupéré dans la voiture de ma camarade et dans la nuit.

    Ma mère est arrivée la première avec Bob. Ils avaient fait de grosses courses et avaient apporté tout ce qu'il fallait pour se régaler de sandwiches viets (une pure merveille). Mes enfants étaient là aussi. L'Aînée m'avait dit qu'elle avait prévu d'aller au restaurant pour l'anniversaire d'une copine. Je lui ai expliqué que le repas de famille était plus important car plus rare, sans conviction qu'elle m'écoute. Mais j'ai eu la surprise qu'elle annule auprès de sa copine ! Mes soeurs sont arrivées avec leurs familles. Mes 2 beaux-frères qui avaient fait mes déménagements à / de Rennes étaient là. Nous avons fait un buffet de mets délicieux et avons fêté l'anniversaire de ma soeur aînée. Le dernier bébé de la famile était trop chou, il a amusé tout le monde. Je lui avais offert des livres, et aussi une très bonne bouteille de whiskey à mon beau-frère ainé. Il y avait une douce chaleur dans ma maison.

    fami.jpg

    Puis le soir, tout le monde est reparti. Les 3 enfants sont restés dormir avec moi. PN leur avait bien dit qu'il découcherait le samedi soir. PN continue certainement ses rencontres sur Meetoc avec des femmes noires. Sincèrement cela ne me fait ni chaud ni froid.

    Dimanche 28/04, j'ai rangé la maison. Les jumeaux sont restés avec moi jusqu'à ce que ma camarade vienne me chercher en co-voiturage pour rentrer à Rennes. Nous nous sommes embrassés dans la rue, les enfants ont femré la maison car ils avaient encore des choses à récupérer. Je suis arrivée à Rennes le soir vers 21 heures avec l'impression de rentrer dans mon home sweet home de 32 m2 alors que je quittais une belle maison dans une ville bourgeoise. Les enfants rentreraient le 1er mai seulement.

    Le soir Sama m'a téléphonée :

    "Momo vous a vus vous dire au revoir par la fenêtre. Il a dit : "PN est méchant. A cause de lui, Lola et ses enfants ne sont dans leur maison et en plus elle n'est pas avec ses enfants."

    Momo aime tendrement ses parents et il est déchiré à l'idée qu'une famille soit cassée.

      

  • A chaud - spleen

    Mercredi 17/04/13

    J'ai de plus en plus de mal à le contenir mais je me sens mal. Il y a quelques heures, je disais à une camarade que je n'avais pas le moral et j'ai senti les larmes monter, alors j'ai changé de sujet.

    Mes compagnons Incertitude et Solitude sont revenus me voir (la solitude s'entend affective cette fois). Je n'arrive pas à définir les causes exactes de ce spleen. Mais il m'empêche de m'endormir le soir. Cette année, j'ai un peu moins de travail que l'an passé, et je pourrais m'endormir pus tôt, mais effet d'habitude ou non, je ne m'autorise à dormir que vers 1 à 2 heures du matin, pour un lever à 7h. Je ressens une tristesse diffuse, une mélancolie qui m'attire vers le bas.

    mélanc.jpeg

    Je vois bien quelques sujets d'inquiétude et dont j'ai déjà parlés. Au plan professionnel, je cherche un poste soit en RP soit à Rennes, mais mon coeur penche fortement pour la Bretagne, car le cadre de vie me plaît beaucoup. En revanche les postes ne sont pas légion ; ayant travaillé au service du recrutement du CHU de Rennes je sais qu'il n'y a aucun poste pour moi. Il faut que je liste et contacte les établissements environnants, mais pas trop loin non plus !

    De ma future affectation, qui pourrait intervenir dans n'importe quelle autre région de France, dépendra le sort de ma maison actuelle. La conserver et la racheter ? La vendre ? Mais surtout, quand prendre le temps de la vendre ?

    Ensuite, Jumelle qui a des problèmes de communication a vu un psychiatre il y a un mois. Elle n'est pas chaude pour y donner suite ; quand j'ai voulu reprendre un RDV, le psy m'a dit qu'il fallait que cela vienne de Jumelle elle-même avec une démarche volontariste. Je ne sais pas comment l'aider, car elle va se confronter à l'Autre au fur et à mesure qu'elle grandira et elle devra s'insérer dans la société.

    Il y a aussi l'Aînée qui se montre très arrogante et insolente envers moi. J'arrive à le gérer à peu près mais j'avoue qu'elle me pompe toute mon énergie. Et son désintérêt pour l'école me soucie car je n'entrevois pas son avenir professionnel.

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    Heureusement, Jumeau est un garçon adorable. Je suis bénie d'avoir un fils comme lui. Il est gentil, il a une attitude protectrice et attentionnée envers moi alors qu'il est encore tout jeune. QUand il me regarde avec ses grands yeux verts-bruns en me demandant :

    "Ca va, Mamounette ?"

    la moitié de mes soucis s'envolent et je suis apaisée. Et Jumelle m'apporte beaucoup de bonheur aussi par sa gentillesse, sa douceur et sa sagesse.

    Et puis il y a les petits soucis de mon école, comme mes travaux à rendre, mon projet de mémoire, mes cours à apprendre, etc. Mais également le choix ou pas de retenter le concours de directeur d'établissement médico-social, celui-là même auquel je m'étais plantée l'année dernière. Cela implique des révisions et encore des révisions. Alors que je suis mentalement crevée.

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    A cela s'ajoutent des problèmes d'intendance administrative. En quittant ma ville et en arrivant à Rennes, je me suis sentie écrasée par toutes les démarches administratives à entreprendre et j'ai laissé passer beaucoup de factures. ce qui m'a valu une majoration de ma taxe d'habitation (Gloups !!!), une demande de remise exceptionnelle aux impôts, qui ont refusé, ; un oubli de paiement de ma facture de téléphone fixe Essefère (frais de fermeture de ligne) qui m'a fait contacter par une société de recouvrement (aucune négociation possible), un oubli de renvoi de prélèvement de ma mutuelle vers mon nouvel employeur, ce qui me fait un arriéré de 4 mois de cotisations, etc.

    Heureusement, j'ai mis le nez dedans et j'ai réglé tous ces problèmes. Je suis enfin à jour de tous mes paiements. Je vais demander des prélèvements automatiques, ce sera mieux.

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    A cela s'joute PN qui me cherche des broutilles, il m'envoie des SMS pour me dire de tondre la pelouse de notre maison, sans quoi il le fait faire par une entreprise et m'envoie la facture par voie d'avocat, bla bla bla, et en finissant immanquablement par une formule ironique ou outrée. Je lui ai répondu :

    "C'est bon, je vais tondre la pelouse. ce ne sont que des brins d'herbe. Pfff."

    Ce mec me gave. Il est c...n comme c'est pas permis. Je voudrais qu'il disparaisse.

     

    Bref, j'ai dressé une liste à la Prévert. Il y a peut-être d'autres choses, mais c'est bien assez comme ça. J'ai beoin de me rencentrer sur moi-même. De prendre du temps calme. Ma vie est trop chargée, trop rapide, trop lourde. Il y a des matins où je me demande pourquoi je suis-là ? A quoi je sers ? Quel est le sens de cette vie, de cette agitation terrestre ? Je ne trouve aucun sens à ma vie.

    Mes nombreuses sorties, je les ai faites en partie pour m'étourdir et ne pas penser au non-sens de ma vie, mais cela n'y fait pas. Au jour d'aujourd'hui, je sais que je dois élever mes 3 enfants et les conduire vers la vie adulte tout en essayant qu'ils soient le plus heureux possible. C'est mon but ultime. Hormis celui-là, je n'en ai pas d'autre. Je ne sais même plus ce qui me tient à coeur. Une fois, j'étais très mal et je me suis rappelée que créer pouvait transcender notre quotidien. Alors j'ai fait la cuisine et j'ai aussi dessiné. Cela m'a fait beaucoup de bien effectivement.

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    Finalement, je crois que j'ai besoin d'être épaulée, accompagnée, et aussi de ressentir de l'amour pour et de la part d'un homme. Je m'en suis longtemps défendue, car je voulais absolument parvenir à l'état de bonheur et de plénitude seule. La plénitude d'un être entier, qui est un à lui tout seul, qui ne cherche pas sa moitié. Cette moitié d'humain qui selon Aristophane dans "le Banquet" de Platon, aurait été tranché en deux par Zeus comme punition et qui cherche à se retrouver et se ré-unir. Est-ce que quelqu'un quelque part me cherche ?

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  • D'autres rêves de PN

    Mercredi 10/04/13

    La nuit est difficile. 

    Je fais un premier cauchemar avec PN.

    Je me trouve dans une sorte de grande hutte-véranda et qui est sensée être chez moi et en même temps pas. Je crois que je rêve de cela car en ce moment, cela me manque un peu de ne pas avoir de vrai lieu à moi. Quand je regarde une émission de déco ou un film où des personnes sont dans leur salon avec par exemple une cheminée, cela me remue un peu, comme je suis dans un studio avec mes 3 enfants. Mais ce n'est pas bien grave, c'est juste un petit regret car je n'accorde plus d'importance à mon lieu de vie.

    Donc, à l'entrée de cette hutte-véranda avec un toit de feuilles, il y avait une table et une chaise, sur laquelle IR (mon ex-très bonne copine, devenue la très très bonne copine de PN) monte la garde. Comme si elle tenait une caisse d'entrée.

    Puis PN apparaît. Il m'insupporte. Alors j'attrape un tube de colle et je l'encolle sur tout le corps en faisant des formes géométriques (des méandres grecques en forme de frettes). C'était comme si l'encoller le neutralisait ! Je lui mets de la colle sur le visage, sur la bouche, je soulève son polo et trace des traits de glu sur son dos poilu. Il semble gêné par mon arme efficace.

    Je me réveille, me lève pour faire pipi, me recouche et enchaîne sur un 2ème rêve.

    Je me trouve dans une cuisine avec ma mère et une de mes soeurs vraisemblablement. Après un repas de famille, nous faisons la vaisselle en bavardant et en riant. PN surgit et il dit que c'est exactement ce genre de moment et cette vie-là qu'il recherche. Que c'était cela qu'il fallait lui donner. Il veut revenir vivre avec moi. Il se penche vers moi et cherche à m'embrasser sur la bouche. Je le repousse. Je lui dis que c'est trop tard.

    Je pense que ce rêve fait suite à la visite de Yuku, le frère de PN, chez moi. Avant cela, j'avais aussi passé une soirée (4 heures) avec Yuku dans un bar à parler de tout et de rien. A un moment, il avait eu un mouvement et son profil de 3/4 était exactement celui de PN. Cela m'avait un peu fait sursauter. C'est vrai que les 2 frangins se ressemblent beaucoup. Puis Yuku était resté dîner un soir de la semaine suivante avec les enfants, il aime beaucoup ses neveux. A la fin du repas, je l'ai invité à essuyer la vaisselle. J'ai toujours su qu'à l'époque où ma belle-mère était encore vivante, c'était un des moments privilégiés de PN ou bien de Yuku avec leur mère. Pas spécialement celui du frère cadet. Les frangins avaient grand plaisir à échanger avec leur maman, avec les torchons à la main, dans un moment intime et protégé qui semblait suspendu dans le temps. Avec Yuku, nous avons évoqué cette période heureuse. A l'époque nous étions tous plus heureux. La mort de cette femme-pilier a ébranlé tout l'équilibre familial et c'est là que PN a commencé à devenir vraiment fou.

    Je voudrais que PN soit chassé de mes rêves. 

     

  • Les sorties

    Mars 2013

    téléchargement.jpegJe sors beaucoup. Beaucoup. Parfois je ne sais même plus où je suis allée.

    Comme en ce moment je travaille dans un établissement en ville, je profite de pouvoir sortir plus facilement.

    Dimanche 17/03 : Cinéma Oz en 3 D avec les enfants.

    Lundi 18/03 : Restaurant Fuji avec mon frère et son copain venus nous voir à Rennes et mes enfants.

    Cette visite me fait particulièrement chaud au coeur. L'année dernière, seul Inge avait fait le déplacement pour me voir. Cela me fait tellement plaisir que Paris vienne à Rennes ! Cela faisait longtemps que je n'avais pas revu mon cher frère, depuis fin décembre. Nous nous sommes rejoints en ville, j'avais exceptionnellement pris la voiture et avais trouvé une place aux Lices. Nous marchons beaucoup avant de trouver un restaurant qui accueille sans réservation 6 personnes, nous essayons la crêperie Sainte-Anne, celles rue Saint-Georges, finalement ce sera le FUJI, mon restaurant japonais préféré. Mon frère nous a ramené des cadeaux et des chocolats, trop gentil !

    Mardi 19/03 : Café de la Mairie en sortant du boulot puis Restaurant La Saint Georges, une crêperie fabuleuse, avec les mêmes que la veille. Nous sommes rentrés à pied dans un froid de canard car nous ne voulions pas attendre 20 minutes le bus à 22h.

    Vendredi 22/03 : Cinéma en sortant du boulot, au TNB : Argo, seule. Depuis que j'ai découvert ce lieu avec Nad, je l'adore. J'ai aussi adoré ce film. En rentrant le soir dans les rues animées de Rennes, j'ai aimé y vivre. Vraiment.

    Samedi 23/03 : Soirée Gospel avec Rosy, Mimy, Clo et les enfants et aussi un copain gay. Une chorale parisienne fameuse, Eternity Gospel Chor, avec un chef d'orchestre et prédicateur charismatique, en plus d'être jeune et très beau. J'ai pleuré sur une chanson.

    Eternity Gospel Chor.jpg

    Lundi 25/03 : Conférence Zu Shi, un contemporain de Confucius à l'université de Rennes le soir. Je dormais presque tellement j'étais crevée.

    Mardi 26/03 : je ne sais plus

    Mercredi 27/03 : Vernissage Librairie + Bar Ste Anne la Cour des Miracles avec Yuku. A la fin de ma journée de travail, j'ai une soif inextinguible. J'envoie à Yuku, mon beau-frère qui a finalement dialogué durant le week-end avec moi sur faicebouq, un SMS désespéré : 

    Moi : "Tu sais quoi ? J'ai envie d'une bonne bière là maintenant tout de suite !"

    Mes camarades de classes sont tous partis dans leurs régions d'origine faire leur stage. Je n'ai personne d'assez disponible en 5 minutes pour boire un coup en ville. Il reste Yuku, mais il ne me répond pas. Alors je vais sur internet et décide de participer à un vernissage organisé par mon amie Mira. C'est à 10 minutes de l'endroit où je me trouve, j'ai même le temps de faire les magasins. 

    Dans le même temps Yuku m'appelle, il me rejoint en quelques minutes. Il fait froid. Nous buvons du vin blanc sur le trottoir pour le vernissage et mangeons des canapés au thon. Après nous filons sur un bar et avalons plusieurs bières bretonnes. Nous passons une bonne soirée avec un de ses copains.

    Vendredi 29/03 : Concert Safran + Bar le Bentley avec Kate.

    Je viens de lâcher les enfants avec Yuku qui va ensuite chercher PN à la gare de Rennes et conduire le père et les enfants chez le papy pour le week-end de Pâques. Moi, je participe à une sortie avec une copine. Soirée sympa, bonne musique mais on ne s'entend pas parler. On décide de bouger, je propose, en bonne Rennaise que je suis, un bar de nuit à proximité. Nous sommes 4 femmes "mûres" à déguster des breuvages sans alcool car nous sommes toutes venues en voiture, une autre nous rejoint. Nous sommes toutes divorcées, Brrrr. Quel triste constat ! En même temps, les femmes mariées sont à la maison avec leur mari, pas dans les bars la nuit ! Excellente soirée, j'y rencontre même une cadre de santé future chef d'établissement sanitaire et médico-social. Nous nous quittons vers 2h30. Kate et moi restons discuter longuement dans sa voiture, elle fait la synthèse des tempéraments de chacune, elle me gratifie du sens de l'écoute.

    Samedi 30/03 : Conférence Stéphane Hessel au forum de Libé au TNB.

    Je dors 4 heures et me réveille sans peine pour aller à cette conférence importante, avec Michel Rocard et Nicolas Demorand. Je retrouve les personnes avec qui j'ai RDV, l'unique gars est pas mal. Après Stéphane Hessel, j'achète des bouquins des intervenants du forum, et j'enchaîne sur une autre conférence sur laquelle je m'endors, ce n'était pas celle que je voulais (celle sur les prisons), plus de places. L'après-midi je me fais refouler d'une autre conférence sur le hasard et pour laquelle je n'avais pas de billets, alors je me pose au 3ème étage du TNB dans un confortable fauteuil et j'y lis pendant des heures.

    images (3).jpeg

    Mercredi 3/04 : Soirée Dazibao à la prison désaffectée de Rennes

    Soirée très sympa avec encore des inconnu(e)s, plutôt la cinquantaine, soixantaine. On rigole beaucoup pour oublier le froid glacial. J'y croise Yuku qui y officiait.

  • Rêves avec PN

    Dimanche 24/03/13

    hy.jpgIl y a un mois environ, je faisais beaucoup de rêves avec PN. Il faisait encore partie de mon quotidien, il y était encore mon mari, parfois mari méchant et violent, parfois mari normal et calme. Cet homme a fait partie de ma vie durant 18 ans et j'imagine qu'il me faudra du temps pour qu'il en sorte, s'il en sort un jour à jamais.

    Pour autant, je ne suis pas plus bouleversée que cela par sa présence dans mes rêves, je le constate, c'est tout. Je n'y accorde pas plus d'importance ni ne souhaite forcément les interpréter. Il s'agit sûrement de rêves "digestifs" durant lesquels ma conscience ou mon subconscient travaillent.

    L'un d'eux m'a interpellée. 

    Un animal face à moi grognait, retroussait ses babines et montraits ses crocs acérés. Il s'agissait d'une sorte de chien-hyène. Je n'avais pas peur mais j'étais contrariée. Le chien a bondi sur moi et avait planté ses griffes dans mon dos. Je tournoyais pour m'en débarrasser mais il était fermement aggripé derrière moi.

    Puis tout d'un coup, le chien s'est transformé en un petit garçon. L'enfant ne voulait pas me quitter, il voulait rester vivre avec moi. Je lui ai expliqué que cela n'était pas possible et qu'il devait rentrer chez lui où on l'attendait sûrement. Chez lui, c'était plutôt en centre spécialisé ou en famille d'accueil, car il ne semblait pas avoir de famille.

    C'est assez éloquent, non ?

  • De la maltraitance (note finie)

    Mercredi 6 mars 2013

    Durant ma formation, il était prévu que nous rencontrions les élèves des grandes écoles de la fonction publique afin de mener des réflexions sur certains thèmes. Ainsi, en présence d'intervenants professionnels et de futurs commissaires de police, officiers de gendarmerie, officiers sapeurs-pompiers, directeurs d'insertion et de probation, de directeurs du secteur hospitalier et médico-social, nous débattons de la maltraitance.

    Hier nous avons parlé de la maltraitance envers les enfants en disant notamment que le victimes risquaient de devenir des maltraitants à leur tour s'ils ne sont pas pris en charge. Aujourd'hui, nous avons discuté durant 7 heures sur les violences conjugales. Les professionnels intervenants sont un juge du Parquet, une psychologue spécialisée, des représentants d'associations contre les violences faites aux femmes, une juriste, etc.

    Par violences conjugales, on entend les violences :

    • physiques
    • sexuelles
    • psychologiques
    • financières
    • administratives

    Tout au long de la journée, je me demandais si j'allais intervenir pour témoigner de ma propre histoire, mais je m'en suis défendue, étant donné que nous étions dans un cadre professionnel. Pourtant, les discussions concernaient les 20 dernières années de ma vie. Et j'ai eu affaire à chacun des représentants des acteurs de la lutte contre les violences faites aux femmes. Etape par étape. J'aurais voulu leur crier MERCI !

    MERCI car grâce à chacun d'entre vous, je suis là.

    Aujourd'hui.

    Parmi vous.

    Vivante.

    Reconstruite.

    Equilibrée.

    1) La psychologue

    Tous les 2,5 jours, une femme meurt sous les coups de son conjoint. On constate une augmentation des fait de violences, mais il s'agit surtout de l'augmentation de la récélation des faits. Cela veut dire que les femmes osent enfin parler. 10% des femmes en France sont victimes de violences, notamment au sein du couple. Toutefois, sur ce taux, seules 10% déposent plainte ou se rendent dans des associations de lutte contre les violences faites aux femmes.

    La psychologue a parlé du cycle de la violence, avec le fameux schéma que j'avais décrit il y a quelques années (déjà !!!).

    Du phénomène d'emprise : Effraction - Captation - Programmation (ie syndrome de Stockholm)

    Des moments-critiques de l'apparition des violences :

    • l'installation du couple dans le foyer commun
    • la 1ère grossesse

    Du syndrome post-traumatique. Nous en avions souvent parlé ici, notamment avec Elisa et Quantique. Les syndromes sont souvent déniés par la victime qui prétend se sentir bien.

    • troubles neuro-végétatifs = suées, tremblement quand on reparle des faits, moindre résistance aux maladies
    • troubles psychologiques = honte, culpabilité
    • troubles du comportement = troubles du sommeil, hypervigilance avant de dormir, troubles digestifs, de la sexualité, névroses, envies suicidaires, etc.
    2) La juriste de l'association contre les violences faites aux femmes
     
    Selon elle, les facteurs de vulnérabilité sont la grossesse, le handicap, la maladie grave et l'âge. Mais tous s'accordent à dire que la catégorie socio-professionnelle n'entre pas en compte puisque toutes les couches sociales sont touchées.
     
    3) Les policiers
     
    Au commissariat de police, il existe des "référents "violences conjugales" (J'ai pu le constater !), les brigades sont de plus en plus formées à ce thème et sont sensibilisés aux revirements des victimes qui retirent leurs plaintes (je suis passée par là) par peur des représailles ou par pardon au moment de l'étape lune de miel ("je t'aime, je te demande pardon, je ne recommencerai plus"). Les policiers savent bien que les violences perdurent mais ne peuvent rien faire. Néanmoins, ils citent un certain nombre de fausses allégations de violences en vue d'accabler le conjoint avant de demander le divorce.
     
    Les victimes sont autorisées à porter plainte dans n'importe quel commissariat ou gendarmerie, même en dehors de sont département ou commune. Les outils dont disposent les policiers pour faire cesser les violences sont la garde à vue, la mesure d'éloignement.
     
    4) Le procureur de la République
     
    Le magistrat reconnaît dès le départ que les faits sont parfois difficiles à établir étant donné qu'ils se déroulent dans le huis clos familial. Les certificats médicaux détaillés établis par les médecins légistes, faisant apparaître des marques de défense, sont pris en considération. La rédaction des certificats médicaux et les termes inscrits sont très importants et influencent d'une manière ou d'une autre les jugements s'il y a lieu, les ITT (incapacité totale de travail) doivent être précisées.
     
    Le procureur précise que la légistation était favorable à l'agresseur, alors désormais, des mesures d'éloignement sont proposées par les policiers pour éviter la poursuite de la violence.
     
    Pour ce qui est du harcèlement moral, et c'est ce qui m'intéressait le plus, le procureur n'a pas connaissance de jugements rendus. Il précise que les éléments de preuve de harcèlement et de violences psychologiques (SMS à répétition, relevés téléphoniques, enregistrements, e-mail) n'ont aucune valeur dans la procédure civile et peuvent même constituer une violation de la vie privée. En revanche ce sont  bien des éléments de preuve à charge dans la procédure pénale. Dans le cas d'une plainte pour violences psychologiques, une expertise psychiatrique sera menée, mais les intervenants mettent en garde contre les "psy-Schtroumpfs "!
     
    Les agresseurs (violences physiques) sont condamnés avec sursis avec mise à l'épreuve, c'est-à-dire sous condition de soins psychologiques. 
     
    Bref, les pervers narcissiques ont encore de beaux jours devant eux. (c'est pourquoi, il ne faut jamais dire aux PN ce que nous savons d'eux !)
     
    Ce qui m'a beaucoup intéressée, c'est l'explication de cette excellente psychologue qui a expliqué les causes de la perversion narcissique. Ce qui veut dire qu'il nous appartient, à nous les parents, de savoir poser les limites aux débordement de nos enfants et de leur donner suffisamment d'amour et de confiance en soi, afin qu'ils ne développent pas ces comportements déviés et pervers. Bien sûr c'est le travail sur une génération !
     
    Et je rencontre actuellement ce problème avec l'Aînée dont le comportement s'affranchit de toute mesure et de toute réserve. Elle est dans l'excès, dans le déni de ses erreurs, elle reporte sur les autres et son arrogance est très fréquente. J'ai du mal à communiquer avec elle car elle rejette tout ce que je peux lui dire. Je ne sais pas dans quelle mesure je dois attribuer son attitude à la crise d'adolescence, sachant qu'elle l'a commencée depuis ses 11 ans et qu'elle en a maintenant 15 !

     

     

  • Vacances des enfants

    Le vendredi 22/02/13

    Le départ des enfants

    images.jpegDepuis le 01/01/13, PN (mon ex-mari appelépervers narcissique) n'a pas exercé son droit de voir les enfants, pour la raison qu'il refuse de prendre en charge les frais de transport). Avec un salaire net de 4000€ par mois, il préfère se priver de les voir plutôt que de payer. Quand je pense qu'il me traitait de radine !

    J'avais eu la confirmation le mercredi précédent que PN allait venir en voiture jusqu'à Rennes pour ramener les enfants. Il avait déjà fait ça il y a un an en prenant ses rendez-vous professionnels dans la région afin de profiter du trajet.

    Quand j'ai appris que PN venait et qu'il garderait les enfants 9 jours, j'ai eu un coup de blues terrible. J'ai toujours du mal à être séparée de mes enfants, je ressens une pointe dans le coeur. Le vendredi après-midi, je n'avais pas cours, et pourtant je n'ai rien pu entreprendre jusqu'au départ des enfants. Vers 16h les Jumeaux sont rentrés de l'école en me disant qu'ils venaient de croiser leur père sur le parking. J'ai regardé par la fenêtre et j'ai reconnu la voiture de PN. Il était debout au téléphone. Le portable de Jumeau a retenti, PN lui demandait de se dépêcher. Jumeau a rétorqué qu'ils disposaient d'une heure avant de passer chercher l'Aînée au lycée. Alors les enfants ont fini leur valises tranquillement.

    Moi je tournais autour d'eux. Ils avaient même pensé à prendre de quoi grignoter sur la route avec leur argent de poche. je leur ai dit que c'était à leur père de leur acheter un repas sur la route. Ensuite nous nous sommes embrasssés et je les ai accompagnés jusqu'à l'ascenseur. Puis je suis retournée les regarder par la fenêtre depuis la chambre. J'ai vu la grande tonsure de PN lorsqu'il s'est baissé pour rentrer dans sa voiture. PN est chauve. J'avoue que j'ai eu un sentiment de satisfaction, lui qui se préntendait jeune et beau ("Vois-tu Lola, nous les hommes on vieillit bien mieux que vous les femmes. On est plus beaux.") et qui draguait les jeunes secrétaires et stagiaires de sa société.

    J'ai rangé un peu leurs affaires des enfants. Je suis toujours émue en regardant leurs objets personnels, les stylos, les cahiers, les jeux ; j'aime bien sentir leurs vêtements quand je les plie, en respirer l'odeur ou plier délicatement leur linge propre. Parfois, quand ils dorment, je rallume la lumière pour les regarder dormir, j'aime écouter leur souffle régulier. Ces enfants sont mes merveilles.


    Me divertir pour oublier

    64645683.jpgElie nous avait invitées Nad et moi à dîner chez elle. Cela tombait bien, j'allais passer une bonne soirée, cela m'occuperait l'esprit et je n'allais pas sombrer à cause de l'absence. Elie nous avait préparé des lasagnes végétariennes. Nous avons passé une très bonne soirée décontractée et calme dans les derniers étages d'une grande tour de Rennes d'où nous avions une vue magnifique. Nous sommes rentrées à pieds et sommes arrivées à 4 heures du matin sur le campus.

    Le lendemain après-midi, je suis allée avec Nad au défilé du nouvel an chinois en centre-ville. Nad et moi, on ne se ressemble pas du tout, on a des tempéraments et des vies opposées mais on a les mêmes qualités de bonté et traversé les mêmes problématiques de violences conjugales.

    Ensuite nous nous séparons pour nous balader chacune de notre côté et nous retrouvons vers 19h30 pour une toile. Nous découvrons pour la première fois le TNB, le Théâtre National de Bretagne, puis nous rejoignons vers 22h mon beau-frère Yuku au Liberté, cette salle de spectacle qui accueille actuellement un festival.

     Yuku

    harrys-bar-10.jpgJumeau m'avait appris que PN avait déjeûné avec Yuku le vendredi et ce dernier m'informait le samedi soir qu'ils s'étaient promenés l'après-midi du vendredi dans Rennes et qu'ils avaient pris un verre à l'endroit où nous nous tenions !

    Ce soir, je n'avais pas prévu de voir Yuku, mais ma copine Nad qui l'avait bien apprécié m'a demandé si nous pouvions boire un verre tous ensemble. J'avais envoyé un SMS dans l'après-midi de samedi mais Yuku ne m'avait répondu que vers 21h, disant qu'il était dans le bar à 500 m de notre cinéma.

    Le bar était blindé. Au comptoir, Yuku était avec son ami Yo que nous avions déjà rencontré. J'ai senti Yuku très distant à mon égard. J'ai davantage discuté avec son ami. J'ai partagé mon sentiment avec Nad qui m'a dit que Yuku devait être sous l'influence de ce que PN avait pu lui dire, s'il avait parlé de moi. Je ne le saurai jamais et ne chercherai pas à lui demander. Je vais laisser passer du temps avant de revenir vers le frère de PN.

    Les garçons sont partis vers un autre coin du bar ; Nad et moi nous sommes installées plus loin et avons discuté jusqu'à la fermeture à 1h du matin.

  • L'appel de mon avocate

    Le mercredi 29/01/13

     

    Je suis en cours en amphothéâtre quand je sens mon téléphone vibrer. je prends l'appel aussitôt et sors dans l'escalier. C'est mon avocate. Jamais de ma vie je n'aurais été aussi heureuse de l'entendre. Elle m'explique tout de suite, pour me rassurer, qu'elle reprend tout en main et que l'assignation ainsi que le recommandé font partie des méthodes d'intimidation de la part de PN. Je lui fais tout de même remarquer ses silences récents. Mais nous ne sommes pas entrées dans le détail ni des non-réposnes ni de la demande d'intervention des huissiers de la part de PN alors que c'est moi qui ai initié la demande de divorce, car l'important est l'action que nous allons mettre en place et non les faits passés.

    Après avoir raccroché, je rejoins ma place en descendant les escaliers de l'amphithéâtre, mes jambes tremblent et me soutiennent à peine. Cependant je suis si soulagée ! Le lendemain, je transmets par voie électronique un maximum de pièces justificatives, même si un grand nombre est encore resté dans la maison.


  • L'huissier

    Lundi 28/01/13

    Je parlais de l'apatheia, mais je ne suis pas encore si sereine que cela. Aujourd'hui, je me sens chiffonnée, voire plus. Et en parlant il y a quelques minutes à ma mère ou à des amies de ma promo, j'ai presque eu envie de pleurer.

    Les coups durs reviennent à la charge. : PN a décidé d'attaquer, à coups de lettres recommandées et d'huissier. Les recommandés, c'était pour que je vende la maison. L'huissier, c'est pour - je reprends les termes de l'assignation - me "condamner à prendre à ma charge les frais de déplacements des enfants" lorsqu'ils rendent visite à PN une fois tous les 15 jours. Et ce n'est pas fini, PN demande ma condamnation à payer les frais d'huissier auquel il a fait appel !!! C'est le monde à l'envers !

    Le lundi 28/01/13, je reçois au courrier à Rennes la fameuse assignation envoyée par le cabinet d'huissiers. Les termes juridiques employés ne me sont pas familiers, et ont réussi à m'impressionner. Le mardi, je téléphone toute la journée à mon avocate, lui laisse maints messages, contacte dans le même temps l'association de défense des femmes par laquelle j'ai fait sa connaissance, etc. Je contacte également une camarade de classe avocate dans sa vie professionnelle d'avant, mais est davantage spécialisée dans le droit des affaires.

    Le midi, LN prend le café avec moi en examinant le document. Elle trouve des éléments très flous, me pointe que les annexes jointe qui représentent tous les frais à la charge de PN datent de 2011, ce sont les frais sur lesquels il se base pour prouver qu'il n'a pas les moyens de prendre en charge les billets de trains pour les visites des enfants tous les 15 jours.

    Je fouille alors dans tous les documents administratifs divers que j'ai emmenés avec moi à Rennes montrant mes propres charges, et les scanne. Je retrouve aussi des courriers de l'employeur de PN confirmant l'attribution d'une prime annuelle d'objectifs commerciaux qui s'élèvent chaque année à environ 15.000 € en plus de son salaire de 4000 € net.

    La journée je suis toute bouleversée et les soir, je craque dans mon lit, me demandant quand enfin j'en aurais fini avec PN. Tant que nous n'aurons pas divorcé et tant que les enfants seront encore entre nous et à notre charge financière, je serai toujours en lien avec PN.

  • L'apatheia

    Lundi 28/01/13

    mer_d_huile.jpgCette note, j'aurais dû la rédiger il y a deux semaines, mais je n'en ai pas eu le temps car je devais réviser pour des tests de validation de ma formation.

    Il y a deux semaines, ma vie semblait s'apaiser enfin. Elle ronronnait tout doucement, dans la chaleur de notre foyer rennais. Entre mes cours, l'école des enfants, l'intendance quotidienne, les sorties le week-end, les rigolades avec les camarades, etc.

    J'étais en train de lire le bouquin de Frédéric LENOIR et qui m'apportait enfin une réponse partielle sur le sens de la vie. de la Vie. Alors j'avais envie d'écrire un note sur ce sentiment qui m'habitait : l'apatheia.

    Souvent, et je l'ai décrit dans mes précédentes billets en 2011, je me suis sentie vide, robotisée, sans sentiments, sans passion ni haine, avec un coeur qui bat juste pour vivoter, pour maintenir la machine mais qui ne vivait aucunement. Je venais de passer sous un rouleau-compresseur : celui de mon futur ex-mari appelé PN. Le Pervers Narcissique. Le vampire. Le diable personnifié. Celui qui m'a tuée. (Et qui m'a donné ainsi l'occassion de renaître.)

    J'étais devenue insensible à tout. Insensible aux joies. Insensibles aux peines. Je ne m'en plaignais pas. je constatais. Puis j'ai trouvé dans le livre la définition, enfin !, de ce que je ressentais : L'apatheia, mot grec signifiant absence de pathos, ne doit pas être traduit par apathie. LENOIR le définit comme la "tranquillité de l'âme, l'absence de toute agitation extérieure" (page 28 du livre de poche). On pourrait dire la sérénité. Cette mer d'huile qui devrait caractériser notre esprit, selon les bouddhistes.

    De fait, j'ai atteint cette sorte de sérénité. Les épreuves continuent de m'assaillir, je vais en parler sous peu, mais les coups durs ne m'angoissent plus comme avant. Je prends les choses comme elles viennent. Néanmoins, ce qui me chagrine, c'est que je ne ressens plus de joie. En portant mon attention je reussis actuellement à trouver de la joie dans les petites choses. Mais je ne vibre plus. Je ne cherche pas non plus à vibrer, j'accepte les choses.

    Est-ce que c'est triste ? Est-ce que c'est heureux ? Je ne le sais pas. Et je ne cherche pas à le savoir.

  • Recommandés avec AR et huissier

    Dimanche 27/01/13

    image 2.jpegLe jeudi 27/12/12, je reçois une lettre recommandée de PN qui demande que j'accepte de vendre la maison comme je partais à Rennes, et que sans réponse rapide ("rapide", c'est combien de jours ?) il en tirerait toutes les conclusions (quelles "conclusions") et ferait le nécessaire auprès du juge (que signifie "le nécessaire" ?)

    Je sais que PN est maître dans l'utilisation de termes toujours vagues. Et que c'est à sa victime de tenter de comprendre. Parfois il n'y a rien à comprendre du tout et la victime va culpabiliser sur tout et se projeter dans tout un tas d'hypothèses. Ce que je ne fais plus depuis que j'ai découvert lemode de fonctionnement des PN.

    Le 19/01/13

    Je tarde beaucoup à répondre à PN. Ça me fait ch... Je lui envoie enfin une réponse où je lui dis en substance qu'il faut attendre un peu, qu'il faut laisser un toit pour le bien-être des enfants pour l'instant et que je suis disposée à ce qu'il récupère sa part de la maison dès que possible. L'accusé de réception me parvient le 21/01/13.

    Le 27/01/13

    images.jpegAujourd'hui, ma mère et mon cousin Bob passent chez moi pour récupérer le courrier et voir si tout va bien. Ma mère m'informe que dans la boîte aux lettres, il y a un avis de passage d'un huissier - courrier sans enveloppe - avec assignation de M. PN à ce que je passe au tribunal. Je ne comprends pas ce que cela veut dire, étant donné que mon avocate m'avait expliqué qu'après être passés au tribunal en non-conciliation - c'était le 21/02/12, c'était aux avocats des 2 parties de régler ensuite le divorce et que le partage des biens ne surviendrait qu'en deuxième partie.

    Je me demande quel coup pendable PN peut bien me préparer.

    Toutefois, j'ai appris - grâce aux accord toltèques - qu'il ne sert à rein de s'inquiéter d'avance. Je verrais bien le moment venu.


  • PN et Meetoc (3)

    Vendredi 18/01/13

    Sur Meetoc, PN a flashé mon faux profil et m'a envoyé un e-mail. Comme je ne suis pas abonnée, je ne peux pas le lire. Dommage.

    En fait, comme je l'esxpliquais, je regardais si PN était connecté et secrètement je me demandais combien de temps il allait mettre pour tomber sur ma fausse fiche, que j'avais élaborée en fonction de ses goûts. Et il est tombé dessus ... ou dadans ! Bien sûr cela n'apporte aucun intérêt, mais j'ai quand même ressenti encore une mini jubilation, comme si je l'avais piégé.

    Cependant je n'irai pas plus loin, le jeu s'arrête là. Cela ne m'amuse pas du tout. Car PN me prépare actuellement un coup pendable, à coups de recommandé et d'huissier.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

  • Les nourritures spirituelles

    Lundi 14/01/13


    image 1.jpgEn 1993, Boris Cyrulnik donnait à un de ses livres le titre suivant :
    "Les Nourritures Affectives". Je ne sais même pas de quoi il traitait, mais j'aime beaucoup l'auteur. Le livre est dans ma bibliothèque, je l'avais emprunté à la mère de PN, fan de Cyrulnik, Naouri, Dolto et autres médecins ou sociologues. Je ne l'ai jamais rendu depuis son décès. Je viens de faire une recherche, le livre traite de l'affectivité et des troubles affectifs, en partant d'une observation comparative avec les comportements des animaux.

    A Noël, j'avais fait des petits cadeaux à chacun des membres de la famille de ma soeur, elle m'a demandé ce que j'aimerais avoir comme cadeau. Immédiatement j'ai répondu : "Petit Traité de Vie Intérieure" de Frédéric Lenoir.

    Les nourritures spirituelles

    Quand j'ai ouvert le livre et que j'ai parcouru quelques pages, j'ai ressenti un bonheur immense. Les mots que j'égrénais étaient précisément ceux que je recherchais depuis des années dans ma quête de spiritualité. J'avais bien aimé les enseignements audio d'Eckart Tollé, mais cela était trop spécialisé. Ici, Lenoir traite de la Vie en général de manière abordable, et selon les points de vue des différents courants philosophiques ou religieux.

    En quatrième de courverture, Lenoir a répondu de façon satisfaisante et en une poignée de mots à une question essentielle que je me pose depuis un certain temps :

     

    Vivre, à quoi ça sert ?

     

    J'ai lu le livre de Soeur Emmanuelle, dont le titre était précisément ma question : "Vivre, à quoi ça sert ?", puis du Dalaï Lama : "Le Sens de la vie". Cependant, je n'y trouvais pas ma réponse. Puis, voici l'hypothèse de Lenoir :

    " Exister est un fait, vivre est un art. Tout le chemin de la vie, c'est de passer de l'ignorance à la connaissance,de la peur à l'amour."

    Comment de pas être d'accord avec cette définition ? Les épreuves que j'ai traversées ces deux dernières années surtout m'ont convaincue que la vie était bel et bien le chemin. Et non le but. Et que ce chemin avait un sens malgré tout. Je ne mesure pas forcément si je passe vraiment de l'ignorance à la connaissance. A la connaissance de moi-même, c'est indiscutable. Quand au passage de la peur à l'amour, je crois à cette transformation. Encore une fois, cela résulte d'un chemin empirique, en effet, je ne fais que constater que petit à petit, une à une, les peurs que je pouvais couver s'envolent, parfois avec une aide extérieure (ma première psy), ou à travers mes lectures, ou encore d'elles-même.

    Le livre de Lenoir me nourrit spirituellement à chaque page. Les mots, les idées, les références - de Marc Aurèle ou les Stoïciens à Durkheim, en passant par Bouddha ou encore Montaigne - me ravissent. Je bois chaque gorgée de savoir.

    La vie intérieure

    Quid de la vie intérieure ? Pour moi, elle est plus importante que la vie extérieure. Je suis arrivée à un âge et surtout à un moment de ma vie où je n'ai rien à prouver à personne. Je me fiche de ce que l'on peut penser de moi, d'avoir un réseau social ou pas. Je ne cherche pas à plaire à l'autre, à me faire aimer de lui ou elle, pour la simple raison que je m'aime suffisamment. Je suis, c'est tout. Pourtant, malgré ce changement d'attitude, je continue d'avoir des amis et des nouvelles connaissances qui semblent bien m'apprécier.

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    Je m'occupe de ma vie intérieure, même en période de concours, même en période de formation où je dois continuer de fournir un travail régulier. Je prends le temps de lire, je prie souvent le soir et le matin. J'accorde de l'importance à mes émotions, à mes ressentis. Dans l'acceptation de ce qui survient. Même les épreuves. Je lâche prise. Je travaille le non-attachement, la bienveillance. Je me pardonne de mes faiblesses. J'essaie de vivre le moment présent. Je ne cherche rien d'autre.

    Pour l'instant, cela me convient. Je suis contente de ma vie actuelle. Je suis heureuse. Je crois.

      

  • Guérir de PN

    Dimanche 13/01/13

    Dépendance et désintoxication

    guérir de pn,manipulateur,pervers narcissique,se reconstruire,victime,emprise,harcèlement moralCela fait maintenant un an que je vis loin de PN avec les enfants. Je suis passée par des phases dépressives, j'ai mis du temps à me sentir bien. Comme pour les drogués en cure de désintoxication, j'ai eu besoin de temps pour guérir de PN. Je ne dis pas que j'étais dans une relation addictive à PN, je m'en défends fortement. Même si je sais bien que les psychiatres parlent souvent de dépendance affective. Je dois admettre que 18 ans de vie commune dont environ 15 ans de harcèlement psychologique ont gravé sur moi l'empreinte de PN. Il me disait souvent que je n'arriverais pas à faire telle ou telle chose sans lui.

    Je m'étais toujours demandé pourquoi PN ne s'était jamais moqué de ma peur de conduire (sauf l'avant-dernière année). La réponse est peut-être que tant que j'avais besoin de lui pour mes déplacements longue distance, il pouvait me tenir à sa guise.

    En tous cas, une fois partie de la maison et loin de PN, je n'ai pas longtemps regretté les pertes matérielles et financières liées à ma nouvelle vie. Ce regret a surtout eu lieu quand j'ai découvert la liaison de PN et que je me disais qu'il était injuste que cette minette bénéficie de l'aisance financière de PN nouvellement acquise, alors que moi je l'ai connu et accompagné durant les temps de vache maigre.

    Guérir, c'est douloureux ou Renaître, c'est douloureux

    guérir de pn,manipulateur,pervers narcissique,se reconstruire,victime,emprise,harcèlement moralEnsuite, la phase dépressive à laquelle je ne m'attendais pas est arrivée, elle a été très difficile mais je pense aujourd'hui qu'elle était inévitable. Car la désintoxication est forcément douloureuse. Le corps des drogués réclame le poison. Moi, mon mental avait été durant de si longues années abîmé, brimé et fracassé, que expérimentant un état normal de neutralité ou de bienveillance, il a eu du mal à le supporter. Il a fallu que je redécouvre la PAIX, la TRANQUILLITE, la SERENITE et ces états m'étaient inconnus. 

    Ma voisine, qui connaît des problèmes conjugaux avec son mari, m'a dit dernièrement qu'il fallait autant de mois pour guérir d'une relation que d'années vécues ensemble. Pour moi cela devrait faire 18 mois. 18 mois pour guérir de PN ? Pour me déshabituer de ses dénigrements, de ses insinuations perpétuelles, de sa logorhée, de sa folie. Mon esprit a pris le temps qu'il fallait pour se désintoxiquer.

    L'année dernière, à Rennes, quand je prenais la voiture pour aller faire des courses ou à un endroit nouveau, j'étais tétanisée et apeurée. Cela me faisait mal d'être autonome, d'être libre en fait. Cela me fait penser à nouveau à l'allégorie de la caverne de Socrate, où les hommes, lorsqu'ils ont découvert la vraie lumière, ont pris peur et étaient aveuglés par elle au moment de quitter enfin cette caverne dans laquelle ils ont toujours vécu et qu'ils prenaient pour Vérité.

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    C'est peut-être pour cela, qu'un an après avoir quitté PN, je suis toujours aussi surprise et incrédule des relations entre les hommes et les femmes. Je suis très étonnée de voir deux personnes d'un certain âge se montrer encore de l'affection et du respect. Je n'arrive pas encore à utiliser le mot "amour". Je vois les autres couples au prisme de ma propre vie conjugale. Et bien sûr, ma relation à PN étaient complètement déformée.

    Vivre l'instant présent

    guérir de pn,manipulateur,pervers narcissique,se reconstruire,victime,emprise,harcèlement moralEn tous les cas, aujourd'hui ça va nettement mieux. Je ne sais pas comment cela s'est passé, il n'y a pas eu de déclic. Cela s'est fait tout seul. Cela a fait son bonhomme de chemin. Cela date de cette note intitulée "Petits Bonheurs". Bien sûr ma vie professionnelle et personnelle est toujours aussi en mouvements et jalonnée d'épreuves, avec les enfants en charge, le déménagement, le changement professionnel. Mais j'ai appris, en comparaison avec les horreurs que j'ai vécues, à vivre chaque chose en son temps, à prendre les événements pour ce qu'ils sont, ni plus ni moins. A vivre l'instant présent. A accepter les chose et non pas me "braquer". Il y a un terme vietnamien qui signifie "tendre sa colonne vertébrale". Non, je ne suis plus en tension mais en relâchement. Le chêne se casse mais le roseau ploie. Accepter. Suivre le vent. Accepter. Ne plus chercher à comprendre. Accepter.

    En 2011, lorsque PN se déchaînait en me violentant psychologiquement chaque jour, j'avais très peur. J'avais peur qu'il "pète un plomb" et nous tue tous, les enfants et moi. Ou encore brûle la maison. Son état psychologique était incontrôlable. Il était haineux. L'aînée me parlait encore aujourd'hui du regard terrible de son père quand il est en colère. A cette époque, on parlait aussi beaucoup de Dupont de Ligonnès qui a liquidé sa femme est ses enfants. A cette époque, je ne donnais pas cher de ma peau. Je vivais sans savoir ce qui allait m'arriver le lendemain. Je vivais à J+1. Même pas à une semaine. Impossible d'évaluer ds perspectives ni de faire des projets même à très courts termes. je vivais dans l'angoisse totale. Dans la peur continuelle. Dans une horrible détresse. Je me demande comment j'ai fait pour survivre à cela sans être devenue folle. C'étaient les pires moments de ma vie. Je pleure en écrivant cela.

    En fait, je crois que je n'avais pas d'autre choix que de vivre l'instant présent. PN m'a acculée, a réduit mon temps d'appréciation de la vie. Il l'a reculée à J+1. C'est pour cela que je retiens cette phrase de Laurent Gounelle dans "Les dieux voyagent toujours incognito".

    "La vie est ainsi; on réalise rarement dans l'instant que les moments difficiles ont une fonction cachée : nous amener à grandir. Les anges se déguisent en sorcières et nous délivrent de merveilleux cadeaux soigneusement enveloppés dans d'ignobles emballages.