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  • J+53 DIVORCER (1)

    Lundi 20 février 2012    J+53

    La date

    violence psychologique; pn; divorcer

    Cette date du 20 février est une autre date à marquer d'une pierre blanche dans ma vie. La précédente était le Mercredi 28 décembre 2011, le jour où j'ai quitté la maison et où j'ai cessé la vie commune avec PN (mon mari appelé pervers narcissique).

    Cette date, en fait, je l'avais quelque part dans mon esprit parce que mon avocate me l'avait dit l'automne dernier, mais je ne savais pas si c'était un 20 ou 22 février, je savais juste que c'était un lundi. La lettre de convocation au tribunal reçue en octobre, je ne l'ai décachetée que vendredi 17/02/12 !!! Tout comme je n'avais rassemblé les documents pour le divorce qu'après le coup de fil de mon avocate.

    La route pour le tribunal

    La veille au soir, j'avais regardé les différentes propositions de trajet de google maps ou mappy sur internet. Je ne stressais pas trop pour la conduite, j'avais fait beaucoup d'exercices de pensée positive, de visualisation et de Coué. Quelques semaines auparavant, j'était morte de peur à l'idée de me rendre au tribunal en voiture. J'avais pris mes précautions en demandant à Cedes ou Inge de m'accompagner, elles avaient accepté sans problème. Puis j'ai senti que je devais y aller seule. Affronter PN seule. Puis ensuite, pour ne pas avoir à conduire, je me suis même demandée si je n'allais pas m'y rendre dans la voiture de PN puisque nous partirions du même endroit, je pourrais rentrer en RER. Mais vu le comportement de PN, c'était simplement inenvisageable !

    Je me lève à 7h00. Notre audience a lieu à 9h30, mais mon avocate m'avait demandé de venir à 9h00 afin d'avoir le temps de discuter avec elle. Je compte 30 mn pour trouver une place pour me garer et arriver tranquillement. Donc départ de la maison à 8h00.

    Je monte dans la salle de bains, la porte est bloquée. J'entends PN à travers la porte : "Pas de bol !"

    En attendant, je vais voir les enfants à côté dans leur chambre. Je répète les mêmes infos, que "papa et moi on se rendait au tribunal pour divorcer et que je rentrerai ensuite" etc. Puis je prends la salle de bains, c'est PN qui referme la porte sur moi en accompagnant le mouvement de la porte jusqu'au bout. Je vais être vulgaire, il est toujours aussi con. Toujours à refermer les portes sur moi, pour manifester son rejet !

    violence psychologique; pn; divorcer

    Quand je le croise à nouveau dans la cuisine, c'est encore lui qui attaque :

    PN : "Tu te lèves tôt ? T'as peur de rater l'audience ou quoi ?"

    Moi : "..."

    PN : "Je suis bien habillé, là ? Comment tu dis déjà ? Hein ? Comment tu appelles la façon dont je m'habille ? Hein ? Catho ? c'est ça ? Enfant de choeur ?"

    PN porte un pull bleu marine qui laisse entrevoir un col de chemise blanc, et un jean bleu marine, sur des chaussures marrons. L'habit fait le moine. Moi, je porte un T-shirt à manches longues noir, sous un gilet mousseux rose, avec un petit collier fantaisie noir. J'ai aussi un jean bleu marine avec des bottes noires achetées la veille. Maquillage léger, lunettes et cheveux attachés.

    PN : "T'es pas trop nerveuse, là ? Tu vas serrer les fesses au tribunal, ha ha ha !"

    PN parle de façon saccadée et très nerveuse. Je le lui fais savoir.

    Moi : "C'est toi qui es nerveux, puisque tu as besoin d'attaquer !"

    PN : "Ha ha ha ! Toujours ta psychanalyse à deux balles !"

    Je suis un roc en mon fort intérieur. PN ne m'affecte plus. D'autant que je réalise qu'il n'en mène pas large. Son visage est rouge. Il bouge dans tous les sens. De plus, la veille, l'Aînée m'avait confiée que PN avait été à nouveau convoqué au commissariate de police le lundi d'avant. Quand il était venu à Rennes chercher l'Aînée à l'école, il lui avait dit dans la voiture : "A cause de ta mère je dois retourner au commissariat lundi !" Dans la semaine, il s'est souvent plaint de moi aux enfants à propos de l'argent. Je me sens en position de force. Je suis sereine et confiante quoi qu'il arrive.

    Je le laisse pérorer, je prends mon petit déjeuner pendant qu'il cire ses chaussures dans la cuisine. Puis j'enfile mon manteau et je file. je suis la proposition du GPS. Confiance. Il fait froid, je dois gratter le pare-brise. Je rejoins l'autoroute A-N, tout va bien, il n'y a pas grand monde. Je roule bien. Il fait un beau soleil. Belle journée pour divorcer ! Parfois, une voiture grise me double et je crois reconnaître PN. Puis j'ai tendance à regarder les voitures sur ma gauche, mais j'arrête tout de suite ce flip et je me reconcentre sur la route. Je ne décolle pas de la file de droite. J'arriverai juste à temps, Je suis consciencieusement le GPS, demande ma route à l'arrivée, me gare sur une grand-place vide, mets 2 heures de parcmètre et me dirige à pied vers le tribunal de grande instance. Il est immense, les trottoirs sont déserts. Je croise une femme à qui j'adresse la parole, elle y vient pour la 3ème fois car elle et son compagnon se sont pas d'accord sur la garde de l'enfant de 2 ans. A l'entrée, nous passons nos sacs aux rayons-X.

    Au tribunal

    violence psychologique; pn; divorcer

     

    "Divorce autre que par consentement mutuel"

    A l'étage, je trouve la salle avec, affichée sur la porte, la liste des couples pour un "divorce autre que par consentement mutuel". J'y vois mon nom et celui de PN ainsi que ceux de nos avocates respectives. Nous sommes 4 affaires à passer à 9h30 ! Je prends un café à la machine, je veux être en forme. Pas comme la dernière fois lors de la confrontation au commissariat avec PN, où j'étais complèmement déshydratée, je n'avais même pas osé demander un verre d'eau ou un morceau de sucre !

    Puis j'aperçois mon avocate. Les choses sérieuses commencent. Elle prend de mes nouvelles. M'apprend qu'elle a reçu à la dernière minute les derniers documents de la part de l'avocate de PN. J'apprendrai deux jours plus tard en regardant les SMS de PN - Oui, je sais : Pas bien ! - que PN avait RDV avec son avocate le samedi 18/02, c'était IR qui lui demandait des nouvelles de son RDV ! Je raconte à mon avocate mon installation, l'état d'esprit de mes enfants qui s'améliore. L'avocate me donne les dernières info, PN serait disposé à divorcer de façon amiable, il ne rejette pas la garde de la maison par moi, etc. Je ne sais pas ce que cela sous-entend ou veut dire réellement mais j'attends l'audience.

    J'avais vu à la maison les documents que PN avait laissé en évidence, notamment les factures de changement de la toiture, qu'il compte mettre en avant, ainsi que les factures des charges de la maison. J'en informe mon avocate.

    PN arrive au tribunal. Il est seul. Il vers vers nous et salue mon avocate, il me fait un signe de tête. Puis il s'éloigne. PN apparaît fermé et pas tranquille. Je poursuis ma conversation avec ma défenseure. Je lui parle, je lui souris. Cela déstabilisera en plus PN. Elle m'indique le déroulé de l'audience, nous parlons de ce que je dois dire et de ce qu'elle va dire. J'ai l'impression que nous formons une équipe. Confiance totale. Moi qui hésitais au début, je suis contente de l'avoir choisie suite à la rencontre à l'association pour les femmes, car elle a l'habitude de plaider des affaires semblables.

    violence psychologique; pn; divorcer

    Enfin, l'avocate de PN arrive. c'est une femme toute petite, blonde, des cheveux courts, un peu nerveuse. Salutations. Nos avocates s'échangent les documents, je vois dans le dossier de celle de PN tous les papiers que j'avais adressés à la mienne. Puis les deux parties s'éloignent.

     A suivre

     

       

  • Un dimanche en famille

    Le dimanche 19/02/12

     

    J'ai dormi dans ma chambre au fond du garage. Elle m'a semblé étrangère, avec son odeur particulière, comme si j'arrivais dans une chambre d'hôtel. Le clic-clac a toujours un aussi bon maintien, je n'ai pas mal au dos, j'y dors mieux que dans mon lit au campus.

     

    Tout est en place

    Il semble que rien n'a bougé dans la chambre. Je rejoins le reste de la maison. PN (mon mari appelé pervers narcissique) n'est pas là, il doit être à son jogging. Je balaie du regard le garage, puis la cuisine, le bureau et enfin le salon. Il ne manque rien. Je dirais même que le désordre habituel y règne. Avant mon départ pour Rennes, je n'ai plus pris la peine de faire le ménage, je n'en avais de toutes façons pas le temps. Le linge plié des enfants qui était resté sur un tabouret dans le salon n'as pas bougé. A l'étage, Jumeau avait cassé en décembre dernier l'ampoule de sa chambre et avait balayé en repoussant les déchets dans un coin du couloir, et bien le tas de saletés avec les brisures d'ampoule est toujours là deux mois après ! J'ai seulement remarqué que PN avait lessivé le sol de la cuisine avant mon arrivée.

     

    Madame M. la voisine

    Je prends mon petit déjeuner puis sors faire laver ma voiture et y mettre de l'essence. En partant, la voiture d'une de mes voisines s'arrête à mon niveau. Madame M., une soixantaine d'années, descend sa vitre et demande de mes nouvelles. Elle était passée à la maison la veille de mon départ en décembre, alors que j'étais en pleins cartons. Elle avait pris en pleine figure la nouvelle de mon départ et de notre divorce. Donc, je lui ai raconté notre installation en province, l'école des enfants, mes cours etc. Soudain, PN surgit derrière la voiture en tenue de jogging, tout essouflé. Je crois qu'il a lancé un bonjour, puis il est passé par le portail devant l'entrée pour enlever ses chaussures pleines de boue. Ma voisine et moi entendons un cri, quelquechose comme "La vache !"

    Madame M. me regarde étonnée puis me dit que lorsque PN la croise, il lui fait la tête. Moi, j'ai retrouvé là la façon d'agir propre à PN. Il ne va pas oser, devant la voisine, proférer une insulte, mais il va employer des mots qui y ressemblent. C'est comme quand il crie devant la télé : "Quelle salope !", puis, il me disait : "Je ne parlais pas de toi, mais de la journaliste." Là, la voisine et moi n'avons rien dit, mais PN aurait pu se justifier ensuite : "Je disais 'La vache' parce que j'ai bien couru et que c'était dur !". Ce n'est pas la première fois qu'il faisait ça, cela aurait pu être, "Putain" ou "Oh la saleté !" (de ses chaussures). Ce sont des insultes déguisées mais assez distinctes pour être comprise par la victime du PN.


    Les courses

    Je me rends à Intermarché pour laver ma voiture, et compléter l'essence, puis je vais acheter 3 ampoules, puisque la plupart sont cassées dans la maison et que depuis mon départ PN n'a pas pris la peine de les remplacer. Pour l'anecdote, PN travaille dans l'éclairage, il vend des lampes ! Il ne sait pas changer une ampoule !

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    A mon retour, PN est dans le salon et crie d'une voix puissante : "Lola Nom-de-Jeune-Fille !". Je vais vers lui, il me dit :

    PN : "J'espère que t'as pas payé les courses avec mon argent ! Hein ? Parce ça suffit maintenant ! Tu n'y touches plus ! C'est compris !"

    Je lui réponds que je n'ai pas fait de courses. En fait, j'ai payé l'essence et les ampoules avec l'argent commun.

     

    Le repas du dimanche midi

    L'après-midi, il est prévu que les enfants et moi rendions visite à ma grand-mère à l'hôpital. Le midi, je pensais manger chez ma mère avec mon frère, puis la conduire à l'hôpital; mais le programme a changé, personne ne mange chez elle, du coup je ne sais pas où manger. Pas chez moi. Pas chez ma soeur, chez qui j'avais déjà débarqué la veille et chez qui toute la famille s'est donnée RDV à 14h avant de se rendre à l'hôpital.

    Il me reste une solution. Quand j'étais sur le parking d'Intermarché, j'avais encoyé un SMS à ma copine Inge qui habite à 200m de là. C'est un SMS en éclaireur pour savoir si elle était disponible ces jours-ci. Elle venait de se lever, je lui explique la situation. Elle me dit de venir manger chez elle. Son frigo est vide, je passerais à la maison prendre des pâtes, du thon et un pot de sauce. Elle met déjà de l'eau à chauffer. Il est 12h30.

    Je rentre à toutes vitesses à la maison et après mon échange sur les courses avec PN, j'attrape de quoi manger, ainsi que les enfants et nous partons vite chez ma copine. Inge avait mis la table pour 5, son fils est en vacances chez ses grand-parents pour la semaine. Elle a même eu le temps de préparer une salade de fruits frais. Pendant que nous mangeons, le journal de TFI diffuse un reportage en direct de la ville de Rennes et parle du marché des Lices ! Nous éclatons de rire !

    Inge fait partie des anges envoyés sur ma route. Il y en a d'autres.

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    Vers 14h30, nous la quittons pour nous rendre chez ma soeur.

    J'y retrouve mon frère, mon autre soeur et mes 2 beaux-frères qui m'avaient accompagnée en voiture à Rennes. Retrouvailles émouvantes. Je donne quelques cadeaux. Il y a aussi mon oncle et ma tante de province. Puis nous partons voir la grand-mère, qui avait attrapé la grippe dans sa maison de retraite. Ensuite nous retournons passer laprès-midi chez ma soeur. Nous rentrons vers 19h30, PN avait déjà mangé les restes d'hier. Je cuisine et dîne avec les enfants, puis je file dans ma chambre. Un peu plus tard, une collègue/copine, Nad, m'appelle jusqu'à 23h45, j'abrège vite la conversation pour être en forme demain. Le lendemain, lundi 20/02/12, je dois être au tribunal pour le divorce. 8-)

     

  • Rennes-Paris

    Le samedi 18/02/12

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    Mon réveil n'a pas sonné, c'est un SMS de Caro, pour me souhaiter une bonne route, qui m'a réveillée. Je me prépare pour la longue route de Rennes vers Paris en voiture avec Elie. Je vais faire le plein, acheter un bidon d'huile de moteur, vérifie la pression des pneus. Tout cela de façon complètement hésitante, mais aidée des conducteurs aimables à la station service. Elie ne s'est pas réveillée non plus, elle avait fait la fête la veille. Je lui dis de prendre son temps. Elle arrive à 10 heures à l'arrêt de bus du campus avec un énorme sac à dos et son chat. Nous embarquons le tout.

    Je m'installe au volant et prends de longues inspirations. Le GPS (Ô saint GPS !) est programmé. Mais je ne démarre toujours pas. Elie me demande si je souhaite lui passer le volant. Je lui réponds que je dois y arriver. Enfin, je démarre, mets mon clignotant et prends la route.

    Tout va bien. Je roule bien. Nous prenons la rocade, puis l'autoroute. Je roule pendant 2 heures sans m'arrêter. Nous parlons beaucoup en voiture, nous rions beaucoup aussi. C'est un moment agréable. Après la pause-pipi, Elie prend le relais. Puis nous arrivons très vite à Paris, par la N118. Nous apercevons la Tour Eiffel Nous remarquons quelques voitures immatriculées 35 ou 29, et nous nous écrions : "Des compatriotes !". Puis nous pouffons de rires, nous nous sommes vraiments senties rennaises !

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    Je dépose Elie au pied de son immeuble dans Paris intra-muros vers 13h30, puis je reprends la route pour ma Ville, je n'écoute pas le GPS, je prends la route que je connais. Des déviations à cause de travaux me retardent. J'arrive vers 14h15 chez ma soeur directement.

    Je meurs de faim et je suis claquée (j'ai horriblement mal aux cervicales), ma soeur me prépare un plateau-repas. Nous passons une après-midi agréable avec son mari et ses enfants, je l'accompagne faire quelques courses. Ma fille Aînée m'avait prévenue qu'il n'y avait personne à la maison, chaque enfant avait été envoyé chez un copain, sauf Jumeau qui avait une gastro. Je me décide à rentrer vers 19 heures. Ca me fait drôle de reprendre la route vers chez moi, le passage sous la voie ferrée, la montée bordée d'arbres, la route qui passe devant le jardin d'enfants... Ma rue. (Nous sommes à J+ 50 et quelques.)

    Je me gare derrière la voiture de PN. Mes clés de maison sont au fond de mon sac à main, alors je sonne. Les enfants savent que j'arrive, j'avais discuté sur MSN avec Jumelle. Elle avait hâte de me voir, après une semaine de sépération. C'est PN (mon mari appelé pervers narcissique) qui m'ouvre la porte. Dans la nuit noire, je le vois en ombre chinoise. Il me dit :

    PN : "Ah bah, tu va pouvoir aller chercher ta fille !"

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    Puis il me tourne le dos et se dirige vers le salon. Il marche sur la pointe des pieds nus, de cette démarche spécifique et si bizarre. Jumelle vient me faire un gros câlin. Jumeau est assis à côté de son père, il ne bouge pas. Il ne viendra que plusieurs dizaines de minutes après, il est malade et vomit tout le temps. Je le trouve maigre, avec une toute petite tête fatiguée.

    Je vais dans ma chambre au fond du garage déposer mes affaires, j'avais demandé à Jumelle dans l'après midi d'y mettre de chauffage. Le sol est déguelasse, tout collant et taché. L'Aînée y avait fait une fête la fois précédente. Je m'empare du balai, nettoie et passe aussitôt la serpillère ! Ensuite je demande à l'Aînée - qui est rentrée - de venir jeter les gobelets en plastique remplis de mégots de cigarettes que j'ai trouvés sous le lit. Je suis en colère et lui demande de prendre ses dispositions (elle-même et auprès de ses amis) pour respecter ma chambre, sans quoi elle n'y aura plus accès.

    Vers 20h30, je prépare le repas avec le riz que j'avais acheté dans l'après-midi. Ce sera riz et carottes à l'eau (gastro oblige) et steak hâché. Pendant notre dîner, PN parrive et s'exclame :

    "Quoi ! Vous mangez niaqwé tous les jours ?"

    Ces deux phrases d'une teneur très fine, comme d'habitude, seront les seules paroles de PN pour la journée. (Car il y en aura d'autres, tout aussi raffinées).

    Je me couche assez vite car je suis crevée. Jumeau dort avec moi. Il me demande si je n'ai pas peur d'attraper ses microbes. Je lui réponds que non, car je suis solide. Je dors comme un bébé.

     

  • J+51 Le silence

    Vendredi 17/02/12

    Une vie monacale

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    Toute cette semaine, je n'avais pas les enfants, je pensais sincèrement en profiter et dîner tous les soirs avec les camarades de promo à la cantine. Mais, en fait, j'aime bien me préparer mon petit repas toute seule, manger et rester dans le silence. J'aime vraiment bien être seule. Tranquille.

    L'été dernier, quand j'ai passé 15 jours seule dans la maison de ma soeur, j'ai beaucoup apprécié cette solitude, il est vrai qu'elle était spécialement bénéfique voire salvatrice. J'aime bien la compagnie, mais parfois, quand c'est superficiel, ça me fatigue.

    Hier soir, après la dissertation de 4 heures, j'avais envie d'être seule, manger tranquillement mon steak que je suis sortie acheter à pied. J'en avais envie depuis des jours, puis sortir dans le froid après être restée tant d'heures assise m'a fait beaucoup de bien. Mais Jul était tout seul alors je l'ai invité à dîner avec moi. J'aurais préféré rester seule mais heureusement Jul est un calme et de compagnie agréable.

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    Cet après midi, après la 3ème épreuve, je n'avais pas encore planifié mon après-midi libre. Juso et Rosy, deux autres camarades que je ne connais pas bien mais rencontrés cette année, voulaient rédiger un devoir de 4 heures facultatif. Comme je n'avais pas beaucoup travaillé jusqu'à présent, je me suis forcée à me joindre à eux et à faire une note sur "le patrimoine numé-rik, enjeux et perspectives". Finalement nous avons bien rigolé pendant la pause.

    Je devais rejoindre Elie, Lys et quelques autres camarades en centre-ville à 19h pour fêter la fin des cours avant les vacances de février, mais je n'avais fini mon devoir qu'à 20h, tant pis. Alors je suis allée vérifier le niveau d'huile de la voiture pour le trajet de demain vers Paris, et j'ai fait ma valise (aucun vêtement puisque j'en ai encore "chez moi", mais l'ordi et des petits cadeaux). Je pense que je serais capable de rester des jours sans ouvrir la bouche.

    Cela me fait du bien de me retrouver car mon rythme de vie ici est tellement intense que je n'ai pas le temps de me poser et de réfléchir à ma vie.

     

    Les petits changements

    Le téléphone portable

    Un premier changement auquel j'avais pensé depuis longtemps sans avoir le temps d'en parler, est mon téléphone portable. Auparavant, avec la présence de PN (mon mari appelé pervers narcissique), mon téléphone était constamment sur moi. Avant, je le posais sur le buffet de la cuisine, il n'y avait pas de code. Puis quand PN est devenu franchement menaçant et potentiellement dangereux, le téléphone était devenu mon compagnon de survie. J'y avais rentré le numéro de téléphone du commissariat local et le 17, il me servait à prévenir la famille ou les amis proches quand je me sentais en danger. PN ne devait jamais y avoir accès car j'y conservais des SMS de réconfort des amis ou famille. J'y conserve encore les insultes écrite de PN, ses insinuations, ainsi que les SMS mielleux et hypocrites de IR alors qu'elle agissait dans mon dos avec PN. Et surtout mon téléphone m'a souvent servi à enregistrer les hurlements et des menaces de PN.

    Aujourd'hui, je pose mon téléphone n'importe où dans le studio. Les enfants y ont accès sans problème. Je communique souvent par SMS avec mon ami Nono, l'Aînée à longtemps cru et croit peut-être encore que c'est mon petit ami. Mais pas du tout.

    Les objets

    Pour vivre dans le sutdio, il me fallait acheter des choses, un petit meuble à tiroirs en plastique, un petit appareil photo, un mini-pc, des bouquins de droit, des vêtements, une poële à blinis, etc. Je ramène cela à la maison, je déballe. Ça me fait plaisir. Je laisse parfois traîner les emballages quelques heures. Je fais ce que je veux.

    Avec PN, dès que j'arrivais avec des sacs à la maison, il râlait aussitôt. Il fallait jeter tout de suite les sacs plastiques et autres emballages. Cela l'insupportait. Et si je ne faisais pas assez vite (c'est-à-dire dans la minute) alors il s'en emparait avec des gestes de rage et les jetait en les déchirant et en pestant, ce qui fait qu'il jetait parfois les factures ou des sachets que je souhaitais conserver.

    L'alcool

    Avant, il y a longtemps, j'achetais des bonnes bouteilles de vin et qui étaient onéreuses. Mais PN ne savait pas déguster le vin, il finissait la bouteille à table en quelques minutes, si bien que j'étais frustrée. C'était à qui se servait le plus vite ! Vers la fin, j'avais arrêté de boire à cause de cela mais cela ne l'empêchait pas de finir sa bouteille tout seul et j'ai totalement baissé les bras quand il a ramené des cubi de vin rouge.

    Ici, à l'appartement, je peux enfin prendre ce qui me plaît. J'ai du rouge pour le fromage, du blanc pour les fruits de mer, du cidre (Bretagne oblige) et aussi du rhum pour mes crêpes et mes gâteaux. Les bouteilles restent longtemps et je les déguste à ma guise. (Quand Jul vient dîner tout seul ou en groupe, il descend les bouteilles, et j'avoue que cela me met très mal à l'aise)

    Ce sont des petits changements, mais, je pense, tout de même significatifs. C'est comme si je reprenais peu à peu ma place, que je reprenais possession de mon territoire. Le studio est moche et petit, mais je m'y sens bien. Vraiment bien. Du coup, je le vois agréable et confortable.

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    Le stress

    Par rapport à il y a un an, je stresse beaucoup moins. Je n'étais pas particulièrement anxieuse, au contraire, mais je pouvais rencontrer dans ma vie des moments de stress. Alors j'avais une pointe dans la poitrine, le coeur qui battait la chamade, comme tout le monde.

    Puis PN s'était déchaîné sur moi pendant des mois, le soir après ma journée de travail. Je crois que mon psychisme et mon corps ont subi des traumatismes à ce moment-là. J'ai dû faire avec, les surmonter toute seule - plus ou moins seule. Et comme l'être humain s'habitue à tout, aux pires exactions, j'ai relevé chaque jour mon seuil de tolérance à la violence, absorbant cette violence sans la renvoyer - comme déjà évoqué.

    Ces 3 derniers jours, nous avions des concours blancs, sans enjeu mais dans des conditions de concours quand même. Et bien je n'ai ressenti aucun stress. Demain je dois prendre la voiture pour faire le trajet Rennes-Paris alors que je suis phobique de la voiture, encore une fois zéro angoisse. J'avoue que j'ai fait de la visualisation positive et qu'Elie est ma co-pilote ! Demain soir, je vais revoir PN après 52 jours d'éloignement, encore une fois, pas de panique. Lundi, je serai confrontée à lui au tribunal de grande instance avec nos avocates respectives devant le juge, Pas de peur.

    Je ne sais pas si je dois trouver cela positif, mais j'ai l'impression que mon coeur a été cautérisé. Je ne ressens plus rien.

     

  • Concours blancs

    Vendredi 17/02/12

    Alors, jeudi, j'ai eu droit à 4 heures sur la santé publique, j'ai choisi le sujet sur les filiè_res gériatriques de territoire, tout un programme ! Et aujourd'hui encore 4 heures sur la gou_vernance de la politique du handicap. J'avais en tête juste deux mots, bien que j'avais fait une fiche sur le sujet, gros problèmes de mémoire ! Puis quelques idées sont venues, mais je crains bien d'avoir fait un hors sujet...

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    Jeudi 16/02/12

    Je suis en mode off. J'ai 3 jours de concours blancs. Hier : une dissertation de 5 heures sur le sujet l'autorité ou sur un texte sur les marchés financiers. (On s'amuse comme on peut ! Pff.)

  • J+44 - PN est à Rennes

    Vendredi 10/02/12

    Le matin, je ne suis pas allée en cours de droit hospi pour finaliser les pièces à envoyer à mon avocate. L'après-midi, pour la première fois, j'ai réussi à m'accrocher au cours de droit et à bien intégrer les infos par rapport aux cours précédents. C'était tellement intéressant que je n'ai pas regardé ma montre.

    Du coup, je n'ai pas stressé en pensant à l'arrivée de PN (mon mari appelé pervers narcissique) à Rennes. Quand je rejoins mon studio, les enfants n'étaient pas encore rentrés de l'école. J'ai l'image mentale de PN franchissant mon appartement, mais je me calme et n'entre pas dans le jeu des conjectures. Un SMS de l'Aînée vers 17h m'informe qu'elle est dans la voiture avec son père et qu'ils arrivent. Je suis totalement calme. J'agirai en fonction des événements. Il a dû aller la chercher à l'école.

    Quelques minutes plus tard, j'entends des pas dans les couloirs. La porte s'ouvre. Les enfants arrivent avec les joues rougies par le froid.

    Moi : "Où est papa ?

    L'Aînée : "En bas, il attend dans la voiture. Il voulait monter mais je lui ai dit : 'Ne viens pas parce que tu vas encore critiquer'. Alors est est resté dans la voiture."

    Les enfants terminent leurs valises. L'Aînée m'apprend qu'ils ne vont finalement pas chez le grand-père en Bretagne. PN va rentrer avec eux à Paris. Je leur donne des biscuits pour la route et leur dis bien de demander à leur père à manger (la dernière fois, j'étais contrariée car il n'avait pas veillé à les nourrir avant le retour en train à Rennes), je dis leur dis de prendre soin de leur sécurité, de veiller sur chacun de la fratrie. Je dis à l'Aînée de me répondre quand je lui envoie un SMS. Je les serre chacun très fort dans mes bras. Nous nous embrassons à plusieurs reprises. Je leur dis plusieurs fois que je les aime.

    Je les accompagne jusqu'aux escaliers. Je n'ai aucune envie de rencontrer PN. Les enfants descendent et je les vois, une fois à l'extérieur de l'immeuble, lever la tête et me chercher à la fenêtre de mon appartements, puis ils me voient enfin dans l'escalier vitré. Nous nous faisons des signes et des bisous de la main. Je rejoins ma chambre et me penche par la fenêtre. Je vois les enfants, la voiture de PN et enfin sa longue silhouette mettant les bagages dans le coffre. Puis la voiture quitte le parking.

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    Je souffle un grand coup. Ça va. Je suis sereine. Je prends sur moi. Je mets un peu d'ordre dans mes cours. Dans la journée j'avais croisé ma camarade Dège puis un peu plus tard Jul. Ils avaient envie qu'on se voie avant que Dège prenne son train pour Paris à 21h. Je les SMS ainsi que Caro pour un apéro dînatoire chez moi et leur propose de faire le taxi pour faire quelques courses en ville. Caro est assez casanière, mais j'ai réussi à la convaincre de rester. Nous faisons donc nos emplettes au supermarché, chacun prend des trucs à boire et à manger (j'ai enfin trouvé des fiches bristol pour rédiger mes révisions). J'ai fait des grosses courses avec du lait, des brioches pour le petit-déj, etc. mais Caro s'étonne car je n'ai pas les enfants pendant une semaine. En fait, j'avais compètement oublié et croyais les récupérer lundi !

    Nous arrivons la maison, Dège et Lys nous rejoignent peu après. Nous posons toutes les victuailles et les boissons sur la table, et tandis que l'un fait des toasts, l'autre m'aide à ranger les achats. Puis je fais des feuilletés à la tapenade et aux tomates séchées pendant qu'on parle et qu'on rigole ! Je passe une vraie bonne soirée. Avec des personnes sympathiques, calmes, intelligentes, pleines d'humour... A un moment, une voisine frappe à ma porte, elle nous emprunte un tire-bouchon avec un grand sourire. Le vendredi soir, c'est souvent relâche sur le campus !

    Nous discutons d'autorisations d'implantations d'hôpitaux / d'activités médicales, de prestations sociales et de taux moyens et marginaux d'imposition, comme de vrais pros. Mais nous parlons surtout des relations homme-femme, si compliquées, si décalées et si hypocrites. Mais Jul qui est en couple depuis un an, voit le verre à moitié plein et rappelle qu'il existe des couples qui fonctionnent et qui durent, même ! Nous concluons après des heures de discussions et d'éclats de rire que malgré tout on n'empêchera jamais que les hommes et les femmes veuillent vivre une histoire, et se marient avec des petits coeurs pleins les yeux au début.

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    Entretemps, j'ai des nouvelles des enfants, ils sont arrivés à 21h. J'apprendrai le lendemain matin qu'ils ont passé la soirée directement chez IR. Cela m'affecte de moins en moins. Il n'en reste pas mois que cette ex-amie me trahit de façon éhontée et durable.

     

     

  • L'avocate et France 2

    Jeudi 8/02/12

    Je voulais faire une note plus légère, sur le mercredi des enfants avec Yuku, le frère de PN (mon mari appelé Pervers Narcissique), mais le temps presse et les événements se bousculent.


    L'avocate

    Cela fait plusieurs mois que je n'ai pas de nouvelles de mon avocate, malgré les messages laissés sur son répondeur. Je me suis même demandé s'il ne lui était pas arrivé quelquechose, alors j'ai contacté l'association contre les violences faites aux femmes via laquelle je l'avais rencontrée. Elle m'a rappelée aujourd'hui mais j'étais en cours. Elle a rappelé une seconde fois pendant mon cours d'allemand. Je suis sortie pour lui parler.

    Elle a pris de mes nouvelles et m'a surtout pressée de lui envoyer les derniers documents pour mon dossier de divorce, réclamés par l'avocate de PN. Selon mon avocate et les dires de celle de PN, ce dernier serait disposé à faire un divorce à l'amiable. Je reste très prudente et le fais savoir à ma représentante.

    Mais pour ma part, je souhaite faire table rase des violences subies et ne cherche pas à le poursuivre pour violences psychologiques, qui d'une part seraient difficiles à prouver - malgré les traces dont je dispose - et d'autre part la procédure serait trop longue et énergivore alors que je suis déjà totalement rpise par ma préparation aux concours. Cela signifie clairement que je porterai pas plainte contre PN pour harcèlement moral et que je ne demanderai pas réparation des préjudices subis.

    Je suis même disposée à le laisser voir les enfants tous les 15 jours alors qu'en cas d'éloignement géographique, les juges préconisent généralement une fois par mois. Par ailleurs, l'Aînée et Jumeau sont contents de retrouver leur ville et leurs copains. Pas Jumelle, qui préfère rester avec moi et ne voir son père qu'une fois par mois.

    Je parlais dans le couloir glacial de l'école. Après avoir raccroché, les larmes sont vite montées. Des larmes que j'avais jusqu'ici refoulées, en me forçant à aller bien. J'ai pleuré parce que j'étais revenue dans le concret, dans la réalité de PN. Parce qu'il me fallait le rencontrer bientôt et me confronter à lui. J'avais encore peur de lui. Je me suis ensuite calmée et suis retournée en classe. Mais une fois assise, la prof m'avait interrogée mais je n'ai pas pu ouvrir la bouche, je me suis effondrée. Je tremblais. Je me suis excusée, j'ai ramassé mes affaires et lui ai dis que j'allais rentrer chez moi.

    A l'appartement, les enfants ont demandé pourquoi mes yeux étaient tout rouges. Je leur ai dit la vérité, que je venais de parler à mon avocate à propos du divorce et que j'étais stressée de revenir dans notre Ville et d'aller au tribunal dans une semaine pour divorcer de leur père.

    Ensuite j'ai rassemblé tous les papiers dons je disposais pour mon dossier, et n'ayant pas réussi à faire fonctionner le scanner, je me suis rendue à la bibliothèque de l'école pour scanner et imprimer mes papiers. Je viens de les envoyer par e-mail à mon avocate. Il en manque encore, je vais les récupérer demain si tout va bien. Je n'irai pas à mon cours de droit hospitalier afin de tout finaliser (aller au collège, à la poste).

     

    Les copines

    A 19 heures, à la fin des cours, Elie et Lys, qui étaient en cours d'allemand avec moi, sont montées à l'appartement prendre de mes nouvelles . Nous avons beaucoup parlé. Elles sont bien plus jeunes que moi et assez épargnées par la vie. Elles foncent et ne se laissent pas marcher sur les pieds. Elles m'ont assurée de leur soutien. Voire de leur présence physique si cela ne se passait pas bien avec PN le lendemain vendredi.

    En effet, PN qui a casé un RDV commercial à Rennes demain, viendra chercher les enfants et les gardera une semaine durant les vacances de février. Il ne m'en a rien dit, c'est l'Aînée qui me le rapporte, elle est en contact SMS et téléphonqiue avec son père et me donne des infos au compte-gouttes. Il ne va pas les emmener à Agadir comme prévu mais chez son père, en Bretagne à 100 km de Rennes, pour le week-end.

    L'Aînée avait dit la fois d'avant à son père qu'elle ne voulait pas qu'ils aillent voir le père de PN, car immanquablement ils allaient s'engueuler, voire en venir aux mains comme par le passé.

    Je confie à Elie et Lys que je suis stressée de devoir conduire 5 heures pour revenir à Paris, surtout en cas de verglas. Si je prends le train, je serai immobilisée dans ma ville? Et même pour aller au tribunal, je devrai faire le trajet dans la voiture de PN ? Impossible. Même les enfants m'ont dit que c'étiat inimaginable. Mes copines me disent de prendre un taxi. Bah oui, je n'y avais pas pensé. Elie et Lys me proposent même de revendre leurs billets de train pour faire la route avec moi depuis Rennes. Elles sont vraiment adorables. Il faut dire que nous avons déjà passé un an ensemble pour le pré-concours.

    Nous devrions boire un verre en ville demain, une fois que PN aura récupéré les enfants.

     

    France 2

    Vers 20 heures, mon portable sonne. C'est mon frère qui m'informe qu'un reportage va passer au journal de 20 h sur France 2 sur les PERVERS NARCISSIQUES (cliquer, choisir le jour et aller à la 40ème minute).

    Je ne peux pas le croire ! Ce reportage tombe aujourd'hui alors que je viens d'être propulsée dans la réalité de la perversion narcissique de mon mari (qui ne le sera plus dans quelques temps) une heure auparavant !!! Ces coïncidences répétées me surprennent et je ne sais toujours pas comment les appréhender. Que signifient donc ces simultanéités ? Quel est le message ?

    Après avoir discuté avec mon frère, qui joue un rôle majeur dans ma vie à Rennes - en m'ôtant tout souci matériel grâce à son aide précieuse, je guette le dossier sur les PN.

    C'est une jeune femme qui témoigne. Elle a rencontré son PN à 25 ans. Il la portait aux nues devant les autres, louant son intelligence et d'autres qualités. Puis, dans le huis clos, les dénigrements commencent, d'abord sur sa façon de s'habiller. Ensuite, lorsqu'elle a voulu partir, PN faisait son numéro de regrets et de charme si bien que la femme acceptait de lui donner une deuxième chance. Deux enfants plus tard, elle essaie de le quitter. Alors les menaces arrivent :

    "T'es qu'une folle. Tu n'y arriveras jamais sans moi. Tu ne connais personne ; moi, je connais du monde. Tu vas le regretter. je vais te faire payer, même si ça me prendra des années. Tu vas vivre dans ton trou à rats. Etc. "

    J'ai demandé aux enfants de regarder le documentaire avec moi, sans leur parler de leur père. Ils étaient scotchés par la ressemblance avec les phrases que me jetait quotidiennement PN, leur père. J'avais eu le temps, une poignée de minutes avant la diffusion du reportage, de prévenir quelques personnes qui sont au courant de ma situation. Aussi bien mon frère qu'une collègue m'ont dit que c'étaient les mêmes mots employés, ma collègue m'a confié qu'elle croyait entendre mon témoignage !

     

    Tous ces faits m'ont vraiment troublée et bouleversée. Il est 1h35 du matin. Je viens de prendre une douche. Je ne dors pas encore. Trop de choses dans la tête. Trop d'émotions. Trop de questionnements. Je vais tenter de méditer un peu pour apaiser tout cela.



  • La stratégie du sumo

    Mercredi 08/02/12

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    Aujourd'hui j'ai eu un cours de culture générale portant sur l'identité et la démocratie. Le prof enseigne la sociologie et a fait partie des membres du jury pour mon oral blanc hier. Dans l'amphithéâtre, il s'est adressé à moi en parlant du sujet du vin qui était proposé la veille et était selon lui servi sur un plateau, et il a signalé qu'il en attendait une démonstration hyper originale en comparant par exemple le vin à une oeuvre d'art, etc. Pas évident en 25 minutes de temps de trouver un angle original et brillant !

    Par ailleurs, le soir j'ai eu un autre cours de culture générale, dont le prof, agrégé de philosophie, également membre du jury du grand O, avait fait passer d'autres camarades sur les mêmes sujets. Il a proposé un corrigé qui reprenait exactement la problématique je j'avais développée. Pff ! Comme quoi les appréciations dépendent vraiment du jury. Encore une fois, loin de moi l'idée de me justifier !

     

    "C'est en s'opposant que l'on se pose" (J.G. Fichte)

    A côté de cela, lors du cours sur l'identité, le prof a reparlé de la stratégie du sumo qui consiste à s'entourer d'épaisseurs pour mieux résister aux attaques et rester impassible face à l'ennemi. Puis il a expliqué la construction de l'identité d'un individu ou d'un groupe d'individu, en disant que l'Autre est constructeur du Soi. C'est dans le regard négatif du dominant ou de l'ennemi que l'on se structure. En effet, le conflit est structurant dans la construction identitaire, il génère de la mobilisation et de la conscience.

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    Évidemment ce discours me parle, puisque je me suis structurée face à PN (mon mari appelé Pervers Narcissique). S'il fallait trouver du positif dans toutes ces années de dénigrement insidieux et de violences morales, c'est que grâce à cette confrontation, je me suis structurée. J'ai pris conscience de qui j'étais vraiment, de la personne que je ne voulais pas être et de la personne que je voulais devenir. Puisque PN voulait me faire passer pour une nulle, une moins que rien et une méchante sorcière, en m'opposant à lui, je me suis posée comme un personne bienveillante et gentille. Je me suis structurée comme une personne volontaire, courageuse et forte. Je vais poursuivre la construction de mon identité dans ce sens.

    Par ailleurs, ce discours peut se lire à un autre niveau, celui de la construction identitaire à l'adolescence. Cela me remet en mémoire que l'Aînée, en s'opposant continuellement à moi, ne cherche rien d'autre qu'à se construire. Cela me pousse à être plus compréhensive et à prendre plus de recul lors de nos confrontations.

     

  • Le Grand O - suite

    Mardi 7/02/12

    J'étais un peu stressée le matin du Grand Oral blanc. J'avais croisé de bon matin tous mes camarades qui étaient habillés comme des ... directeurs(trices) ! Ça me fait sourire car la plupart du temps nous sommes en jean.

    J'arrive dans le bâtiment, je prends de grandes respirations, je passe vite fait aux toilettes. J'avais revu le matin les différentes constructions de plans possibles. A 11 heures je tire deux sujets, et me retire dans une salle pour préparer l'un des deux : un texte sur la civilisation en crise ou le thème du vin. Je choisis le vin. Je l'avais mentionné la veille dans ma note, car une camarade était tombée dessus mais nous n'avions pas discuté de son plan.

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    En 25 mn, je sors un plan simpliste "Positif/négatif" : I- Le vin est ancré dans l'histoire, la culture et l'économie en France (A) et comporte une forte connotation de convivialité (B), II-Toutefois une consommation excessive peut entraîner une addiction (A) et conduit les pouvoirs à mener une politique de prévention ou d'interdicitons afin de protéger l'individu et la collectivité (B). Bla bla bla. Ensuite le jury m'a posé des tas de questions plus ou moins en rapport avec le vin et m'a aussi bousculée en me pressant de répondre directement aux questions. Je n'ia pas eu de questions juridiques ou techniques.

    Au débriefing, les 4 membres du jury ont trouvé ma présentation plate et sans originalité. Durant la conversation, ils ont remarqué que je gardais mon calme et ne me laissais pas démonter. Mais que mon débit était trop lent. Ensuite ils ont dit que mon attitude était "spongieuse", que j'adoptais la tactique du "sumo", ou de la "tortue", que je ne répondais pas à leurs attaques volontaires qui avaient pour but de me faire sortir de moi, pour "mieux me connaître" en situation de stress. Ils ont dit que je ne renvoyais pas l'énergie qu'ils me lançaient mais que je l'absorbais.

    Ces remarques me faisaient sourire intérieurement. Difficile de changer et d'être spontanée quand on a passé des années à se protéger, à se taire, à prendre des attaques verbales sans riposter, à "absorber" les violences sans les restituer à son auteur.

    Ce n'est pas pour me justifier, car je n'ai jamais été très bonne à l'oral (sauf en entretiens d'embauche qui ont toujours débouché sur un travail). Mais le jury m'a vraiment bien cernée.

    Du coup, cela m'a donné envie de travailler davantage les questions techniques (santé publique, droit hospi, protection sociale, etc). Et aussi de m'améliorer à l'oral. L'après-midi, je suis allée à la bibliothèque et j'ai rédigé des fiches sur certains thèmes. J'ai commencé par des choses faciles pour me mettre en selle, j'ai choisi les maladies infectieuses. ENFIN ! J'ai réalisé des fiches de révision ! Il était temps !

    Les autres sujets qui sont tombés : le service civique, le courage, le don d'organes, l'extension du domaine urbain, l'animal domestique, le bouclier sanitaire, l'ascenseur social, etc

  • Le Grand O

    Lundi 6/02/12

    Je ne suis pas trop présente sur le blog, car évidemment ma prépa associée à la vie quotidienne avec les enfants me prend énormément de temps. C'est là que le temps devient une ressource rare.

    Demain, j'ai un Grand Oral blanc. Tirage au sort d'un sujet (l'équité, l'autorité, le vin, etc). Préparation en 25 minutes avec une intro, deux parties et deux sous-parties, relier à l'actualité, dégager la problématique et annonce du plan, pour finir avec une conclusion avec mise en perspective. Il faut tenir 10 minutes devant un jury de 5 directeurs qui vont jouer à déstabiliser et faire tomber le candidat et voir comment il s'en sort. En effet, à l'issue de la magistrale présentation, les 5 membres du jury vont, durant 15 autres minutes, le bombarder de questions, soit techniques, soit de culture générale. Ce genre d'exercice me fait suer. Parce que je perds tous mes moyens. Parce qu'à ce moment-là, mon cerveau s'éteint.

    Et en plus, il faut être bien habillé. Pour moi, ce sera chemisier blanc et tailleur pantalon, mais sans la veste, puisque je ne l'ai pas apportée ! Un pull gris fera l'affaire.

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  • Autophobie

    Vendredi 3 février 2012

    Je suis enfin allée à Leclerc aujourd'hui.
    Je n'ai pas pris la rocade. Une camarade m'a montré une autre route !

    J'ai enfin pris une tour à tiroirs en plastique afin que les enfants aient davantage de rangements dans leur chambre.

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    Mardi 31 janvier 2012

    Le sujet est tombé lors d'un concours à l'oral. Des candidats ont traité de la phobie de soi, or il s'agirait de la phobie de la voiture. Moi, j'ai peur de prendre la voiture, et sur Internet il y a pas mal de cas relatés, concernant surtout des femmes. Je n'ai pas trop fouillé le sujet, j'ai déjà tant de choses à faire.

    peur_conduire.jpg

    J'ai réussi à faire le trajet Paris-Rennes. Evidemment, je n'étais pas seule dans la voiture, mais j'ai quand même conduit sur une grande partie du trajet. Bien sûr j'appréhendais la route avant de partir, mais le travail fait sur moi-même toute seule m'a permis de le faire. Avec le psy, nous n'avons pas creusé, en tout cas pas trouvé la cause. Depuis peu j'arrive à avoir cette relative confiance.

    A Rennes, une fois mes beaux-frères repartis à Paris, j'avais repris la voiture pour faire le trajet maison-école, je me sentais complètement perdue. Ensuite pour me rendre en centre-ville, je me garais sur un parking que m'avait montré Yuku, et je continuais à pied. Je ne me sentais pas de conduire un plein centre. Puis, un jour il a fallu aller chercher les enfants à la gare, et c'était nettement moins cher de payer le parking que les tickets de métro. J'ai réussi à aller jusqu'à la gare, et je me suis garée au Sud où il y avait moins de monde. Et 15 jours après, je suis allée chercher les enfants et je suis passée devant la gare et me suis garée dans le parking Nord de la gare !

     

    Les parkings souterrains

    parking souterrain.jpgAvant, prendre un parking souterrain me stressait énormément. je préférais faire des kilomètres et trouver une place à l'air libre. L'autre jour, pour aller faire mes courses, juste après avoir déposé les enfants à l'école à 8h et avant de reprendre mes cours à 9h, je n'avais que très peu de temps et je ne trouvais pas de place. J'ai dû aller dans un parking souterrain, en colimaçon. Je n'ai trouvé une place qu'au niveau moins 6 !!! Je n'en revenais pas d'être parvenue jusque là ! Un autre jour, je ne trouvais aucune place dans Rennes, j'ai pris encore une fois un parking souterrain. J'ai remis ça un certain nombre de fois.

    Je savais que le travail comportemental (sans forcément chercher la cause originelle de ma phobie) pouvait donner de bons résultats.

    Maintenant, il me reste à sortir de Rennes. En effet, je n'ai pas encore franchi la rocade, sauf le 28/12/11, flanquée de mes 2 beaux-frères. La circulation était hyper dense et je devais franchir une zone assez dangereuse (un croisement de sortie et d'entrée de la rocade). Face à ma peur je crée des situations d'évitement. Je dois retourner à Leclerc hors de Rennes mais cela fait 4 semaines que je trouve d'autres solutions pour ne pas y aller, ou alors je reporte. Ce sera mon prochain défi.