"Tu n'es rien"
C'est ce qu'exprime PN (mon mari appelé Pervers Narcissique") dans son comportement vis-à-vis de moi.
Vendredi 10/06/11
Les jumeaux partent en classe de mer et nous avons RDV à 6h30 du matin à côté du stade. Les dernières fois où les enfants sont partis en colonie de vacances, PN ne prenait jamais la peine de se lever et les accompagner (voire leur dire aurevoir). Ce matin il avait mis son réveil à 5h30. Il y aura tous les parents d'élèves, des copains, j'imagine que PN veut montrer à la société sa présence, son implication dans l'éducation de ses enfants. Nous chargeons les valises et partons ensemble au point de RDV avec la voiture de PN.
Lorsque les cars sont partis, je suis encore en train de saluer quelques parents d'élèves et amis de ma connaissance. Je vois PN s'éloigner vers la voiture. Je sens déjà venir le "coup de pute". PN se retourne et me fait signe de la main qu'il s'en va et que je dois rentrer à pieds (il fait un piéton avec ses doigts). Il est lion loin, je ne peux rien dire, pas réagir. En même temps, je m'y attendais déjà tellement !!! C'était tellement prévisible !!! PN est accompagné de son copain JP avec qui il court le week-end. Il plante sa femme qui doit rentrer à pieds et ramène son copain en voiture !!!! Je crois rêver ! Je les rattrape doucement mais sûrement. Arrivée au niveau de la voiture, PN est en train de manoeuvrer, JP assis côté passager. Je les regarde tous les deux et lève mon pouce, signifiant "Bravo, super !".
Le copain, tout penaud, s'extrait de la voiture. Je lui dis de ne pas bouger et monte à l'arrière. PN exprime une excuse bidon et qui ne tient pas la route : "je voulais juste aller chercher mon téléphone à la maison et t'étais occupée à bavarder..." Arrivés à la maison, le copain restant dans la voiture, PN me reproche de me montrer féroce et d 'être idiote ! Je ne dis rien.
Dans la journée, PN a choisi l'attaque en m'envoyant un SMS disant que j'étais ridicule, "d'un ridicule que le monde entier t'envie et dont je te savais capable". PN, en comportement de Pervers narcissique, extrapole => "le monde entier" et affirme une prétendue vérité =>"je te savais capable". Je demande en retour à PN ce que la femme de JP aurait dit s'il avait fait la même chose. On connaît tous les deux la réponse, JP aurait dormi dehors ! J'ajoute que PN est absolument misogyne. Pour lui, la quasi-totalité de nos amis masculins sont tenus par le bout de la queue par leurs caporales de femmes, en particulier JP. PN ne peut pas comprendre que certains aiment ou respectent leurs femmes, tout simplement...
"Je te hais"
Samedi 11/06/11
Le vendredi soir et la journée de samedi, PN me gratifie comme d'habitude de ses insultes. Pourtant, comme les jumeaux ne sont plus là et que l'aînée est souvent chez sa copine L., je m'arrange pour être le moins possible à la maison. Actuellement, le plaisir de PN c'est de me traiter de Capo ou de Pol Pot. PN me cherche alors que je ne communique PLUS DU TOUT avec lui. A la télé, on parle du salaire des ministres, PN lance "c'est pas comme le salaire de Céc Lola". Il essaie de me hameçonner sur tous les sujets. Sauf que je ne réponds pas. Ses attaques glissent sur moi comme l'eau sur les plumes d'un canard (une expression de chez moi).
Le samedi matin, je m'affaire en ville pendant que mon aînée et sa copine font la grasse matinée à la maison. A midi, des livreurs apportent notre nouveau lave-vaisselle. L'un d'eux demande qu'on coupe l'eau. PN me dit d'aller le faire. Je me marre intérieurement car PN ne sait pas où cela se trouve depuis 10 ans qu'on habite cette maison ! Je lui réponds que je suis trop petite. "T'as qu'à prendre une chaise ou un escabeau !" Je lui réponds que ce n'est pas pratique. Le livreur assiste à notre joute, j'en suis désolée. Il dit : "bon ben, laissez, j'y vais." Vexé ou acculé, PN daigne enfin se diriger vers le garage. Mais ensuite il a fallu couper l'eau au niveau du compteur à l'extérieur, dans la fosse. Je dis à PN d'aller voir le livreur au niveau du compteur sans lui préciser. PN était obligé d'y descendre, puis une deuxième fois pour remettre l'eau. C'était la première fois qu'il faisait ça. Il aurait été capable de me demander d'y descendre, goujat qu'il est !
Vers 17h, je vais traîner au centre commercial au rayon médiathèque. Je prends mon temps. J'y rencontre des connaissances avec qui je discute longuement. Ce soir, mon aînée dort chez sa copine. Elle m'envoie un SMS disant qu'elle craint de me laisser seule avec "l'autre". Je la rassure que cela va bien se passer. Quelques instants plus tard, je reçois un SMS de PN. Je ne sais pas ce qui lui traverse l'esprit, une rumination, une conversation avec quelqu'un, l'alcool ? Il me hait. Il me cherche sans arrêt.
Il m'écrit : "Tu dors chez ta mère ? Très bonne initiative ... Restes-y"
Moi : "Je bois un coup. (ce n'est pas vrai) Arrête de me contacter. Je te manque ?"
PN : "Enormément !!! Vas-y, bois, Pol Pot"
PN : "Suis-je bête !!! Tu es invitée avec tapis rouge chez JP et sa femme. Evidemment !!!"
J'avoue que je ne comprends pas les liens de ses phrases. En tout cas, je commence à flipper et décide de ne pas dormir chez moi, assurément ! Je téléphone à ma mère, fais quelques courses et arrive vers 21h pour dîner chez elle. Je dors chez ma mère. On discute. Elle est atterrée. Je pense qu'il peut continuer à me menacer d'appeler ma mère pour lui dire des saloperies, elle ne craint plus rien, elle sait qu'il est FOU.
Quelle normalité ?
J'ai passé une bonne soirée en compagnie de ma mère et de mon cousin. Le lendemain, apprenant cela, ma soeur m'invîte à dormir chez elle avec ma grande. Dimanche, vers 18h, je rentre juste 15mn à la maison pour prendre mes affaires de nuit et de toilette. Comme PN ne me parle pas, moi non plus, je claque la porte sans lui dire où je vais, il ne se demande pas non plus où est sa fille. Ma fille et moi passons une excellente soirée en compagnie de ma soeur, son mari et leurs 3 enfants.
Cela fait 48 heures que je suis hors de ma maison, avec des gens autres que PN. (Je ne parle pas de mon travail, qui est assez stressant et épuisant, bien que très intéressant) Et bien, je suis reposée. Détendue. Légère. Je ne ressens plus ce stress constant, ces douleurs au dos et aux cervicales. Cette peur inavouée, me demandant tout le temps à quel moment PN va me tomber dessus. Cette épée de Damoclès au dessus de ma tête. J'ai eu des conversations calmes, bienveillantes et joyeuses. Je parlais sans me surveiller. Sans avoir à trier mes paroles à travers le filtre que m'imposait PN. Autour de moi, confiance, respect, complicité des uns envers les autres.
Evidemment cela me ramenait à la notion de normalité que j'évoquais avec Candide. Toute petite, j'ai vécu une ambiance cauchemardesque avec ma grand-mère ; "adulescente" j'ai vécu dans une atmosphère calme et sympathique avec mon père et ma mère (à nouveau réunis). Alors je pense aussi à mes enfants qui n'ont connu depuis leur naissance que les cris, les disputes et les insultes de leur père à leur mère.
Je conviens que PN me reproche de le dénigrer devant les enfants, mais PN s'est toujours mal comporté vis-à-vis de moi, il se comporte en copain des enfants à table, leur racontant n'importe quoi à table au lieu de leur transmettre des valeurs. Il ne sais pas faire grand-chose de ses mains, je me tape tous les travaux durs de la maison (papier peint, ponçages des volets et de la véranda, peintures intérieure et extérieure, montage de TOUS les meubles de la maison, jardinage, tonte, taille des haies, etc) et cela m'exaspère ! parce que tout ça, c'est en plus des courses, du ménage, de la cuisine tous les jours ... Pendant ce temps, PN regarde la TV, surfe sur Internet, lit le journal. Bon Ok, PN passe l'aspirateur et repasse ses chemises, je ne peux pas lui enlever ça. PN adore passer l'aspirateur, il le fait à 7 heures du matin avant de partir travailler et aussi en costume tout de suite en rentrant du boulot !!!
Bref, il faut que je me bouge pour les enfants. Oui, c'est sûr, quand ils seront grands, il s'allongeront sur le divan d'un psy. Et j'espère bien qu'ils parviendront à se reconstruire comme moi, j'ai eu la chance de le faire. Une phrase de l'assistante sociale m'avait émue et tiré des larmes : la maison devrait être un foyer chaleureux, un cocon bienveillant, dans lequel on se réfugie le soir après une journée de travail, auprès des personnes qu'on aime et qui nous aiment. Ces dernières 48 heures m'ont donné envie de vivre dans une maison, dans le calme et la bienveillance. J'imagine des repas avec les enfants où nous parlerions doucement de la journée passée, où je pourrais leur transmettre des valeurs, leur parler d'avenir, d'éducation, de projets. Cela me tient à coeur de poser les fondations qui feront de mes enfants des êtres équilibrés et capables d'être heureux. Et si possible, j'ai aussi envie d'un homme dans cette maison, qui soit GENTIL. C'est possible ? Ca existe un homme gentil ?
Ce à quoi j'aspire, est-ce que c'est le monde des Bisounours ?