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L'après-PN - Page 3

  • C'est plus que la dépression...

    ... ce sont des interrogations existentielles.

    Mardi 14 mai 2013

    Les moments up

    Mes semaines sont entrecoupées de beaux moments et de journées sombres.

    Je suis beaucoup sortie pour m'étourdir. Avec Nad, nous avons fait des soirées dans l'espoir de rencontrer un éventuel chéri, mais nous avons été déçues par la gente masculine croisée, à chaque fois nous nous sommes plus fait des copines avec qui nous avons beaucoup rigolé. Les hommes avaient - parfois - une attitude consommatrice. Alors j'ai décidé d'arrêter ce genre de sortie, Nad aussi.

    Quatre jours pour moi

    turner watercol.jpgPuis j'ai fait d'autres sorties qui me correspondaient davantage. J'ai regardé de beaux films (une Vie Simple, admirable), fait de belles promenades, rencontrés des femmes très sympathiques, etc. de beaux moments simples et d'élan vers l'autre. J'ai fait de la méditation, une séance d'EFT, du chant. J'ai fait plusieurs sorties ayant trait à l'art, j'en ai même organisé une. Au salon de l'aquarelle, j'ai pu discuter et me faire prendre en photo avec deux grandes pointures de l'aquarelle, un Vendéen et un Chinois. Ils étaient très abordables. J'ai même craqué pour le Vendéen avec ses yeux jaunes, nous nous sommes très vite tutoyés. Nous avons une amie commune.

    J'avais fait une sortie par jour durant le pont de l'ascension, durant lequel les enfants étaient partis en vacances avec PN chez leur grand-père. J'ai fait beaucoup d'aquarelle. Je l'avais déjà écrit, je crois, c'est une des choses qui me font sentir exister. J'ai même annulé une sortie en boîte, car cela ne correspondait plus du tout à mes aspirations.

    Parenthèses heureuses

    Bonheur.jpegTous ces beaux moments, en comptant le dernier repas avec la famille et le jardinage ainsi que les discussions avec mes amies de ma Ville, sont des instants que j'ai su savourer pleinement, en me coupant du cadre continu un peu difficile de ma vie actuelle. Je suis contente d'avoir développé cette capacité à profiter du moment présent, à "seize the day". Sauf que quand c'est fini, alors je retrouve le quotidien difficile.

    Si j'ai bien retenu tout ce que j'ai appris des lectures de mes maîtres, Bouddha, Sénèque, Eckart Tollé, etc. je saurais que CHAQUE moment est une partie de la vie et qu'il ne faut pas les nier. Mais les accepter. Accepter ce qui est. J'ai encore du mal. Pas assez sage.


    Les moments down

    Le contexte

    • Incertitudes de ma vie professionnelle et donc personnelle l'année prochaine
    • Repasser le concours (tout le programme à apprendre dans chaque matière, il reste moins d'un mois)
    • Examen de Ressources humaines : je n'ai encore rien appris
    • Dossier commun (MIP pour les "connoysseurs") à élaborer
    • Procrastination (Je m'étais laissé le dimanche pour rédiger ma part de travail collégial, mais je n'ai pas pu aligner un seul mot, tandis que j'aurais pu faire biend 'autres choses)
    • les enfants sont partis pour 10 jours avec PN

    lune.jpgLa mélancolie parfois évoquée est devenue dépression. Je discutais avec ma camarade dernièrement durant mon co-voiturage pour Paris, elle me parlait subrepticement de son état dépressif, vivant à l'école avec son fils et laissant à Paris son mari et sa plus grande fille. Elle prend des anti-dépresseurs, le médecin de ville tout proche de l'école lui avait confié que beaucoup de ses patients provenaient de notre école.

    Soudain, c'est comme si je me suis enfin autorisée à laisser sortir tout cela. Car je ne sais même pas nommer cette "cela". "Cela" est une grande tristesse. Un certain désintérêt. Ajouté à une réelle fatigue physique. Je dors peu, je me couche tard. Je suis toujours fatiguée. Le midi, quand je peux, je fais une sieste de 10 à 15 minutes dans ma chambre, puis je me réveille en sursaut pour retourner en cours. Ou alors je m'effondre vers les 18-19 heures.

    Le désintérêt

    Je me désintéresse complètement de ma formation. Pourtant, par exemple, j'adore les ressources humaines, mais là, je trouve cela totalement compliqué, complexe et inefficace, toutes ce feuilleté de statuts et de règles qui régissent la gestion des RH dans la fonction publique ! Parfois, je me lasse du "système", des rapports sociaux que je trouve à la fois formidables et si hypocrites.

    Cela fait longtemps que je me désintéresse des objets. désormais je me détache de l'organisaiton sociale, professionnelle. Plus grave encore, je suis en train de me désintéresser des gens. C'est étrange, car j'aime foncièrement l'Autre. Et encore plus mes enfants. Ce sont les seuls êtres sur Terre pour qui je vis. Mais bizarrement, je pourrais même ne plus penser à eux, car j'ai confiance en leur avenir. Pas en le mien.

    La vérité est que je suis lasse. Je suis lasse de vivre. Je suis lassée de vivre. Je pleure la nuit dans mon lit. Je ne vois pas à quoi ça sert de vivre. J'ai acheté des livres à ce sujet mais qui ne m'ont pas plus convaincue. Ma vie est dense, mon réseau social riche, mais je ne vois pas pourquoi (pour quoi) je m'agite comme une fourmi.

    Pourtant, j'admire la beauté complexe et ingénieuse du monde, de la Terre, du cosmos, etc. Tout cela est si intelligent et si beau dans son ensemble. La Nature, les Hommes, nos organisations sociales, nos maîtrises technologiques, etc. Mais soyons sérieux, vivre, à quoi ça sert ?

    vivre-a-quoi-ca-sert-.jpgS'accomplir ? Accomplir une mission ? Surmonter des épreuves ? pour avoir le droit de pénétrer dans le Royaume de Dieu ? Ou alors suivre son karma ? Accomplir son samsara, le cycle des vies ? Recevoir et rendre ? Bénéficier et payer ? Vivre des réincarnations successives ? Pour atteindre enfin le nirvana ?

    A quoi cela me sert-il d'avoir la conscience de mon existence ? De penser ? D'être si intelligent ? De conceptualiser tellement d'idées complexes ? Alors que mon corps est détériorable ?  Naître, vivre et mourir. Qu'est censée me faire comprendre / découvrir ma finitude ?

    L'idée de la mort doit-elle me faire comprendre je dois réaliser des choses durant la vie ? Je ne me pose pas la question du début (naissance). Je ne me pose pas forcément la question de la fin. Mais qu'est-on censé faire entre les deux extrêmités ? Je pourrais très bien vivre comme ça durant 80 ans puisque c'est l'espérance de vie actuelle d'une femme en France. Seulement, j'ai un cerveau avec une conscience et qui carbure - trop ? Je pourrais être un animal et me préoccuper seulement de manger et me reproduire. Mais apparemment, ce n'est pas ma vocation vitale. Que suis-je donc censée faire dans cette vie ?

    harmonieuse-solitude.jpgJe peux mourir aujourd'hui, je n'ai rien à regretter. Je peux partir proprement. Je ne pense pas avoir fait de tort à personne, du moins je l'espère. J'ai ma bonne conscience pour moi. Quand aux regrets, j'ai bien une liste de choses à faire avant de mourir, c'est très prosaïque : savoir danser le rock et ce foutu Madison, savoir parler espagnol pour pouvoir voyager, rencontrer vraiment l'amour, pas l'amour destructeur et la manipulation de PN, cuisiner plein de plats, etc. Mais tout cela, je peux partir sans les faire. J'ai de moins en moins d'attachements.

    Je n'ai rien à faire ici. Vivre ne m'apporte rien. Si Dieu - puisqu'il faut l'appeler ainsi - a une mission pour moi , une mission qui donnerait éventuellement un sens à ma vie, qu'il me le fasse savoir. Parce que là, je m'emmerde grave. Je me lève, je vais en cours, je mange, je retourne en cours, je m'occupe des enfants, je fais les courses, je mange, je fais le ménage, la lessive, je fais mes devoirs (ou pas), je dors. Chaque jour j'attends avec hâte le soir pour dormir et ne penser à rien. Sauf que le lendemain, tout recommence pareil. Et ça m'emmerde grave.

    Quand bien même je serais en poste et je m'éclaterais professionnellement comme cela a été le cas jusqu'à présent, quand bien même je passerais de bons moments avec mes amis et ma famille, quand bien même je ferais tout ce que j'aime, peindre, jardiner, cuisiner, créer, etc. Et bien avec du recul je ne vois pas à quoi ça sert. Ce que cela m'apporte.

    Ego-isme, altruisme

    aider.jpegOu alors faut-il inverser le point de vue et arrêter de me regarder moi et mon égo : est-ce que j'apporte quelquechose à quelqu'un ? C'est-à-dire qu'il faut que je m'oublie et que regarde ma vie du point de vue de l'Autre. Est-ce que ma vie aurait plus de sens si j'apportais quelquechose à l'Autre ? C'est quoi le but ultime de la vie ?

    Evidemment je ne le saurai jamais. Je peux lire tous les philosophes et les chefs religieux, je ne suis pas sûre d'avoir la réponse. Pour autant, je ne vais pas mettre moi-même un terme à ma vie. Je vais continuer de vivoter. Telle la fourmi qui court dans tous les sens. Cette perspective me paraît assez désespérante.

    amour.jpg

    Et puis je me suis dit que peut-être, le sens de la vie c'était l'Amour ? Ce "truc" que je n'ai pas connu jusqu'à présent. Mais je suis injuste d'écrire cela car je reçois chaque jour l'amour éperdu de mes enfants (je parle des Jumeaux, l'Aînée ... hum ... on ne peut pas en dire autant, sa crise d'adolescence s'éternise).

    Je me suis dit ça car les gens amoureux trouvent une raison de vivre, un sens à leur vie. Ils ne vont plus se poser des questions existentielles. Tout va alors de soi. Tout devient une évidence. Pour moi, rien n'est évident. Je me traîne dans ma vie. Je rampe avec mes coudes.

    Pour autant, je ne me plains pas car j'ai bien connu des moments de vie simple, mais c'était à l'époque où sans le savoir, je tombais dans l'emprise de PN. PN commençait à me dire des choses méchantes, mais je me disais que c'était de la maladresse, de la bêtise ou de la colère qui passerait. Durant les premières années, j'ai été heureuse, je crois.

    Aujourd'hui je suis seule avec moi-même, avec mes doutes et mes incertitudes, et ma solitude.

    images (4).jpegLundi soir, j'ai beaucoup pleuré dans la nuit. Je n'ai pas dormi avant 3 heures. J'ai parlé à Dieu.

    Moi : "Il y a 2 ans, au coeur de la tempête, j'étais bien plus forte. Puis vous m'avez fait signe à plusieurs reprises (oui, je vouvoie Dieu !).

    Lui : Oui, je t'ai montré que j'étais là.

    Moi : Et aujourd'hui que le temps est calmé, pourquoi suis-je perdue ? 

    Lui :  ...

    Moi : Qu'attendez-vous ? Qu'attendez-vous de moi ?

    Lui :  ...

    Moi : Si j'ai une mission à accomplir sur cette terre, alors donnez-moi ma feuille de route !

    Lui :  ...

    Moi : Ne me dites-pas que c'est à moi de trouver mon propre chemin ? Que c'est à moi d'agir ? Parce là je ne sais pas du tout vers où me diriger, je n'en ai aucune idée ! A moins que je n'ai pas fini de payer ma dette ? Ah, j'ai fait autant de mal que ça dans ma vie antérieure ? (oui, là c'est plutôt le Dieu bouddhiste). 18 ans avec PN n'étaient qu'un avant-goût ? Et je continue de payer ? Si oui, j'obéis, car je en vais pas mourir et passer encore une autre vie à recommencer à payer ma dette à PN sous une autre forme.

    Lui : ...

    Moi : Alors c'est ça, je vais continuer de vivre ? Sans savoir pourquoi ? Que puis-je faire d'autre sinon accepter ma vie actuelle. Bien sûr je me pose la question du libre-arbitre de l'homme face à Dieu. Mais je vois bien que je ne décide de pas grand-chose puisque mes voeux ne se rélasient pas et que mes tentatives tombent à l'eau (mon oral de D3S) comme si de toutes façons tout était déjà joué.

    OK, je vais essayer d'accepter ce qui est. De faire confiance. D'avancer à l'aveugle. Ce n'est pas aisé. Cela me panique."

     

    Ma conversation avec Dieu se termine tout doucement quand je sombre dans le sommeil.

    « Recommande ton sort à l'Eternel, mets en lui ta confiance, et il agira. » (Psaume 37:5) 

     Je fais tenter de faire le pas de la foi.

     

  • Le gazon maudit

    Un titre pour rigoler, mais le gazon n'était pas du tout maudit.

    grass.jpg

    PN m'avait menacée par SMS d'utiliser les services d'une entreprise pour tondre la pelouse de notre maison commune et de m'en imputer les frais par voie d'avocat. (Mon beau-frère me dira par la suite que PN n'avait pas les clefs pour rentrer dans le maison et qu'il n'avait aucun moyen de m'imposer l'entretien du jardin)

    PN avait aussi décidé de prendre les enfants durant les vacances de Pâques pendant presque 10 jours. Il se rattrapait des week-end où il ne les avait pas pris depuis janvier "en raison du coût des billets de train". Je n'ai pas cherché à aller contre lui étant donné que les enfants sont contents de rentrer dans (notre Ville) et que cela me faisait des vacances aussi.

    Ceci étant dit, l'absence programmée des enfants pour une période aussi longue avait fortement contribué à m'accabler les semaines précédentes (note spleen). Cela me fait toujours aussi mal de les voir partir loin de moi et pour être avec PN. Je sais qu'il est largement défaillant quant à leur prise en charge, car il ne s'en était jamais occupé lorsque nous étions encore ensemble. Heureusement que les enfants ont grandi. Je prends de leurs nouvelles, mais pas tous les jours. En semaine, PN travaille et laisse les enfants seuls. Il doivent se faire à manger tout seuls aussi. Les Jumeaux avaient fait cuire des pâtes, mais comme ils n'avaient pas réussi à ouvrir la boîte de sauce tomates, alors ils ont mangé des pâtes au beurre. Parfois, il leur laisse une boîte de raviolis. En général l'Aînée ne reste pas à la maison avec ses frère et soeur, elle "court les rues", cela m'énerve aussi. Cependant, les enfants me disent que quand PN est à la maison, il leur prépare à manger, des trucs tout prêts à réchauffer. C'est déjà ça !

    raviol.jpg

     

    Les enfants partaient donc du vendredi 19/04 au soir jusqu'au 1er ou 2/05. Le soir-même je suis sortie dîner avec des camarades de promo dans un restaurant japonais. Pour être entourée. Pour ne pas être trop triste. Toute la semaine, j'avais mes cours et une de mes camarades rentrait le week-end du 27-28/04 à Paris. J'ai décidé de faire du co-voiturage avec elle afin d'une part de rentrer voir les enfants et d'autre part de voir un peu si tout se passait bien dans ma maison (si elle n'était pas investie par 3 familles manouches, je plaisante) et enfin, par l'occasion, de tondre cette foutue pelouse.

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    La photo est ironique : mon jardin est tout petit !

    Finalement, bien m'en a pris, puisque j'ai pu ainsi revoir toute ma famille. Ma jeune soeur avait proposé que tout le monde se retrouve chez moi pour manger le samedi 27/04 au soir. Moi j'étais lessivée car j'avais profité d'être seule pour sortir. J'ai fait beaucoup de soirées, dont une qui m'a pris 2 jours pour m'en remettre. C'était la soirée de mon école, la première organisée par notre promo. Je suis restée jusqu'à la fin pour aider à nettoyer la salle. Eponges et balais en main, nous avons continué la fête avec la poignée de camarades encore présents. Je n'ai pas réussi à me lever le lendemain pour aller en cours, c'était la première fois que cela m'arrivait ! J'étais en train de vivre la vie d'étudiante que je n'avais pas eue. Le mienne était beaucoup plus sage il y a 20 ans !

    Le vendredi 26/04, dans la voiture de ma copine, je n'ai fait que de dormir, cela m'a beaucoup reposée. Elle m'a déposée à ma porte, comme nous n'habitons pas très loin l'une de l'autre. Comme j'e n'avais pas les clefs, c'est Jumelle qui a traversé la route qui sépare de chez son père pour m'ouvrir. Je l'ai serrée très fort dans mes bras, elle était contente aussi de me revoir. Il avait fait très beau et chaud les 2 jours précédents, la maison était encore bien chaude à l'intérieur. J'avoue que cela ne m'a pas fait plus plaisir que ça de revoir la maison après 4 mois. Tout était en place, hormis le courrier qui débordait. Mon cousin Bob et mes voisins ne sont pas passés vider ma boîte à lettres. Il n'y avait que de la publicité.

    Le soir, une de mes voisines s'est arrêtée en voiture pour me parler, je l'ai invitée à prendre l'apéro. Jumeau et l'Aînée sont arrivés. Puis, tandis que nous discutions devant la maison, Momo le fils de Sama la voisine et copain des enfants est arrivé en courant :

    "Dès que je vous ai aperçus par la fenêtre j'ai mis mes chaussures pour venir vous voir !"

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    Au bout d'un moment les enfants sont tous repartis chez Momo et sont revenus le soir avec des sauces mayonnaise et ketchup car on allait manger des frites retrouvées dans le congélateur. Il y avait beaucoup d'ambiance à la maison. Après le dîner, les enfants ont préféré rentrer dormir chez leur père car Jumeau avait un match de foot assez tôt le lendemain et les filles ont préféré le suivre. Je les ai laissés partir pour ne pas contrarier PN.

    Jardinage

    Le lendemain, après le petit déjeuner, je me mets à jardiner tout de suite. Comme ça cela serait fait. PN pensait me forcer à entretenir la maison et m'embêter. En réalité, j'ai pris un plaisir fou à jardiner. Cela fait partie des choses que j'aime faire dans la vie. Avoir les mains dans la terre, soigner mes fleurs, tailler mes arbustes, etc. Cela me relie avec le Monde, avec la Vie. J'ai posé sur chacune de mes plantes un regard maternel. J'ai tondu. J'ai désherbé mon allée.

    J'ai croisé le mari de Sama qui jardinait aussi. Nous avons discuté, il est au chômage et en dépression, c'est difficile pour lui. C'est un ancien directeur surinvesti. Puis je vais rendre visite à Sama :

    "Lola, tu ne vas jamais me croire. Hier ton ceriser venait tout juste de fleurir. Et je me disais que tu n'étais même pas là pour voir cela. Et te voilà aujourd'hui !"

    N'est-ce pas merveilleux ce genre de conversation ? Parfois j'ai des échanges très précieux avec mon entourage et je reconnais que j'ai beaucoup de chance.

    ceri.jpeg

    Plus tard une autre voisine est venue discuter avec moi. Elle est plus âgée que moi, nous avons des relations justes cordiales, mais c'est une des seules à m'envoyer des textos et à m'appeler de temps en temps à Rennes.

    Ensuite, Inge est venue prendre le café avec moi alors que j'ai pris mon déjeûner à 16h, j'avais jardiné sans discontinuer. Elle m'a raconté les problèmes qu'ele rencontrait actuellement et ensuite m'a beaucoup conseillé sur le fait de retenter mon concours. Puis, comme je n'avais pas de voiture, elle m'a emmenée faire quelques courses pour la fête du soir-même. La belle Inge, tout comme moi, aimerait enfin manger son pain blanc.

    La fête de famille

    PN ignore le cadeau qu'il me faisait en me poussant à rentrer. De ce fait, j'ai pu revoir toute ma famille - ou presque car il manquait mon frère. Auparavant j'étais contrariée car ma jeune soeur m'avait presque imposée que tout le monde vienne chez moi, alors que j'étais physiquement très fatiguée. Heureusement, j'avais bien récupéré dans la voiture de ma camarade et dans la nuit.

    Ma mère est arrivée la première avec Bob. Ils avaient fait de grosses courses et avaient apporté tout ce qu'il fallait pour se régaler de sandwiches viets (une pure merveille). Mes enfants étaient là aussi. L'Aînée m'avait dit qu'elle avait prévu d'aller au restaurant pour l'anniversaire d'une copine. Je lui ai expliqué que le repas de famille était plus important car plus rare, sans conviction qu'elle m'écoute. Mais j'ai eu la surprise qu'elle annule auprès de sa copine ! Mes soeurs sont arrivées avec leurs familles. Mes 2 beaux-frères qui avaient fait mes déménagements à / de Rennes étaient là. Nous avons fait un buffet de mets délicieux et avons fêté l'anniversaire de ma soeur aînée. Le dernier bébé de la famile était trop chou, il a amusé tout le monde. Je lui avais offert des livres, et aussi une très bonne bouteille de whiskey à mon beau-frère ainé. Il y avait une douce chaleur dans ma maison.

    fami.jpg

    Puis le soir, tout le monde est reparti. Les 3 enfants sont restés dormir avec moi. PN leur avait bien dit qu'il découcherait le samedi soir. PN continue certainement ses rencontres sur Meetoc avec des femmes noires. Sincèrement cela ne me fait ni chaud ni froid.

    Dimanche 28/04, j'ai rangé la maison. Les jumeaux sont restés avec moi jusqu'à ce que ma camarade vienne me chercher en co-voiturage pour rentrer à Rennes. Nous nous sommes embrassés dans la rue, les enfants ont femré la maison car ils avaient encore des choses à récupérer. Je suis arrivée à Rennes le soir vers 21 heures avec l'impression de rentrer dans mon home sweet home de 32 m2 alors que je quittais une belle maison dans une ville bourgeoise. Les enfants rentreraient le 1er mai seulement.

    Le soir Sama m'a téléphonée :

    "Momo vous a vus vous dire au revoir par la fenêtre. Il a dit : "PN est méchant. A cause de lui, Lola et ses enfants ne sont dans leur maison et en plus elle n'est pas avec ses enfants."

    Momo aime tendrement ses parents et il est déchiré à l'idée qu'une famille soit cassée.

      

  • A chaud - spleen

    Mercredi 17/04/13

    J'ai de plus en plus de mal à le contenir mais je me sens mal. Il y a quelques heures, je disais à une camarade que je n'avais pas le moral et j'ai senti les larmes monter, alors j'ai changé de sujet.

    Mes compagnons Incertitude et Solitude sont revenus me voir (la solitude s'entend affective cette fois). Je n'arrive pas à définir les causes exactes de ce spleen. Mais il m'empêche de m'endormir le soir. Cette année, j'ai un peu moins de travail que l'an passé, et je pourrais m'endormir pus tôt, mais effet d'habitude ou non, je ne m'autorise à dormir que vers 1 à 2 heures du matin, pour un lever à 7h. Je ressens une tristesse diffuse, une mélancolie qui m'attire vers le bas.

    mélanc.jpeg

    Je vois bien quelques sujets d'inquiétude et dont j'ai déjà parlés. Au plan professionnel, je cherche un poste soit en RP soit à Rennes, mais mon coeur penche fortement pour la Bretagne, car le cadre de vie me plaît beaucoup. En revanche les postes ne sont pas légion ; ayant travaillé au service du recrutement du CHU de Rennes je sais qu'il n'y a aucun poste pour moi. Il faut que je liste et contacte les établissements environnants, mais pas trop loin non plus !

    De ma future affectation, qui pourrait intervenir dans n'importe quelle autre région de France, dépendra le sort de ma maison actuelle. La conserver et la racheter ? La vendre ? Mais surtout, quand prendre le temps de la vendre ?

    Ensuite, Jumelle qui a des problèmes de communication a vu un psychiatre il y a un mois. Elle n'est pas chaude pour y donner suite ; quand j'ai voulu reprendre un RDV, le psy m'a dit qu'il fallait que cela vienne de Jumelle elle-même avec une démarche volontariste. Je ne sais pas comment l'aider, car elle va se confronter à l'Autre au fur et à mesure qu'elle grandira et elle devra s'insérer dans la société.

    Il y a aussi l'Aînée qui se montre très arrogante et insolente envers moi. J'arrive à le gérer à peu près mais j'avoue qu'elle me pompe toute mon énergie. Et son désintérêt pour l'école me soucie car je n'entrevois pas son avenir professionnel.

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    Heureusement, Jumeau est un garçon adorable. Je suis bénie d'avoir un fils comme lui. Il est gentil, il a une attitude protectrice et attentionnée envers moi alors qu'il est encore tout jeune. QUand il me regarde avec ses grands yeux verts-bruns en me demandant :

    "Ca va, Mamounette ?"

    la moitié de mes soucis s'envolent et je suis apaisée. Et Jumelle m'apporte beaucoup de bonheur aussi par sa gentillesse, sa douceur et sa sagesse.

    Et puis il y a les petits soucis de mon école, comme mes travaux à rendre, mon projet de mémoire, mes cours à apprendre, etc. Mais également le choix ou pas de retenter le concours de directeur d'établissement médico-social, celui-là même auquel je m'étais plantée l'année dernière. Cela implique des révisions et encore des révisions. Alors que je suis mentalement crevée.

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    A cela s'ajoutent des problèmes d'intendance administrative. En quittant ma ville et en arrivant à Rennes, je me suis sentie écrasée par toutes les démarches administratives à entreprendre et j'ai laissé passer beaucoup de factures. ce qui m'a valu une majoration de ma taxe d'habitation (Gloups !!!), une demande de remise exceptionnelle aux impôts, qui ont refusé, ; un oubli de paiement de ma facture de téléphone fixe Essefère (frais de fermeture de ligne) qui m'a fait contacter par une société de recouvrement (aucune négociation possible), un oubli de renvoi de prélèvement de ma mutuelle vers mon nouvel employeur, ce qui me fait un arriéré de 4 mois de cotisations, etc.

    Heureusement, j'ai mis le nez dedans et j'ai réglé tous ces problèmes. Je suis enfin à jour de tous mes paiements. Je vais demander des prélèvements automatiques, ce sera mieux.

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    A cela s'joute PN qui me cherche des broutilles, il m'envoie des SMS pour me dire de tondre la pelouse de notre maison, sans quoi il le fait faire par une entreprise et m'envoie la facture par voie d'avocat, bla bla bla, et en finissant immanquablement par une formule ironique ou outrée. Je lui ai répondu :

    "C'est bon, je vais tondre la pelouse. ce ne sont que des brins d'herbe. Pfff."

    Ce mec me gave. Il est c...n comme c'est pas permis. Je voudrais qu'il disparaisse.

     

    Bref, j'ai dressé une liste à la Prévert. Il y a peut-être d'autres choses, mais c'est bien assez comme ça. J'ai beoin de me rencentrer sur moi-même. De prendre du temps calme. Ma vie est trop chargée, trop rapide, trop lourde. Il y a des matins où je me demande pourquoi je suis-là ? A quoi je sers ? Quel est le sens de cette vie, de cette agitation terrestre ? Je ne trouve aucun sens à ma vie.

    Mes nombreuses sorties, je les ai faites en partie pour m'étourdir et ne pas penser au non-sens de ma vie, mais cela n'y fait pas. Au jour d'aujourd'hui, je sais que je dois élever mes 3 enfants et les conduire vers la vie adulte tout en essayant qu'ils soient le plus heureux possible. C'est mon but ultime. Hormis celui-là, je n'en ai pas d'autre. Je ne sais même plus ce qui me tient à coeur. Une fois, j'étais très mal et je me suis rappelée que créer pouvait transcender notre quotidien. Alors j'ai fait la cuisine et j'ai aussi dessiné. Cela m'a fait beaucoup de bien effectivement.

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    Finalement, je crois que j'ai besoin d'être épaulée, accompagnée, et aussi de ressentir de l'amour pour et de la part d'un homme. Je m'en suis longtemps défendue, car je voulais absolument parvenir à l'état de bonheur et de plénitude seule. La plénitude d'un être entier, qui est un à lui tout seul, qui ne cherche pas sa moitié. Cette moitié d'humain qui selon Aristophane dans "le Banquet" de Platon, aurait été tranché en deux par Zeus comme punition et qui cherche à se retrouver et se ré-unir. Est-ce que quelqu'un quelque part me cherche ?

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  • D'autres rêves de PN

    Mercredi 10/04/13

    La nuit est difficile. 

    Je fais un premier cauchemar avec PN.

    Je me trouve dans une sorte de grande hutte-véranda et qui est sensée être chez moi et en même temps pas. Je crois que je rêve de cela car en ce moment, cela me manque un peu de ne pas avoir de vrai lieu à moi. Quand je regarde une émission de déco ou un film où des personnes sont dans leur salon avec par exemple une cheminée, cela me remue un peu, comme je suis dans un studio avec mes 3 enfants. Mais ce n'est pas bien grave, c'est juste un petit regret car je n'accorde plus d'importance à mon lieu de vie.

    Donc, à l'entrée de cette hutte-véranda avec un toit de feuilles, il y avait une table et une chaise, sur laquelle IR (mon ex-très bonne copine, devenue la très très bonne copine de PN) monte la garde. Comme si elle tenait une caisse d'entrée.

    Puis PN apparaît. Il m'insupporte. Alors j'attrape un tube de colle et je l'encolle sur tout le corps en faisant des formes géométriques (des méandres grecques en forme de frettes). C'était comme si l'encoller le neutralisait ! Je lui mets de la colle sur le visage, sur la bouche, je soulève son polo et trace des traits de glu sur son dos poilu. Il semble gêné par mon arme efficace.

    Je me réveille, me lève pour faire pipi, me recouche et enchaîne sur un 2ème rêve.

    Je me trouve dans une cuisine avec ma mère et une de mes soeurs vraisemblablement. Après un repas de famille, nous faisons la vaisselle en bavardant et en riant. PN surgit et il dit que c'est exactement ce genre de moment et cette vie-là qu'il recherche. Que c'était cela qu'il fallait lui donner. Il veut revenir vivre avec moi. Il se penche vers moi et cherche à m'embrasser sur la bouche. Je le repousse. Je lui dis que c'est trop tard.

    Je pense que ce rêve fait suite à la visite de Yuku, le frère de PN, chez moi. Avant cela, j'avais aussi passé une soirée (4 heures) avec Yuku dans un bar à parler de tout et de rien. A un moment, il avait eu un mouvement et son profil de 3/4 était exactement celui de PN. Cela m'avait un peu fait sursauter. C'est vrai que les 2 frangins se ressemblent beaucoup. Puis Yuku était resté dîner un soir de la semaine suivante avec les enfants, il aime beaucoup ses neveux. A la fin du repas, je l'ai invité à essuyer la vaisselle. J'ai toujours su qu'à l'époque où ma belle-mère était encore vivante, c'était un des moments privilégiés de PN ou bien de Yuku avec leur mère. Pas spécialement celui du frère cadet. Les frangins avaient grand plaisir à échanger avec leur maman, avec les torchons à la main, dans un moment intime et protégé qui semblait suspendu dans le temps. Avec Yuku, nous avons évoqué cette période heureuse. A l'époque nous étions tous plus heureux. La mort de cette femme-pilier a ébranlé tout l'équilibre familial et c'est là que PN a commencé à devenir vraiment fou.

    Je voudrais que PN soit chassé de mes rêves. 

     

  • Rêves avec PN

    Dimanche 24/03/13

    hy.jpgIl y a un mois environ, je faisais beaucoup de rêves avec PN. Il faisait encore partie de mon quotidien, il y était encore mon mari, parfois mari méchant et violent, parfois mari normal et calme. Cet homme a fait partie de ma vie durant 18 ans et j'imagine qu'il me faudra du temps pour qu'il en sorte, s'il en sort un jour à jamais.

    Pour autant, je ne suis pas plus bouleversée que cela par sa présence dans mes rêves, je le constate, c'est tout. Je n'y accorde pas plus d'importance ni ne souhaite forcément les interpréter. Il s'agit sûrement de rêves "digestifs" durant lesquels ma conscience ou mon subconscient travaillent.

    L'un d'eux m'a interpellée. 

    Un animal face à moi grognait, retroussait ses babines et montraits ses crocs acérés. Il s'agissait d'une sorte de chien-hyène. Je n'avais pas peur mais j'étais contrariée. Le chien a bondi sur moi et avait planté ses griffes dans mon dos. Je tournoyais pour m'en débarrasser mais il était fermement aggripé derrière moi.

    Puis tout d'un coup, le chien s'est transformé en un petit garçon. L'enfant ne voulait pas me quitter, il voulait rester vivre avec moi. Je lui ai expliqué que cela n'était pas possible et qu'il devait rentrer chez lui où on l'attendait sûrement. Chez lui, c'était plutôt en centre spécialisé ou en famille d'accueil, car il ne semblait pas avoir de famille.

    C'est assez éloquent, non ?

  • L'appel de mon avocate

    Le mercredi 29/01/13

     

    Je suis en cours en amphothéâtre quand je sens mon téléphone vibrer. je prends l'appel aussitôt et sors dans l'escalier. C'est mon avocate. Jamais de ma vie je n'aurais été aussi heureuse de l'entendre. Elle m'explique tout de suite, pour me rassurer, qu'elle reprend tout en main et que l'assignation ainsi que le recommandé font partie des méthodes d'intimidation de la part de PN. Je lui fais tout de même remarquer ses silences récents. Mais nous ne sommes pas entrées dans le détail ni des non-réposnes ni de la demande d'intervention des huissiers de la part de PN alors que c'est moi qui ai initié la demande de divorce, car l'important est l'action que nous allons mettre en place et non les faits passés.

    Après avoir raccroché, je rejoins ma place en descendant les escaliers de l'amphithéâtre, mes jambes tremblent et me soutiennent à peine. Cependant je suis si soulagée ! Le lendemain, je transmets par voie électronique un maximum de pièces justificatives, même si un grand nombre est encore resté dans la maison.


  • L'huissier

    Lundi 28/01/13

    Je parlais de l'apatheia, mais je ne suis pas encore si sereine que cela. Aujourd'hui, je me sens chiffonnée, voire plus. Et en parlant il y a quelques minutes à ma mère ou à des amies de ma promo, j'ai presque eu envie de pleurer.

    Les coups durs reviennent à la charge. : PN a décidé d'attaquer, à coups de lettres recommandées et d'huissier. Les recommandés, c'était pour que je vende la maison. L'huissier, c'est pour - je reprends les termes de l'assignation - me "condamner à prendre à ma charge les frais de déplacements des enfants" lorsqu'ils rendent visite à PN une fois tous les 15 jours. Et ce n'est pas fini, PN demande ma condamnation à payer les frais d'huissier auquel il a fait appel !!! C'est le monde à l'envers !

    Le lundi 28/01/13, je reçois au courrier à Rennes la fameuse assignation envoyée par le cabinet d'huissiers. Les termes juridiques employés ne me sont pas familiers, et ont réussi à m'impressionner. Le mardi, je téléphone toute la journée à mon avocate, lui laisse maints messages, contacte dans le même temps l'association de défense des femmes par laquelle j'ai fait sa connaissance, etc. Je contacte également une camarade de classe avocate dans sa vie professionnelle d'avant, mais est davantage spécialisée dans le droit des affaires.

    Le midi, LN prend le café avec moi en examinant le document. Elle trouve des éléments très flous, me pointe que les annexes jointe qui représentent tous les frais à la charge de PN datent de 2011, ce sont les frais sur lesquels il se base pour prouver qu'il n'a pas les moyens de prendre en charge les billets de trains pour les visites des enfants tous les 15 jours.

    Je fouille alors dans tous les documents administratifs divers que j'ai emmenés avec moi à Rennes montrant mes propres charges, et les scanne. Je retrouve aussi des courriers de l'employeur de PN confirmant l'attribution d'une prime annuelle d'objectifs commerciaux qui s'élèvent chaque année à environ 15.000 € en plus de son salaire de 4000 € net.

    La journée je suis toute bouleversée et les soir, je craque dans mon lit, me demandant quand enfin j'en aurais fini avec PN. Tant que nous n'aurons pas divorcé et tant que les enfants seront encore entre nous et à notre charge financière, je serai toujours en lien avec PN.

  • PN et Meetoc (3)

    Vendredi 18/01/13

    Sur Meetoc, PN a flashé mon faux profil et m'a envoyé un e-mail. Comme je ne suis pas abonnée, je ne peux pas le lire. Dommage.

    En fait, comme je l'esxpliquais, je regardais si PN était connecté et secrètement je me demandais combien de temps il allait mettre pour tomber sur ma fausse fiche, que j'avais élaborée en fonction de ses goûts. Et il est tombé dessus ... ou dadans ! Bien sûr cela n'apporte aucun intérêt, mais j'ai quand même ressenti encore une mini jubilation, comme si je l'avais piégé.

    Cependant je n'irai pas plus loin, le jeu s'arrête là. Cela ne m'amuse pas du tout. Car PN me prépare actuellement un coup pendable, à coups de recommandé et d'huissier.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

  • Les nourritures spirituelles

    Lundi 14/01/13


    image 1.jpgEn 1993, Boris Cyrulnik donnait à un de ses livres le titre suivant :
    "Les Nourritures Affectives". Je ne sais même pas de quoi il traitait, mais j'aime beaucoup l'auteur. Le livre est dans ma bibliothèque, je l'avais emprunté à la mère de PN, fan de Cyrulnik, Naouri, Dolto et autres médecins ou sociologues. Je ne l'ai jamais rendu depuis son décès. Je viens de faire une recherche, le livre traite de l'affectivité et des troubles affectifs, en partant d'une observation comparative avec les comportements des animaux.

    A Noël, j'avais fait des petits cadeaux à chacun des membres de la famille de ma soeur, elle m'a demandé ce que j'aimerais avoir comme cadeau. Immédiatement j'ai répondu : "Petit Traité de Vie Intérieure" de Frédéric Lenoir.

    Les nourritures spirituelles

    Quand j'ai ouvert le livre et que j'ai parcouru quelques pages, j'ai ressenti un bonheur immense. Les mots que j'égrénais étaient précisément ceux que je recherchais depuis des années dans ma quête de spiritualité. J'avais bien aimé les enseignements audio d'Eckart Tollé, mais cela était trop spécialisé. Ici, Lenoir traite de la Vie en général de manière abordable, et selon les points de vue des différents courants philosophiques ou religieux.

    En quatrième de courverture, Lenoir a répondu de façon satisfaisante et en une poignée de mots à une question essentielle que je me pose depuis un certain temps :

     

    Vivre, à quoi ça sert ?

     

    J'ai lu le livre de Soeur Emmanuelle, dont le titre était précisément ma question : "Vivre, à quoi ça sert ?", puis du Dalaï Lama : "Le Sens de la vie". Cependant, je n'y trouvais pas ma réponse. Puis, voici l'hypothèse de Lenoir :

    " Exister est un fait, vivre est un art. Tout le chemin de la vie, c'est de passer de l'ignorance à la connaissance,de la peur à l'amour."

    Comment de pas être d'accord avec cette définition ? Les épreuves que j'ai traversées ces deux dernières années surtout m'ont convaincue que la vie était bel et bien le chemin. Et non le but. Et que ce chemin avait un sens malgré tout. Je ne mesure pas forcément si je passe vraiment de l'ignorance à la connaissance. A la connaissance de moi-même, c'est indiscutable. Quand au passage de la peur à l'amour, je crois à cette transformation. Encore une fois, cela résulte d'un chemin empirique, en effet, je ne fais que constater que petit à petit, une à une, les peurs que je pouvais couver s'envolent, parfois avec une aide extérieure (ma première psy), ou à travers mes lectures, ou encore d'elles-même.

    Le livre de Lenoir me nourrit spirituellement à chaque page. Les mots, les idées, les références - de Marc Aurèle ou les Stoïciens à Durkheim, en passant par Bouddha ou encore Montaigne - me ravissent. Je bois chaque gorgée de savoir.

    La vie intérieure

    Quid de la vie intérieure ? Pour moi, elle est plus importante que la vie extérieure. Je suis arrivée à un âge et surtout à un moment de ma vie où je n'ai rien à prouver à personne. Je me fiche de ce que l'on peut penser de moi, d'avoir un réseau social ou pas. Je ne cherche pas à plaire à l'autre, à me faire aimer de lui ou elle, pour la simple raison que je m'aime suffisamment. Je suis, c'est tout. Pourtant, malgré ce changement d'attitude, je continue d'avoir des amis et des nouvelles connaissances qui semblent bien m'apprécier.

    image 2.jpg

    Je m'occupe de ma vie intérieure, même en période de concours, même en période de formation où je dois continuer de fournir un travail régulier. Je prends le temps de lire, je prie souvent le soir et le matin. J'accorde de l'importance à mes émotions, à mes ressentis. Dans l'acceptation de ce qui survient. Même les épreuves. Je lâche prise. Je travaille le non-attachement, la bienveillance. Je me pardonne de mes faiblesses. J'essaie de vivre le moment présent. Je ne cherche rien d'autre.

    Pour l'instant, cela me convient. Je suis contente de ma vie actuelle. Je suis heureuse. Je crois.

      

  • Guérir de PN

    Dimanche 13/01/13

    Dépendance et désintoxication

    guérir de pn,manipulateur,pervers narcissique,se reconstruire,victime,emprise,harcèlement moralCela fait maintenant un an que je vis loin de PN avec les enfants. Je suis passée par des phases dépressives, j'ai mis du temps à me sentir bien. Comme pour les drogués en cure de désintoxication, j'ai eu besoin de temps pour guérir de PN. Je ne dis pas que j'étais dans une relation addictive à PN, je m'en défends fortement. Même si je sais bien que les psychiatres parlent souvent de dépendance affective. Je dois admettre que 18 ans de vie commune dont environ 15 ans de harcèlement psychologique ont gravé sur moi l'empreinte de PN. Il me disait souvent que je n'arriverais pas à faire telle ou telle chose sans lui.

    Je m'étais toujours demandé pourquoi PN ne s'était jamais moqué de ma peur de conduire (sauf l'avant-dernière année). La réponse est peut-être que tant que j'avais besoin de lui pour mes déplacements longue distance, il pouvait me tenir à sa guise.

    En tous cas, une fois partie de la maison et loin de PN, je n'ai pas longtemps regretté les pertes matérielles et financières liées à ma nouvelle vie. Ce regret a surtout eu lieu quand j'ai découvert la liaison de PN et que je me disais qu'il était injuste que cette minette bénéficie de l'aisance financière de PN nouvellement acquise, alors que moi je l'ai connu et accompagné durant les temps de vache maigre.

    Guérir, c'est douloureux ou Renaître, c'est douloureux

    guérir de pn,manipulateur,pervers narcissique,se reconstruire,victime,emprise,harcèlement moralEnsuite, la phase dépressive à laquelle je ne m'attendais pas est arrivée, elle a été très difficile mais je pense aujourd'hui qu'elle était inévitable. Car la désintoxication est forcément douloureuse. Le corps des drogués réclame le poison. Moi, mon mental avait été durant de si longues années abîmé, brimé et fracassé, que expérimentant un état normal de neutralité ou de bienveillance, il a eu du mal à le supporter. Il a fallu que je redécouvre la PAIX, la TRANQUILLITE, la SERENITE et ces états m'étaient inconnus. 

    Ma voisine, qui connaît des problèmes conjugaux avec son mari, m'a dit dernièrement qu'il fallait autant de mois pour guérir d'une relation que d'années vécues ensemble. Pour moi cela devrait faire 18 mois. 18 mois pour guérir de PN ? Pour me déshabituer de ses dénigrements, de ses insinuations perpétuelles, de sa logorhée, de sa folie. Mon esprit a pris le temps qu'il fallait pour se désintoxiquer.

    L'année dernière, à Rennes, quand je prenais la voiture pour aller faire des courses ou à un endroit nouveau, j'étais tétanisée et apeurée. Cela me faisait mal d'être autonome, d'être libre en fait. Cela me fait penser à nouveau à l'allégorie de la caverne de Socrate, où les hommes, lorsqu'ils ont découvert la vraie lumière, ont pris peur et étaient aveuglés par elle au moment de quitter enfin cette caverne dans laquelle ils ont toujours vécu et qu'ils prenaient pour Vérité.

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    C'est peut-être pour cela, qu'un an après avoir quitté PN, je suis toujours aussi surprise et incrédule des relations entre les hommes et les femmes. Je suis très étonnée de voir deux personnes d'un certain âge se montrer encore de l'affection et du respect. Je n'arrive pas encore à utiliser le mot "amour". Je vois les autres couples au prisme de ma propre vie conjugale. Et bien sûr, ma relation à PN étaient complètement déformée.

    Vivre l'instant présent

    guérir de pn,manipulateur,pervers narcissique,se reconstruire,victime,emprise,harcèlement moralEn tous les cas, aujourd'hui ça va nettement mieux. Je ne sais pas comment cela s'est passé, il n'y a pas eu de déclic. Cela s'est fait tout seul. Cela a fait son bonhomme de chemin. Cela date de cette note intitulée "Petits Bonheurs". Bien sûr ma vie professionnelle et personnelle est toujours aussi en mouvements et jalonnée d'épreuves, avec les enfants en charge, le déménagement, le changement professionnel. Mais j'ai appris, en comparaison avec les horreurs que j'ai vécues, à vivre chaque chose en son temps, à prendre les événements pour ce qu'ils sont, ni plus ni moins. A vivre l'instant présent. A accepter les chose et non pas me "braquer". Il y a un terme vietnamien qui signifie "tendre sa colonne vertébrale". Non, je ne suis plus en tension mais en relâchement. Le chêne se casse mais le roseau ploie. Accepter. Suivre le vent. Accepter. Ne plus chercher à comprendre. Accepter.

    En 2011, lorsque PN se déchaînait en me violentant psychologiquement chaque jour, j'avais très peur. J'avais peur qu'il "pète un plomb" et nous tue tous, les enfants et moi. Ou encore brûle la maison. Son état psychologique était incontrôlable. Il était haineux. L'aînée me parlait encore aujourd'hui du regard terrible de son père quand il est en colère. A cette époque, on parlait aussi beaucoup de Dupont de Ligonnès qui a liquidé sa femme est ses enfants. A cette époque, je ne donnais pas cher de ma peau. Je vivais sans savoir ce qui allait m'arriver le lendemain. Je vivais à J+1. Même pas à une semaine. Impossible d'évaluer ds perspectives ni de faire des projets même à très courts termes. je vivais dans l'angoisse totale. Dans la peur continuelle. Dans une horrible détresse. Je me demande comment j'ai fait pour survivre à cela sans être devenue folle. C'étaient les pires moments de ma vie. Je pleure en écrivant cela.

    En fait, je crois que je n'avais pas d'autre choix que de vivre l'instant présent. PN m'a acculée, a réduit mon temps d'appréciation de la vie. Il l'a reculée à J+1. C'est pour cela que je retiens cette phrase de Laurent Gounelle dans "Les dieux voyagent toujours incognito".

    "La vie est ainsi; on réalise rarement dans l'instant que les moments difficiles ont une fonction cachée : nous amener à grandir. Les anges se déguisent en sorcières et nous délivrent de merveilleux cadeaux soigneusement enveloppés dans d'ignobles emballages.


  • PN et Meetoc (2)

    Avant de partir à Rennes, L'Aînée m'avait dit quelquechose en lisant un texto de son prère, que j'avais mal compris. J'avais compris que L., le frère cadet de PN, en avait marre de sa copine : elle le "faisait chier". En réalité, j'ai découvert il y a quelques jours qu'elle parlait de son père. En effet, je ne sais plus pour quelle raison, j'ai pris son téléphone, et voyant des SMS de "Papa", je n'ai pu m'empêcher de les lire.

    PN reprochait à ses enfants de n'être pas allés à son appartement lui dire au revoir avant de partir pour Rennes, ils y sont allés aussitôt, cela a duré moins de 10 minutes. Dans les textos dans la même soirée, PN disait à l'Aînée qu'il "s'emmerdait le week-end", elle lui répondait : Mais tu as passé le réveillon avec ta copine à (ville de l'Oise)."

    PN : "Oui, mais elle commence à me faire chier."

    Je ne peux réprimer un mini sentiment de jubilation. Mais ensuite je me demande quelle sorte de relation ils ont, une relation de manipulation à l'état embryonnaire ? Si PN poursuit sa conduite de pervers manipulateur - et il n'y a pas de raison pour qu'il cesse subitement - théoriquement il doit être dans une attitude de charme et d'emprise, et la partenaire devrait être plutôt gentille et "docile". Dans le début de notre relation, je n'ai jamais tenté de "faire chier" PN, c'était plutôt le contraire. PN me demandait toujours plus de choses, comme pour connaître mes limites. Or ici, la partenaire semble avoir du caractère ?

    Dans le même temps, sur Meetoc, PN avait disparu de mon groupe de recherche, qui me permettait de savoir s'il était connecté sans jamais devoir cliquer sur sa fiche. Comme je suis hyper connectée, avec mes cours notamment, je jette toujours un oeil sur sa connexion à Meetoc. Petit à petit, c'est devenu une habitude, une sorte de présence virtuelle dont je savais qu'elle était inutile, stérile et même néfaste. Mais c'était une façon de "le tenir", de le surveiller. Une sorte de voyeurisme aussi. Comme lorsque j'étais témoin ahurie de tous les e-mails que lui et sa secrétaire de maîtresse s'envoyaient il y a deux ans maintenant.

    Quand sa fiche a disparu, j'ai cru que sa copine avait exigé de lui qu'il se désinscrive du site de rencontres, puisqu'ils était ensemble. Mais la fiche avait réapparu quelques jours plus tard. Il se connectait souvent. Elle a disparu une seconde fois. Je me suis dit que Madame avait eu raison de lui. Néanmoins, en faisant une dernière recherche et en modifiant par hasard un critère, sa fiche était réapparue, en fait, PN avait modifié le critère "ce que je pense de mon physique".

    Il faudrait que j'arrête de le "surveiller" car cela ne m'apporte rien du tout. Est-ce une revanche, car là c'est moi qui ai le dessus en sachant alors qu'il ne sait pas ? Quel contrôle, quelle prise ai-je ? Et pourquoi faire ? Qu'il refasse donc sa vie et me laisse tranquille.

  • PN et Meetoc

    Lundi 31/12/12 

    images (6).jpegJ'avais perdu mon jugement de non-conciliation et j'étais en train de retourner la maison. Il faut le faire quand même, alors que finalement ledit document se trouvait sous mes yeux dans un des cartons de déménagement dans mon bureau et maintes fois j'avais eu la lettre en main sans savoir que c'était elle.

    La découverte

    C'était en octobre. En fouillant partout, je suis tombée sur un relevé bancaire de PN de janvier 2012 où il avait entouré avec rage les dépenses que j'avais effectuées à Rennes avec la carte de notre "compte-joint". Sur ce même relevé je vois que PN a été débité le 14/01/12 par Meetoc. Je me suis dit qu'il n'avait vraiment pas perdu de temps. J'étais partie à peine 3 semaines plus tôt.

    Je me souviens avoir discuté un jour en 2011 avec mon avocate des insultes à caractère sexuel explicite que PN prononçait à mon encontre même devant les enfants. L'avocate m'avait répondu qu'il perdait pied et qu'il était torturé par la chose. 

    Je rappelle que dans le même temps, en juin 2011, j'avais contacté les assistantes sociales de ma ville pour relater ces faits. Mais au moment de confirmer ma demande de signalement, j'avais reculé. En effet, le signalement implique la visite à PN à notre domicile des travailleurs du service social et j'avais alors très peur des répresailles immédiates de PN puisque nous vivions sous le même toit. J'ignore si mon appel était resté lettre morte, puisque vers avril 2012, PN avait été à nouveau convoqué au commissariat. Je l'ai su à mon retour de Rennes cet été par le mari de ma cousine, qu'il avait contacté pour raconter ses malheurs avec moi.

    Ni une ni deux, je me connecte sur Meetoc et je me crée un compte-bidon. J'avais déjà créé un faux compte en 2008, comme ça, juste pour voir, car je recevais des publicités par e-mail. A l'époque je me demandais ce que je faisais avec PN mais j'avais encore trop peur de partir avec 3 enfants sous le bras et un salaire de misère. Sur ce site de rencontres, je regardais les profils mais n'entamais pas de conversations. Et puis j'avais vite laissé tomber.

    images (5).jpeg

    "Mon" profil

    Pour donner plus de consistance à mon profil, j'ai mis une photo glanée sur le Net. Je cherchais une brune pas spécialement belle, juste mignonne, à l'instar de la maîtresse de PN. J'ai tapé un prénom allemand et j'ai trouvé un visage souriant. Et hop, voilà la photo de la fille. Je me suis donné un âge plus jeune que le mien, la pratique des langues étragères que maîtrisait sa maîtresse, des hobbies spécifiques. Pour PN "toutes les femmes allemandes font de l'équitation" ! 

    Son profil

    Une fois le profil réalisé, je me mets à la recherche de PN. Avec la fonction recherche avancée, il ne m'est pas difficile de le retrouver, il a gardé son véritable prénom et indiqué réellement ses caractéristiques physiques ("Agréable à regarder") et professionnelles. Mais je ne parle pas de ce qu'il dit sur sa personnalité car PN dit qu'il est ouvert et que ses amis le trouvent drôle. Ce n'est pas faux. Du coup, je me demande quel crédit accorder à toutes les qualités dont ces messieurs se parent. Et à tout ce qu'ils peuvent raconter pour pouvoir attraper une fille ! Je ne me souviens plus de ce que j'avais ressenti, mais je devais être quand même bouleversée. Un sentiment bizarre de voir son ex-mari rechercher des femmes sur Internet. Un renvoi à ma propre féminité. 

    Une fois la page de PN visitée, je ne suis pas plus avancée. Je vois qu'il n'est plus connecté depuis mi-mai, si je calcule bien, il a dû prendre un abonnement de 6 mois. Comme je suis connectée, je reçois moi aussi des visites d'hommes sur "mon" profil, des hommes de tous âges avec des annonces de toutes sortes, des demandes de tchat, auxquelles je ne réponds jamais.
     
    Oh my God !
     
    J'utilise l'ordinateur fixe de mon bureau avec un navigateur spécifique, je tape quelques lettres et tombe directement sur ma page Meetoc. Mais Jumeau en utilise un autre et souvent, il laisse ses pages ouvertes. Un jour, je me connecte et tombe sur un visage de femme alors qu'habituellement je reçois un véritable catalogue de photos d'hommes. Je mets quelques secondes à m'apercevoir que je suis sur la propre page Meetoc de PN !!!
     
    Les femmes que PN vise
     
    Femmes  noires
     
    image 7.jpegJe peux voir quels profils PN a visité et sur lesquels il a flashé. Ce sont à 90% des femmes noires. J'ignorais que PN était attiré par les femmes noires, en même temps, après une jaune pourquoi ne pas aller visiter d'autres couleurs. Un petit 8% de femmes blanches et 2% de femmes asiatiques. Ensuite je peux même voir l'historique de ses tchats. Assurément, je suis tombée sur un truc insensé.
     
    PN n'a pas de photo sur son profil. Il accroche les filles  en disant qu'il les trouve belles et voluptueuses, puis il leur demande aussitôt si elles veulent voir sa photo. L'une d'elles lui demande si la photo a été prise en forêt, alors je comprends que les photos de lui prises à bout de bras retrouvées dans le téléphone qu'il avait donné à l'Aînée, étaient adressées aux femmes du site. Apparemment les filles lui envoient des photos osées, car il leur commente leur corps et leur poitrine. J'en avais parlé avec une amie qui m'indiquait qu'il y avait quand même de la prostitution déguisée sur Meetoc. Et de fait, PN parlait à l'une d'elles, qu'une de leurs consoeurs lui avait demandé des relations tarifées, 70€ de l'heure. Ensuite PN parle à certaines de ses fantasmes :
     
    "D'habitude, les femmes sont surprises pas ensuite elles finissent par apprécier !"
     
    Moi, c'était pas mon truc.
     
    Je suis retournée sur son compte durant seulement quelques jours, j'y suis restée des heures un dimanche où les enfants n'étaient pas là. J'ai TOUT lu, tout passé en revue.
     
    Les moqueries
     
    PN flashe sur une ou deux femmes particulièrement laides. Il engage la conversation sur la vie de la fille, ses enfants, son chômage. Puis une fois que le contact est bien établi, il lui lance :
     
    "Non-obstant les fluctuations de l'économie française et l'éventuualité d'une crise majeure, quel est votre réflexion sur la précarité des familles ou la situation de l'emploi."
     
    "Vous devriez faire des efforts orthographique car je ne parviens pas à vous comprendre. Cela me fait mal aux yeux."
     
    Il  discute aussi avec une femme d'une  certain âge, bien mise, et qui habite dans la ville de mes parents et accessoirement la mienne lorsqu'il m'a rencontrée, une ville prolétaire et connue pour son insécurité. Il lui indique que ses ex-beaux-parents habitaient là, il parle des problèmes de la ville et finit par se moquer, sans en avoir l'air, de son orthographe.
     
    PN s'amuse du faible niveau intellectuel des autres, il les fait parler et en rit. Le comble pour lui aurait été qu'il y ait des spectateurs, il en aurait joui.
     
     Le discours de PN
     
    Avec les autres femmes, PN parle de son récent divorce, de sa vie :
     
    "Mon divorce s'est mal terminé".
    "Je vois mes 3 enfants tous les 15 jours"
    "Je suis  (Profession), je voyage beaucoup" (Ca impressionne souvent les filles)
     
    Puis il livre des choses beaucoup plus intimes :
     
    "Je ne supporte plus la solitude"
    "Ce qui m'abat le plus, c'est de me réveiller tous les matins seul dans mon lit." (Avant que je ne le quitte, j'ai dû faire chambre à part le jour où j'ai eu vraimeent peur de lui, en février 2011)
     
    "Les dimanches, je suis là tout seul comme un con à la maison tandis que mes amis sont en couple ou en famille"

    "Heureusement que j'ai des amis qui me soutiennent, notamment une copine, elle est mariée hein ! ;-)" ( PN parle de IR)

    Il semble que PN se livre avec sincérité. Je me souviens que lorsque PN était en crise, en larmes après une violente dispute (ça reste rare) ou saoûl, il avait des instants de lucidité sur sa vie, sur son comportement. On le voyait dans le désespoir. Je crois qu'avec sa jeune maîtresse allemande, il parlait aussi de ces choses intimes comme son désespoir encore depuis la mort de sa mère. Le reste du temps il est avec moi comme je le décris dans ce blog : haineux, pervers, vindicatif.
     
    Je me pose encore une fois la question de savoir si les PN sont conscients de leur perversité narcissique.  Il semble, selon ce que je lis, qu'ils ont des éclairs de lucidité.
     
    Mais ce n'est pas fini, je découvre encore d'autres choses.
     
    L'âge
     
    Au début, PN flashait les jeunes filles noires de 25 ans, voire 30 ans. Il en a 45. Très vite, elles lui répondent qu'elles ne sont pas intéressées car il est trop vieux pour elles. L'une d'elles a même 39 ans.
     
    "Je suis trop vieux, c'est ça ?"
     
    Bien sûr, je ris sous cape ! Puis il apostrophe des femmes plus en rapport avec son âge, voire plus âgées. 
    Les échanges sont d'une grande banalité :
     
    PN : " Tu fais quoi ?"
    La fille : "Je repasse mon linge.
    PN : "Encore ?"
    La fille : " Oui."
    PN : Moi je regarde la télé."
     
    Je ne sais pas si je dois en rire ou en pleurer.
     
    La "Belle ivoirienne"
     
    C'est la femme qu'il a rencontrée en avril et dont m'avait parlé l'Aînée au retour d'un week-end chez son père. Elle habite dans la ville voisine et est agent dans un hôpital de mon groupe ! Elle élève seule son fils. Les échanges sont du même acabit. Elle fait du jogging, PN lui propose de courir avec elle en forêt (d'où les autoportraits de PN en tenue de sport), mais cela ne l'a pas convaincue.
     
    C'est donc elle qu'il a rencontrée et apparemment la seule. Ils se diront au retour :
     
    "J'ai apprécié de passer cet après-midi avec toi." - "Moi aussi."
     
    Je n'en saurai pas plus. 
     
     Fin à ma curiosité
     
    J'avais donc lu la totalité des échanges de PN sur Meetoc. J'ai aussi flashé par erreur sur un profil. Je me suis même aventurée sur son compte, en changeant deux ou trois critères, puis je me suis ravisée et j'ai tout remis en ordre. Mais je crois que PN a dû être alerté sur son e-mail; car deux jous plus tard, je en pouvais plus y accéder. Le mot de passe venait d'être changé et ce n'était plus celui qui avait été enregistré automatiquement par l'ordinateur.
     
     PN se reconnecte...
     
    Du tout, con compte qui était en veille, est constamment activé. Il a dû reprendre un abonnement ! Puis je me mets à regarder, dès que je suis sur mon ordinateur, c'est-à-dire souvent, si PN est sur le site. Je savais quand il était rentré à son appartement ou ce qu'il faisait le week-end. J'étais devenue Big Brother.
    C'était de la curiosité à l'état pur, car je n'en faisais rien ! Cela ne m'apportait rien sinon me faire du mal ?
     
    ... et rencontre quelqu'un
     
    images (7).jpegDernièrement, l'Aînée m'a dit qu'il fréquentait une femme de son âge, divorcée avec de grands enfants, elle habite l'Oise. Il a demandé aux enfants s'ils souhaitaient la rencontrer. Toujours selon l'Aînée, PN réveillonne avec elle ce soir.
     
    Ça va, cela ne me fait plus rien, enfin presque. Je pense à cette femme que j'imagine se relever après une séparation. Comme pour beaucoup de ruptures, elle a peut-être souffert. Je me demande dans quelles circonstances PN pourrait lui apporter du réconfort, lui qui ne sait pas qui il est à l'intérieur si ce n'est une coque vide.
     
    Ils sont dans une phase de séduction, puis ce sera la phase de la lune de miel. Attirée par lui, elle va se détendre et se livrer, lui révéler ses plus grandes faiblesses. Il n'en n'oubliera pas une miette. L'emprise se mettra en place. Il ne commencera sa manipulation que lorsqu'elle sera dépendante de lui, affectivement, financièrement, ou géographiquement. Je pense que cela se fera lorsqu'ils emménageront ensemble, lorsqu'il la tiendra. Je ne crois pas du tout qu'il agira de façon "normale" avec elle, c'est-à-dire qu'il perdra de façon soudaine et magique sa perversion narcissique. Pour quelles raisons d'abord ? Et surtout comment ?
     
    J'ai lu qu'avec les proies suivantes, PN perdait moins de temps à se révéler. EN tous cas, je pense que cela est l'affaire de cette femme mais plus la mienne. 
     

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  • Repos récupérateur

    Vendredi 28/12/12

    images (3).jpegLes enfants sont partis en vacances avec PN depuis le 22/12/12 et ils rentrent cet après-midi. Pendant ces 6 jours, bien sûr j'avais pas mal de choses à faire, effectuer toutes mes démarches administratives pour le départ de chez moi, pour l'arrivée à Rennes, pour la scolarisation des enfants, le dossier (hyper lourd) à remplir pour l'école, etc. Entre autres, j'ai enfin contracté une assurance habitation pour ma maison ! Car en septembre, un SMS de PN disait : 

    "Ah oui ! Pense à assurer la maison, au cas où..."

    C'était au moment où il m'envoyait des textos cyniques (du genre "mais tu ne seras pas là, tu vas manger des nems chez ta mère ! Ha ha ha !")

    Bref, j'étais occupée. Mais j'ai aussi trouvé le moyen de retourner travailler alors que j'avais quitté mon hôpital le vendredi 21/12 au soir ! En effet, les enfant étant absents et mon travail étant inachevé, j'ai voulu finir certains dossiers pour partir "proprement" et aussi ranger mon bureau qui était bordélique, les dossiers urgents, en cours ou en attente s'y amoncelait sans que j'aie le temps de mettre de l'ordre, travaillant toujours dans l'urgence.

    J'avoue que j'aime mon travail, j'aime les relations professionnelles, on m'a toujours fait de bons retours sur mes compétences professionnelles et relationnelles, et surtout humaines. C'est un univers où je m'épanouis. Dernièrement on m'a fait un très beau compliment : "

    "Vous avez apporté du professionnalisme et véhiculé une bonne image de notre pôle"

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    Les vacances

    Tous les matins, je me suis réveillée à mon rythme, sans réveil et sans contraintes. Sans culpabilité si je restais au lit jusqu'à 11h. J'ai mis de l'ordre dans mes papiers. Je me suis fait à manger avec de bonnes choses. Je me suis fait "plaize", comme on dit. Tout aurait été parfait si j'avais eu le temps de regarder un ou deux films sur mon ordi.

    Je suis en train de me refaire une santé. Mes boutons d'acné disparaissent petit à petit. Je dors de tout mon saoûl. Je rattrappe le sommeil perdu durant toute une année. Je me lève en étant bien.

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    La sérénité ?

    L'angoisse diffuse et non-cernée qui me reprenait à chaque fois que j'étais désoeuvrée, semble avoir déserté. Pourtant je ne peux pas dire que je me sente sereine. En fait, je ne ressens rien. Rien de désagréable ni d'agréable. C'est une sensation qui depuis longtemps m'avait un peu fait peur, le risque de m'être tellement protégée que je me suis endurcie, pétrifiée, robotisée.

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    Concrètement, pas exemple, je n'ai pas été hyper déçue lorsque je n'ai pas été admise au concours D3S comme je n'ai pas explosé de joie quand j'ai eu AAH, j'étais très contente, c'est tout. Une camarade m'avais demandé si je m'étais remise de mes émotions, eh bien je n'ai pas eu d'émotions extraordinaires.

    Un autre exemple, je me balade dans les centres commerciaux au milieu de pleins de produits colorés et brillants, qui sont sensés être tentants. En fait, rien ne m'attire. Pourtant, j'aime bien boire, bien manger, bien m'habiller, j'aime les beaux objets, les beaux livres, j'aime les bijoux, etc. Pourtant, j'ai de quoi m'offrir tout cela, j'ai eu une bonne prime en décembre.

    Tout cela me semble si futile. En cherchant bien, je constate que depuis un an, je suis comme un voyageur ou un escargot qui porte sa maison. J'ai fait des allers-retours, logeant ici et la, chargée de ma grosse valise qui contenait souvent mes cours et mes livres. Je regrette de ne pas avoir la certitude de posséder un foyer fixe et chaleureux. C'est cela qui me manque certainement.

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    Un foyer

    Ces derniers mois, depuis que j'ai retrouvé ma maison (qui est aussi toujours celle de PN !), j'ai renoncé à la décorer et la personnaliser, d'une part parce que je n'en avais pas le temps et d'autre part parce je risquais de repartir pour Rennes. Ce qui est aujourd'hui effectivement le cas. Je repars pour 12 mois dans un studio estudiantin qui m'a abritée et où j'ai été heureuse indubitablement.

    La suite, je ne la connais pas puisque l'on ne peut connaître le futur, quand bien même on ferait des projets et des projections. Je risque d'avoir un logement de fonction (que je demanderai) par l'établissement qui m'emploiera. Je risque aussi de changer d'établissement au bout d'un certain temps. Je crois qu'il va me falloir trouver pour le enfants et moi quelquechose qui serait notre fondation, mais qui ne serait pas forcément un foyer avec des murs.

    Je ressens de la nudité et de l'errance. Je ne me sens pas protégée et ancrée. J'ai l'impression de voleter dans les airs. Je ne porte aucune certitude. Je vais ajuster ma direction en fonctions des vents. Mais cette sensation ne me fait pas peur pour autant. C'est juste un regret. Toutefois, je ne voudrais pas que les enfants ressentent le même chose, car ils ne sont pas armés comme moi. Ils ont besoin de sentiment de sécurité et de protection. Il va falloir que je leur parle et que je leur apprenne la confiance. La confiance en la vie. La confiance en leurs propres ressources.

     

     

  • PN : 4 fois en un an

    Jeudi 27/12/12

    Il y a exactement (ou presque) un an, le 28/12/11, je m'enfuyais avec mes enfants à Rennes loin de PN. Faire cette préparation en Bretagne m'a permis de rompre brusquement avec lui et d'avoir cette bouffée d'oxygène nécessaire à ma survie.

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    Car avant mon départ, la vie quotidienne avait été d'une violence inouïe, contenue ou explosive selon les jours. L'enfer était au summum entre février et décembre 2011. Dix mois d'horreur conjugale, d'horreur mentale. Comment ai-je pu supporter cela ? Dix mois ("dis-moi" dirait Lacan) pour que la réflexion se fasse dans ma tête. Pour que je me dise que cet homme est un monstre. Qu'il faut absolument que je me sorte de là. J'étais très soutenue durant tout ce temps : mon frère, ma soeur. Nono, un ami que je venais de retrouver 20 ans après, qui a connu un divorce, et qui m'a téléphoné régulièrement et durant des heures pourme poser des questions constructives analyser la situation. Val, une collègue réservée et fidèle. Mes deux chefs avec leur présence discrète. Et mes amis de blog aussi.

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    Ainsi, pas à pas, je posais les bases de ma fuite. Les dépôts de mains courantes, la rencontre avec l'avocate de l'association défendant les femmes battues, la demande de divorce, la réussite au concours, les préparatifs du départ, les cartons que j'entreposais chez ma soeur, à raison d'un par jour en allant au travail. Et puis le jour-J est arrivé.

    PARTIR ! FUIR ! Ne plus le voir. Ne plus l'entendre surtout. Car il venait coller sa bouche à mes oreilles pour me proférer ses insanités, soit en hurlant soit avec une voix douce - ce qui est plus terrifiant encore !

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    Une fois loin de lui, j'ai mis du temps à être bien. Il faut dire que les conditions n'étaient pas des plus faciles pluisque je m'étais lancée dans une prépa intensive à des concours de haut niveau. Je crois que je réussis à me sentir bien que depuis la note dernière, celle du 15/12/12. C'est étrange, cette date est l'anniversaire des Jumeaux également. L'entrée en folie de PN s'était révélée de façon manifeste entre la mort de sa mère en janvier 2000 et la naissance des Jumeaux le 15 décembre 2000.

    4 fois

    En un an, je n'ai revu PN que 4 fois. La première fois à mon retour dans la Ville pour me rendre au tribunal pour divorcer. En réalité, j'étais revenue habiter quelques jours dans ma maison avec les enfants et donc PN, car je voulais marquer mon territoire. Aller habiter chez ma mère ou ma soeur aurait signifié déserter mon domicile. Ensuite, je l'ai revu à l'été 2012, quand lui est parti de la maison par voie de jugement pour se prendre un appartement juste en face. J'étais dans ma rue, discutant avec les enfants voisins, amis des miens, PN rentrait du travail chargé de deux sacs de courses. Il ne pouvait pas ne pas nous voir. Il marchait droit comme un i, regardant droit devant lui, le menton relevé. Puis je l'ai recroisé en septembre 2012 alors que j'allais faire des courses un dimanche, avant ma semaine à Rennes pour les lauréats aux écrits, il faisait son jogging, il m'avait vue en premier et me faisait de grands signes pour me signifier que le petit supermarché était fermé. Enfin, je l'ai aperçu samedi dernier, le 15/12/12. Avec ma mère qui avait passé la nuit chez nous, j'accomapgnais les Jumeaux chez leur père en face, car il faisait nuit et que la route est très fréquéntée. Jumelle avait envoyé un SMS a son père pour qu'il vienne au devant d'eux les aider à porter les valises, car le lendemain PN emmenait les enfants en vacances chez son père en Bretagne. Je restais de mon côté de la route, lorsque j'aperçus une longue silhouette à travers les grilles vertes de sa résidence. Cela m'a surprise, car je ne pensais pas du tout le voir. Il portait un pull écru. Il avait dû nous voir d'abord, ma mère et moi.

    Lui reparler ?

    Je discute parfois avec des amis qui ont divorcé. La plupart se parlent, se voient, etc. Cela me surprend toujours, car cela m'est totalement étranger. Notre séparation s'est faite de façon sèche et brutale. PN m'envoyait des SMS avec un contenu débile, reflétant son état alcoolisé ou fou. De mon côté, souvent, j'opposais le silence face à ces attaques. 

    Pourtant je me rappelle que je lui téléphonais encore à Rennes, quand il fallait mettre en place les retours des enfants, tous les 15 jours, seuls dans le TGV. Ah, j'avais oublié la fois où il était venu à Rennes chercher les enfants et que je ne souhaitais pas qu'il monte à mon appartement. Je l'avais alors vu aussi petit qu'une allumette depuis ma fenêtre à l'étage. Cela fait donc 5 fois. C'est amplement suffisant.

    Alors que je rédige cette note, je reçois ce jour une lettre recommandée de sa part. La première. Cela fera l'objet d'une prochaine note.

    AR.jpeg

  • Petits bonheurs

    Samedi 15/12/12

    image.jpgAujourd'hui les Jumeaux ont 12 ans. Mais les enfants  sont chez PN (mon futur ex-mari appelé Pervers narcissique), c'est son week-end.

    D'habitude, quand je suis seule (ou pas) et que je n'ai rien qui m'occupe l'esprit, je tourne en rond et j'angoisse du vide et de préoccupations dont je ne comprends même pas le sens. Là, je suis bien. Cela fait 6 jours que je sais que je suis reçue au concours N°3. Un concours national, obtenu en une fois, en bonne place. Je suis fière de moi.  Je ne sais même pas comment j'ai fait. Assurément, je n'étais pas toute seule, j'ai été aidée par ... là-haut.

    Je me sens bien, pourtant cela avait mal commencé hier soir, je rentrais vannée d'une grosse journée de travail, pour ne pas changer. En ouvrant la porte, j'entendais l'Aînée crier sur Jumeau et le presser de se préparer pour aller chez PN, leur père, puisque c'était son week-end avec les enfants. J'ai dit à l'Aînée d''arrêter de harceler son frère. Puis elle m'a très mal répondu.

    "Tu ne vas pas t'y mettre toi non plus !"

    Je ne sais pas ce qu'il s'est passé. Elle a continué à être odieuse avec moi. Je me suis énervée; lui ai demandé ce qui la mettait dans cet état ? Si le fait d'aller chez son père l'autorisait à me parler de cette manière. Je n'en saurai pas plus. Elle est partie en claquant la porte et en portant le gros carton de produits professionnels qu'il a reçu à mon adresse. Je lui avais dit de le laisser là, elle m'a répondu '"Tu préfères "qu'il" vienne le chercher peut-être ?" Évidemment non. Je l'ai laissée partir. Du coup, les Jumeaux sont partis sans m'embrasser, j'ai juste eu le temps de leur souhaiter bon anniversaire.

    C'était nul. J'en veux beaucoup à l'Aînée. Nos relations sont mauvaises depuis qu'elle a atteint l'âge de 10 ans environ. La crise d'adolescence se poursuit et j'en suis lasse de ces incompréhensions et confrontations. Les temps stables ne durent qu'un instant. J'ai renoncé à une relation complice mère-fille avec elle.

    Mais ce matin, je me sens bien. Je me sens juste heureuse. Sereine. Je n'ai plus cette angoisse inexpliquée. Je me suis réveillée dans la nuit car j'avais oubié la lumière allumée ainsi que la radio, France Info tournait en boucle avec la fusillade dans une école primaire dans le Connecticut aux Etats-Unis. Je me suis réveillée tôt mais suis restée au chaud sous ma couette. J'avais travaillé il y a plus de 20 ans à Stamford dans le Connecticut, cet État cossu du nord-ouest américain. j'ai pensé aux enfants innocents tués et j'ai pleuré en pensant que cela aurait pu arriver aux miens. J'ai prié pour ces petits êtres.

    Puis je me suis levée, douchée, arrangée pour cacher avec du fond de teint cet acné persistant dû au stress des concours. Je me suis trouvée jolie malgré ma peau qui se ride de plus en plus. Je suis allée à pieds à la Poste chercher une commande de Noël, tout au long du chemin j'ai parlé avec une amie de l'école de Rennes, Reine, justement.

    Là, j'écris en écoutant de la bonne musique rock sur Oui FM (Si, si !) en grignotant du "succédané de caviar", oui, bon, des oeufs de lompe, j'adore ça, sur des toats beurrés et en buvant un apéro blanc portugais offert par une autre amie de Rennes et qui m'enivre un peu. J'ai reçu au courrier le dossier d'inscription à l'école de Rennes. Vendredi, j'ai accompli plein de démarches pour la scolarisation des enfants et j'ai aussi - ENFIN ! - laissé un message à mon avocate. Je vais repartir en Bretagne et laisser ma maison. Repartir pour une nouvelle vie. Pourtant, rien ne me stresse. Je ressens une joie enfantine, solidement accrochée à mon coeur et à mon sourire. C'est étrange, c'est nouveau.

    Je voudrais être enfin heuresue.

    "Mais, tu ES heureuse !" me souffle une voix.

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