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Sauve toi Lola - Page 13

  • Cauchemars-suite

    Samedi 21/01/12

    cauchemar.jpg

    Les cauchemars se poursuivent. J'imagine qu'ils ont une fonction d'exorcicer toutes ces craintes plus ou moins inconscientes.

    • Je suis en présence de PN. Je ne me tiens pas debout devant lui. Je suis couchée sur le ventre et il m'attrappe par le collet. En fait il me tient pas le bas du cou, ce qu'on appelle le cou du bison. Il s'est toujours moqué de cette partie de mon anatomie.

    Je viens de penser que depuis que j'ai découvert qu'il était Pervers Narcissique, ce qui correspond aussi à la période où j'ai repris un travail, j'ai grossi au niveau du bas du visage et des épaules. Cela m'avait amenée à faire divers examens de santé. Je me demande si ce n'est pas en rapport aussi avec mes douleurs aux cervicales à chaque fois que PN m'agressait ou que je rentrais à la maison. Comme si mon corps s'était enrobé à cet endroit pour mieux supporter les attaques. J'epsère que cela partira.

     

    • Un autre cauchemar où je suis avec IR. Je ne sais pas de quoi nous parlons, mais elle me dit : "Mais ne t'inquiète pas, Lola. Je ne viens pas si souvent chez toi, et je ne vois pas ton mari si souvent !"

    Bon, j'en doute fort vu que PN, dans "notre Ville" n'a plus que IR (et accessoirement son mari) et Pa. (qui voit PN au bistro ou dans ma (hum, notre) maison, vu que sa femme Ca n'apprécie pas trop PN selon ce qu'elle me dit. Il est proche aussi de son pote Jipé avec lequel il court plusieurs fois par semaine, mais sa femme Anne ne l'invite pas chez eux. Avec Anne nous nous saluons, mais nous n'avons pris l'apéro chez les uns les autres qu'une seule fois en 10 ans.

    PN a d'autres potes dont les femmes sont initialement mes amies et parmi elles certaines sont au courant des violences conjugales. Je ne pense pas qu'il les fréqente.

    Finalement tous jouent cette "Comedia dell Arte", cette comédie de la vie humaine. Je les vois bien, tous, devant l'école primaire, l'année dernière dire bonjour :

    Untel : "Ca va PN ? Ca gaze ? Et ton boulot ? Et ta voiture ? Elle est puissante ?..."

    Unetelle : "Bonjour PN ? Ca va ? Les enfants ont des bonnes notes ?..."

    Et aussi bien PN que son interlocuteur savent que ça sonne faux. Avec certain(e)s de mes ami(e)s, PN a tenu a leur annoncer que nous divorcions. Avant même que je n'en ai parlé. Il a fait ça avec Inge, avec notre voisine Sana, etc. Mes copines sont au courant des violences. Mes copines en couple (dont les maris sont potes avec PN) sont juste au courant de l'adultère, celui de PN ainsi que celui de Pa avec la belle-soeur de IR.

     

    • Un autre cauchemar. Je suis dans les couloirs du métro avec les enfants. Tout est gigantesque. Nous sommes minuscules. (Alors que le métro de Rennes est minuscule !) Tout d'un coup, je vois PN au loin. Il est habillé en bleu ciel. C'est l'été. Grande silhouette très loin qui se dirige vers nous. Il vient chercher les enfant à la gare. Je ne sais pas s'il nous a vus. Je dis aux enfants de se dépêcher et de courir. Nous le fuyons. Mais il nous a vus, je suis obligée de m'arrêter et de l'attendre. Il nous indique la station Saint-Lazare, et nous dit que c'est là qu'il faudra descendre.

    Puis nous nous retrouvons dans la voiture de PN. Je suis assise à sa droite. Cette fois-ci il est venu nous chercher à Rennes en voiture pour rentrer à "Ville". Il emprunte la quatre-voies, celle qui me fait tant peur, car je dois la prendre pour emmener Jumelle chez le pédo-psychiatre. Je vois que PN la prend sans GPS. J'ai toujours été étonnée qu'il n'eût jamais besoin de GPS pour se retrouver. En même temps, il est commercial et souvent sur les routes de France. Puis bizarrement, nous ne sommes plus en Bretagne, mais en Allemagne, c'est-à-dire un pays encore plus inconnu pour moi et où je me retrouve encore plus dépendante de lui.

    Il conduit avec les Jumeaux assis sur ses genoux, là ils sont encore tout petits, 3-4 ans. Ils ont des bouilles adorables. PN me dit : "J'ai encore le droit de voir mes enfants, non ?"

    Un peu après, il se trouve debout devant moi avec les Jumeaux. Il ne veut récupérer que Jumeau le week-end, pas Jumelle. Je lui dis qu'il fait du favoritisme et qu'il va blesser Jumelle et l'Aînée. Il s'en fiche. Dans ce rêve-ci, l'Aînée est absente.

     

     

     

  • "PN a la vie devant lui"

    pyjama.jpgSamedi 14/01/12, je m'éveille toute seule à 6h32 ! Je me rendors et ne quitte le lit qu'à 9h30, le petit-déjeûner à la cantine est terminé, tant pis pour moi, je le prendrai seule dans ma chambre. Une douche, le grand ménage, nettoyage des sols, rangement de la chambre des enfants. Un peu de télé. Un peu d'ordi. Je discute via la webcam avec ma petite soeur. Je n'arrive pas du tout à me mettre à travailler. Toujours tourmentée par la motivation à ce concours de directeur. Puis heureusement ma camarade Caro m'appelle pour venir travailler sur une revue de presse médicale avec moi. On bosse un peu. Elle me quitte, puis je cuisine. Je ne l'invite pas à déjeûner avec moi car j'ai vraiment envie de rester seule. Vers 14h, Lys arrive chez moi pour déposer des aliments dans mon frigo (elle vit dans une chambre sur le campus), elle me dit qu'elle va aller à la cuisine commune de la cantine pour cuire ses pâtes, je sens un appel du pied mais je ne l'invite pas non plus.

    Je culpabilise atrocement de ne pas pouvoir ouvrir un livre ou un site médical pour mes devoirs. Je pourrais sortir faire les soldes ou me promener en centre-ville, ou encore faire des courses pour remplir le frigo avant le retour des enfants demain, mais je n'y arrive pas. Alors je décide de me calfeutrer. Je regarde un film sur mon ordinateur, je m'endors. Un appel de l'Aînée me réveille. Elle cherche la machine à barbapapas car elle organise une fête à la maison avec 10 amis. J'apprends que Jumelle a passé la nuit dernière chez IR, ça m'énerve un peu, mais sans plus. IR a aussi prêté à l'Aînée un chargeur de batterie.

    Je reste ainsi assise dans mon lit toute la journée. Je vois la lumière décliner. La nuit tombe, je me réchauffe le reste de pâtes de la veille. Si j'avais eu l'énergie de sortir, je me serais bien fait un plateau de fruits de mer avec un vin blanc frais ! Mais ce sera des spaghettis et de l'eau !

    Je me sens vraiment mal. Puis, la culpabilité passe petit à petit, grâce à ma soeur aînée qui me conseille de profiter de ma solitude pour me reposer. Je reçois des tas de SMS durant la journée. On ne m'oublie pas.

     

    Sama

    Soudain, mon portable sonne, c'est Momo, le petit voisin et copain de Jumeau. Il me demande où je suis car, de sa fenêtre, il a vu l'Aînée avec des amies. Il n'a pas vu son copain Jumeau. Je ne sais absolument pas où ont dormi les enfants ; selon l'Aînée, PN prévoyait d'envoyer Jumeau chez Pa. et Ca. Momo me passe sa mère pendant qu'il va voir dans ma maison. Puis Jumeau me rappelle au téléphone de chez Sama, la maman de Momo. Je suis si contente d'entendre sa voix. Il me raconte que le voyage s'est bien passé, que le midi PN a acheté des pizzas, qu'il est allé chez son copain Toto (le fils de Pa. et de Ca.) manger la galette des rois avec 2 autres copains (dont les mamans sont aussi mes copines) et qu'il vient tout juste de rentrer. Je lui demande aussi si des choses ont changé dans la maison, si PN a jeté des affaires dans ma chambre. Je n'avais pas voulu la fermer à clefs pour ne pas montrer mes craintes à PN qui ne se serait pas empêché de me faire passer pour une paranoïaque !

    Ensuite je discute longuement avec Sama ma voisine. Elle me confie que les enfants et moi leur manquons beaucoup, que notre rue est devenue triste. Que de sa fenêtre elle voit les volets de la maison toujours fermés, le soir elle voit la voiture de PN. Elle me dit qu'elle a vu une fois Pa. et un collègue travailler dans notre jardin (Pa. est jardinier-paysagiste). Elle a aussi rencontré une fois PN qui rentrait de manger un couscous du bistro du coin (le fameux repas du vendredi avec IR et Pa. au bistro) et me relate leur conversation.

    PN : "T'es au courant pour Lola et moi ?"

    Sama : "Je suis au courant mais c'est votre affaire privée et je ne souhaite pas en parler."

    PN : "Cette situation, pour moi, c'est tout bénéf. La maison est payée et j'ai la vie devant moi. Alors que pour Lola, elle va bien galérer avec les enfants ! C'est bien fait pour elle !"

    Je suis ahurie qu'il tienne ce discours à notre voisine. C'est celui qu'il me tient en privé. Je me rends compte alors qu'il commence à se lâcher, qu'il ne se contrôle plus, qu'il ne tient plus son rôle de gentil et de victime face aux tiers et notamment mes amies d'enfance Fati et Pati, et maintenant Sama la voisine. Je me demande s'il perd les pédales ou si c'est le comportement habituel d'un PN qui est quitté par sa victime. Est-ce que c'est décrit dans les livres de M-F HIRIGOYEN ?

    Non seulement il m'a fait du mal, mais en plus il me souhaite du mal. Ca me désole. Je me dis que s'il y a un Dieu, PN devrait être puni un jour ou l'autre !

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    Je discute longuement avec Sama, qui me soutient et qui me réconforte. Je pleure.

     

  • J+ ? Des sorties

    Samedi 14 janvier 2012

     

    Quelques petites lueurs dans cette période difficile, il y a quand même des sorties sympathiques.

    fete foraine.jpgSamedi dernier, le 7/01/12, les enfants et moi sommes allés à la fête foraine. Nous avons fait des auto-tamponneuses, mangé des bonbons, des barbapapas, des paninis. L'Aînée a été rejointe par 4 amis, que j'ai salués, avant de les laisser tous partir s'amuser. Avec les jumeaux, nous avons continué à nous amuser dans le château-fantôme, les machines à sous, les attrape-jouets, etc. Hélas nous n'avons gagné aucune peluche ! Nous avons aussi fait les magasins du centre commercial Les 3 Soleils, nous avons goûté pour la première fois les sandwiches Subway. Puis, le soir, après avoir récupéré l'Aînée, nous nous sommes promenés au Galeries Lafayette jusqu'à leur fermeture. J'ai rencontré en ville quelques camarades de la formation. Après les Galeries, nous rejoignons mes copines de promo, Elie et Lys, dans un bar de type taverne avec de la musique rock. Je prends une bière de Noël très goûteuse et qui m'a fait tourner la tête. Les enfants et mois sommes rentrés en métro avec Lys, lessivés. Au passage nous avons visité la résidence de Lys, qui est du niveau d'un hôtel. Dimanche, nous n'avons pas bougé, le temps était morose.

     

    bar cité d'ys.JPGLe mercredi 11/01/12, c'était le début des soldes. Avec quelques camarades de promos (mon petit groupe que je connais depuis la formation de l'année passée), nous avions décidé de boire un coup en centre-ville, juste après les cours. Après avoir hésité, je les rejoins avec les enfants. Nous prenons la voiture que je gare sur le parking des Lices. C'est le troisième bar que je découvre à Rennes. Nous sommes 10 en tout avec les enfants. On se prend des bières et des sodas. Je laisse les enfants aller tout seuls faire du shopping à deux rues de là. Puis quand le groupe bouge pour un autre bar, je les quitte pour rejoindre mes petits. Les autres finiront la soirée autour de galettes et de crêpes. Moi, je retrouve les enfants dans une grande enseigne suédoise de vêtements dans laquelle je passe du temps, puis nous ressortons avec un jean pour l'Aînée, un pull pour Jumeau, un pyjama pour Jumelle et un petit top pour moi. Tout le monde est content. Nous finissons de faire du lèche-vitrine dans les autres magasins et rentrons vers 20h. Nous commençons à bien connaître le centre-ville de Rennes.

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    Vendredi 13 janvier 2012

    Le matin, je dépose les enfants à l'école, ainsi qu'une copine de l'Aînée, puis je profite de ce que je commence à 10h seulement pour faire quelques courses, des sandwiches, des goûters, de l'eau et des petites douceurs pour le voyage des enfants le soir dans le train. En effet, PN leur avait pris des billets pour les revoir ce week-end.

    psy.jpgJe découvre un SMS de mon psy que je comptais de toutes façons contacter pour annuler ma séance prévue le 14/01/12. Je le rappelle, il voulait avoir de mes nouvelles et celles des enfants, de notre organisation à Rennes, me demande si je viens demain. J'explique que je n'ai pas le temps, que cela implique non seulement le prix de la séance mais aussi un aller-retour en train et qu'enfin plus rien ne me retenait dans ma ville. Il me dit que lui est là et qu'il m'attend pour m'aider quand je le voudrais. Pendant que je parle, les larmes montent. Je lui dis que je suis consciente qu'il est important de continuer mon travail de psychanalyse mais que je ne le peux pas. Il me dit de ne pas hésiter à lui donner de mes nouvelles.

    Puis je file à ma formation. J'ai cours de droit hospitalier toute la journée, à un moment je doute sérieusement de ma capacité à ingurgiter toutes ces notions de droit et de ma place ici. Le midi, je déjeûne avec mon groupe et d'autres élèves, nous faisons un peu plus connaissance. A 16h15 pétantes, je quitte discrètement le cours pour retourner à l'appartement chercher le sac de sandwiches, et quelques affaires. J'ai le temps de jeter un oeil aux commentaires récents de mon blog qui me tirent aussi des larmes (parlant du traumatisme subi)

    Je prends la voiture pour aller chercher les enfants à l'école. Je trouve l'Aînée sur la route avec une copine alors que je lui avais demandé de m'attendre devant le collège des Jumeaux. Quand elle apprend que nous n'aurons pas le temps de repasser à l'appartement, elle fait une crise d'hystérie avec des cris stridents dans la voiture en disant qu'elle a un besoin vital de sa batterie de téléphone, de son maquillage et de ses vêtements préférés ! Je lui avais dit la veille de tout préparer, elle n'en a rien fait ! Je la laisse mariner dans la voiture tandis que je me rends à pieds à l'école. Les Jumeaux sortent avec un peu de retard. C'est au tour de Jumeau de s'énerver car il n'a pas pris ses protège-tibias, car son père lui avait promis de l'emmener s'entraîner au foot avec son équipe habituelle samedi.

    gare rennes.jpgMalgré les protestations des enfants, je ne cède pas par crainte d'arriver en retard à la gare de Rennes. Nous laissons là la voiture et prenons directement le métro. J'avais pris soin le matin d'acheter les tickets en avance. Finalement nous arrivons très vite et avons quasiment une heure d'avance ! Les enfants enragent, surtout l'Aînée. Je lui dis qu'elle peut se rouler par terre que cela n'y changerait rien. Pour les calmer, je les emmène acheter des magazines au Relais H, Jumelle prend un Mots-mêlés et Jumeau un Football magazine, l'Aînée ne veut rien. Puis ils prennent leurs chaussons aux pommes. Je donne à l'Aînée mon téléphone portable afin qu'elle économise sa batterie, elle SMS sa meilleure copine L.

    Quand le train arrive enfin, je retrouve sur le quai une camarade, Zia, dont j'ai fait la connaissance récemment et qui prend le même train que mes enfants. Elle est 2 voitures plus loin. Nous avions convenus quelques jours plus tôt qu'elle jetterait un oeil sur eux. Je monte dans le train et les place, je leur donne les dernières recommandations. L'Aînée m'informe que PN (mon mari appelé Pervers Narcissique) lui a envoyé un SMS pour savoir où ils étaient. Je redescend du train tout juste avant qu'il ne parte. Au-revoirs de la main depuis le quai, baisers envoyés, sourires. Ils disparaissent de mon champ de vision.

    Je remonte en gare. Je suis hagarde. Un peu bizarre. Vidée. Fatiguée de tant d'émotions et de questionnements. Et aussi soulagée qu'ils soient bien partis. Sous la surveillance de ma camarade Zia.

    avenue janvier.jpgA l'aide de mon plan et après avoir demandé ma route, je remonte l'avenue Janvier, il fait nuit. Cela faisait longtemps que je ne m'étais pas retrouvée seule avec moi-même à marcher en pleine ville la nuit. J'avais proposé à ma copine Elie de boire un verre une fois que mes enfants seront partis. J'arrive rue Vasselot dans ce bar typiquement celte où nous étions déjà allés, il y a aussi Lys et Jules. Je prends une bière Duchesse Anne, on rigole, je me détends. C'est la Happy Hour ! Cela doit faire 20 ans que je ne suis pas allée aussi souvent boire des bières dans des bars. On dit que Rennes est une ville jeune et sympa, je le confirme. J'ai une vraie vie d'étudiante ! J'envoie un SMS à ma grande, tout se passe bien.

     

    dîner_amis.jpgNous quittons le bar vers 20h et Lys et Jules, qui sont en chambres sur le campus, s'inquiètent car la cantine est déjà fermée, je leur propose de venir faire la popote chez moi, car je dispose d'une cuisine. On prend le métro et on récupère ma voiture devant le collège des enfants. Jules m'accompagne directement à mon appartement, qui est complètement en désordre, tant pis. Il me propose de cuisiner. Je ne me le fais pas dire deux fois car j'ai passé des années à faire la cuisine (PN sachant juste mettre des oeufs dans une casserole d'eau). Lys arrive avec des nounours à la guimauve pour le dessert. On fouille dans mon frigo. On mangera des crevettes à la mayonnaise, des spaghettis à la bolognaise avec un reste de poulet froid, du fromage et du vin rouge. La soirée est animée et agréable en petit comité. Ils me disent que ça leur change des grandes tablées à la cantine et moi, ça me fait du bien de manger le soir avec que des adultes ! Ces derniers temps, les repas du soir avec les enfants étaient assez électriques et énergivores. Entretemps, j'ai des nouvelles de Zia et de l'Aînée, les enfants sont bien arrivés. Les amis me quittent vers 23h30, je laisse la vaisselle pour le lendemain, je n'arrive pas à dormir tout de suite, pas avant 1h du matin.

    zzz.jpg

     

     

  • J+12 - PN, le retour

    Nous sommes Lundi 9 janvier 2012

    J+12 ou quelquechose comme ça.

     

    Ma chef m'avait envoyé un message hier soir me demandant si PN (mon mari appelé Pervers Narcissique) me laissait tranquille ou s'il avait cherché à me contacter. Je n'avais pas eu le temps de lui répondre ni de réfléchir véritablement à ma situation actuelle.

    J'écris au fil de mes pensées.

    triste clown.jpg

    Cela fait exactement 12 jours que je ne suis plus au contact de PN. Ni physique ni téléphonique. Aurais-je dû ressentir un bien fou ? Une délivrance ? Une joie libératrice ? Un sentiment de triomphe ? Les bienfaits d'une rupture ? Le soulagement de la fin d'un calvaire ? L'espérance d'une nouvelle vie ?

    Je n'ai rien ressenti de tout cela.

    Cela fait 12 jours que je ne suis plus sous le joug de PN. j'écris cela à la manière dont les médias décomptent les jours de captivité de leurs collègues journalistes. Comment ces derniers se sont ils comportés quand ils ont été libérés ? Il faudrait que je recherche les témoignages de JP Kaufmann, Burgot, Aubenas ou récemment Ghesquière et Taponier. Qu'ont-ils ressenti ? Moi, rien. J'étais coincée entre mes cours, le quotidien et les crises de l'Aînée. Je n'ai pas eu le temps de penser.

    Je ne ressens rien de positif ou de joyeux. Je n'ai pas sauté de joie. Le Jour J, le 28/12/11, je m'étais juste dit : "Ca y est ! Je l'ai fait ! I did it ! I achieved !" Depuis, je suis hagarde. Je ressens même une certaine mélancolie. Est-ce plutôt la peur de la nouveauté ? De la solitude dans cette nouvelle ville / vie où je n'ai encore aucun repère ?

    Est-ce que mon corps et mon cerveau ont besoin de temps pour se déshabituer de PN ? Une chose est sûre, c'est que je n'ai plus mal aux cervicales le soir, lorsque je rentre à la maison car je ne m'attends plus à ce que PN me saute dessus et m'agresse.

    Je prends les choses comme elles viennent. J'attends que mon état s'améliore et que mon coeur sourie à nouveau. J'ai appris la patience. En attendant, je vis ma vis. Je me lève, je m'occupe des enfants, je vais à mes cours, le soir je m'occupe des enfants, des repas, de l'appartement, des devoirs des enfants, je subis l'Aînée qui me reproche tout. Je n'ai même pas le temps ni l'envie de faire mes propres devoirs. Je me couche et j'attends le lendemain. Je n'ai pas d'envie, pas de projets. Moi, qui auparavant - avant ma prise de conscience de vivre avec un pervers narcissique - me réveillais avec le désir de faire quinze mille choses dans la journée.

    triste.jpg

    Le coup de fil de PN

    Vers 20h, alors que nous étions attablés, PN a téléphoné à l'Aînée pour lui proposer un stage d'observation sur une chaîne de TV, là où travaille son frère L. le journaliste-reporter. L'Aînée parle avec douceur à son père tandis qu'elle ne fait qu'aboyer avec moi ! Cela me rend terriblement triste, je le lui dis. Elle me répond : "C'est parce que je ne vis pas avec lui, alors je n'ai pas de raison de me disputer avec lui."

    Moi : "C'est injuste. il récolte le meilleur de toi et moi je n'ai que les cris et les insolences."

    Je la regarde et j'ai envie de pleurer. Je me retiens de lui dire de rester là-bas quand elle et ses frère et soeur le rejoindront pour le week-end.

    Vers 21h, PN rappelle l'Aînée sur son portable, il veut me parler. Je crois que c'est au sujet de l'organisation du retour des enfants ce vendredi car ils prendront le TGV tout seuls, PN devant les récupérer à l'arrivée.

    Mais PN ne me parle pas de cela. Il me dit qu'il a découvert que je payais des achats au Super U à Rennes avec la carte bancaire du compte-joint et qu'il fallait que j'arrête.

    PN : "Je découvre que tu as pris une 2ème carte bancaire du compte-joint sans m'en parler. T'as dépensé 200€ depuis que t'es à Rennes ! Il va falloir être raisonnable ! Tu ne verses rien sur ce compte. Je t'informe que je vais le fermer !"

    Je ne sais pas si la somme est exacte ; mais nous n'avions quasiment rien à notre arrivée à Rennes, j'ai fait des courses alimentaires de première nécessité sans extras. J'ai aussi utilisé ma propre carte bancaire pour le péage, l'essence, la nourriture, nos sorties-plaisir.

    Moi, calme et indifférente : "Oui j'ai fait des courses pour les enfants et moi. Tu ne veux plus les nourrir ? Et bien ferme-le ton compte ! Tu te fais 4000€ par mois, cela fait 8000€ en 2 mois (deux mois avant la conciliation ou non-conciliation de divorce - je ne sais pas comment ça s'appelle), la maison est payée, tu n'as aucun frais. Moi j'ai le loyer et la bouffe pour 4. Fais comme tu veux. J'en aviserai les avocats et le juge, c'est tout."

    Radin.jpg

    Puis le ton monte, PN se met à hurler dans le combiné.

    PN : "On va tout mettre carte sur table, tu vas jouer franc-jeu à partir de maintenant. Tu as  un problème avec l'argent. Je sais bien que t'as fait bac A2, que tu sais pas compter mais, là tu sais très bien ce que tu fais. Tu veux m'entuber. Je ne vais pas me laisser entuber comme ça, etc. Tu peux en référer à un juge, à l'avocat, au pape ou à Bouddha ou dans les montagnes du Tibet, je n'en ai rien à foutre. Et les enfants ne mourront pas de faim."

    Le discours de folie habituel reprend. Ca me gave, je lui raccroche au nez. Il rappelle sur le portable de l'Aînée, je lui dis de ne pas décrocher. Il rappelle sur mon portable, je ne réponds pas. Il laisse deux messages vocaux et un SMS. Il me demande de le "rappeler demain pour mettre carte sur table et parler avant que les choses sérieuses ne commencent." Je ne vais sûrement pas éclater mon forfait pour lui parler !

    PN doit prendre sur lui car dans ses messages, le ton et la voix sont à peine contrôlés et retenus, on sent bien la pression mais son vocabulaire est impeccable et il tente d'y mettre une certaine logique. Il écrit quand même noir sur blanc qu'il va fermer le compte-joint (donc qui porte mon nom !). Il dit au passage que je vis dans un 3 m2. Il me souhaite même "bonne formation."

    Je le lui répondrai pas. Demain je téléphonerai à mon avocate pour l'informer.

    triste 2.jpg

    Dans la chambre à côté, les enfants chahutent. Je leur dis d'arrêter et de se coucher, avec une grande lassitude dans la voix et dans le coeur. Pas de peur. Plus de peur mais une réelle lassitude. Je suis loin de PN, mais il se débat encore pour quelques centaines d'euros. C'est pitoyable.

    Je dis aux enfants, que le week-end prochain, PN risque de leur poser des questions sur nos conditions de vie et qu'il devaient faire attention à ce qu'il allaient dire, car PN allait utiliser chaque mot pour se retourner contre moi, et qu'il risquait de vouloir nous séparer en démontrant qu'ils ne vivent pas dans de bonnes conditions, qu'ils ne fréquentent pas de bons collèges. Mais je le leur dis sans les obliger à rester avec moi, même si cela me fend le coeur.

    Je ne relis pas mes cours pour demain, mais je préfère écrire cette note. J'ai quelques larmes qui me viennent. Quand en aurais-je enfin fini avec PN ?

     

     

     

  • J+ ? PN revient dans mes cauchemars

    Samedi 7/01/12

    J'ai fait plusieurs cauchemars avec PN ces derniers temps.

     

    La pizza.

    Je me trouve dans un lieu de vacances en club, avec des amis de PN et moi lorsque nous étions en couple. Le club offre des repas ou des snacks à volonté mais à des horaires précis. Je me dépêche d'aller chercher ma pizza car les cuisiniers vont bientôt partir. Je reviens à mon transat avec une Calzone dans mon assiette. Tout à coup, sans raison, PN vient vers moi et essuie son pied nu dans la partie libre de l'assiette. Je lui crie : "Mais ça va pas, la tête !"

     

    Les hurlements

    orange lumière.jpgJe ne me souviens plus du contexte, mais la lumière est crue et orange. Il y a beaucoup de tension. PN n'arrête pas de crier fortement avec son visage à 5 cm de ma figure. Il part, fait quelques pas et revient hurler encore face à moi. Il ne fait que ça, hurler. Moi aussi je crie. Je lui demande d'arrêter. De me laisser tranquille.

     

    IR

    IR aussi revient dans mes cauchemars.Nous sommes chez moi, à un repas où j'ai invité toute ma famille proche et mes tantes et oncles, ainsi que d'uatres amis. IR est là aussi, manifestement invitée par PN. A la fin du repas, je suis dans la cuisine, IR vient vers moi avec sa fille aînée dans les bras, portée comme un bébé alors qu'elle a 11 ans. C'est la meilleure copine de Jumelle. IR me dit que ce qu'elle va dire ne va pas me plaire, qu'elle sait que je n'apprécie pas sa présence, mais que sa fille voudrait re-fréquenter la mienne. Elle me demande de faire quelquechose pour que les deux amies se revoient.

    Je ne lui réponds pas, je bouillonne en dedans. IR agit dans mon rêve comme elle l'avait fait dans la réalité, n'hésitant pas à fréquenter à outrance mon mari PN, sans me le dire, alors qu'elle savait que PN était violent envers moi, continuant à m'envoyer hypocritement des SMS mielleux demandant de mes nouvelles, alors que je l'avais déjà rayéee de la liste de mes amis.

    Interprétation

    Je connais la raison de ce rêve. Dans une semaine, le week-end prochain, les enfants vont rentrer pour la première fois à la maison, avec PN, leur père. L'Aînée sortira certainement avec ses copines et dormira aussi chez l'une d'elles et PN avait promis à Jumeau de l'emmener au foot. PN ne s'est jamais préoccupé de Jumelle, je me demande ce qu'il va faire d'elle durant le week-end. La laisser seule à la maison ? Je suppose qu'il aura arrangé avec sa grande copine IR de laisser Jumelle chez elle du samedi au dimanche ! Je sais que les 2 filles sont copines, mais cela ne m'enchante guère de savoir Jumelle chez IR !

    acné.jpg

    Par ailleurs, depuis que je suis arrivée à Rennes, j'ai de l'acné ! Tout comme cet hiver, au plus fort des crises de PN, mon menton s'était couvert durant des mois de bouton d'acné.

     

  • J+7 / 8

    Jeudi 5 janvier 2012

    filles perdues.jpg

    Je n'ai pas les cheveux gras, mais je me sens une fille perdue !

     

    Back to la rentrée des classe.

    réveil.jpgLa nuit du lundi au mardi, je me suis quasiment réveillée toutes les heures, pensant à chaque fois qu'il était l'heure de se lever ! Puis quand je me rendormais, je rêvais que j'étais en retard pour emmener les enfants à l'école. En effet, ici, les élèves commencent à 8h10 et non plus à 8h30.

    Le réveil sonne à 6h15. On se prépare, tout le monde est un peu perdu. Comme le petit-déjeuner est compris dans mon loyer, je force les enfants à descendre le prendre, car cela m'économise le café, le lait et le pain le matin. On y fournit en plus du jus d'orange, des fruits et des yaourts. Les enfants ne sont pas contents car ils n'ont pas leurs céréales. La cafétéria ouvre à 7h30, ce qui veut dire que nous avons 15 minutes pour nous restaurer car nous devons partir à 7h45.

    Il fait encore nuit, nous partons très vite en voiture. Je dépose l'Aînée à 8h00 devant son collège qui est plus loin, puis je me gare devant celui des Jumeaux. Nous rentrons à 8h05, puis nous dirigeons vers le secrétariat afin de nous annoncer. En attendant que le principal nous reçoive, nous découvrons l'emploi du temps des 6è et les noms des professeurs. Jumeaux commence à verser quelques larmes, j'essaie de le calmer. Nous sommes reçus par la principale qui téléphone à l'autre collège, qui fait partie du même groupe, pour que l'Aînée soit prise en charge individuellement. Une surveillante nous fait visiter le collège, nous récupérons les livres de classe puis je laisse les enfants aux mains de la prof d'allemand à 9h30.

    Je grimpe dans ma voiture pour retourner à mon école et prendre en route l'accueil fait aux nouveaux élèves. Heureusement que je porte mes baskets - avec une tenue plutôt classique ! Je débarque en classe, les présentations ont déjà été faites. On nous parle du choix des matières au(x) concours, on nous fait visiter l'école. Je déjeune au self le midi avec mes collègues de la pré-prépa de l'année dernière et l'après-midi, nous avons, entre autres, un cours de 3 heures sur le service public de santé. Je termine à 18h30 après un pot d'accueil des nouveaux élèves.

    college cour.jpgQuand je rentre enfin à l'appartement, les enfants sont tous les 3 à la maison. Quelle journée éprouvante ! Jumeau me rapporte que le cours d'allemand était "nul" car les enfants criaient out le temps, puis que Jumelle a pleuré en cours d'histoire-géo et du coup le professeur l'a envoyée en CDI ! Les enfants ne me racontent pas beaucoup de choses, j'en apprends davantage quand l'Aînée reçoit un coup de fil de ma soeur aînée. Pour le repas, je fais un plat typiquement viêt (riz, boeuf sauté et nuoc mam, d'ailleurs, Jumelle me le fait remarquer. J'essaie, dans toute cette nouveauté, d'apporter un peu de familier.

     

    Mercredi 4 janvier 2012

    crabe.jpgLa même journée reprend, sauf que nous déjeunons à l'appartement. Les enfants rentrent le midi manger et restent tout l'après-midi. A l'entre-cours, je rentre les voir et manger très vite avec eux (Jumeau était en train de se faire une soupe instantanée viêt tout seul), puis je retourne à mon cours de santé publique. Quand j'arrive le soir, les enfants  n'ont pas du tout quitté l'appartement, alors je les emmène avec moi faire des courses. L'Aînée, qui est restée devant l'ordinateur durant presque 5 heures, fait une enième crise et ne veut pas venir, ensuite elle accepte mais ne veut pas quitter la voiture. Comme pour les bébés, c'est la période du "Non !", sauf qu'elle dure depuis l'âge de 11 ans ! Au supermarché, nous nous faisons plaisir et achetons du crabe cuit, tout droit sorti de la marmite du poissonnier, des Kindeur pour les enfants et surtout des cadenas pour leurs casiers de collège et des courses classiques. A la maison, re-crise de l'Aînée qui ne veut pas venir manger et déclare qu'elle veut rentrer vivre avec son père, elle est hyper insolente. Je mange avec les jumeaux, on se fait des tartines grillées avec de la mayonnaise et du crabe tiède avec plein de corail, un régal !

    PN appelle l'Aînée sur son portable, j'entends sa voix. Cette voix familière et masculine que j'aimais bien mais qui à la fin ne m'adressait plus que des méchancetés et des grossièretés !

    Le soir, je suis nerveusement et physiquement claquée avec les cours, suivi des courses, l'agressivité constante de l'Aînée, etc. Je dois tout gérer. On finit de dîner et de tout ranger vers 22 heures. Dans mon lit, je fais des recherches sur Internet sur les grands plans de l'Etat sous Mitterrand, à un moment je verse une larme et je m'endors devant mon portable sur le ventre.

     

    Jeudi 5 janvier 2012

    Le matin, je me réveille extrêment fatiguée et déprimée. Je me fais un thé avec des tranches de gingembre et de citron.  Les Jumeaux commencent à 9h, j'emmène l'Aînée en voiture à 8h et la dépose sans dire un mot. J'arrive à serrer davantage mon timing, à prendre moins d'avance. Je retourne vite à mon école pour un cours qui devait commencer à 8h30 mais n'a débuté qu'à 9h.

    amphi.jpgNous nous retrouvons dans un grand amphithétâtre où le responsable des formations accueille l'ensemble des étudiants. En plus des cycles préparatoires, sont présents les lauréats des concours de directeurs d'hôpitaux et autres inspecteurs de l'actions sanitaire et sociale ou d'attachés d'administration hospitalière. Je me sens au sein d'une population d'élites. Y suis-je à ma place ? Je vais travailler mon estime de soi. L'après-midi, nous avons cours avec un professeur de protection sociale qui a des allures d'Alain Decaux et nous fait aborder agréablement cette matière.

     

  • J+6 : la rentrée

    Mercredi 4/01/12

    Je suis over-over-over débordée !

     

    débordée.jpg


  • J+4 / 5

    Dimanche 01/01/12

     

    Nous sommes en 2012.

    Une nouvelle année commence pour moi. Pour une fois elle est pleine de promesses.

    Je souhaite aux lecteurs et lectrices de mon blog une belle année 2012, douce et positive. Je remercie en particulier le soutien que certains d'entre vous m'ont apporté depuis que j'en ai ouvert la lecture. Vous vous reconnaîtrez ;-). Vos mots m'ont été d'un grand secours aux moments où je flanchais. Ces moments critiques où l'on est si désespéré que l'on peut sombrer totalement. On dénigre souvent la vie virtuelle, mais parfois, dans la vie réelle, des personnes assises près de nous ignorent tout de notre mal-être ! J'ai pris vos mains tendues et je vous en remercie sincèrement.

     

    La gestion des déprimes des enfants

    Ce dimanche de lendemain de réveillon, nous nous levons tard et brunchons. Les enfants me piquent l'ordinateur pour regarder Desperate Housewiwes en streaming, moi je feuillette un magazine de décoration. Dehors il pleut, le campus est désert. Les voitures garées proviennent de partout : 33, 58, 69, etc. Puis je refais mon plein de sommeil. Je dois en avoir besoin. Le soir nous prenons une soupe, une sorte de minestrone préparé avec des fanes de radis, des carottes et des pâtes. Les enfants sont excités, ils ne sont pas sortis de la journée.

    L'aînée me fait des crises d'hystérie, elle me répond de manière insolente, elle hurle, me dit qu'elle n'aime pas notre logement, qu'elle veut rentrer chez elle. Le vendredi matin Jumeau avait fait sa déprime. Au petit-déjeuner je le découvre la tête posée sur la table, et quelques minutes après il me rejoint sur le lit qui fait canapé dans la pièce à vivre et se met en boule sans bouger, le visage fermé. Je vais le voir et il se met à sangloter. Je le rassure, lui dis que c'est vrai que ce n'est pas facile de quitter ses amis, sa maison, son collège, mais qu'il fallait quand même le faire, pour avoir un avenir meilleur, que je ne pouvais pas rester avec leur père, qu'ils ont fait le choix de me suivre, que cela allait s'améliorer avec les temps. Ce soir je parlais au téléphone avec mon frère et lui disais que Jumelle prenait bien la chose, à ce moment-là, PN appelle l'aînée sur son portable et ensuite demande à parler à Jumeau. Mais en préparant les cartables, Jumelle commence à pleurer en silence. Je vais vers elle, elle est allongée sur le lit. Je lui dis les même paroles qu'à Jumeau, qu'il faut être courageux.

    Ce sont des moments difficiles. J'essaie de leur apporter tout l'amour et le réconfort qu'une mère peut fournir. Je le dis d'utiliser la pensée positive que je leur ai apprise il y a quelques temps.

     

    Lundi 02/01/12

    J'essaie de lever les enfants beaucoup plus tôt, car nous avons beaucoup de choses à faire. Je vais chercher l'aspirateur commun à l'étage, fais tout l'appartement et lave le sol qui sèche gentiment pendant que les enfants regardent leur série et que je mets mon nez dans les documents fournis mon école. J'ai aussi fini de ranger tous les sacs et bagages qui ne serviront plus pendant un certain temps.

    Puis nous mangeons rapidement avant de partir à pied faire une dernière fois le trajet des collèges. Je laisse les enfants partir devant moi et me montrer le chemin. Sur la route, nous faisons un double supplémentaire des clefs car je finirai bien après les enfants. Sur le trajet nous rencontrons des "caillera", cela ne me rassure pas. Dans le choix des collèges au mois de novembre 2011, il aurait fallu, pour changer d'école, rédiger une demande de dérogation à l'inspection académique. Mais comme je fais confiance aux collèges, je ne l'ai pas fait, d'autant plus que je manquais de temps et que le deuxième collège se trouvait en centre-ville et que je craignais qu'il ne fut plus long et difficile d'accès le matin. Je voulais aussi que les enfants puissent revenir à pied quand je finis tard, ce qui est souvent le cas.

    Petit à petit, sur le campus, je croise mes autres copains de promos qui arrivent l'un après l'autre à Rennes. Nous avons passé une année ensemble à travailler les sujets et à passer les concours. On est contents de se voir, d'autant que la plupart avaient le blues de quitter leur vie parisienne, ce sont pourtant des adultes. Alors je comprends encore plus les enfants.

  • J+2 / J+3 (30 et 31/12/11)

    Vendredi 30/12/11

    galette.jpgJ'avais prévu d'aller de bon matin au marché, qui est sur la route de l'école, mais les enfants se lèvent trop tard ! L'Aînée râle et me dit d'aller au marché sans elle. Je lui réponds qu'il n'en est pas question. Finalement nous partons à pied pour le marché vers 11h30, le premier commerçant que nous rencontrons vend du tissu. Dommage j'adore coudre et je n'allais pas emporter ma machine à coudre à Rennes ! Il vient de la région parisienne, de Drancy et il est heureux en région bretonne. Le marché m'est familier, il ressemble beaucoup aux marchés du 93 ou du 95 que je fréquente, populaires. Les stands de fringues pas cher avoisinent les maraîchers locaux. Je prends de la salade et du mesclun provenant de Pacé, à deux km de Rennes, des galettes de blé noir faites sous mes yeux par un couple senior dans leur camion, de l'emmental artisanal et le traditionnel lait Ribot chez un fromager affineur. Et aussi des crêpes et des bonbons pour les enfants. J'appelle ma copine Elie, qui fait la formation avec moi, pour partager les galettes toutes chaudes mais elle n'est pas disponible. Nous rentrons nous régaler de galettes complètes avec une salade goûteuse ! J'ai oublié de prendre du cidre !

    Rennes centre.jpgL'après-midi je sombre dans une sieste, puis je suis réveillée par Yuku, le frère de PN, qui répond à ma proposition de faire un tour en ville. Il me dit : "Je viens vous chercher dans une heure." On prend ma voiture, je laisse Yuku la conduire, nous nous garons Place des Lices, où se tient le plus grand marché de la Bretagne et qui remonte au 17ème siècle. Il bruine. On se promène au coeur de la ville, on passe devant l'hôtel de ville, le Parlement de Bretagne, le théâtre de la ville, etc. Les rues sont piétonnes et pavées, les maisons à colombages. Toutes les marques de vêtements et de chaussures sont présentes, les filles sont aux anges ! Jumeau retrouve même son magasin de sport favori ! Je SMS ma copine Elie qui nous rejoint. On se promène, on fait quelques photos. On s'arrête dans un bar cosy avec des fauteuils rose et beige en velours damassé, où il y a quelques semaines Yuku se saoûlait avec son autre frère L. jusqu'à 1h du matin. Le bar s'appelle le Scénario, et Elie est cinéphile à 200% ! On se prend un verre de vin rouge et les enfants des sodas. Comme c'est mon anniversaire (le vrai), je paie ma tournée. Nous aurions bien continué au restaurant mais les enfants étaient fatigués. Yuku et ma copine ont bien accroché. Je passerai le réveillon chez Elie.

    Le soir, je demande à l'Aînée si elle a eu des nouvelles de son père. PN (mon mari appelé Pervers Narcissique) l'avait appelée sur le trajet et le lendemain de notre arrivée pour savoir si nous étions bien installés. Il leur a dit qu'il avait pris des billets de trains aller-retour pour les 13 et 27/01/12. Et qu'il passerait probablement le réveillon avec MLG et Rachi, nos amis de Palaiseau ou bien chez son collègue qui habite la commune voisine. Je suis surprise qu'il ne le passe pas avec IR. L'Aînée ne m'informe pas forcément des conversations SMS qu'elle a avec son père.

     

    Samedi 31/12/11

    nouvel an.jpgRéveil toujours tardif. Nous bouinons un peu à la maison. Vers 14 heures, je vais faire des courses au Marché U. Je prends de quoi réveillonner chez Elie, on grignotera. Au retour, je rencontre la dame qui s'occupe de l'hôtellerie, nous discutons un peu, ce qui me fait perdre du temps sur mon organisation. Je prépare quelques pickles et nous décollons pour le Macdo, car nous avons des chèques-vacances périmés après le 31/12/11. Ensuite nous allons à pied jusqu'au métro et prenons les tickets pass car nous projetons de rentrer avant le dernier métro qui est à 2 heures du matin.

    En effet, j'hésitais à me rendre en centre-ville en voiture vu la foule qu'il y aura, le peu de places pour se garer et vu que j'aurais bu ! La veille, au moment de reprendre la voiture sur la Place des Lices, je me posais la question avec Yuku si je prenais mon véhicule ou les transports en commun. Juste à ce moment-là, nous avons été témoins d'un accrochage de voitures, la réponse m'était donnée. Il est vrai que j'ai décidé désormais d'être plus réceptive aux signes que m'envoie la vie.

    Nous avons mis 6 minutes en métro pour rejoindre le centre-ville. Les victuailles dans mon sac à dos, nous nous sommes promenés et avons léché les vitrines. Vers 18h, les grilles des boutiques ont commencé à descendre. J'étais désespérée car je voulais retrouver le fromager aperçu la veille et faire un beau plateau pour Elie qui adore le fromage. Puis, nous nous sommes perdus. Nous avons tourné et tourné sans retrouver le quartier d'Elie ! Il y avait encore beaucoup de monde dans les rues. Une Rennaise nous indique enfin le bon chemin.

    Nouvel-An-2012.jpgL'immeuble d'Elie est en retrait, on se croirait dans le 5ème arrondissement de Paris à Maubert. Son appartement est cosy, nous y parvenons par un étroit escalier en colimaçon avec des marches en bois patinées et toutes penchées. On passe la soirée tranquillement avec les enfants, on écoute de la musique, on fait des jeux, on rigole. Mais Elie a mal au ventre et elle est fébrile, je pense écourter la soirée et aller dehors en attendant le feu d'artifice. Finalement, nous sommes restés et avons même raté le feu d'artifice à minuit et le bal organisé gratuitement par la Ville dans une salle. C'est l'heure du champagne et des SMS à volonté. Nous repartons et sortons du métro vers 1h30 et regagnons notre logement à pied.

     

  • J+1 Rennes

    Jeudi 29/12/11    J+1

    breizh drapeau.jpg

     

    Impressions

    Je n'en reviens pas, je suis à Rennes. J'habite à Rennes seule avec mes 3 enfants. J'ai quitté PN.

    Trois courtes phrases. Des mots juxtaposés. Mais qui décrivent une vie, une réalité. Une réussite, un espoir.

    Cela fait environ 24 heures que je suis dans cette ville. Nous vivons un peu en vase clos, aménageant notre intérieur, nous reposant, prenant nos marques. Construisant cette alchimie du vivre ensemble dans un autre lieu.

     

    Le départ de Paris

    Depuis que nous sommes arrivés à Rennes, les enfants, surtout l'Aînée, ont squatté mon ordinateur portable pour communiquer avec leurs amis de "notre Ville", l'Aînée discute sur Skype, fait visiter le studio et les Jumeaux sur MSN. Alors mon ordinateur est souvent inaccessible !

    Le jour J, le 28/12/11, date désormais à marquer d'une pierre blanche, je m'étais endormie sur les coups de 2h30 du matin et éveillée avant 6 heures j'imagine, puisque j'ai entendu les camions poubelles passer dans ma rue. Puis vers 7 heures, j'ai entendu du bruit dans le garage, ce devait être PN qui attrapait un paquet de brioches. L'Aînée m'a envoyé un SMS depuis sa chambre, à l'étage, pour me demander si elle pouvait dormir encore un peu, j'ai répondu oui. Puis je me lève, m'assure que mon ordinateur est bien rangé à côté des bagages, croise PN sans mot dire (sans "maudire" ? comme dirait mon psychanalyste !) en montant les escaliers. Il était en tenue de jogging ?!? Je réveille doucement les enfants, vais prendre ma douche. Dans l'escalier, j'entends PN qui dit au revoir d'en bas s'adressant uniquement à l'Aînée :

    "Bon allez, salut l'Aînée !"

    Puis il claque la porte. Sa journée allait être "cool", disait-il la veille, puisqu'il allait faire du ping-pong au bureau avec ses collègues !

    Je prends un petit-déjeuner copieux en prévision de la route : je mange assez bizarrement, les enfants s'en amusent comme d'habitude, une banane micro-ondée et du pain grillé avec du foie gras de la veille arrosé d'un café. Je n'ai pas beaucoup dormi mais je me sens en pleine forme pour prendre la route. Nous préaprons les sandwiches à 8 mains, ça va vite ! Nous rassemblons les denrières affaires, cela n'en finit pas, on a toujours l'impression d'oublier quelquechose. Je stresse un peu, je crie sur les enfants. La voiture est surchargée.

    A 8h55, nous filons chez ma soeur. Là-bas, les adultes sont levés et prêts. Mon beau-frère va conduire un grand monospace avec tous les cartons et gros bagages à l'arrière, mon autre beau-frère sera mon co-pilote, au cas où je ferai une crise de panique au volant !!! Il était venu avec ma soeur et leur adorable bébé de 5 mois passer la nuit chez ma soeur aînée. Nous programmons le GPS offert par mes collègues à l'occasion de mon pot de départ. Nous nous disons au revoir, ma soeur aînée me donne un sac avec du jambon cru, du canard séché et du pâté en bocal, préparés par ses soins. Je profite de cette note pour la remercier du fond du coeur pour l'aide matérielle et le soutien psychologique qu'elle m'a apporté ces dernières semaines, sinon ces dernières années. Sans oublier aussi, mon frère, pour les raisons identiques. Ils ont toujours été là aux moments critiques avec PN.

    conduite.jpg

    A 10H00, nous montons en voiture, L'Aînée et Jumeau ont choisi d'aller dans la voiture de leur tonton et Jumelle dans la mienne. Je dis à mon jeune beau-frère, le co-pilote, que je souhaite faire la sortie de Paris, une  façon d'exorciser ma peur de conduire. Je demande à mon beau-frère, le conducteur du monospace quelle route nous allons prendre jusqu'à Rennes, je l'intègre bien dans ma tête. Nous nous disons que si nous ne nous suivons plus, chacun fera sa route et nous nous rejoindrons sur une aire pour manger.

    Je suis garée derrière le monospace. Je m'installe au volant sans craintes. Les pneus on été changés lors de mon dernier accident en septembre, l'huile est vidangée, le plein est fait. Je suis en forme. Je suis calme. Aux premiers kilomètres, je connais la route par coeur. Quand nous approchons de l'entrée de l'autoroute, section que je connais mais que je n'ai pas empruntée depuis des lustres, je fais un ralentissement un peu juste devant un feu rouge. Oups ! Puis l'autoroute, les voitures qui vont vite. La vitesse fait partie de mon auto-phobie.

    Je dis tout haut mais calmement : "Putain, y a beaucoup de voitures ! Elles vont vite !"

    La voix de mon beau-frère à ma droite est apaisante : "Vas-y normalement. Même si une voiture te colle, conduis à ton rythme, elle te doublera."

    conduite autoroute.jpg

    Je reste à droite. Je ne ressens aucune tachycardie. Tout va bien. Je suis hyper concentrée. Nous prenons le périphérique extérieur. Je suis toujours le monospace au loin. Je tente des dépassements (bah oui, faut pas exagérer quand même !). "Prend ton temps, Lola. Fais ta vie sur la voie de droite, à ton rythme et quand tu le sens, tu dépasses." Mon beau-frère devrait faire coach ! Ça marche. Je perds le monospace  à la sortie  pour la N118. Avec l'aide de mon co-pilote, on reprend la sortie, l'Aînée m'envoie des SMS : "Maman, t'es où ? On est sortis." Avec un GPS électronique et un GPS humain, tout va bien ! Puis nous voilà sur l'autoroute de l'Ouest. Heureusement, il n'y a pas le brouillard à couper au couteau de la veille ! Il y a un  peu de monde, mais la circulation est fluide. Je roule à 110, puis 120 et 130 km/h. Le GPS m'avertit quand je dépasse les vitesses autorisées.

    Je reconnais la route que nous faisons quand PN est au volant, nous l'avons empruntée depuis 18 ans que nous allons en Bretagne dans sa famille pour les vacances. Mais j'ai toujours pensé que je ne pourrais jamais la faire avec moi au volant ! C'était inenvisageable. Habituellement, je m'endors sur l'autoroute et me réveille vers Rennes, voire Saint-Brieuc. La montée du pont de Sèvres, la direction de Palaiseau où nous avons des amis, la société Mercedes avec les Smart exposées sur la gauche, etc. Je connais bien tous ces repères pourtant.

    conduire plaisir.jpg

    La route est belle. Je dis à mon beau-frère que j'aimerais arriver à prendre du plaisir en faisant de la route. Un peu comme dans les films ou les chansons. Une longue route, des valises dans le coffre, de la musique et le plaisir et l'envie de quitter un point pour se rendre à un autre. Avec en tête tous les espoirs et les perspectives que l'on peut y mettre : La détente, les vacances, les découvertes, la joie de retrouver quelqu'un, etc. Nous parvenons à Chartres, quoi déjà ? J'ai réussi à conduire jusqu'à Chartres !!! Je n'en reviens pas !!! Puis nous rejoignons Le Mans !!! C'est inoui !!! J'ai conduit tout ça ? J'ai conduit durant 2h30.

    Nous faisons une halte gourmande et je cède le volant à mon co-pilote au Mans. Effectivement, j'ai très vite un coup de barre mais je reste éveillée pour discuter. J'ai mal eu poignet gauche tellement j'étais crispée sur le volant. A Laval j'en profite pour envoyer un petit signe à ma copine Inge qui s'y trouve. Nous échangerons beaucoup de SMS positifs et joyeux. Rennes se rapproche. Je me dis que ce n'est pas si loin finalement. Le soleil se lève, nous prenons la rocade Nord, rien à voir avec le périphérique. Sortie N° 12 à Villejean.

    paris-rennes-france.jpg

    A 15h00, nous arrivons dans un quartier qui ressemble à l'Allemagne de l'Est avec des blocs immenses et hideux. C'est le quartier universitaire. Nous y retrouvons Yuku, le frère de PN, qui est Rennais. J'avais envoyé un SMS à Yuku sur la route, nous nous rejoignons simultanément, il m'apporte les clefs et le digicode de mon logement, qu'il avait visité avant Noël.

    clefs.jpg

    Du coup, nous avons deux bras supplémentaires pour déménager. Nous nous trouvons au 3ème étage, avec ascenseur. Il a fallu 3 voyages d'ascenseur plein pour tout monter. L'entrée du bâtiment est glauque,  nous sommes tout seuls dans le bâtiment, cela me fait penser à un film avec Depardieu et Marielle, quand ils dînent dans les locaux vides d'une société, le couloir me fait penser à celui du film Shining. Le studio qui est en fait un T1 est plus grand que je ne pensais, les meubles sont vieillots. Mais après avoir déballé tous les cartons et installé les divers objets, le lieu prend de la vie.

    déménager dessin.jpg

    Le beau-frère aîné qui est bricoleur installe tout à ma convenance. Comme il manque des prises multiples et une rallonge d'antenne pour la télé, nous devons nous rendre à une grande surface, tandis que Yuku gardera les enfants. C'est moi qui prends la voiture. Il le faut bien puisque je vais devoir conduire en toute autonomie dans une ville inconnue, je n'ai jamais fait ça jusqu'à présent et cela me stresse fort. Je prends la rocade aux heures de pointe vers 17h00, c'est horrible ! Des voies, des panneaux et des voitures dans tous les sens et venant de toutes parts, tout ce que je déteste ! J'écoute le GPS. Nous arrivons à un hypermarché immense, je me sens minuscule et perdue ! Pareil pour repartir ! Je me sens apeurée, car je sais que dans quelques minutes ma famille va partir et je vais me retrouver seule.

    A 18h00, tout est bien installé, les deux beaux-frères reprennent la route pour Paris, tandis que le 3ème rentre chez lui à 15mn. On se dit au revoir, c'est émouvant. On prend des photos. Je me rends compte comme la famille, c'est important ! Je me sens d'une infinie gratitude. Ils partent. Ils arriveront avant 22h, bien fatigués.

    Alors, avec les enfants, nous sommes un peu sonnés. On se demande ce qu'on fait là dans cette ville si loin de tous nos repères, dans ce logement étranger et seuls, si seuls. Les enfants finissent de ranger leurs affaires et se mettent sur leurs jeux électroniques, DS, I-Pad ou Chat avec webcam. J'envoie une trentaine de SMS à mes connaissances. Puis nous décidons de dîner d'une soupe viêt en sachet, c'est familier, donc c'est rassurant. Nous faisons les lits, chacun choisit le sien. On regarde un peu la TV et on se couche assez tard. A 23h00 je m'écroule. Je m'éveillesubitement à 00h30, personne ne dort encore. Nous avons encore faim. Nous nous préparons des sandwiches avec le magret de canard séché de ma soeur. Huuuum !

     magret canard séché.jpg

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    Le jeudi 29/12/11,

    Il est 10h00. Je dors encore lorsqu'on toque à la porte. C'est la dame que j'avais eu au téléphone il y a une smeaine et qui s'occupe de l'arrivée des étudiants. Elle veille à ce que nous soyons bien installés. Nous faisons doucement - car les enfants dorment encore - le tour des besoins divers. Elles me dit qu'il y a des familles comme moi, avec en totalité 15 enfants sur le campus pour cette année scolaire. Puis elle me renseigne sur les commodités dans le quartier.

    Tout doucement, vers midi, le studio se réveille, petit-déjeuner - le même qu'à la maison pour ne pas les pertuber, sauf que nous n'avons pas de grille-pain -, douche. Je SMS à Elie, ma copine de promo arrivée à Rennes une journée avant moi, pour qu'on se voie, mais ce ne sera pas aujourd'hui car nous perdons trop de temps. Nous déjeunons de spaghettis et de jambons, puis nous partons faire le trajet maison-collèges en voiture d'abord avec le GPS.

    collège.jpg

    Je prends une grande avenue, puis arrive devant l'école des Jumeaux, on se croirait dans les blocs du 9-3, je vois des des blousons à capuches, des casquettes et des voiles. Je me gare devant le collège de l'Aînée. Nous sortons de la voiture, il fait très froid. Les enfants commencent à stresser et à râler. L'Aînée voit son école, peste et fait une crise. Elle veut rentrer dans sa ville chez son père. De son école nous faisons le trajet à pied vers celui des Jumeaux. Nous passons par un petit centre commercial assez complet, avec pharmacie, boulangerie, opticien, je trouve même un supermarché asiatiqueet un mini-rest aurant de plats viêtnamiens à emporter. Nous passons à la pharmacie car l'Aînée a découvert hier qu'elle avait des poux ! Longues soirées de shampooinage et d'épouillage en perspective ! Nous nous arrêtons au Carrefour Market prendre quelques bricoles. Nous passons aussi dans un centre d'accueil populaire venant en aide aux personnes sans ressources ! et rentrons par curiosité dans un établissement qui se trouve être un syndicat d'habitation à loyer modéré. Il y a aussi une station de métro. Puis nous parvenons au collège des Jumeaux, ce n'est finalement pas très loin entre les deux écoles. Nous retournons à la voiture, où les enfants refont leur crise. Le lendemain nous irons au marché de quartier qu'une dame nous a montré.

     

    salle informatique.jpgLe soir, vers 20h30, la dame de l'hôtellerie arrive comme prévu avec des meubles supplémentaires que son mari nous installe. Nous changeons la table ronde pour deux tables prises dans les salles de cours, accolées et plus pratiques. Ils nous font un tour des différents locaux, la salle de cours de mon étage, la salle informatique, la salle de TV (une horreur ! je posterai une photo à l'occasion), la buanderie automatique pour laver et sécher notre linge, le local des courriers, des poubelles, etc. Nous croisons deux familles d'élèves-directeurs (ceux qui font leur formation après avoir réussi leur concours - moi, je suis en prépa). Je suis déjà connue comme "la femme avec ses 3 enfants". Il y a un couple où tous deux sont élève-directeurs (ED) et un autre où la femme est ED et le mari a démissionné pour la suivre, ils habitent à l'étage au-dessus de nous avec leurs 2 enfants de 5 et 9 ans. Lui s'occupe des enfants, les emmène à l'école en centre-ville et et aux activités extra-scolaires.

    Vers 21h, nous dînons puis je suis en conversation sur Skype avec ma mère.

  • JOUR J (28/12/11)

    C'est le JOUR-J

     

    Nous sommes mercredi 28/12/11

    Il est 1h20 du matin, je ne dors toujours pas.

    Je me suis levée tout à l'heure pour ramasser deux ou trois choses que j'avais oubliées. J'ai entendu du bruit dans l'escalier, j'avais craint que ce ne fût PN mais c'était l'Aînée qui n'arrivait pas à dormir non plus. Elle passait en revue ses affaires, si elle n'avait pas oublié quelque chose.

    Je lui demande si elle n'a pas eu peur tout à l'heure, quand son père a hurlé à la mort. Je viens de réécouter mon enregistrement, en fait, il avait presque des sanglots dans la voix en criant. Il parlait de ma mère et de mes oncles et tantes qui se couchaient comme des carpettes devant ma grand-mère tyrannique. Il ne parlait pas de ses enfants qui allaient lui manquer. C'est dommage que je n'arrive pas à convertir mes enregistrements car j'en aurais mis un bout. C'est effrayant.

    L'Aînée me dit qu'elle a eu très peur. Quand PN est monté se coucher, il lui a dit : "Adieu !" Alors elle s'est fait tout un film. Elle a entendu un grand bruit dehors et a imaginé que son père avait sauté par la fenêtre. Alors elle est allée le voir dans sa chambre. Il lui a dit de refermer la porte en re-disant Adieu. Elle n'arrive plus à dormir.

    Notre départ se fait dans des conditions déplorables.

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    Il est 23h00. Je suis en terre bretonne avec les enfants. Je suis vannée !

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  • J-1 (ultime explosion de PN)

    Mardi 27/12/11

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    Quand j'ai posté cette photo ce matin à 8h30, je l'ai trouvée belle et très à-propos. Je n'ai pas vu le film. J'aime la sérénité et le relâchement (lâcher prise ?) de cette femme. Elle semble faire de longues expirations de bonheur. Pour ce qui concerne ma situation, l'homme est de trop, j'aurais pu rogner la photo à droite (mais pas le temps) car l'homme n'est pas (encore !?) là.

    Jes lis les commentaires qui m'encouragent !

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    L'adieu de PN


    Il est exactement 21h40. Je viens juste de me réfugier dans  ma chambre, car PN a explosé une ultime fois. Il est incontrôlable. Cet homme est FOU ! Il est EFFRAYANT !

    Petit retour en arrière.

    courses supermarché.jpg

    En fin de matinée, je pars faire quelques courses pour Rennes, comme ça, je n'aurai pas à stresser pour courir les magasins après le long trajet et aussi nous aurons de quoi petit-déjeuner le lendemain matin. En faisant les achats, j'ai un sentiment étrange de fuite. Alors que je vais vers la liberté. Vers MA liberté. Je prends des articles de première nécessité, le genre d'articles pour remplir un appartement et un frigo alors que j'ai tout à la maison ! J'ai l'impression d'être une fugitive, un sentiment de malaise, de tristesse diffuse. Et encore, d'injustice. Pourquoi cela ? Pourquoi moi ? Pourquoi ne puis-je pas profiter un peu de la vie ? Juste me poser un peu. Me contenter d'un quotidien doux et simple. J'ai tout à reconstruire. Et professionnellement, je suis partie pour bosser dur et bouger tout le temps jusqu'en 2015 ! Ça calme ! Où vais-je trouver toute cette énergie ? Si c'est mon karma de souffrir autant, alors putain de karma !

    detente.jpg

    Avec les enfants, nous avons finalisé les bagages, puis étant donné l'heure tardive, 14h, et l'emploi du temps chronométré, j'ai blindé la micro-voiture et avec les 3 enfants, nous sommes allés apporter les cartons chez ma soeur. A la vitesse-lumière, nous avons pris des hamburgers et pendant que les enfants mangeaient chez ma soeur, mon beau-frère et moi avons transvasé les bagages. Puis il a fallu vite larguer les enfants à la maison car à 15h30 j'avais ma dernière séance de psy avant le départ. J'arrive pour la première fois avec quelques minutes de retard, j'ai même failli oublier de le payer en partant.

    Le psy me propose de poursuivre les séances de façon régulière à chaque retour de week-end. je suis sincère avec lui et l'informe que je ne compte pas revenir dans ma ville si vite et que financièrement il me sera difficile de payer et le train ou la voiture et les séances. Il me laisse le choix en souhaitant continuer de m'accompagner et nous prenons un RDV de principe mi-janvier. Je sais que je n'irai pas.

    Ensuite, à 16h00, je file à la banque car le conseiller souhaitait faire le point avant mon départ, mais cette entrevue était totalement inutile. J'ai un problème avec l'argent, je ne retiens pas combien j'ai sur mes comptes. Entretemps, coup de fil de Ca., je dois passer chez elle lui remettre le reliquat du sachet de bijoux fantaisie qu'elle a donnés hier à l'Aînée. On échange deux trois mots, derniers au revoirs, Pa. son mari est là. En rentrant, je fais le plein d'essence.

     

    Le soir

    PN rentre vers 18h. Il voit les valises. Parle du départ. Demande à quelle heure nous décollerons. Dit qu'il dira au revoir aux enfants le soir alors. Cherche les cartes de réduction de famille pour le retour en train des enfants dans 2 semaines déjà.

    PN : "Je suis leur père, non ? t'es d'accord avec moi ?"

    Moi : "Oui, bien sûr."

    Je n'avais pourtant rien empêché ni manifesté aucune animosité.

    Il est encore tôt et j'ai eu une journée bien remplie, l'Aînée n'est pas encore rentrée alors je vais me poser un peu dans ma chambre. PN vient à plusieurs reprises. Demande encore où sont les cartes de famille nombreuse. Demande pourquoi nous partons si tôt et pas la veille de la rentrée. Je lui explique que les enfants ont besoin de s'acclimater à la nouvelle ville (vie ?) et de connaître le chemin de l'école, et qu'il est trop tard pour me poser cette question. Il demande pourquoi je n'ai pas inscrit les enfants dans une meilleure école, une école privée du centre-vile. je lui dis qu'il s'agit de l'école de secteur. PN : "Tu n'es pas sans savoir que notre cher Sarkozy a supprimé les cartes des collèges ?"

    Je sens bien que PN me cherche.

    Dans ma chambre, il baisse le chauffage et éteint une lumière car, dit-il, je gaspille. Puis il rajoute que de toutes façons il n'y en a plus que pour quelques heures ! Puis il me demande de décommander le RDV avec l'orthodontiste fixé mi-février car il va emmener les enfants à Agadir !

    PN : "T'es pas d'accord ? Qu'est ce qui est plus important ? Une semaine de vacances au Maroc ou un RDV chez le dentiste ? Sois raisonnable ! Réfléchis un peu !"

    En sortant, il me jette un dernier regard en disant :"Je souffre pour ton T-shirt ! Je compatis."

    Je tente de rester calme, mais faut pas exagérer. Quand je vais faire à manger, je vois que PN a finit le reste de sa bouteille de rouge et aussi le Crémant de Bourgogne que j'avais ouvert la veille avec Ca. Je peste car je voulais en boire avec mes crevettes et aussi en verser une lichette pour leur cuisson. PN monte sur ses grands chevaux.

    Moi : "Bon sang ! Je ne peux même pas laisser une moitié de bouteille sans que tu la termines ! J'en ai marre. c'est mon seul plaisir du soir."

    PN saute sur l'occasion. Il me tend son majeur en le faisant bouger : "Ton seul plaisir du soir, c'est ça !"

    Moi : "C'est toujours en dessous de la ceinture avec toi ! c'est minable."

    Puis il prend sa voiture pour aller en chercher chez l'épicier du coin. En rentrant  "Tiens ! La voilà, ta bouteille !"

    La discussion reprend sur d'autres sujets de discorde et sur les amies.

    PN : "On voit ce que ça a donné, tes sorties avec tes copines ! Personne n'a répondu à l'appel ! Ha ha ha ! Il n'y a bien que la dernière (il a utilisé un terme que j'ai oublié, du genre le dernier des Mohicans ou autre chose), Ca. Mais c'est parce qu'elle est polie, c'est tout ! Les autres n'en ont rien à foutre de toi ! Le fond est en train de remonter ! Les gens ne sont pas idiots ! Ils voient tout petit à petit ! Ils savent désormais qui tu es ! Ils t'évitent ! etc."

    Effectivement, je ne sais pas pourquoi deux de mes amies qui m'avaient répondu OK la dernière fois, n'ont plus répondu à mes SMS. J'ai été un instant blessée, mais comme je n'avais pas trop de temps et que finalement je ne souhaitais pas faire de mauvaises projections ou d'interprétations sur les raisons ou les pensées des gens (merci aux accords Toltèques), j'ai laissé tomber et me suis dit : "Qui m'aime me dise au revoir." Et puis c'est tout.

    Ensuite PN nous demande de ranger la maison avant de partir, il se ravise et dit qu'il le fera à sa façon. Je lui dis que j'ai pris des photos de chaque pièce et que je vais les déposer aux avocats au cas oùil voudrait jeter mes affaires personnelles.

    PN : "Ça ne m'étonne pas de toi, t'es une malade. Tu souffres d'un problème, ça commence par un P. C'est totalement représentatif de ta maladie et on va le prouver point par point. Ça va être très facile !"

    Il fait le geste d'écrire.

    Moi : "C'est facile de jeter les affaires des autres et de dire ensuite qu'ils sont paranos !"

    Je connais bien cette façon de faire, elle est expliquée dans le film allemand préféré de PN : "La Vie des Autres". Mais pour être honnête je crois qu'il jette mes affaires quand il boit et il ne s'en souvient plus.

    Du coup, je dois m'assurer dans la lettre que j'ai l'intention d'envoyer en A/R à PN de ne pas lui donner matière à la retourner contre moi et en me faisant passer pour une parano. Effectivement, j'avais lu dans l'après-midi des témoignages concernant les pervers narcissiques qui m'ont freinée dans le combat juridique que je souhaitais un moment mener contre PN, je crois que je vais laisser tomber et finalement faire juste une croix sur ces années de souffrances sans demander quelque revanche ou reconnaissance que ce soit ! Je ne suis pas dans cette optique-là, je vais vers un ailleurs d'où il est ABSENT !

    Je passe sur la suite des échanges où comme à son habitude il me traite de petit personnage, de tordue, de parano, de malade. Je ne dis plus rien, j'ironise. Je dis : "Si tu le penses." Je lui demande aussi d'arrêter sa comédie puisqu'on part demain. Mais évidemment, je vois bien qu'il se met dans cet état-là CAR on part demain.

    Je lui demande aussi de ne pas consommer d'alcool lorsque les enfants reviendront les week-end. Il me dit : "Tinquiète pas."  Mais j'en doute fort !

     

    Le protecteur

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    Et puis... pour le dernier soir de vie commune, PN me sort un truc ... GRANDIOSE !!!

    PN : "Tu pars ! Tu divorces ! D'ailleurs on ne sait même pas pourquoi ! A un moment c'est à cause des violences physiques, après c'est parce que j'aurais eu une maîtresse (notez l'utilisation du conditionnel) et ensuite, à nouveau, à cause des  violences verbales ! Ha ha ha ! Tu ne te souviens pas quand au début de notre relation, tu m'enlaçais fort et que tu me disais que j'étais ton protecteur !"

    JE M'ESCLAFFE !!!

    Je n'ai jamais entendu une chose aussi ridicule ! 

    PN : "Mais reconnais-le au moins ! Tu as dit ça ! Tu m'avais choisi car j'étais protecteur, car j'allais te protéger ! Pourquoi crois-tu que ça me revienne tout à coup !"

    Moi : "Mais arrête donc ! Arrête de prendre tes rêves pour des réalités ! Toi, protecteur ? Mais me protéger de quoi ?"

    superman.jpg

    PN, c'est le mec maladroit par excellence ! Il se vantait et faisait rigoler ses copains en ne faisant "pas exprès" de se tartiner de dentifrice au lieu de la crème solaire, de conduire en se penchant sans regarder la route pour changer de radio. C'est le mec gauche qui n'a pas sa tête. C'est le mec avec qui on ne se sent pas en sécurité. Celui qui ne sait rien faire de ses mains. Je l'ai vu bricoler une seule fois, je l'ai même pris en photo, on s'en amusait avec sa mère. Quand on lui demande d'aller arracher des patates dans le jardin, il revient avec des bulbes de dahlias. Il fait sauter les plombs à chaque fois qu'il taille la haie car il coupe le fil électrique. A notre mariage, il avait posé Jumeau alors âgé de 6 mois dans son cosy par terre entre deux voitures garées. En jouant avec Jumeau encore bébé, il avait cogné la tête de celui-ci contre la table basse. Il achète les radiateurs et c'est moi qui les monte. Je me suis tapée le montage de TOUS les meubles achetés, dont un lit archi costaud (marque Gauthier, super lourd) à 8 mois de grossesse. J'en passe et j'en passe ! C'est moi qui fais le boulot de mec à la maison, en plus de celui de la femme !

    Mais PN insiste et me demande de lui dire dans les yeux que je n'ai pas dit qu'il était protecteur. Alors j'ironise et je l'appelle "mon sauveur, mon héros, mon prince charmant". Là, c'en est trop ! Il délire !

     

    Les hurlements

    Je continue de faire mon repassage durant cet échange musclé. Puis je monte ranger les vêtements dans les chambres. Quand je me brosse les dents, je l'entends HURLER A MORT. Je l'enregistre une minute avec mon téléphone portable. Il parle de ma grand-mère, que c'est un tyran, que je suis comme elle, que je ne peux pas le maltraiter car il est plus costaud que mon grand-père. Il dit à Jumeau d'arrêter d'être dans mes jupes, qu'il comprendra enfin qui je suis quand il sera un adolescent. etc. Il HUUUUURLE.

    Jumeau monte les escaliers en larmes, il va s'effondrer dans sa chambre. Je le suis, le laisse se calmer un peu et lui fais un câlin. Je lui dis que son père va bientôt se calmer et de ne pas faire attention à ce qu'il dit. J'attends un peu avec Jumeau que cela passe, je n'ose même pas me mettre en pyjama au cas où il faille sortir de la maison ou appeler la police. Puis je redescends. PN me voit dans l'escalier et me dit : "Oh ! Quel tableau !"

    Je me dirige dans ma chambre pour écrire ma note. Puis un moment, je n'entends plus rien et je culpabilise de laisser les enfants avec leur père dans cet état. J'envoie un SMS à l'Aînée qui est dans le bureau devant l'ordinateur. Elle me dit que PN est monté dans sa chambre. Il n'en redescendra pas, heureusement.

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    Il est tard : 00h15, nous sommes déjà mercredi 28/12/11.

    Je dois dormir, j'ai de la route à faire demain et des choses à ramasser. Je compléterai ma note si des souvenirs me reviennent. Quelle affaire !

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    Mémos

    Tickets-restos

    JUmelle collée à 50 cm de sa mère

    Bouteille vidée ds l'évier

     

     

     

     

     

     

     

  • J-2

    Lundi 26/12/11

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    police 2.jpgLe départ approche. Aujourdh'ui, PN (mon mari appelé Pervers Narcissique) a un jour de congé offert par sa boîte, ainsi que le 02.01.12. Je termine quelques cartons. PN et moi, on s'ignore. Vers 11h30, je me rends au commissariat pour faire une main courante concernant mon départ pour 6 mois à Rennes et évitant ainsi que PN ne m'accuse d'abandon du domicile conjugal ou familial. Mais le policier, qui est le responsable des plaintes, refuse de prendre ma main courante (MC). Étant donné que je compte revenir au terme des 6 mois et que j'ai un justificatif de formation, ma demande n'est pas recevable. J'insiste un peu, expliquant que le contexte est particulier, au milieu d'un divorce compliqué, et que la brigadier-chef du commissariat principal nous avait déjà confrontés il y a quelques mois. Il m'explique qu'il ne peut rien faire de plus pour accéder à ma demande et me rassurer, si ce n'est donner une consigne aux commissariats des environs pour ne pas prendre de MC de la part de PN s'il se présentait pour m'accuser d'abandonner le domicile familial. En sortant du commissariat, je laisse un message à mon avocate, dont je n'ai plus trop de nouvelles. Elle doit être en congés.

    Quand je rentre, PN revient de son jogging. Quand il me voit, il me regarde et soupire. Puis il s'enferme ostensiblement dans le bureau. Je trouve vraiment désolant qu'à deux jours du départ de ses enfants, il ne parvient pas à se raisonner et rester tranquille. Il me voit vraiment comme une ennemie alors que je ne lui parle pas, je ne lui fais rien. Il passe son temps à me lancer des piques, il semble bouillonner à l'intérieur. En même temps, je peux comprendre ça. Dans deux jours, il ne m'aura plus sous la main. Il va lui falloir trouver quelqu'un d'autre à casser ou bien tenter de trouver un autre moyen de me casser !

    Je fais vite à manger aux enfant car je dois conduire jumeau chez ma copine Ca., elle l'emmène se promener avec ses enfants, dont l'un est un bon copain de Jumeau. Finalement, c 'est PN qui l'y conduit, il est au courant par Pa. le mari de Ca. Je porte encore quelques cartons chez ma soeur, dont tous mon matériel de peinture qui coûte la peau des fesses.

    A mon retour, je range un peu et mon amie Ca. vient prendre un café avec ses enfants. Avant qu'elle n'arrive, PN me dit : "Tea time ?"

    Moi : "Oui et alors ?"

    PN : "La maison va être pleine de copines ? Ah Non, Y a que Ca. ? Y en a qu'une qui te soutient alors ? La seule, l'indéfectible !"

    Mon : "J'espère que tu ne vas pas nous coller encore."

    PN : "Quoi ? depuis quand je vous colle ? Je m'en fous, moi !"

    Mais je sens que PN me cherche. J'attaque.

    Moi : "On va discuter de l'expression "pisser à la raie."

    PN est vexé car il ne dit plus rien.

    Ca. arrive. Il vient la saluer avec l'imperméable sur le dos : "Salut, tu vas bien ? Elle est belle votre nouvelle télé ?" Il traîne un peu, me tance devant elle et finit par sortir. Évidemment, nous savons Ca. et moi où il est allé. Je ne sais pas ce que pense vraiment Ca. du degré de folie de PN, si elle me croit, si elle s'en rend compte. Elle me dit rester cordiale avec lui, mais ne pas trop apprécier que son mari le fréquente. Par ailleurs, elle fait des sorties au restaurant ou à l'opéra avec IR, mais elle me dit, "jamais toutes seules en tête à tête", toujours avec une copine. J'oscille entre la confiance et la méfiance. Mais comme j'ai eu une mauvaise expérience, je choisirai la 2ème option ! Même si c'est une femme que je respecte beaucoup à la base.

    Le soir, il parle du départ avec les enfants, de leur future vie à Rennes, le sale quartier dans lequel on va vivre, les 1000 bars que l'Aînée va pouvoir fréquenter, etc. Entre deux phrases, quelques piques balancées dans ma figure. Jusqu'à la dernière minute, il ne me lâchera pas. Pauvre hère !

     

     

     

  • J-4

    Samedi 24/12/11

     

    Ce soir, les gens réveillonnent. Je n'ai pas envie de le faire. Je n'ai rien à la maison pour faire un bon repas de fête. Mais je crois qu'il va falloir faire un effort pour les enfants. Les années précédentes, on essayait de mettre les petits plats dans les grands, une nappe de fête, des bougies...

    Noel repas.jpg

    Ce matin réveil tardif, brunch. Je me fais plaisir, Du thé, des fruits. Des corn flakes et oeufs sur le plat pour les Jumeaux. Je bouine un peu, rédige mes notes sur le blog, cueille mes piments dans le jardin avant de laisser la maison, repasse le linge, etc.

    PN n'arrête pas depuis ce matin de titiller Jumeau, il est omniprésent avec lui, l'appelle toutes les 5 minutes, Jumeau ne vient pas toujours. PN lui dit sans cesse qu'il a des petites fesses inexistantes : "Même la caissière de 19 ans a dit hier que tu étais tout petit ! Remonte ton pantalon ! Mets des couches pour rembourrer tout ça ! Y a que deux gambettes dans tes baskets et des mini fesses. T'as pas de gras !" Puis PN passe à côté de moi et dit :

    "Tu pourrais lui en donner un peu ! Egoïste !"

     Ensuite Jumeau doit se rendre chez son copain passer l'après-midi. Je demande à mon fils si la maman, Béa, est au courant.

    PN : "Pfuiiii ! tu l'appelle 'Béa' ? Oh la la ! Mâdâââme !"

    Ben oui, encore une fois PN ne peut supporter que je puisse connaître du monde dans la ville. J'encaisse tout cela sans rien dire, en repassant tranquillement mon linge.

    Dès que Jumeau a passé la porte, PN s'attaque à Jumelle. PN avait ouvert la fenêtre du bureau pour dire une dernière chose à Jumeau ("Qu'est-ce que tu emportes dans ton sac Adidas ?") . Il entend les chiens des voisins et leur crie d'une voix forte : "Vos gueules, les chiens !"

    PN : "Je les fusillerais ces chiens ! Ils sont aussi cons que leur maître ! Il a les yeux complètement rapprochés, il fait encore plus con que ses chiens."

    PN appelle Jumelle : "Hé, Jumelle ! Ton sort est le même que celui des chiens, sauf que toi, tu n'aboies pas."

    Jumelle reste silencieuse (sic !)

    aboyer.jpg

    Peu après, je me trouve dans ma chambre avec Jumelle qui surfe sur Internet. Je lui demande ce qu'elle a ressenti à ce ce que lui a dit son père, si elle a compris quelquechose. Elle hausse les épaules et me dit qu'elle n'a absolument pas compris et qu'elle n'en pense rien. PN est vraiment malade !

     

     

     

  • J-5

    Vendredi 23/12/12   J-5

    J-5.jpg

     

    Noel.jpgHier, j'avais eu le père de PN (mon mari appelé Pervers Narcissique) brièvement au téléphone pour me demander où nous serions à Noël. Le Noël dernier, nous l'avions passé à la maison, et étions partis le lendemain en Egypte (vacances affreuses du fait de la présence absente de PN, il n'y avait décidément rien à raccomoder.) Les enfants n'avaient revu leur grand-père que cet été au mois d'août. Je lui dis que je serai dans ma famille, alors il ne veut plus parler, même pas à Jumeau et il raccroche. L'Aînée m'avait dit que PN lui avait envoyé le matin un SMS lui demandant si elle souhaitait partir chez son grand-père en Bretagne du 23/12 au matin jusqu'au 26/12. Il avait posé la même question aux Jumeaux sans m'en parler. Les enfants ne m'en avait pas parlé non plus. L'Aînée avait répondu à PN qu'elle ne voulait pas car elle souhaitait faire une méga fête lundi soir à la maison avec 20 adolescents pour fêter son départ (Hum ! c'est pas gagné !).

    J'avoue que cette année, Noël n'a aucune saveur, la maison n'est même pas décorée ! Je me suis dit qu'après notre départ, PN serait bien capable d'arracher les décorations et de les mettre directement à la poubelle. Pour la petite histoire, par exemple, il est incapable de monter ou de défaire et démonter un (faux) sapin de Noël, trop compliqué et trop fatigant !

    laposte.jpgLe vendredi matin je croise PN dans la cuisine sans mot dire, puis il part travailler. Je vais vers 9h30 à la poste pour effectuer le suivi du courrier, mais n'ayant pas les cartes d'identité des enfants sur moi, je le ferai sur Internet. Puis je me rends à mon travail pour remettre les clefs. Je rédige, amère, mon courrier au responsable RH pour signifier que j'accepte de repousser de 6 mois le bénéfice et le salaire (!!!) de mon concours. Je reste déjeûner avec ma collègue qui me prête un four à micro-ondes pour les 6 mois à Rennes. Les enfants se préparent tout seuls des soupes viêt en sachets. Je fais encore un crochet chez ma soeur pour déposer les cartons qui partent à Rennes dans la voiture de mon beau-frère : mes cours de droit, des boîtes de conserves et une petite télé.

     

    Lorsque PN rentre à  la maison vers 17h30, je suis assise dans la canapé avec les Jumeaux et un verre de cidre. PN trouve le petit-déjeuner sur la table de la cuisine, je l'entends ranger en criant :

    "Elle a fait quoi toute la journée , Elle s'est touchée ou quoi ? Elle a passé la journée à se toucher ! Elle n'a fait que se toucher ! Beurk !"

    Ah oui ! On est vendredi, PN a-t-il déjeuné avec IR et Pa au bistro du coin, avec force alcool, comme à l'accoutumée ? Le week-end s'annonce mal. Je ne bouge pas, je continue de siroter mon cidre.

    PN demande à Jumeau : "Est-ce que la Mère Noël est passée t'apporter tes chaussures de sport ?" puis il lui dit : "On y va !". Jumeau se lève aussitôt. Je le questionne, il me répond qu'ils vont au magasin de sport.

    L'Aînée qui vient de rentrer d'un shopping avec ses amies et la mère de L., me fait un caca nerveux pour repartir aussitôt dormir chez une autre de ses copines, argumentant que c'était ses dernières soirées avant sa vie monastique à Rennes. C'est sa ligne d'argumentation depuis deux mois. Pff ! Après de longues tergiversations, j'accepte.

    harcèlement moral; violence psychologique; pervers narcissique;,manipulateurPendant que nous sommes dans le salon, PN appelle Jumeau pour lui montrer qelquechose sur l'ordinateur. Jumeau ne veut pas venir. PN se marre tout seul à voix haute. Assez fort pour qu'on l'entende bien. Il est mort de rire tout seul. Personne ne prête attention à lui. Il le fait pendant 5 bonnes minutes, c'est à dire réellement 5X60 seconces ! sans s'arrêter !  Je le trouve bizarre. Son attitude n'est pas normale. Elle est souvent comme ça, dans l'exagération. Elle est surtout très idiote !

    Je suis dans ma chambre avec Jumelle quand Jumeau rentre, il me dit que PN s'est acheté des articles de sport et lui a payé un ballon et qu'ils sont allés à Intermarché. PN déboule en me disant qu'il a acheté des escargots et qu'il fallait que je les cuise. Je lui réponds tranquillement qu'il n'a qu'à les cuire lui-même. Il regarde mes cartons dans la chambre en disant : "Vivement qu'elle se casse !"

    Escargot.jpgPeu après, il revient nous dire qu'il a mis les escargots au four ("Putain ! ils coûtent la peau des fesses !") et qu'il faut venir les manger pendant qu'ils sont chauds. Dans la cuisine je trouve 2 bouteilles de rouge et une bouteille de Gewürtzraminer. Stress. Les escargots sont bons. PN est de bonne humeur, il parle beaucoup. Il répète cent fois qu'ils lui ont coûté cher.

     

    PN : "Où sont les passeports des enfants ? Ah, je les vois, ils sont là (?!? Que va-t-il faire avec ?) Hier en centre-ville j'ai rencontré D., le mari de Coco. Ha ha ha ! Coco, c'est pareil que Kim Jung Il, deux despotes ! Ha ha ha ! Coco siffle et wouaf wouaf, D. accourt en levant les pattes de devant ! ha ha ha ! C'est comme Jipé, il a aussi son tyran à lui, Anne ! Ha ha ha. L'autre jour, en courant ave Jipé, on a croisé le père de L. (qui est au courant des violences de PN par moi et d'ailleurs par sa fille aussi !). Il nous a fait un grand coucou, il a failli en perdre son volant. (J'ignorais que le père de L. connaissait PN et son copain Jipé ?) A Intermarché, j'ai croisé la voisine, elle avait des dizaines de bouteilles de piquerade dans son caddie. J'ai aussi rencontré SD et son fils. J'ai discuté avec la caissière, elle a 19 ans, elle fait un BTS, elle travaille de temps en temps à Inter. Je vais les prendre à la maternelle bientôt. Ha ha ha !

    D'habitude, ce genre de conversation me crispe, me contracte les épaules et le dos. Mais, là, rien ! Cela ne me fait absolument rien, juste un agacement.

    PN : Tu as inscrit les enfants à quel collège ? Tu va habiter où ? Tu vas me donner votre adresse quand même ! Je viendrai vous voir, j'emmènerai Jumeau aux matches de foot à Rennes. Tu vas payer combien de loyer ? Ah, tu va habiter sur le campus ? Tous les étudiants ne sont pas obligés de loger que le campus quand même ! 450 € ? Ah ouais quand même ! Pour ton trou à rats ! T'as besoin d'emporter des ustensiles de cuisine ? Tu vas voir, c'est sympa, Rennes ! Je connais bien Rennes. Y a au moins mille bars. C'est une ville jeune, y a que des étudiants. Des étudiants étrangers. Ne fais pas une crise cardiaque si tu croises une étudiante russe ! Ha ha ha ! (la maîtresse de PN est une jeune Russe qui vit en Allemagne) C'est drôle quand même que tu atterrisses à Rennes, dans MA patrie ! T'aurais pu tomber à Rouen, à Metz ou à Bordeaux !

    Moi : A Bordeaux ? Je ne fais pas l'ENM (Ecole nationale de la magistrature).

    PN : Whouaaaaa ! T'as de la culture en plus ! Ah oui, c'est vrai, tu lis Le Monde ! Tu prends le train ? T'y vas en voiture ? T'as fait réviser ta voiture ? Tu vas passer par la côte  ? C'est cette route qu'il faut prendre. T'as imprimé ton plan de route ?

     

     

     Jusqu'au soir, je crains qu'il ne rentre subitement dan ma chambre pour m'agresser verbalement.