... attaques toujours
Vendredi 25/11/11 (Journée contre les violences faites aux femmes)
Les lauriers
Aujourd'hui, je suis partie très tôt de la maison, à 7h30. Je devais être à 9h à Paris pour le choix des postes : les secrétaires médicales reçues vont choisir leur établissement d'affectation. Je vais recueillir les lauriers de la gloire ! Etant arrivée en première position, je suis appelée la première. Le choix est vite fait, je reste à mon poste pour en partir dans un mois. Les lauréates se congratulent sincèrement, il règne une ambiance bon enfant.
A la sortie, je sympathise avec une fille que j'avais déjà rencontrée lors des épreuves orales, on va boire un thé au chaud dans un café face sur le parvis de Notre-Dame. Nous bavardons plus d'une heure. C'est une femme sensible et empathique. On se raconte nos vies, puis elle évoque le harcèlement moral dont elle a été victime dans son travail. En même temps, vu ses traits de caractères, cela ne m'étonne pas, car il est connu que les manipulateurs s'en prennent aux empathiques, aux "sauveurs". Elle a porté plainte contre son supérieur hiérarchique. Nous nous quittons en nous promettant de nous donner de nos nouvelles.
Puis, dans le train du retour, je reçois les SMS de réponse des Catherines dont j'ai souhaité la fête. Parmi elles, CK, une amie des années universitaires et que j'avais un perdue de vue et doucement retrouvée. CK est une fille très solaire et j'ai souvent été étonnée que nous pûmes êtres amies (je suis davantage du côté de la lune, plus discrète et timide). Elle me raconte son drame conjugal, un mari maniaco-dépressif, alcoolique et violent et qui s'est donné la mort en 2007. Drôle de coïncidences dans la mesure où PN (mon mari appelé Pervers narcissique) a commencé à me harceler ouvertement depuis 2007 et où la jeune fille de Notre-Dame a également connu ses difficultés la même année.
Je retourne travailler sur mon gros dossier, que j'ai avancé. Je suis bien contente et je suis aussi sur un nuage en repensant à ma brillante réussite à mon concours. Mes collègues sont sincèrement contents pour moi, on plaisante, on rit beaucoup malgré la charge de travail. Je quitte le bureau à 18h, le coeur vraiment léger. Je me sentais bien je me sentais douée, je me sentais très jolie aussi.
Arrivée à hauteur de ma rue, j'aperçois PN qui arrive à pieds, il a dû accompagner Jumeau au foot. Il arrive à ma hauteur quand je me gare, salue le voisin en m'ignorant.
J'entre dans la maison juste derrière lui. Je fais un câlin à Jumelle, l'Aînée dort chez une copine avec mon autorisation.
PN attaque tout de suite.
PN : "Tu dois être très fatiguée.
Moi : ...
PN : Hein ! T'es fatiguée ! Tu as eu une trrrrès longue journée. T'es allée à Paris.
Moi : Je ne suis pas du tout fatiguée. En effet, j'ai passsé une très bonne journée à Paris.
PN : Alors t'es fatiguée, tu as du beaucoup marcher. Et tu vas te reposer dans ton antre !
Moi : J'ai passé une journée très satisfaisante !
PN : Tu t'es fait tirer alors !
Moi : Pardon ?
PN : Bah oui ! Ca veut dire que tu t'es fait tirer ! Sinon ça serait nul !
Moi : Pourquoi toujours des allusions sexuelles ?
PN : Mais non, pas du tout !"
AFFLIGEANT !!!
Je vais dans le garage pour ôter mes chaussures. PN éteint et je me retrouve dans le noir. Je lui demande de rallumer. Il dit qu'il ne savait pas que j'étais là. Toujours aussi AFFLIGEANT !
Peu après, je sors de ma chambre et vais dans la cuisine me servir un apéritif en ce vendredi soir. J'attrape un paquet de chips format familial que je mets dans un bol.
Le dialogue ci-dessous se fait sur un ton très poli, très posé, très courtois. Les mots sont choisis. Le discours est très en contradiction avec la sémantique, c'est ce qui rend toute la violence. La courtoisie de son ton est ironique, la douceur de ma voix l'est tout autant, mais en plus, je ne souhaite pas que ça s'envenime et dégénère en cris et hurlements. Vraiment pas envie de me gâcher ma belle journée !
PN : "Prend tout le paquet de chips !
Moi : Mais lâche-moi un peu, t'as pas des choses plus intéressantes à faire ?
PN : Mais ne t'inquiète pas je vis ma vie. Pas là à 19h13, mais en dehors, je la vis.
Moi : Alors arrête de m'agripper ainsi."
Je me sers un verre de vin que PN a acheté. PN me retire la bouteille de la main en me faisant verser le liquide sur la table. Il me dit :
PN : "Je vais faire comme toi, comme c'est moi qui l'ai achetée, c'est moi qui la bois.
Moi : Tu peux arrêter un peu ? Essaie de passer à autre chose.
PN : C'est quoi déjà, le proverbe chinois ? Quand on veut tuer son chien, on dit qu'il a la rage.
Moi : ... Ce n'est pas un proverbe chinois."
Puis PN change tout à coup de sujet. Il me montre sa main avec une marque sur le dos de la main.
PN : Regarde, je suis crucifié comme le Christ. J'ai loué une C4 et j'ai fait tomber ... Tu ne m'écoute pas ? Ca ne t'intéresse pas ?
Je me sers du calamar à la sauce piquante. PN me regarde.
PN : C'est ça ! Va faire du gras !"
Je sors de la cuisine en silence.
20h00
PN vient de partir chercher Jumeau. Il a laissé son portable bien en évidence sur la table de la cuisine. Il m'a un temps - du temps où il me trompait - reproché de fliquer son portable. J'ai arrêté mais, là la tentation est trop forte, même si je sais bien qu'il le laisse exprès pour que je regarde. Puisqu' habituellement, il l'emporte même pour aller aux toilettes, prendre sa douche ou faire son jogging.
En même temps, la lecture de ses derniers messages me permet de comprendre pourquoi il était si virulent ce soir. Il a déjeuné au bistro du coin avec IR et Pa. Puis il a écrit à IR que Pa et lui se sont "enfilés" 5 bières chacun. Il vient de finir la bouteille de vin blanc. Deux bouteilles de rouges sont posées sur la table. Aie aie aie, ça risque encore d'être chaud ce soir. VA FALLOIR ME PROTEGER ! Pourquoi croit-il que je me terre dans ma chambre !
Je découvre aussi qu'il envoie des SMS très gentils et complices à l'Aînée.
21h00
Jumeau est rentrée depuis 3O mn. Jumelle me demande ce que nous mangeons. Je ne suis toujours pas sortie de ma chambre pour préparer le repas. J'avoue que j'ai un peu peur d'être encore la cible de PN. Mais j'essaie de me contrôler, de me calmer. C'est de cette peur dont je parlais dans ma note précédente.
Parce que je sais qu'il a bu. Parce que je sais qu'il a vu IR et Pa. Qu'ils se sont montés la tête.
Plus que 4 semaines et je serai loin !
21h50
J'ai dîné dans la salon avec les Jumeaux devant la télé. J'étais mal. Quand j'avais regagné la cuisine pour réchauffer le repas, PN était dans le bureau, la pièce adjacente en train de parler au téléphone comme il le fait habituellement le vendredi soir. Je ne sais pas avec qui il parle, mais j'entends "...les enfants sont à fond derrière leur mère ..." Mais, comme le dit le psy, ne pas prendre cela pour soi, il n'y a aucune preuve qu'il parle de moi. L'ignorer totalement. PN ricane plus que de mesure avec son interlocuteur, il a ce rire mi-guttural mi-nasal, très enfantin et qui attendrit. Je saurai quelques minutes après qu'il parlait avec son frère L., le reporter qui était en Ecosse.
Il y a deux jours, j'avais dit à PN que je savais que L. était en Ecosse, alors que PN l'ignorait (Je suis amie avec mon beau-frère sur Faicebouq). Je n'aurais jamais du faire ça. Je ne dis pourtant plus rien à PN.Même cette phrase anodine, PN saute dessus et l'utilise pour me la retourner en reproche. Je ne sais pas si PN s'est senti vexé que je le sache et pas lui, en tout cas, il ironise :
PN : "Eh ! Lola ! Tu crois que L. est encore aux Shetlands ? Puisque tu sais tout sur lui ! Eh ben il n'y est plus ! Te vl'a bien !""
PN :"Eh ! Et puisque tu sembles tout savoir, tu sais aussi que Jipé va se faire livrer du bois pour l'hiver demain ? Madame Je-sais-tout !""
Après, pour la 3ème fois ce soir, il vient se coller à moi pour me montrer qu'il reçoit des SMS. Parce qu'une fois j'avais reçu un SMS pendant le repas et que je l'avais lu en rigolant. Cela semble avoir affecté fortement PN puisqu'il ne me lâche pas avec cela. Je me demande en quoi ça le touche pour avoir cette sur-réaction. Peut-être cela ne lui plaît-il pas que j'e puisse avoir des contacts ? Dans le salon, il vient se mettre accroupi devant moi avec son téléphone en main. Il m'imite.
PN : "Attends ! Je me mets en position ! Hi hi hi hi !"
Il fait semblant de pianoter sur son Blackberry et il rit tout seul.
Sa présence si près de moi m'insupporte. Il est intrusif. Il est envahissant. Je le ressens comme un énorme vampire tout noir qui plane dans la pièce, il occupe toute la place, tout l'espace. Il ne me laisse plus d'air pour respirer. C'est exactement cela !!! J'étouffe !!!
Une bouteille de vin rouge est ouverte et entamée.
22h05
PN vient de sortir de ma chambre.
Je sentais qu'il allait venir m'y chercher. Tout à l'heure, alors que j'étais sur le canapé du salon avec les Jumeaux, PN ne cessait de venir. Pour rien. Pour demander aux enfants ce qu'ils regardaient, pour reprendre leurs assiettes vides, pour demander à Jumeau s'il allait bien, etc. Puis un moment, il était resté debout juste derrière moi dans l'encadrement de la porte, longtemps, sans bouger, je sentais qu'il me fixait dans le dos. Il cherchait quelquechose à me dire. Il n'en a rien fait. Puis il a dit à Jumelle qu'elle "faisait du gras", et ensuite à Jumeau qu'il "faisait du gras" car il n'était pas en train de courir au foot.
Je suis dans mon lit en train d'écrire. Je ressens une très grande peur. Mon coeur bat la chamade. Mes mains tremblent sur les touches du clavier. Mon Dieu ! Pourquoi cela ? Est-ce que je le saurai un jour ? Injustice. Incompréhension. C'est ce que je ressens. Stupeur.
J'ai enregistré la conversation ci-dessous, sous les yeux de PN, avec mon portable à la main. Elle dure 8 minutes. Je vais retranscrire en résumant mais de la façon, la plus fidèle possible.
PN est arrivé en me demandant pourquoi je ne lisais plus les "Nouvel Obs". Pourquoi je les laissais "ostensiblement traîner sur la table basse sans les toucher". C'est faux, car je viens juste de les lire. Mais pourquoi je dois me justifier de mes lectures ou de mes non-lectures ? Ce mec est malade !
PN : "Pourquoi tu ne lis plus les "Nouvel Obs", auxquels, soit dit en passant, JE me suis abonné. Pourquoi tu ne les lis plus, hein ? Répond-moi ! Je pense que c'est un marqueur fort ! Si je comprends bien, selon ton PRINCIPE, tu n'utilises plus rien à la maison. Elargis un peu : tu restes dans ta chambre, tu ne regardes plus la télé dans le salon, tu n'utilises plus l'électricité (???), ALORS pour quoi tu habites encore ici ?"
Moi : "Qu'est-ce que tu racontes ? Mais c'est du n'importe quoi !"
PN : "Mais si ! Tu ne lis plus les Nouvel Obs" Bla bla bla, il répète exactement le même raisonnement. "Et pourquoi tu utilises encore le reste de la maison. Question élémentaire ou philosophique. Que J'ai payée ! N'est-ce pas ? JE l'ai payée avec l'argent de mon compte, pas du compte-joint ! Pourquoi tu l'utilises ? Répond-moi ! J'attends ! Répond-moi ? Pourquoi tu ne pars pas ? Pourquoi tu habites encore ici ! C'est MOI qui paye tout ici ! On est d'accord ? Toi, tu ne paies rien !" (c'est faux)
Moi : J'habite ici car c'est ma maison. Tu oublies que c'est toi qui m'as trompée et tu penses que c'est moi qui devrais quitter la maison ?
PN : Arrête ! Tu es idiote ! Tu m'as très bien compris
Moi : Est-ce que tu as fini de me harceler, PN
Tu as vraiment des raisonnements à 2 sous ! A 2 sous ! A 3 dông !
Pendant ce temps Jumelle pleure. Elle demande à son père de partir et de se taire.
PN : Tu es vraiment paranoïaque ! regarde dans le dictionnaire ou sur Wikipédiai la signification du mot Paranoïa ! Tu es tellement curieuse ! Tu es helléniste ! tu es latiniste ! Tape Panaoïa ! C'est ton portrait tout craché ! Ou demande à ton frangin qui sait tant de choses. Tu corresponds en tous points.
Jumelle finit par s'endormir à côté de moi. Elle agite ses bras dans tous les sens en émettant des grognements, elle a le sommeil agité. Je pose ma main sur sa poitrine pour l'apaiser.
Pendant que je termine ma note, Jumeau arrive avec un grand sourire, il regarde avec tendresse sa soeur jumelle allongée à mes côtés, il me demande s'il peut dormir avec nous. Il lit un peu son magazine de foot, puis il fait la tête, les yeux mouillés.
Jumeau : "J'ai peur que Papa vienne. Il ne voudra pas que je dorme avec vous."
Je le regarde, impuissante. PN refuse que Jumeau continue à dormir avec moi, il veut le rendre fort et viril. Il a peur qu'il devienne "une lopette" comme il dit. Pour moi, jumeau, qui est tout gringalet, est toujours mon petit garçon, insouciant et innocent. Jumeau pleure presque.
Je lui demande : "Tu as peur de Papa ?"
Jumeau : " Il m'énerve."
Jumeau : "Ou alors, je fais semblant de lire en bas et quand il ira se coucher, je viendrai."
Juste à ce moment-là, la porte s'ouvre brutalement. PN surgit et regarde Jumeau.
PN : "Tu montes te coucher ?"
Jumeau : "Oui... Je viens."
Puis PN cligne les yeux et fait le tour de ma chambre, en l'inspectant. Il faisait déjà ça en 2000, après la naissance des Jumeaux en rentrant du travail alors que je ne travaillais pas. Je crois que j'ai commencé à avoir peur de lui à ce moment-là et à être rapidement sous emprise. Il inspectait l'appartement, regardait si tout était bien rangé, si tout était en place. Il plissait les yeux, son visage était tendu, rigide et fermé. Il me glaçait le sang.
De son regard, il fait le tour de ma chambre. Je me demande ce qu'il va encore attraper et jeter. Il saisit une bouteille d'eau vide, et ordonne à Jumeau de débarrasser mon apéritif. Je lui dit que je vais le faire moi-même.
PN : "Trrrès bien." (ton très appuyé et lent. Glacial)
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Mes sentiments
Je ressens de la peur, c'est certain. Mais moins que lors des crises précédentes de PN. J'arrive à me contrôler un peu. Je garde tout mon calme. Je ne suis même pas en colère. Je crois que je n'arrive même pas / plus à ressentir de la colère ! Mais il reste la peur. Je me demande si je vais le laisser continuer ou bien finir par porter plainte contre lui pour violences psychologiques. D'un autre côté, je serai partie dans 4 semaines. Cela en vaut-il la peine ? En aurai-je le temps ? L'énergie ?
Contrairement aux fois précédentes, je ne me sens pas fatiguée. Ca compte, la force physique. Je fais subitement le lien avec PN qui suggère tout le temps que je suis fatiguée. Avant il suggérait et de réjouissait que j'étais dépressive ! Je crois que c'est grâce à la bonne journée que j'ai passée. J'ai de l'énergie. Je lui tiens tête posément.
Mais je m'interroge tout de même, quand cela va-t-il s'arrêter. Qu'adviendra-t-il des enfants et de moi ? De PN ? Continuera-t-il agir de la sorte ? Il reste leur père et va continuer de les voir. Comment cela va-t-il se passer ?
23h35
J'entends du bruit dans le garage. Je crois que c'est Jumeau qui redescend. Mais ma porte ne s'ouvre pas. J'entends des allers et venues du garage vers les poubelles à l'extérieur. J'en ai vraiment marre ! QU'est-ce qu'il me jette encore ? Quand il fait ça, à cette heure-là et dans cet état, c'est pas pour sortir les poubelles. Il se venge. Il ne peut pas me toucher physiquement lors il s'en prend à mes affaires. Alors ? Je deviens paranoïaque ? Je lui donne raison ? Quelle perversité !
Je vais attendre un peu et j'irai voir.
C'est vrai, j'en ai quand même marre ! Ca finit quand cette histoire ?
23h50
Je me suis levée pour aller me mettre en pyjama dans la salle de bain, à l'étage de la maison. PN se trouve debout dans la cuisine. La musique est à fond dans le salon. Il n'écoute jamais de musique. Il n'est manifestement pas dans un état normal. Dès qu'il m'aperçoit, il lève bien haut le Blackberry qu'il a dans la main et fait mine de pianoter et il ricane.
Vraiment, il ne me lâche pas. Si ce n'est pas du harcèlement, ça !!!
Puis il appelle fort Jumeau depuis l'escalier. Jumeau grogne, il dort. Il monte le voir.
Je monte dans la salle de bains, il me regarde et ferme vite la porte de la salle de bains derrière moi comme pour m'enfermer. En ressortant, je passe silencieusement voir Jumeau : il dort.
Je redescends. PN est encore dans la cuisine à regarder son téléphone portable. La 2ème bouteille de vin rouge est débouchée. Celles de blanc et de rouge n'y sont plus. C'était ça dans la poubelle ! Je vais dans ma chambre et hésite à sortir voir les poubelles pour en avoir le coeur net. Je ne veux pas qu'il m'entende.
Je fais le calcul de l'alcool englouti aujourd'hui : au bistro du coin, disons 0,50 l de rouge, 5 bières avec Pa, soit environ 1,5 l, 1 bouteille de blanc et disons 1 et demie de rouge, soit env. 2 l de vin. Total 4 litres d'alcool ce venrdedi.
Rectificatif du samedi matin : l'autre bouteille de rouge est vidée, ce qui porte sa consommation à 4,40 l d'alcool.