Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Quitter PN - Page 2

  • Un dimanche en famille

    Le dimanche 19/02/12

     

    J'ai dormi dans ma chambre au fond du garage. Elle m'a semblé étrangère, avec son odeur particulière, comme si j'arrivais dans une chambre d'hôtel. Le clic-clac a toujours un aussi bon maintien, je n'ai pas mal au dos, j'y dors mieux que dans mon lit au campus.

     

    Tout est en place

    Il semble que rien n'a bougé dans la chambre. Je rejoins le reste de la maison. PN (mon mari appelé pervers narcissique) n'est pas là, il doit être à son jogging. Je balaie du regard le garage, puis la cuisine, le bureau et enfin le salon. Il ne manque rien. Je dirais même que le désordre habituel y règne. Avant mon départ pour Rennes, je n'ai plus pris la peine de faire le ménage, je n'en avais de toutes façons pas le temps. Le linge plié des enfants qui était resté sur un tabouret dans le salon n'as pas bougé. A l'étage, Jumeau avait cassé en décembre dernier l'ampoule de sa chambre et avait balayé en repoussant les déchets dans un coin du couloir, et bien le tas de saletés avec les brisures d'ampoule est toujours là deux mois après ! J'ai seulement remarqué que PN avait lessivé le sol de la cuisine avant mon arrivée.

     

    Madame M. la voisine

    Je prends mon petit déjeuner puis sors faire laver ma voiture et y mettre de l'essence. En partant, la voiture d'une de mes voisines s'arrête à mon niveau. Madame M., une soixantaine d'années, descend sa vitre et demande de mes nouvelles. Elle était passée à la maison la veille de mon départ en décembre, alors que j'étais en pleins cartons. Elle avait pris en pleine figure la nouvelle de mon départ et de notre divorce. Donc, je lui ai raconté notre installation en province, l'école des enfants, mes cours etc. Soudain, PN surgit derrière la voiture en tenue de jogging, tout essouflé. Je crois qu'il a lancé un bonjour, puis il est passé par le portail devant l'entrée pour enlever ses chaussures pleines de boue. Ma voisine et moi entendons un cri, quelquechose comme "La vache !"

    Madame M. me regarde étonnée puis me dit que lorsque PN la croise, il lui fait la tête. Moi, j'ai retrouvé là la façon d'agir propre à PN. Il ne va pas oser, devant la voisine, proférer une insulte, mais il va employer des mots qui y ressemblent. C'est comme quand il crie devant la télé : "Quelle salope !", puis, il me disait : "Je ne parlais pas de toi, mais de la journaliste." Là, la voisine et moi n'avons rien dit, mais PN aurait pu se justifier ensuite : "Je disais 'La vache' parce que j'ai bien couru et que c'était dur !". Ce n'est pas la première fois qu'il faisait ça, cela aurait pu être, "Putain" ou "Oh la saleté !" (de ses chaussures). Ce sont des insultes déguisées mais assez distinctes pour être comprise par la victime du PN.


    Les courses

    Je me rends à Intermarché pour laver ma voiture, et compléter l'essence, puis je vais acheter 3 ampoules, puisque la plupart sont cassées dans la maison et que depuis mon départ PN n'a pas pris la peine de les remplacer. Pour l'anecdote, PN travaille dans l'éclairage, il vend des lampes ! Il ne sait pas changer une ampoule !

    ampoules.jpg

    A mon retour, PN est dans le salon et crie d'une voix puissante : "Lola Nom-de-Jeune-Fille !". Je vais vers lui, il me dit :

    PN : "J'espère que t'as pas payé les courses avec mon argent ! Hein ? Parce ça suffit maintenant ! Tu n'y touches plus ! C'est compris !"

    Je lui réponds que je n'ai pas fait de courses. En fait, j'ai payé l'essence et les ampoules avec l'argent commun.

     

    Le repas du dimanche midi

    L'après-midi, il est prévu que les enfants et moi rendions visite à ma grand-mère à l'hôpital. Le midi, je pensais manger chez ma mère avec mon frère, puis la conduire à l'hôpital; mais le programme a changé, personne ne mange chez elle, du coup je ne sais pas où manger. Pas chez moi. Pas chez ma soeur, chez qui j'avais déjà débarqué la veille et chez qui toute la famille s'est donnée RDV à 14h avant de se rendre à l'hôpital.

    Il me reste une solution. Quand j'étais sur le parking d'Intermarché, j'avais encoyé un SMS à ma copine Inge qui habite à 200m de là. C'est un SMS en éclaireur pour savoir si elle était disponible ces jours-ci. Elle venait de se lever, je lui explique la situation. Elle me dit de venir manger chez elle. Son frigo est vide, je passerais à la maison prendre des pâtes, du thon et un pot de sauce. Elle met déjà de l'eau à chauffer. Il est 12h30.

    Je rentre à toutes vitesses à la maison et après mon échange sur les courses avec PN, j'attrape de quoi manger, ainsi que les enfants et nous partons vite chez ma copine. Inge avait mis la table pour 5, son fils est en vacances chez ses grand-parents pour la semaine. Elle a même eu le temps de préparer une salade de fruits frais. Pendant que nous mangeons, le journal de TFI diffuse un reportage en direct de la ville de Rennes et parle du marché des Lices ! Nous éclatons de rire !

    Inge fait partie des anges envoyés sur ma route. Il y en a d'autres.

    ange.jpg

    Vers 14h30, nous la quittons pour nous rendre chez ma soeur.

    J'y retrouve mon frère, mon autre soeur et mes 2 beaux-frères qui m'avaient accompagnée en voiture à Rennes. Retrouvailles émouvantes. Je donne quelques cadeaux. Il y a aussi mon oncle et ma tante de province. Puis nous partons voir la grand-mère, qui avait attrapé la grippe dans sa maison de retraite. Ensuite nous retournons passer laprès-midi chez ma soeur. Nous rentrons vers 19h30, PN avait déjà mangé les restes d'hier. Je cuisine et dîne avec les enfants, puis je file dans ma chambre. Un peu plus tard, une collègue/copine, Nad, m'appelle jusqu'à 23h45, j'abrège vite la conversation pour être en forme demain. Le lendemain, lundi 20/02/12, je dois être au tribunal pour le divorce. 8-)

     

  • J+51 Le silence

    Vendredi 17/02/12

    Une vie monacale

    religieuse.jpg

    Toute cette semaine, je n'avais pas les enfants, je pensais sincèrement en profiter et dîner tous les soirs avec les camarades de promo à la cantine. Mais, en fait, j'aime bien me préparer mon petit repas toute seule, manger et rester dans le silence. J'aime vraiment bien être seule. Tranquille.

    L'été dernier, quand j'ai passé 15 jours seule dans la maison de ma soeur, j'ai beaucoup apprécié cette solitude, il est vrai qu'elle était spécialement bénéfique voire salvatrice. J'aime bien la compagnie, mais parfois, quand c'est superficiel, ça me fatigue.

    Hier soir, après la dissertation de 4 heures, j'avais envie d'être seule, manger tranquillement mon steak que je suis sortie acheter à pied. J'en avais envie depuis des jours, puis sortir dans le froid après être restée tant d'heures assise m'a fait beaucoup de bien. Mais Jul était tout seul alors je l'ai invité à dîner avec moi. J'aurais préféré rester seule mais heureusement Jul est un calme et de compagnie agréable.

    steak.jpg

    Cet après midi, après la 3ème épreuve, je n'avais pas encore planifié mon après-midi libre. Juso et Rosy, deux autres camarades que je ne connais pas bien mais rencontrés cette année, voulaient rédiger un devoir de 4 heures facultatif. Comme je n'avais pas beaucoup travaillé jusqu'à présent, je me suis forcée à me joindre à eux et à faire une note sur "le patrimoine numé-rik, enjeux et perspectives". Finalement nous avons bien rigolé pendant la pause.

    Je devais rejoindre Elie, Lys et quelques autres camarades en centre-ville à 19h pour fêter la fin des cours avant les vacances de février, mais je n'avais fini mon devoir qu'à 20h, tant pis. Alors je suis allée vérifier le niveau d'huile de la voiture pour le trajet de demain vers Paris, et j'ai fait ma valise (aucun vêtement puisque j'en ai encore "chez moi", mais l'ordi et des petits cadeaux). Je pense que je serais capable de rester des jours sans ouvrir la bouche.

    Cela me fait du bien de me retrouver car mon rythme de vie ici est tellement intense que je n'ai pas le temps de me poser et de réfléchir à ma vie.

     

    Les petits changements

    Le téléphone portable

    Un premier changement auquel j'avais pensé depuis longtemps sans avoir le temps d'en parler, est mon téléphone portable. Auparavant, avec la présence de PN (mon mari appelé pervers narcissique), mon téléphone était constamment sur moi. Avant, je le posais sur le buffet de la cuisine, il n'y avait pas de code. Puis quand PN est devenu franchement menaçant et potentiellement dangereux, le téléphone était devenu mon compagnon de survie. J'y avais rentré le numéro de téléphone du commissariat local et le 17, il me servait à prévenir la famille ou les amis proches quand je me sentais en danger. PN ne devait jamais y avoir accès car j'y conservais des SMS de réconfort des amis ou famille. J'y conserve encore les insultes écrite de PN, ses insinuations, ainsi que les SMS mielleux et hypocrites de IR alors qu'elle agissait dans mon dos avec PN. Et surtout mon téléphone m'a souvent servi à enregistrer les hurlements et des menaces de PN.

    Aujourd'hui, je pose mon téléphone n'importe où dans le studio. Les enfants y ont accès sans problème. Je communique souvent par SMS avec mon ami Nono, l'Aînée à longtemps cru et croit peut-être encore que c'est mon petit ami. Mais pas du tout.

    Les objets

    Pour vivre dans le sutdio, il me fallait acheter des choses, un petit meuble à tiroirs en plastique, un petit appareil photo, un mini-pc, des bouquins de droit, des vêtements, une poële à blinis, etc. Je ramène cela à la maison, je déballe. Ça me fait plaisir. Je laisse parfois traîner les emballages quelques heures. Je fais ce que je veux.

    Avec PN, dès que j'arrivais avec des sacs à la maison, il râlait aussitôt. Il fallait jeter tout de suite les sacs plastiques et autres emballages. Cela l'insupportait. Et si je ne faisais pas assez vite (c'est-à-dire dans la minute) alors il s'en emparait avec des gestes de rage et les jetait en les déchirant et en pestant, ce qui fait qu'il jetait parfois les factures ou des sachets que je souhaitais conserver.

    L'alcool

    Avant, il y a longtemps, j'achetais des bonnes bouteilles de vin et qui étaient onéreuses. Mais PN ne savait pas déguster le vin, il finissait la bouteille à table en quelques minutes, si bien que j'étais frustrée. C'était à qui se servait le plus vite ! Vers la fin, j'avais arrêté de boire à cause de cela mais cela ne l'empêchait pas de finir sa bouteille tout seul et j'ai totalement baissé les bras quand il a ramené des cubi de vin rouge.

    Ici, à l'appartement, je peux enfin prendre ce qui me plaît. J'ai du rouge pour le fromage, du blanc pour les fruits de mer, du cidre (Bretagne oblige) et aussi du rhum pour mes crêpes et mes gâteaux. Les bouteilles restent longtemps et je les déguste à ma guise. (Quand Jul vient dîner tout seul ou en groupe, il descend les bouteilles, et j'avoue que cela me met très mal à l'aise)

    Ce sont des petits changements, mais, je pense, tout de même significatifs. C'est comme si je reprenais peu à peu ma place, que je reprenais possession de mon territoire. Le studio est moche et petit, mais je m'y sens bien. Vraiment bien. Du coup, je le vois agréable et confortable.

    nid.jpg

    Le stress

    Par rapport à il y a un an, je stresse beaucoup moins. Je n'étais pas particulièrement anxieuse, au contraire, mais je pouvais rencontrer dans ma vie des moments de stress. Alors j'avais une pointe dans la poitrine, le coeur qui battait la chamade, comme tout le monde.

    Puis PN s'était déchaîné sur moi pendant des mois, le soir après ma journée de travail. Je crois que mon psychisme et mon corps ont subi des traumatismes à ce moment-là. J'ai dû faire avec, les surmonter toute seule - plus ou moins seule. Et comme l'être humain s'habitue à tout, aux pires exactions, j'ai relevé chaque jour mon seuil de tolérance à la violence, absorbant cette violence sans la renvoyer - comme déjà évoqué.

    Ces 3 derniers jours, nous avions des concours blancs, sans enjeu mais dans des conditions de concours quand même. Et bien je n'ai ressenti aucun stress. Demain je dois prendre la voiture pour faire le trajet Rennes-Paris alors que je suis phobique de la voiture, encore une fois zéro angoisse. J'avoue que j'ai fait de la visualisation positive et qu'Elie est ma co-pilote ! Demain soir, je vais revoir PN après 52 jours d'éloignement, encore une fois, pas de panique. Lundi, je serai confrontée à lui au tribunal de grande instance avec nos avocates respectives devant le juge, Pas de peur.

    Je ne sais pas si je dois trouver cela positif, mais j'ai l'impression que mon coeur a été cautérisé. Je ne ressens plus rien.

     

  • J+44 - PN est à Rennes

    Vendredi 10/02/12

    Le matin, je ne suis pas allée en cours de droit hospi pour finaliser les pièces à envoyer à mon avocate. L'après-midi, pour la première fois, j'ai réussi à m'accrocher au cours de droit et à bien intégrer les infos par rapport aux cours précédents. C'était tellement intéressant que je n'ai pas regardé ma montre.

    Du coup, je n'ai pas stressé en pensant à l'arrivée de PN (mon mari appelé pervers narcissique) à Rennes. Quand je rejoins mon studio, les enfants n'étaient pas encore rentrés de l'école. J'ai l'image mentale de PN franchissant mon appartement, mais je me calme et n'entre pas dans le jeu des conjectures. Un SMS de l'Aînée vers 17h m'informe qu'elle est dans la voiture avec son père et qu'ils arrivent. Je suis totalement calme. J'agirai en fonction des événements. Il a dû aller la chercher à l'école.

    Quelques minutes plus tard, j'entends des pas dans les couloirs. La porte s'ouvre. Les enfants arrivent avec les joues rougies par le froid.

    Moi : "Où est papa ?

    L'Aînée : "En bas, il attend dans la voiture. Il voulait monter mais je lui ai dit : 'Ne viens pas parce que tu vas encore critiquer'. Alors est est resté dans la voiture."

    Les enfants terminent leurs valises. L'Aînée m'apprend qu'ils ne vont finalement pas chez le grand-père en Bretagne. PN va rentrer avec eux à Paris. Je leur donne des biscuits pour la route et leur dis bien de demander à leur père à manger (la dernière fois, j'étais contrariée car il n'avait pas veillé à les nourrir avant le retour en train à Rennes), je dis leur dis de prendre soin de leur sécurité, de veiller sur chacun de la fratrie. Je dis à l'Aînée de me répondre quand je lui envoie un SMS. Je les serre chacun très fort dans mes bras. Nous nous embrassons à plusieurs reprises. Je leur dis plusieurs fois que je les aime.

    Je les accompagne jusqu'aux escaliers. Je n'ai aucune envie de rencontrer PN. Les enfants descendent et je les vois, une fois à l'extérieur de l'immeuble, lever la tête et me chercher à la fenêtre de mon appartements, puis ils me voient enfin dans l'escalier vitré. Nous nous faisons des signes et des bisous de la main. Je rejoins ma chambre et me penche par la fenêtre. Je vois les enfants, la voiture de PN et enfin sa longue silhouette mettant les bagages dans le coffre. Puis la voiture quitte le parking.

    parking_haut.jpg

    Je souffle un grand coup. Ça va. Je suis sereine. Je prends sur moi. Je mets un peu d'ordre dans mes cours. Dans la journée j'avais croisé ma camarade Dège puis un peu plus tard Jul. Ils avaient envie qu'on se voie avant que Dège prenne son train pour Paris à 21h. Je les SMS ainsi que Caro pour un apéro dînatoire chez moi et leur propose de faire le taxi pour faire quelques courses en ville. Caro est assez casanière, mais j'ai réussi à la convaincre de rester. Nous faisons donc nos emplettes au supermarché, chacun prend des trucs à boire et à manger (j'ai enfin trouvé des fiches bristol pour rédiger mes révisions). J'ai fait des grosses courses avec du lait, des brioches pour le petit-déj, etc. mais Caro s'étonne car je n'ai pas les enfants pendant une semaine. En fait, j'avais compètement oublié et croyais les récupérer lundi !

    Nous arrivons la maison, Dège et Lys nous rejoignent peu après. Nous posons toutes les victuailles et les boissons sur la table, et tandis que l'un fait des toasts, l'autre m'aide à ranger les achats. Puis je fais des feuilletés à la tapenade et aux tomates séchées pendant qu'on parle et qu'on rigole ! Je passe une vraie bonne soirée. Avec des personnes sympathiques, calmes, intelligentes, pleines d'humour... A un moment, une voisine frappe à ma porte, elle nous emprunte un tire-bouchon avec un grand sourire. Le vendredi soir, c'est souvent relâche sur le campus !

    Nous discutons d'autorisations d'implantations d'hôpitaux / d'activités médicales, de prestations sociales et de taux moyens et marginaux d'imposition, comme de vrais pros. Mais nous parlons surtout des relations homme-femme, si compliquées, si décalées et si hypocrites. Mais Jul qui est en couple depuis un an, voit le verre à moitié plein et rappelle qu'il existe des couples qui fonctionnent et qui durent, même ! Nous concluons après des heures de discussions et d'éclats de rire que malgré tout on n'empêchera jamais que les hommes et les femmes veuillent vivre une histoire, et se marient avec des petits coeurs pleins les yeux au début.

    hommes-femmes.jpg

    Entretemps, j'ai des nouvelles des enfants, ils sont arrivés à 21h. J'apprendrai le lendemain matin qu'ils ont passé la soirée directement chez IR. Cela m'affecte de moins en moins. Il n'en reste pas mois que cette ex-amie me trahit de façon éhontée et durable.

     

     

  • L'avocate et France 2

    Jeudi 8/02/12

    Je voulais faire une note plus légère, sur le mercredi des enfants avec Yuku, le frère de PN (mon mari appelé Pervers Narcissique), mais le temps presse et les événements se bousculent.


    L'avocate

    Cela fait plusieurs mois que je n'ai pas de nouvelles de mon avocate, malgré les messages laissés sur son répondeur. Je me suis même demandé s'il ne lui était pas arrivé quelquechose, alors j'ai contacté l'association contre les violences faites aux femmes via laquelle je l'avais rencontrée. Elle m'a rappelée aujourd'hui mais j'étais en cours. Elle a rappelé une seconde fois pendant mon cours d'allemand. Je suis sortie pour lui parler.

    Elle a pris de mes nouvelles et m'a surtout pressée de lui envoyer les derniers documents pour mon dossier de divorce, réclamés par l'avocate de PN. Selon mon avocate et les dires de celle de PN, ce dernier serait disposé à faire un divorce à l'amiable. Je reste très prudente et le fais savoir à ma représentante.

    Mais pour ma part, je souhaite faire table rase des violences subies et ne cherche pas à le poursuivre pour violences psychologiques, qui d'une part seraient difficiles à prouver - malgré les traces dont je dispose - et d'autre part la procédure serait trop longue et énergivore alors que je suis déjà totalement rpise par ma préparation aux concours. Cela signifie clairement que je porterai pas plainte contre PN pour harcèlement moral et que je ne demanderai pas réparation des préjudices subis.

    Je suis même disposée à le laisser voir les enfants tous les 15 jours alors qu'en cas d'éloignement géographique, les juges préconisent généralement une fois par mois. Par ailleurs, l'Aînée et Jumeau sont contents de retrouver leur ville et leurs copains. Pas Jumelle, qui préfère rester avec moi et ne voir son père qu'une fois par mois.

    Je parlais dans le couloir glacial de l'école. Après avoir raccroché, les larmes sont vite montées. Des larmes que j'avais jusqu'ici refoulées, en me forçant à aller bien. J'ai pleuré parce que j'étais revenue dans le concret, dans la réalité de PN. Parce qu'il me fallait le rencontrer bientôt et me confronter à lui. J'avais encore peur de lui. Je me suis ensuite calmée et suis retournée en classe. Mais une fois assise, la prof m'avait interrogée mais je n'ai pas pu ouvrir la bouche, je me suis effondrée. Je tremblais. Je me suis excusée, j'ai ramassé mes affaires et lui ai dis que j'allais rentrer chez moi.

    A l'appartement, les enfants ont demandé pourquoi mes yeux étaient tout rouges. Je leur ai dit la vérité, que je venais de parler à mon avocate à propos du divorce et que j'étais stressée de revenir dans notre Ville et d'aller au tribunal dans une semaine pour divorcer de leur père.

    Ensuite j'ai rassemblé tous les papiers dons je disposais pour mon dossier, et n'ayant pas réussi à faire fonctionner le scanner, je me suis rendue à la bibliothèque de l'école pour scanner et imprimer mes papiers. Je viens de les envoyer par e-mail à mon avocate. Il en manque encore, je vais les récupérer demain si tout va bien. Je n'irai pas à mon cours de droit hospitalier afin de tout finaliser (aller au collège, à la poste).

     

    Les copines

    A 19 heures, à la fin des cours, Elie et Lys, qui étaient en cours d'allemand avec moi, sont montées à l'appartement prendre de mes nouvelles . Nous avons beaucoup parlé. Elles sont bien plus jeunes que moi et assez épargnées par la vie. Elles foncent et ne se laissent pas marcher sur les pieds. Elles m'ont assurée de leur soutien. Voire de leur présence physique si cela ne se passait pas bien avec PN le lendemain vendredi.

    En effet, PN qui a casé un RDV commercial à Rennes demain, viendra chercher les enfants et les gardera une semaine durant les vacances de février. Il ne m'en a rien dit, c'est l'Aînée qui me le rapporte, elle est en contact SMS et téléphonqiue avec son père et me donne des infos au compte-gouttes. Il ne va pas les emmener à Agadir comme prévu mais chez son père, en Bretagne à 100 km de Rennes, pour le week-end.

    L'Aînée avait dit la fois d'avant à son père qu'elle ne voulait pas qu'ils aillent voir le père de PN, car immanquablement ils allaient s'engueuler, voire en venir aux mains comme par le passé.

    Je confie à Elie et Lys que je suis stressée de devoir conduire 5 heures pour revenir à Paris, surtout en cas de verglas. Si je prends le train, je serai immobilisée dans ma ville? Et même pour aller au tribunal, je devrai faire le trajet dans la voiture de PN ? Impossible. Même les enfants m'ont dit que c'étiat inimaginable. Mes copines me disent de prendre un taxi. Bah oui, je n'y avais pas pensé. Elie et Lys me proposent même de revendre leurs billets de train pour faire la route avec moi depuis Rennes. Elles sont vraiment adorables. Il faut dire que nous avons déjà passé un an ensemble pour le pré-concours.

    Nous devrions boire un verre en ville demain, une fois que PN aura récupéré les enfants.

     

    France 2

    Vers 20 heures, mon portable sonne. C'est mon frère qui m'informe qu'un reportage va passer au journal de 20 h sur France 2 sur les PERVERS NARCISSIQUES (cliquer, choisir le jour et aller à la 40ème minute).

    Je ne peux pas le croire ! Ce reportage tombe aujourd'hui alors que je viens d'être propulsée dans la réalité de la perversion narcissique de mon mari (qui ne le sera plus dans quelques temps) une heure auparavant !!! Ces coïncidences répétées me surprennent et je ne sais toujours pas comment les appréhender. Que signifient donc ces simultanéités ? Quel est le message ?

    Après avoir discuté avec mon frère, qui joue un rôle majeur dans ma vie à Rennes - en m'ôtant tout souci matériel grâce à son aide précieuse, je guette le dossier sur les PN.

    C'est une jeune femme qui témoigne. Elle a rencontré son PN à 25 ans. Il la portait aux nues devant les autres, louant son intelligence et d'autres qualités. Puis, dans le huis clos, les dénigrements commencent, d'abord sur sa façon de s'habiller. Ensuite, lorsqu'elle a voulu partir, PN faisait son numéro de regrets et de charme si bien que la femme acceptait de lui donner une deuxième chance. Deux enfants plus tard, elle essaie de le quitter. Alors les menaces arrivent :

    "T'es qu'une folle. Tu n'y arriveras jamais sans moi. Tu ne connais personne ; moi, je connais du monde. Tu vas le regretter. je vais te faire payer, même si ça me prendra des années. Tu vas vivre dans ton trou à rats. Etc. "

    J'ai demandé aux enfants de regarder le documentaire avec moi, sans leur parler de leur père. Ils étaient scotchés par la ressemblance avec les phrases que me jetait quotidiennement PN, leur père. J'avais eu le temps, une poignée de minutes avant la diffusion du reportage, de prévenir quelques personnes qui sont au courant de ma situation. Aussi bien mon frère qu'une collègue m'ont dit que c'étaient les mêmes mots employés, ma collègue m'a confié qu'elle croyait entendre mon témoignage !

     

    Tous ces faits m'ont vraiment troublée et bouleversée. Il est 1h35 du matin. Je viens de prendre une douche. Je ne dors pas encore. Trop de choses dans la tête. Trop d'émotions. Trop de questionnements. Je vais tenter de méditer un peu pour apaiser tout cela.



  • La stratégie du sumo

    Mercredi 08/02/12

    Sumo.jpg

    Aujourd'hui j'ai eu un cours de culture générale portant sur l'identité et la démocratie. Le prof enseigne la sociologie et a fait partie des membres du jury pour mon oral blanc hier. Dans l'amphithéâtre, il s'est adressé à moi en parlant du sujet du vin qui était proposé la veille et était selon lui servi sur un plateau, et il a signalé qu'il en attendait une démonstration hyper originale en comparant par exemple le vin à une oeuvre d'art, etc. Pas évident en 25 minutes de temps de trouver un angle original et brillant !

    Par ailleurs, le soir j'ai eu un autre cours de culture générale, dont le prof, agrégé de philosophie, également membre du jury du grand O, avait fait passer d'autres camarades sur les mêmes sujets. Il a proposé un corrigé qui reprenait exactement la problématique je j'avais développée. Pff ! Comme quoi les appréciations dépendent vraiment du jury. Encore une fois, loin de moi l'idée de me justifier !

     

    "C'est en s'opposant que l'on se pose" (J.G. Fichte)

    A côté de cela, lors du cours sur l'identité, le prof a reparlé de la stratégie du sumo qui consiste à s'entourer d'épaisseurs pour mieux résister aux attaques et rester impassible face à l'ennemi. Puis il a expliqué la construction de l'identité d'un individu ou d'un groupe d'individu, en disant que l'Autre est constructeur du Soi. C'est dans le regard négatif du dominant ou de l'ennemi que l'on se structure. En effet, le conflit est structurant dans la construction identitaire, il génère de la mobilisation et de la conscience.

    qui suis je.jpg

    Évidemment ce discours me parle, puisque je me suis structurée face à PN (mon mari appelé Pervers Narcissique). S'il fallait trouver du positif dans toutes ces années de dénigrement insidieux et de violences morales, c'est que grâce à cette confrontation, je me suis structurée. J'ai pris conscience de qui j'étais vraiment, de la personne que je ne voulais pas être et de la personne que je voulais devenir. Puisque PN voulait me faire passer pour une nulle, une moins que rien et une méchante sorcière, en m'opposant à lui, je me suis posée comme un personne bienveillante et gentille. Je me suis structurée comme une personne volontaire, courageuse et forte. Je vais poursuivre la construction de mon identité dans ce sens.

    Par ailleurs, ce discours peut se lire à un autre niveau, celui de la construction identitaire à l'adolescence. Cela me remet en mémoire que l'Aînée, en s'opposant continuellement à moi, ne cherche rien d'autre qu'à se construire. Cela me pousse à être plus compréhensive et à prendre plus de recul lors de nos confrontations.

     

  • J+12 - PN, le retour

    Nous sommes Lundi 9 janvier 2012

    J+12 ou quelquechose comme ça.

     

    Ma chef m'avait envoyé un message hier soir me demandant si PN (mon mari appelé Pervers Narcissique) me laissait tranquille ou s'il avait cherché à me contacter. Je n'avais pas eu le temps de lui répondre ni de réfléchir véritablement à ma situation actuelle.

    J'écris au fil de mes pensées.

    triste clown.jpg

    Cela fait exactement 12 jours que je ne suis plus au contact de PN. Ni physique ni téléphonique. Aurais-je dû ressentir un bien fou ? Une délivrance ? Une joie libératrice ? Un sentiment de triomphe ? Les bienfaits d'une rupture ? Le soulagement de la fin d'un calvaire ? L'espérance d'une nouvelle vie ?

    Je n'ai rien ressenti de tout cela.

    Cela fait 12 jours que je ne suis plus sous le joug de PN. j'écris cela à la manière dont les médias décomptent les jours de captivité de leurs collègues journalistes. Comment ces derniers se sont ils comportés quand ils ont été libérés ? Il faudrait que je recherche les témoignages de JP Kaufmann, Burgot, Aubenas ou récemment Ghesquière et Taponier. Qu'ont-ils ressenti ? Moi, rien. J'étais coincée entre mes cours, le quotidien et les crises de l'Aînée. Je n'ai pas eu le temps de penser.

    Je ne ressens rien de positif ou de joyeux. Je n'ai pas sauté de joie. Le Jour J, le 28/12/11, je m'étais juste dit : "Ca y est ! Je l'ai fait ! I did it ! I achieved !" Depuis, je suis hagarde. Je ressens même une certaine mélancolie. Est-ce plutôt la peur de la nouveauté ? De la solitude dans cette nouvelle ville / vie où je n'ai encore aucun repère ?

    Est-ce que mon corps et mon cerveau ont besoin de temps pour se déshabituer de PN ? Une chose est sûre, c'est que je n'ai plus mal aux cervicales le soir, lorsque je rentre à la maison car je ne m'attends plus à ce que PN me saute dessus et m'agresse.

    Je prends les choses comme elles viennent. J'attends que mon état s'améliore et que mon coeur sourie à nouveau. J'ai appris la patience. En attendant, je vis ma vis. Je me lève, je m'occupe des enfants, je vais à mes cours, le soir je m'occupe des enfants, des repas, de l'appartement, des devoirs des enfants, je subis l'Aînée qui me reproche tout. Je n'ai même pas le temps ni l'envie de faire mes propres devoirs. Je me couche et j'attends le lendemain. Je n'ai pas d'envie, pas de projets. Moi, qui auparavant - avant ma prise de conscience de vivre avec un pervers narcissique - me réveillais avec le désir de faire quinze mille choses dans la journée.

    triste.jpg

    Le coup de fil de PN

    Vers 20h, alors que nous étions attablés, PN a téléphoné à l'Aînée pour lui proposer un stage d'observation sur une chaîne de TV, là où travaille son frère L. le journaliste-reporter. L'Aînée parle avec douceur à son père tandis qu'elle ne fait qu'aboyer avec moi ! Cela me rend terriblement triste, je le lui dis. Elle me répond : "C'est parce que je ne vis pas avec lui, alors je n'ai pas de raison de me disputer avec lui."

    Moi : "C'est injuste. il récolte le meilleur de toi et moi je n'ai que les cris et les insolences."

    Je la regarde et j'ai envie de pleurer. Je me retiens de lui dire de rester là-bas quand elle et ses frère et soeur le rejoindront pour le week-end.

    Vers 21h, PN rappelle l'Aînée sur son portable, il veut me parler. Je crois que c'est au sujet de l'organisation du retour des enfants ce vendredi car ils prendront le TGV tout seuls, PN devant les récupérer à l'arrivée.

    Mais PN ne me parle pas de cela. Il me dit qu'il a découvert que je payais des achats au Super U à Rennes avec la carte bancaire du compte-joint et qu'il fallait que j'arrête.

    PN : "Je découvre que tu as pris une 2ème carte bancaire du compte-joint sans m'en parler. T'as dépensé 200€ depuis que t'es à Rennes ! Il va falloir être raisonnable ! Tu ne verses rien sur ce compte. Je t'informe que je vais le fermer !"

    Je ne sais pas si la somme est exacte ; mais nous n'avions quasiment rien à notre arrivée à Rennes, j'ai fait des courses alimentaires de première nécessité sans extras. J'ai aussi utilisé ma propre carte bancaire pour le péage, l'essence, la nourriture, nos sorties-plaisir.

    Moi, calme et indifférente : "Oui j'ai fait des courses pour les enfants et moi. Tu ne veux plus les nourrir ? Et bien ferme-le ton compte ! Tu te fais 4000€ par mois, cela fait 8000€ en 2 mois (deux mois avant la conciliation ou non-conciliation de divorce - je ne sais pas comment ça s'appelle), la maison est payée, tu n'as aucun frais. Moi j'ai le loyer et la bouffe pour 4. Fais comme tu veux. J'en aviserai les avocats et le juge, c'est tout."

    Radin.jpg

    Puis le ton monte, PN se met à hurler dans le combiné.

    PN : "On va tout mettre carte sur table, tu vas jouer franc-jeu à partir de maintenant. Tu as  un problème avec l'argent. Je sais bien que t'as fait bac A2, que tu sais pas compter mais, là tu sais très bien ce que tu fais. Tu veux m'entuber. Je ne vais pas me laisser entuber comme ça, etc. Tu peux en référer à un juge, à l'avocat, au pape ou à Bouddha ou dans les montagnes du Tibet, je n'en ai rien à foutre. Et les enfants ne mourront pas de faim."

    Le discours de folie habituel reprend. Ca me gave, je lui raccroche au nez. Il rappelle sur le portable de l'Aînée, je lui dis de ne pas décrocher. Il rappelle sur mon portable, je ne réponds pas. Il laisse deux messages vocaux et un SMS. Il me demande de le "rappeler demain pour mettre carte sur table et parler avant que les choses sérieuses ne commencent." Je ne vais sûrement pas éclater mon forfait pour lui parler !

    PN doit prendre sur lui car dans ses messages, le ton et la voix sont à peine contrôlés et retenus, on sent bien la pression mais son vocabulaire est impeccable et il tente d'y mettre une certaine logique. Il écrit quand même noir sur blanc qu'il va fermer le compte-joint (donc qui porte mon nom !). Il dit au passage que je vis dans un 3 m2. Il me souhaite même "bonne formation."

    Je le lui répondrai pas. Demain je téléphonerai à mon avocate pour l'informer.

    triste 2.jpg

    Dans la chambre à côté, les enfants chahutent. Je leur dis d'arrêter et de se coucher, avec une grande lassitude dans la voix et dans le coeur. Pas de peur. Plus de peur mais une réelle lassitude. Je suis loin de PN, mais il se débat encore pour quelques centaines d'euros. C'est pitoyable.

    Je dis aux enfants, que le week-end prochain, PN risque de leur poser des questions sur nos conditions de vie et qu'il devaient faire attention à ce qu'il allaient dire, car PN allait utiliser chaque mot pour se retourner contre moi, et qu'il risquait de vouloir nous séparer en démontrant qu'ils ne vivent pas dans de bonnes conditions, qu'ils ne fréquentent pas de bons collèges. Mais je le leur dis sans les obliger à rester avec moi, même si cela me fend le coeur.

    Je ne relis pas mes cours pour demain, mais je préfère écrire cette note. J'ai quelques larmes qui me viennent. Quand en aurais-je enfin fini avec PN ?

     

     

     

  • J+4 / 5

    Dimanche 01/01/12

     

    Nous sommes en 2012.

    Une nouvelle année commence pour moi. Pour une fois elle est pleine de promesses.

    Je souhaite aux lecteurs et lectrices de mon blog une belle année 2012, douce et positive. Je remercie en particulier le soutien que certains d'entre vous m'ont apporté depuis que j'en ai ouvert la lecture. Vous vous reconnaîtrez ;-). Vos mots m'ont été d'un grand secours aux moments où je flanchais. Ces moments critiques où l'on est si désespéré que l'on peut sombrer totalement. On dénigre souvent la vie virtuelle, mais parfois, dans la vie réelle, des personnes assises près de nous ignorent tout de notre mal-être ! J'ai pris vos mains tendues et je vous en remercie sincèrement.

     

    La gestion des déprimes des enfants

    Ce dimanche de lendemain de réveillon, nous nous levons tard et brunchons. Les enfants me piquent l'ordinateur pour regarder Desperate Housewiwes en streaming, moi je feuillette un magazine de décoration. Dehors il pleut, le campus est désert. Les voitures garées proviennent de partout : 33, 58, 69, etc. Puis je refais mon plein de sommeil. Je dois en avoir besoin. Le soir nous prenons une soupe, une sorte de minestrone préparé avec des fanes de radis, des carottes et des pâtes. Les enfants sont excités, ils ne sont pas sortis de la journée.

    L'aînée me fait des crises d'hystérie, elle me répond de manière insolente, elle hurle, me dit qu'elle n'aime pas notre logement, qu'elle veut rentrer chez elle. Le vendredi matin Jumeau avait fait sa déprime. Au petit-déjeuner je le découvre la tête posée sur la table, et quelques minutes après il me rejoint sur le lit qui fait canapé dans la pièce à vivre et se met en boule sans bouger, le visage fermé. Je vais le voir et il se met à sangloter. Je le rassure, lui dis que c'est vrai que ce n'est pas facile de quitter ses amis, sa maison, son collège, mais qu'il fallait quand même le faire, pour avoir un avenir meilleur, que je ne pouvais pas rester avec leur père, qu'ils ont fait le choix de me suivre, que cela allait s'améliorer avec les temps. Ce soir je parlais au téléphone avec mon frère et lui disais que Jumelle prenait bien la chose, à ce moment-là, PN appelle l'aînée sur son portable et ensuite demande à parler à Jumeau. Mais en préparant les cartables, Jumelle commence à pleurer en silence. Je vais vers elle, elle est allongée sur le lit. Je lui dis les même paroles qu'à Jumeau, qu'il faut être courageux.

    Ce sont des moments difficiles. J'essaie de leur apporter tout l'amour et le réconfort qu'une mère peut fournir. Je le dis d'utiliser la pensée positive que je leur ai apprise il y a quelques temps.

     

    Lundi 02/01/12

    J'essaie de lever les enfants beaucoup plus tôt, car nous avons beaucoup de choses à faire. Je vais chercher l'aspirateur commun à l'étage, fais tout l'appartement et lave le sol qui sèche gentiment pendant que les enfants regardent leur série et que je mets mon nez dans les documents fournis mon école. J'ai aussi fini de ranger tous les sacs et bagages qui ne serviront plus pendant un certain temps.

    Puis nous mangeons rapidement avant de partir à pied faire une dernière fois le trajet des collèges. Je laisse les enfants partir devant moi et me montrer le chemin. Sur la route, nous faisons un double supplémentaire des clefs car je finirai bien après les enfants. Sur le trajet nous rencontrons des "caillera", cela ne me rassure pas. Dans le choix des collèges au mois de novembre 2011, il aurait fallu, pour changer d'école, rédiger une demande de dérogation à l'inspection académique. Mais comme je fais confiance aux collèges, je ne l'ai pas fait, d'autant plus que je manquais de temps et que le deuxième collège se trouvait en centre-ville et que je craignais qu'il ne fut plus long et difficile d'accès le matin. Je voulais aussi que les enfants puissent revenir à pied quand je finis tard, ce qui est souvent le cas.

    Petit à petit, sur le campus, je croise mes autres copains de promos qui arrivent l'un après l'autre à Rennes. Nous avons passé une année ensemble à travailler les sujets et à passer les concours. On est contents de se voir, d'autant que la plupart avaient le blues de quitter leur vie parisienne, ce sont pourtant des adultes. Alors je comprends encore plus les enfants.

  • J+2 / J+3 (30 et 31/12/11)

    Vendredi 30/12/11

    galette.jpgJ'avais prévu d'aller de bon matin au marché, qui est sur la route de l'école, mais les enfants se lèvent trop tard ! L'Aînée râle et me dit d'aller au marché sans elle. Je lui réponds qu'il n'en est pas question. Finalement nous partons à pied pour le marché vers 11h30, le premier commerçant que nous rencontrons vend du tissu. Dommage j'adore coudre et je n'allais pas emporter ma machine à coudre à Rennes ! Il vient de la région parisienne, de Drancy et il est heureux en région bretonne. Le marché m'est familier, il ressemble beaucoup aux marchés du 93 ou du 95 que je fréquente, populaires. Les stands de fringues pas cher avoisinent les maraîchers locaux. Je prends de la salade et du mesclun provenant de Pacé, à deux km de Rennes, des galettes de blé noir faites sous mes yeux par un couple senior dans leur camion, de l'emmental artisanal et le traditionnel lait Ribot chez un fromager affineur. Et aussi des crêpes et des bonbons pour les enfants. J'appelle ma copine Elie, qui fait la formation avec moi, pour partager les galettes toutes chaudes mais elle n'est pas disponible. Nous rentrons nous régaler de galettes complètes avec une salade goûteuse ! J'ai oublié de prendre du cidre !

    Rennes centre.jpgL'après-midi je sombre dans une sieste, puis je suis réveillée par Yuku, le frère de PN, qui répond à ma proposition de faire un tour en ville. Il me dit : "Je viens vous chercher dans une heure." On prend ma voiture, je laisse Yuku la conduire, nous nous garons Place des Lices, où se tient le plus grand marché de la Bretagne et qui remonte au 17ème siècle. Il bruine. On se promène au coeur de la ville, on passe devant l'hôtel de ville, le Parlement de Bretagne, le théâtre de la ville, etc. Les rues sont piétonnes et pavées, les maisons à colombages. Toutes les marques de vêtements et de chaussures sont présentes, les filles sont aux anges ! Jumeau retrouve même son magasin de sport favori ! Je SMS ma copine Elie qui nous rejoint. On se promène, on fait quelques photos. On s'arrête dans un bar cosy avec des fauteuils rose et beige en velours damassé, où il y a quelques semaines Yuku se saoûlait avec son autre frère L. jusqu'à 1h du matin. Le bar s'appelle le Scénario, et Elie est cinéphile à 200% ! On se prend un verre de vin rouge et les enfants des sodas. Comme c'est mon anniversaire (le vrai), je paie ma tournée. Nous aurions bien continué au restaurant mais les enfants étaient fatigués. Yuku et ma copine ont bien accroché. Je passerai le réveillon chez Elie.

    Le soir, je demande à l'Aînée si elle a eu des nouvelles de son père. PN (mon mari appelé Pervers Narcissique) l'avait appelée sur le trajet et le lendemain de notre arrivée pour savoir si nous étions bien installés. Il leur a dit qu'il avait pris des billets de trains aller-retour pour les 13 et 27/01/12. Et qu'il passerait probablement le réveillon avec MLG et Rachi, nos amis de Palaiseau ou bien chez son collègue qui habite la commune voisine. Je suis surprise qu'il ne le passe pas avec IR. L'Aînée ne m'informe pas forcément des conversations SMS qu'elle a avec son père.

     

    Samedi 31/12/11

    nouvel an.jpgRéveil toujours tardif. Nous bouinons un peu à la maison. Vers 14 heures, je vais faire des courses au Marché U. Je prends de quoi réveillonner chez Elie, on grignotera. Au retour, je rencontre la dame qui s'occupe de l'hôtellerie, nous discutons un peu, ce qui me fait perdre du temps sur mon organisation. Je prépare quelques pickles et nous décollons pour le Macdo, car nous avons des chèques-vacances périmés après le 31/12/11. Ensuite nous allons à pied jusqu'au métro et prenons les tickets pass car nous projetons de rentrer avant le dernier métro qui est à 2 heures du matin.

    En effet, j'hésitais à me rendre en centre-ville en voiture vu la foule qu'il y aura, le peu de places pour se garer et vu que j'aurais bu ! La veille, au moment de reprendre la voiture sur la Place des Lices, je me posais la question avec Yuku si je prenais mon véhicule ou les transports en commun. Juste à ce moment-là, nous avons été témoins d'un accrochage de voitures, la réponse m'était donnée. Il est vrai que j'ai décidé désormais d'être plus réceptive aux signes que m'envoie la vie.

    Nous avons mis 6 minutes en métro pour rejoindre le centre-ville. Les victuailles dans mon sac à dos, nous nous sommes promenés et avons léché les vitrines. Vers 18h, les grilles des boutiques ont commencé à descendre. J'étais désespérée car je voulais retrouver le fromager aperçu la veille et faire un beau plateau pour Elie qui adore le fromage. Puis, nous nous sommes perdus. Nous avons tourné et tourné sans retrouver le quartier d'Elie ! Il y avait encore beaucoup de monde dans les rues. Une Rennaise nous indique enfin le bon chemin.

    Nouvel-An-2012.jpgL'immeuble d'Elie est en retrait, on se croirait dans le 5ème arrondissement de Paris à Maubert. Son appartement est cosy, nous y parvenons par un étroit escalier en colimaçon avec des marches en bois patinées et toutes penchées. On passe la soirée tranquillement avec les enfants, on écoute de la musique, on fait des jeux, on rigole. Mais Elie a mal au ventre et elle est fébrile, je pense écourter la soirée et aller dehors en attendant le feu d'artifice. Finalement, nous sommes restés et avons même raté le feu d'artifice à minuit et le bal organisé gratuitement par la Ville dans une salle. C'est l'heure du champagne et des SMS à volonté. Nous repartons et sortons du métro vers 1h30 et regagnons notre logement à pied.

     

  • J+1 Rennes

    Jeudi 29/12/11    J+1

    breizh drapeau.jpg

     

    Impressions

    Je n'en reviens pas, je suis à Rennes. J'habite à Rennes seule avec mes 3 enfants. J'ai quitté PN.

    Trois courtes phrases. Des mots juxtaposés. Mais qui décrivent une vie, une réalité. Une réussite, un espoir.

    Cela fait environ 24 heures que je suis dans cette ville. Nous vivons un peu en vase clos, aménageant notre intérieur, nous reposant, prenant nos marques. Construisant cette alchimie du vivre ensemble dans un autre lieu.

     

    Le départ de Paris

    Depuis que nous sommes arrivés à Rennes, les enfants, surtout l'Aînée, ont squatté mon ordinateur portable pour communiquer avec leurs amis de "notre Ville", l'Aînée discute sur Skype, fait visiter le studio et les Jumeaux sur MSN. Alors mon ordinateur est souvent inaccessible !

    Le jour J, le 28/12/11, date désormais à marquer d'une pierre blanche, je m'étais endormie sur les coups de 2h30 du matin et éveillée avant 6 heures j'imagine, puisque j'ai entendu les camions poubelles passer dans ma rue. Puis vers 7 heures, j'ai entendu du bruit dans le garage, ce devait être PN qui attrapait un paquet de brioches. L'Aînée m'a envoyé un SMS depuis sa chambre, à l'étage, pour me demander si elle pouvait dormir encore un peu, j'ai répondu oui. Puis je me lève, m'assure que mon ordinateur est bien rangé à côté des bagages, croise PN sans mot dire (sans "maudire" ? comme dirait mon psychanalyste !) en montant les escaliers. Il était en tenue de jogging ?!? Je réveille doucement les enfants, vais prendre ma douche. Dans l'escalier, j'entends PN qui dit au revoir d'en bas s'adressant uniquement à l'Aînée :

    "Bon allez, salut l'Aînée !"

    Puis il claque la porte. Sa journée allait être "cool", disait-il la veille, puisqu'il allait faire du ping-pong au bureau avec ses collègues !

    Je prends un petit-déjeuner copieux en prévision de la route : je mange assez bizarrement, les enfants s'en amusent comme d'habitude, une banane micro-ondée et du pain grillé avec du foie gras de la veille arrosé d'un café. Je n'ai pas beaucoup dormi mais je me sens en pleine forme pour prendre la route. Nous préaprons les sandwiches à 8 mains, ça va vite ! Nous rassemblons les denrières affaires, cela n'en finit pas, on a toujours l'impression d'oublier quelquechose. Je stresse un peu, je crie sur les enfants. La voiture est surchargée.

    A 8h55, nous filons chez ma soeur. Là-bas, les adultes sont levés et prêts. Mon beau-frère va conduire un grand monospace avec tous les cartons et gros bagages à l'arrière, mon autre beau-frère sera mon co-pilote, au cas où je ferai une crise de panique au volant !!! Il était venu avec ma soeur et leur adorable bébé de 5 mois passer la nuit chez ma soeur aînée. Nous programmons le GPS offert par mes collègues à l'occasion de mon pot de départ. Nous nous disons au revoir, ma soeur aînée me donne un sac avec du jambon cru, du canard séché et du pâté en bocal, préparés par ses soins. Je profite de cette note pour la remercier du fond du coeur pour l'aide matérielle et le soutien psychologique qu'elle m'a apporté ces dernières semaines, sinon ces dernières années. Sans oublier aussi, mon frère, pour les raisons identiques. Ils ont toujours été là aux moments critiques avec PN.

    conduite.jpg

    A 10H00, nous montons en voiture, L'Aînée et Jumeau ont choisi d'aller dans la voiture de leur tonton et Jumelle dans la mienne. Je dis à mon jeune beau-frère, le co-pilote, que je souhaite faire la sortie de Paris, une  façon d'exorciser ma peur de conduire. Je demande à mon beau-frère, le conducteur du monospace quelle route nous allons prendre jusqu'à Rennes, je l'intègre bien dans ma tête. Nous nous disons que si nous ne nous suivons plus, chacun fera sa route et nous nous rejoindrons sur une aire pour manger.

    Je suis garée derrière le monospace. Je m'installe au volant sans craintes. Les pneus on été changés lors de mon dernier accident en septembre, l'huile est vidangée, le plein est fait. Je suis en forme. Je suis calme. Aux premiers kilomètres, je connais la route par coeur. Quand nous approchons de l'entrée de l'autoroute, section que je connais mais que je n'ai pas empruntée depuis des lustres, je fais un ralentissement un peu juste devant un feu rouge. Oups ! Puis l'autoroute, les voitures qui vont vite. La vitesse fait partie de mon auto-phobie.

    Je dis tout haut mais calmement : "Putain, y a beaucoup de voitures ! Elles vont vite !"

    La voix de mon beau-frère à ma droite est apaisante : "Vas-y normalement. Même si une voiture te colle, conduis à ton rythme, elle te doublera."

    conduite autoroute.jpg

    Je reste à droite. Je ne ressens aucune tachycardie. Tout va bien. Je suis hyper concentrée. Nous prenons le périphérique extérieur. Je suis toujours le monospace au loin. Je tente des dépassements (bah oui, faut pas exagérer quand même !). "Prend ton temps, Lola. Fais ta vie sur la voie de droite, à ton rythme et quand tu le sens, tu dépasses." Mon beau-frère devrait faire coach ! Ça marche. Je perds le monospace  à la sortie  pour la N118. Avec l'aide de mon co-pilote, on reprend la sortie, l'Aînée m'envoie des SMS : "Maman, t'es où ? On est sortis." Avec un GPS électronique et un GPS humain, tout va bien ! Puis nous voilà sur l'autoroute de l'Ouest. Heureusement, il n'y a pas le brouillard à couper au couteau de la veille ! Il y a un  peu de monde, mais la circulation est fluide. Je roule à 110, puis 120 et 130 km/h. Le GPS m'avertit quand je dépasse les vitesses autorisées.

    Je reconnais la route que nous faisons quand PN est au volant, nous l'avons empruntée depuis 18 ans que nous allons en Bretagne dans sa famille pour les vacances. Mais j'ai toujours pensé que je ne pourrais jamais la faire avec moi au volant ! C'était inenvisageable. Habituellement, je m'endors sur l'autoroute et me réveille vers Rennes, voire Saint-Brieuc. La montée du pont de Sèvres, la direction de Palaiseau où nous avons des amis, la société Mercedes avec les Smart exposées sur la gauche, etc. Je connais bien tous ces repères pourtant.

    conduire plaisir.jpg

    La route est belle. Je dis à mon beau-frère que j'aimerais arriver à prendre du plaisir en faisant de la route. Un peu comme dans les films ou les chansons. Une longue route, des valises dans le coffre, de la musique et le plaisir et l'envie de quitter un point pour se rendre à un autre. Avec en tête tous les espoirs et les perspectives que l'on peut y mettre : La détente, les vacances, les découvertes, la joie de retrouver quelqu'un, etc. Nous parvenons à Chartres, quoi déjà ? J'ai réussi à conduire jusqu'à Chartres !!! Je n'en reviens pas !!! Puis nous rejoignons Le Mans !!! C'est inoui !!! J'ai conduit tout ça ? J'ai conduit durant 2h30.

    Nous faisons une halte gourmande et je cède le volant à mon co-pilote au Mans. Effectivement, j'ai très vite un coup de barre mais je reste éveillée pour discuter. J'ai mal eu poignet gauche tellement j'étais crispée sur le volant. A Laval j'en profite pour envoyer un petit signe à ma copine Inge qui s'y trouve. Nous échangerons beaucoup de SMS positifs et joyeux. Rennes se rapproche. Je me dis que ce n'est pas si loin finalement. Le soleil se lève, nous prenons la rocade Nord, rien à voir avec le périphérique. Sortie N° 12 à Villejean.

    paris-rennes-france.jpg

    A 15h00, nous arrivons dans un quartier qui ressemble à l'Allemagne de l'Est avec des blocs immenses et hideux. C'est le quartier universitaire. Nous y retrouvons Yuku, le frère de PN, qui est Rennais. J'avais envoyé un SMS à Yuku sur la route, nous nous rejoignons simultanément, il m'apporte les clefs et le digicode de mon logement, qu'il avait visité avant Noël.

    clefs.jpg

    Du coup, nous avons deux bras supplémentaires pour déménager. Nous nous trouvons au 3ème étage, avec ascenseur. Il a fallu 3 voyages d'ascenseur plein pour tout monter. L'entrée du bâtiment est glauque,  nous sommes tout seuls dans le bâtiment, cela me fait penser à un film avec Depardieu et Marielle, quand ils dînent dans les locaux vides d'une société, le couloir me fait penser à celui du film Shining. Le studio qui est en fait un T1 est plus grand que je ne pensais, les meubles sont vieillots. Mais après avoir déballé tous les cartons et installé les divers objets, le lieu prend de la vie.

    déménager dessin.jpg

    Le beau-frère aîné qui est bricoleur installe tout à ma convenance. Comme il manque des prises multiples et une rallonge d'antenne pour la télé, nous devons nous rendre à une grande surface, tandis que Yuku gardera les enfants. C'est moi qui prends la voiture. Il le faut bien puisque je vais devoir conduire en toute autonomie dans une ville inconnue, je n'ai jamais fait ça jusqu'à présent et cela me stresse fort. Je prends la rocade aux heures de pointe vers 17h00, c'est horrible ! Des voies, des panneaux et des voitures dans tous les sens et venant de toutes parts, tout ce que je déteste ! J'écoute le GPS. Nous arrivons à un hypermarché immense, je me sens minuscule et perdue ! Pareil pour repartir ! Je me sens apeurée, car je sais que dans quelques minutes ma famille va partir et je vais me retrouver seule.

    A 18h00, tout est bien installé, les deux beaux-frères reprennent la route pour Paris, tandis que le 3ème rentre chez lui à 15mn. On se dit au revoir, c'est émouvant. On prend des photos. Je me rends compte comme la famille, c'est important ! Je me sens d'une infinie gratitude. Ils partent. Ils arriveront avant 22h, bien fatigués.

    Alors, avec les enfants, nous sommes un peu sonnés. On se demande ce qu'on fait là dans cette ville si loin de tous nos repères, dans ce logement étranger et seuls, si seuls. Les enfants finissent de ranger leurs affaires et se mettent sur leurs jeux électroniques, DS, I-Pad ou Chat avec webcam. J'envoie une trentaine de SMS à mes connaissances. Puis nous décidons de dîner d'une soupe viêt en sachet, c'est familier, donc c'est rassurant. Nous faisons les lits, chacun choisit le sien. On regarde un peu la TV et on se couche assez tard. A 23h00 je m'écroule. Je m'éveillesubitement à 00h30, personne ne dort encore. Nous avons encore faim. Nous nous préparons des sandwiches avec le magret de canard séché de ma soeur. Huuuum !

     magret canard séché.jpg

     ++++++++++++++++++++++++++

    Le jeudi 29/12/11,

    Il est 10h00. Je dors encore lorsqu'on toque à la porte. C'est la dame que j'avais eu au téléphone il y a une smeaine et qui s'occupe de l'arrivée des étudiants. Elle veille à ce que nous soyons bien installés. Nous faisons doucement - car les enfants dorment encore - le tour des besoins divers. Elles me dit qu'il y a des familles comme moi, avec en totalité 15 enfants sur le campus pour cette année scolaire. Puis elle me renseigne sur les commodités dans le quartier.

    Tout doucement, vers midi, le studio se réveille, petit-déjeuner - le même qu'à la maison pour ne pas les pertuber, sauf que nous n'avons pas de grille-pain -, douche. Je SMS à Elie, ma copine de promo arrivée à Rennes une journée avant moi, pour qu'on se voie, mais ce ne sera pas aujourd'hui car nous perdons trop de temps. Nous déjeunons de spaghettis et de jambons, puis nous partons faire le trajet maison-collèges en voiture d'abord avec le GPS.

    collège.jpg

    Je prends une grande avenue, puis arrive devant l'école des Jumeaux, on se croirait dans les blocs du 9-3, je vois des des blousons à capuches, des casquettes et des voiles. Je me gare devant le collège de l'Aînée. Nous sortons de la voiture, il fait très froid. Les enfants commencent à stresser et à râler. L'Aînée voit son école, peste et fait une crise. Elle veut rentrer dans sa ville chez son père. De son école nous faisons le trajet à pied vers celui des Jumeaux. Nous passons par un petit centre commercial assez complet, avec pharmacie, boulangerie, opticien, je trouve même un supermarché asiatiqueet un mini-rest aurant de plats viêtnamiens à emporter. Nous passons à la pharmacie car l'Aînée a découvert hier qu'elle avait des poux ! Longues soirées de shampooinage et d'épouillage en perspective ! Nous nous arrêtons au Carrefour Market prendre quelques bricoles. Nous passons aussi dans un centre d'accueil populaire venant en aide aux personnes sans ressources ! et rentrons par curiosité dans un établissement qui se trouve être un syndicat d'habitation à loyer modéré. Il y a aussi une station de métro. Puis nous parvenons au collège des Jumeaux, ce n'est finalement pas très loin entre les deux écoles. Nous retournons à la voiture, où les enfants refont leur crise. Le lendemain nous irons au marché de quartier qu'une dame nous a montré.

     

    salle informatique.jpgLe soir, vers 20h30, la dame de l'hôtellerie arrive comme prévu avec des meubles supplémentaires que son mari nous installe. Nous changeons la table ronde pour deux tables prises dans les salles de cours, accolées et plus pratiques. Ils nous font un tour des différents locaux, la salle de cours de mon étage, la salle informatique, la salle de TV (une horreur ! je posterai une photo à l'occasion), la buanderie automatique pour laver et sécher notre linge, le local des courriers, des poubelles, etc. Nous croisons deux familles d'élèves-directeurs (ceux qui font leur formation après avoir réussi leur concours - moi, je suis en prépa). Je suis déjà connue comme "la femme avec ses 3 enfants". Il y a un couple où tous deux sont élève-directeurs (ED) et un autre où la femme est ED et le mari a démissionné pour la suivre, ils habitent à l'étage au-dessus de nous avec leurs 2 enfants de 5 et 9 ans. Lui s'occupe des enfants, les emmène à l'école en centre-ville et et aux activités extra-scolaires.

    Vers 21h, nous dînons puis je suis en conversation sur Skype avec ma mère.

  • JOUR J (28/12/11)

    C'est le JOUR-J

     

    Nous sommes mercredi 28/12/11

    Il est 1h20 du matin, je ne dors toujours pas.

    Je me suis levée tout à l'heure pour ramasser deux ou trois choses que j'avais oubliées. J'ai entendu du bruit dans l'escalier, j'avais craint que ce ne fût PN mais c'était l'Aînée qui n'arrivait pas à dormir non plus. Elle passait en revue ses affaires, si elle n'avait pas oublié quelque chose.

    Je lui demande si elle n'a pas eu peur tout à l'heure, quand son père a hurlé à la mort. Je viens de réécouter mon enregistrement, en fait, il avait presque des sanglots dans la voix en criant. Il parlait de ma mère et de mes oncles et tantes qui se couchaient comme des carpettes devant ma grand-mère tyrannique. Il ne parlait pas de ses enfants qui allaient lui manquer. C'est dommage que je n'arrive pas à convertir mes enregistrements car j'en aurais mis un bout. C'est effrayant.

    L'Aînée me dit qu'elle a eu très peur. Quand PN est monté se coucher, il lui a dit : "Adieu !" Alors elle s'est fait tout un film. Elle a entendu un grand bruit dehors et a imaginé que son père avait sauté par la fenêtre. Alors elle est allée le voir dans sa chambre. Il lui a dit de refermer la porte en re-disant Adieu. Elle n'arrive plus à dormir.

    Notre départ se fait dans des conditions déplorables.

     .................................................................................................

     

    Il est 23h00. Je suis en terre bretonne avec les enfants. Je suis vannée !

    breizh_langue.jpg

     

     

     

     

     

  • J-1 (ultime explosion de PN)

    Mardi 27/12/11

    partir.jpg

     

    Quand j'ai posté cette photo ce matin à 8h30, je l'ai trouvée belle et très à-propos. Je n'ai pas vu le film. J'aime la sérénité et le relâchement (lâcher prise ?) de cette femme. Elle semble faire de longues expirations de bonheur. Pour ce qui concerne ma situation, l'homme est de trop, j'aurais pu rogner la photo à droite (mais pas le temps) car l'homme n'est pas (encore !?) là.

    Jes lis les commentaires qui m'encouragent !

    ...................................................................................................................................

    L'adieu de PN


    Il est exactement 21h40. Je viens juste de me réfugier dans  ma chambre, car PN a explosé une ultime fois. Il est incontrôlable. Cet homme est FOU ! Il est EFFRAYANT !

    Petit retour en arrière.

    courses supermarché.jpg

    En fin de matinée, je pars faire quelques courses pour Rennes, comme ça, je n'aurai pas à stresser pour courir les magasins après le long trajet et aussi nous aurons de quoi petit-déjeuner le lendemain matin. En faisant les achats, j'ai un sentiment étrange de fuite. Alors que je vais vers la liberté. Vers MA liberté. Je prends des articles de première nécessité, le genre d'articles pour remplir un appartement et un frigo alors que j'ai tout à la maison ! J'ai l'impression d'être une fugitive, un sentiment de malaise, de tristesse diffuse. Et encore, d'injustice. Pourquoi cela ? Pourquoi moi ? Pourquoi ne puis-je pas profiter un peu de la vie ? Juste me poser un peu. Me contenter d'un quotidien doux et simple. J'ai tout à reconstruire. Et professionnellement, je suis partie pour bosser dur et bouger tout le temps jusqu'en 2015 ! Ça calme ! Où vais-je trouver toute cette énergie ? Si c'est mon karma de souffrir autant, alors putain de karma !

    detente.jpg

    Avec les enfants, nous avons finalisé les bagages, puis étant donné l'heure tardive, 14h, et l'emploi du temps chronométré, j'ai blindé la micro-voiture et avec les 3 enfants, nous sommes allés apporter les cartons chez ma soeur. A la vitesse-lumière, nous avons pris des hamburgers et pendant que les enfants mangeaient chez ma soeur, mon beau-frère et moi avons transvasé les bagages. Puis il a fallu vite larguer les enfants à la maison car à 15h30 j'avais ma dernière séance de psy avant le départ. J'arrive pour la première fois avec quelques minutes de retard, j'ai même failli oublier de le payer en partant.

    Le psy me propose de poursuivre les séances de façon régulière à chaque retour de week-end. je suis sincère avec lui et l'informe que je ne compte pas revenir dans ma ville si vite et que financièrement il me sera difficile de payer et le train ou la voiture et les séances. Il me laisse le choix en souhaitant continuer de m'accompagner et nous prenons un RDV de principe mi-janvier. Je sais que je n'irai pas.

    Ensuite, à 16h00, je file à la banque car le conseiller souhaitait faire le point avant mon départ, mais cette entrevue était totalement inutile. J'ai un problème avec l'argent, je ne retiens pas combien j'ai sur mes comptes. Entretemps, coup de fil de Ca., je dois passer chez elle lui remettre le reliquat du sachet de bijoux fantaisie qu'elle a donnés hier à l'Aînée. On échange deux trois mots, derniers au revoirs, Pa. son mari est là. En rentrant, je fais le plein d'essence.

     

    Le soir

    PN rentre vers 18h. Il voit les valises. Parle du départ. Demande à quelle heure nous décollerons. Dit qu'il dira au revoir aux enfants le soir alors. Cherche les cartes de réduction de famille pour le retour en train des enfants dans 2 semaines déjà.

    PN : "Je suis leur père, non ? t'es d'accord avec moi ?"

    Moi : "Oui, bien sûr."

    Je n'avais pourtant rien empêché ni manifesté aucune animosité.

    Il est encore tôt et j'ai eu une journée bien remplie, l'Aînée n'est pas encore rentrée alors je vais me poser un peu dans ma chambre. PN vient à plusieurs reprises. Demande encore où sont les cartes de famille nombreuse. Demande pourquoi nous partons si tôt et pas la veille de la rentrée. Je lui explique que les enfants ont besoin de s'acclimater à la nouvelle ville (vie ?) et de connaître le chemin de l'école, et qu'il est trop tard pour me poser cette question. Il demande pourquoi je n'ai pas inscrit les enfants dans une meilleure école, une école privée du centre-vile. je lui dis qu'il s'agit de l'école de secteur. PN : "Tu n'es pas sans savoir que notre cher Sarkozy a supprimé les cartes des collèges ?"

    Je sens bien que PN me cherche.

    Dans ma chambre, il baisse le chauffage et éteint une lumière car, dit-il, je gaspille. Puis il rajoute que de toutes façons il n'y en a plus que pour quelques heures ! Puis il me demande de décommander le RDV avec l'orthodontiste fixé mi-février car il va emmener les enfants à Agadir !

    PN : "T'es pas d'accord ? Qu'est ce qui est plus important ? Une semaine de vacances au Maroc ou un RDV chez le dentiste ? Sois raisonnable ! Réfléchis un peu !"

    En sortant, il me jette un dernier regard en disant :"Je souffre pour ton T-shirt ! Je compatis."

    Je tente de rester calme, mais faut pas exagérer. Quand je vais faire à manger, je vois que PN a finit le reste de sa bouteille de rouge et aussi le Crémant de Bourgogne que j'avais ouvert la veille avec Ca. Je peste car je voulais en boire avec mes crevettes et aussi en verser une lichette pour leur cuisson. PN monte sur ses grands chevaux.

    Moi : "Bon sang ! Je ne peux même pas laisser une moitié de bouteille sans que tu la termines ! J'en ai marre. c'est mon seul plaisir du soir."

    PN saute sur l'occasion. Il me tend son majeur en le faisant bouger : "Ton seul plaisir du soir, c'est ça !"

    Moi : "C'est toujours en dessous de la ceinture avec toi ! c'est minable."

    Puis il prend sa voiture pour aller en chercher chez l'épicier du coin. En rentrant  "Tiens ! La voilà, ta bouteille !"

    La discussion reprend sur d'autres sujets de discorde et sur les amies.

    PN : "On voit ce que ça a donné, tes sorties avec tes copines ! Personne n'a répondu à l'appel ! Ha ha ha ! Il n'y a bien que la dernière (il a utilisé un terme que j'ai oublié, du genre le dernier des Mohicans ou autre chose), Ca. Mais c'est parce qu'elle est polie, c'est tout ! Les autres n'en ont rien à foutre de toi ! Le fond est en train de remonter ! Les gens ne sont pas idiots ! Ils voient tout petit à petit ! Ils savent désormais qui tu es ! Ils t'évitent ! etc."

    Effectivement, je ne sais pas pourquoi deux de mes amies qui m'avaient répondu OK la dernière fois, n'ont plus répondu à mes SMS. J'ai été un instant blessée, mais comme je n'avais pas trop de temps et que finalement je ne souhaitais pas faire de mauvaises projections ou d'interprétations sur les raisons ou les pensées des gens (merci aux accords Toltèques), j'ai laissé tomber et me suis dit : "Qui m'aime me dise au revoir." Et puis c'est tout.

    Ensuite PN nous demande de ranger la maison avant de partir, il se ravise et dit qu'il le fera à sa façon. Je lui dis que j'ai pris des photos de chaque pièce et que je vais les déposer aux avocats au cas oùil voudrait jeter mes affaires personnelles.

    PN : "Ça ne m'étonne pas de toi, t'es une malade. Tu souffres d'un problème, ça commence par un P. C'est totalement représentatif de ta maladie et on va le prouver point par point. Ça va être très facile !"

    Il fait le geste d'écrire.

    Moi : "C'est facile de jeter les affaires des autres et de dire ensuite qu'ils sont paranos !"

    Je connais bien cette façon de faire, elle est expliquée dans le film allemand préféré de PN : "La Vie des Autres". Mais pour être honnête je crois qu'il jette mes affaires quand il boit et il ne s'en souvient plus.

    Du coup, je dois m'assurer dans la lettre que j'ai l'intention d'envoyer en A/R à PN de ne pas lui donner matière à la retourner contre moi et en me faisant passer pour une parano. Effectivement, j'avais lu dans l'après-midi des témoignages concernant les pervers narcissiques qui m'ont freinée dans le combat juridique que je souhaitais un moment mener contre PN, je crois que je vais laisser tomber et finalement faire juste une croix sur ces années de souffrances sans demander quelque revanche ou reconnaissance que ce soit ! Je ne suis pas dans cette optique-là, je vais vers un ailleurs d'où il est ABSENT !

    Je passe sur la suite des échanges où comme à son habitude il me traite de petit personnage, de tordue, de parano, de malade. Je ne dis plus rien, j'ironise. Je dis : "Si tu le penses." Je lui demande aussi d'arrêter sa comédie puisqu'on part demain. Mais évidemment, je vois bien qu'il se met dans cet état-là CAR on part demain.

    Je lui demande aussi de ne pas consommer d'alcool lorsque les enfants reviendront les week-end. Il me dit : "Tinquiète pas."  Mais j'en doute fort !

     

    Le protecteur

    feu d'artifice.jpg

    Et puis... pour le dernier soir de vie commune, PN me sort un truc ... GRANDIOSE !!!

    PN : "Tu pars ! Tu divorces ! D'ailleurs on ne sait même pas pourquoi ! A un moment c'est à cause des violences physiques, après c'est parce que j'aurais eu une maîtresse (notez l'utilisation du conditionnel) et ensuite, à nouveau, à cause des  violences verbales ! Ha ha ha ! Tu ne te souviens pas quand au début de notre relation, tu m'enlaçais fort et que tu me disais que j'étais ton protecteur !"

    JE M'ESCLAFFE !!!

    Je n'ai jamais entendu une chose aussi ridicule ! 

    PN : "Mais reconnais-le au moins ! Tu as dit ça ! Tu m'avais choisi car j'étais protecteur, car j'allais te protéger ! Pourquoi crois-tu que ça me revienne tout à coup !"

    Moi : "Mais arrête donc ! Arrête de prendre tes rêves pour des réalités ! Toi, protecteur ? Mais me protéger de quoi ?"

    superman.jpg

    PN, c'est le mec maladroit par excellence ! Il se vantait et faisait rigoler ses copains en ne faisant "pas exprès" de se tartiner de dentifrice au lieu de la crème solaire, de conduire en se penchant sans regarder la route pour changer de radio. C'est le mec gauche qui n'a pas sa tête. C'est le mec avec qui on ne se sent pas en sécurité. Celui qui ne sait rien faire de ses mains. Je l'ai vu bricoler une seule fois, je l'ai même pris en photo, on s'en amusait avec sa mère. Quand on lui demande d'aller arracher des patates dans le jardin, il revient avec des bulbes de dahlias. Il fait sauter les plombs à chaque fois qu'il taille la haie car il coupe le fil électrique. A notre mariage, il avait posé Jumeau alors âgé de 6 mois dans son cosy par terre entre deux voitures garées. En jouant avec Jumeau encore bébé, il avait cogné la tête de celui-ci contre la table basse. Il achète les radiateurs et c'est moi qui les monte. Je me suis tapée le montage de TOUS les meubles achetés, dont un lit archi costaud (marque Gauthier, super lourd) à 8 mois de grossesse. J'en passe et j'en passe ! C'est moi qui fais le boulot de mec à la maison, en plus de celui de la femme !

    Mais PN insiste et me demande de lui dire dans les yeux que je n'ai pas dit qu'il était protecteur. Alors j'ironise et je l'appelle "mon sauveur, mon héros, mon prince charmant". Là, c'en est trop ! Il délire !

     

    Les hurlements

    Je continue de faire mon repassage durant cet échange musclé. Puis je monte ranger les vêtements dans les chambres. Quand je me brosse les dents, je l'entends HURLER A MORT. Je l'enregistre une minute avec mon téléphone portable. Il parle de ma grand-mère, que c'est un tyran, que je suis comme elle, que je ne peux pas le maltraiter car il est plus costaud que mon grand-père. Il dit à Jumeau d'arrêter d'être dans mes jupes, qu'il comprendra enfin qui je suis quand il sera un adolescent. etc. Il HUUUUURLE.

    Jumeau monte les escaliers en larmes, il va s'effondrer dans sa chambre. Je le suis, le laisse se calmer un peu et lui fais un câlin. Je lui dis que son père va bientôt se calmer et de ne pas faire attention à ce qu'il dit. J'attends un peu avec Jumeau que cela passe, je n'ose même pas me mettre en pyjama au cas où il faille sortir de la maison ou appeler la police. Puis je redescends. PN me voit dans l'escalier et me dit : "Oh ! Quel tableau !"

    Je me dirige dans ma chambre pour écrire ma note. Puis un moment, je n'entends plus rien et je culpabilise de laisser les enfants avec leur père dans cet état. J'envoie un SMS à l'Aînée qui est dans le bureau devant l'ordinateur. Elle me dit que PN est monté dans sa chambre. Il n'en redescendra pas, heureusement.

    .............................................................................................

    Il est tard : 00h15, nous sommes déjà mercredi 28/12/11.

    Je dois dormir, j'ai de la route à faire demain et des choses à ramasser. Je compléterai ma note si des souvenirs me reviennent. Quelle affaire !

     .................

    Mémos

    Tickets-restos

    JUmelle collée à 50 cm de sa mère

    Bouteille vidée ds l'évier

     

     

     

     

     

     

     

  • J-2

    Lundi 26/12/11

    J-2.gif

    police 2.jpgLe départ approche. Aujourdh'ui, PN (mon mari appelé Pervers Narcissique) a un jour de congé offert par sa boîte, ainsi que le 02.01.12. Je termine quelques cartons. PN et moi, on s'ignore. Vers 11h30, je me rends au commissariat pour faire une main courante concernant mon départ pour 6 mois à Rennes et évitant ainsi que PN ne m'accuse d'abandon du domicile conjugal ou familial. Mais le policier, qui est le responsable des plaintes, refuse de prendre ma main courante (MC). Étant donné que je compte revenir au terme des 6 mois et que j'ai un justificatif de formation, ma demande n'est pas recevable. J'insiste un peu, expliquant que le contexte est particulier, au milieu d'un divorce compliqué, et que la brigadier-chef du commissariat principal nous avait déjà confrontés il y a quelques mois. Il m'explique qu'il ne peut rien faire de plus pour accéder à ma demande et me rassurer, si ce n'est donner une consigne aux commissariats des environs pour ne pas prendre de MC de la part de PN s'il se présentait pour m'accuser d'abandonner le domicile familial. En sortant du commissariat, je laisse un message à mon avocate, dont je n'ai plus trop de nouvelles. Elle doit être en congés.

    Quand je rentre, PN revient de son jogging. Quand il me voit, il me regarde et soupire. Puis il s'enferme ostensiblement dans le bureau. Je trouve vraiment désolant qu'à deux jours du départ de ses enfants, il ne parvient pas à se raisonner et rester tranquille. Il me voit vraiment comme une ennemie alors que je ne lui parle pas, je ne lui fais rien. Il passe son temps à me lancer des piques, il semble bouillonner à l'intérieur. En même temps, je peux comprendre ça. Dans deux jours, il ne m'aura plus sous la main. Il va lui falloir trouver quelqu'un d'autre à casser ou bien tenter de trouver un autre moyen de me casser !

    Je fais vite à manger aux enfant car je dois conduire jumeau chez ma copine Ca., elle l'emmène se promener avec ses enfants, dont l'un est un bon copain de Jumeau. Finalement, c 'est PN qui l'y conduit, il est au courant par Pa. le mari de Ca. Je porte encore quelques cartons chez ma soeur, dont tous mon matériel de peinture qui coûte la peau des fesses.

    A mon retour, je range un peu et mon amie Ca. vient prendre un café avec ses enfants. Avant qu'elle n'arrive, PN me dit : "Tea time ?"

    Moi : "Oui et alors ?"

    PN : "La maison va être pleine de copines ? Ah Non, Y a que Ca. ? Y en a qu'une qui te soutient alors ? La seule, l'indéfectible !"

    Mon : "J'espère que tu ne vas pas nous coller encore."

    PN : "Quoi ? depuis quand je vous colle ? Je m'en fous, moi !"

    Mais je sens que PN me cherche. J'attaque.

    Moi : "On va discuter de l'expression "pisser à la raie."

    PN est vexé car il ne dit plus rien.

    Ca. arrive. Il vient la saluer avec l'imperméable sur le dos : "Salut, tu vas bien ? Elle est belle votre nouvelle télé ?" Il traîne un peu, me tance devant elle et finit par sortir. Évidemment, nous savons Ca. et moi où il est allé. Je ne sais pas ce que pense vraiment Ca. du degré de folie de PN, si elle me croit, si elle s'en rend compte. Elle me dit rester cordiale avec lui, mais ne pas trop apprécier que son mari le fréquente. Par ailleurs, elle fait des sorties au restaurant ou à l'opéra avec IR, mais elle me dit, "jamais toutes seules en tête à tête", toujours avec une copine. J'oscille entre la confiance et la méfiance. Mais comme j'ai eu une mauvaise expérience, je choisirai la 2ème option ! Même si c'est une femme que je respecte beaucoup à la base.

    Le soir, il parle du départ avec les enfants, de leur future vie à Rennes, le sale quartier dans lequel on va vivre, les 1000 bars que l'Aînée va pouvoir fréquenter, etc. Entre deux phrases, quelques piques balancées dans ma figure. Jusqu'à la dernière minute, il ne me lâchera pas. Pauvre hère !

     

     

     

  • J-4

    Samedi 24/12/11

     

    Ce soir, les gens réveillonnent. Je n'ai pas envie de le faire. Je n'ai rien à la maison pour faire un bon repas de fête. Mais je crois qu'il va falloir faire un effort pour les enfants. Les années précédentes, on essayait de mettre les petits plats dans les grands, une nappe de fête, des bougies...

    Noel repas.jpg

    Ce matin réveil tardif, brunch. Je me fais plaisir, Du thé, des fruits. Des corn flakes et oeufs sur le plat pour les Jumeaux. Je bouine un peu, rédige mes notes sur le blog, cueille mes piments dans le jardin avant de laisser la maison, repasse le linge, etc.

    PN n'arrête pas depuis ce matin de titiller Jumeau, il est omniprésent avec lui, l'appelle toutes les 5 minutes, Jumeau ne vient pas toujours. PN lui dit sans cesse qu'il a des petites fesses inexistantes : "Même la caissière de 19 ans a dit hier que tu étais tout petit ! Remonte ton pantalon ! Mets des couches pour rembourrer tout ça ! Y a que deux gambettes dans tes baskets et des mini fesses. T'as pas de gras !" Puis PN passe à côté de moi et dit :

    "Tu pourrais lui en donner un peu ! Egoïste !"

     Ensuite Jumeau doit se rendre chez son copain passer l'après-midi. Je demande à mon fils si la maman, Béa, est au courant.

    PN : "Pfuiiii ! tu l'appelle 'Béa' ? Oh la la ! Mâdâââme !"

    Ben oui, encore une fois PN ne peut supporter que je puisse connaître du monde dans la ville. J'encaisse tout cela sans rien dire, en repassant tranquillement mon linge.

    Dès que Jumeau a passé la porte, PN s'attaque à Jumelle. PN avait ouvert la fenêtre du bureau pour dire une dernière chose à Jumeau ("Qu'est-ce que tu emportes dans ton sac Adidas ?") . Il entend les chiens des voisins et leur crie d'une voix forte : "Vos gueules, les chiens !"

    PN : "Je les fusillerais ces chiens ! Ils sont aussi cons que leur maître ! Il a les yeux complètement rapprochés, il fait encore plus con que ses chiens."

    PN appelle Jumelle : "Hé, Jumelle ! Ton sort est le même que celui des chiens, sauf que toi, tu n'aboies pas."

    Jumelle reste silencieuse (sic !)

    aboyer.jpg

    Peu après, je me trouve dans ma chambre avec Jumelle qui surfe sur Internet. Je lui demande ce qu'elle a ressenti à ce ce que lui a dit son père, si elle a compris quelquechose. Elle hausse les épaules et me dit qu'elle n'a absolument pas compris et qu'elle n'en pense rien. PN est vraiment malade !

     

     

     

  • J-5

    Vendredi 23/12/12   J-5

    J-5.jpg

     

    Noel.jpgHier, j'avais eu le père de PN (mon mari appelé Pervers Narcissique) brièvement au téléphone pour me demander où nous serions à Noël. Le Noël dernier, nous l'avions passé à la maison, et étions partis le lendemain en Egypte (vacances affreuses du fait de la présence absente de PN, il n'y avait décidément rien à raccomoder.) Les enfants n'avaient revu leur grand-père que cet été au mois d'août. Je lui dis que je serai dans ma famille, alors il ne veut plus parler, même pas à Jumeau et il raccroche. L'Aînée m'avait dit que PN lui avait envoyé le matin un SMS lui demandant si elle souhaitait partir chez son grand-père en Bretagne du 23/12 au matin jusqu'au 26/12. Il avait posé la même question aux Jumeaux sans m'en parler. Les enfants ne m'en avait pas parlé non plus. L'Aînée avait répondu à PN qu'elle ne voulait pas car elle souhaitait faire une méga fête lundi soir à la maison avec 20 adolescents pour fêter son départ (Hum ! c'est pas gagné !).

    J'avoue que cette année, Noël n'a aucune saveur, la maison n'est même pas décorée ! Je me suis dit qu'après notre départ, PN serait bien capable d'arracher les décorations et de les mettre directement à la poubelle. Pour la petite histoire, par exemple, il est incapable de monter ou de défaire et démonter un (faux) sapin de Noël, trop compliqué et trop fatigant !

    laposte.jpgLe vendredi matin je croise PN dans la cuisine sans mot dire, puis il part travailler. Je vais vers 9h30 à la poste pour effectuer le suivi du courrier, mais n'ayant pas les cartes d'identité des enfants sur moi, je le ferai sur Internet. Puis je me rends à mon travail pour remettre les clefs. Je rédige, amère, mon courrier au responsable RH pour signifier que j'accepte de repousser de 6 mois le bénéfice et le salaire (!!!) de mon concours. Je reste déjeûner avec ma collègue qui me prête un four à micro-ondes pour les 6 mois à Rennes. Les enfants se préparent tout seuls des soupes viêt en sachets. Je fais encore un crochet chez ma soeur pour déposer les cartons qui partent à Rennes dans la voiture de mon beau-frère : mes cours de droit, des boîtes de conserves et une petite télé.

     

    Lorsque PN rentre à  la maison vers 17h30, je suis assise dans la canapé avec les Jumeaux et un verre de cidre. PN trouve le petit-déjeuner sur la table de la cuisine, je l'entends ranger en criant :

    "Elle a fait quoi toute la journée , Elle s'est touchée ou quoi ? Elle a passé la journée à se toucher ! Elle n'a fait que se toucher ! Beurk !"

    Ah oui ! On est vendredi, PN a-t-il déjeuné avec IR et Pa au bistro du coin, avec force alcool, comme à l'accoutumée ? Le week-end s'annonce mal. Je ne bouge pas, je continue de siroter mon cidre.

    PN demande à Jumeau : "Est-ce que la Mère Noël est passée t'apporter tes chaussures de sport ?" puis il lui dit : "On y va !". Jumeau se lève aussitôt. Je le questionne, il me répond qu'ils vont au magasin de sport.

    L'Aînée qui vient de rentrer d'un shopping avec ses amies et la mère de L., me fait un caca nerveux pour repartir aussitôt dormir chez une autre de ses copines, argumentant que c'était ses dernières soirées avant sa vie monastique à Rennes. C'est sa ligne d'argumentation depuis deux mois. Pff ! Après de longues tergiversations, j'accepte.

    harcèlement moral; violence psychologique; pervers narcissique;,manipulateurPendant que nous sommes dans le salon, PN appelle Jumeau pour lui montrer qelquechose sur l'ordinateur. Jumeau ne veut pas venir. PN se marre tout seul à voix haute. Assez fort pour qu'on l'entende bien. Il est mort de rire tout seul. Personne ne prête attention à lui. Il le fait pendant 5 bonnes minutes, c'est à dire réellement 5X60 seconces ! sans s'arrêter !  Je le trouve bizarre. Son attitude n'est pas normale. Elle est souvent comme ça, dans l'exagération. Elle est surtout très idiote !

    Je suis dans ma chambre avec Jumelle quand Jumeau rentre, il me dit que PN s'est acheté des articles de sport et lui a payé un ballon et qu'ils sont allés à Intermarché. PN déboule en me disant qu'il a acheté des escargots et qu'il fallait que je les cuise. Je lui réponds tranquillement qu'il n'a qu'à les cuire lui-même. Il regarde mes cartons dans la chambre en disant : "Vivement qu'elle se casse !"

    Escargot.jpgPeu après, il revient nous dire qu'il a mis les escargots au four ("Putain ! ils coûtent la peau des fesses !") et qu'il faut venir les manger pendant qu'ils sont chauds. Dans la cuisine je trouve 2 bouteilles de rouge et une bouteille de Gewürtzraminer. Stress. Les escargots sont bons. PN est de bonne humeur, il parle beaucoup. Il répète cent fois qu'ils lui ont coûté cher.

     

    PN : "Où sont les passeports des enfants ? Ah, je les vois, ils sont là (?!? Que va-t-il faire avec ?) Hier en centre-ville j'ai rencontré D., le mari de Coco. Ha ha ha ! Coco, c'est pareil que Kim Jung Il, deux despotes ! Ha ha ha ! Coco siffle et wouaf wouaf, D. accourt en levant les pattes de devant ! ha ha ha ! C'est comme Jipé, il a aussi son tyran à lui, Anne ! Ha ha ha. L'autre jour, en courant ave Jipé, on a croisé le père de L. (qui est au courant des violences de PN par moi et d'ailleurs par sa fille aussi !). Il nous a fait un grand coucou, il a failli en perdre son volant. (J'ignorais que le père de L. connaissait PN et son copain Jipé ?) A Intermarché, j'ai croisé la voisine, elle avait des dizaines de bouteilles de piquerade dans son caddie. J'ai aussi rencontré SD et son fils. J'ai discuté avec la caissière, elle a 19 ans, elle fait un BTS, elle travaille de temps en temps à Inter. Je vais les prendre à la maternelle bientôt. Ha ha ha !

    D'habitude, ce genre de conversation me crispe, me contracte les épaules et le dos. Mais, là, rien ! Cela ne me fait absolument rien, juste un agacement.

    PN : Tu as inscrit les enfants à quel collège ? Tu va habiter où ? Tu vas me donner votre adresse quand même ! Je viendrai vous voir, j'emmènerai Jumeau aux matches de foot à Rennes. Tu vas payer combien de loyer ? Ah, tu va habiter sur le campus ? Tous les étudiants ne sont pas obligés de loger que le campus quand même ! 450 € ? Ah ouais quand même ! Pour ton trou à rats ! T'as besoin d'emporter des ustensiles de cuisine ? Tu vas voir, c'est sympa, Rennes ! Je connais bien Rennes. Y a au moins mille bars. C'est une ville jeune, y a que des étudiants. Des étudiants étrangers. Ne fais pas une crise cardiaque si tu croises une étudiante russe ! Ha ha ha ! (la maîtresse de PN est une jeune Russe qui vit en Allemagne) C'est drôle quand même que tu atterrisses à Rennes, dans MA patrie ! T'aurais pu tomber à Rouen, à Metz ou à Bordeaux !

    Moi : A Bordeaux ? Je ne fais pas l'ENM (Ecole nationale de la magistrature).

    PN : Whouaaaaa ! T'as de la culture en plus ! Ah oui, c'est vrai, tu lis Le Monde ! Tu prends le train ? T'y vas en voiture ? T'as fait réviser ta voiture ? Tu vas passer par la côte  ? C'est cette route qu'il faut prendre. T'as imprimé ton plan de route ?

     

     

     Jusqu'au soir, je crains qu'il ne rentre subitement dan ma chambre pour m'agresser verbalement.

     

     

  • J-6

    Jeudi 22/12/11  J-6

     

    J-6.jpg

    Mardi 20/12/11, j'ai fait mon pot de départ au boulot. J'avais passé la veille à faire 4 tartes aux pommes et un gâteau à la noix de coco. Le matin, je me suis arrêtée à 2 boulangeries où j'avais commandé des viennoiseries. Avec l'aide de ma soeur et de nos enfants, nous avons dressé dans une grande salle à manger toutes ces douceurs (dont les gâteaux au chocolat de ma soeur et d'une collègue), les litres de jus de fruits, le café, le thé, les 10 kg de clémentines. Après les discours de mes 2 chefs, c'était à mon tour. J'ai pleuré lamentablement. C'était manifestement le résultat des attaques précédentes de PN, la fatigue, le stress, le manque de sommeil, etc. J'ai remercié tous mes collègues présents pour leurs qualités professionnelles et humaines. Ils m'ont offert un GPS (pour aller à Rennes ! et non à Strasbourg ou ailleurs !) et une imprimante wi-fi hypra compacte pour mon petit logement de 30 m2.

    L'après-midi, je n'avais envie que d'une chose : DORMIR !

     

    Le mercredi 21/12/11, virée avec ma mère pour divers RDV administratifs, shopping de Noël pour faire plaisir à ma môman et courses de produits asiatiques à apporter à Rennes (on ne se refait pas !).

    En début d'après-midi, je suis sur Faicebouq avec Yuku, le frère de PN qui habite à Rennes. Je lui demande d'aller chercher les clefs de mon logement.

    Ensuite, je me suis effondrée dans la canapé pendant une heure. Puis J'ai conduit Jumeau à une fête d'anniversaire à 16h, j'avais quelque réticence à y aller, la maman de la petite étant une amie de IR, je ne souhaitais pas l'y rencontrer. La maman m'a demandé de confirmer si je quittais bien la région car les enfants en parlaient. Une autre connaissance, Béa, était présente. Je leur ai aussi parlé du divorce, en précisant que PN fréquentait qui il voulait, tout en regardant la copine de IR.

    Cette dernière a bien voulu que je laisse Jumelle a sa fête le temps d'aller à un RDV (le psy) à 17h30. Le soir je rentre à la maison, devant laquelle je trouve ma copine IG (ma copine lumineuse), la maman de L. la meilleure amie de l'Aînée. Elles m'attendaient car l'Aînée avait oublié ses clefs. Nous discutons un peu devant la maison, sa fille lui avait rapporté à elle et son mari, les insultes de PN à mon propos durant le week-end. IG me demande comment je fais pour tenir dans ces conditions. Je ne sais pas mais je tiens? Je ne sais pas pourquoi je suis restée aussi longtemps.

    Puis, j'ai le temps de préparer à manger avant de filer à mon dîner entre filles. En effet, j'avais retrouvé aux dernières portes ouvertes du collège ma copine Inge, qui m'a manifesté un grand intérêt et ce qui m'avait un peu surprise. C'était la maîtresse de maternelle des jumeaux, nous nous sommes toujours bien entendues mais juste vues de loin. Comme elle est seule avec son fils, je l'avais invitée à manger il y plus d'un an à la maison, pour ma journée portes ouvertes de brocante, il y avait ma famille, IR et son mari, et Inge nous avait rejoints.

    PN rentre vers 19h15. Je ne prête aucune attention à PN. Dans la cuisine, il m'apostrophe : "Hé, Lola !" Je me retourne vers lui. Il se met le majeur dans la bouche, l'humecte entre ses lèvres - qu'il a épaisses, et me tend son majeur d'un geste violent et injurieux.

     

    doigt d'honneur.jpg

    La vision de cette scène est profondément déplorable.

    Moi : "Très intéressant !"

    PN : "C'est tout ce que tu mérites !"

    PN : " Petite personne ! Petit personnage ! Petite frappe ! Crapule ! Ton attitude est déplorable. Pitoyable ! Espèce de malade !"

    Moi : "Tu es en train de parler de toi ?"

    PN : "Ha ha ha ! Petit personnage ! c'est toi la malade mentale ! Tu es toujours sûre de toi, tu crois que tu as toujours raison ! Et que les autres ont tort. En fait, ton cerveau est binaire. C'est binaire là-dedans ! (PN montre son cerveau.)

    Moi : "C'est bien, tu reprends les mots que j'utilise."

    PN : "Ah oui, c'est ça. Tu es un petit perosnnage et tu te crois plus intelligente que les autres ! Quand je pense que tu faisais dans ta culotte devant la flic au commissariat ! Tu fermlais ta gueule, t'as pas tenu plus de 10 minutes ! Ha ha ha !"

     

    Peu après, PN me voit avec mes bottes. Il me lance :"Ha ha ha, c'est le grand jeu ! Qu'elle se casse et le plus vite sera le mieux ! Oust !"


    foie gras.jpg

     

    Effectivement, je finis de préparer le repas, embrasse les enfants et file chez ma copine Inge. Elle avait été mon modèle sur quelques unes de mes peintures. Elle m'a préparé un repas de pré-Noël : du foie gras avec du pain grillé, des langoustines et des crevettes avec une bonne mayonnaise, un curry de volaille très parfumé, le tout arrosé de Pouilly Fumé, un bail que je n'en avais pas bu ! Puis assiette de fromages et les gâteaux que j'avais apportés (des spécialités divines de mon pâtissier et dont j'ai oublié les noms très poétiques !). Nous parlons des hommes, des nos vies cassées, de nos projets d'avenir. Inge me raconte notammlent comment l'un de ses anciens compagnons l'avait rabaissée devant leurs amis. Puis nous évoquons nos difficultés à élever des adolescents. Elle tente de me mettre enconfiance pour la conduite à Rennes, me montre le trajet sur Google map. Je la quitte à 3 heures du matin. Inge promet de venir me voir à Rennes.

     

    Jeudi 22/12/11

    cartons.jpgLe matin, je fais les cartons pour Rennes et les cartons à planquer chez ma soeur, contenant les albums photos, mes sacs à main, mon matériel de peinture à l'huile-pastels-dessin-aquarelle et aussi ma machine à coudre. Ce sera toujours ça que PN ne pourra pas mettre à la poubelle.

    En fin de journée, j'emmène les jumeaux faire du shopping et en particulier payer à Jumeaux ses baskets de marque devant lesquelles il bave depuis un mois. Entre-temps, Yuku me téléphone pour m'avertir qu'il est en possession des clefs de mon futur chez-moi, il l'a visité et trouve que c'est un epu "raide" pour nous 4. Je lui dis que je n'ai pas le choix et lui demande de ne surtout pas donner son appréciation à PN ouà son père. En rentrant je passe déposer les cartons chez ma soeur et discuter avec mon beau-frère des modaliytés du trajet.

    En portant l'un des cartons sur mon épaule (car il était très lourd), je me suis dit que j'allais encore souffrir du dos les prochains jours. Je me suis surtout rendue compte de la bêtise et de la tristesse de la situation !!!

    Dans la galerie marchande, les gens sont en train de se demander s'ils vont faire de la dinde ou du rôti à Noël, s'ils vont offrir à leur époux une cravate ou un parfum et moi, je porte des cartons sur mes épaules afin que mon mari ne jette pas mes affaires personnelles. Quelle tristesse !!! Quand je vais chez ma souer, souvent elle cuisine. Moi aussi, je cuisinais. Mais à la maison, j'ai depuis longtemps totalement désinvesti mon intérieur. Je ne cuisine plus. On va manger des hamburger, on va au resturant chinois, etc. On grignote à la maison. Et parfois, je vois à la télé ou sur des blogs des réalisations en tricot ou en couture, des bricolages en tous genres, des peintures, du jardinage, etc. J'ai tellement envie de faire tout cela, j'ai tellement envie d'une routine paisible et confortable, d'un train-train ronronnant.

    Au lieu de cela de passe mon temps libre au commissariat, chez l'avocat, chez les conseillers-relais, je fais des photocopies de mes documents à protéger, des attestations certifiant de ma bonne santé mentale ou de ma normalité, de ma non-dépression, je contacte les écoles à Rennes pour mes enfants. Je suis toute seule à m'agiter, à penser à tout. Et puis je vais sauter dans le grand vide. Tout cela apporte un stress considérable et consomme une certaine dose d'énergie.

    Mon avenir est totalement flou. En cas de réussite des concours, j'en ai jusqu'en 2015 à bosser come une malade. Ca me fait peur. J'ai peur de ne pas pouvoir tout assumer.

    Mais d'un autre côté, je sais bien que m'éloigner de PN doit être ma priorité. Quoiqu'il en coûte ! Que le futur ne peut pas être pire que ce que j'ai connu jusqu'à présent. Que je DOIS garder confiance. Dans 6 jours, je vais basculer dans l'inconnu. Je vais faire un saut dans le grand vide. C'est stressant.

    sauter vide.jpg

     Cela me fait penser à l'allégorie de la caverne de Platon :

    " Dans une demeure souterraine, en forme de caverne, des hommes sont enchaînés. Ne nous ressemblent-ils pas ? Ils n'ont jamais vu directement la lumière du jour, dont ils ne connaissent que le faible rayonnement qui parvient à pénétrer jusqu'à eux. Des choses et d'eux-mêmes, ils ne connaissent que les ombres projetées sur les murs de leur caverne par un feu allumé derrière eux. Des sons, ils ne connaissent que les échos.

    Que l'un d'entre eux soit libéré de force de ses chaînes et soit accompagné vers la sortie, il sera d'abord cruellement ébloui par une lumière qu'il n'a pas l'habitude de supporter. Il souffrira de tous les changements. Il résistera et ne parviendra pas à percevoir ce que l'on veut lui montrer. Alors, Ne voudra-t-il pas revenir à sa situation antérieure ? S'il persiste, il s'accoutumera. Il pourra voir le monde dans sa réalité. Prenant conscience de sa condition antérieure, ce n'est qu'en se faisant violence qu'il retournera auprès de ses semblables. Mais ceux-ci, incapables d'imaginer ce qui lui est arrivé, le recevront très mal et refuseront de le croire : ne le tueront-ils pas ?"

    allégorie caverne.jpg


    Apparté

    Je suis arrivée jeudi vers 20h à la maison, PN n'était toujours pas rentré. Comme souvent, j'espère qu'il s'est pris un camion ou un platane sur la route. Je sais que ce n'est pas bien de penser cela, mais je n'y peux rien, je ne peux pas m'en empêcher ! 21h, toujours personne, il avait dit qu'il irait en clientèle en Normandie je crois. En fait, il est rentré à minuit. nous étions tous encore debouts. L'Aînée lui demande où il était.

    PN : "Qu'est-ce que ça peut te faire ? C'est pas tes oignons."

    Le lendemain PN raconte qu'il était en centre-ville (chez son avocate ? Puis il serait allé dîner chez IR ?). J'espère qu'il ne monte pas un dossier contre moi comme il m'en menace ! Il a raconté aussi qu'il avait croisé plein de monde en ville.